|
sujet; friends never say goodbye (reaghan) |
| Friends never say goodbye ask no questions, take no side 25 juin 2002, trois heures du matin, en plein transfert
La brune se remet lentement des effets d'un stupéfix bien lancé, qu'elle n'a pas réussi à esquiver. On lui a pris la baguette qu'elle avait dérobé à Clyde Avery et qu'elle avait utilisé dans sa fuite en pleine nuit. Le goût amer de l'échec écœure Kashmira qui pourrait bien vomir encore une fois. Sous bonne garde, elle est escortée jusqu'au camp d'entraînement des Rebuts, où les Rafleurs qui lui ont mis la main dessus vont la remettre aux autorités du Magister. Épuisée, affamée, endolorie, enragée, l'ancienne Gryffondor soupire et renverse sa tête en arrière. Si tout cela n'était pas déjà un calvaire, elle doit supporter d'avoir été mise aux fers par un ancien ami, qu'elle a reconnu dans la nuit lorsqu'ils lui ont rendu sa capacité de mouvement. Reaghan Phillips. Sans sa malédiction, elle aurait peut-être mis un peu plus de temps à le remettre. Mais elle n'a jamais oublié son camarade de Poudlard et l'a reconnu dès que ses yeux se sont ouverts de nouveau. Silencieuse, elle songe à leur rencontre et à tout ce qui a suivi, pour en arriver à ce funeste soir où elle devient sa prisonnière -désormais défigurée par un sortilège cuisant lancé par son ancien propriétaire-, et lui son éventuel bourreau.
Quai 9 3/4, 1er septembre 1983, début de la 1ere année
C'est l'effervescence dans la Gare de King's Cross, le grand chamboulement. Ça court partout, il est dix heures et demie, et tout le monde s'excite et essaie d'attraper son train qui est affiché sur les panneaux lumineux. Pour la famille Martillo, c'est une autre paire de manches. Une nouvelle fois, c'est à la recherche du Quai 9 3/4 que la famille à forte tendance moldue s'est lancée. Kashmira est munie de deux grosses valises, posées sur un chariot à roulettes. C'est son père, militaire de métier, qui a tenu à l'accompagner, pendant que leur mère restait à la maison avec les petites Leonor et Ines, trop jeunes pour affronter la cohue dans la gare. Ils se sont garés là où ils pouvaient, et ils sont désormais dans la Gare, sur le quai entre les voies 9 et 10, guidés par Antoni, ancien préfet de Poufsouffle, qui a été diplômé il y a quelques années à peine. Les cheveux bien brossés, une frange coupée par sa mère à la fin de l'été, Kashmira avance, habillée à la moldue comme elle avait l'habitude de le faire pendant les onze premières années de son existence. Un pull jaune poussin, une barrette rose, bref, la mode des années 1980 à la sauce british. L'œil vif, attentive au moindre détail, elle suit plus qu'elle ne mène le convoi des Martillo, et se permet donc de regarder partout autour d'elle, quitte à être rappelée à l'ordre.
Poudlard. Elle va enfin à Poudlard. Elle attendait ce moment depuis qu'elle a découvert qu'elle était aussi dotée de pouvoirs magiques. Elle a bombardé Antoni de questions pendant l'été, après avoir reçu sa lettre d'inscription à Poudlard. Et maintenant, après un passage sur le Chemin de Traverse avec son grand frère, elle s'apprête à entrer dans l'École de Sorcellerie, et dans un monde auquel elle craignait de ne pas appartenir.
Son regard pétille, ses joues sont toutes rosies, un sourire hilare et béat s'est dessiné sur son visage tout rond dès qu'elle s'est levée ce matin, et elle avance d'un pas décidé, poussant le chariot tranquillement. Tandis que son père et son frère discutent entre eux, quelques mètres plus loin devant, elle compte le nombre de poteaux qu'elle dépasse, essaie de deviner quelles personnes sont sorcières dans cette formidable gare… Et elle finit par aviser un garçon brun qui avait l'air de chercher soit des semblables, soit un fameux quai 9 3/4.
Hélant son père pour qu'ils ne passent pas le portail entre deux mondes (le passage secret magique) sans elle, elle dévie de la course initiale et s'approche du garçon. « Toi aussi tu vas à Poudlard ? », lui demande-t-elle sur le ton de la confidence, l'air entendu, ponctuant cela d'un clin d'œil. Elle lui tend ensuite la main, lâchant en partie son chariot : « Moi, c'est Kashmira Martillo. Et lui c'est mon papa, et ça, mon frère, Toni. » L'intérêt, d'être en avance, c'est qu'on a le temps de faire connaissance, un peu. Mais pas trop longtemps non plus, puisqu'Antoni lui indique l'heure quelques instants après les présentations et les entraîne à sa suite, filant droit sur un pilier en pierre, sans hésiter… et le traversant -ou plutôt disparaissant dedans. « Wouah trop bien ! Tu viens ? », enjoint-elle à son camarade.
|
| | | |
PRISONERS • bloodstains on the carpet Reaghan Phillips | 25 juin 2002 ; Jamais il n’avait pensé la revoir un jour. Jamais dans ces circonstances. Reaghan avait été un instant troublé en voyant ce visage qui avait tant changé, mais qu’il superposait facilement avec des traits plus enfantins, plus jeunes. Kashmira Martillo. Mira. Sa première véritable amie. Elle avait été blessée aussi, une partie de son visage avait été brûlée et il avait bien failli faire un geste dans sa direction avant de se reprendre. Elle était en fuite, il fallait qu’il l’amène au camp d’entraînement, il n’y avait pas la place pour les sentiments. Il avait eu cet éclair de colère sur le visage en la voyant là. Il ne savait pas qu’elle avait été vendue en tant que rebut parce qu’il ne s’intéressait jamais à tout ça. On l’envoyait sur le terrain avec juste quelques lignes pour la mission, souvent quelques mots. Il ne s’attendait pas à la voir. Il n’aurait pas dû la voir. Reaghan était contrarié et passablement énervé. Un des gars de l’équipe s’avança vers lui et posa une main sur son épaule. Fatale erreur. Il tourna son visage cadavérique vers lui et lui jeta un regard à glacer le sang. Le gars comprit qu’il avait fauté, il se retira et se racla la gorge. « On a fait une bonne pêche pas vrai ? » Reaghan se contenta de grogner avant de bouger dans la direction à l’opposé du groupe. Bon sang, il n’était pas prêt. Il pensait que la rancœur qu’il avait eu un moment pour Mira s’en serait allée avec le temps, mais non. Tout revint à la surface aussi brusquement qu’une gifle qu’on lui aurait mise.
1er septembre 1983 ; Il était totalement perdu. Jamais il n’était allé à la gare King’s Cross, jamais il n’avait été dans ce quartier de Londres et il se sentait totalement perdu. Son grand-père lui avait donné l’argent nécessaire pour qu’il puisse faire le voyage jusqu’à la gare, mais il ne lui avait pas demandé plus de choses que ça. Le petit garçon était déjà reconnaissant à cet homme qu’il ne pouvait approcher de l’aider là où sa mère préférait l’ignorer. C’était tout seul qu’il avait pris le taxi qui l’avait amené jusqu’à Londres puis c’était tout seul qu’il avait pris le métro qui le ferait arriver pile dans la gare. Il poussait sa grosse valise avec effort et il sentait déjà une vive douleur à son bras tant elle était lourde. Poudlard. C’était là qu’il se rendait pour faire ses études de sorcier. Il avait le cœur gonflé par l’espoir de trouver un sorcier puissant qui puisse l’aider avec sa malédiction. Reaghan avança dans la gare, ses petits doigts fermement accrochés à son billet de train pour le Poudlard Express. Il indiquait la voie 9 ¾ , ignorant totalement comment s’y rendre, il fit les quais un à un avant de se rendre compte qu’elle se trouvait nulle part. L’angoisse commençait lentement à monter jusque dans sa gorge. Il jetait frénétiquement des coups d’œil à la grande horloge et plus le temps passait, plus il se disait qu’il n’aurait jamais son train. Il demanda à quelques passants de lui indiquer où se trouvait la voie 9 ¾, mais à part des regards dédaigneux, il n’eut aucune réponse. Il eut envie de se mettre en boule dans un coin pour pleurer, il sentait la déception le gagner. C’était peut-être une mauvaise blague Poudlard en fait. On se moquait de lui parce que c’était un monstre. C’était probablement ses petits voisins qui ne l’aimaient pas parce qu’il refusait de prêter ses soldats de plomb. Quand il rentrerait chez lui, il irait leur coller son poing dans leur figure.
« Toi aussi tu vas à Poudlard ? » Il fit demi-tour pour faire face à une petite fille, elle lui fit un clin d’œil. Il sentit son cœur cogner fort contre sa poitrine et ne trouvant rien à répondre hocha simplement la tête. Elle lui tendit sa main qu’il saisit et serra doucement. « Moi, c'est Kashmira Martillo. Et lui c'est mon papa, et ça, mon frère, Toni. » « Reaghan. Reaghan Phillips. » Murmura-t-il. Il sourit timidement aux accompagnateurs de la petite fille. Son frère indiqua l’heure et fonça vers un pilier en pierre. Reaghan allait lui dire de faire attention au mur avant de le voir disparaître. Il battit des paupières à plusieurs reprises, totalement surpris. Avait-il bien vu ? Il se tourna vers Kashmira et vit le même air ébahi. Il avait bien vu. « Wouah trop bien ! Tu viens ? » Il hocha de nouveau la tête, attrapa sa valise et suivit la petite fille et sa famille à travers le mur. Ils le traversèrent comme un rien et lorsque Reaghan ouvrit de nouveau les yeux, c’était pour voir cet autre quai annonçant la voie 9 ¾ et un énorme train au doux nom de Poudlard Express. Alors tout ceci n’était pas une blague. Il referma la bouche, mais ne pouvait pas déloger le sourire qu’il avait sur les lèvres. Machinalement, il se glissa aux côté de la petite fille. « Wow… c’est magique. » Il était fasciné par ce nouveau monde qu’il découvrait et qui – il l’espérait – lui réserverait bien des aventures. |
| | | |
| 1er septembre 1983
La morsure froide de la pierre passe comme une brise sur l'enfant et son chariot : un instant et les voilà dans le Monde des Sorciers. Les mots de Reaghan sont ceux qui apparaissent dans l'esprit de Kashmira, émerveillée et scotchée. « Wow… c’est magique. » Elle hoche la tête à l'adresse de son camarade. Le Poudlard Express était en fait un vieux train rouge qui fumait comme jamais, et autour duquel se pressaient de nombreux enfants aux tenues parfois sacrément étranges. Monsieur Martillo et Antoni attendent la petite Kashmira un peu plus loin, Antoni avec un sourire immense. Le grand frère commente à l'adresse des deux petits nés-moldus : « Ça a de la gueule, hein ? Belle bête, pas vrai ? » Il salue au passage d'autres grands-frères et grandes-sœurs qui accompagnent leurs cadets sur le Quai 9 3/4, et puis s'arrête devant un marche-pied. « Allez, montez vous installer, sinon toutes les bonnes places seront prises. » Les valises suivent les enfants, puisque Toni et Monsieur Martillo les aident à prendre place dans le Poudlard Express. Un quart d'heure plus tard, le train siffle et quitte le côté magique de King's Cross pour traverser l'Angleterre en moins d'une journée et arriver à Poudlard avant la tombée de la nuit.
Bien assise sur une des banquettes, Mira enlève des morceaux de pain de son pantalon et regarde distraitement dehors, le paysage qui défile à toute vitesse. Et puis elle revient à son camarade de compartiment. Depuis le départ, elle lui a déjà parlé en long en large et en travers de sa famille, et l'excitation de ce monde magique lui délie la langue : son père militaire, ses sœurs moldues -peut-être pour de bon- son grand frère, Toni, (« Il a été préfet de Poufsouffle, si ! »). Ça fait à peine vingt minutes qu'ils sont partis et elle a déjà mangé un de ses sandwichs au corned beef, laissant l'autre délibérément, et le proposant carrément à Reaghan sans vraiment le dire explicitement. Un sourire de béatitude total sur le visage de la fillette un peu ronde illumine la discussion tandis qu'elle se vautre un peu mieux sur la banquette, les mains sur le ventre, comme elle a vu son père le faire tant de fois : « T'as lu les livres du programme, déjà ? Moi j'ai surtout lu l'Histoire de la Magie, c'est absolument dingue et c'est super intéressant ! Mais sinon, Toni a pas voulu me raconter comment ça se passait la Répartition, il m'a dit que c'était un secret. T'as des infos, toi ? » La réponse ne viendra pas tout de suite, interrompue par trois enfants de leur âge qui entrent les bras chargés de leurs affaires -et de friandises sorcières.
« Salut ! On s'est fait virer par des cinquièmes années. On peut venir ? » Deux s'asseyent à côté de Mira qui se décale un peu, le troisième sur la banquette de Reaghan. « Moi c'est Thomas, et voici ma jumelle Leslie. Et ça c'est Wayne. Vous êtes des nouveaux aussi ? » Thomas et Leslie sont des rouquins qui ne se ressemblent pas plus que ça, et Wayne un petit brun. Kashmira, bavarde de base, prend sur elle de faire les présentations : « Oui, Première année aussi. Lui, c'est Reaghan, et moi c'est Kashmira. - Je vous ai vus sur le quai ensemble : vous êtes frère et sœur ? - Non non, on est… On est amis. » clarifie-t-elle avec un sourire complice à l'intéressé. Oui, ils sont amis, c'est aussi simple que ça. De toute façon, c'est pas à cet âge qu'elle se posera des questions là-dessus « Oh tiens, on se demandait, vous savez comment ça se passe la répartition ? - Je sais pas, mais moi je veux être à Poufsouffle, ils sont juste à côté des cuisines ! » Ça rigole, ça partage ses friandises et Mira adresse souvent des sourires à Reaghan : c'est quand même lui, le premier qu'elle a rencontré sur ce quai, et elle espère qu'ils seront dans la même maison. Ça serait chouette, ça. « Tu sais où tu voudrais aller, toi, Reaghan ? » - Spoiler:
J'ai rajouté des squatteurs de compartiment, sinon c'était pas crédible XD
|
| | | |
PRISONERS • bloodstains on the carpet Reaghan Phillips | 1er septembre 1983 ; Lorsque Reaghan vit Kashmira s’éloigner, il ne put s’empêcher de la suivre, traînant toujours sa grosse valise derrière lui. Le grand frère de la petite fille s’adressa à eux avec un léger sourire sur les lèvres. « Ça a de la gueule, hein ? Belle bête, pas vrai ? » Reaghan hocha vigoureusement la tête. C’était fantastique et au-delà de tout ce qu’il avait pu imaginer. Il avait feuilleté certains de ses bouquins, mais il n’avait pas pu s’empêcher de dévorer celui concernant Poudlard. Il n’était pas vraiment dans la liste, mais il avait tenu à l’acheter pour connaître un peu plus cette école. Il avait un peu du mal avec tout ce qui avait un rapport avec les maisons et il avait eu la terrible angoisse du et si je n’étais pas choisi ? Il se sentirait bien bête si le choixpeau ne pouvait le répartir. Il avait longtemps songé à sa malédiction comme étant un frein pour sa scolarité, ça allait peut-être être le cas à Poudlard aussi. « Allez, montez vous installer, sinon toutes les bonnes places seront prises. » Le petit garçon finit par suivre la famille Martillo et les remercia du bout des lèvres pour l’aide avec sa valise. Il n’avait plus trop l’habitude d’interagir avec des êtres humains, il ne parlait qu’avec ses jouets et parfois à sa mère même si celle-ci était souvent perdue dans ses pensées et ne l’écoutait même pas. Ils finirent par trouver un compartiment vide où ils s’installèrent avec l’aide du papa et du grand frère de Kashmira. Reaghan se colla à la fenêtre immédiatement pour regarder le paysage défiler. Il avait les yeux qui brillaient, il n’avait jamais pris de train de sa vie.
Pendant le voyage, il finit par se détourner de la fenêtre, la petite fille lui parlait et il valait mieux qu’il la regarde : c’était plus poli. Il constata alors qu’elle parlait beaucoup et lui si peu. C’était un joli équilibre entre les deux enfants. Reaghan se surprit à envier la vie de famille de Kashmira, elle avait eu une enfance normale, elle avait même eu des frères et sœurs. Ce que ça devait être bien d’avoir une famille complète et soudée. Il imaginait facilement tout ce qu’elle pouvait lui raconter et il ne pouvait pas s’empêcher de sourire avec elle. Elle finit par sortir ses sandwichs de sa poche et elle commença à en manger un, laissant l’autre à côté. Reaghan n’avait pas pensé à ce détail aussi fut-il atrocement gêné lorsque son ventre se mit à gronder à cause de la faim. Il n’osait pas demander à la petite fille si elle allait manger le second. « T'as lu les livres du programme, déjà ? Moi j'ai surtout lu l'Histoire de la Magie, c'est absolument dingue et c'est super intéressant ! Mais sinon, Toni a pas voulu me raconter comment ça se passait la Répartition, il m'a dit que c'était un secret. T'as des infos, toi ? » Reaghan allait ouvrir la bouche pour lui répondre lorsque la porte de leur compartiment s’ouvrit sur trois enfants. « Salut ! On s'est fait virer par des cinquièmes années. On peut venir ? » Le petit garçon fronça les sourcils. Ils n’avaient pas attendu leur réponse pour s’installer avec eux. Il supposait qu’ils n’auraient pas refusé, mais quand même, ils auraient pu attendre que Kashmira ou lui-même leur dise que c’était bon. « Moi c'est Thomas, et voici ma jumelle Leslie. Et ça c'est Wayne. Vous êtes des nouveaux aussi ? » « Oui, Première année aussi. Lui, c'est Reaghan, et moi c'est Kashmira. - Je vous ai vus sur le quai ensemble : vous êtes frère et sœur ? - Non non, on est… On est amis. » Reaghan sentit une vague de chaleur l’envahir et son cœur manquer un battement. Amis, ils étaient amis. Il n’avait jamais été l’ami de qui que ce soit (enfin si, de Geralt, mais Geralt ce n’était pas pareil), il hocha simplement la tête avec un petit sourire. « Oh tiens, on se demandait, vous savez comment ça se passe la répartition ? - Je sais pas, mais moi je veux être à Poufsouffle, ils sont juste à côté des cuisines ! » « Tu sais où tu voudrais aller, toi, Reaghan ? » Il sursauta. Il ne s’attendait pas à ce qu’on lui pose des questions directement. Il était toujours autant silencieux et encore plus depuis que les trois autres enfants s’étaient incrustés dans le compartiment. « Je… je sais pas trop et toi ? » Fit-il à la petite fille en prenant garde à ne regarder qu’elle. Il était toujours un peu intimidé par les autres. Il tenta un geste vers eux en précisant ce qu’il avait pu lire dans le bouquin sur l’école. « Et apparemment pour la répartition, c’est un choixpeau qui décide pour nous. » Fit-il en bombant un peu le torse. Il avait bien retenu ce que le l’Histoire de Poudlard racontait et il était fier de pouvoir en parler. « Un chapeau non ? » Reaghan le fusilla du regard. « Non, le livre sur l’Histoire de Poudlard dit que c’est un choixpeau. » Le dénommé Thomas finit par hausser les épaules. « Alors j’espère qu’il choisira bien ! » « J’ai hâte de voir ce que les cours vont donner. » Ils hochèrent la tête dans un bel ensemble. Reaghan espérait pouvoir tomber dans la même maison que Mira, ils pourraient ainsi devenir inséparables. Il lui lança un petit sourire avant d’entendre le son d’une cloche. « Qu’est-ce que c’est ? » La réponse ne tarda pas à arriver. Une vieille dame poussait un chariot rempli de bonbons et de friandises en tout genre. Les yeux de Reaghan s’agrandirent et il ne put qu’hocher la tête à l’exclamation que poussèrent ses camarades. « Bonjour les enfants, bonbons ou friandises ? »
|
| | | |
| 1er septembre 1983
« Je… je sais pas trop et toi ? » Kashmira prend une mine songeuse, de grande penseuse qui fait face à une question très compliquée. Elle n'y avait pas vraiment réfléchi, même si elle savait d'emblée qu'elle ne voulait surtout pas se retrouver à Serpentard. Et, naturellement elle répond : « Poufsouffle, ça a l'air sympa d'après ce que me disait Toni. » Mais pas sûre et certaine non plus de ce qu'elle veut vraiment, elle ne s'attarde pas plus. Et puis les précisions de Reaghan, qui a l'air d'avoir repris de l'assurance, clarifient un peu plus : on n'attendra pas particulièrement leur avis, c'est le Choixpeau qui décide. La discussion s'oriente vers les cours, et laisse les petits pensifs, avec un air entendu. « J’ai hâte de voir ce que les cours vont donner. » Interrompus dans leurs rêveries par le tintement du chariot de sucreries, les gamins regardent émerveillés la dame qui a ouvert la porte du compartiment, et tandis que Wayne, Thomas et Leslie choisissent l'ensemble des friandises à partager tous ensemble, Mira se penche vers Reaghan et lui intime de prendre son deuxième sandwich, tout en précisant : « J'ai juste la place pour du sucre, moi, là, maintenant. Ou du chocolat. », en ponctuant de nouveau ses informations d'un clin d'œil complice.
Une fois le tas de friandises amoncelé dans le wagon et l'intégralité de l'argent de poche disséminé, la discussion reprend et permet aux enfants de faire plus ample connaissance et d'apprendre que cette petite bande de cinq, seul Wayne a grandi dans une famille de sorciers. Thomas et Leslie sont des sang-mêlés, avec un père moldu et une mère sorcière (« Même que Papa a mis super longtemps avant de comprendre que nous aussi on faisait de la magie. »). Kashmira raconte un peu sa famille, et parle surtout de son ancien préfet de frère. Le temps passe, les paysages et le ciel s'assombrissent peu à peu et c'est lorsqu'ils sont à une demie-heure de Poudlard qu'un élève plus âgé -un préfet justement- passe leur signaler qu'il est temps de se mettre en uniforme. Celui que Mira passe est un peu trop grand et ses mains disparaissent dans son pull, ce qui l'amène à faire mine d'être un monstre des profondeurs avec une voix gutturale. Ses pitreries s'arrêtent toutefois lorsque le train ralentit et que l'excitation projette les cinq enfants le nez contre la vitre pour tenter de voir le château (en vain).
Presque logiquement, les cinq enfants montent ensemble sur la même barque et découvrent ainsi la silhouette de Poudlard et de ses lumières allumées qui se reflètent sur le lac sombre. Assise à côté de Reaghan, Kashmira regarde par dessus le bord de la barque et raconte doucement, faisant mine d'être savante sur la question : « Ils endorment les créatures aquatiques quand on passe en barque… Pour éviter les accidents. » Il est sympa, Reaghan. Pas très bavard, mais sympa quand même, amical. Timide, en fait, mais ça ne la dérange pas, elle : elle l'aime bien, très franchement, et elle est déjà persuadée qu'ils seront de grands amis avec le temps. Il a clairement des secrets, mais elle n'a aucun doute qu'elle réussira à les percer avec le temps. Et le ventre qui grogne de Wayne amène une autre parole : « Tu crois qu'on va manger quoi, ce soir, dis ? » Un ventre sur pattes, la petite. Mais bon, à cet âge, faut manger, ça grandit vite, ces choses-là. |
| | | |
| | | | | friends never say goodbye (reaghan) | |
|
Sujets similaires | |
|
| Permission de ce forum: | Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
| |
| |
|
|
|