Le travail, pour Rosalinde cela n’avait jamais été une corvée, mieux même depuis qu’elle était entrée à Sainte Mangouste, elle s’était réellement sentie à sa place. Depuis toute petite, et surtout après la découverte de son don, elle avait toujours eut pour vocation de devenir médicomage. Aider les autres, les soigner et leur apportait un peu de bonheur dans un moment sombre, Rosalinde sentait que c’était vraiment là, la raison de son existence. Cette idée de destin lui permettait de ne pas sombrer face à l’idée qu’elle n’était pas digne d’être une Bulstrode, si différente du reste de sa famille et plus particulièrement des femmes Bulstrode. Elle était tellement éloignées d’elle, de l’image qu’elle véhiculait que des fois elle se demandait s’il n’y avait pas eut une erreur, un échange à la naissance qui expliquait ce fait. Bien sur, cela n’était pas avéré, ce qui était plutôt rassurant au vu du gouvernement en place car cette hypothèse risquait de compromettre son sang pur et donc son statut dans la société. Enfin, Rosalinde ne pensait que rarement à ce complexe qu’elle ressentait et elle abordait cette journée comme toutes les autres journées de travail avec sérénité et enthousiaste.

Dans la pièce des employés, la jeune Bulstrode fit comme à son habitude, soit prendre un café et lire les informations laissés à l’intention de la nouvelle garde par la précédente. Elle nota la présence de la jeune stagiaire qu’on lui avait confiée et découvrit par la même occasion son nom. Guenièvre Lestrange, jeune fille du même milieu qu’elle et avec qui elle avait déjà discuté mais sans jamais vraiment rentrer dans des détails, une connaissance sympathique comme de nombreux autres. Les sourcils froncés, pendant un instant elle prit peur que le gouvernement la soupçonne de quelque chose et lui ai collé la demoiselle pour la surveiller, la paranoïa de Millicent, la contaminant visiblement. Mais l’arrivée d’Elisabeth, infirmière en charge des rumeurs et potins de Sainte Mangouste comme tout le personnel le disaient, l’apaisa. Elle la bombarda d’informations diverses sur machin qui avait couché avec machine, ou ce garçon toujours malade qui devait être un drogué en mal de médicament, bref tout ce que la jeune Bulstrode avait pu louper durant ses heures de repos obligatoire. Rosalinde n’était pas du genre à s’intéresser aux rumeurs mais depuis quelques mois, elle écoutait distraitement ce que racontait Elisabeth pour savoir si on ne mentionnait pas certaine chose à propos d’un gardien et d’une médicomage, le reste, elle y accordait peu d’importance. Elle tenait juste à savoir si sa tranquillité était encore garantie ou pas.

Laissant l’infirmière sur place, après avoir répondu laconiquement à son flot d’information, elle se dirigea vers son lieu de travail en espérant y trouver sa stagiaire. Rosalinde ne savait pas quel genre de personne Guenièvre pouvait être dans le cadre professionnel mais elle espérait qu’elle serait une personne appliquée et consciencieuse. En tant que formatrice, elle n’attendait jamais que ses apprentis sache tout mais qu’il fasse attention à ce qu’ils faisaient et surtout demandent en cas de doutes, la vie des patients étaient en vie et ils n’étaient pas de vulgaire objet. Même les sang-mêlés ou né-moldus n’en déplaise au gouvernement en vigueur avait le droit à un minimum de considération mais jamais Rosalinde le hurlerait sur tous les toits. Elle se contentait de faire remarquer le cas échéant que c’était impardonnable et qu’il fallait toujours, mais toujours penser aux conséquences de ses actes dans ce milieu. En voyant la demoiselle l’attendre bien sagement, la jeune Bulstrode, se dit que Guenièvre avait déjà la ponctualité pour elle et qu’elle serait surement une de ses meilleures apprenties. « Bonjour Guenièvre. Je suis Rosalinde Bulstrode même si tu le sais déjà et je vais surtout être celle chargée de ta formation donc celle qui devra rendre des rapports sur ta progression ici. Les autres médicomages pourront très bien te demander de les aider, tu pourras même avoir des cas à gérer seule et bien sur, poser des questions à ce propos à tout le personnel compétent au lieu de faire une erreur. Il semble qu’on est un peu de temps pour te faire une courte visite, ça te tente ou tu veux déjà savoir des choses ? » Rosalinde affichait un petit sourire confiant espérant que la jeune fille ne prennent pas peur, visiblement ce n’était pas encore la cohue aux urgences et elle pouvait donc se permettre une rapide visite tout en voyant les patients qui lui avaient été assignés suite au changement de garde. Quant au fonctionnement, il lui semblait qu’elle avait fait un résumé correct, les stagiaires avaient un référent pour les rapports et suivre leur évolution mais n’importe qui pouvait les solliciter pour obtenir leur aide et compléter leur enseignement.