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sujet; « song of the caged bird. » —— DANTE&ESHMÉ

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song of the caged bird
Oh, got no reason, got not shame, Got no family
I can blame, Just don't let me disappear

Elle refusait de lui donner raison. De riposter. Quelque part, elle savait qu’elle le paierait cher si elle osait seulement le toucher, l’abîmer. C’est toi la plus grande Eshmé, tu dois le protéger. La voix de leur mère raisonne dans son esprit. Elle aurait dû, oui, lorsqu’elle était en âge, partir à sa recherche pour le sauver de cette vie de misère. Elle aurait dû, oui, tenter de l’arracher à ce père, un peu trop violent, un peu trop bon à rien. Elle aurait dû, oui, mais elle ne l’a pas fait. Elle a préféré se préserver, lutter contre ses propres démons et c’est ce qui lui a coûté le prix fort. Elle qui avait si souvent peur de l’abandon, de la déception, elle l’avait fait subir à ce frère dont elle ne connaissait rien, au fond. C’était ironique n’est-ce pas, d’inverser les rôles soudainement ? Et il aura beau s’écarter d’elle, elle ne pourra jamais s’empêcher de tenter de l’approcher. Ils étaient comme deux aimants qui s’attirent, qui se repoussent, qui s’entrechoquent. C’était là leur faiblesse. « Non, je ne suis pas elle, c’est vrai. » Maintenant qu’il a goûté au doux poison de la gémellité, à ses conséquences, à ses bienfaits, il se croyait capable de la fuir ? Eshmé ne ressentait rien, à chaque coup, à chaque blessure, à chaque griffure qu’il aurait pu lui infliger. C’était le vide, pas même une petite migraine. Le néant. Donc au final, qu’il l’achève ou non, ça ne changeait pas grand-chose au fond pour elle. « Mais j’ai été la première à sortir de ce putain d’utérus, alors c’est à moi qu’incombe ce rôle. » Sa voix se faisait plus autoritaire qu’elle ne l’aurait pensé, et, bien malgré elle, elle serre ses poings pour ne pas lui ressembler. Cette colère longtemps refoulée refait doucement surface et elle tente presque de la laisser l’envahir. De la laisser la submerger pour voir quel effet ça ferait qu’elle soit le bourreau et lui le pauvre imbécile croyant l’atteindre ? « Elle me l’a demandé. De jouer les grandes sœurs la dernière fois que je l’ai vu. Alors ne me reproche pas d’essayer. » Elle s’avançait vers lui, malgré la distance qu’il tente tant bien que mal d’imposer entre eux. Elle s’avance, dans la pénombre et la noirceur d’un esprit torturé. Elle n’a pas peur, elle ne craint pas. Elle le redoute peut-être un peu. Alors elle se flanque devant lui, droite comme un piquet et le dévisage. Non pas comme une souillure, mais comme une personne en colère. Et là, elle décrypte les traits de son visage, elle voit enfin la ressemblance. C’était à pleurer tellement elle trouvait ça extraordinaire. Ils étaient réellement jumeaux, à quelques détails près, comme leurs yeux qui sont différents. Il a hérité – malheureusement – de ceux de leur père. Pareil pour le nez. Les fossettes et les lèvres viennent de leur mère, et elle riait. Elle riait parce qu’à cet instant, tout semblait logique, vrai, indescriptible. « Je te plains d’avoir ses yeux. Mais tu as les lèvres de maman. » Qu’elle redessinait de son pouce, sans gêne aucune. Alors elle le tire contre elle, dans ses bras, pour le réconforter. Qu’il le veuille ou non, elle s’en moquait éperdument. Il fallait qu’elle sente son parfum, son odeur, sa chaleur ; qu’elle s’imprègne de sa douleur mentale pour la soulager. Elle le force à rester contre elle, là, sous cette lune inquisitrice. « Je lui ai promis de ne pas faire la même erreur qu’elle. » Elle entrelace ses doigts des siens, pour savourer ce contact pour la première fois humain avec un membre de sa famille, biologique. Pour elle, la sensation était étrange, bizarre. Presque… indolore. Mais elle sentait qu’il se passait quelque chose entre eux, qu’un lien venait de nouveau de se tisser. Et elle posait sa tête sur son épaule, sa main dans sa nuque, pour le rassurer, elle ne partirait pas, s’il voulait bien d’elle dans sa vie. S’il ne la repoussait pas, encore une fois. Elle aussi avait besoin de comprendre, de saisir tous les éléments qui se trouvait sous leurs yeux. Trop de choses se bousculaient dans son esprit. Trop de questions, mais elle les taisait ; pas pour le moment. Elle savourait ce moment de répit, cette accalmie presque insupportable, qu’elle savait temporaire. Il était bien trop torturé, bien trop fragile pour l’instant pour comprendre ce qu’elle voulait. Alors elle attendrait, le temps qu’il faut, le temps qu’il se remette. Elle l’attendrait, autant de temps qu’il lui faudra. « Je sais que tu ne comprends pas tout… moi non plus. Il nous faudra du temps. Mais il n’appartient qu’à toi de le vouloir. Qu’à toi d’en avoir envie. » Elle l’invitait dans sa vie, dans sa bulle dorée en pensant que cela serait une douce compensation. Mais elle se doutait au fond d’elle qu’il n’en voudrait pas, qu’il lui en voulait sans doute beaucoup trop d’avoir été choisie à sa place, sur ce trône d’argent alors qu’elle n’avait rien demandé. « Je te le répète, je n’ai rien demandé de tout ça. Mais quelque part, je les remercie de m’avoir donné une chance. Ton don est un cadeau aussi. Tu ne dois pas vivre dans leurs souvenirs, il est temps pour toi d’avancer. De continuer ta vie, sans eux, de la meilleure façon qui soit. » Elle-même ne croyait pas à ses propres mots et elle se mordit l’intérieur de la joue de faire preuve d’autant d’hypocrisie. Elle se trouvait pitoyable soudainement. Pathétique d’essayer de calmer un raz-de-marée qui n’aurait aucune pitié d’elle. Mais elle en avait le courage et la force, il fallait qu’il s’apaise, avant de partir. Avant que Cillian ne tombe sur eux, ne pose trop de questions, qu’il sache. Eshmé n’était pas encore prête à dire vrai à l’accueillir dans ce monde-là, le sien. Et elle se sentait égoïste que cela ne soit pas le cas, car elle n’était tout simplement pas prête à sauter ce pas et lui n’était tout simplement pas apte à le concevoir.
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❝ Song of the caged bird ❞Dante A. Ehrensvärd & A-J. Eshmé Sternberg
[Soundtrack] Non, je ne suis pas elle, c’est vrai. Mais j’ai été la première à sortir de ce putain d’utérus, alors c’est à moi qu’incombe ce rôle. Dante secoua la tête. Il aurait voulu poser ses mains sur ses oreilles pour ne plus entendre ses mots, ses chants de sirène. Mais il craignait tellement qu’elle s’approche à nouveau s’il baissait ce bras tendu entre eux deux. Il ne voulait pas de ses étreintes. Il voulait retrouver ce semblant de tranquillité qu’il vivait depuis la mort de leurs parents. Cette vie qui était la sienne, même s’il lui arrivait de la détester de toute son âme. Il voulait cette solitude mordante et la douleur exquise de la souffrance dans sa chair. Elle avait troublé tout ce dont il avait l’habitude. Pourquoi avait-il voulu la trouver ? Il ne voulait pas d’un chamboulement. Il voulait juste trouver la paix, d’une façon ou d’une autre. Il ne voulait pas tout… ça. A quoi avait-il pensé quand il avait décidé de la retrouver ? S’était-il attendu à cela ? Non, pas du tout. Mais à quoi alors ?! A quoi ?! Il voulait s’arracher les cheveux à nouveau, ses ongles râpant son crâne, mais il ne fut que parcouru d’un frisson alors qu’il refusait de la laisser s’approcher encore une fois. Pourquoi avait-il voulu la retrouver ? Elle ne lui apportait que confusion. Confusion et douleur. Cette douleur si chèrement souhaitée. Celle qui lui permettrait de se sentir vivant, pour une fois. Il avait envie de sentir la brûlure cuisante d’un coup sur son visage, sentir le craquement d’un os et non pas seulement l’entendre. Il voulait cette douleur, cette souffrance, cette torture. Ses yeux fous, braqués sur sa sœur. Il était partagé entre la fuite et l’attaque, tout comme un animal sauvage, guettant cet instant où l’instinct prendrait enfin la décision.

Elle me l’a demandé. De jouer les grandes sœurs la dernière fois que je l’ai vu. Alors ne me reproche pas d’essayer. Elle avança, et il recula encore, tant qu’il le pouvait. Mais le balcon n’était pas infini dans son dos. Il secoua la tête, la main toujours brandie. Non. Un seul mot, vibrant. Il ne voulait pas qu’elle s’approche. Pourquoi s’approchait-elle ? N’avait-elle pas compris qu’il ne voulait pas de sa pitié ? Il voulait simplement son existence, cette douleur qu’elle pouvait lui faire ressentir. Il ne désirait rien d’autre d’elle. Il pourrait si aisément voler sa place, l’enfermer dans un donjon et lui rendre visite pour la torturer à sa guise et sentir le lancement dans sa propre chair, sentir ce sang ruisseler sur sa peau, si chaud, si visqueux, et goûter enfin à cette douleur qu’on lui avait interdite durant tant d’années. Il eut un autre frisson et son échine craqua. Pas de douleur. Rien du tout. Il avait presque envie d’en pleurer, maintenant qu’il avait pu la savourer dans ses muscles. Qu’on la lui enlève encore. Il battit des paupières et se rendit compte qu’elle était bien plus proche que ce qu’il n’avait pensé. Encore un trou de mémoire bref ? Il n’en pouvait plus de tout cela. Il devait partir. Passer par dessus le balcon. La passer par dessus le balcon. Cette onctueuse souffrance dans ses membres. Dans ses prunelles, il décela la colère avant qu’elle n’éclate de rire. Ce rire qui le déstabilisa plus qu’autre chose depuis leur rencontre. Pourquoi riait-elle ? Se foutait-elle clairement de lui ? Il avait envie de… de quoi ? Il ne savait même plus. Cette main brandie se mêla aux cheveux soyeux de sa sœur sans qu’il ne sache si c’était pour une caresse ou pour les tirer douloureusement.

Je te plains d’avoir ses yeux. Mais tu as les lèvres de maman. Ses paroles achevèrent de le décider et ses doigts se refermèrent sur la masse ondulée pour la tirer en arrière. Il sentit le picotement sur son propre cuir chevelu avec une étrange délectation. Son pouce ourlant ses lèvres lui donna tout à la fois envie de mordre que de se laisser à cette caresse. Fut-ce pour cela qu’elle l’attira à nouveau contre elle, voyant qu’il ne réagissait pas plus à son contact ? Il voulut se débattre, s’éloigner encore, mais il ne trouvait pas la force. Il s’abimait dans cette douleur délicate embrasant son crâne alors qu’il tirait toujours ses mèches, incapable de faire autre chose. Je lui ai promis de ne pas faire la même erreur qu’elle.Non… Ce mot, encore, comme une supplique alors qu’elle dépliait ses doigts crispés pour y glisser les siens. Elle l’attira au plus près, sa tête sur son épaule, son autre main sur sa nuque. Il ferma les yeux avec force. Les larmes menaçaient de poindre et il ne voulait pas… Il ne voulait pas. Non. Jamais. Il ne pleurerait plus. Il avait souvent trop pleuré dans son enfance. Quand elle l’avait abandonné. Quand elle était partie loin de lui dans sa petite vie parfaite. Je sais que tu ne comprends pas tout… moi non plus. Il nous faudra du temps. Mais il n’appartient qu’à toi de le vouloir. Qu’à toi d’en avoir envie.Non. Il lui semblait que seul ce mot restait à son vocabulaire. Il ne voulait pas être l’ombre dans sa vie pleine de lumière. Il préférait la lumière désolante de la rue. Il ne voulait pas de cette vie s’il ne pouvait pas la vivre pleinement. Alors pourquoi ? Pourquoi depuis de si nombreuses années il avait trompé son identité, ses souvenirs, pour avoir une petite place au creux de cette société qu’il abhorrait tant ? Qu’il détestait autant qu’il voulait rejoindre. Vraiment ? Il ne savait plus. Il ne voulait pas d’elle. Il ne voulait pas de cette sœur. Il voulait la douleur dans sa chair, avoir l’impression de vivre à nouveau et pas de mourir dans cette étreinte qui appelait trop de souvenirs enfouis.

Je te le répète, je n’ai rien demandé de tout ça. Mais quelque part, je les remercie de m’avoir donné une chance. Ton don est un cadeau aussi. Tu ne dois pas vivre dans leurs souvenirs, il est temps pour toi d’avancer. De continuer ta vie, sans eux, de la meilleure façon qui soit.Non ! Tais-toi ! Arrête ! Tais-toi ! Je ne veux plus t’entendre ! Cette fois, il trouva la force de la repousser brusquement. Il n’avait cure des conséquences de son action, qu’elle tombe ou pas. Peu lui importait. Il secoua la tête, posa les mains sur le rebord du balcon. S’il était trop haut, il y aurait forcément une fenêtre en dessous. Tous les types des bâtiments étaient ainsi faits. Une impulsion, ça semblait si facile, un geste répété des années alors qu’il s’enfuyait de la couche de ses amantes. Il n’y avait rien de difficile quand on avait passé sa vie à faire le pitre et des cabrioles. Une impulsion et il passa ses jambes par dessus la pierre. Un coup d’œil bref, une torsion du corps, et il s’accrochait à la fenêtre en dessous. D’un coup de pied, il l’enfonça et se perdit dans l’ombre de la pièce inoccupée. Lâche, il était lâche. Il fuyait plutôt que de l’affronter. Il se dégoûtait lui-même d’agir ainsi. Mais il n’était pas prêt. Il avait cherché à la retrouver… mais il n’était pas prêt. Il n’était pas prêt pour cette bataille. Pas encore. Mais la prochaine fois, il en serait autrement. Il ne se laisserait pas avoir par ses fabulations et sa tendresse. Il se le jurait.


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