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sujet; this is my kingdom come (hazel) |
| Hazel Fitzalan-Howard feat Alexandra Park • crédit swan | ❝ We're running in circles again ❞Insurgée ; SC☇ pseudo complet & surnom(s) ; Fitzalan-Howard, ce nom qui aurait dû valoir quelque chose, ce nom sur lequel était inscrit sa destinée en capitales dorées. Fille d'un duc aux ambitions démesurées, héritière désavouée, et ce nom qui ne sert plus à rien dans un monde qui n'a jamais vraiment été le sien. Méticuleusement, l'aristocratie qui disparaît, avalée toute entière par la furie nouvelle et dévastatrice. Les voyelles qu'on écrase, les consonnes annihilées, au profit d'un patronyme insignifiant, Fitzalan, tout simplement. Parce que Howard, ce n'était pas elle, pas tout à fait ; on lui a répété si souvent, si longtemps, que ça a fini par fracasser le crâne et s'insinuer dans les pensées. Parce que plus jamais elle ne fera partie de cette Elite meurtrière, autant se débarrasser du boulet pendu à son pied. Et puis, aussi, surtout, parce qu'elle les emmerde, eux et leur morale ridicule ; eux et leur vision étriquée d'un univers qu'ils peinent même à effleurer. Fitzalan, c'est mieux comme ça. Elle se créera toute seule, dans le poing qui se ferme et qui attaque, dans les jets de lumière qui s'enchaînent, Hazel. Les yeux noisette qui brillent d'une intensité qui n'appartient qu'à elle, ils étaient nombreux à se pencher sur le berceau avant de détourner la tête, mal à l'aise. Elle a l’œil qui agrippe et qui fouille l'âme à la recherche de la moindre faille. Et puis, c'était original, pour l'époque, et Merlin sait que Anne Mary Fitzalan-Howard aimait se démarquer, excentricité toute travaillée. La gamine en a hérité, ces manières décalées qu'elle a mimée sans même s'en rendre compte, et la sentence qui tombe, princesse. Surnom doux amer, aux intonations légèrement moqueuses, parfois carrément ignobles. Ça la suit à la trace, des années plus tard (alors qu'elle a juré de retrouver le premier qui a eu un jour l'idée de l'appeler comme ça), et elle tente tant bien que mal de s'en défaire. Éducation inscrite au fer brûlant sur sa peau, dans ses rires éclatants, dans ce menton qui pointe toujours un peu trop vers les étoiles et cette façon qu'elle de porter un verre à sa bouche. Princesse peut-être, reine quand elle se fait menaçante, la folie dans la démesure. ☇ naissance ; Erreur de parcours, tache sur l'arbre généalogique, la gamine qui pousse son cri un peu en avance. Cinq ans, pour être exacte, c'est qu'elle était vachement pressée d'arriver. Le mariage n'était même pas encore suggéré que le ventre s'arrondissait grossièrement, sous les murmures et les œillades. Une véritable honte, en 1974, sous le feu des projecteurs et des langues acérées. Union précipitée mais heureuse, peut-être moins lors des treize foutues heures qu'ont duré l'accouchement. Elle avait déjà le sens du spectacle et les règles de bienséance bien ancrées : il faut toujours soigner son entrée. C'est à Carlton Towers, la propriété familiale au North Yorkshire, qu'elle a vu le jour le 23 août. Immense bâtisse pouvant s'apparenter à un château, où la mère extatique a pu souffrir en tout anonymat. Si Edward tirait légèrement la gueule, Anne a eu le culot de qualifier, au début, la soirée comme étant la plus belle de sa vie. Revenant sur Terre, elle a rapidement changé d'avis tandis que le père, lui, s'amourachait petit à petit de l'enfant terrible. Restée enfant unique pendant treize ans - la génitrice a d'ailleurs cru que sa sorcière de fille lui avait jeté un sort -, elle connaît à peine sa fratrie. Çà ne la dérange pas spécialement : elle a toujours été faite pour gouverner seule. ☇ ascendance; Sang-de-bourbe. La première fois qu'elle a entendu l'insulte, elle n'a même pas frémi : elle ne savait pas de quoi on pouvait bien la traiter, au juste. Ne s'était jamais imaginée que le sang pouvait valoir plus que l'argent ou le titre de noblesse. Univers parallèle, où son nom moldu provoque les ricanements. Choc de tous les instants, alors que ses épaules fièrement dressées s'affaissent un peu, alors que son regard d'ordinaire assuré vacille sous le poids de ces nouvelles conditions qu'elle ne remplit pas. Plus de quinze ans plus tard, elle ne comprend toujours pas qu'on cherche à savoir ce qui coule dans ses veines. Si au moins les foutus sang-purs saignaient aux couleurs de l'arc-en-ciel, ce serait plus foutrement crédible. Mais non, et elle peut en témoigner pour avoir fait couler le sang de l'ennemi autant de fois qu'elle en a eu l'occasion : c'est la même odeur nauséeuse de fer, et ce rouge sombre hypnotisant. Hiérarchie absurde, devenue entre temps meurtrière ; elle a appris à redresser encore la tête. Née-moldue, jusqu'au bout des ongles, et aussi inventive qu'une tarée ayant appris à se battre sans baguette magique peut l'être. ☇ métier ; Son avenir a longtemps été un choix particulièrement préoccupant ; ses parents s'attendaient presque à ce qu'elle revienne dans le monde moldu après ses études à Poudlard. Dire qu'elle n'a pas hésité serait mentir. Sa septième année fut ponctuée de décisions toutes aussi précipitées les unes que les autres, tandis que la mère tentait de la récupérer à leurs côtés en susurrant des mots aussi agréables que tu auras le monde à tes pieds, je t'aiderai. Tentation limitée, lorsqu'elle se rendit compte qu'ils comptaient tout faire pour elle, qu'elle le veuille ou non. Avenir tout tracé, dans l'ombre des parents imposants ; l'un businessman certifié, l'autre étoile montante de la politique britannique. Alors elle a choisi l'autre voie, celle où rien n'était écrit, celle où elle pourrait devenir n'importe qui, en écrasant si possible ces sorciers qui se prenaient pour les rois du monde. Ironie du sort, ce qu'elle voulait être, c'était un copier-coller de sa mère : elle a rejoint le Ministère, en tant qu'employée à la confédération britannique. Ils ne lui ont jamais pardonné, et ce qui restait de leur relation a volé en éclats. Hazel, elle, ne l'a jamais regretté. Jusqu'à ce que le Ministère tombe aux mains de Voldemort et qu'elle soit obligée de fuir, s'entend. Après, évidemment, c'était beaucoup moins drôle. ☇ camp ; Rebelle dès le premier jour, d'abord plus par instinct de survie que par réelle conviction - il fallait fuir, et vite. Les choses ont légèrement dégénéré par la suite, et sont devenues carrément intolérables durant les mois qu'elle a passé aux côtés de Vayk Esterházy. Le 5 juillet 2002, elle a vu la mort en face et s'est juré de ne plus jamais laisser personne la briser. Depuis, elle a rejoint les Insurgés. Belliqueuse jusqu'aux tripes, qui se tordent et hurlent de rage. La survie, elle n'en veut plus vraiment. Qu'elle crève donc, tant que c'est sur une pile de cadavres appartenant à l'ennemi. Qu'ils suffoquent sous le poids de son corps meurtri par la haine. Qu'ils hurlent comme on l'a fait hurler, elle qui s'accrochait tant à sa fierté. Consumée par l'envie de vengeance, elle en devient obsessionnelle, répétant à qui veut l'entendre qu'elle n'a plus rien à perdre. Et, le jour où elle a décidé que sa vie ne valait plus rien, c'est sans doute devenu vrai. Elle méprise les Audacieux, elle ricane à la mention de ce petit con de Potter, censé les sauver. Elle ne voit en lui aucun leader, rien qu'un gamin dépassé et terrifié. Aurait pu suivre Granger, dans d'autres circonstances, dans une autre vie, une où on ne lui aurait pas tout arraché. Alors elle se crée sa propre révolution, crachant sur les modérés et ceux qui pensent encore que tout peut s'arranger en élaborant des plans compliqués. Ce qui compte, c'est l'action ; ce qui compte, c'est le sang versé de l'autre. ☇ réputation ; Meurtrière, furie s'étant débarrassée de ses chaînes ; elle sème la mort sur son passage, sans hésitation. Chez les Insurgés, elle a la réputation guerrière qui lui sied si bien, extrémisme assumé et revendiqué. Hazel s'en va en guerre tous les matins. Colères explosives et décisions impulsives, on s'écarte de son passage quand l'éclat de la haine se fait trop vif dans ses pupilles sombres. Elle s'en prend à son propre camp lorsque les débats se font trop présents, elle ne supporte pas la contradiction et sa langue siffle les pires insanités assez régulièrement. ☇ état civil ; Longtemps fiancée, officieusement, à Âqen Shafiq. Il n'a jamais daigné prononcer les mots qui l'auraient sans doute sauvée de la folie, au moins pour un instant. Relation instable, qui débute lors de sa cinquième année et s'achève dans le silence et l'odeur de mort fin '97, quand elle s'enfuit sans demander son reste. Deux ans plus tard, il la renie publiquement ; elle se souvient distinctement l'article de la Gazette qui traîne, et de son ventre qui se retourne. Le hurlement qu'elle peine à ravaler, le coeur qui la lâche et se brise en mille morceaux, à ses pieds. Elle ne l'avait plus revu depuis cinq ans quand elle croise son regard le 5 juillet 2002. Elle aurait voulu ne pas le reconnaître. Trahison marquée au fer sur sa peau, elle a la vengeance qui palpite, le mépris facile, et elle en crève, ce lâche qui n'a pas su voir l'évidence. L'aspiration diffuse d'infliger la mort, et la certitude vomitive de ne pas en être capable, le moment venu. ☇ rang social ; Élite moldue, déchet sorcier. Deux identités qu'elle a toujours eu du mal à concilier. Elle n'a plus à le faire, portée disparue depuis deux ans parmi les siens, elle s'en tient au rang qu'on lui a attribué. Hors-la-loi, rebut, insurgée. Soldat au service de la rébellion, elle n'est rien aux yeux de l'État, si ce n'est un numéro. Elle se souvient du sien, celui qu'on lui avait donné, ce jour-là. ☇ baguette ; Bois de houx, coeur de dragon, 29 centimètres, souple. ☇ épouvantard ; Loup-garou à la gueule béante, prête à la dévorer. Vayk Esterhàzy, sous sa forme la plus bestiale ; aucune preuve si ce n'est celles qu'elle a accumulées, de ses yeux fatigués. Certitude ancrée pourtant, et la peur de sortir lorsque la pleine lune luit dans la nuit. Louve et ses crocs tranchants, griffes aiguisées qui maltraitent sa peau. Elle en rêve encore souvent, ces moments qui l'ont brisée, traumatisme qu'elle refuse d'assumer. Elle est invincible, Hazel, mais elle s'enfuit en entendant le hurlement du loup. ☇ risèd ; L'appartement où elle a vécu jusqu'à prendre la fuite ; le salon en bordel, comme souvent. Cela ne représenterait rien pour les autres, mais ça la ramène aux quelques mois où elle pensait avoir le monde dans le creux de sa main. Relation sérieuse, boulot prestigieux, plans pour l'avenir et réussite de l'ascension sociale qu'elle avait entamée des années plus tôt. Moment fugace, quelques mois à peine, avant que tout parte en couilles. Elle s'y raccroche désespérément. ☇ patronus ;Hazel n'est jamais parvenue à maîtriser un quelconque patronus. Volutes de fumée insatisfaisantes, elle s'est acharnée pendant longtemps sans jamais réussir à mobiliser assez de souvenirs heureux pour y parvenir. Maintenant, même la volute de fumée l'a abandonnée. Sa baguette ne fait juste rien. ☇ particularités ;Aucune. ☇ animaux ;Dagobert, qu'il s'appelait, le spitz nain qu'elle a ramené avec elle en emménageant avec Âqen. Il n'était pas ravi, mais pas assez convaincant. Emmerdante, sa façon de quémander de l'attention non-stop, de gratter dans sa gamelle quand il n'y avait plus rien. Elle s'y est attachée, un peu par surprise, ses yeux larmoyants qui la fixait dès son foutu réveil. Puis elle est partie, sans lui. Elle pense à lui, parfois, se demande ce qu'il est devenu. Si l'autre l'a gardé ou pas. ☇ miroir ; Sans trop de surprise, le miroir qui l'a choisie est en forme d'étoile, et luit d'un rouge éclatant.
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☇ Avis sur la situation actuelle ; Elle n'est pas combattante, Hazel, la rébellion n'a jamais couru dans ses veines auparavant. Des mois, des années, pendant lesquelles elle a tenté de se fondre dans le moule, de prouver la valeur qu'on lui avait injustement arrachée. Pas tout à fait sorcière, pas tout à fait moldue, bâtarde des deux côtés. Alors elle essayait de s'élever, elle répondait par les coups et la hargne, survie et ambition au sommet de la liste, les objectifs au bout des doigts, elle parvenait presque à les effleurer lorsque le monde est devenu fou. La guerre, Hazel l'a sentie arriver avant qu'elle ne soit réellement déclarée. Peut-être qu'elle s'est préparée, inconsciemment, instinct de survie qui se réveille et écrase l'ambition première, elle a appris à courir. Le gouvernement tombe, et elle veut partir directement, un pied déjà dehors, la panique dans le coeur qui s'emballe. Il l'a retenue. Un peu. Puis n'y est plus parvenu, son ombre se faisant trop distante pour qu'elle y voie une quelconque promesse de sécurité. Alors elle a couru. Elle n'est pas combattante, Hazel, mais elle a rejoint l'Ordre, douce illusion de la sécurité qu'elle voulait à tout prix préserver. Puis l'Ordre a explosé, et elle a rejoint les Insurgés, petit mouton terrifié. L'effroi qui naît au creux du ventre, les combats auxquels elle prend part sans vraiment le vouloir. L'appel de son monde à elle qui se fait plus fort ; mais c'est trop tard déjà, ce n'est plus vraiment le sien. Coincée à observer l'horreur sans vraiment y prendre part. Regard critique sur Potter et sa clique, sur les techniques et les plans qu'elle commence à trouver inutiles. Puis la capture, la mort droit dans les yeux, et la rage qui se réveille enfin pour de bon. Belliqueuse elle se fait, combattante meurtrière, la guerre courant sous son crâne. Peut-être qu'elle s'y est un peu perdue, cerveau resté coincé sur le mode automatique, conscience étouffée sous la vengeance impérieuse. Elle en perd les notions de bien et de mal, Hazel, rien n'importe plus que de blesser l'ennemi. Propagandes visant à décrédibiliser leurs actions, elle s'en fout, les lit à peine ; les inquiétudes, ce n'est plus pour elle. De spectatrice réticente elle est devenue kamikaze ambitieuse, prête à se faire sauter aux pieds du Lord lui-même s'il le faut.
Elle se convainc qu'elle lutte pour la justice. Mais la justice a quitté le bâtiment, ce qu'elle veut vraiment, c'est du sang.
☇ Infos complémentaires ; Attachée à sa culture moldue, elle a tendance à user de références obscures, aimant utiliser des métaphores et prouver par l'exemple la véracité de ses dires. Au final, elle parle sans arrêt et utilise tout ce qu'elle peut pour noyer le poisson, jusqu'à ce que son adversaire soit suffisamment perdu pour ne plus être capable de répliquer. • Elle ne réfléchit pas. Constante de l'imprévisibilité qui la caractérise, elle fonce droit devant sans jamais se poser de questions, et surtout pas celles qu'elle devrait se poser. Plans qu'elle construit méthodologiquement et abandonne à la dernière minute, l'attention toute occupée par une nouvelle idée, un nouvel objectif. Son cerveau ne s'arrête jamais, pas une seule seconde, et c'est principalement pour cette raison qu'elle refuse parfois de s'en servir : elle est terrifiée de se retrouver seule face à ses pensées, persuadée qu'elles pourraient finir par l'engloutir toute entière. • Les doigts ornés de bagues lourdes et les poignets croulants sous les bracelets. Futilités féminines et besoin d'exubérance, devenus avec le temps une arme comme une autre. Elle les abandonne à regret lors des missions qui nécessitent la furtivité et le talent de l'ombre, les enfermant dans la boîte à bijoux que son père lui a offert, dix ans plus tôt. Ils ont tous une signification, la ramènent à des temps plus simples et elle serait absolument incapable de s'en séparer pour de bon. • Instinct de survie qu'elle s'est toujours amusée à étouffer sous l'adrénaline que procure le danger. Toute petite déjà, à mettre sa main dans les flammes. Une fois, deux fois, trois fois. Plus âgée, ce n'était pas du feu par lequel on immolait auparavant les sorcières qu'elle apprit à se méfier, mais de ceux de sa propre espèce. Jusqu'au bout, le fantasme de retourner dans son monde à elle, elle a contemplé l'opportunité des dizaines, des centaines de fois. Elle se persuade qu'elle était prête à partir le jour où des rafleurs sont descendus la chercher. Mensonge, une autre jolie histoire ; enivrée par l'odeur de la mort qui venait la chercher, c'était déjà trop tard. Au fond, tout au fond, elle s'en veut de ne pas avoir su partir à temps. Maintenant, la porte de secours est refermée à jamais. Embourbée jusqu'aux genoux dans le merdier de la guerre, plus aucun espoir de s'en tirer. • L'épanouissement dans la discorde et les hurlements, Hazel ne se satisfait pas longtemps d'un bonheur simple et sans histoire. Elle a toujours voulu être quelqu'un d'autre, rongée par ses propres ambitions et son besoin de s'intégrer pour mieux piétiner ceux qui l'ont fait souffrir. Elle méprise l'ennemi d'abord et avant tout parce qu'il est victorieux. • D' enfant terrible à impératrice impitoyable, les brimades et menaces extérieures n'ont eu aucun impact sur son assurance. Elle avance avec la certitude d'être meilleure que les autres et l'envie démesurée de le prouver à tout ceux qui ont un jour douté. Comme une revanche sur ceux qui n'ont pas cru en elle, motivée encore et toujours par la rage qui palpite au creux de son ventre. • Son corps est parsemé de cicatrices qui la répugnent, courtoisie de Vayk Esterhàzy. Elle a du mal à se regarder en face, depuis ce que l'autre lui a fait. Comme un air de dégoût dans son regard qui flanche, l'échec cuisant de ne pas avoir tenu bon. Elle se remémore ses larmes comme une éternelle humiliation, et enrage de sentir la peur qui s'immisce dans son coeur lorsque la lune est pleine. • Elle est portée disparue dans le monde moldu depuis deux ans, leur ayant envoyé une dernière missive avant d'être capturée. Elle restait alors très évasive sur sa situation, refusant d'admettre à ses parents qu'elle était tout simplement dans la merde, ne voulant pas faire face à une nouvelle salve de supplications visant à la pousser à rentrer. Sans doute qu'elle n'était pas sûre de résister. Pour ce qu'elle en sait, ils pensent peut-être qu'elle a choisi définitivement de couper les ponts. Elle pense souvent à eux, idée lancinante qui vient gâcher ses tentatives de repos, l'acidité des larmes derrière les paupières. Refuse pourtant de les recontacter, d'aller les voir, ayant peur d'y perdre une partie de sa rage (et si elle la perd, elle ne sait pas ce qui la poussera à continuer, petite chose tremblante vaincue par le traumatisme de la folie scientifique). • Engagée à Âqen Shafiq, pendant plusieurs années. Plus ou moins. Pas vraiment. Il n'a jamais voulu lier leurs noms, malgré son empressement à elle. Elle est partie sans se retourner à l'annonce de la traque des nés-moldus, ne l'écoutant pas lorsqu'il lui assura qu'elle était en sécurité. Personne ne s'en prendra directement à moi, Hazel. Comme si ça le concernait vraiment. Promesse proférée d'un air détaché, et déjà la porte claquait derrière lui. Elle n'a pas tardé à suivre. Interviewé, presque deux ans plus tard, il a promis à quelqu'un d'autre qu'elle finirait au Magister s'ils venaient à se recroiser. Électrochoc et envie de vomir, avant le rire moqueur. Elle a enfoui le souvenir de son visage quelque part où il ne viendrait pas la hanter ; ça n'a pas vraiment fonctionné. • Mépris bien instauré par l'éducation de l'élite, elle déteste passionnément et rapidement. À l'inverse, quand elle aime, c'est toute entière qu'elle se donne, se jette à corps perdu. Amours divers et souvent contrariés, quand on cherche l'âme et l'étincelle au fond de l'oeil plus que toute autre chose. Éreintante, dans sa façon de faire siens ceux auxquels elle tient, elle exige un engagement tout particulier, ne fait jamais rien à moitié. Relations sur relations, elle déteste rester seule et a eu la réputation de passer de corps en corps, sans distinction de genre, pendant des années. Jusqu'à ce qu'il arrive - on peut dire qu'il a tout gâché. • Malgré ses efforts, elle n'a jamais été académique. Soif de savoir, les premiers mois à Poudlard, le nez vissé à d'obscurs grimoires qui lui apprendraient l'histoire du monde qu'elle peinait à connaître. Ça lui est vite passé, à Hazel, elle a toujours été plus attirée par les travaux pratiques. Sans être excellente, elle se débrouille, armée d'une baguette, jouant sur la surprise et l'inventivité plutôt que sur la théorie et les sorts compliqués. • Lectrice réticente, maugréant que cela demandait trop d'efforts et d'implication, elle préfère les images et les sons. Films moldus qu'elle regardait avec passion, elle en a trop pour pouvoir en choisir un seul comme étant son préféré. Mieux vaut ne pas la lancer sur le sujet, elle est intarissable, comme souvent. • Aristocrate médiocre, malgré les années passées à la former. Elle a toujours pris un plaisir certain à aller à l'encontre de tout ce qu'on a pu lui inculquer. Néanmoins, malgré ses manières parfois rustres, il y a l'aura qui ne s'arrache pas, collée à la peau, brûlante. Princesse quand elle redresse le menton. Princesse quand elle sourit tout en rêvant d'étriper l'autre. Princesse dans les mots parfaitement contrôlés mais venimeux qu'elle s'amuse à glisser. Princesse, encore, dans la moue d'enfant pourri gâté. Princesse quand même, déchue et tempétueuse. • Nonchalance parfaitement étudiée, des années à pratiquer l'indifférence quand elle cherche pourtant l'approbation partout où elle peut la trouver. Dans ses éclats, elle tend la main pour l'attention qui lui a manqué. Elle se fait bruyante et exubérante, provocante, espérant que tous les yeux se posent sur elle. Elle ne supporte pas passer inaperçue, plaie à l'ego omniprésent. Et quand, enfin, on s'intéresse à elle, elle a le culot de trouver l'exercice fatigant, qu'on lui foute la paix. Épuisant, en effet, de se maintenir aux attentes des autres ; équilibre incertain, qu'on s'y attache mais que personne ne lui demande quoique ce soit. • Fragile dans ses racines, part d'enfant qui n'a jamais voulu grandir. Elle s'amuse de tout, en tout temps, de la plante à la couleur étrange (est-ce que ça se mange ?) aux comportements qui lui échappe, ses petits yeux fixes qui cherchent à tout comprendre et tout décortiquer. Curiosité intellectuelle qu'elle apaise par la force de l'expérience quand d'autres s'en tiennent aux études strictement théoriques. • Persuadée qu'elle ne survivra pas à la guerre, Hazel vit sa vie comme si chaque minute était la dernière - sans doute est-ce le cas. Peut-être qu'elle l'espère, aussi, un peu. Terrifiée par l'après, quand tout sera rentré dans l'ordre (parce qu'ils vont gagner, ils n'ont pas le choix). Elle a déjà choisi, une fois, et ça ne s'est pas vraiment passé comme prévu. Offert son âme et son avenir en pâture à la résistance, elle s'est fait combattante sans vraiment le vouloir. Retourner en arrière, maintenant, derrière un foutu bureau, quand elle a tout perdu, lui semble totalement invraisemblable. Si elle a la force de se battre, si elle est prête au sacrifice, c'est aussi pour éviter d'être confrontée à la réalité. À sa vie à elle, réduite à néant par les trahisons et les manquements. • Sa vie en spectacle, elle construit chaque histoire comme un nouvel événement. L'égoïsme de ceux à qui on a tout donné bien ancré, elle rapporte tout à elle, constamment. Le monde n'est qu'un vaste terrain de jeu, le sien. Elle supporte mal la concurrence tout en la recherchant, craignant d'être ramenée à un numéro comme un autre. • Autrefois fervente buveuse de thé, elle est à présent incapable d'en ingurgiter une seule gorgée, marquée par les mois qu'elle a passés à les préparer pour son bourreau. Marque ridicule de l'horreur qu'elle s'acharne à étouffer. • Si elle se plaint non stop, comme si les autres n'existaient que pour l'écouter, elle parle rarement de ce qui importe vraiment. Peur des sentiments enfouis, des non-dits, elle les désamorce rapidement et entraîne les conversations sur des sentiers plus sûrs ou plus violents. Ultra-sociabilité, elle engage rapidement la conversation et se réfugie derrière une apparente superficialité qui lui va si bien, ne confiant ses pensées les plus profondes qu'à ceux qui importent vraiment, si elle les confie à qui que ce soit. Elle n'ose même pas y être confrontée elle-même. Elle fuit le conflit en le tuant sous les cris et les préoccupations ridicules, déplace le problème pour se décharger de ses griefs, au lieu de se poser et d'en parler calmement. Peut-être que si elle l'avait fait, elle aurait pu le retenir. Peut-être pas. • Hazel se fait stratège sans même le vouloir, collectant peu à peu des informations qu'elle juge viables - vitales - en espérant pouvoir s'en servir plus tard. Bombe prête à exploser, l'amazone, mémoire terriblement utile, ses yeux qui photographient tout ce qu'elle a un jour remarqué. Ainsi, elle se rappelle parfaitement de ce que Neith Shafiq lui a dit, la dernière fois qu'elles se sont vues. Prophétie funeste devenue mélodie entêtante, la vengeance au bout des doigts. • ❝ Nothing compares to you ❞Deux mots sur l'IRLAppelez-moi Eva. J'ai 22 ans, je viens de Bruxelles et j'ai connu le forum via toujours bazzart . Si tout va bien vous me verrez connecté(e) 7 jours sur 7. Pour les membres désirant être parrainés uniquement : rendez-vous dans cette catégorie et postez dans le sujet "être parrainé" . Pour les scénarii uniquement : j'ai l'aval du créateur concernant ma fiche [X] oui / [] non. Un dernier mot ? OUI je refais un sujet parce que j'avais mal calculé mon coup
Dernière édition par Hazel Fitzalan le Sam 2 Jan 2016 - 21:49, édité 12 fois |
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| out of her shell and raise hell first entry for sickology 101 ❝ i don't care if it hurts i wanna have control ❞6 mai 1983 Le vent souffle plus que d’habitude, il manque presque de la faire chavirer alors qu’elle s’agrippe fermement à une branche, les yeux pétillants. Ses cheveux, d’un brun tirant légèrement vers le noir, viennent se rabattre sur sa tête. Elle rit à gorge déployée, révélant un sourire qui vient manger la moitié du visage juvénile, brillant pourtant déjà d’ambitions démesurées. Le plus grand des arbres des terres de Carlton Towers, touffu et terrifiant lorsque la lune vient faire jouer ses reflets sur le feuillage épais ; le monstre infranchissable, selon les rumeurs (selon la cousine, surtout). Défi murmuré à son oreille au creux de la nuit, après qu’on ait menacé pour la troisième fois de les séparer. Il y avait bien assez de chambres dans la demeure pour les tenir à l’écart, après tout. Si tu atteins le sommet, tu auras une récompense. Voix traînante de la fille prodige, intonations mutines et tentatrices de ceux qui sont habitués à tout avoir, et ces mots distingués qu’elle a volé aux adultes sans hésitation. Bien sûr, que l’autre avait mordu à l’hameçon. Hazel ne refusait jamais une mission kamikaze, et cela même si elles arrivaient toutes deux à un âge où les courses aux pirates commençaient à devenir lassantes ; Kinvara avait même volé le maquillage de sa tante, se barbouillant la face fièrement sous le regard vaguement dégoûté de sa complice, qui refusait d’appliquer quoique ce soit sur sa peau. « T’as l’air d’une voiture volée. » C’était ce qu’elle lui avait dit, moue perplexe à l’appui, avant de lui proposer d’arranger tout ça. Naïve gamine, celle qui avait accepté sans remarquer la lueur de triomphe dans l’œil de l’enfant terrible. Deux faces d’une même pièce, blonde et brune, mutine et tempétueuse, se piégeant tour à tour dans un jeu qui semblait ne jamais devoir s’achever. Pas de gagnante, pas de perdante, simplement ces éclats de rire et ces disputes qui faisait pleurer l’une tandis que l’autre s’amusait encore davantage. Routine effroyable, consternation des parents qui consolait chacun leur progéniture en crachant sur les défauts de l’autre. Des souvenirs à la pelle, et les réunions familiales où elles s’endormaient en se tenant la main (sans être sûres de se réveiller dans les mêmes circonstances, évidemment). Et l’arbre, immense, qui semble vouloir toucher le ciel. Elle s’y est attelée dès le lever du jour, Hazel. S’écorchant les genoux et les avant-bras en progressant lentement, mais sûrement, sous les encouragements. « Kinnie, regarde, je suis presque tout en haut ! » Mais sa comparse ne peut rien voir ; elle a disparu entre deux branches d’arbre, et le soleil brûle sa rétine si elle lève la tête trop longtemps. Pourtant elle lui répond qu’elle la voit, effectivement, et qu’elle y est presque. Si proche du but. Un vertige, le temps de l’effroi, et elle se rattrape en dernière seconde, le réflexe dans le pied qui se stabilise au lieu de chavirer. Glousse bêtement, comme pour repousser la peur qui a glacé son cœur, un instant. Le sol est si loin derrière elle, à présent, qu’elle n’entend rien d’autre que le sifflement du vent ; qu’elle ne voit rien d’autre, sous elle, que des branches qui s’entremêlent. Sentiment d’exaltation au creux du ventre, intrépide et inconsciente. Équilibre instable, elle n’ose plus vraiment bouger, se demandant avec excitation si ça pourrait craquer sous ses pieds. Ne se pose pas la question bien longtemps : un craquement lugubre résonne à ses oreilles, venant briser la mélodie de l’air. Ses yeux s’écarquillent de façon dramatique (elle se dit que Kinvara se serait sans doute moquée d’elle, d’ailleurs), et elle chute déjà. Sa tête heurte violemment quelque chose sur son passage, et elle se mord la langue à sang. Elle ne pense plus qu’au goût absolument dégueulasse qui emplit sa bouche, ne réalisant pas vraiment que quelqu’un est en train de hurler. Pas elle, en tout cas. Hazel, guerrière sans peur. Hazel qui dégringole les dix-sept mètres auxquels elle était parvenue, si près des étoiles. Feuilles qui se font de verre et déchirent les vêtements, écorchent la peau mise à nue, et pourtant la douleur tarde à se faire sentir, c’est tout juste si elle se rend compte de ce qui lui arrive ; bientôt le feuillage qui la ralentissait n'est plus et plus rien ne la retient. En dessous d'elle, le vide, et Kinvara qui a les mains plaquées sur sa bouche, sur un cri qui n’en finit pas. Yeux fixés sur le corps qui tombe, tombe, tombe, ça ne s’arrête pas, et c’est pourtant si rapide, à peine quelques secondes. La blonde a le temps d’imaginer la chute, peut-être fatale, c’est le mot qui lui vient, elle qui aime tant écouter les grands et comprendre les phrases qu’Hazel trouve si fichtrement compliquées. Ce mot-là est rapidement remplacé par l’expression favorite, cette fois-ci volée à sa cousine. What the Hell ? La silhouette de l’enfant ralentit brusquement, finissant par s’arrêter quelques centimètres au-dessus du sol pour atterrir tranquillement. Maintenant, ce sont ses yeux à elle qui s’agrandissent. « Hazel ! » Déjà à ses côtés, l’angelot. Et Hazel se redresse maladroitement, grimaçant en remarquant les nombreuses coupures sur ses bras et ses jambes. Elle a eu de la chance, ça lui vient à l’esprit, alors qu’elle se masse la tête tout en vérifiant que tout est bien en place. Tellement occupée à vérifier qu’elle est entière (et à refouler les larmes, un peu, l’aventure a quelque peu joué sur ses nerfs, guerrière ou pas) qu’elle ne remarque l’air choqué de la cousine qu’un peu en retard. « Je vais bien » assure-t-elle avec un large sourire, ignorant délibérément les hématomes qui se forment déjà à droite et à gauche. Sa langue la fait souffrir, sa tête aussi, son corps tout entier semble avoir été traversé par une décharge, mais elle va bien. Certitude qui la réconforte, et elle termine de se relever avec une assurance feinte, cette habitude qu’elle a de se faire invincible ; ça la poursuivra toute sa vie. « T’as… lévité. » Bégaiement presque inaudible, la cousine est véritablement secouée. Elle hausse les sourcils, laissant échapper un léger rire. « J’ai pas lévité » – « Si ! Tu tombais vraiment vite et d’un coup t’as… C’est pas normal. » Le nez de l’autre se fronce, mettant en exergue sa forme de trompette, apparemment suffisamment perturbée pour ne pas trouver ses mots – une première. La miraculée roule les yeux et hausse les épaules. « C’est l’air, Kinnie. Il m’a juste ralentie. C’est de la physique. Quand t’es assez légère, parfois l’air est plus lourd que toi et ça fait barrière. » Elle a levé un doigt, adoptant le ton docte de l’institutrice rôdée. N’admettra jamais qu’elle raconte tout simplement des conneries – ne lui dira pas non plus que ce genre de choses arrive assez souvent pour que son père la regarde parfois d’un drôle d’air. « Ah ouais ? » – « Ouaip. ‘Faut tout t’apprendre ! Bien sûr, ça marche plus quand on est grand, parce qu’on devient vachement lourd, donc… » Et elle continue son petit discours, donnant des exemples provenant tout droit de son imagination débordante, s’animant et inventant au fur et à mesure. Un certain don pour la parole, même si elle a pas encore les mots de grand, ces histoires qu’elle se raconte avant de s’endormir, l’imagination qui déborde et l’air suffisamment convaincu pour en devenir convaincant. Plus tard, après que Kinvara lui ait demandé si elle voulait réessayer (no fucking way !), après que la mère ait pété un plomb en voyant la gamine revenir amochée, hurlant qu’il fallait désinfecter, tout de suite Hazel ! et que plus jamais elle ne la laisserait mettre un pied hors de la maison, après qu’elle ait empêché sa cousine de raconter trop de détails complètement inutiles ; plus tard, beaucoup plus tard, elle demandera discrètement à l’un des domestiques ce que ça voulait dire, léviter, exactement. Explication un peu ridicule, qui l’inquiète alors qu’elle rabat la couverture sur elle, se préparant à dormir. Elle ferme les yeux, tentant de revivre le moment et de démêler les nœuds de sa mémoire, qui a tôt fait d’effacer ce qui semblait sortir du cadre. « C’était quand même bizarre, Hazy. » Elle ne répond pas à la voix tendue, faisant mine de dormir. Refusant d’admettre que peut-être, peut-être, quelque chose clochait chez elle. ❝ it's where my demons hide ❞9 mai 1985L’homme est chétif, noyé dans son costume trois pièces, il paraît presque ridicule à côté d’Anne Fitzalan-Howard, qui le domine d’au moins deux têtes. Pourtant, il dégage quelque chose de presque magnétique, avec ses yeux sombres qui semblent perpétuellement à l’affût d’un danger quelconque et son large sourire qui ne prétend même pas être sincère. Une assurance dans la nonchalance parfaitement étudiée, sa façon de se pencher en avant devant ses parents, marque de respect désuet qui semble réchauffer le cœur d’Edward – il passe son temps à se plaindre que les mœurs se perdent, tout en jetant un regard appuyé à sa fille unique. Il est arrivé sans être annoncé, et n’a réussi à passer la sécurité de Carlton Towers qu’en appuyant sur le fait qu’il s’agissait d’un sujet important qui concernait la seule héritière de la famille. Il avait marché d’un pas rapide jusqu’à la demeure, escorté par deux armoires à glace aux visages fermés, ceux-là mêmes qu’elle se plaisait à pincer discrètement, juste pour voir s’il leur arrivait d’exprimer quelque chose, parfois (la réponse est positive : ils savent grimacer de douleur, en tout cas). Il avait l’air important et sournois d’un homme qui s’apprêtait à retourner sa vie dans tous les sens. Elle n’y avait pas pensé directement, mais avec le recul, elle revoit distinctement l’éclat désolé au fond de la pupille, et sa façon tranquille de choisir ses mots, comme s’il faisait ça tous les jours. C’est sans doute le cas. « Permettez-moi tout d’abord de me présenter : je m’appelle Arthur Lowell. » Un nom tout à fait banal, aux sonorités qu’elle aurait probablement oublié directement, s’il n’avait pas poursuivi, après s’être installé dans la pièce où ils prenaient le thé, en disant qu’il travaillait au Ministère de la Magie. Elle avait éclaté de rire, et personne n’avait pris le soin de la fusiller du regard pour l’enjoindre au calme, cette fois-ci. Elle a trouvé ça terriblement inquiétant, et n’a plus osé ouvrir la bouche. L’homme avait commencé un long discours duquel ne ressortait rien de précis, rien de cohérent, en tout cas. Ça a duré un moment, assez pour qu’elle constate avec surprise qu’elle était toujours concentrée, elle qui était d’habitude incapable de rester en place. Silencieuse, les yeux grands ouverts, elle avait observé la réaction de ses parents, et avait eu un pincement au cœur en voyant son père prendre la main de sa mère. Personne n’était là pour tenir la sienne. Elle aurait aimé que Kinvara soit là. Maintenant, il a terminé, et il trempe délicatement ses lèvres dans son thé à la menthe (il l’a au préalable noyé dans le sucre). Il ne semble pas pressé, laissant tout le temps du monde à ses interlocuteurs pour digérer la nouvelle. « Excusez-moi… Pot-au-quoi ? » – « Poudlard » répète l’homme avec patience, contraste effarant de calme face à la panique démesurée d’Anne. « Je suis confuse. » Sa mère a toujours été celle qui prenait la parole, laissant son mari se charger de la paperasse – ou tout simplement disparaître pendant des journées entières, comme il savait si bien le faire – tandis qu’elle gérait tout d’une main de maître. Il n’en va pas autrement aujourd’hui, et dans sa détresse, elle est resplendissante. Tête droite, lèvres légèrement tremblantes, elle essaie tant bien que mal d’assembler les pièces du puzzle. « Vous êtes en train de me dire que ma fille… que Hazel est une sorcière ? » La sentence tombe, et le mot, ainsi prononcé, a l’air tout à fait ridicule, soudainement. La jeune femme laisse échapper un léger rire, incrédule. Elle lance un regard rassurant à sa fille, comme si elle était en parfaite maîtrise de la situation – mais cette dernière ne s’y trompe pas. Plus rapide que sa mère, elle a déjà tout intégré. Poudlard, école de sorciers. Ça flotte dans son crâne, et bien sûr, ça a l’air ridicule, mais il n’y a que ça qui puisse expliquer – « Votre fille a probablement témoigné de certaines capacités. » Anne fronce les sourcils, pas certaine de comprendre. C’est le paternel qui redresse quelque peu la tête. Il a vu, si souvent, des choses étranges, qu’il ne parvenait pas à comprendre. La fillette lui jette un regard craintif, le suppliant de ses prunelles vertes de se taire. Il n’écoute pas. Il se racle la gorge, coupant sa femme dans sa lancée. « En effet. »Trahison. Hazel sent les larmes lui monter aux yeux, et elle se mord violemment la lèvre pour les refouler. Elle ne veut pas y aller. Elle savait, peut-être. Au fond, quelque part, elle savait que ce qu’elle faisait, parfois, ce n’était pas normal. Bien sûr, elle ne pensait pas qu’on viendrait la chercher ici. Ce n’est pas le terme de sorcière qui lui vient à l’esprit, mais ce mot horrible, qui lui donne envie d’hurler. Monstre. C’est ce qu’elle croit voir dans les yeux du père, à tort ou à raison ; et bientôt dans ceux de la mère, tandis que celle-ci rétorque qu’elle n’a jamais rien vu et qu’il offre plusieurs exemples. Cette fois où – elle plaque brutalement ses mains sur ses oreilles, pour ne rien entendre, pour qu’ils arrêtent. Mais personne ne fait attention à elle ; discussion animée dont elle ne veut plus rien savoir. Poudlard, l’école des sorciers. Poudlard, l’école des monstres. Kinvara, qui lui disait qu’elle était quand même bizarre. Le regard du père, la déception de la mère, et cet homme si pitoyablement petit. Boule au ventre, angoisse qui naît peu à peu, elle ferme les yeux pour chasser la panique et la rage. « Bien sûr, Hazel a toujours été un peu difficile, mais tout de même… » – « Peut-être qu’ils pourront la cadrer, là-bas, Anne. » Bribes de conversation qui l’atteignent en plein cœur. L’enfant terrible dont personne ne veut. Elle se concentre sur autre chose, sur la tasse qui est ornée de fleurs, sur la table qu’ils ont dû remplacer après qu’elle l’ait détruite dans une crise de colère, sur tout et n’importe quoi. Tout pour ne plus rien entendre. Rien ne fonctionne, au milieu du chaos, elle entend tout, et ces ridicules discussions sur l’argent, est-ce que c’est payant, ce Pot-au-Lard ? Parce que se débarrasser de leur unique fille, d’accord, mais ça dépend combien ça coûte, d’abord. La rage au ventre, elle les observe avec un mépris nouveau, se débattant sur des questions aussi futiles que de savoir si elle sera bien formée, là-bas. Qu’on ne leur rende pas une gamine mal éduquée, n’est-ce pas ? « TAISEZ-VOUS ! » Ça fuse, ça tombe en plein milieu de leur stupide débat. Bien trop occupés se préoccuper d’eux-mêmes, à la voir, elle, comme un foutu boulet dont on doit bien faire quelque chose, pour avoir remarqué sa colère à elle. Alors elle fait ce qu’elle sait faire de mieux : elle la montre, elle se montre, à dégueuler ses tripes, à hurler à la lune ; elle pleure tant qu’elle manque de s’étouffer, et quand Edward fait un geste vers elle, c’est un non strident qui sort de sa bouche, qui lui arrache la gorge. Les expressions se figent, méfiance, peur au fond de l’œil de la mère. Elle court sans regarder en arrière, grimpant les escaliers à en perdre haleine. Se réfugie sous ses draps, tremblante et glacée. En sort après quelques secondes à peine, et se met à tout détruire, méthodiquement. Armoire retournée, livres déchirés, posters arrachés avec hargne, vieille peluche piétinée. Une éternité, avant qu’elle se fatigue et s'affaisse, vaincue, éclats de douleur éparpillés un peu partout, et ce mot qui tourne en boucle dans son crâne. Monstre, monstre, monstre. ❝ i think i thought i saw you try ❞20 juillet 1989Son sourire a toujours pris cette forme un peu tordue, comme si elle ne souriait que d’un côté – le gauche. Éducation bien ancrée, chez Kinvara, ne jamais montrer trop d’émotions à la fois. Elle a la classe naturelle de son rang et la démesure modérée de ceux qui savent que tout leur est de toute façon dû. Elle porte son verre à sa bouche, délicate dans sa déchéance, et leurs regards se croisent. Luminosité angélique qui l’atteint un peu, Hazel, la retenue dédaigneuse contre son exubérance moqueuse ; elles se retrouvent l’une chez l’autre, se lient et se mélangent. Point d’ancrage dans le monde étrange, celui qui l’a vue naître mais qui lui échappe de plus en plus, cette blonde aux œillades aussi fugaces qu’intenses, à la main qui cherche la sienne et la serre. Les moments qu’elles passent ensemble, auréolées du vice de la nuit, ça lui donne envie de ne jamais retourner de l’autre côté, qu’importe la magie dans son sang. Elles rient et s’entrechoquent dans une danse qui n’a de danse que le nom, tournoyant sur elles-mêmes puis titubant jusqu’à leur table sous les lumières fluorescentes lui explosent la rétine. Ce ne sont pas ses amis à elle, mais ça ne l’a jamais arrêtée, sociabilité exacerbée qui la pousse à parler, parler, parler – elle sera la reine de la soirée. Retrouve sa place légitime, gouvernante du monde qui est à ses pieds, se fait serpent plus que lionne, loin des préoccupations ridicules des parents, loin de cette réalité qu’elle s’acharne à étouffer. Mais Kinnie ne sait pas, pas vraiment, et ceux qui l’entourent encore moins ; elle en profite et fait comme si ça n’avait jamais existé. « Alors, il paraît que tes parents t’ont refourguée à une école prestigieuse et hautement sécurisée ? Il paraît que tu peux en sortir que l’été. » La question tombe comme un cheveu sur la soupe, posée par un ami de la cousine. Longs cils et sourire carnassier, assis à sa gauche alors qu’elle tente de déboucher une bouteille de champagne (marmonnant pour elle-même qu’elle n’aurait pas ce problème à Poudlard), il s’est penché à son oreille, arborant l’air complice de celui qui tente de créer une connexion. Mauvaise pioche : la princesse se renfrogne quelque peu, coulant un regard accusateur en direction de sa seule alliée, qui n’était pas censée en parler à qui que ce soit. « Il paraît que j’étais trop difficile à gérer » rétorque-t-elle pourtant, le dédain suintant. Vérité à moitié camouflée, par ces faits qu’elle lance sans y réfléchir, la colère légitime et prévisible contre ceux qui ne l’ont pas élevée, et ses quinze ans qui rendent toute sa vie plus dramatique qu’elle ne l’est vraiment – si seulement c’est possible de faire pire qu’une sorcière qui ne voulait pas l’être, arrachée à son luxe pour arriver dans un univers qui ne voulait pas d’elle non plus. Y’a déjà du level, niveau drama. L’interlocuteur éclate de rire, puis vient sous-entendre d’une voix traînante qu’il pourrait probablement la gérer, lui. Il sent l’alcool et le désespoir, un peu. C’est ce qu’elle se dit en le toisant, la main refermée sur le goulot du breuvage qu’elle essaie toujours tant bien que mal de déverrouiller. Pupilles qui glissent et détaillent sans vergogne le jeune homme, assez courageux, il faut l’admettre, pour soutenir le regard perçant sans ciller ; ça prend des airs de test, de défi qu’il ne parviendra de toute façon pas à relever. Elle lui adresse un sourire, à pleine dent. Il ne monte pas jusqu’à ses yeux. Flash. La musique danse sous son crâne, vibre jusqu’au bout de ses doigts, picotements étranges qui la font glousser alors qu’elle se rattrape à Kinvara, son visage luisant des paillettes qu’elle avait religieusement appliqué sur ses paupières, des heures, des jours plus tôt. « T’as l’air d’une voiture volée. » Rires complices et souvenirs partagés, ça semble dater d’hier mais c’est si loin déjà qu’elle a du mal à se figurer distinctivement la scène. Coup de blues qui la submerge, poupée dansante qui se fait statique, le bouleversement dans les yeux, ces humeurs instables qui l’ont toujours caractérisée. Des mains l’effleurent et des bras l’étreignent, et elle, elle se demande juste ce qu’elle fout là, exactement. La sensation d’être déplacée, décalée, elle étouffe dans la foule, aimante et merveilleuse ; grondante et terrifiante soudainement. Peut-être un peu trop imbibée, cet instant où une merveilleuse soirée se transforme en cauchemar insupportable, elle est en plein dedans, et les lumières vives, colorées et changeantes lui donnent la nausée. Ses doigts lâchent le poignet de sa cousine qu’elle étreignait et elle fait volte-face, se frayant un chemin pour rejoindre sa table. Elle entend l’autre la héler, lui fait signe qu’elle va boire quelque chose. Un peu plus d’alcool pour soigner cet état horrible d’entre-deux ; trop foutue pour être totalement lucide, trop sobre pour ne pas s’en rendre compte. Sa vision se brouille tandis qu’elle progresse lentement, trop lentement, si seulement elle pouvait juste leur marcher dessus, foutues vermines qui se dressent sur son putain de chemin. Et quand elle arrive à destination, elle se fige. Décharge électrique dans tout son corps, elle observe pendant une fraction de seconde ses amis jouer avec un bout de bois. Le temps que son cerveau se remette à l’endroit, et déjà elle se précipite, son cœur battant dans ses oreilles. « Lâchez ça ! » Pourquoi a-t-elle amené sa baguette avec elle ? Elle ne se rappelle plus. Réflexe anodin et encensé ailleurs, qui n’a aucun but ici ; elle mélange ses deux vies trop distinctes et perd pied. Ils ne remarquent pas tout de suite, pas assez vite, sa détresse, ils font danser son bien entre leurs doigts et rient, emmerdeurs jusqu’au-boutiste, foutus crétins qui viennent gâcher sa soirée déjà malmenée. « Tu t’trimballes souvent avec des bouts de bois, Hazel ? » L’air goguenard, le plus blond des deux semble réfléchir intensément à l’utilité de se balader avec un truc pareil. Trois ans plus tard, peut-être qu’il aurait fait une réflexion bien sentie à propos d’un certain film tristement mauvais nommé Buffy the Vampire Slayer ; pour l’heure, rien de tel n’était sorti et ça n’avait juste aucun foutu sens. La jeune fille se penche rapidement en avant, sans répondre, et tente de s’en saisir. Il s’échappe, plus vif qu’elle, sans doute plus sobre aussi. « Je joue pas, Louis. Rendez-moi ça. » Intonation presque capricieuse, dans sa manière de se redresser après avoir perdu l’équilibre (le petit con l’a fait basculer, à être si foutrement rapide), dans l’éclat impérieux de ses prunelles sombres. La colère vibre déjà sous la surface, prête à exploser, et comme à chaque fois, c’est une poussée d’adrénaline qui la motive. Mais ils ne s’en rendent toujours pas compte, ne la connaissant sûrement pas assez, ils viennent après tout tout juste de la rencontrer. « On t’la rend quand tu nous diras à quoi ça sert. » C’est l’autre qui parle, maintenant, celui qui la plaquait contre un mur un peu plus tôt (plusieurs heures, à vrai dire, mais elle ne s’en souvient pas), nom inconnu parce que facilement oubliable, longs cils et détermination propre aux gosses élevés comme elle. Elle trépigne, son ventre se tord dans tous les sens. Gamins prétentieux. Elle qui a la répartie si facile d’habitude se retrouve démunie. Hazel marche d’un pas rapide, de cette démarche hésitante qu’elle a ; rude dans la façon dont ses pas claquent violemment contre le sol, noble dans le menton qui pointe vers le ciel en toute situation, sa baguette bien serrée entre ses doigts. Devrait la remettre dans son sac, mais ne parvient pas à s’y résoudre. Larmes de rage qui dégoulinent sur son visage, sillons noirs, chair de poule sur ses bras nus, et le cœur qui bat si fort qu’elle a l’impression qu’il pourrait exploser. « Mademoiselle Fitzalan-Howard, vous devriez monter dans la voiture. » Elle ne répond pas, se contentant d’accélérer tandis que l’engin roule au ralenti à ses côtés. Qu’on lui foute la paix. « Mademoiselle… » – « Votre boulot c’est de me surveiller, pas de me faire chier, si ? J’ai dû être mal notifiée. » Elle siffle, crache presque, ses griefs qui se retournent toujours contre tout le monde, sans exception, et souvent contre ceux qui n’ont malheureusement rien demandé. Le garde étouffe un soupir, et continue à avancer lentement à ses côtés. Ça dure un moment, comme ça, et elle referme ses bras autour d’elle en avançant, refusant pourtant d’admettre qu’elle a froid. Elle l’a récupérée, sa foutue baguette. Mais t’es malade ? Kinvara qui se précipite aux côtés de ce connard de longs cils, légèrement assommé par le poing orné de bagues. Elle aurait voulu lui dire que non, et expliquer, mais elle a simplement serré les lèvres, récupérant son sac avec des gestes saccadés, déguerpissant du club comme si elle avait le feu aux trousses. C’était probablement le cas. C’est juste une connerie de bout de bois, bordel, Hazel ! La cousine qui lève les yeux vers elle, elle a abandonné les mots d’adulte pour les remplacer par d’autres, ceux qui mordent et attaquent ; l’incompréhension au fond de l’âme, qui triture et malmène son âme à elle et sa bouche qui s’ouvre légèrement, des mots bafouillés dénués de cohérence. Ce même regard qu’elle entrevoit constamment chez les parents, celui de la vérité qu’on effleure sans jamais découvrir. Pas assez intéressés. Elle avait failli vomir en sortant, s’était contenue sous la surveillance du videur, armoire à glace qu’elle aurait bien secouée pour voir sa réaction, pour ressentir quelque chose d’autre que l’effroi de l’adrénaline qui s’en va. « Mademoiselle, ça ne sert à rien. Vous en avez pour au moins six heures de marche. » Dans deux ans, elle pourra transplaner. Ne le fera certainement pas, pas à Carlton Towers, en tout cas. Inutile de rajouter un énième fardeau, bien que l’idée d’apparaître juste devant sa mère soit somme toute assez séduisante. « Mademoiselle, vous en avez pour au moins six heures de marche. » Elle singe, l’enfant terrible, levant un doigt réprobateur avant de rire d’un air moqueur. « Ça fera six heures de moins à supporter la merveilleuse ambiance familiale. Vous n’allez pas me dire que ça ne vous fait pas plaisir, à vous. » Mais maintenant, effectivement, elle est gelée. Crevée. Anéantie. Brisée, surtout, cette confiance absolue qu’elle avait dans l’autre, qui ne l’a pas comprise au moment où elle en avait le plus besoin. Et c’est toute leur relation qu’elle remet en cause, les disputes qui sont nées récemment, l’une reprochant à l’autre un dédain sans borne, comme si elle valait mieux qu’eux, l’autre lui reprochant l’éloignement et les lettres qui se faisaient plus rares, la condamnant à sa solitude inexorable. C’était juste la goutte d’eau qui avait fait déborder le vase. Kinvara avait choisi. Elle choisirait aussi. Et c’est la première fois qu’elle s’en rend compte, de ce choix à faire, ça lui coupe le souffle, un pied dans chaque monde, quitter l’un ou l’autre. Et la deuxième révélation, le mépris qu’elle éprouve pour ces deux facettes d’elle-même, le mépris pour les autres. Sorciers comme moldus, elle les hait tous. Elle monte dans la voiture, à l’avant malgré les protestations de son chauffeur, et met la musique à fond, s’allumant une cigarette et observant le paysage qui défile. La peste ou le choléra, c’est ça, son putain de choix.
Dernière édition par Hazel Fitzalan le Sam 2 Jan 2016 - 19:09, édité 2 fois |
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| out of her shell and raise hell first entry for sickology 101 ❝ you're the worst ❞janvier 1995Des cartons pas encore complètement déballés qui resteront probablement là encore quelques semaines, des cadres parfois encore vides accrochés aux murs fraîchement repeints (et putain que c’était plus simple de faire ça armée d’une baguette), un canapé si grand qu’elle pourrait s’y perdre ; elle y est à présent affalée, clope en bouche mais pas encore allumée, affalée en fixant le plafond, un grand sourire aux lèvres. Ses yeux se plissent légèrement, suivant la ligne d’une fissure qu’elle n’avait pas remarquée avant. L’emménagement a traîné, évidemment, ni l’un ni l’autre n’étant très doué pour se décider. Bail en poche, contrat signé, elle avait eu le cœur qui lâche et l’hésitation dans la main tremblante juste avant le grand saut, refusant de croiser son regard de peur qu’il le remarque et admette que tout ça, c’était une mauvaise idée. Elle le sent dans ses tripes ; ça se terminera dans les cris, parce qu’elle ne sait faire que ça tandis qu’il couvre ses oreilles, arborant l’air irrité de ceux qu’on dérange sans vraiment toucher. Et Hazel, ce qu’elle veut, c’est agripper tout sur son passage, lui y compris. Du premier jour où elle s’est retrouvée à devoir jouer le binôme en supportant difficilement sa simple vue aux premiers émois aussi ridicules que pathétiquement passionnels, elle a essayé de le marquer jusque dans sa chaire, ce besoin d’exister chez les gens qu’elle aime. Elle veut être la pensée obsédante qui les tient éveillés toute la nuit, elle veut être l’épine dans le pied, le foutu cheveu dans la soupe qu’on essaie tant bien que mal de retirer mais qui s’acharne à s’y prélasser tranquillement. Lui, il est fuyant, parfois, souvent, mais pour le moment il est là et elle ne s’en plaint pas. Il a peur de l’engagement et elle a peur de l’abandon, freinages improvisés, relation qui n’en est pas vraiment une, ces moments qu’ils ont si régulièrement volé au temps qui leur échappe pour mieux se séparer, se retrouver. Cet endroit-là, c’est leur premier contrat, leur premier pas, bambin indécis qui finira sans doute par s’éclater la gueule contre le coin d’une table (avec un peu de chance, ce sera lui). « Y’a une fissure. » Il se retourne vers elle, haussant un sourcil et essayant de suivre son regard. Debout, il essaie de décorer l’appartement de ces babioles qu’il rapporte de ses constants voyages. Elle les trouve pour la plupart absolument immondes, et ne se prive pas de le dire. A déjà prévu d’en enfermer quelques-unes dans un carton aussitôt qu’il aura franchi le seuil de la porte. Déjà, ses yeux à elle sont attirés par le crâne noir qu’il tient presque amoureusement entre ses mains. Se redressant, elle grimace d’un air pincé. « Tu comptes mettre ça où ? Dans un placard, fermé à double tour, j’espère. Ce genre de conneries doit rameuter les fantômes, c’est la porte ouverte à un nouveau Candyman. » Elle avait dû garder son frère l’année dernière, pour tenter de tisser les liens qui ne naîtraient jamais, désir du père plus que celui de la mère. Elle s’était affalée, un peu comme elle l’est aujourd’hui, dans le canapé, le foutu gamin à ses côtés, et avait glissé la cassette VHS dans le lecteur. D’après les échos qu’elle en a eus, il a fait des cauchemars pendant des mois. C’était un bon film. « Bon, c’est pas tout à fait la même histoire, mais ça m’étonnerait même pas. Si ça se trouve, ils avaient tous cette horreur dans leur salle de bain, en fait. » – « C’est nul, Candyman, comme nom. » Même plus étonné, Âqen, de l’entendre déblatérer sans aucune cohérence. Parfois, ça peut même durer des heures, et il essaie tant bien que mal de camoufler son air désespéré, c’est qu’il peut être vachement prévenant, de temps en temps. Elle n’en fait pas une habitude non plus, chieur irritant qui s’approche déjà d’elle avec le maudit crâne, un sourire goguenard aux lèvres. À deux doigts de lui dire de dégager avec cette merde, connard ! quand il s’interrompt, l’air pensif de celui qui vient de mettre le doigt sur quelque chose. Ça prend du temps, chez lui. « Mais... C'est quoi, en fait ? Une de vos légendes ? » Il est sérieusement intéressé, soudainement, s’installant sur l’unique centimètre de place qu’elle lui laisse sur le fauteuil. Gamin irritant, ses obsessions pour les histoires bien racontées, passionné par le monde du dehors tout en recelant à l’intérieur une haine pour l’étranger, pour le sang souillé. Exception qui confirme la règle, Hazel, alors qu’un fin sourire vient naître sur ses lèvres. « Pour ça, tu t’intéresses aux moldus. T’as pas peur que le courroux des Shafiq s’abatte sur toi ? » Elle siffle, le venin toujours prêt à s’immiscer chez l’autre, cette colère qu’elle trimballe en permanence, elle est fatigante. Se penchant légèrement vers l’avant, elle agrandit ses yeux, un peu, prend l’air du gourou prêt à transmettre son savoir. « C’est l’histoire de Daniel Robitaille, un fils d’esclave. Son père avait réussi à faire fortune par des moyens sans doute peu recommandables. » Petite pause, pour ménager l’effet, alors qu’elle s’allume enfin la clope avec laquelle elle jouait depuis plusieurs minutes. « Il est devenu peintre, engagé par un riche connard, un peu comme toi et moi sauf que plus comme moi, qui lui a demandé de tirer le portrait de sa gosse. Elle devait être vachement mignonne, parce qu’ils ont fini par s’amouracher l’un de l’autre. La légende ne dit pas comment ça se passa, exactement, mais elle finit avec un gosse dans le ventre. » Moue affligée, fumée qui s’élève dans l’appartement. Cette manie qu’elle a de mettre en scène tout ce qu’elle raconte, actrice de sa propre vie. « Comme tu t’en doutes, le père n’en fut pas vraiment ravi. Il paya des brutes qui le lynchèrent, l'ont ensuite couvert de miel, d’où le surnom de Candyman, si tu suis un peu, et l'ont laissé être bouffé par des abeilles. Depuis, il entre dans les appartements et tue des femmes et des enfants. » Elle s’étire, et lui adresse un sourire mordant. « Après, j’ai plus trop suivi, c’est devenu chiant. Mais c’était un bon film, je te l’assure ! Maintenant, vire-moi cette horreur. » Elle pousse le bras du jeune homme qui tenait encore le crâne bien trop proche de sa tête, ses yeux pétillant de la joie d’avoir pu déballer conneries sur conneries pendant deux bonnes minutes, en toute impunité. Des coups frappés rapidement à la porte lui permettent d’échapper à la vengeance d’Âqen, qui, au vu de son expression, n’a pas vraiment apprécié qu’elle le mène par le bout du nez. Souriant toujours, elle se fige en apercevant la silhouette bien connue dans l’embrasure de la porte. Son visage s’assombrit et elle s’extirpe rapidement du canapé sur lequel elle était toujours installée, fonçant sur l’intruse, adoptant davantage la démarche d’un camionneur bourré que de la noble qu’elle est (était ? elle ne sait plus vraiment, à force). « Je ne savais pas qu’elle serait là. » Déjà, Neith Shafiq crache sa hargne de la voir, et son crétin de frère danse presque littéralement d’un pied sur l’autre. Hazel lui lance un coup d’œil qui recèle en son sein autant d’amour que celui qu’elle éprouve pour sa sœur, puis croise les bras sur sa poitrine et redresse la tête, impériale. Elle est chez elle. Ce n’est plus Poudlard, elle a gagné. Pour l’instant. À moitié, vu que la pétasse est quand même là, et, elle n’en doute pas, invitée par pas moins que son propre foutu colocataire. Mais gagné quand même. « Faudra t’y faire, Shafiq, je suis là pour rester. Toi, par contre, tu peux partir. » Le nom de famille, changeant, dans sa bouche à elle. Caressant, souvent, quand elle veut obtenir quelque chose du frère ; craché et rempli de haine quand elle s’adresse à son miroir. Siamois, ces deux-là, n’avait pas signé pour ça, Hazel. L’ombre l’un de l’autre, chacun résonnant dans les pas de l’autre, et elle qui la provoque depuis le premier jour. Ça lui fait mal, à la petite peste sang-pure, de voir son double s’enticher d’une sang-de-bourbe. Maigre consolation qu’elle cultive presque tendrement à chaque fois qu’elle la voit, surtout au début. Coller Âqen pour apercevoir le dégoût dans ses yeux, celui-là même qu’elle remarque chez beaucoup de sorciers de son ascendance, depuis le jour où elle a foutu les pieds à Poudlard. La Shafiq aurait sans doute fait partie de ceux à l’emmerder, si elle avait daigné accorder de l’attention à quelqu’un d’autre qu’à elle-même. Souvenirs cuisants, qui lui remuent toujours un peu l’estomac, ces quelques mois après son arrivée à l’école de magie, les larmes qu’elle laissait sécher sur son oreiller, l’attitude aristocrate qu’elle s’échinait à calquer sur celle de sa mère pour éloigner ceux qui prenaient un malin plaisir à l’appeler princesse. Adaptation chaotique, dont elle a réussi à faire sa plus grande force, la place qu’elle ne trouvait nulle part, elle l’a arrachée à ceux qui ne la méritaient pas. Elle s’est battue bec et ongle, longtemps, mue par le besoin de prouver sa valeur. Elle a réussi. Rentrée au Ministère de la Magie après avoir été diplômée, habitant avec un sang-pur, elle est auréolée de l’assurance de ceux qui se sont fait tout seul. Et l’autre la voit comme une arriviste, la noble née-moldue. Deux visions différentes qui se confrontent, et ça finit toujours à feu et à sang. Cette fois-ci ne sera pas une exception. « Âqen m’a invitée. Je ne partirai pas, que cela plaise à Sa Majesté ou non. » Sourire de pimbêche, protégée par le frère trop con ou trop attaché, ça dépend des jours, pour dire non. De toute façon, tout est de sa faute, à lui. Gâcher le jour de l’emménagement, son putain de jour à elle (elle veut dire leur jour à eux), il fallait quand même être sacrément mal éveillé. Déjà prête à rétorquer, dans cette lutte qui n’a de sens que celui qu’elles lui donnent – aucun –, mais Neith enchaîne, sa lèvre supérieure frémissant légèrement, plaisir anticipé avant d’abattre la carte qu’elle aime tant jouer. « Et, si je peux me permettre, c’est toi qui ne resteras pas longtemps. » Hazel fronce les sourcils, habituée mais pas tant, à ses prédictions étranges, qu’elle lui lance toujours d’un ton doucereux, s’adressant davantage, du moins elle en a l’impression, à Âqen qu’à elle. Mise à l’écart de sa propre bataille, ça en devient ridicule. L’air sérieux de la jeune femme qui n’a jamais l’air de plaisanter, frissons qui parcourent son échine, elle voit des menaces où il n’y a que des faits ou des mensonges soigneusement travaillés. Ça monte d’un coup, la rage, comme si souvent chez elle. En deux secondes, elle lui attrape les cheveux et les tire violemment, hurlant comme la furie qui a tendance à prendre les rennes, chez elle, la défiant de répéter ses conneries. L’homme inutile, derrière, essaie bien de parler de son foutu crâne, il mentionne même Candyman, mais elles sont déjà l’une sur l’autre, enragées et meurtrières. Peut-être que si elle était moins sanguine… Peut-être que si la Shafiq savait fermer sa gueule et rester à sa place, aussi. Plus tard, écrasée sous le poids de la jambe d’Âqen enroulée autour d’elle et bercée par sa respiration endormie, elle repense aux paroles venimeuses, y prêtant sans doute plus d’importance qu’elle ne devrait, bien qu’elle aura tout oublié le lendemain. Les yeux grands ouverts, elle fixe le plafond. Remarque une autre fissure. Putain. ❝ i get a little emotional, don't you know ? ❞3 août 1997La mariée est époustouflante, dans une robe d’un blanc étincelant qui souligne sa cambrure naturelle. Les yeux pétillants, accrochée au cou de son nouvel époux, elle rit et prend la pose pour les photos. Centaines, milliers de clichés pour immortaliser le moment tant attendu ; mariage de l’année, ils sont plus nombreux à s’être rassemblés qu’elle ne l’aurait jamais imaginé (ça fait bien trop longtemps qu’elle ne parvient plus à se les représenter distinctement). Finalement, la demoiselle d’honneur, ce n’est pas elle, malgré les promesses qu’elles s’étaient faites. Elle n’est pas étonnée, Hazel, mais ça n’empêche pas la déception de s’insinuer doucement en elle, depuis qu’elle le sait. Assise sous un arbre, elle fume une cigarette en sirotant sa sixième coupe de champagne. Le soleil vient faire jouer les reflets de ses cheveux bruns, et elle ferme les yeux pour ne pas voir la célébration qui prend place en face d’elle. Une ombre vient bientôt lui arracher sa lumière, et elle fronce les sourcils sans daigner soulever une paupière. « Dégage, le morveux, je veux pas te voir. » Son petit frère a la tendance agaçante de la suivre à la trace, ses grands yeux venant chercher la tendresse qu’elle n’a plus. Il a dû la voir quinze fois, et elle compte large, depuis qu’il est né, et il semble avoir développé une étrange admiration à son encontre. Hazel, la grande sœur aventurière. Il ne sait même pas ce qu’elle est. Les parents ont préféré garder le secret, gommer cette foutue tâche sur la photo de famille. Ils ne lui ont même pas dit bonjour, aujourd’hui, sans doute parce qu’ils ne se sont plus vus depuis bientôt deux ans. Communiquer par lettres, c’est plus facile, ça donne l’impression qu’elle est toujours coincée à Poudlard, et pas en train de vivre sa vie loin d’eux, progéniture traite qui a commis l’ultime abandon, choisir le monde d’ailleurs aux carcans qu’ils avaient créé pour elle. Pourquoi tu n’es pas revenue ? Sa mère lui a un jour écrit, confiant qu’elle pleurait souvent, se sentant rejetée par sa fille aînée. Elle avait ricané et froissé la missive, se retenant de déverser les mots qui ne feraient qu’empirer la situation. Rejetée, mais bien entourée, cinq rejetons supplémentaires pour combler ses journées, ça devrait aller. Elle, elle ne les connait pas. Même sang, comme si c’était important, même intensité dans le regard, même nez droit, même foutue famille, il n’y a pas à en douter, étrangers pourtant. Elle les observe comme des bêtes de foire, et le petit dernier hurle encore dans les bras de son père, un an à peine. « Ce n’est pas Henry. Je suppose que tu parlais de lui. » Voix mesurée, mots prudemment choisi. Elle lève le regard et rencontre celui de l’âme sœur oubliée et enterrée, trahison du sang, des deux côtés. Elles passent un moment à se regarder, ça tourne presque à l’affrontement en un rien de temps, cette bataille qu’elles avaient l’habitude d’avoir, à celle qui baisse les yeux en premier. C’est Hazel qui le fait, portant son verre vers Kinvara, comme pour trinquer. « Félicitations, Kinnie. Tu t’es mariée. » Sans moi, la douleur intacte, ça date presque d’hier. Elle réussit à esquisser un sourire qui n’atteint pas ses yeux. Elle prend une gorgée du verre en cristal tandis que l’autre tend une bouteille, l’air complice. « Je me suis dit que tu en aurais bientôt besoin, et que tu serais trop paresseuse pour te traîner jusque-là pour te resservir. » Elle s’approche, jette un regard par terre, hésite un instant en pesant le pour et le contre, hausse les épaules et s’installe gracieusement à ses côtés, ouvrant la bouteille et buvant directement au goulot. « Je ne la remettrai plus jamais, de toute façon » lance-t-elle en réponse à la question muette de sa cousine, un large sourire aux lèvres. « Qu’est-ce que tu deviens ? D’après Edward, tu voyages beaucoup, mais je ne sais même pas ce que tu fais. » – « Je ne savais même pas que tu avais quelqu’un dans ta vie. » Répondre à l’attaque par l’attaque, art qu’Hazel a appris à maitriser, depuis le temps. Agressivité voilée contre tempête instable, les réflexes qui ne se perdent pas, après tout. Ça déverse les frustrations et ça permet de tuer le sujet dans l’œuf : le silence s’installe et elle se saisit de la bouteille que l’autre tenait entre ses mains d’un geste nerveux, avant d’en avaler une bonne partie, les yeux fermés, tentant de repousser les larmes qui lui brûlent l’intérieur des paupières. Les remords et la rancune, c’est comme l’acide, ça ronge de l’intérieur. Elle ne garde pas longtemps le champagne, Kinnie vient s’en emparer à son tour, devant un peu tirer pour lui arracher des doigts. Elle cherche son regard, la blonde, mais la brune refuse de s’y confronter. Fatiguée par la boule remplie de rage qui prend ses aises dans son ventre, depuis si longtemps qu’elle a oublié comment c’était, avant. « Et toi, tu es toujours avec… Comment il s’appelait ? C’était un prénom bizarre. » Hazel éclate d’un rire presque franc, ça se relâche légèrement, à l’intérieur, et elle tire une taffe de sa clope avant de répondre. « Tu peux parler ! Kinvara, ça sort d’où exactement ? » Moqueuse, charriant un peu, elles se retrouvent dans le poing qui vient doucement heurter son épaule, vengeur. Mais c’est tout ce qu’elle répond, deuxième question qu’elle élude sans hésitation. Tenir les deux vies séparées, c’est important, elle l’a parfaitement bien intégré, depuis le temps. « Arrête d’ignorer mes questions. » Âqen, qu’il s’appelle. Elle se mord la lèvre pour ne pas lâcher l’information, s’y accrochant avec un désespoir un peu pathétique. Âqen, il est parti. Peut-être n’a-t-il jamais été là, toutefois. Ombre volage qui apparaît pour mieux disparaître, lui glissant toujours entre les doigts, de ses sourires nonchalants à son refus de s’impliquer quoique ce soit, de ses voyages fascinants à la porte qu’il claque quand il s’en va. Mais Âqen, ce n’est pas suffisant, pas dans ce monde-là en tout cas, et si elle était honnête, elle admettrait que le sien, son ancien, fonctionne plus ou moins de la même façon ; Shafiq et leurs chaînes grinçantes, le sens du devoir de la famille, clan fermé et impénétrable. Elle n’y est pas désirée. Pas par eux, et sûrement pas par lui, quoiqu’il en dise. « C’est fini. » Il ne le sait pas encore, bien sûr, il ne l’écoute pas, il ne croit rien de ce qui sort de ses lèvres, il s’enveloppe dans une carapace épaisse, et elle n’essaie plus d’y entrer depuis des mois – il n’a pas remarqué. Tant pis, et elle hausse les épaules pour elle-même, ignorant l’amertume sur le bout de la langue, et le besoin de cracher son fiel. Mais que pourrait-elle dire de plus ? Que chez elle, c’est la guerre, ou ça le sera bientôt. Qu’un sorcier (oui, un sorcier Kinnie, t’avais pas deviné ?), un sorcier fou est déterminé à prendre le contrôle, à écraser les gens comme elle, qu’elles ne se reverront peut-être pas, parce que peut-être que l’an prochain elle sera six pieds sous terre. Que le mariage, ça sera pas pour elle, pas de demoiselle d’honneur pour Kinvara non plus, pourtant elle était bien placée sur la liste. Qu’elle a suivi le chemin tracé pour elle, la politique et ce que ça implique, qu’elle l’a suivi religieusement, ce putain de chemin, pour prouver qu’elle pouvait le faire, loin des siens. Que, finalement, elle s’est trompée de camp. Probablement. Peut-être qu’elle pourrait lui dire, tout ça, enrobé dans un joli mensonge, histoire édulcorée et vidée de son sens. Mais elle est fatiguée de mentir et d’inventer de belles fables. Ça ne l’amuse plus du tout, entourée de gens qui le font bien assez pour elle. Hazel se redresse brusquement, prenant la bouteille au passage, l’autre sursaute quelque peu et fronce les sourcils. N’a pas suivi le changement d’humeur et la colère qui monte, peut-être qu’elle ne la connait plus assez (sinon, elle aurait compris, right ?). « Profite du mariage, Kinnie. C’était l’ambition de toute une vie, non ? » Le venin qui franchit les lèvres, et elle s’en veut déjà. Elle ne voulait pas dire ça, vraiment pas. C’est trop tard toutefois, et le visage de l’autre se ferme, princesse de glace, qui s’échappe. Elle ne la connait plus du tout non plus, finalement, cette expression à laquelle elle n’avait jamais été confrontée auparavant, l’éclat du mépris dans la pupille. Elle détourne les talons et s’éloigne sans un mot. Plus loin, le couple modèle aux nombreux enfants. Hazel s’en approche d’un pas rapide, animée par le désir de tout détruire pour de bon. S’arrête brusquement pour les observer. Anne Fitzalan-Howard récupère le bébé, Philip, que son mari vient de lui amener. Elle le berce tout en embrassant Edward, et ils échangent quelques mots en riant. Le soleil les enrobe d’une lumière presque angélique, ou c’est peut-être l’alcool qu’elle a ingurgité sur un ventre vide qui lui en donne l’impression, elle n’en est pas trop sûre, franchement. L’envie de vomir qui la saisit par les entrailles, elle, est bien réelle. Elle fait demi-tour et quitte la réception presque en courant.
Dernière édition par Hazel Fitzalan le Sam 2 Jan 2016 - 19:13, édité 12 fois |
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| out of her shell and raise hell first entry for sickology 101 ❝ i'm like a rubber hand until you pull too hard ❞Mars 2001 - Juin 2002La foule est grondante, déchaînée par l’excitation qui crépite dans l’air. Certains se bousculent un peu, pour s’approcher, ça ressemble à un foutu Black Friday sorcier, solde sur la marchandise, esclave à prix cassé. Elle les observe de son regard perçant, droite comme un i, le dédain venant retrousser sa lèvre supérieure dans une moue dégoûtée. Elle en oublie d’avoir peur, à se tenir là, les surplombant légèrement, attendant que quelqu’un daigne acquérir le né-moldu devant elle (dans un frisson, elle réalise qu’il ne doit pas être âgé de plus de dix-huit ans, bouille d’enfant mal dégrossi aux bras trop longs pour sa taille, et la terreur inscrite sur ses lèvres tremblantes). 11 médiocres gallions, c’est ce qu’il vaut, le gamin. Elle en éclaterait peut-être de rire, si ce n’était pas aussi ridicule, si elle n’était pas si épuisée. 11 gallions merdiques, et déjà plusieurs d’entre eux avaient baissé la main, frileux à l’idée de dépenser plus d’argent. Rapaces opportunistes et foutus radins, ça lui reste en travers de la gorge plus que tout le reste, pour une raison qu’elle ne s’explique pas vraiment. Vendue comme du bétail handicapé, à rabais, presque pour rien. Insulte supplémentaire et intolérable qui la fait serrer du poing. Les elfes de maison, c’est dépassé, la nouvelle mode incontournable, c’est de se payer un sorcier dissident. Une raclure comme elle, au sang aussi souillé que son voisin. Ce dernier hurle et pleure, attrapé sans ménagement, au suivant. Hazel tente de le suivre des yeux, mais il disparaît rapidement de son champ vision. « Hazel Fitzalan-Howard. » Elle sursaute presque, d’entendre son nom en entier, sonorités déplaisantes produite par un homme qui ne se tourne même pas pour l’observer. Née-moldue. Sang-de-bourbe. Voleuse de magie, aussi, pourquoi pas. Malgré le tremblement de ses jambes, elle fait du mieux qu’elle peut pour ne pas flancher. Malgré l’épuisement et les images des mois passés en camp d’entraînement, son regard reste flamboyant, volcan cherchant à embraser tout et surtout tout le monde. Sursaut de regret, tout au fond, le visage des parents qui s’impose, rapidement remplacé par d’autres contours, plus sinueux, nauséeux. L’angoisse de le voir dans la foule, vicieusement teintée de l’espoir qui retourne ses entrailles. Mélange dégueulasse qui précipite les battements du cœur ; elle n’y pense pas longtemps, cependant, il n’est pas là. L’enchère se termine, et elle en oublie d’écouter son prix, ignore la voix de l’orgueil déplacé qui espère avoir été onéreuse. On l’entraine déjà, et elle croise le regard de la jeune femme qui vient de l’acquérir, à l'apparence calme, dont l’éclat des pupilles lui rappelle celui de sa mère ; aristocratie sorcière et bienséance obligent. Statue de glace, à la peau pâle et aux cheveux presque aussi sombres que les siens. Se noie légèrement dans ses yeux, qui ne reflètent qu’une stricte indifférence s’opposant violemment aux réserves d’énergie qu’elle puise pour mobiliser sa haine. L’autre ne tressaille pas. C’est un léger sourire qui étire ses lèvres, à Hazel, sardonique et sans âme – elle a dû la perdre en chemin. Elle tressaillira un jour. Le thé. C’est important, le thé. Elle avait tendance à l’ oublier, Hazel, par inadvertance et pur désintérêt, au début. Les premiers jours qui se transforment en semaine, deux, peut-être trois, elle ne compte déjà plus. L’habitude des gestes déjà bien ancrés, et ce putain de thé qu’elle ne devait surtout pas laisser de côté. Tous les foutus jours, qu’elle le prend. Routine éreintante, la voir rentrer de Sainte Mangouste, l’entendre discuter comme si elle se parlait à elle-même (parce que jamais elle ne lui adressera un regard en le faisant, non, ce serait lui accorder l’attention qu’un monstre ne mérite pas), mais sachant très bien que sa rebut l’écoutait, l’entendre discuter, donc, puis se précipiter sur son breuvage. Peut-être qu’elle avait déjà pensé à l’empoisonner, discrètement. Plutôt sûre qu’une médicomage avait ce qu’il fallait pour ça, quelque part. Avait même essayé de fouiner dans les pièces, et elle avait failli tout retourner quand elle s’était rendue compte qu’il n’y avait rien. Déception lancinante, cette voix qui, au fond d’elle, espérait naïvement trouver une fiole joliment ornée d’une mention implacable quant à son contenu. Un poison, par Merlin. Rien, ou c’était alors suffisamment caché. Plan étouffé dans l’œuf, et elle observe sa maîtresse avaler son thé d’un geste presque nerveux, détails qu’elle commence déjà à engranger, en première place de l’observatoire du mystère de la Hongroise. Commentaires qu’elle glisse, de temps en temps, souvent ignorés ; rarement, un léger frémissement dans la lèvre de l’autre, et le plaisir immonde qu’elle en retire : ça lui rappelle qu’elle existe. Et cette lueur dans les yeux de l’étrangère avant l’explosion. Pliée en deux, vomissant ses entrailles. Comme des lames de couteau qui s’enfoncent dans son estomac. Le goût du sang dans le fond de la gorge, qui remonte violemment, elle se décompose de l’intérieur, douleur vive qui la saisit par vagues. Elle n’avait pas assez bien cherché : Vayk Esterhàzy avait parfaitement de quoi faire souffrir quelqu’un, chez elle. Sa maîtresse se tient au-dessus d’elle, prenant des notes d’un air aussi froid que la glace, ne manifestant même pas une once de dégoût face au spectacle qui se déroule sous ses yeux. Et Hazel vomit en continu, perdant son souffle et manquant de s’étouffer. Ses jambes la lâchent, et elle finit à quatre pattes, petit chien bien dressé. Elle avait bien tenté de mordre, la première fois qu’elle l’avait obligée à ingurgiter quelque chose (elle avait tempêté, s’était débattue, avait voulu recracher pour finalement attaquer), mais le putain de tatouage sur son avant-bras l’en avait empêchée. Incapable d’achever le bourreau, pieds et poings liés par la magie qui parcourait ses veines, cette magie qu’elle avait pourtant appris à aimer, qui la retenait à présent contre son gré, foutue ironie. Alors elle était passée aux insultes, la violence dans le mot quand il n’y a plus aucun autre recours. L’autre n’avait toujours pas tressailli. Sa vie entre ses mains. Rat de laboratoire, vulgaire cobaye à la merci d’une scientifique qui avait perdu l’esprit. Pour la première fois, elle avait pensé aux animaux sur lesquels étaient testé tout et n’importe quoi, chez les moldus. Empathie qu’elle n’aurait jamais cru éprouver ; se demander si eux aussi souhaitaient mourir, ou si l’instinct de survie gardait le contrôle, quoiqu’il arrive. Le sien était mort en même temps que son âme. Elle n’a toutefois pas encore pleuré, se mordant les lèvres à sang, parfois, pour s’en empêcher. Déshumanisée pour la science, fierté à laquelle elle s’accroche désespérément, dernier étendard de ce qu’elle avait été. Hurlements. Tête renversée en arrière sur un cri qui n’a presque plus rien d’humain. Ce foutu thé, qu’elle ne doit surtout pas oublier. Épuisée, malmenée, la flamme dans le regard qui s’éteint doucement, et, néanmoins ce besoin de continuer. Provoquer, se débattre, cracher des insultes. Toucher du doigt la vérité, ces lendemains où Esterhàzy semble défaite et crevée. L’œil de l’animal qui fouille et retourne les âmes, se faufile dans les mensonges et ses putains de faux-semblant, qui cherche la vengeance dans tout ce qu’elle peut se procurer. Longtemps, qu’elle est là, cette salle qu’elle a appris à redouter, ces humeurs changeantes et la soudaine discussion qui prédit de nouvelles expériences. Et puis, souvent, tout va bien. Elle a perdu sa baguette. Sale, la sorcière toute puissante, portant des vêtements enfilés n’importe comment. Ça lui fait plaisir, à Hazel, de la voir perdre de sa belle. Une petite voix dans le crâne, qui commence à créer des connexions là où elle n’en voyait pas auparavant, des liens toujours plus solides. Elle les garde pour elle, ce jour-là, ne souhaitant pas être confrontée à l’horreur que l’autre recèle à l’intérieur. Bien tapie, qu’elle est, cette horreur-là, et personne d’autre qu’elle ne la voit, elle en est persuadée. La Hongroise aime trop garder les apparences, besoin de contrôle terrifiant, qu’elle ne perd qu’en sa présence. Défouloir à sa portée, pour une modique somme d’argent. La haine enfle, à l’intérieur, mais elle se fatigue, paradoxe qui la rend folle. Délires sous ses yeux, hallucinations douces amères et elle rit toute seule, tandis que l’autre ferme la porte derrière elle, agacée. Ça ne marche toujours pas, Esterhàzy ? Lacérations et sang qui se déverse, gouttes à gouttes. Un visage derrière ses paupières closes, celui de l’ennemie première, entailles dans sa chaire. Elle se souvient, de façon confuse, de la dernière chose qu’elle lui a dite, Neith Shafiq. Son souvenir semble appartenir à une autre vie, mais c’est bien là, enfoui à l’intérieur. Prédiction macabre qu’elle n’avait pas écoutée, après toutes les autres fausses et déformées ; et son sang coule, maintenant. Ses larmes aussi. Ça fait longtemps qu’elle a arrêté de les retenir. Son prénom flotte à la surface de sa conscience pendant plusieurs secondes, plusieurs minutes, puis plusieurs semaines. Nouvelle obsession qui lui permet de tenir, cette soif qu’elle prend pour de la justice en train de grandir. Se dire que quelqu’un viendra peut-être la sauver, elle qui ne s’est jamais faite princesse en détresse avant. Pas lui, en tout cas. La confier au Magister. Peut-être qu’il serait plus doux qu’ elle, après tout. La porte s’ouvre, Esterhàzy en face d’elle. Absente, dans sa manière de tenir, de la regarder sans la voir. Elle ne la voit jamais vraiment, mais cette fois-ci, c’est différent. Imperium qu’elle ne devine pas tout à fait mais conçoit, laps de temps qu’elle passe, fugace, à imaginer la tuer, doigts autour de sa gorge, barbarie qui n’aura jamais rien d’égale à celle qu’elle a subie. Elle file déjà, cependant. Elle ne filera pas longtemps. Et Esterhàzy n’a toujours pas tressailli. Ça viendra. Promesse qu’elle se fait, plus tard, beaucoup plus tard, en filant encore une fois; la mort qui ne veut pas d’elle. Mais personne n’en a jamais voulu, n’est-ce pas ? ❝ i'm friend with the monster that's under my bed ❞5 juillet 2002 Étouffée. Entourée de corps aussi sales que le sien, aux yeux fous où elle a peur de croiser l’image de sa propre mort. Des larmes, et quelques gémissements, parfois. Le silence. Écrasant. L’envie de vomir, au bord des lèvres, qu’elle retient tant bien que mal, réflexe de bienséance qui n’a plus lieu d’être. Rester décente pour sa mise à mort, ça lui semble vachement important, à l’instant même. L’ironie de l’éducation qu’on cherche tant à fuir, qui s’accroche à soi désespérément au dernier moment. Garder la tête droite, ça devient une obsession, tandis que les secondes lui échappent et qu’elle imagine le moment où elle posera le pied par terre, elle aussi. Direction l’abattoir, animal dépossédé de tout ce qui la rendait humaine, éclat étouffé dans l’œuf, la mort droit dans les yeux. Elle n’est pas sûre d’avoir la force pour affronter ça. Au moins, pas de retour chez Esterházy.La mort ou la torture, jusqu’aux confins de la folie ; elle avait fait son choix en s’échappant cette nuit-là. Connaissait les risques. Pas allée bien loin, rattrapée et jetée au camp d’entraînement, avec les autres. L’amertume de constater que ça lui avait manqué. Tout plutôt que ça. Tout plutôt qu’ elle. Alors oui, peut-être qu’au fond d’elle, il y a ce soulagement diffus, qui accueille cette fin comme une foutue délivrance, et ça la dégoûte un peu, cette sensation-là. Elle ferme les yeux pour ne pas voir d’autres corps tomber, pour ne pas être tentée de sonder la foule à la recherche de visages qu’elle pourrait reconnaître. Curiosité malsaine, qui lui agrippe les entrailles et réveille la nausée qu’elle s’acharne à refouler. Instant de latence qui semble durer une éternité, dans l’attente étrange d’entendre son numéro à elle. Et soudain, le monde devient fou. Détonations et jets de lumière qui s’entrechoquent. Hurlements. Pas vraiment le temps de comprendre ce qui se passe, jusqu’à ce qu’elle soit littéralement expulsée de sa cage par la pression de ceux qui tentent de s’en échapper. On essaie de les retenir, de les récupérer, les sorts la frôlent sans jamais l’atteindre, miracle inespéré. Cerveau branché sur automatique, ce sont ses pieds qui décident pour elle alors qu’elle fuit vers l’avant. Parmi ceux qui filent, elle reconnaît Ancrath, et ça la prend par surprise, dans le tumulte, ce visage familier sorti de nulle part. Leurs regards se croisent alors qu’il parvient à récupérer une baguette. Il disparaît aussitôt, avalé par la foule grondante, et elle s’élance à sa suite, sans trop savoir pourquoi. Juste parce qu’il est là, cette ombre de sa vie d’avant, et elle se souvient de ses rires amusés. Peut-être aussi parce qu’il est à présent armé. Elle, elle n’a pas de baguette, que des coudes et des poings. L’envie de vivre, aussi, qui ressurgit brutalement et l’attrape à la gorge. Avec elle s’invite la peur, qui ne l’avait plus effleurée depuis sa première évasion, remplacée par la résignation forcée. Électrochoc dans le corps, et les cris la rendent dingue, complètement dingue. Brouillard total, elle ne sait plus vraiment ce qu’il se passe, enfermée à l’intérieur d’elle-même, ce refuge qu’elle a tant appris à connaître. La rage aux tripes pour le moment surplombée par la survie pure. Jusqu’à ce qu’elle l’aperçoive. Une fraction de secondes, c’est si peu, c’est assez pour lui retourner la tête ; il lui a toujours fait cet effet-là. Hésitation douloureuse, ce visage qu’elle connait par cœur et qu’elle voudrait tant réduire en lambeaux. La colère se réveille, intacte après tant d’années. Mais le temps lui manque, et déjà, il n’est plus, hallucination meurtrière qui, paradoxalement, lui donne la force de continuer à courir. T’y crois, à la guerre, maintenant ?
Dernière édition par Hazel Fitzalan le Sam 2 Jan 2016 - 19:12, édité 9 fois |
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| Jotem toujours, j'edite en rentrant. Adieu. Bisous sur yes fesses |
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HERO • we saved the world June Winchester | REBIENVENUUUUE ta fiche promet tellement et quel choix de personnage aussi :faint: breef tu connais la chanson du coup bon courage pour cette nouvelle fiche et j'espère que tu vas bien t'amuser avec la demoiselle |
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WIZARD • always the first casuality Pansy Parkinson ‹ disponibilité : dispo bitches
‹ inscription : 25/10/2014
‹ messages : 4640
‹ crédits : prométhée
‹ dialogues : 'lightcoral'
‹ âge : vingt-quatre ans (née le 5 mars 1980)
‹ occupation : rentière déchue, mondaine destituée.
‹ maison : le choixpeau s'est a peine attardé sur sa tignasse brune avant de l'envoyer à Serpentard, dont elle est devenue préfète en 5ème année.
‹ scolarité : de 1991 à 1998.
‹ baguette : Elle faisait 19 centimètres, en merisier et cheveux de vélane, capricieuse et imprévisible, sensible aux sentiments négatifs. Cette baguette a cependant été volée par le Limier et aujourd'hui, elle en utilise une autre, bien moins adaptée à sa main.
‹ gallions (ʛ) : 9020
‹ réputation : Rien qu'une sorcière de salon, une bonne à pas grand-chose en dehors des ragots et commérages, une peste se régalant du malheur des autres, une idiote aveuglée par ses sentiments, moralisatrice en dépit de son propre penchant pour les écarts et les erreurs. Le roquet de Malfoy, puis celle que Blaise Zabini a cocufié, abandonné puis engrossé avant de partir à nouveau. Une garce qui mérite tout ce qui lui arrive. Une enfant gâtée, malgré l’aide donnée aux insurgés dans l’infirmerie de fortune de Poudlard.
‹ particularité : Complètement à la dérive depuis la fin de la guerre, on la croise souvent alcoolisée et cruelle, prête à se greffer à la moindre rixe, au moindre esclandre.
‹ faits : Elle a perdu la garde de ses filles, les jumelles Violet et Briar-Rose (née en Aout 2002) à la fin des combats, car on a jugé son sang pur comme inapte à les élever et ce même si leur père, Blaise Zabini, est considéré comme un héros de guerre. Elle a également perdu sa fortune et son statut et n’a plus aucune influence. Personne n'est tendre avec elle car les anciens rebelles la voient comme une garce à abattre et les sorciers lambda n'ont l'image que d'une gamine pourrie gâtée qui vivait dans une tour d'ivoire alors qu'ils crevaient de faim. Condamnée à vivre dans une demeure autrefois grandiose mais maintenant totalement insalubre, elle ère coincée entre sa mère tyrannique et sa tante furieuse, désœuvrée et désabusée.
‹ résidence : Dans l'hôtel particulier Parkinson, situé dans le quartier de Barkwith, sur le Chemin de Traverse. Ancien symbole d'une grandeur aujourd'hui étiolée, la demeure tombe en ruine et menace de s'écrouler depuis les émeutes de janvier 2002. Ses parents possédaient un manoir à Herpo Creek, il n'en reste qu'un tas de cendres et elle n'a plus accès à son bel appartement de la Bran Tower depuis la désertion de Draco durant laquelle elle a également pris la fuite.
‹ patronus : Une hirondelle à peine corporelle
‹ épouvantard : Les corps inanimés de Briar-Rose et de Violet.
‹ risèd : Simplement un matin ordinaire, des draps clairs et propres, une chambre lumineuse, des rires d'enfant emplissant le couloir avant que les deux têtes brunes ne sautent sur l'épais duvet. Un avenir pour elles, aussi, surtout.
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HUNTED • running man Owen Avery | Fab-Fab-Fab-Fabulously-Fab.Tu gères, ce choix. Vas donc refaire le portrait à Vaykie elle le mérite REWELCOME TOUCA, anyway t'es chez toi donc. Bonne rédaction de fiche. |
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| HOW DARE YOU ! Sale petit hobbit joufflu ! *Jette Âqen et repart* |
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