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Le heurtoir frappa trois coups distincts sur la porte où le nom « Gregory Goyle » apparaissait en lettres dorées. Devant elle, une jeune femme patientait en ce mordant les lèvres dans un geste mêlé d’impatience et d’anxiété. Elle n’était pas certaine que sa démarche fût la meilleure idée qu’elle ait eut. Elle avait agi à l’instinct, dans un élan  d’orgueil et peut-être aussi de vengeance. Son futur époux lui gâchait déjà la vie avant même de lui avoir passé une bague de fiançailles au doigt, et elle tenait trop à sa liberté pour se laisser ainsi inhiber par un simple arrangement entre deux familles. Il était hors de question pour elle de laisser ces prérogatives affecter ses véritables relations avec des hommes, et ce même s’ils faisaient partie de l’entourage de  Draco. Et à présent, surtout s’ils faisaient partie de son entourage. Elle lui avait fait des promesses – même si au fond, elles étaient déjà galvaudées, s’était présentée comme une future épouse soumise, et il en avait sans doute un peu trop profité. La croyait-il si naïve ? C’était mal la connaître. Il allait vite comprendre qu’elle n’était docile que lorsque cela en valait la peine, et qu’elle pouvait lui échapper sans crier gare, en moins de temps qu’il n’en fallait pour le dire.

Son histoire avec Gregory n’aurait dû être qu’une aventure sans lendemain, et en temps normal, elle n’aurait pas été plus perturbée que ça de ne pas être arrivée à ses fins. Elle aurait été vexée bien sûr, déçue également, parce qu’il lui plaisait beaucoup, mais aurait vite tourné la page. Le problème en l’occurrence, c’est que si sa tentative de le séduire avait été étouffée dans l’œuf, c’était parce que le jeune homme n’avait pas apprécié qu’elle le drague alors qu’elle devait se fiancer, à son ami de surcroît. Bien sûr, c’était de sa faute à elle, pour avoir craché le morceau par mégarde à cause des effets de l’alcool. Mais elle avait du mal à digérer que l’on pût imaginer une quelconque tromperie de sa part envers Malfoy alors qu’elle n’avait évidemment aucun sentiment pour lui et que pour le moment, elle n’était liée à lui par aucun contrat. Il n’y avait donc aucune raison pour qu’elle ne puisse pas aller voir ailleurs, et jusqu’à présent, ça ne lui avait posé aucun cas de conscience. Il était normal que Gregory fût perturbé par cette nouvelle. Il devait certainement avoir eu l’impression de trahir son ami. Il était donc indispensable de lui rappeler que Draco ne tenait pas plus à elle qu’elle ne tenait à lui et qu’il ne devait pas se sentir coupable pour ce qu’il avait fait.

Elle n’avait pas fait beaucoup de chemin pour venir étant donné qu’ils habitaient dans le même bâtiment, ce qui n’arrangeait rien au problème car ils se croisaient assez souvent et c’était assez pénible de devoir s’ignorer royalement. Quand la porte s’ouvrit enfin, elle ne lui laissa pas le temps de placer un mot. « Je viens m’excuser », annonça-t-elle immédiatement dans l’espoir qu’il tende l’oreille pour écouter ce qu’elle avait à dire. « Écoute-moi juste quelques instants et je te laisserai tranquille », supplia-t-elle. « J’en ai assez de cette froideur entre nous, je pense qu’il faut qu’on s’explique. Que je t’explique. Je voulais que tu saches que je n’ai pas joué la comédie avec toi et que j’ai pensé tout ce que je t’ai dit. » Son regard sur lui était à la fois déterminé et inquiet. Le sujet n’était pourtant pas vital, elle se remettrait certainement d’avoir perdu l’intérêt du jeune homme, mais elle était beaucoup trop têtue pour abandonner sans lutter, et quand elle avait une idée en tête, elle n’en démordait pas. « Cette histoire avec les Malfoy… c’est juste un contrat, ça n’a rien à voir avec ce qu’on a échangé toi et moi… Rappelle-toi ce que je t’ai dit, un mariage arrangé serait un cauchemar si l’on se retrouvait avec quelqu’un que l’on déteste, et tu m’as cité toi-même Draco en guise d’exemple pour moi. Je sais bien que le terme « fiançailles » est fort, mais dans mon cas ça n’a qu’une valeur juridique, certainement pas sentimentale. C’est pour mon père que ça a de l’importance, pas pour moi. »

Elle avait pensé au départ s’expliquer tranquillement avec lui, mais n’avait pas réussi à être assez patiente. Elle s’était soudainement mise à parler sans s’arrêter, alors qu’il ne l’avait même pas invitée à entrer, parce qu’elle tenait à ce que les choses soient claires dès le départ. Les détails viendraient après, à condition bien sûr que ce premier plaidoyer fût crédible. « Je ne voulais pas parler de ça avec toi, et le fait que je t’aie abordé ce soir-là n’avait absolument rien à voir avec cette histoire. Je l’ai fait uniquement parce que tu me plaisais. » Il fallait bien qu’il comprenne cette énorme nuance. Dans sa tête, il était un coéquipier de Paris avant d’être un ami de Draco, et ce même si elle lui avait parlé de ce dernier. Peut-être cela avait-il était son erreur d’ailleurs. Peut-être n’aurait-elle jamais dû aborder le sujet et considérer Draco comme un étranger. À cause de cette bévue, il avait certainement fait un rapprochement malheureux. Elle l’espérait donc qu’il l’écouterait et la croirait afin de recoller les morceaux d’une relation bêtement brisée à peine entamée.
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Foutu oiseau de malheur. Goyle fouille les placards, à la recherche de quelque chose à lui donner à manger, de peur de finir par devenir la proie d’Arès. Grommelle entre ses dents qu’il devrait le laisser crever de faim, après ce qu’il a fait la veille – il a déchiqueté le courrier tout juste reçu, en signe de révolte. Leur entente n’est pas au beau fixe, récemment, et il l’a même menacé de le laisser pourrir dans sa cage. L’autre a répondu en lui pinçant la main de son bec acéré. A eu la chance de pouvoir s’envoler rapidement, aurais fini dans une putain de casserole, sinon, et on aurait vu qui aurait bouffé l’autre, n’est-ce pas. Un peu triste, d’avoir ce genre de relation conflictuelle avec son hibou, quand même. Ça arrive souvent, quand il hiberne trop longtemps, enfermé chez lui en refusant de voir qui que ce soit. Asociabilité qu’il a cultivée, avec le temps, se faisant expert de la disparition programmée (à tel point qu’on l’a cru envolé pour de bon, à un moment). Faire le mort quand tant de ses amis se retournaient contre le gouvernement ou disparaissaient dans la nature, ça n’a pas été la meilleure de ses idées. Fouilles quasiment archéologiques, donc, tandis qu’il se rend compte qu’il n’a lui-même plus rien pour s’alimenter, chose totalement improbable quand on sait à quel point il peut se goinfrer. Bien sûr, il a bien tenté un vulgaire accio nourriture, mais rien n’est arrivé. S’est dit que peut-être que la magie ne considérait plus ses restes comme étant comestibles. La tête dans un placard, le bruit du heurtoir le fait légèrement sursauter, et il manque de se cogner la tête. Soupire, hésite à ne pas ouvrir, prétendre une absence. Puis il se dit que c’est peut-être Gwen, lui apportant des provisions – c’est déjà arrivé, après tout, elle a une espèce de sixième sens, comme ça.

Lorsqu’il ouvre la porte, pourtant, c’est un visage tout autre qui lui fait face. Rowle. Il lui referme presque la porte au nez, quand elle se met à déballer tout un laïus, ne le laissant pas le temps d’ouvrir la bouche. « Je viens m’excuser. » Rien à foutre. Deuxième tentative pour claquer la porte, et cette fois-ci, c’est autre chose qui le retient. Malfoy. Souvenir vague, d’une soirée un peu trop arrosée, comme la plupart des soirées, entre eux deux. Malfoy, et le marché. Ça lui revient, de plein fouet, et il se demande comment il avait pu oublier. L’autre ne lui en avait plus reparlé, depuis, parce qu’ils ne reparlaient jamais de ces fameuses entrevues qui finissaient toujours pas dégénérer. Mais le connaissant, lui, il n’avait pas oublié. Maugréant en son for intérieur, il pose ses yeux sur elle. Plus aucune difficulté à la fixer, à présent qu’elle avait perdu tout attrait à ses yeux. Marrant, comme ça fonctionne. « Écoute-moi juste quelques instants et je te laisserai tranquille. J’en ai assez de cette froideur entre nous, je pense qu’il faut qu’on s’explique. Que je t’explique. Je voulais que tu saches que je n’ai pas joué la comédie avec toi et que j’ai pensé tout ce que je t’ai dit. » Léger sourire, sardonique. Ne la croit pas, bien sûr. Encore moins depuis qu’il a eu le point de vue de Draco sur le sujet, qui lui a dit qu’elle avait juré ne pas fréquenter quelqu’un dans son entourage direct. C’est d’ailleurs ce qui a finalement mené à son idée, complètement tordue. Bien sûr, pour la mener à bien, il ferait mieux de feindre le pardon, mais Greg ne sait pas jouer la comédie, et ne compte pas apprendre à le faire. Même pas pour lui. Il la sonde néanmoins, et se retrouve un peu coi, face à son regard inquiet. Elle semble vraiment touchée par la situation – tant mieux. « Cette histoire avec les Malfoy… c’est juste un contrat, ça n’a rien à voir avec ce qu’on a échangé toi et moi… Rappelle-toi ce que je t’ai dit, un mariage arrangé serait un cauchemar si l’on se retrouvait avec quelqu’un que l’on déteste, et tu m’as cité toi-même Draco en guise d’exemple pour moi. Je sais bien que le terme « fiançailles » est fort, mais dans mon cas ça n’a qu’une valeur juridique, certainement pas sentimentale. C’est pour mon père que ça a de l’importance, pas pour moi. » Comme une envie mesquine de lui renvoyer à la gueule qu’ils n’ont rien partagé, concrètement, mais il se tait. Assez ravi qu’elle fasse son petit discours, finalement, ça lui évite de commenter, de réfléchir à ses paroles. Se préfère en spectateur impassible, c’est beaucoup plus simple. Au fond, s’il se posait deux minutes, p’tête qu’il comprendrait. En partie. Il ne voudrait effectivement pas être fiancé à quelqu’un qu’il déteste – c’est le nom de Freya Rathmore qui lui vient en tête, et il réprime un frisson de dégoût. Presque deux mois, c’était bien assez comme ça. Mais son explication, par contre, ne suffit pas. Elle l’a entraîné dans son merdier, et ça, il pardonne pas. Concrètement, il n’est plus vexé, évidemment. L’a pas été longtemps, histoire d’orgueil blessé, rapidement dépassé (c’est pas comme s’il avait pas vécu pire, niveau égo piétiné). Il lui en veut, de son attitude frivole, des conséquences qui ont suivi, surtout. Se retrouverait pas là, maintenant, s’il avait refusé de lui parler, comme il le faisait d’habitude avec tout le monde. Un peu de sa faute à lui, sans doute. L’admettra pas. « Je ne voulais pas parler de ça avec toi, et le fait que je t’aie abordé ce soir-là n’avait absolument rien à voir avec cette histoire. Je l’ai fait uniquement parce que tu me plaisais. » Elle semble avoir fini son petit monologue, et il constate avec raideur que c’est à lui de parler, maintenant. Ne sait pas par quel bout prendre la situation. Marché conclu, ça lui revient en tête, le sourire goguenard de l’autre, sa foutue loyauté. « Rentre » lâche-t-il d’une voix froide.

Il se détourne, lui laissant l’occasion de le suivre, se doutant qu’elle le ferait. Se dirige directement vers le salon, où il s’échoue sur l’un de ses canapés. Arès vient voleter près de lui, clignant des yeux en direction de Bonnie. « Si t’as quelque chose à manger sur toi, il en serait ravi » lance-t-il en désignant son hibou. Autant gagner du temps. Il sait pas trop quelle direction il doit prendre. Pourrait tenter de faire mine de lui avoir pardonné, mais il ne serait pas crédible. Autant cracher sa colère et voir où ça mène – ça, il sait faire. Et puis, il va pas se transformer en séducteur irrésistible pour le simple plaisir de Draco Malfoy. Si elle veut faillir à ses engagements, d’après ce qu’il a pu décerner l’autre soir, il y a déjà un moment, il n’aurait pas besoin de faire quoique ce soit. Sans la regarder, il s’enfonce davantage dans son canapé. Finit par se décider, heureusement, avant que le silence ne finisse par l’achever. « T’aurais pas dû v’nir me voir en sachant très bien que t’allais te marier avec Draco. » La colère ressurgit, intacte (il l’avait presque oubliée, à force de réfléchir). Par Salazar, Malfoy n’est pas que l’une de ses connaissances, ils se fréquentent depuis plus de dix ans. Certes, il a déjà eu envie de le tuer plus de fois qu’il ne peut le compter, mais le trahir, jamais. « J’en ai rien à foutre que tu te sois foutu d’ma gueule ou pas, au final – » Et il est étonné de sa propre sincérité. « C’qui m’dérange, c’est que tu m’as foutu dans un putain de merdier en toute connaissance de cause. P’tête que tu connais pas l’mot, mais pour moi la loyauté c’est important. » Bon. Peut-être qu’elle ne succomberait pas à son charme de cette façon-là. En même temps, il est pas certain d’avoir envie qu’elle le fasse, finalement. Malfoy a beau dire, il est pas convaincu que ça résolve quoique ce soit, au contraire. N’empêche qu’il aimerait bien la remettre à sa place. Il ferme les yeux, comme pour se calmer, plutôt pour stopper ses pensées, qui se renvoient la balle inlassablement. C’est fatigant. « J’sais même pas pourquoi j’t’ai laissée rentrer » achève-t-il finalement, bougon. Bien sûr qu’il le sait. Juste plus trop sûr d’avoir fait le bon choix. Un foutu merdier, ouais, concrètement. Quand il n’a qu’une envie : s’enfermer un peu plus longtemps dans sa tanière. Tu me le dois bien, qu’il lui a presque susurré, ce soir-là. Connard.
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Gregory ne semblait véritablement pas ravi de la voir, non. Elle s'y était attendue, néanmoins. Mais elle avait espéré qu'il serait moins réticent tout de même, qu'il aurait envie de la croire, envie de lui laisser une deuxième chance. Hélas, c'était tout l'inverse. Au vu de sa réaction, il n'avait tout simplement plus envie d'entendre parler d'elle. Bonnie était furieuse intérieurement. Furieuse que ces stupides fiançailles arrangées ne viennent sans cesse se mêler de sa vie privée et lui mettre des bâtons dans les roues. Elle aurait voulu être libre et agir comme une jeune femme normale, mais non, elle avait des devoirs, des prérogatives par rapport à son rang et à son sang. Pourtant, dans son esprit, un mariage arrangé n'était pas une histoire d'amour et ne devait donc pas l'empêcher d'en vivre une. Pourquoi diable devait-elle être condamnée à vivre avec un homme qu'elle n'aimait pas et à ne pas fréquenter celui qu'elle aimait ? Certes, il ne s'agissait pas d'amour avec Gregory, mais cela revenait sensiblement au même, c'était une question de principe. D'autant qu'après tout, leur relation pouvait toujours évoluer dans le bon sens. Pour le moment, elle avait juste envie de tenter le coup avec lui, pare qu'il lui plaisait, et même si ce n'était pas forcément son genre d'homme ni quelqu'un avec lequel elle s'imaginait un avenir, elle n'était fermée à aucune possibilité.

Malheureusement, la simple annonce de ces fiançailles avait totalement refroidi le jeune homme, et cela se voyait dans sa façon de l'observer. Son regard était sévère, désapprobateur et même dédaigneux. Bonnie se sentait blessée et avait l'impression que rien de ce qu'elle allait pouvoir dire n'allait arranger les choses. Pourtant, elle insista, parce qu'elle était têtue, et parce qu'elle voulait qu'il ait tous les éléments en main avant de prendre une véritable décision. Et finalement, à sa grande surprise, il lui proposa de rentrer. Elle poussa un soupir de soulagement. Elle avait encore du travail à accomplir, mais c'était déjà une première victoire. Il acceptait de l'écouter, et elle allait pouvoir parler, expliquer, se défendre, plaider en sa faveur. Et si finalement rien ne marchait, c'était qu'il aurait pris sa décision en connaissance de cause mais que le simple fait qu'elle fût destinée à Draco l'empêchait de faire quoi que ce soit. C'était possible, et c'était un choix légitime par ailleurs. Il pouvait bien avoir des principes, d'autant que Draco était l'un de ses amis – même si Bonnie pour sa part le trouvait bien magnanime de l'accepter comme ami alors qu'il l'avait traité comme un sbire durant toute sa scolarité et que c'était en partie de sa faute si Vincent Crabbe, le meilleur ami de Gregory, était mort, c'était de notoriété publique à présent.

Elle entra donc et le suivit dans le salon, observant le hibou qui voletait près de lui. Elle fouilla dans sa poche quand le jeune homme lui proposa de donner à manger à l'oiseau. Elle voulait lui montrer qu'elle était de bonne volonté. Par chance, elle trouva une friandise pour chat, qu'elle réservait à Crucio, son propre félin. Les hiboux se nourrissant de souris, de la nourriture pour chat ne semblait pas si inappropriée. Elle tendit le biscuit à l'oiseau nocturne qui s'en saisit et l'avala avec gourmandise, et sursauta presque en entendant les mots presque agressifs de Gregory. Elle se tourna vers lui, accusant le coup. La phrase était équivoque et elle cru au départ qu'il parlait de sa présente venue, mais comprit finalement qu'il faisait allusion à la soirée qu'ils avaient passé ensemble. Elle voulut répondre, mais il enchaîna directement. Et là, elle se rendit réellement compte de sa bévue. Jusqu'à présent, elle avait toujours pensé que c'était les fiançailles en elle-même, la potentielle liaison entre Draco et elle qui posait problème à Gregory qui ne cautionnait certainement pas l'infidélité et ne voulait pas causer de tort à son ami. Mais en réalité, c'était Draco lui-même le souci. Il était évident que ce dernier avait encore une emprise sur lui, et qu'au-delà du simple fait de trahir un ami, il allait s'attirer ses foudres. L'explication fut claire quand il évoqua le « merdier » dans lequel elle l'avait « foutu ». Cela allait bien au-delà de la loyauté dont il parlait. Par ailleurs, il sous-entendait qu'elle s'était moqué de lui. Pensait-il qu'elle avait fait ça pour rendre Draco furieux ? Elle n'avait pourtant jamais songé à ça, mais ça semblait plausible. Elle se pinça les lèvres quand il regretta de l'avoir fait entrer dans son appartement. Finalement, hélas, ça risquait d'être bien plus compliqué qu'elle ne l'avait imaginé.

Toujours debout près du hibou, n'ayant pas été invitée à s'asseoir, elle adressa un regard désolé au jeune homme. « Écoute... », commença-t-elle, cherchant ses mots. « Je suis vraiment navrée. J'ai été idiote, c'est vrai, je ne me suis pas rendu compte de la situation. Je te le répète, pour moi ce mariage n'a aucune valeur. C'est une transaction. Mais tu as raison, j'ai été égoïste, je n'ai pensé qu'à moi, je n'ai pensé qu'à ma propre faute, que j'assume complètement, parce que j'estime personnellement que je ne dois rien à Draco et que je peux bien sortir avec qui je veux. Mais ne n'avais pas pensé que ça te causerait préjudice. Je n'avait pas pensé que Draco, lui, ne verrait pas les choses de la même manière que moi. Cela dit... » Elle soupira. Il lui fallait bien des arguments à sa décharge, et elle en avait. « Tu me l'as dit toi-même, Draco me considère comme une mégère, une harpie. Pour moi, il n'avait aucune raison de se montrer jaloux, puisqu'il n'en a rien à faire de moi. J'avais simplement oublié à quel point il pouvait être fier et orgueilleux. » Elle leva les yeux au ciel. « Je suis désolée, Gregory », reprit-elle, et cet fois son ton n'était plus navré, mais presque indigné, « mais toi non plus tu ne dois rien à Draco. » Le revirement de situation était brutal, mais elle estimait n'avoir plus rien à perdre à présent. « A-t-il été là pour toi à Poudlard ? A-t-il été là pour Vincent ? » Ses mots étaient durs et elle savait qu'ils le toucherait, quitte à ce qu'il s'énerve sur elle à son tour. Elle voulait lui ouvrir les yeux sur la nature de cette amitié, et ce même si les deux jeunes gens s'étaient réconciliés depuis. « Je ne sais pas ce qu'il en est à présent. Peut-être a-t-il fait ses preuves depuis, mais je pense qu'il a une dette envers toi, et pas l'inverse. »

Elle se calma néanmoins, poussant un soupir de dépit, ne voulant pas non plus pousser le jeune homme dans ses retranchements. « Excuse-moi, je me suis un peu emportée. Je suis sans doute gonflée de me mêler ainsi de ce qui ne me regarde pas. Mais il faut que tu saches que moi aussi, j'ai eu l'impression qu'on se mêlait de ma vie privée en m'empêchant de fréquenter qui je voulais. J'ai des raisons d'être en colère aussi. J'ai bien conscience de ta loyauté envers Draco, mais il n'est pas censé tout savoir non plus... » Son regard se fit plus doux et elle alla finalement s'asseoir à ses côtés, pas trop près tout de même pour ne pas le braquer. « J'ai été maladroite d'agir en public. Mais Gregory, je ne t'ai jamais voulu de mal… Je ne me suis jamais moqué de toi, je ne me suis jamais servi de toi pour énerver Draco, puisque c'est ça que tu as suggéré tout à l'heure… Je n'y ai même pas pensé une seule seconde. Je te l'ai dit, j'ai simplement suivi mon instinct. Et puis j'ai bu et… mon attirance pour toi a fait le reste. Il n'y avait rien de calculé, rien de réfléchi. J'aurais dû, sans doute, mais ça n'a pas été le cas. Et aujourd'hui, j'aimerais que tu me laisses une deuxième chance. Parce que je sais que je te plais aussi… » C'était évident, et ce malgré sa prétendue épée de Damoclès sur la tête. Elle n'allait donc pas abandonner aussi facilement.
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« Écoute... » Pas vraiment disposé à l’écouter. Elle cherche ses mots et il l’observe d’un œil froid, une main venant pianoter sur l’accoudoir du canapé, signe visible d’impatience mal contenue. Arès, pour sa part, semble l’avoir adoptée – elle l’a nourri, après tout, comme Gwen le fait habituellement. Et Merlin sait que ce satané hibou lui préfère son amie, saloperie d’ingrat qui s’amourache de tous ceux qui daignent le nourrir. « (…) Mais je n'avais pas pensé que ça te causerait préjudice. Je n'avais pas pensé que Draco, lui, ne verrait pas les choses de la même manière que moi. » Il retient de justesse un ricanement. Si elle était au fait de la façon dont Malfoy voit les choses, elle serait peut-être moins prompte à se jeter dans la gueule du loup. Même si le loup, lui, n’en veut pas (et ne se considère absolument pas comme tel, bien trop subtiles ces bêtes-là). N’empêche qu’il la trouve presque naïve, en pensant que ça lui causerait des problèmes, à lui. P’tête qu’elle connait pas encore Malfoy suffisamment. P’tête qu’elle ne se rend pas compte de la nature de leur relation – si son comparse lui avait demandé de ne plus la voir, jamais elle n’aurait mis un pied dans son appartement. Conviction bien ancrée, qui le m’émeut pas spécialement, ça a toujours été comme ça, loyauté sans faille, sens du sacrifice surdéveloppé, et le fantôme des années de service qui n’ont jamais réussi à réellement le désarçonner. Elle admet sa méprise, en reconnaissant qu’elle n’avait pas pensé à la jalousie de l’autre. La bouche de Goyle se plie dans une moue dédaigneuse alors qu’il reste silencieux, attendant de voir ce qu’elle va bien pouvoir lui sortir d’autre comme excuse. « Je suis désolée, Gregory, mais toi non plus tu ne dois rien à Draco. » Silence. Comme saisi, coup à revers, pas vu venir. Il se raidit quelque peu, lui lance un regard d’avertissement. Qu’elle se mêle de ce qui la regarde, par Salazar, où il va vraiment péter un plomb. « A-t-il été là pour toi à Poudlard ? A-t-il été là pour Vincent ? » Vincent. Il éclate de rire, un rire dur et dénué de tout humour. Comme une onde qui traverse son corps, rage qui le prend par les tripes, et il doit faire de gros efforts pour se tenir, pour rester silencieux. Le prénom résonne dans son crâne, litanie entêtante, les droits qu’elle prend sans en demander la permission, sans réfléchir à ses mots, p’tête bien. Chemin dangereux, de mentionner l’incident. Les pensées l’assaillent, dans tous les sens, entre sens du devoir et l’envie de lui foutre un poing dans la gueule pour qu’elle se la ferme. « Je ne sais pas ce qu'il en est à présent. Peut-être a-t-il fait ses preuves depuis, mais je pense qu'il a une dette envers toi, et pas l'inverse. » Ta gueule. Ca fuse, dans le labyrinthe de sa tête, ça passe presque la barrière de ses lèvres ; il rattrape l’injonction à la dernière seconde. Pourtant, c’est pas ses mots qu’il devrait apprendre à contrôler, c’est ce poing qui se serre, déjà, c’est la violence du corps et ses conséquences. Il déglutit, difficilement. Ravaler la colère, la garder pour plus tard, bien au chaud. Ça bouillonne, à l’intérieur, souvenir de la mort sur le bout de la langue. Elle continue à parler, sans doute, mais il ne l’écoute plus. Plus vraiment, cette capacité à détourner l’oreille quand l’ennui rôde, quand les mots se font dérangeants, habitude qu’il cultive depuis déjà des années. Elle vient s’asseoir à ses côtés, tentant probablement de redresser la barre après avoir remarqué que ses paroles n’avaient pas été particulièrement bien accueillies. « J'ai été maladroite d'agir en public. Mais Gregory, je ne t'ai jamais voulu de mal… Je ne me suis jamais moqué de toi, je ne me suis jamais servi de toi pour énerver Draco, puisque c'est ça que tu as suggéré tout à l'heure… Je n'y ai même pas pensé une seule seconde. Je te l'ai dit, j'ai simplement suivi mon instinct. Et puis j'ai bu et… mon attirance pour toi a fait le reste. Il n'y avait rien de calculé, rien de réfléchi. J'aurais dû, sans doute, mais ça n'a pas été le cas. Et aujourd'hui, j'aimerais que tu me laisses une deuxième chance. Parce que je sais que je te plais aussi… » Étrangement, au milieu du tumulte de ses pensées, il la croit. Ca le prend un peu par surprise, lui qui est si méfiant d’ordinaire, se réfugiant paresseusement derrière ses idées reçues et ses convictions désuètes. La croit, peut-être, mais n’est pas prêt à pardonner pour autant. Pas les mots dits plus tôt. Pas sa façon de s’immiscer dans sa vie pour tout foutre en l’air. Désolée ou pas, les choses sont faites, et elles ont des conséquences. « P’tête que tu me plaisais » rétorque-t-il, l’air sombre. Pas ravi de l’admettre, sa vérité à lui, ça lui écorche la gorge et lui tord les tripes. Confession qu’il fait quand même, sans savoir s’il essaie encore de jouer au jeu de Draco, ou si c’est perdu d’avance. C’est pas comme si ses paroles jouaient en sa faveur. « Mais pas assez pour accepter le bordel qui a suivi. » Mauvais, dans le ton, l’œil qui se plisse légèrement, et soudain il se penche vers l’avant, se rapprochant d’elle rapidement, et saisit son bras qu’il enserre. « Maintenant, qu’on soit clairs. En dehors de… ça, – » De sa main libre, il fait un geste pour la désigner, avant de se pointer lui-même. Pas le mot pour en parler. Relation ? Ridicule. « y’a des limites à pas dépasser. » Ça grince, dans sa voix, la menace à peine étouffée. Il se rapproche encore davantage, cherchant son regard pour s’y accrocher fermement. « Tu ne parles pas de ça. Tu te mêles gentiment de c’qui te regarde, et pas d’mon passé » crache-t-il, la main se resserrant davantage sur le poignet. « Tu me connais pas. Tu crois qu’oui, p’tête, j’m’en branle. Tu te ramènes pas chez moi avec ton merdier pour ensuite insulter – » Il s’interrompt, comme perdu dans ses idées. « Pour prétendre savoir c’qu’il en est, c’qu’il en a été entre Malfoy et moi. » Chaque mot résonne, étrangement détachés les uns des autres, comme séparés par un autre coup, ceux qu’il voudrait tant déchaîner. Reste d’humanité, derrière l’instinct, terriblement animal, de se protéger, lui et les siens. Il se contient. « Et surtout, tu prononces pas son prénom sans rien en savoir. » La dernière phrase tombe, sans qu’il ne relâche sa prise. Un moment de latence, qui s’installe vicieusement, corde raide, basculer d’un côté ou de l’autre, pas encore décidé. Ne lâche toujours pas, cette poigne qui s’accroit encore davantage. Rancune, tenace, qui se mélange à d’autres sentiments aussi confus que déplaisants, le palpitant qui s’emballe tandis qu’il la fixe de son regard torve. Stupide jeu auquel il s’est pris, comme un con, comme d’habitude. Et l’idée qui revient, doucement, lui susurrant à l’oreille que peut-être Rowle n’avait pas tort. Il ne doit rien à Draco. Il ne lui doit plus rien depuis longtemps (et sans doute que ça n’a jamais été le cas, derrière l’envie du paternel, pas la sienne, d’accéder à la reconnaissance). Mais il ne fait pas ça par devoir, au fond, pas totalement en tout cas. Il fait ça par amour des foutus plans remplis d’occasion de se foutre en l’air, des idées délicieusement mauvaises qui réveillent chez lui le sadisme bien ancré, des coups à rendre, quelle que soit la forme qu’ils prennent. Et ça, elle ne peut pas le comprendre. Pas encore. À la fin de cette soirée, elle saura. C’est probablement cette conviction qui le pousse à lui adresser un ultime rictus oblique, à quelques centimètres d’elle à présent. « T’affirmes toujours que j’suis pas une brute épaisse, Bonnie ? » Il reprend les mots qu’elle lui a adressé, cette fameuse soirée, les retourne contre elle, triomphant à l’avance. Victoire pourtant si éloignée, sang-froid envolé, mission perdue de vue, pour l’instant. À peu près sûr que c’était pas c’que Malfoy avait en tête, en la lui confiant.
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Au fur et à mesure de son plaidoyer, elle voyait la colère monter dans les yeux du jeune homme. Rien de ce qu'elle pourrait dire ou faire ne suffirait à ce qu'il lui pardonne, elle le savait, et pourtant, elle voulait aller jusqu'au bout. Quitte à se faire réellement détester de lui, elle voulait qu'il connaisse la vérité. Alors elle n'hésita pas à employer des mots qui risquaient de le faire enrager, parce qu'il n'y avait que comme ça qu'elle parviendrait à le toucher, elle le savait. Et ça fonctionna, parce qu'elle pouvait aisément sentir à quel point il avait envie de la faire taire, de la frapper même. Curieusement, elle n'avait pas peur. Son goût pour la vérité lui donnait des ailes et la poussait vers l'inconscience. Ce n'était certes pas dans ses habitudes, elle qui était si lâche d'ordinaire, mais Gregory ne lui inspirait pas la crainte. Gregory lui inspirait le désir, et particulièrement quand il était en colère ainsi.

Elle accusa le coup, néanmoins, quand il prétendit ne plus rien ressentir pour elle, comme si le simple fait de la savoir promise à son ami l'avait totalement refroidi. Elle pensa cela plausible toutefois maintenant qu'elle le savait facilement dépassé par ses émotions. Contrairement à elle, il avait le sang chaud et un rien pouvait faire effet boule de neige dans sa tête. Un impulsif, et un émotif, voilà comment elle le voyait à présent, ce qui ne changea cependant pas le regard qu'elle portait sur lui, bien au contraire, même si ses chances de le séduire s'était à présent considérablement amenuisées, ce qu'il lui confirma en s'emparant soudainement de son bras pour le comprimer dans sa main sans se soucier de la douleur qu'il pouvait lui causer, soutenant qu'elle était allé beaucoup trop loin dans ses propos et dans ses actes. Elle comprit qu'évoquer Vincent Crabbe n'avait pas vraiment été une bonne idée, mais elle ne le regretta pas pour autant. Elle savait qu'au fond de lui, il ne pouvait pas lui donner tort. Mais elle n'insisterait pas à ce sujet, parler des morts n'étant pas la meilleure façon d'améliorer l'atmosphère.

Il ne la lâchait pas, et elle sentait déjà que son sang ne parvenait plus jusqu'à ses mains, ses doigts devenant de plus en plus pâles et ankylosés. Mais elle ne se débattit pas pour autant. Elle était persuadée que si elle esquissait un geste pour se libérer, il la laisserait partir. Or, elle n'avait pas envie de partir. Si elle partait maintenant, elle annulait tout ce qu'elle avait accompli en venant ici. Il resterait en colère après elle et leur relation, si relation il y avait, se terminerait ainsi. Elle refusait de fuir tant que ce problème n'était pas réglé, ou au moins tant que les choses n'avaient pas avancé de quelque manière que ce soit. Les flammes qui brûlaient dans les yeux de son agresseur ne laissaient pas présager d'une accalmie entre eux. Pourtant, étrangement, elle aimait ce climat d'animosité qui régnait. Elle aimait qu'il la tienne ainsi prisonnière, même si ce n'était sans doute pas son intention. Elle se sentait elle-même animée pas un feu, un feu différent du sien, créé par le contact visuel et tactile avec le jeune homme, qui la consumait de l'intérieur et dont elle était incapable de se débarrasser. Se rendait-il compte de ce qu'il provoquait en elle ? Sans doute pas. Sans doute espérait-il, au contraire, la repousser définitivement. Et pourtant, elle n'avait jamais eu aussi peu envie de se séparer de lui.

Sa question, alors qu'il s'était approchée d'elle pour la poser, lui arracha un sourire presque triomphant. Il la menait exactement sur le terrain qui lui était le plus familier. Son regard passa de ses yeux flamboyants à la main qui enserrait toujours son bras. Bien sûr qu'il n'avait rien à voir avec le Gregory Goyle timide et maladroit avec qui elle avait fait connaissance. Bien sûr que le Dr Jekyll si charmant s'était soudain transformé en Mr Hyde menaçant. Cela ne la faisait néanmoins pas changer d'avis pour autant, bien au contraire. S'il agissait ainsi, c'était justement parce qu'il débordait un peu trop de sensibilité. La simple évocation du nom de son meilleur ami décédé avait suffi à le mettre dans cet état, ce qui prouvait bien qu'il n'avait rien d'une brute sans cœur. Elle avait envie de le lui dire, elle avait envie de lui prouver qu'elle avait eu raison dès le départ, mais n'en fit rien, tout simplement pare qu'elle s'était promis de ne plus parler de Crabbe. Elle avait dans l'idée de le provoquer, de le faire continuer sur sa lancée, mais certainement pas de le braquer et de le blesser, ce qu'elle risquait en insistant sur ce sujet trop délicat.

« Oh mais je n'ai jamais affirmé que tu ne l'étais pas, Gregory... » répondit-elle finalement d'un ton enjôleur, un léger sourire malicieux sur les lèvres. « Je peux te réciter mes paroles exactes… J'ai dit que tu ne l'étais pas complètement, et que ton côté brute ne me déplaisait pas, loin de là. » Son sourire s'élargit, puis elle se recula légèrement, reprenant quelque peu son sérieux. « Je suis venue là pour m'expliquer, mais tu n'as pas l'air de comprendre », reprit-elle d'un ton las. « Je pense que rien de ce que je pourrai te dire ne te fera changer d'avis, en vérité. » Elle soupira, puis planta dans ses prunelles un regard perçant. « Pourtant, je n'ai pas envie d'abandonner pour autant. Je refuse de partir tant que tu ne comprendras pas ce qui m'anime, ce qui m'a toujours animée, tant que tu ne reconnaîtras pas que tout cela n'a rien à voir avec Draco. » Elle se rapprocha de lui jusqu'à ce que sa bouche ne soit plus qu'à quelques centimètres de celle de son interlocuteur et posa nonchalamment sa main sur sa cuisse. « Il n'y a jamais eu aucune stratégie de ma part, Gregory, sinon celle de chercher à prendre du bon temps avec toi. Est-ce que tu vas m'en vouloir pour ça ? Est-ce que tu vas m'en vouloir d'avoir cherché à te séduire et à te mettre dans mon lit ? Est-ce que ton cher Draco ne fait pas exactement la même chose avec nombre de ses conquêtes, dont certaines sont sans doute mes amies ? Est-ce que tu t'es au moins posé cette question à un moment ? Non, bien sûr que non, le démon, c'est toujours la femme, la tentatrice, c'est toujours la femme... » Son regard était ardent à présent. « Si je dois être un démon, alors je le serai jusqu'au bout », susurra-t-elle en crispant ses doigts sur sa cuisse. « Mais être une victime ne me dérangerait pas non plus. »
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« Oh mais je n'ai jamais affirmé que tu ne l'étais pas, Gregory... » Ça l’enrage, de la voir sereine, auréolée d’une malice qui lui donne envie d’arracher ce sourire qu’il juge impertinent. Lèvres pleines qui semblent tout bonnement se foutre de sa gueule. Il méprend son intérêt évident pour une provocation supplémentaire, l’idée bien ancrée qu’elle ne le prend absolument pas au sérieux. Le nom de Crabbe flotte encore dans son esprit ; elle évite de rebondir sur le sujet, ayant probablement compris à quoi s’en tenir. Mais c’est trop tard, colère sourde qui l’a pris aux tripes et qui le lâchera pas de sitôt. Elle ne le voit pas, ou s’en moque, incertitude qui le pousse à mettre les choses au clair : sa poigne s’intensifie tandis qu’elle continue à avancer sur la corde raide. Gregory Goyle n’a pas pour habitude que ses éclats ne provoquent rien d’autre qu’une attitude nonchalante ; il préfère voir la peur dans la pupille de ses victimes. Mais Bonnie Rowle n’en est pas une, pas tout à fait. Ça n’avait pas commencé comme ça, en tout cas. S’il avait dû désigner le prédateur et sa proie, il n’était pas sûr que les cartes soient tombées en sa faveur. À présent, néanmoins, les contours se faisaient flous, de victime consentante au bourreau assoiffé de sang (si c’est bien de sang dont il s’agit, même ça, il n’en est plus certain), il ne parvient pas à désigner qui est quoi. Il se retrouve con, à devoir gérer ça, démêler le vrai du faux. Les cases dans lesquelles la plupart de ses congénères se prélassent servent à quelque chose, et la jeune femme en face de lui ne cesse d’en changer, laissant derrière elle une traînée de confusion. D’enjôleuse, elle se fait lasse, presque vaincue. « Je pense que rien de ce que je pourrai te dire ne te fera changer d'avis, en vérité. » Pas tout à fait tort, pour une fois. Buté, convictions bien intégrées qu’il est difficile d’ébranler tant il se réfugie derrière ce qu’il appelle de la logique, mais qui n’en a toutefois que le nom. Borné, donc, mais tellement influençable, parfois. Ces personnes qu’il place sur un piédestal, fermer les yeux et suivre les ordres soigneusement disséminés. Il lui adresse un simulacre de sourire, mordant, comme rassuré qu’ils soient sur la même longueur d’onde. « Pourtant, je n'ai pas envie d'abandonner pour autant. » Ou peut-être pas, finalement. « Je refuse de partir tant que tu ne comprendras pas ce qui m'anime, ce qui m'a toujours animée, tant que tu ne reconnaîtras pas que tout cela n'a rien à voir avec Draco. » Mauvaise réponse, essaie encore. Tout a à voir avec ce foutu blond. Tout a toujours à voir avec lui, de toute façon, et il s’étonne encore une fois qu’elle ne s’en doute pas une seule putain de fraction de seconde. Elle s’approche, flirtant tranquillement avec les limites de la bienséance (qu’elle n’a jamais dû prendre réellement en compte), et il sent sa paume se poser sur sa cuisse. Flash, retour en arrière, ce soir-là au bar et toutes les actions qui les ont menés au moment actuel. Onde qui traverse son corps, le regard qui s’assombrit, et la main qui ne relâche toujours pas l’autre bras. Qui pourrait tout aussi bien la retenir en arrière que la tirer à lui. Équilibre précaire, il ne sait toujours pas de quel côté ils pourraient bien basculer. « Il n'y a jamais eu aucune stratégie de ma part, Gregory, sinon celle de chercher à prendre du bon temps avec toi. Est-ce que tu vas m'en vouloir pour ça ? Est-ce que tu vas m'en vouloir d'avoir cherché à te séduire et à te mettre dans mon lit ? Est-ce que ton cher Draco ne fait pas exactement la même chose avec nombre de ses conquêtes, dont certaines sont sans doute mes amies ? » Sans doute que si. Mais ce n’est pas le sujet, et il ne lui reproche absolument pas, quoiqu’il en soit, de vivre sa vie comme elle l’entend – c’est qu’il est féministe, parfois. Tout ce qu’il demande, tout ce qu’il aurait dû demander à son comparse, d’ailleurs, c’est qu’on ne le foute pas dans leur merdier. « Est-ce que tu t'es au moins posé cette question à un moment ? » Non. Il pourrait le lui dire lui-même, mais elle le coiffe au poteau. Ça l’emmerde un peu, qu’elle s’insinue dans son crâne comme elle le fait depuis qu’ils se sont rencontrés. P’tête qu’elle aurait dû être psy, au lieu d’être… Mais il ne sait même pas ce qu’elle fout au Ministère, exactement. Impression d’être fouillé et disséqué par l’œil expert (ou qui prétend l’être) d’une illustre inconnue, fourmis dans son cerveau. « Non, bien sûr que non, le démon, c'est toujours la femme, la tentatrice, c'est toujours la femme... » Ses doigts se crispent sur sa jambe alors qu’elle lui assure ensuite qu’elle est prête à endosser le rôle qu’il ne lui a jamais donné. Conneries de complications qu’il n’est pas sûr de savoir interpréter ; tout ce qu’il sait, c’est qu’il veut qu’elle ferme sa gueule. Trop de temps passé à parler, à décortiquer une relation qui est née presque par inadvertance, qui se terminera d’une seule façon, et pas celle qu’elle semble espérer (no fucking happy ending for you). « Mais être une victime ne me dérangerait pas non plus. »  À ces mots, un sourire carnassier vient éclairer le visage sombre de Goyle. Avoir l’ascendant, il sait faire, il en a presque fait tout un art, à Poudlard, et aurait pu persévérer dans la vocation si le Quidditch ne l’en avait pas détourné. De la main qui tient le poignet de la jeune femme, il tire d’un coup sec pour la rapprocher encore un peu, l’étincelle luisant dans les prunelles presque calculatrices. « Je suis pas sûr que tu veuilles être ma victime, Rowle. » Les yeux qui brûlent, l’anticipation des gestes à venir, la satisfaction dans la violence qui est toujours si proche d’exploser, chez lui, elle s’est glissée sur son terrain et il rentre dans le jeu avec une aisance qui aurait pu l’étonner, le cœur battant. « Tu dis que t’es v’nue pour t’expliquer, d’puis le début, ça tourne en boucle, expliquer, décortiquer des trucs, avec tes arguments de merde. Mais ça m’emmerde. » Il crache presque, usé par la voix de l’autre qui s’insinue sous sa peau, qui touche du bout des doigts des choses qu’il préfère laisser de côté. Réfléchir, il fait pas. Qu’on ne le fasse pas pour lui, ça sert à rien. Quelques millimètres, à présent, entre le gorille échauffé et la princesse de glace, et il éructe encore, flot ininterrompu de colère qu’il ne sait plus où diriger, finalement. « J’ai jamais dit qu’tu pouvais pas foutre dans ton lit les potes de Malfoy. Tu pourrais même y mettre son père que j’en aurais rien à battre. » Peut-être pas. L’image aurait tendance à lui donner envie de gerber, il connaît assez Lucius Malfoy pour en avoir une idée précise. Mais en théorie, ça se tient totalement. « Alors arrête avec tes excuses, on a d’jà fait l’tour au moins dix fois, et comme tu dis, j’t’écoute pas. » C’est lui qui parle, à présent, sans s’arrêter, si proche qu’il pourrait l’étranger. Se rappelle, presque brusquement, de la main de l’autre sur sa cuisse, et s’en saisit pour l’en déloger. Ne la lâche pas, pourtant, la tenant à présent par ses deux poignets, l’air presque triomphant. Bonnie Rowle, fichue tempête s’étant immiscée dans sa vie pour tout foutre en l’air, à présent immobilisée et à sa putain de merci. Il lui sourit, rictus lui fendant le visage en deux. S’acharnant à lui prouver qui il était vraiment. « Et si tu veux mon avis, je t’préfère en victime qu’en démon. » Ça, au moins, il sait gérer.

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La différence entre le Gregory qu'elle avait en face d'elle et celui avec qui elle avait discuté lors de cette soirée était si flagrante que ça en était troublant. Elle avait l'impression d'être en compagnie d'un homme totalement différent. Pourtant, à bien y réfléchir, c'était ce soir qu'il était fidèle à l'image que l'on avait de lui, celle qu'il renvoyait sur les terrains de Quidditch. Et cela ne lui déplaisait pas, loin de là, puisque c'était d'abord ça qui l'avait attirée chez lui. Elle avait été lui parler parce qu'elle était émoustillée par la brute épaisse qu'il se plaisait à représenter. Et elle avait découvert alors le Gregory plus timide et sensible, et cette facette-là lui avait plu également. C'était un mélange parfait pour elle, le côté brutal pour des ébats plus fougueux, et le côté attentionné pour les moments plus tendres. Elle s'était imaginé avoir une relation suivie avec lui, mais à présent, elle savait que c'était impossible, à cause de l'ombre de Draco qui planait sur eux. Elle aurait beau lui présenter tous les meilleurs arguments du monde, il ne changerait pas d'avis à ce niveau-là. Ils étaient fiancés, point. Volontairement ou non, il n'en avait cure. Et elle avait la quasi-certitude par ailleurs que le blond s'en était mêlé et lui avait conseillé de ne pas s'approcher d'elle, parce que c'était tout à fait le genre de Draco, garder sa fiancée uniquement pour lui, même si lui-même ne la touchait pas. Parce que c'était un trophée, ou tout simplement parce qu'elle lui appartenait, voilà tout. Et si elle, de son côté, n'avait cure de ce qu'il faisait de sa vie sentimentale et comptait bien mener la sienne comme elle l'entendait, elle se heurterait forcément à des obstacles du genre « amis de son fiancé ».

Si une relation de couple n'était plus à envisager avec lui, en revanche, elle avait de plus en plus envie de revenir à sa première idée. Être ainsi en son emprise tandis qu'il resserrait l'étreinte de sa main sur son poignet et l'attirait à elle ne l'effrayait pas, bien au contraire, ça l'excitait. Le regard flamboyant à présent, elle n'avait qu'une envie, qu'il se jette sur elle, non pas pour la frapper, mais pour la prendre avec bestialité. Un fantasme qu'elle avait l'habitude de nourrir avec les hommes qui représentaient pour elle l'autorité ou la fougue. Malheureusement, il y avait bien peu de chance pour que le dessein du jeune homme soit autre chose que la première possibilité. Il avait certainement envie de lui donner une correction pour lui faire regretter l'affront qu'elle lui avait fait en évoquant Draco et Vince. Il s'empressa d'ailleurs de le lui faire savoir, de lui affirmer qu'il se moquait pas mal de son plaidoyer. Elle était plus proche de lui que jamais à présent, si l'on exceptait le baiser qu'ils avaient tous deux échangé. Ce baiser qui la rendait nostalgique par ailleurs, car extrêmement agréable, et qu'elle mourrait d'envie de réitérer. Elle sentait son souffle sur elle tandis qu'il continuait de lui cracher ses quatre vérités en plein visage. Et elle ne l'écoutait pas. Elle le regardait, elle s'imprégnait de son regard, si haineux fût-il, de son odeur, de sa main sur elle dont la violence était extrêmement sexy à ses yeux. Elle le désirait, et ne put s'empêcher de boucher la main qu'elle avait posée sur sa cuisse, prête à se rapprocher d'une zone plus intime pour le faire réagir.

Une réaction, elle en obtint une, mais pas celle escomptée. Il s'empara immédiatement de sa main pour la retirer de sa cuisse et serra son poignet à l'instar du deuxième. Cette fois, elle était véritablement prisonnière, soumise à sa volonté. Le sourire carnassier de son prédateur l'angoissa autant qu'il aviva la flamme en elle. Elle ne savait pas à quoi s'attendre de sa part, mais quelque chose en elle lui disait qu'il fallait qu'elle sache, même s'il fallait pour cela donner de sa personne, et pas forcément dans le sens où elle l'aurait souhaité. « Alors vas-y », siffla-t-elle d'un ton à la fois sec et concupiscent quand il affirma la préférer en victime. « Venge-toi. Fais-moi payer pour ce que je t'ai fait. » Son regard se fit déterminé. « Puisque tout a été dit, c'est inutile que je reste encore ici. Tu respectes ton ami, parfait, je ne viendrai plus m'immiscer dans ta vie. » Mais son regard contredisait ses mots. Une lueur de défi brillait dans ses prunelles céruléennes. Elle n'avait aucune envie que tout se termine ainsi, aussi facilement. Aucune intention de partir en réalité. Et son instinct lui criait que Gregory ne désirait pas non plus la laisser s'en aller. « Mais puisque tu me maintiens ainsi à ta merci, j'en déduis que ce n'est pas tout à fait terminé entre nous » Les deux derniers mots étaient importants. Il y avait bien un « nous » à ses yeux, et une tension sexuelle à couper au couteau. « Tu as envie de me faire du mal, n'est-ce pas ? » susurra-t-elle d'un ton presque implorant. Le ton de la victime. « Je t'ai causé du tort. J'aurais dû rester raisonnable. Mais je ne sais pas être raisonnable. Pas quand un mec me plaît autant. » Elle avait approché son visage du sien et chuchotait presque. Après l'avoir dévisagé avec envie et voyant qu'il ne reculait pas, elle déposa ses lèvres sur les siennes. Elle n'avait qu'une pensée en tête à présent. Punis-moi.
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Vas-y, c’est ce qu’elle lui siffle, l’œil brillant ; presque résignée à sa sentence, et ça le reprend, les picotements dans les doigts, l’anticipation qu’il a, souvent, avant de frapper. Presque désarçonné, de la voir accepter le sort qu’il est pas encore sûr de lui avoir réservé. Il prévoit jamais rien, Greg, bien trop habitué aux changements extérieurs, univers qu’il a jamais su maîtriser. Il avance sans se poser de questions, et c’est au pied du mur qu’il se demande ce qu’il est censé faire, exactement. Pour bien faire, il devrait toujours être guidé par quelqu’un, n’importe qui, mais quelqu’un, comme un enfant à qui on tient la main ; et elle est peut-être là, sa fragilité, son incapacité totale à devenir grand. Les décisions qu’il ne prend pas, jamais, avant que son corps ne le fasse pour lui, que le temps l’oriente dans une direction ou une autre, la routine dans laquelle il s’enferme pour ne pas être obligé d’avoir à changer quoique ce soit. Disparaître de la surface de la terre, du jour au lendemain, juste parce que ça lui chante. Le poing en avant, et les réflexions jamais nées, parce qu’il sait pas faire ça. Un gosse, c’est ce qu’il est, et restera, regardant les autres grandir sans lui. Faire ce qu’on lui dit de faire, et ne jamais se soucier de ce qui lui importe, les ordres qu’il dit mépriser et avale quand même sans discuter. Paradoxes dans lesquels il pourrait se noyer, s’il venait à y penser. Heureusement, c’est jamais arrivé. « Venge-toi. Fais-moi payer pour ce que je t'ai fait. » Détermination chez l’ennemie, masochisme à peine voilé, et il se contente de la fixer, la rage dans le cœur qui bat trop vite, dans ses poings qui serrent toujours plus fort. Se venger, ça roule sous son crâne, et il y a jamais vraiment réfléchi, ne l’ayant laissée entrer que pour l’autre, ne s’étant énervé que par agacement un peu trop encombrant. Se venger, ça voudrait dire planifier, et il aurait pu le faire, il aurait peut-être dû le faire, pour Vincent (ça cogne dans son ventre, le prénom maudit). S’est contenté de laisser la colère se déchainer dans les coups, sur l’ami traitre, et puis est rentré chez lui, vaincu et déterminé à oublier. L’insurrection qui lui a tendu les bras, un instant, trop tard déjà, la vengeance, c’est pas pour lui, fatigant et dépassé, ça doit être sur le moment. Pourtant, elle lui offre sa première opportunité sous un plateau, proie facile et se faisant délicate, et il se laisse prendre au jeu, l’excitation qui lui retourne les tripes. « Puisque tout a été dit, c'est inutile que je reste encore ici. Tu respectes ton ami, parfait, je ne viendrai plus m'immiscer dans ta vie. » La porte est si loin, cependant, et il la tient toujours fermement, sondant son visage à la recherche d’une réelle envie de s’en aller. Elle ne bouge pas, et lui non plus. Quelques minutes plus tôt, peut-être aurait-il lâché le morceau, l’aurait laissée disparaître dans l’embrasure de la porte ; il se serait excusé auprès de Malfoy, qui lui aurait décoché un œillade méprisante, Goyle, jamais foutu de mener une mission à bien. Même quand elle se trouve au creux de ses mains. Mais elle est toujours là, et il ne lâche pas. Trop tard pour retourner en arrière, maintenant, et sans doute que s’il prenait deux secondes pour se poser la question, il se rendrait compte qu’il n’en avait pas vraiment envie. « Mais puisque tu me maintiens ainsi à ta merci, j'en déduis que ce n'est pas tout à fait terminé entre nous. » Le rictus s’agrandit, et la tension se fait plus palpable, l’explosion au bout des doigts. Bien sûr, qu’il a envie de lui faire mal, et elle le sait autant que lui. Gregory Goyle n’a jamais caché son penchant pour le sadisme, la douleur d’autrui comme rayon de soleil personnel, l’horreur qu’il cache à l’intérieur. Mise au service du Quidditch, animal à peine contrôlé, sa violence sans limite qu’il abat sans jamais hésiter. Ici, pas de batte, pas de cognard, juste cette femme qui joue avec le feu, et sa tête qu’il rêve d’écraser contre la table, juste pour qu’elle ferme sa gueule. « Je t'ai causé du tort. J'aurais dû rester raisonnable. Mais je ne sais pas être raisonnable. Pas quand un mec me plaît autant. » Et, alors qu’il leur restait quelques millimètres de distance de sécurité, sans doute les derniers à préserver le peu de lucidité qu’il avait, elle s’approche davantage et pose ses lèvres sur les siennes. Électrochoc dans le corps crispé, elle lui offre sur un plateau d’argent ce qu’on lui a demandé, même s’il n’y pense plus vraiment, à cet instant précis. Les poignets qu’il tient toujours fermement, et les yeux qui se ferment, il répond au baiser avec précipitation. Aucune douceur, aucune tendresse, ces sentiments qu’il n’a jamais encore éprouvé, pour personne. Brutal, dans sa façon de lui rendre le baiser, comme s’il cherchait toujours à lui faire mal, et c’est violemment qui la pousse sur le canapé, l’obligeant à s’allonger. Il la surplombe, à présent, et l’observe, la prunelle sombre. « P’tête bien que t’aurais dû être raisonnable, c’coup-ci. » Comme une dernière mise en garde, qu’il lance, rictus fendant son visage. Si ce ne sont pas ses poings qui s’abattent, cette fois-ci, elle finira quand même blessée, et elle est très loin de s’en douter. Excitation malsaine au creux du ventre, alors qu’il se penche pour capturer une nouvelle fois ses lèvres, lâchant l’un de ses poignets pour promener sa main sur le corps qu’il domine, tout en gardant l’autre en étau entre ses doigts serrés. Perte de contrôle, la situation qui lui échappe. Les pensées dirigées vers une seule et même idée, bien loin de sa rage déjà presque étouffée, défoulée dans le chemisier qu’il déboutonne, arrache presque, les gestes saccadés alors que sa bouche se dirige vers le cou de la jeune femme. Mission menée à bien, presque par inadvertance.
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Elle ne sut pas ce qui lui prenait. Au moment où elle embrassa le jeune homme, elle songea qu'elle était peut-être allée trop loin. L'espace d'une fraction de seconde, elle songea qu'il allait lui mettre une gifle, mais il n'en fut rien. Contre toute attente, il lui rendit son baiser. Sans aucune délicatesse, avec empressement et véhémence, certes, mais il le lui rendit quand même. Et quand il la poussa sur le canapé, elle ne put réprimer un sourire de satisfaction. Victoire. Cette fois, c'était le point de non-retour. Elle se moquait qu'il suivît uniquement quelque pulsion malsaine, elle avait envie de lui, elle ne pouvait s'en empêcher, c'était instinctif, son corps entier le réclamait. Elle était envahie par une excitation irrépressible. Toujours sous son emprise, elle le laissa donc faire, parce qu'elle n'avait pas le choix mais surtout parce qu'elle adorait ça. C'était exactement le genre de fantasme qu'elle se plaisait à nourrir, et exactement ce qu'elle avait attendu de lui dès le départ, même si, en y songeant, il devait certainement être bien plus tendre quand il n'était pas en colère. C'était donc un mal pour un bien, finalement. Il la détestait sans doute, mais au moins, il allait la prendre avec une hargne qui la ferait certainement grimper aux rideaux.

Son sourire fut bref toutefois. Il n'apprécierait sans doute pas cet air de triomphe sur son visage. C'était trop facile. Elle plongea ses yeux dans les siens tandis qu'il l'observait, et lui envoya un regard presque suppliant. Pour le supplier d'arrêter, ou de continuer ? À lui de choisir. La menace qu'il lui lança ne fit que provoquer une nouvelle montée d'adrénaline en elle. L'idée qu'il pût la frapper en primer l'effrayait autant qu'elle l'excitait. C'était le propre du masochisme, et masochiste, elle l'était certainement. Elle ne désirait pas vraiment recevoir des coups, cependant. Mais s'il se montrait un peu plus virulent que nécessaire, elle ne lui en tiendrait pas rigueur, non, au contraire, elle serait d'autant plus émoustillée. La façon dont il la regardait, avec une colère mêlée de désir, tel un animal, suffisait par ailleurs à la rendre folle. Elle accueillit ses lèvres avec avidité et frissonna en sentant sa main s'aventurer sur elle. Cette fois, il avait dépassé les limites qu'il lui avait fixées auparavant. Cette fois, il se faisait plus audacieux, et elle en redemandait, soupirant doucement sous ses caresses.

Elle se garda bien du moindre commentaire. Il ne souhaitait sans doute pas l'entendre parler. Elle était soumise. Pour le moment. Les gestes fébriles du jeune homme sur son chemisier trahissaient son impatience, et pourtant, il ne choisit pas la facilité qui aurait consisté à tout arracher d'un coup. Y avait-il encore un semblant d'humanité en lui ? Possible. Devait-elle s'en plaindre ? Elle l'ignorait.  Mais elle avait envie de l'aider un peu, bien que l'une de ses mains fût toujours prisonnière. S'il avait libéré l'autre, ce n'était sans doute pas pour rien. Elle s'attaqua alors, elle aussi, à la chemise du jeune homme, avec habileté. Une seule main lui suffisait tant elle en avait l'habitude. Quand ce fut fait, elle fit glisser la chemise sur ses épaule pour libérer son torse, qu'elle caressa avec envie, avant de le saisir par la nuque pour l'embrasser à nouveau, avec une certaine fougue mordant légèrement ses lèvres au passage, puis faisant courir les siennes sur sa mâchoire, et dans son cou. Sa main, pendant ce temps, redescendit le long de son torse pour terminer sa course sur la bosse qui déformait son pantalon, sur laquelle elle s'attarda.

La jeune femme, pantelante sous l'excitation, plongea un regard torride dans celui de son amant d'un soir. Elle avait envie de lui dire à quel point elle le désirait, de lui faire cracher la vérité à lui aussi, de lui faire comprendre qu'ils n'avaient fait que perdre du temps alors que leur attirance mutuelle était évidente. Pourtant chercher à la refouler ? Mais elle n'en fit rien, pour ne rien gâcher. Sa main entama un va et vient, pas seulement pour l'exciter, mais avec l'espoir que, agacé, il lui emprisonne à nouveau le poignet, ou bien simplement qu'il accélérerait le mouvement et en viendrait aux faits non sans une certaine ardeur. Elle n'avait aucune idée de la réaction qu'il aurait une fois les choses terminées, s'il regretterait, s'il en redemanderait, s'il la mettrait dehors ou s'il serait tout simplement mal à l'aise. Une chose était sûre, elle devait en profiter tant qu'il en était encore temps. Tant qu'il avait envie d'elle. Parce qu'après ce qui s'était passé ce soir, ce ne serait sans doute que provisoire. Une aventure sans lendemain parmi tant d'autres. Elle en avait l'habitude. Elle aurait souhaité plus avec lui, bien sûr, mais elle se contenterait de ce bon moment à passer, en espérant qu'il n'y aurait aucune conséquence. Mais pourquoi y en aurait-il ? Dans le pire des cas, il l'ignorerait cordialement par la suite.
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» CHALEUR#1 – « Silencio and listen »
» Le travail, c'est un alibi, une fuite et c’est exactement ce dont nous avons besoin !
» mephistopheles ▬ la folie n'est qu'un pont étroit dont les rives sont la raison et l'instinct.
» Ekan V. Kettleburn ∫ Listen carefully to the sound of your loneliness.

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