Donner à son époux un héritier, voilà ce qu’on enseignait aux jeunes femmes de bonnes familles, voilà ce qu’on attendait d’elles. Quoi qu’on en dise, quoi qu’on fasse cela n’avait rien de désuet et j’étais certaine que la famille de Caleb attendrait cela à peine aurais-je prononcer le oui et lié ma vie à la sienne. Peut-être même que c’est ce que souhaitait Rabastan même s’il ne me l’avait pas annoncé de la sorte. Cela m’angoissait également, j’avais longtemps repoussé l’idée même d’être en couple pour m’emmener personne dans les choix de vie dangereux que j’avais fait et voilà que j’imaginais maintenant emmener un enfant. Mais nous avions le temps n’est ce pas? Nous pouvions profiter d’une vie de couple avant de devenir parent? Avant de donner naissance à un mini nous, moitié Selwyn moitié... quoi? Moitié Gwen, oui voilà, je devais simplement me concentrer la dessus. Nous avions le temps. J’avais le temps de découvrir le nom de mes parents biologique, des parents de Jeanne. Nous concentrer sur nous. En effet, une chance insolente dont je compte bien profiter pleinement... Rabastan n’aurait pas choisi un de mes cousins, du coté de sa femme Elena c’était peine perdu et d’un côté plus large il y avait Draco mais c’est un choix qui n’avait sans doute jamais effleurer son esprit tant l’animosité entre les deux était importante et... à juste titre du côté de mon cousin. Je suis certaine que tu feras un bon mari... et un bon père quand l’heure sera venue. Il tentait toujours de me faire plaisir, me combler d’attentions et d’amour. J’avais toujours eu un besoin oppressant de liens forts, de liens solides voilà pourquoi je n’étais entourée que d’une petite poignée d’intime tout en conservant un grand cercle de connaissance afin de conserver l’image parfaite de l’héritière Lestrange. Non, je n’avais rien à regretter de ce qu’il avait pu se passer dans ma vie ces derniers mois même si tout s’accélérait soudainement. Les bruits allaient courir, c’était certain mais peu importait, personne ne connaissait notre passé en commun aussi bien que nous, personne ne savait ce que nous avions partagé tous les deux, les bons comme les moments les moins bons. Si, j’en suis certaine. Ce qui devait être fait, arrivait, voilà tout. Nul besoin de lutter, surtout pas lorsque ce qui arrivait, était, justement positif. Alors oui, c’était sans aucun doute le bon moment. Je jouais avec la petite chatte, laissant les bras de Caleb m’enlacer, juste heureuse de ce petit moment entre nous, paisible. Un petit macaron à la vanille. Le chat m’observait, ses grands yeux ouvert dans la direction, comme s’il m’écoutait réellement. Ca a l’air de lui convenir. ça n’est certes pas habituel mais disons qu’elle est la première à faire partie de “notre” famille, notre histoire en commun. Certes pas comme un enfant mais elle serait toujours le symbole de notre relation, de nos débuts. J’affichais une légère moue en l’entendant dire qu’il était temps qu’il récupère le petit chat pour partir. J’étais en effet en plein milieu d’une garde et même si j’avais “travaillé” en le soignant, je ne faisais plus rien de “médicomagique” depuis plusieurs minutes maintenant... et si cela me convenais parfaitement je savais qu’en tant que stagiaire je devais faire mes preuves. Il me tendait les mains et en profitais pour vérifier que son bandage soit correctement positionné et assez serré. Prends soin de ta main et d’elle. Je déposais la petite chatte dans ses mains, avant de l’embrasser avec douceur et tendresse. Je passerai à la ménagerie magique, je serai chez toi avant 20 heures. Je m’éloignais de quelques pas avant de refaire demi-tour et de l’embrasser une dernière fois et offrir une caresse à Macaron. Juste... pour me donner du courage, pour la fin de la journée. Du courage pour affronter les ragots et les patients. Je m’éloignais cette fois ouvrant la porte et découvrant Elisabeth juste derrière. Je secouais la tête mais ne pouvais réprimer le sourire que j’avais aux lèvres. Sir Selwyn était ravi de mes soins Elisabeth mais nulle doute que vous n’en avez pas loupé une miette. Passons au prochain patient, voulez-vous! Un dernier regard en direction de Caleb, un sourire et je repartais travailler.