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sujet; Les fantômes du passé - Hazel |
| Elle aussi est contente de me voir et mon sourire s'élargit. Je sais qu'elle est contente de me voir. Je le sais depuis le début. Je suis à moitié empathe, je ne sais pas si elle s'en rappelle, je connais tous les secrets de son humeur, toutes ces choses qu'elle essaye de me cacher, mais qu'elle ne peut s'empêcher de ressentir. Je l'ai senti aussi lorsqu'elle m'a serré contre elle, lorsque son visage s'est logé dans mon cou comme c'était déjà tant arrivé dans le passé. Elle a beau sembler vouloir oublier toute sa vie d'avant la guerre, il y avait certaines choses qu'on ne pouvait pas oublier. Un ami en faisait parti et je me suis toujours considéré comme un peu plus qu'un ami. Depuis le temps qu'on se connaissait, n'étais-je pas l'un des meilleurs parmi ses proches ? En tout cas elle avait toujours été ma meilleure amie, voir un peu plus que ça à un moment qui finalement n'avait pas duré. Tout ça pour dire que je savais très bien que je lui manquais. Tout ce que je voulais c'était qu'elle s'en rende compte aussi.
Qu'elle m'insulte m'arrache un rire. Encore un écho d'un passé que je ne peux pas oublier. Combien de fois avaient-ils connu ce petit manège ? Combien de fois l'avais-je agacée au point qu'elle ne se mette à l'insulter tandis que je riais de l'entendre s'énerver ? Je ne comptais plus. Ce fut presque comme un bref retour à la normalité, comme si nous n'étions pas tous les deux au milieu de nulle part comme deux personnes qui n'avaient plus le droit de se parler parce que la guerre en avait décidé ainsi. Car ce n'était ni mon choix ni celui d'Hazel, finalement. C'était le choix de deux hommes qui avaient embrigadé derrière eux toute la population magique ou presque, séparée en deux camps assassins désormais. Sans eux, elle, moi, les autres, nous serions sans doute à nouveau tous ensemble.
La conversation cependant ne dévie pas plus longtemps des rails sur lesquels elle était lancée, cette digression de courte durée laissant tout de même flotter le fantôme un doux sourire sur mes lèvres, sourire qui s'estompe peu à peu alors qu'elle me rappelle tout ce qu'elle a dû subir depuis le début de la guerre. Évidemment que je la comprends. Évidemment que j'enrage à l'idée qu'on ai pu lui faire du mal, qu'on ai pu faire du mal à Lila comme elle me l'a rappelé un peu plus tôt. Sa colère est mille fois justifiée, justifiable, mais la violence de ses convictions est mal dirigée. Encore une fois elle se trompe de priorité. Le système est pourri jusqu'à la moelle, je le lui accorde aussi. Se battre contre lui était une chose, mais pas au dépend d'un peuple qui le subissait tout autant qu'elle. Elle ne se rendait pas compte, elle mettait tous les civils dans le même sac alors que seul l'élite profitait réellement des événements. Le sorcier anglais moyen était dans la même misère que n'importe qui d'autre. Ce qu'elle essaye de faire en les ciblant en même temps que l'élite, je ne le comprenais pas très bien.
Elle aussi semble avoir oublié son propre but d'ailleurs, elle ne sait plus ce qu'elle essaye de faire avec les autres. Les siens désormais, à moins que je ne me trompe ? Elle semblait leur accorder plus d'importance qu'à moi ou à Âqen. Plus qu'à n'importe lequel de ceux qu'elle avait pu aimer ou apprécier avant que le monde ne bascule dans les ténèbres. D'ailleurs son nom apparaît à nouveau dans la conversation. Elle ne peut pas mentir. Elle ne peut pas le cacher. Elle s'accroche à l'idée de son existence sans même s'en rendre compte. Ne serait-ce que pour se comparer à lui, pour s'assurer qu'elle était meilleur que leur ami commun. Je souris à nouveau, sans doute ne comprend-elle même pas ce que mon don réussit à m'informer. J'ai vraiment l'impression de la sentir parfois.
-Âqen, et j'insistais bien sur son prénom, n'est pas tout blanc. Il n'y avait qu'une personne totalement blanche ici et c'était moi, si on oubliait mon bronzage persistant, j'étais le seul à avoir les mains propres, l'esprit encore tenu au dessus de toute cette crasse. Mais il n'est pas tout noir non plus. Tout comme toi, tu n'es pas toute blanche, mais tu n'es pas une mauvaise personne. Je le sais. Je te connais. Je sais qui tu es, Hazie.
J'espère juste qu'elle ne l'oublie pas elle-même. Cette discussion me laisse à croire que c'est le cas pourtant, que notre princesse s'est perdue, qu'elle ne sait plus si elle est la gentille ou bien le dragon des contes de fées moldu. C'est ce qui arrive quand on ne croit plus au prince charmant, j'imagine. Il faudrait que j'offre un cheval à Âqen. Ou que j'en pique un, ça serait plus en accord avec mon budget. Qui avait besoin d'un cheval de toute façon en ces temps troublés à part moi ? Je devrais trouver mon bonheur au rabais quelque part. Elle émet une supposition qui rassemble mes pensées pour les diriger vers elle à nouveau, remarquant au passage que mon regard s'est perdu dans la campagne environnante avant de retourner sur elle, sur son visage que je n'avais pas pu observer depuis bien trop longtemps et sur ses cheveux avec lesquels j'aurais voulu jouer, ne serait-ce qu'un instant.
-C'est ce que j'essaye de faire, tu sais ?
Je ne désirais qu'une chose et c'était l'aider. J'avais une décision à prendre, là, maintenant, tout de suite, sans possibilité d'allonger le temps, sans tentative supplémentaire pour la convaincre. Devais-je vraiment lui dire tout ce que je savais sur le marché de noël ? Sur son organisation ? Est-ce que je lui faisais assez confiance pour ça après tout ce qu'elle m'avait dit sur ce qu'elle pensait ? La bonne réponse était évidente. Je ne pouvais pas risquer de lui dire ce que je savais. Je ne pouvais pas mettre en danger autant de personnes. En revanche je pouvais lui faire comprendre que la cible était un mauvais choix.
-Le marché de noël est un endroit fréquenté par des centaines de personnes. Des gens qui essayent d'oublier pour un temps qu'ils vivent désormais dans un monde de violence. Des gens qui ne demandent qu'un peu de paix pour les fêtes, un peu de calme dans leur vie. Il y a des enfants à la patinoire, il y a des parents, des frères, des sœurs, des conjoins qui cherchent simplement un présent à rapporter à leur famille avec ce que le Gouvernement que tu détestes tant leur laisse encore comme revenu. Il y a quelques mangemorts qui y passent, parfois masqués, parfois non. La police se charge de faire la sécurité la plupart du temps et compte sur moi pour y être tous les jours à partir de maintenant et jusqu'à sa fin.
Je fis une pause, douloureuse pour moi. Ce que j'avais à dire me faisait mal, mais c'était juste. Il ne voulait pas qu'elle se méprenne. Il voulait vraiment qu'elle comprenne que si elle était déterminée, il l'était aussi.
-Mais si jamais on doit se voir là-bas parce que tu auras profité de la faiblesse du peuple pour organiser quoi que ce soir contre le Gouvernement, sache que tu devras me tuer. Je ne me battrais pas contre toi princesse. Je n'essayerais pas de te tuer, je n'essayerais pas de te capturer, je te tiendrais juste à distance. Je te marquerais personnellement et pour poursuivre les idéaux que tu aimes tant, tu devras me tuer, car je ne te laisserais faire du mal à aucune personne présente là-bas tant que j'aurais un souffle de vie.
Je ne plaisantais pas, elle pouvait le voir dans mes yeux. Jamais je ne pourrais me résoudre à lui faire du mal, à la livrer au Gouvernement ou à la rayer de la surface de la terre. Cependant j'avais peur que ça soit différent pour elle. J'avais peur qu'elle soit capable de le faire, de véritablement me tuer et dans ce cas il ne faisait aucun doute que je serais mort. Un sourire un peu plus triste que les autres se dessina sur mon visage.
-Au moins je serais tué par une personne que j'aime.
Je regardais autour de moi et remontait ma manche pour regarder l'heure qu'il était. Un soupir m'échappa alors. Rester au même endroit trop longtemps était dangereux pour elle. Je ne voulais pas qu'elle se fasse attraper. Je ne voulais pas avoir à m'enfuir pour devoir la défendre.
-Tu ne peux pas rester là. Je croisais son regard, j'étais presque désespéré à vrai dire. Mais je ne veux pas que tu partes. Garde mon bonnet, il te va mieux qu'à moi. N'est-ce pas ce que je disais à chaque fois qu'on me prenait mes affaires ? En l'occurrence, c'est moi qui le lui avait donné, je ne savais pas où elle vivait mais j'étais sûr qu'il lui serait plus utile qu'à moi. Foutu pays de l'air glaciaire. Je ne sais pas quand je te reverrais alors s'il te plaît laisse moi juste...
Elle avait reculé d'un pas et cette distance me paraissait à nouveau insupportable à moi, l'américain sans gène que j'étais. Je ne pouvais pas m'en passer, j'avais besoin de chaleur, j'avais besoin de sentir que l'autre personne était vraiment là, j'avais besoin de recharger mes batteries, celles qui portaient toujours son prénom. Je n'avais aucune idée de si je la reverrais un jour. Je n'avais aucune idée de si je la reverrais vivante, surtout. Encore une fois, je l'envahissais, je traversais son espace vital sans m'en soucier et je me penchais pour embrasser sa joue, tout simplement, sa peau refroidie par le vent contre la mienne, comme ces fois où ce contact si simple signifiait simplement que je passais en coup de vent à côté d'elle ou que je voulais lui dire bonjour. J'avais pris cette habitude très tôt et ne l'avais jamais perdue. |
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| Âqen. C’est le premier mot qu’il lâche, pour simple réponse à ses attaques, le premier et le pire qu’il aurait pu choisir. Écho désagréable alors qu’il appuie délibérément sur les deux syllabes, prénom honni et réduit au sang qui coule dans ses veines, au rang de l’élite méprisée, au camp de l’adversaire. Surtout pas au visage ensanglanté, face à elle, lui crachant ses erreurs entre deux excuses pathétiques, à leurs corps qui luttent l’un contre l’autre dans la crasse et la rancœur. « (…) n’est pas tout blanc. » Un ricanement, approbateur, provocant, le dédain qui suinte et ne lui ressemble pas vraiment. « Mais il n'est pas tout noir non plus. Tout comme toi, tu n'es pas toute blanche, mais tu n'es pas une mauvaise personne. Je le sais. Je te connais. Je sais qui tu es, Hazie. » Elle hausse un sourcil, presque amusée. Jessie Jenner, capable de voir en vous, empathe émérite, foutu crétin qui se raccroche aux souvenirs idéalisés par le temps qui passe et leur échappe. Elle, pourtant, ne sait plus. Perdue dans toutes les nuances, dans l’âme qui hurle, dans les larmes qu’elle refoule encore un peu. Alors, comment il peut savoir, lui, putain ? Comment peut-il déceler quoique ce soit à l’intérieur, quand elle se sent si vide, si terriblement lasse ? La question lui brûle les lèvres mais elle ne cède pas, se contentant de le fixer de son regard sombre. Au fond, qu’est-ce que cela peut faire ? Qu’il pense donc encore la connaître, qu’il s’enlise dans ce qu’il croit savoir : ça ne change rien. « C’est ce que j’essaye de faire, tu sais ? » Un instant, rien qu’un instant, un autre moment, une autre fissure, elle tressaille. Imperceptible, presque, et elle se mord les lèvres presque à sang pour s’empêcher de commettre l’irréparable. Les convictions ébranlées par la douleur et la nostalgie, surtout, qui s’insinue dans son crâne comme un parasite indésirable. Un seul instant, et elle était prête à embarquer à bord d’un avion, disparaître pour de bon. Ça lui passe rapidement, heureusement, comme tout, tout le temps. « Je sais. » À sa façon, tant bien que mal, sans doute plus mal que bien, en ce qui la concerne, mais il essaie. Elle le voit dans son regard, le sent dans les gestes tendres, et ça lui brise le cœur. Elle aurait préféré le voir sur la défensive, sec et formel. Lui donnant les informations dont elle avait besoin et la laissant ensuite tranquille, comme s’il n’avait jamais été là. Elle est naïve, parfois, les sentiments tant et si bien enterrés qu’elle en vient à oublier jusqu’à leur existence, elle oublie l’autre pour se consacrer à elle, à elle seule. Parce qu’elle est seule, tous les jours, tout le temps, et peut-être qu’elle l’a voulu, peut-être qu’elle l’a choisi. Pourtant, il est là, en face d’elle, probablement aussi démuni qu’elle, et il semble peser le pour et le contre, comme elle l’a fait avant de lui envoyer ce fameux message. La confiance, si fragile, déjà rompue. Il hésite, toutefois, il hésite et elle doit s’empêcher de le presser, elle doit filer. Tic, tac, encore et encore, tambourine dans son crâne, au rythme effréné de ses battements de cœur. Une, deux, trois secondes, et elles s’étirent inlassablement, silence assourdissant qu’elle aurait préféré combler d’autres histoires. Il se décide enfin, sans trop se mouiller ; neutre jusqu’au bout des ongles, à ses yeux. Il lui rappelle les enfants et les familles, le manque d’argent, le moment auxquels ils s’accrochent tous, les cadeaux et les rires. Une autre vie, certainement plus la sienne, et ça ne la fait même pas frémir. Le Marché de Noël n’a jamais été leur cible, mais ses paroles la confortent dans ce qu’elle savait probablement déjà avant même de le rejoindre : il ne l’aiderait pas. Persuadé d’être du bon côté, à protéger le peuple soumis. Un léger sourire, amer, se forme sur ses lèvres tandis qu’il s’interrompt encore une fois, comme s’il cherchait ses mots. « Mais si jamais on doit se voir là-bas parce que tu auras profité de la faiblesse du peuple pour organiser quoi que ce soit contre le Gouvernement, sache que tu devras me tuer. » Ça tombe, comme une sentence, et il la regarde bien en face, essayant de lui montrer qu’il était sérieux. Il n’a pas à se montrer si sérieux. Elle en est tout à fait consciente, d’une certaine façon. Comme elle savait que si elle tombait un jour sur Shafiq sur un champ de bataille, elle devrait... Mais c’est douloureux, la poitrine en feu, elle parvient à peine à soutenir son regard. « Je ne me battrais pas contre toi princesse. Je n'essayerais pas de te tuer, je n'essayerais pas de te capturer, je te tiendrais juste à distance. Je te marquerais personnellement et pour poursuivre les idéaux que tu aimes tant, tu devras me tuer, car je ne te laisserais faire du mal à aucune personne présente là-bas tant que j'aurais un souffle de vie. » Ses lèvres se retroussent davantage, et elle songe encore une fois à tous ces nobles principes qui lui sont étrangers, à la morale qu’elle a depuis longtemps laissée tomber. Au moins, l’un des leurs s’y tient encore fermement, désespérément. De leur groupe, il ne reste que lui, lâche parmi les lâches, preux chevalier parmi les citoyens brisés. Et elle n’en doute pas, absolument pas. Alors elle lui sourit, maladroitement, hésitante, comme si c’était la première fois qu’elle le faisait. Deux étrangers qui se rencontrent. « Au moins je serais tué par une personne que j'aime. » Un grondement, à l’intérieur, les tripes qui se retournent et le regard qui l’évite, tout à coup. Elle ne veut pas y penser. Pas tout de suite. Pas quand il leur reste si peu de temps. Elle a repoussé la colère, leurs différends, l’horloge obsédante dans les oreilles, elle refuse d’y penser. Lui, de l’autre côté. Pas tout de suite. Il y songe aussi, la montre à laquelle il jette un simple coup d’œil. « Tu ne peux pas rester là. » Une autre voix, une autre scène, le sang sur le bout de la langue et les cotes meurtries. La paume à quelques centimètres de la sienne. Tu ne peux pas rester là. Droit, devant elle. Yeux dans les yeux, son désespoir et sa tristesse, violente, qui manque de l’engloutir. Elle lutte, Hazel, combat acharné contre le cœur malmené, et elle se fait impassible, tant bien que mal. « Garde mon bonnet, il te va mieux qu'à moi. » Elle parvient à esquisser un autre sourire, de ceux qu’elle lui lançait souvent, avant, l’air arrogant. Quelques années plus tôt, elle aurait rétorqué que ce n’était pas difficile, ou quelque chose comme ça. Mais sa gorge est trop serrée, et elle est trop fatiguée. Elle reste silencieuse, encore et encore, la bouche sèche et le cerveau tournant, état de panique constat, et rien de bon n’en sort. « Je ne sais pas quand je te reverrais alors s'il te plaît laisse moi juste... » Et encore une fois, pour la dernière fois, il l’attrape et l’étreint, ses lèvres se posent sur sa joue, comme avant, comme si elles n’en avaient jamais bougé. Ça lui réchaufferait le cœur, si ça ne lui faisait pas si mal. D’une main, elle saisit la sienne et la serre, quelques secondes. « Merci. » Il ne l’a pas aidée. « Pour le bonnet. » Feindre la colère qui n’est plus, carburant manquant, vague éclat moqueur dans ses yeux, à peine convaincant. Elle s’éteint, peu à peu, et elle a hâte de s’en aller, soudainement. Hâte de les retrouver. Les siens, comme il dit. Elle en a besoin pour continuer à fonctionner. Ses doigts lâchent la paume qu’elle tenait encore, et elle se retourne. Elle n’a jamais été douée pour les aurevoirs, et n’est pas certaine de pouvoir assumer un adieu. « Je n’hésiterai pas, Jessie. » Elle souffle, avant de s’éloigner, murmure à peine assumé, et elle ne sait même pas ce qu’elle veut dire par là. Elle s’imagine lui demander l’aide qu’il lui propose depuis si longtemps, et c’est peut-être ce qu’elle sous-entendait. Puis elle l’imagine de l’autre côté, la baguette en main, et ses jambes se dérobent presque sous elle. Continue à avancer, s’éloigner suffisamment pour s’assurer qu’il ne la suive pas, l’autre est traître par essence, méfiance nécessaire, défiance douloureuse. Elle le protégerait, si elle le pouvait. Mais si elle n’y parvenait pas, si ça se réduisait à eux, un jour, elle n’hésiterait pas. Elle se le promet, espérant ne jamais avoir à s’y tenir, ne jamais devoir choisir.
FIN DU RP
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