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sujet; Sais-tu à quoi est bon le baiser ? A essuyer les larmes et à faire naître le sourire. Souris-moi.

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Sais-tu à quoi est bon le baiser ? A essuyer les larmes et à faire naître le sourire. Souris-moi. Anigif_enhanced-17036-1411687955-7

*CRAC* Je posais ma main sur mes lèvres retenant un haut le coeur. Je détestais vraiment le transplanage d’escorte. Seule c’est une autre histoire mais lorsqu’on se laisse guider il y cette sensation étrange de devoir tout remettre correctement à sa place qui serre l’estomac. Je bénissais Merlin de m’être retenue de piller le buffet et de m’être contenté, en grande partie, de champagne lors de cette soirée. Cette pensée m’avait presque fait oublier la douleur de mes pieds, presque puisque à peine avais-je engagé le premier pas qu’une douleur se propagea dans toute ma jambe et je retenais un juron fort peu élégant. D’un geste je demandais à Caleb juste une petite minute, assez de temps pour me soigner avec ce que j’avais sur moi (car oui toutes les sorcières de salon ont le nécessaire sur elle c’est bien connu). Je fouillais dans la poche de ma cape et en sortais un pot de la taille d’une bague. Après avoir retiré mes talons, je l’ouvrais et prenait une noisette d’un onguent translucide pour la déposer sur mes pieds que je massais soigneusement. La prochaine fois, fais moi penser à trouver un second plan de secours.  Plan ou mes pieds seraient épargnés. Je n’avais pas le monopole des bonnes idées et la couleur violacée de mon pied droit le prouvait bien. Je remettais mes chaussures grimaçant légèrement et nettoyait mes mains à l’aide de ma baguette que je replaçais rapidement dans l’intérieur de ma cape. Je suis heureuse que cette tour soit aussi proche. J’entrelaçais ses doigts aux miens avant de me mettre en route. La marche fut courte mais sa présence me fit oublier la douleur de mes pieds. Je n’avais qu’une envie, qu’une hâte, d’arriver chez lui et de retrouver ses lèvres. Arrivés devant la tour je me stoppais et lui faisait face. Je regardais Caleb avec ce petit sourire amusé et ce regard de chat potté qui en ferait craquer plus d’un. Puis-je avoir un baiser afin de me soutenir dans cette épreuve qu’est la rencontre avec ton concierge? J’ajoutais même avec un sourire plus large, bien moins innocent. Un simple baiser ne va en rien souiller ma pureté, votre mère serait sans doute d’accord avec cela... Même si, au fond c’était bien là tout le début du problème, un baiser entre nous deux semblait ne jamais resté esseulé... Le vent s’engouffra dans l’allée faisant volé mes cheveux détachés et déclenchant quelques frissons, j’attendais patiemment son encouragement mais, bien sûr, comme tout ne se passe, jamais, comme prévu, la porte de la Bran Tower s’ouvrit laissant apparaitre le concierge face à nous. Miss Lestrange, Sir Selwyn. Il nous invitait à entrer dans le bâtiment. Je fronçais les sourcils légèrement agacée par cette intrusion intempestive qui gâchait non seulement mon baiser qui allait arriver mais qui me prouvait également que ce concierge pouvait être courtois!  Pas de “qui êtes vous“ aujourd’hui? Pas de “ou allez vous” ni “combien de temps”? Je suis déçue de constater que vous n’osez pas devant Sir Selwyn.  Agacée? Si peu... je me prenais la tête avec ce concierge depuis la création de cette tour. Il semblait prendre un malin plaisir à m’ennuyer dès que je franchissais la porte et là, rien, c’était décevant et... contrariant, déplaisant même vraiment hérissant.  Il osait gâcher un moment précieux par sa simple présence et j’avais bien l’intention de le lui faire regretter. Je n’étais pas une Serpentard pour rien et j’avais été élevé comme une Lestrange, autant dire que je pouvais parfaitement lui faire regretter ses erreurs.
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Ils apparurent sans problème dans l'allée des Embrumes, Gwen semblant malgré tout légèrement indisposée par le transplanage d'escorte. Il ne l'aurait cependant pas lâché pour tout l'or du monde (qui se trouvait de toute façon déjà dans son coffre à Gringott) et s'écarta juste prudemment lorsqu'elle porta sa main à sa bouche. Il serait dommage qu'elle vomisse alors que la partie la plus intéressante de la soirée allait commencer, mais il serait plus dommage encore qu'elle vomisse sur lui. Ils seraient sans doute embarrassés tous les deux.

Fort heureusement, la nausée passa et Caleb, soulagé, pu reprendre son bras, faire un pas en direction de la tour et... s'arrêter à nouveau lorsqu'un juron fort peu délicat s'échappa des lèvres de sa douce amie. Son pied la faisait souffrir plus que raison visiblement et Caleb la laissa prendre le temps de se soigner, la soutenant pour ne pas qu'elle perde l'équilibre en se faisant avant de sourire avec amusement.

-La prochaine fois j'essayerais de trouver quelque chose qui épargnera tes pieds. Si toutefois il y a une prochaine fois.

Il entendait par là qu'ils n'auraient peut-être pas besoin de s'enfuir d'une soirée la prochaine fois. Ils pourraient simplement ne pas y aller. Ou bien se trouver un coin tranquille sur place. Un petit silencio sur la porte verrouillée et personne ne saurait à quel point ils savaient prendre soin l'un de l'autre. Sans perdre son sourire, il glissa ses doigts entre les siens et la suivit jusqu'à la porte où elle s'arrêta pour lui faire face. Le regard qu'elle lui adressa alors aurait pu le faire céder sur n'importe quel point, il sentait avec un certain agacement que par le futur il se verrait sans doute obligé de tout lui accorder à condition qu'elle lui fasse ces yeux là.

-Je suis sûr que ma mère trouverait absolument scandaleux toutes les choses que je souhaiterais faire à votre pureté ce soir, Miss Lestrange... glissa-t-il avec un air plus que sérieux.

Il glissa alors ses mains autour de sa taille tout en s'approchant d'elle avant de se pencher pour capturer ses lèvres. Cependant, avant même qu'il ne soit arrivé à sa hauteur, la porte s'ouvrit derrière eux sur son concierge, bien trop efficace à son goût pour une fois. Il lui fit cependant son meilleur sourire pour cacher cette envie brusque de se débarrasser de lui d'un coup de baguette magique et le salua d'un très léger signe de tête, selon son rang. Gwen pour sa part ne mâcha pas ses mots et c'est l'intérieur de ses joues qu'il dû mordre pour ne pas se mettre à rire.

-Ne répondez pas, George, lui conseilla-t-il. C'est un truc qu'un ami avocat m'a apprit.

Il glissa un bras autour de la taille de Gwen et la fit rentrer à l'intérieur, au chaud, avant de se diriger vers l’ascenseur de la tour. Avec son mal de pied, hors de question de lui faire prendre les escaliers. En plus de ça ils pourraient sans doute s'occuper agréablement en attendant l'ascenseur. Si le concierge n'avait pas décidé de sortir un balais du néant pour commencer à le passer sur le sol, devant eux, en marmonnant des phrases parfaitement inintelligible pour Caleb. Il ne savait pas d'où venait le problème entre sa chère et tendre et son concierge, mais ils allaient devoir régler leur compte un moment ou un autre, sinon la tour allait finir en ruine avant Noël et Caleb aimerait éviter ça. Encore heureux que cet ascenseur était assez rapide. Du moins en temps normal. Il se retint de soupirer. Il était prêt à le porter jusqu'à sa chambre s'il le fallait à vrai dire.
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La prochaine fois, la prochaine soirée, si loin et si proche à la fois... comment cela allait-il se passer? Cette fois ni Nyssandra ni Eris n’avait pu venir avec moi mais aucun doute qu’une des deux m’accompagnerait lors de la prochaine soirée organisée par l’élite, surtout si des bruits concernant ma danse échangé avec Caleb. Plus encore si notre longue absence avait été remarquée par les plus bavards. Friandes de ce genre de potins mes amies finirait rapidement par me demander ce qui avait bien pu se passer entre lui et moi. Allais-je devoir mentir de nouveau sur la relation que j’entretenais? Etais-je donc vouée à cacher sans cesse mes émotions? Les personnes qui comptaient pour moi? Allais-je lui aussi le faire souffrir par mes mensonges? Je refusais d’y penser trop vite, cette soirée n’était pas pour tout de suite et je tentais d’éloigner toutes pensées négatives de l’instant présent. Ne penser qu’à lui, qu’à son sourire et protéger son coeur même si cela devait un jour signifier le protéger de moi. Alors un simple sourire, un hochement de tête pour confirmer ses paroles. Il n’y aurait pas de prochaine fois, je ne savais encore ni comment faire ni quand le faire mais cela serait fait. D’une façon ou d’une autre je trouverais. Heureusement sa main dans la mienne, le contact de sa peau sous mes doigts m’aidait à m’accrocher à des pensées positives, à l’instant présent, lui et lui seul. Un large sourire amusé en entendant ses paroles. Sa sa mère savait... si Rabastan savait... par Merlin les réputations étaient bien souvent trompeuses. On disait Caleb coureur, une femme différente dans ses bras et son lit à chaque soirée et voilà que ce soir il m’avait demander de lui appartenir, plus encore il m’avait demandé l’exclusivité. Un simple nous. De mon côté la nuit que nous avions échangé avait légèrement effrité l’image de  la jeune fille fragile et pure que la grande majorité des sorciers pouvaient imaginer de ma personne... Une réputation ça va ça vient...N’est ce pas le rôle des enfants de scandaliser les parents? Avais-je demander sur le ton de la plaisanterie plus pour la forme qu’autre chose. Je scandalisais régulièrement mes frères ou mon père en portant simplement une robe qui ne couvrait pas l’intégralité de ma peau... alors nous étions loin de la vilaine petite fille à laquelle pouvait penser Caleb ce soir. Je sentais presque son souffle sur mes lèvres quand George le balourd se décida à faire son travail. Cet homme avait décider de jouer avec mes nerfs j’en étais certaine, voilà la raison de mes répliques cinglantes à son égard. Il méritait chaque mot et encore je me trouvais parfaitement raisonnable. Caleb lui conseilla de ne pas me répondre et il s’exécuta d’un hochement de tête... ça passerait, pour cette fois. Je pouvais me retenir, j’en étais parfaitement capable même mais c’était sans compter sur l’entêtement de cette homme à nous pourrir la soirée! Depuis quand passait on le balais à une heure pareille??? Non, je ne m’inquiétais pas, du tout, de l’arrivée de l’ascenseur, non j’étais bien trop occupé à pester intérieurement contre cet homme dont un fin sourire flottait sur les lèvres. Je devais trouver un moyen de lui faire payer et vite avant que les portes de l’ascenseur ne s’ouvre... Un tintement... mince. J’allais rentrer dans l’ascenseur quand une idée me traversa l’esprit. Je me retournais vivement pour faire face au concierge et avant que la porte ne se referme je lançais très distinctement. Avis!  Une nuée d’oiseaux allaient tenir compagnie au concierge et l’occupé plus que de raison! J’espérais que mes petites créations allaient se montrer aussi inventive que moi ce soir. Je regardais Caleb tout en m’appuyant, dos contre un des murs de l’ascenseur. C’est avec une mine légèrement renfrognée que marmonnais alors. S’il continu il va lui falloir plus que les conseils d’un avocat.... il m’a volé ta preuve de soutien.  Mon baiser de soutien... Moi bouder? Peut-être très légèrement, mais j’étais surtout agacée qu’il ait une nouvelle fois réussi à m’ennuyer, même si je m’étais vengée nous restions ex-aequo ce qui ne me convenait pas, du tout.
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Caleb avait lui-même trouvé que le concierge en faisait un peu trop. En général il n'était pas aussi regardant quand il revenait avec une femme. Sans doute se disait-il que de ramener la même deux fois de suite n'était pas dans ses habitudes, il devait soupçonner une quelconque sorcellerie de la part de sa boudeuse cavalière. Peut-être était-ce le cas d'ailleurs, Caleb ne pouvait pas vraiment en juger. Les portes de l'ascenseur s'ouvrirent enfin sur un tintement, annonçant qu'ils allaient enfin pouvoir quitter la présence envahissante de ce vieux George.

Cependant, alors qu'il pensait que Gwen le suivait, il entendit une incantation, puis un sortilège partir en direction du pauvre homme. Caleb ne pu s'empêcher d'en rire, ce n'était que les déboires d'un sous-sorcier face à un couple de Sang-Pur voulant un peu d'intimité. Il l'avait cherché. Gwen avait l'air plus maussade que jamais, mais ce n'était pas le cas de Caleb dont les yeux pétillaient d'amusement. Il était facilement diverti et bon public, comme toujours.

L'air de rien il s'approcha d'elle et appuya sur le bouton de son étage, juste à côté d'elle avant de se pencher sur elle pour l'embrasser sans même s'embarrasser d'une parole. Elle voulait une preuve de son soutien et elle allait en avoir une. Ce baiser était tout ce que Caleb voulait exprimer depuis qu'il l'avait ramenée ici, depuis que les sourires de Gwen avaient fait monter en lui l'envie de l'arracher au reste du monde, depuis que ses paroles joueuses lui avaient donné envie de l'arracher à ses vêtements.

Il l'embrassa d'ailleurs de plus en plus passionnément, se pressant contre elle, ses mains d'abord sur ses joues avant de descendre sur sa taille où sa peau semblait l'appeler plus fort qu'un chant de vélane. S'il l'avait pu, il aurait fait s'arrêter l'ascenseur pour ne jamais cesser de l'embrasser comme il le faisait en cet instant même, avec toute l'ardeur qu'il contenait jusqu'à présent, avant de finalement la libérer pour respirer, mais sans vouloir quitter sa peau qu'il goûtait toujours en descendant le long de sa mâchoire jusqu'à son cou, puis remontant à son oreille.

-J'espère que cette preuve de soutien vous satisfait, Miss Lestrange, murmura-t-il.

En vérité il espérait qu'elle ne pensait même plus au concierge à présent, il lui était lui-même sortit de la tête à l'instant même où ses lèvres avaient rencontré les siennes. Il retourna d'ailleurs les chercher, ses mains explorant son dos avec empressement jusqu'à entendre le fameux « ting ! » de l'ascenseur, indiquant qu'ils étaient à son étage.

Une fois encore, il dû s'arracher à elle, toujours plus difficilement, puis sortir de l'ascenseur en l'emportant avec lui avant de ne changer d'avis et de se contenter de poursuivre ce qu'ils avaient commencé dans cet ascenseur. Un grain de bon sens restant lui soufflait que ce n'était pas une bonne idée de faire ce genre de choses dans un ascenseur qui serait probablement utilisé à nouveau dans la soirée. Une fois devant la porte de sa suite, il n'eut cependant pas la patience d'ouvrir la porte et se contenta d'appuyer Gwen dessus pour l'embrasser à nouveau avec une impatience redoutable.
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Caleb s’amusait de mes réactions puériles... C’était un peu comme une soupape de décompression, un besoin réel et pressant de relâcher toutes les tensions, tout ce que je pouvait contenir en moi de façon simple, détachée et sans doute complètement inattendue pour quelqu’un d’extérieur. Heureusement il souriait et ce simple sourire aurait pu désamorcer mes bouderies si ses lèvres n’étaient pas entré en contact avec les miennes. Oh non, bien sur que non je ne me plaignais pas de ce contact, bien au contraire, j’avais ce besoin omniprésent depuis cette salle de danse, non depuis notre premier baiser en réalité. Jamais lassée de goûter à ses lèvres, jamais assez de découvrir sa peau. Mes yeux se ferment, laissant mes autres sens s’éveillés à leur paroxysme. Sa langue qui trouve la mienne, nos petits jeux qui recommencent. Ses mains qui retrouvent le chemin de mon corps et les miennes qui cherchent ardemment sa peau. Je n’ai jamais tant détesté ces morceaux de tissus inutiles, futiles, gênants même. Me mordre la lèvre inférieur pour éviter qu’un soupir ne s’échappe alors que ses lèvres goutent ma mâchoire. Ses paroles comme de la soie sur ma peau glissent. Un sourire, un soupir. Non....  Pas vraiment la réponse tant attendue, mais pas un non direct, pas ce genre de non. Non, il s’agit d’un non mutin rapidement suivi par une demande, presque une supplique. J’en veux toujours plus... Parce que je suis une gourmande, jamais rassasiée de ce qu’on lui propose, qui cherche l’inconnu, la découverte. Une princesse aux milles caprices inassouvies. Mes mains avaient déjà déboutonné sa cape qui ne tenait plus que grâce aux épaules du sorcier, sa veste et sa chemise seraient bientôt de l’histoire ancienne mais l’ascenseur parvint à son but et j’émet un grognement contre ses lèvres... Le monde a décidé de nous ennuyer ce soir. Tous se liguent pour retarder l’inévitable mais l’attente ne rend elle pas le moment plus délectable encore? Les portes s’ouvrent et déjà mes lèvres brûlent d’un contact trop vite perdu, pourquoi faut il que le chemin soit si long. C’est sans compter sur l’empressement de Caleb qui plaque mon dos contre sa propre porte afin de retrouver mes lèvres avec empressement et passion. Il me faut toute la retenue du monde alors qu’une de mes main parvient à sa peau, effleurant son flanc brûlant, pour que l’autre parvienne à retrouver le chemin de ma propre baguette. Un informulé... alo... ho...mora... comme prononcé entre deux soupirs de désir. Mais rien, bien sûr, ce serait trop simple. Si on occulte le fait que mon désir le plus profond n’est PAS d’ouvrir cette porte, les protections de cette tour ont été amplifiées, on ne peut pas pénétrer aussi facilement dans un appartement même avec son propriétaire contre soi. Alors je retrouve une respiration, une seconde d’oxygène alors que déjà ma tête est bien loin et que mon corps ne demande qu’à répondre avec ardeur au sien.Il faut... Que je t’arrache tes vêtements? Que je retrouve un peu d’air? Que tu cesses de me rendre folle? (rayer la mention inutile). ...ouvrir cette porte... Ah merci pour ce tuyau de première main n’est ce pas. Non, pas ici, pas comme ça. Je n’ai pas l’intention de le dévorer sur ce paillasson, ni de me laisser dévorer d’ailleurs. Les paillassons magique ont beau être des bijoux de magie- Oui ils nettoient vos chaussures- je ne suis pas prête à m’épancher sur celui-ci. J’embrasse son cou, l’attire contre moi en plaçant ma main dans sa nuque pour lui mordiller le lobe de l’oreille et lui susurrer. Il va falloir... S’excuser auprès du voisin? De toute la tour? ...me donner des accès si tu souhaites me voir plus souvent. CQFD, si je ne pouvais pas entrer, je ne pouvais pas revenir, du moins pas à l’improviste. Nous devons entrer, à moins qu’il ne souhaite que je n’explose la porte, j’en suis capable au fond cela ne me pose pas réellement de problème si ce n’est LE sempiternel problème, la discrétion, c’est ce que nous tentions - avec plus ou moins de réussite d’ailleurs- de faire depuis le début de cette soirée non, être discrets?
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Elle en demande plus et Caleb se demande comment faire pour à la fois la satisfaire et ne pas se consumer tout de suite. Il aurait pu lui faire l'amour dans cet ascenseur tant la passion était à son comble, leurs doigts rendus maladroits cherchant des attaches à défaire, un chemin vers la peau brûlante de l'autre qu'ils trouvent, sur laquelle ils veulent s'immoler s'il le faut. Caleb n'en pouvait plus et lorsqu'il la plaqua contre sa porte, il était déjà si tendu que ça en était douloureux. La voix haletante de Gwen contre sa peau, contre ses lèvres, son empressement visible de se mettre à nu à nouveau pour lui, tout ceci ravissait Caleb plus que raison.

-Tout ce que tu veux, réussit-il à soupirer entre deux baisers empressés. Viens habiter chez moi je m'en fous du voisin.

Terminé le Caleb mesuré et bien élevé que le public connaissait. Terminé aussi son image toujours soigné, débraillé comme il l'était, sa cape ne l'avait même pas suivit jusqu'à sa porte. Il fouilla dans les poches de son pantalon pour en sortir une clé qu'il ne réussit à faire entre dans la serrure qu'après de moult efforts (essayez donc d'ouvrir une porte tout en voulant déshabiller quelqu'un qui vous embrasse comme si sa vie en dépendait) et tourna rapidement pour les faire entrer. Il eu la sagesse d'esprit de récupérer sa clé avant de claquer la porte pour s'emparer de Gwen et achever de la déshabiller pendant qu'elle s'efforçait de faire de même.

Ils n'atteignirent pas le lit. Ou du moins, pas la première fois. Ils l'auraient donc finalement fait sur ce pauvre canapé, à plusieurs reprises, avant de se décider à migrer dans la chambre qui leur offrait tout de même plus de confort. Lorsqu'il s'effondra finalement, épuisé par leurs multiples joutes, couvert de sueur et cherchant son souffle, il songea avec un amusement qui lui arracha un léger rire essoufflé qu'il n'aurait sans doute jamais cru quelqu'un qui serait venu lui dire qu'il allait un jour effectivement posséder Gwen avec une telle intensité.

Il ferma les yeux et s'humecta les lèvres en restant un moment sans bouger, juste à calmer sa respiration. Alors qu'ils étaient posés ainsi, repus l'un de l'autre (pour le moment), Caleb se rendait compte d'à quel point les choses étaient allées vite entre eux et à quel point elles avaient paradoxalement traîné en longueur. Toutes ces tentatives qu'il avait faites avec elle. Toutes ces fois où elle s'était détournée. Il aurait pu l'avoir embrassé dès le bal de fin d'année, pendant la coupe des trois sorciers. Ils auraient pu être sortit ensemble et avoir été des adolescents normaux dans un monde plus ou moins normal pendant les années qui ont suivit. Peut-être auraient-ils rompu, peut-être l'aurait-il fait pleurer. Peut-être lui aurait-elle brisé le cœur ou peut-être auraient-ils été installés ensemble depuis longtemps. Il réussit à rassembler assez d'énergie pour se tourner vers elle et poser sa tête sur son ventre qu'il avait déjà tant embrassé et caressé ce soir. Il ne voulait pas savoir l'heure, d'ailleurs il ne chercha même pas les aiguilles de sa pendule du regard. Il était l'heure qu'il devait être, c'était tout. Il brisa le silence le premier.

-Il faudra qu'on pense à remercier le père d'Amadeus et Melopé de nous avoir permis de nous retrouver à cette soirée, lâcha-t-il avec un fin sourire sur les lèvres. Il embrassa doucement son ventre tandis que l'une de ses mains retraçait doucement certains des reliefs de la peau de son amante. Je crois que j'ai bien fait de ne jamais lâcher l'affaire avec toi.

Un constat bien tranquille alors qu'il était là, dans ses bras, sage comme une image contrairement à l'homme qu'il était quelques instant plus tôt. Il se décida à quitter son ventre pourtant confortable afin de revenir à sa hauteur pour l'entourer de ses bras et la serrer contre lui. Étrangement il en avait besoin avec elle.
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Habiter chez lui... vivre ensemble, les mots font lentement leurs chemins vers mon esprit. Noyée, troublée sans pouvoir le montrer, pas maintenant, jamais peut-être. N’être rien de moins que tout l’un pour l’autre. Quand la vie a t’elle pris un tour aussi radicale? Depuis quand me laissais-je ainsi submerger par mes émotions? Je ne dois pas, je ne peux pas, n’est-ce-pas? Je n’en ai pas le droit. Je crois. Tout va si vite, trop vite peut-être. J’ai cette impression tenace de ne pas agir de la façon qu’il faudrait pourtant mon coeur ne peut nier l’évidence, il bat pour lui. Ce n’est ni le coeur de Cedrella, ni celui de Jeanne... juste le mien. Il bat, il tempête dans ma poitrine, s’en est presque douloureux. Ses battements irréguliers me rendent sourdes aux plaintes de mon esprit qui refuse que je cède à la facilité et qui songe déjà à un “plus tard” tempétueux, imprévisible qui ne pourra que nous blesser l’un et l’autre. Pourtant c’est bien mon coeur que je suis en laissant s’exprimer mes lèvres, mes doigts, mon corps tout entier qui s’enflamme pour et avec lui. Etait il encore possible de me pardonner de vouloir y croire, malgré tout, malgré mon passé si présent encore? Le canapé, le lit qu’importe l’endroit ou nous nous étions consumé l’un avec l’autre, l’un pour l’autre. Chaque étreinte nous rapprochait un peu plus, éloignant par la même occasion toute idée noire de mon esprit. M’interdisant d’y penser en sa présence, de verbaliser mes peurs et mes angoisses dans des moments d’une si belle intensité. D’une si grande passion. Son désir ancré sur le mien, son amour calqué dans chacun de ses soupirs gravé à jamais dans ma mémoire. Loin très loin de l’image de la fragile Cedrella Lestrange qui n’aurait pu s’offrir de la sorte, appartenir aussi pleinement à un homme d’aussi noble sang soit-il sans l’approbation de sa famille. Non celle qu’il avait dans ses bras, celle qui lui donnait amour, passion et bienveillance n’était autre que la vrai moi, celle que je laissais s’exprimer. Il avait entre ses bras une femme que je connaissais à peine moi-même. Une femme que je découvrais et que je laissais pleinement s’exprimer entre ses bras, sous ses doigts. De nouveaux défis, une nouvelle vie, un amour naissant à laisser s’épanouir. Ne pas faiblir, reprendre son élan et se promettre de lui épargner le plus possible le poids de mes mensonges. Reprendre une certaine contenance malgré un coeur qui ne parvient pas à ne plus s’agiter, un corps encore frémissant. Mais laisser là ces idées et caresser ses cheveux lorsque sa tête fut posée sur mon ventre. Ma respiration irrégulière le faisant se lever et redescendre sans synchronisation aucune. Le couver du regard, un regard aimant, protecteur que je ne peux ni ne veux retenir. Un sourire qui se dessine sur mes lèvres à ses paroles. Nous lui ferons envoyé des macarons.  Dis-je amusée en souvenir de notre première nuit, notre premier baiser, notre première étreinte. Ca n’était pas si loin et pourtant j’aurai juré que notre relation durait depuis bien plus longtemps que cela. M’étais-je fourvoyé durant toutes ces années? Non, j’étais certaine de mes sentiments tout aussi certaine qu’à cet instant. Caleb avait toujours eu une place particulière mais je n’y étais pas prête, contrairement à aujourd’hui. Les yeux fermés, du bout des doigts j’effleurais son visage, en redessinant les contours de ses traits, de ses lèvres. Des frissons parcours mon ventre qu’il embrasse de nouveau, j’ouvre de nouveau mes yeux et l’observe se redresser, nos visage proche l’un de l’autre, mon corps de nouveau contre le sien. J’aimais cette place, dans ses bras m’entourant d’amour et de protection. Et ma main vient se lover dans son cou presque par habitude. Tu crois? seulement?  Moi j’étais certaine d’avoir bien fait de céder à mes envies... Mon regard se plonge dans le sien quand une question quitte mes lèvres. Quand as tu compris que je n’étais pas qu’un simple trophée? Une fille parmi d’autres? Au fond quand avait il compris qu’il souhaitait que je sois plus qu’une amante mais que nos vies soient étroitement liées. Le rouge m’était monté aux joues sans que je ne puisse contrôler quoi que ce soit, ce genre de question à la fois gênante et presque idiote mais qui ne peuvent qu’être posé. Je sais bien que je ne suis pas...  La beauté ravageuse voir tapageuse des femmes que j’avais pu croisé en sa présence....enfin je n’ai pas... L’expérience des femmes qu’il avait pu mettre dans son lit avant moi. Comprenait il? Mon regard se perdait légèrement souhaitant à la fois une réponse honnête mais espérant que celle-ci ne me blesse pas. Les femmes se comparent entre elle, c’est presque maladif la façon dont on peut se dénigrer afin d’être rassuré. Pourtant quand bien même les adjectifs les plus puissants étaient prononcés une femme n’en croirait rien, juste pour être certaine de les ré-entendre, encore et encore et je ne faisais pas exception à cette règle. Je n’avais que peu d’expérience et si j’étais sûr de ma prestance, ma beauté et mes aptitudes à rendre heureux quelqu’un était à un niveau dont j’ignorais tout.
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Caleb sourit à la mention des macarons. Il ne pouvait même pas les soupçonner d'avoir des vertus aphrodisiaques, ils n'en avaient pas encore mangé un seul, le premier soir où ils s'étaient embrasser jusqu'à en perdre la raison. Une preuve de plus que Gwen devait vraiment aller mal à ce moment-là, elle qui est pourtant si gourmande habituellement. Il sourit en songeant qu'il avait découvert une autre forme que prenait la gourmandise chez elle pendant ces deux nuits qu'il avait passé avec elle. Qui aurait pu la croire aussi avide que lui de se dévorer l'un l'autre ?

Sa main vient caresser son cou, le faisant frissonner légèrement. Il sourit en faisant courir ses doigt sur sa hanche, remontant jusqu'à la courbe de ses seins, presque innocent dans son contact. Croire avait quelque chose de plus fort encore que d'être sûr ? On disait bien « croire » en quelqu'un, en quelque chose. Être sûr était tellement trop cartésien, trop mathématique. Il ne reflétait étrangement pas cette certitude, justement, qu'il avait bien fait de ne jamais cesser d'essayer.

-Je crois oui. Je crois en nous, répondit-il simplement.

Elle le fixe soudainement et une question à laquelle il ne s'attendait pas franchit la barrière des lèvres de Gwen. Quand avait-il compris qu'elle n'était pas qu'un trophée ? C'était une question étrange pour lui. Il ne considérait pas les femmes comme des trophées, mais bien plus comme des partenaires, des personnes qui lui laissaient le privilège de passer des moments d'exceptions avec elles, ou l'inverse. Donc il n'avait tout simplement jamais vu Gwen sous cet angle là.

-Tu n'as jamais été une fille parmi d'autres.

Celles qu'il ne pouvait pas avoir, il les oubliait. Il lâchait l'affaire. Inutile de s'acharner à courir derrière quelqu'un qui lui avait opposé un refus, il n'était certainement pas un homme désespéré. Cependant il y avait eu chez Gwen ce quelque chose qui l'avait poussé à continuer. Ses oppositions étaient pourtant nettes, la plupart du temps sans appel, mais ses excuses étaient tellement boiteuses qu'il ne voyait aucune réelle bonne raison de le repousser. Plus que ça, il y avait quelque chose dans l'apparente fragilité dont elle faisait preuve qui lui donnait envie de la faire sienne depuis si longtemps qu'il en avait perdu le compte des années. De là à dire qu'il était amoureux... il ne se pensait pas à amoureux, à l'époque. Simplement déterminé.

-Mais quand je t'ai vu ce matin là, sur mon canapé, avec ma chemise sur les épaules, ça m'a fait du mal. J'ai eu l'impression que je ne pourrais plus jamais revivre cette scène alors que j'aurais voulu la contempler éternellement.

Comment aurait-il pu deviner que lui-même était plus qu'une simple erreur d'un soir ? Elle l'avait tant repoussé, pourquoi céder cette fois-ci plutôt qu'une autre ? Et pourquoi y voir une signification pour elle ? Il fit taire ses hésitations d'un sourire et tendit le cou pour l'embrasser au coin des lèvres.

-Qu'est-ce que tu n'es pas ? Qu'est-ce que tu n'as pas ?

Il glissa ses doigts dans les longs cheveux de la jeune femme, ses yeux ne quittant pas les siens.

-Tu es tout ce que je souhaite. Tu as tout ce qui fait de toi quelqu'un qui me fait oublier que quelque part, dehors, le monde existe encore.

Il avait tout oublié lorsqu'il était en elle. La guerre. Les Mangemorts. Les Insurgés. Sa propre marque des Ténèbres sur le bras. Son travail. Il en avait même oublié de se comparer à son frère, totalement exclu de ses pensés.

-Mais toi. Pourquoi maintenant ? Pourquoi après toutes ces années ? Qu'est-ce que j'ai de plus que l'année dernière ? Celle d'avant ?
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Non, malgré mes divers talents en potion et sortilèges je n’avais jamais usé d’un quelconque filtre sur Caleb, ni sur personne d’autre d’ailleurs. A quoi bon faussé une relation dès le départ? Biaisé les cartes que la vie nous donne? Bien sûr qu’il y aura toujours des mensonges entre nous, je ne pouvais pas faire autrement, pour ma propre survie et celle de Severus pour un tas d’autres raisons et parce que cela faisait maintenant 19 ans que je vivais ainsi, au fond mes mensonges étaient presque devenus réels. Mais une chose était certaine, j’étais celle qu’il avait eut dans les bras, celle qui laissait s’exprimer ses sentiments en sa présence et qu’importe mon nom ou la couleur de mes yeux. J’étais celle qui réagissait à la moindre de ses caresses, présentement sa main sur mes hanches remontant doucement mais surement jusqu’à la naissance de ma poitrine. Moi qui caressais son bras jusqu’à sa main pour enfin entrelacer ses doigts aux miens et d’embrasser le dessus de sa main.J’y crois moi aussi. J’y crois... à moins que je ne souhaite y croire? Ou que je veuille y croire? Accepter l’infime espoir d’avoir quelque chose de durable, quelque chose qui n’appartiendrait qu’à nous. Oui, je voulais croire à un nous. C’était sans doute un peu naïf mais j’avais besoin d’y croire et de faire en sorte que cela se concrétise. Je le voyais réfléchir à ma question, la réponse était elle si compliquée? Ah moins que ce ne soit moi qui me sois mal exprimée? J’étais rassurée de me savoir particulière à ses yeux, comme il était unique aux miens et malgré les sentiments que j’avais éprouvé pour Liam, il avait toujours eu cette place rien qu’à lui dans mon petit cercle de proche. Mais il était cet ami un peu trop pressant, cet ami précieux que j’avais repoussé d’abord par crainte de m’attacher à qui que ce soit avant qu’un autre garçon ne dérobe mon coeur dans le secret le plus total. Je n’ai jamais voulu te blesser... Non cela n’avait pas été mon intention. J’avais emprunté sa chemise par commodité et surtout par envie d’avoir son parfum sur moi comme si ce simple morceau de tissus revêtait le pouvoir de me protéger autant que ses bras. Je caressais de nouveau ses lèvres avant d’ajouter avec un petit air mutin. Ainsi donc, tu souhaites que je vienne prendre mes quartiers... sur ton canapé.  C’est donc seulement vêtue d’une chemise à jamais sur son canapé qu’il souhaitait me voir? Amusant mais terriblement tentant. Une vie simple faites d’amour et de volupté, loin des guerres, des morts et des mensonges qui jonchaient ma vie. Mon sourire se fit plus large à son baiser mais le rouge de mes joues se propagea jusqu’à la pointe de mes oreilles. Une vraie femme, plus... sûre d’elle, plus...expérimentée? C’était ce qu’aimait les hommes non? J’avais décidément peu de point comparaison et cela ne pouvait que m’angoisser même si ces paroles se voulaient rassurantes. C’est... gentil, merci. Enfin je crois, non j’en étais certaine, ses paroles étaient vraiment flatteuses pour moi même si j’avais bien du mal à accepter justement ce genre de flatterie, même sincère. La question qu’il énonça ne me surprenait pas, je savais bien qu’il finirait par me le demander et je devais y répondre avec autant de sincérité que possible. Non ce n’est pas toi, tu as toujours été parfait. Un parfait ami; un parfait gentleman... Je posais mon front contre son torse fermant les yeux quelques instants afin de m’accorder quelques secondes, faire le tri dans mes pensées et laisser simplement parler mon coeur même si cela se révélait plus douloureux. Je n’étais pas libre.  Ni mon coeur ni mon esprit. Liam... Je redressais la tête pour le regarder. Ma main se posa sur sa joue. Tu as toujours eu une place particulière Caleb. J’ai toujours ressenti plus que de l’amitié pour toi mais tout était si compliqué, tout est si compliqué. Je n’ai connu que des relations complexes et destructrices, je ne veux pas de ça pour toi, pas de ça pour nous.  Ma mère, mes frères, Liam... tant de plaies béantes et encore trop fraiches pour ne pas être douloureuses d’ailleurs, malgré moi, mon regard s’était légèrement voilé. Je voulais être sincère avec toi... Ne pas jouer sur deux tableaux, courir deux lièvres à la fois, ne pas le blesser d’une quelconque façon.
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Caleb grogna à la mention de femme plus sûre ou expérimentée. Gwen pouvait parfaitement être sûre d'elle quand elle le voulait. Elle le lui avait déjà prouvé à plusieurs reprises ce soir et pas uniquement entre ses bras. Elle n'avait pas hésité une seconde avant d'évincer totalement une autre femme, détruisant au passage son avenir social au sein de l'élite. Caleb ne sortait pas avec un oiseau sans défense devant un chat. Il avait dans ses bras le chat lui-même, parfois totalement inoffensif et absolument adorable, parfois un véritable diable fait de griffes et crachats agressifs. Elle n'était fragile qu'en cas de réel danger pour sa personne, mais que pouvait un chat face à un hippogriffe ?

-Je ne m'en ferais pas là-dessus à ta place. Il eut un léger sourire. Et puis, qu'aurais-je à t'apprendre si tu savais déjà tout ? Je veux te faire découvrir des choses que tu n'aurais même pas osé imaginer.

Elle posa ensuite sa tête contre son torse et il sentit que des décisions difficiles devaient être en train de se prendre derrière ses paupières closes. Il caressa machinalement ses cheveux, comme pour l'encourager, lui dire qu'il était là. Il attendait en vérité la réponse à sa question. Visiblement ça n'était pas de sa faute mais dans ce cas... ? Elle redressa la tête et posa une main sur sa joue.

Elle n'était pas libre à l'époque. Caleb accusa le coup. Tant de souvenirs refirent soudainement surface qu'il en oublia un moment la jeune femme dans ses bras. Tant d'excuses qu'il entendait à présent sous un jour nouveau. Tant de regards qui se dérobaient à lui. Tant d'occasions qui finalement n'en avaient jamais été. Tant d'heures passées à essayer de décrypter le moindre changement de position d'un inconnu pour finalement ne pas voir l'évidence sur une personne qu'il connaissait depuis qu'il était enfant. Son jeu aurait été si différent s'il l'avait su... Il partait du principe que Gwen n'avait personne depuis le début alors qu'il apparaissait si évident, si évident qu'elle lui cachait l'existence même d'un autre homme. Il aurait pu l'avoir plus tôt. Il aurait pu la gagner.

Car plus que tout, la cruelle réalité écrasa Caleb plus durement encore qu'une botte en cuir de dragon qui piétinerait une file de fourmis. Il n'avait pas eu Gwen parce qu'elle avait cédé. Il avait eu Gwen car elle n'était plus avec son ex petit ami. Caleb était encore un second choix. Allons, mon cher Secondus... à quoi t'attendais-tu ? Maudit sois-tu, père ! Il lui semblait qu'il ne pourrait jamais dépasser ce terrible deuxième prénom que son géniteur lui avait imposé.

À nouveau il fut transporté en quatrième année. Il n'avait jamais raconté à Gwen pourquoi il avait subitement cessé de vouloir être comme son frère. À nouveau il s'entendait dire que la femme qu'il aimait lui préférait son propre, si parfait, aîné. Non, c'était différent, ce n'était pas son frère, mais un parfait inconnu. Un homme dont il ne savait rien. Un homme qui l'avait fait passer pour un parfait imbécile. Il avait toujours été particulier pour elle ? Pas assez, semblait-il. Il tâcha de se calmer. De ne pas laisser sa tempête intérieure s'extérioriser alors que le sang chaud des hommes Selwyn le poussait à hurler sa rage. Gwen avait eu du mal à le lui dire. Gwen avait fait des efforts, il lui devait son affection. Il l'entoura alors plus fermement de ses bras, voulant lui signifier que peu importe ce qu'elle avait pu vivre, il la soutenait à présent, il était là.

-Je... d'accord. Pourquoi est-ce que tu ne me l'as pas dit tout de suite ? Je n'aurais sans doute pas autant insisté, j'imagine que ça a dû te mettre... mal à l'aise.

Ou peut-être aurait-il voulu détruire cette relation. Peut-être aurait-il fait la même chose que Gwen ce soir, mais en pire. Elle n'en aurait jamais rien su. Il l'aurait gagnée, et réellement cette fois. Gwen ne devait pas lui faire suffisamment confiance à ce moment là. Qu'elle aie eu raison ne le réconforta pas et son regard si chaleureux était pour le moment bien vide. C'était toujours mieux que de la fusiller du regard. Dire qu'il y avait cru, il y avait réellement cru ! cette fois encore ! Il ne pu que lui dire l'évidence même, la seule chose à laquelle il se rattachait malgré sa fierté en miette et un goût de cendres dans la bouche.

-Je ne veux pas être destructeur pour toi. Rien n'est compliqué dans ce qu'on a. Il n'y a aucune raison pour que ça se passe mal. Il fit une pause mesurée et embrassa son front avant de demander, sans la regarder : que c'est il passé avec lui ?

Il était le premier à qui elle en parlait, il en était presque sûr. Des ragots auraient du lui parvenir dans le cas contraire, aucun secret n'est correctement gardé quand plus de deux personnes sont au courant. Caleb songeait qu'elle souhaitait sans doute ouvrir les vannes et lui-même était perdu entre la conviction qu'il ne voulait pas en entendre plus et le besoin qu'il ressentait de savoir enfin la vérité dans son entièreté. Oh évidemment ça ne changeait pas ce qu'il ressentait pour elle. Simplement ce qu'il ressentait pour lui. Il voulait lui montrer qu'il était capable d'être un homme bon pour elle en écoutant tout ceci sans broncher.
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Sais-tu à quoi est bon le baiser ? A essuyer les larmes et à faire naître le sourire. Souris-moi.

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