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When she was just a girl she expected the world
But it flew away from her reach and the bullets catch in her teeth
Life goes on, it gets so heavy
The wheel breaks the butterfly every tear a waterfall
In the night the stormy night she'll close her eyes
In the night the stormy night away she'd fly
And dream of paradise.

 

Katie, l’esprit encore embrumé sent son corps se soulever et se retrouver dans l’étreinte chaude d’un autre corps. La jeune femme à cet instant précis est tellement confuse qu’elle ne sait même plus qui la tient dans ses bras : Fred à l’enterrement de Dumbledore ? Olivier à la mort de Colin ? Sa mère avant qu’elle ne soit vendue ? Ses idées se remettent lentement en place dans sa tête, lui rappelant que Fred est mort, qu’elle n’a jamais revu Olivier et que sa mère était une rebut. Sa tête lui fait mal, et ce qui était autrefois des larmes silencieuses se stoppent immédiatement quand elle rencontre les yeux clairs de la sorcière la tenant dans ses bras. Son corps est secoué de sanglots mais Katie ne pleure plus, elle répond à l’étreinte salvatrice de cette femme. Son identité est encore lointaine dans l’esprit de l’ancienne Gryffondor. Elle à besoin de cette présence, de cette chaleur. La demoiselle se laisse bercer un instant par la douceur de la berceuse, cette berceuse qui lui rappelle qui est cette femme, ce qu’elle était pour Katie et ce qu’elle avait fait il y a quelques jours à peine. Tout cela lui semblait bien futile à l’instant, Katie avait besoin de quelqu’un, non, Katie avait besoin de Morgana. Ce soir.

Un instant elle écoute les paroles rassurantes de son invitée mais profite surtout de la chaleur de son corps contre le sien. Cela lui permet de se rappeler qu’elle n’est pas morte, qu’elle n’est pas un fantôme. Doucement dans son étreinte Katie soupire de contentement sentant la main de Morgana dans son dos, sentant ses muscles se détendre au contact de ses doigts. Silencieusement elle enfouie son visage dans le cou de son ainée et les doigts de sa main valide joue avec les cheveux fins de sa nuque. Sa respiration se calme, la sorcière ne dit plus rien. Le silence n’est pas pour autant pesant. Étrangement, il ne l’avait jamais été avec Morgana. Sans doute parce qu’elles se respectaient, sans doute parce qu’elles se comprenaient. Katie n’avait pas besoin de lui expliquer ce qui la mettait dans cet état, elle savait que son invitée ne la jugerait pas pour son silence.

Les dernières paroles de Morgana eu pour effet de sortir Katie de son agréable torpeur. Elle l’observa calmement de ses yeux clairs et esquissa un sourire reconnaissant et compatissant. Désormais qu’elle avait prononcé ces mots libérateurs, soulageant la jeune femme de son fardeau le temps d’une nuit. Son attitude protectrice lui fait beaucoup de bien. Katie était quelqu’un qui avait toujours du se montrer solide pour les autres, c’était à elle de relever les sorciers à terre. Katie était une jeune femme forte, personne ne pouvait penser qu’elle pouvait elle aussi se retrouver un genou à terre. Au pied du mur. Mais chaque être humain a ses faiblesses et il est doux de pouvoir se consoler, ne serait-ce qu’une fois dans les bras d’une personne qui ne juge pas. Qui est tout simplement là quand on en a le plus besoin.

Katie n’a pas de mots pour décrire l’immense gratitude qu’elle ressent mélangé à ce besoin de sentir le corps de Morgana contre le sien. Doucement, un sourire énigmatique se dessine sur son visage aux traits fins. Katie ne comprend que maintenant ce qu’avait du ressentir Morgana il y a quelques nuits de là et l’envie qui avait précédé cette erreur futile. Seulement ce soir il n’y aurait ni erreur, ni incident, ni obstacle. Ils n’y aurait qu’elles. Tendrement Katie répète l’action de Morgana, déposant un chaste baiser sur sa pommette mais achevant son action. Faisant le premier pas. Les lèvres de la jeune femme goûte celle de Morgana. Cette saveur n’est qu’éphémère car la poursuiveuse ne veut forcer son ainée en rien et l’observe doucement en attendant d’en rester là ou d’obtenir plus que ce simple échange. « Merci » fut tout ce qu’elle parvint à dire ce soir.
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Morgana prend de lentes inspirations. Ses doigts touchent doucement ses lèvres dont la peau tinte encore. Son coeur a subtilement accéléré ses battements alors qu'un léger hâle rouge teinte ses joues. Pour une fois, elle serait le parangon face aux ténèbres. Elle serait son bouclier. Sa force quand elle aura envie de laisser tomber les armes. Certaines nuits, lorsque l’obscurité se faisait épaisse, il n’était pas rares aux vieux démons de rendre une visite de courtoisie à leur hôte de chair. Elle serait là pour les chasser. La chaleur du corps pour invoquer la vie et pour repousser les sueurs glacés des cauchemars. Peut-être que pour une fois … Parce que tous fantômes qu’ils soient, elle les chasserait. La violence n’est pas un remède, la sorcière ne pouvait pas frapper plus fort, ou hurler par-dessus la tempête mais elle pouvait être une ancre pour éviter que Katie ne chavire un peu plus. L’insurgée connaît bien les nuits sans sommeil. Les grondements dans les recoins sombres de la pièce, les craquements sous le lit. Alors elle contrera l’angoisse par la douceur de ses bras, le froid par la chaleur de son corps, les pensées sombres par la brûlure de ses lèvres. La sorcière observe Katie, avec calme, un léger sourire courbant sa bouche. Elle ne veut pas précipiter les choses. Encore une fois, c’était un test et il ne fallait pas le rater. Morgana capte d’abord l’odeur chaude dans le creux de son cou, laissant doucement son nez retracer la ligne de sa gorge. Son souffle vient taquiner ses lèvres alors que ses doigts glissent sur ses joues, caressant la peau veloutée. Morgana se penche pour capturer avec une douceur appliquée la bouche de la gryffondor. Au départ, ce n’est qu’un contact délicat comme un fantôme de sensation. Il n’y a pas de précipitation, ses mouvements demeurent lents et maîtrisée pour permettre à la cadette un mouvement de retrait si elle le souhaitait. Juste son pouce qui caresse légèrement sa pommette alors que son index redresse son menton. « De rien. Quand tu veux. » Morgana lui offre un sourire sincère, peut-être un peu amusé. Elle l’observe, ses phalanges retraçant la pulpe de ses lèvres, la ligne fière de son nez, l’arc bien dessiné d’un sourcil avant de se perdre sur sa nuque. Elle ne dira plus un mot. Parfois, il n’est pas bon de briser le silence . Elle suit le tempo doux de leur étreinte. Morgana place un baiser appuyé sur la tempe de Katie avant de laisser ses lèvres explorer les ombres à l’orée de sa chevelure. Un rire doux s’échappe lorsque les cils de la jeune femme viennent chatouiller sa peau. Un autre baiser comme une plume sur son front et sur son nez. Les flammes du désir auraient le temps de se déchaîner dans un second temps mais pour le moment, la sorcière veux lui apporter sécurité et protection. Elle veut se convaincre qu’elle était encore capable de lumière. Que la flamme qui séjournait en son sein pouvait éclairer sans brûler. Juste mettre des entraves, pour encore un moment. Elle la repousse en douceur contre les oreillers, appuyant son corps sur le sien. Ses prunelles étudient le visage de Katie avec attention, cherchant le moindre signe de protestation ou d’hésitation. Rassurée, elle se penche vers elle avant de la tirer dans un baiser plus exigeant. Ses lèvres viennent doucement épanouir celle de la poursuiveuse avant d’exiger un droit de passage. Morgana les mordille délicatement, joueuse avant de se retirer, laissant à sa compagne le prochain pas. Elle se redresse légèrement et fait passer son t-shirt par-dessus sa tête avant le rejeter loin vers les ombres qui peuplent la chambre. « Est-ce que ça va ? », elle murmure un peu bêtement en embrassant la paume de sa main valide. made by LUMOS MAXIMA

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Combien de temps cela faisait ? Quelle était la dernière personne à l’avoir tenu ainsi dans ses bras ? Non pas pour obtenir d’elle la quelconque satisfaction d’un désir charnel mais pour lui porter assistance, l’ancrer dans la réalité. Il arrivait à Katie de se perdre dans des relations sans lendemain, sans sentiments. Doucement et sans bruit elle se noyait dans les soupires de ses amants et perdait pied le temps de quelques heures. Le lendemain, elle se réveillait, plus seule que jamais malgré la présence d’un autre être dans son lit. Souvent ses yeux pâles dépourvus d’émotions se posaient sur ces silhouettes éphémères. Celles-ci auraient bien le temps de constater par la suite l’absence de sentiments dans le cœur de la poursuiveuse et le froideur de ses mots soupirant un adieu hâtif. Fuir, ce n’était pas son genre. Elle laissait partir ses amants, elle les laissait se détacher d’elle. Cela n’était pas très compliqué face à son désintérêt profond de ce qu’il peut bien advenir des lendemains heureux que promettait une relation de couple. À quoi bon croire au bonheur quand celui-ci avait été fauché dans la candeur des belles années ? Souvent Katie avait l’impression de se voiler la face quand ses lèvres effleuraient celle d’une jeune femme ou d’un jeune homme, d’une femme ou d’un homme. Tout ceci n’était qu’ombres dans une nuit sombre, de doux mensonges qui se révéleraient aux premières lueurs de l’aube.Seulement quand Katie discernait le souffle chaud de Morgana dans son cou, la douceur de ses doigts contre sa peau. Elle sentait son cœur doucement s’accélérer et ses pommettes diaphanes la picoter légèrement prenant désormais une teinte rosée. Cela ne devait pas se distinguer dans la chambre éclairer uniquement par les lumières artificielles de la rue et les quelques étoiles présentes dans le ciel. Katie retenait son souffle le temps de quelques secondes avant de connaître à nouveau le gout des lèvres de l’insurgée sur les siennes. La poursuiveuse répond sans précipitation à ce doux échange et trouve cela aimable à Morgana de ne rien précipiter. Katie aime le contact du bout de ses doigts contre son visage, elle ferme les yeux un instant écoutant le doux son de sa voix, ses mots s’imprimants dans sa mémoire tandis qu’elle plonge une fois de plus dans ses yeux d’un bleu si proche et pourtant si différent des siens. Katie aime voir ce sourire fin sur les lèvres de Morgana, voudrait lui dérober une fois de plus un baiser mais elle est devancée par son ainée que couvre son visage d’attentions. Le contact léger de ses lèvres contre sa peau fait naitre au creux de son ventre une douce chaleur qu’elle ne connaît que trop bien. Katie se permet de laisser échapper de ses lèvres soupire de contentement tandis que ses doigts fins joue distraitement avec la chevelure sombre de la sorcière. Son rire résonne lointainement comme une mélodie se jouant au loin, s’harmonisant au rythme des battements de leur cœur. Katie se sent bien, loin des problèmes et de sa vie. Elle pourrait fermer les yeux et cette douce chaleur l’enveloppant se réveiller à nouveau au bord du lac, Morgana à ses côtés, et non dans cette chambre à devoir se cacher des monstres les traquant. Katie se laisse docilement pousser contre son matelas pour son invitée et savoure la douce pression qu’exerce son corps sur le sien. Le besoin de la sentir contre elle, le besoin d’elle se fait de plus en plus fort chez la poursuiveuse. Katie sent la prudence de son ainée à son égard et lui fait savoir d’une simple caresse dans sa nuque qu’elle ne redoute en rien sa proximité. Katie se délecte à nouveau de la force de cet échange, de son exigence nouvelle. La jeune femme totalement soumise à ce baiser se hâtait de l’approfondir seulement elle fut coupée dans son élan par l’éloignement soudain de sa douce compagne. Elle l’observe légèrement perplexe, légèrement frustrée. Un fin sourire se dessine sur ses lèvres quand elle observe de ses prunelles pâles Morgana se débarrasser de son haut. Elle embrasse la paume de sa main qui brûle à ce contact et immédiatement presqu’en réponse un peu trop hâtive à sa question, comme une enfant agacée d’avoir à répéter qu’elle va bien et que rien ne pourrait combler plus son bonheur Katie se redresse pour s’emparer une fois de plus de ses lèvres au goût si délicat. Ce baiser n’était plus doux, il était empli de fougue et de ce besoin primal que l’on ne sait réprimer. Sa main autrefois sujet de tant d’attention se replace à la naissance de sa nuque et attire Morgana un peu plus près d’elle à chaque seconde. Son autre main que Katie ce soir n’avait pas pris la peine de maintenir cachée se pose sans aucune prudence sur la taille de la sorcière. La gryffondor fait suffisamment confiance à Morgana, elle se fait suffisamment confiance pour que rien ne dérape ce soir. La jeune femme rompt leur échange enflammée bien obligée de reprendre se respiration et se lance à la redécouverte sous un autre jour du corps dont elle s’était autrefois occupée. Ses plaies guérissaient lentement mais sûrement, cela s’améliorait depuis son arrivée. Ça et là elle se permettait d’embrasser des surfaces de son corps, mordillait doucement sa peau diaphane à la naissance de sa clavicule avant de déposer de délicats baisers. Un instant Katie s’arrêta pour observer Morgana. La pâleur des iris était peu à peu éclipsée par ses pupilles mydriasées par le désir. Une fraction de seconde plus tard, Katie enfoui son visage dans la chevelure sombre de sa compagne et ne s’empêcher de lui mordiller l’oreille, joueuse.

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Le désir est un phénomène chimique violent. Une addiction dangereuse. C’est ce dont elle se souvient lorsque Katie l’attire sur elle. Peau contre peau. Les lèvres qui viennent chercher les siennes avant d’entreprendre leur conquête. Morgana pourrait presque l’adrénaline se ruer dans ses veines et s’injecter dans son cœur comme un poison fatal. Bientôt, elle ne sera plus capable de raisonner.  C’est un lourd battement qui pulse à ses tempes alors qu’elle laisse la poursuiveuse découvrir son corps.  La sorcière se cambre lentement, frissonnante et avide. Les lèvres de son amante rampant sur sa peau provoquent une brûlure délicieuse. Au premier accroc de ses dents contre sa clavicule, elle laisse passer un gémissement sourd, son ventre rayonnant d’une énergie nouvelle. Le temps des questions est révolu. Il ne demeure que les éclairs qui surchauffent ses nerfs. A vif, elle plonge son regard obscurci par l’incendie couvé qui séjourne au creux de ses reins dans les prunelles de sa compagne.  Puis ses muscles se bandent soudainement, assurant son empire sur son corps. Animale, elle se penche sur la jeune femme afin de mêler leur souffle. Ses lèvres glissent jusqu’à sa mâchoire et descendent jusqu’à sa carotide. Ses dents raclent la peau de sa gorge avec lenteur avant de remonter avec l’intention d’exiger un baiser ou son âme. Peut-être les deux puisqu’au fond, c’est la même chose. Sa langue taquine doucement la lèvre supérieure, réclamant l’entrée avec une autorité impérieuse. Taquine, elle joue de ses attaques et de ses retraites in extremis, l’une des mains de Morgana appuyée sur le ventre de l’ancienne gryffondor. Puis enfin céder et capturer sa bouche dans une danse sensuelle et victorieuse.  Ses doigts viennent doucement s’immiscer sous le tissu du t-shirt de Katie, retraçant  délicatement la ligne de ses muscles toniques.  Avec un sourire mutin, la sorcière met fin au baiser.  Son pouce caresse tendrement les lèvres de sa partenaire dont le regard jadis clair vient de perdre quelques tons.  Son nez glisse contre son cou alors qu’elle apaise les légères morsures qu’elle y a semées. Lentement, Morgana rejette légèrement le vêtement gênant vers le haut, découvrant la peau pâle. Elle se penche, respirant son odeur et sa chaleur. Ses lèvres se promènent sur sa peau, alors qu’elle serre l’une de ses mains dans les siennes. Se brider pour l’instant. Savourer la douceur de sa peau, le subtil enchaînement des actions et des réactions. Changer de tempo.  Elle suit du bout de la langue la chair de poule qui s’épanouit sur l’opale, appuyant parfois un baiser sur la surface lisse et parfumée. Son index remonte le long de son sternum, soulignant avec légèreté l'arrondi d'un sein, alors que la sorcière enfouit tranquillement son visage contre la clavicule de Katie avant de se redresser et de d’attirer la jeune femme dans son étreinte.  Ses paument cartographient les muscles bien dessinés de son dos avant de se glisser contre son côté. Retirer la barrière frustrante du tissu et la repousser au loin. L’écossaise suspend un instant son geste, son index effleurant à peine la courbe tendre de son cou. Elle observe la silhouette élancée de son amante se découper dans la lumière artificielle.  La courbe douce de sa poitrine, la chute harmonieuse de ses reins. Elle déglutit avec peine, chavirée par la majesté diaphane de la femme devant elle.  La voix de l’aînée tremble un peu lorsqu’elle déclare dans un souffle précaire : « Tu es belle, Little Bird ». La nommer. Parce que Katie n’est pas un corps parmi tant d’autre qu’elle oubliera lorsque les premiers rayons du Soleil les auront touchées. C’est une marque. Un contrat tacite. Une promesse. Conjurer la mort en un acte presque désespéré.   Elle serait là demain. Lorsque les ténèbres se lèveraient et que les démons seraient enfin partis, Morgana demeurerait.

Elle se presse de nouveau contre sa chaleur, l’une de ses mains dans le creux de son dos, caressant délicatement la peau sensible avant de retracer la ligne sensuelle de sa colonne vertébrale et de se perdre dans la chevelure de son amante. Avide de contact, elle rompt la maigre distance qui les sépare encore, faisant rugir le désir sous sa peau, elle gémit faiblement à son oreille : « touche-moi, s’il te plaît »
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Toute douceur s’était dissipée, engloutit par les ombres de la nuit. Elles dansaient, autour des deux sorcières étroitement enlacées, au rythme de leur désir ascendant. Dans ses bras, elle perd pieds. Les battements de son cœur, erratiques. Ils embrasent le peu de raison qu’il reste à la jeune femme et, au contact de ses lèvres, ses dents contre sa peau Katie ne peut retenir un gémissement sourd qui s’étouffe dans le baiser passionné que vient lui arracher Morgana. Elle joue avec la gryffondor un moment qui semble une éternité de supplices, une damnation céleste aux saveurs enivrantes. Enfin quand vient la délivrance, Katie répond avec ferveur à ce baiser. Plus qu’un simple échange, c’est une promesse d’amour, sans doute lui manquerait-il le A majuscule qui le rendrait si parfait mais Katie n’en voulait pas, pas plus que Morgana. Qui pouvait y croire encore ? La simple présence de l’autre ce soir, en toute sincérité et sans faux-semblant leur paraissait déjà l’Idéal. Morgana n’était pas comme ces ombres qui avaient habités sa chambre, elle était une silhouette dans l’obscurité dont les soupirs la faisait frissonner, dont sa chaleur et son corps faisait rugir en elle un besoin une passion qui n’était pas factice. Dominante et dominée chacune a sa place dans cette valse animale, Katie soupire de contentement rejetant sa tête en arrière, ressentant les muscles bandés de l’insurgée se pressant contre sa taille. Elle sent sa main autrefois pressée contre son t-shirt se glisser sous le tissu et un nouveau spasme secoue son corps, leur baiser rompu ses yeux se ferme doucement pour savourer pleinement les différentes sensations qui parcourent son corps tel un poison qui obscurcit son jugement et décuple ses sens. Inconsciemment elle plante ses ongles dans la chair de son amante. Sentir le poids de sa compagne sur elle, sa peau frémir sous ses doigts, Katie s’enivre de son parfum tandis qu’elle la débarrasse de son haut qui disparaît dans un coin de sa chambre. Il rejoint les ombres silencieuses, attentives au feu qui les dévorent. Diligente, la jeune femme laisse sa compagne découvrir son corps, une main toujours accrochée à sa taille comme si sa vie en dépendait et l’autre perdue dans sa chevelure noir comme la nuit. Elle vibrait à son contact et mourrait d’envie de lui répondre, de vivre à deux cet intense moment de communion où les âmes, les esprits ne faisaient qu’un et que les battements de leur cœurs brisées par l’histoire se réunissent pour battre ensemble et vivre et espérer, encore un petit peu. Toutefois, la gryffondor aime voir son amante se refréner et prendre son temps, faire attention à elle, que cette satisfaction ne soit pas strictement personnelle, mais mutuelle. Sa main se presse contre celle de Morgana s’étant faufiler jusque là. Le contact est bref, elle sent désormais ses mains dans le bas de son dos, pressant son corps plus près de Katie. Sa main autrefois sur sa taille remonte lentement en laissant ses doigts, ses ongles effleurer la peau pâle de son amante pour rejoindre son autre main et s’accrocher à son cou. Elle frissonne au contact de ses mains dans son dos et répond par un nouveau soupir avant de déposer de légers baisers sur la surface accessible de sa peau. Elle savoure le doux toucher de ses doigts sur son corps, répond à son compliment par un tendre baiser qui signifie qu’elle comprend, que pour elle c’est pareil. Morgana est plus qu’une ombre, elle est celle que Katie a décidé de sauver, de lui accorder plus qu’un regard de pitié mais de lui tendre la main. De lui offrir la vie et de s’occuper d’elle. La jeune femme essaye de transmettre ce sentiment au travers de ce baiser. Elle sent ses muscles se dénouer et se tendre au contact des doigts de la serpentard qui se presse contre elle avec avidité et besoin. Katie doucement à creux de son oreille lui répond d’une voix rauque « Tes désirs sont des ordres. » Par instinct, la poursuiveuse reprend le dessus et renverse dans un mouvement maitrisée son amante, se retrouvant désormais en position de force. Elle détaille son corps et tout en se pressant contre elle, elle la débarrasse d’un geste bref mais sensuel du peu de tissu qui la recouvrait. Un nouveau feu s’était allumé dans ses prunelles pâles, ses cheveux longs bouclés tombaient nonchalamment sur son corps finement musclé. Elle avait l’allure d’un fauve prêt à fondre sur sa proie. Elle pris un temps qui sembla sans doute une éternité au yeux de Morgana avant de s’attaquer à sa clavicule et tracer avec sa langue un chemin jusqu’à sa poitrine. Un dernier regard animal est échangé et Katie dépose un bref baiser sur son sein avant de l’embrasser, de jouer avec son téton tandis que son autre main s’affairait à satisfaire son jumeau. Katie, folle de désir, restait suffisamment lucide pour ne pas trop se presser contre l’abdomen de son ainée. Elle ne voulait pas lui faire de mal. Enfin pas de cette manière là. Ses dents cesse de racler le doux velouté de sa poitrine pour à nouveau réclamer ses lèvres, mordillant sa lèvre inférieure tandis que l’une de ses mains jouait dangereusement avec le tissu lui barrant l’accès à son intimité.
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Morgana prend le temps de détailler les longues boucles qui forment une cascade souple et ondoyante sur ses épaules. Son souffle qui soulève lentement sa poitrine. Lente. Calme. Comme celle d’un fauve. Ses doigts glissent le long d’une épaule soulignant la course reptilienne des muscles qui se déploient sous la peau de Katie. L’attente. « Respire ». Elle ne sait pas qui des marges étiolées de sa conscience ou de la présence au dessus d’elle a prononcé ce conseil avisé.  Se concentrer pour éviter à ses lèvres de trembler.  De ses yeux très bleus plongés dans les puits d’ombres dévorantes qui séjournent, prédateurs, sous l’arc incliné de ses sourcils, elle la scrute, attentive, le corps de son amante.  Ses doigts viennent retracer la longue cicatrice qui barre son ventre. Les siennes tirent encore un peu mais les fils magiques tiendront. Quant à celle qui barre encore son abdomen. Advienne que pourra.  Puis le monde est transpercé par une lumière aveuglante.  Inutile de fermer les yeux, de détourner la tête. Car ce n’est ni par la voix, ni par le regard qu’elle opère. Elle s’abandonne alors.  Katie est plus fourbe que le cœur, plus désinvolte qu’une main qui triche, plus fatale que les astres, plus attentive que le serpent qui humecte sa proie, elle sécrète, tire à soi, lâche, dévide, déroule, enroule de telle sorte qu’il lui suffirait de le vouloir pour la faire sombrer. Il lui suffirait de le souhaiter pour tendre ces nœuds qui nouent son ventre ou pour les détendre. Et ils sont si minces qu’ils échappent à la sorcière, si souple qu’elle s’imaginait déjà victime de quelques poisons, si dur qu’elle se savait perdue si une maladresse de la part de l’ancienne gryffondor venait à interrompre elle en mourrait, si  tendu qu’un archet obtiendrait entre elles une plainte céleste ; bouclée comme la mer, la colonne, la rose, invisible, invisible surtout comme la circulation du sang dans les statues de sel, un fil qui la ligote avec la volubilité des arabesques de folles du miel qui tombe sur le miel.

A Morgana désormais de jouer. De son souffle d’abord. Elle travaille, dévide, déroule, calcule, tresse et vanne en un fin réseau une nasse de caresses. Dénouer et nouer et renouer ensuite sous peine de mort les tensions, retenant les moindres frissons avant d’hésiter et de se corriger. Ses yeux très bleus, très verts, toujours plantés dans les siens. Enchevêtrer. Délacer. Entrelacer avant de repartir dans un assaut de ses veines brûlantes, du courant souterrain qui  vibre sous sa peau. Elle entrave jusqu’à ce que de la pointe de ses pieds jusqu’à la racine de ses cheveux, vêtue de toutes les boucles d’un seul reptile dont la moindre respiration coupe la sienne et la rende pareille a un dormeur. Lui faire demander grâce par sa langue et sa peau, exigeante et enfin réclamer la reddition totale pour que Katie rende les armes. Pour enfin éteindre les énigmes et reposer dans les bras l’une de l’autre. Ecouter, silencieuses, le battement erratique d’un cœur au même titre que le miaulement déchiré d’un chat de gouttière.

Silence. Morgana s’autorise à fermer les yeux un instant. A son réveil, peut-être est-ce l’aube ? Double négation. Nuit de la Nuit, Silence des silences. Elle souffle doucement sur la nuque de son amante avant de raffermir son étreinte sur son corps. Ne pas parler puisque les mots ne sont pas utiles. Elle se laisse réconforter par la chaleur qui l’avait brûlée quelques heures plus tôt.  

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Un instant et le temps paraissait une unité de mesure bien dérisoire. Katie ne vivait plus que pour entendre son amante soupirer, sentir les battements de son cœur s’accélérer sous son toucher et la voir succomber sous elle aux affres des désirs. L’embrasser, lui faire savoir qu’il y a plus, qu’elle est là, qu’elle lui appartient dans ce microcosme. Elle est sienne. Un serment silencieux se pose sur ses lèvres et lui octroie le temps d’une nuit son corps et son âme. La jeune femme ne vit plus qu’au travers de son amante, ne vibre qu’à son souffle et ne rend grâce qu’à son contact. Les soupirs laisse place aux silences. Katie, sa tête reposant sur la clavicule de Morgana, peut entendre les battements encore erratiques de son cœur et cela lui arrache un sourire tendre. Comme pour apaiser son âme tourmentée, lui apporter la paix d’un soir, la jeune sorcière dépose un tendre baiser sur ses lèvres, une fois de plus. Peu de temps après, elle rêve déjà, perdue dans les bras de son amante, elle se sent protégée. Ses rêves ce soir sont doux. Les ombres de la nuit sont protectrices et bienveillantes, elles forment un berceau pour les deux sorcières. Elle avait encore rêvé de Poudlard, seulement, l’école ne brûlait plus. Le château avait retrouvé sa gloire d’antan. C’était la fin de la guerre, ils avaient gagné. En cet instant, entre rêve et réalité alors que la jeune femme émergeait dans le monde réel, elle avait encore en tête l’image de Poudlard à la fin de cette guerre. Libéré. Elle entendait la mélopée intemporelle du Phénix et cela lui apportait l’espoir. Ce même espoir qui l’avait pousser à se battre à la bataille de Poudlard, celui qu’elle avait perdu après la bataille et qui renaissait lentement de ses cendres, au creux de ses entrailles. Elle était réveillée, la première, cela devenait une routine amusante. Ne bougeant pas, n’ayant aucune envie de réveiller son amante, elle l’écoutait respirer doucement. Katie n’était pas la seule ce soir à avoir profité d’un repos paisible. Cela eut pour effet de faire esquisser un fin sourire sur les lèvres de la gryffondor, de savoir que Morgana était apaisée, même pour quelques minutes, cela lui semblait essentiel. Doucement, elle savoure la chaleur de son amante et se love un peu plus auprès d’elle observait le manteau de la nuit faire place au jour, l’accueillant avec un indicible espoir en son cœur. Elle ne sait pas combien de temps elle resta silencieuse, immobile dans cette position à profiter de cet instant. Il ne serait qu’éphémère, elle le savait. Katie avait toujours eu des certitudes, des vérités qu’elle savait au fond d’elle et qu’il n’était bon de remettre en question. Elle demeurerait profondément attaché à Morgana, elle l’aimerait mais pas de cette manière. Comme on aime un frère d’arme, comme on peut aimer une personne qui vous a consolé et que vous avez sauvez.

Le souffle chaud de sa respiration contre son cou sortit la demoiselle de ses pensées et un doux sourire se dessina sur ses lèvres quand elle sentit les bras de Morgana se resserrer contre elle. Délicatement, elle caressa de ses doigts les mains de son amante, dessina les muscles fins de ses bras, moins squelettiques qu’à son arrivée. Un bâillement lui échappe et silencieusement dépose un baiser sur son front. Ses doigts se perdent à nouveau dans des boucles brunes et leurs regards se croisent. Le vert encore endormi, entre rêve et réalité, dans le bleu pâle attentif. L’un sauvage, l’autre humain. Un accord silencieux est signé, il n’y a pas besoin de parler pour le moment. Elles profitent doucement du silence, le temps que l’aube passe pour laisser place au jour. Elles savourent de cet instant entre chien et loup pour partager quelques tendresses et lorsque l’un des doigts de la jeune femme remonte distraitement sur la taille de son amante et ne sent plus sa peau douce et diaphane mais le rugueux bandage à la place son attention et désormais capter sur le bon état de sa patiente. Cela faisait un moment qu’elle n’avait pas vérifié comment se portait ses blessures. Son regard plongea une dernière fois de le sien et avant de se lever réclama un doux baiser, un échange ni court, ni long. Ce qu’il suffisait pour conclure cette nuit qu’elles avaient chérit. Doucement elle se lève, s’extirpe du lit pour partir à la recherche de ses vêtements éparpillés dans la chambre, riant toute seule de cette chasse au vêtement. Cela lui rappelait qu’elle avait aidé Luna à retrouver ses vêtements à la fin de sa sixième année. C’était fou, elles avaient retrouvé des chaussettes dans les cuisines. C’était à croire qu’Hermione lui avait tout piqué pour sa fichue S.A.L.E. …
Quand elle parvint, enfin, à mettre la main sur son short et son t-shirt elle les enfila et quitta la chambre jetant un dernier regard amusé à la serpentard. Elle alla dans la salle de bain chercher les différentes pommades et onguent dont elle avait besoin et revint dans la chambre pour voir Morgana faire la grimace à la vue du kit médical. Katie répondit par un regard sombre lui signifiant qu’il était hors de question qu’elle y échappe.
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Ni court, ni long. Doux.  Chaud. Juste ce qui est nécessaire pour communiquer un peu de cette indescriptible tendresse qu’elle éprouve pour la jeune femme. Pas de l’amour. Pas cet amour là. Celui qui enflamme et vous ravage pour ne laisser de votre cœur qu’un tas calciné de désir et de frustration. Ce n’est pas ce dont elles ont besoin. La consolation, la chaleur humaine, la douceur, voilà ce qu’il faut pour panser les plaies, pas l’attirail barbare que Katie tient désormais dans les mains. La sorcière bat en retraite au fond du lit, les genoux ramenés sur sa poitrine, sauvage et indomptable, les draps serrés autour de son corps. Ses prunelles se braquent sur celles de son amante et leur lance un défi clair : Elle ne se rendra pas facilement. « Pourquoi briser ce beau moment avec des préoccupations aussi triviales ? » Sa voix ronronne dans l’espace vide de la pièce alors qu’elle joue nonchalamment avec l’une de ses longues boucles ébènes.  Une moue plaintive courbe un instant ses lèvres pleines avant qu’elle ne reprenne un ton plus grave. « On pourrait employer notre temps à des choses plus … » Son regard s’éclaire un instant alors qu’elle dévoile ses dents dans un sourire enjôleur « amusantes, little bird ? » Elle aurait au moins essayé. Nonchalamment, elle laisse glisser le drap, dévoilant ainsi la courbe douce de sa poitrine alors qu’elle s’adosse avec langueur contre les oreillers.  Un chat satisfait n’aurait sans doute pas affiché une pareille. Son regard descend vers ses lèvres légèrement entrouvertes, provocateur alors qu’elle se penche avec une lenteur certaine vers sa proie. Ses points la tirent, protestant contre l’exercice physique nocturne mais elle n’en a cure. Ses longs doigts saisissent délicatement les instruments du démon avant de les déposer sur le lit défait. Elle vient doucement caresser ses poignets pour enfin  remonter vers ses épaules traquant la chair de poule qui naît sur sa peau, leur souffle se mélangeant dangereusement. Comme un test, elle effleure tendrement les lèvres de l’ancienne gryffondor.
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Que faire à part soupirer devant ses enfantillages ? Katie s’approche d’elle même si la Serpentard s’enfonce dans le lit. Elle avait l’air d’un fauve en cage, piégée. Déglutir un instant, pour ne pas penser sérieusement qu’elle est crainte. Pas après tout ce qu’elle a pu faire pour elle. Ne pas être capable de maintenir son sourire, le perdre, un peu piquée par ce manque de confiance. La jeune femme essaye de le voir comme des enfantillages venant de son amante, elle l’espère. Katie ne l’écoute que d’une oreille, plus intéressée pour le moment à bien s’assurer qu’aucune des fioles ne manquaient dans son attirail. Tout ceci ne sont que des provocations pour ne pas qu’elle s’occupe de ses plaies. Elle est douée mais la gryffondor est imperturbable, méticuleuse elle s’assure de ne pas tuer par la suite Morgana…Enfin même si ce serait mérité. Le démon incarné dans ce corps de femme attire l’attention de Katie quand elle entend son surnom. Surnom qu’elle avait appris à apprécier ces derniers jours. Elle n’avait pas pris le temps de la reprendre. On ne lui donnait pas de surnom, elle n’aimait pas ça habituellement. Pourtant, elle ne l’avait jamais corrigé. Cette pensée fit sourire intérieurement la gryffondor. Le doux contact de ses mains sur ses poignets lui arrache un frisson qu’elle ne sait dissimuler. Face à cette femme, elle se sent démunie. Un léger hâle bordeaux nait sur ses pommettes tandis que son regard ne quitte pas celui de Morgana. Au fond d’elle, elle sait que la serpentard se joue d’elle, ses mains ne tiennent plus les soins qu’elle voulait lui prodiguer. Pourquoi ne pas lui faire croire quelques minutes que se plan a marché ? – et profiter encore un peu. Gagner la bataille en laissant son adversaire croire en sa victoire.

La demoiselle comble l’espace qui les sépare. Goute une fois de plus à ses lèvres. Même si tout ceci n’est qu’un pion qu’elle avance sur son échiquier. Son coup est régulier, honnête, doux…Elle renverse doucement sa reine sur leur couche dans une étreinte volubile. Se détacher et la contempler, lui sourire chaleureusement. Morgana est belle et Katie qui oublie ce genre d’attention envers ses divers relations fait l’effort de le lui dire, au creux de l’oreille. Elle qui parle peu, surtout pour faire des compliments. À califourchon sur elle -comme la veille- elle se redresse dans toute sa majesté et ne peut s’empêcher d’afficher un sourire satisfait sur ses lèvres. Plus Serpentard que le serpent à sa merci, elle jubilait intérieurement. Morgana s’en doutait-elle ? Peu de temps après en voyant son visage se décomposer, sûrement. Katie avait récupéré ses remèdes et Morgana n’était pas en position de force. Humble, la gryffondor ne ressentit pas plus le besoin de se vanter de sa victoire toutefois… « Même si ta proposition était tentante darling… »  Explique-t-elle en défaisant le pansement qu’elle-même avait refait l’avant-veille. « Ta santé m’importe plus que le reste, aussi agréable soit-il. » conclut-elle en lui offrant un clin d’œil. Tandis qu’elle l’a complètement débarrasser de son bandage. La plaie cicatrise bien, Katie est contente d’elle. Même si elle voit bien que cette nuit Morgana avait tirer sur ses fils s’en bien s’en rendre compte. La demoiselle ne lui jette pas la pierre. Elle avait été complice de cette bêtise. Délicatement, elle passe un onguent autour de la plaie, appuie pour que la pommade pénètre en faisant grande attention à ne pas lui faire mal. Son regard attentif se pose souvent sur le visage de Morgana interrogeant ses réactions, au delà du fait qu’elle boudait comme une enfant, il ne semblait pas la faire souffrir. Une fois terminé elle passa une nouvelle gaze autour d’elle la soulevant de quelques centimètres pour passer la bande. Morgana ne daigna pas lui offrir un regard. Katie fait la moue. Se laisse tomber à côté d’elle, jouer avec ses boucles. Lui voler un chaste baiser sur la joue pour l’attirer plus à elle et la garder dans ses bras. Prier qu’elle ne lui en veuille pas tant. « Tu iras bientôt mieux, c’est l’essentiel. ». Katie ne voulait pas du tout la précipiter hors de chez elle, elle espérait que la brune n’ait pas mal interprété ses paroles. Son état de santé la préoccupait grandement et la voir aller mieux soulageait la gryffondor. Son front se pose sur celui Morgana et sourit simplement. Ses yeux bleu pâle plongent dans ceux de ce fauve qu’elle avait su apprivoiser. Elle effleure son nez du sien et leur respiration se mêle une fois de plus. « Tu dois encore te reposer… » Souffle-t-elle en se blottissant un peu plus près de son amante.
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Dancing Shadows

Le jeu est trop cruel pour que Morgana ne puisse s’empêcher de bouder comme une enfant. Parce qu’elle aurait mille fois préféré s’abîmer dans l’étreinte de Katie de que recevoir ses soins, aussi doux soient-ils. Le rituel est bien orchestré. L’inspection, le baume, la gaze. Peut-être que ce matin-là, ses doigts se sont-ils attardés légèrement plus longtemps qu’à l’accoutumé. Elle gronde doucement lorsque les lèvres de son amante glissent sur sa joue. Pas comme un avertissement, plutôt comme un jeu. Pour la défier et la pousser à aller plus loin. C’est sans doute pour cela qu’un demi sourire de canaille étire ses lèvres, elle sait pertinemment comment elle compte occuper leur matinée. L’échec n’est pas envisageable. « Tu iras bientôt mieux, c’est l’essentiel. ». Toute expression s’efface de son visage. Instantanément. La sorcière sait que son départ est proche, qu’il faudra sortir de cette douceur, de cette bulle protégée pour aller affronter la solitude, le froid et la faim. Se retrouver face à ses propres ténèbres et prier tous les soirs pour ne pas sombrer. Ici, il lui reste un phare, une main à tenir, de la chaleur dans laquelle se blottir. Là bas ne demeure que l’obscurité et la crainte.  Peut-être a-t-elle un peu pâlit ? Peut-être qu’au fond, l’insurgée n’a aucune envie de guérir. Les séquelles des tortures subies, la somme des heurts et des traumatismes n’attendent qu’un moment de faiblesse pour l’engloutir. Elle n’est pas encore prête à leur faire face seule. Cela l’effraie car encore maintenant, lorsque son regard se pose sur son abdomen, elle peut encore sentir la peau se déchirer, les muscles s’ouvrir en deux comme un fruit trop mûr, les tendons se distendre. Elle s’écorche aux cassures de son âme. Morgana ne se sent en sécurité que dans l’espace de ses bras.

« Tu dois encore te reposer… » Du bout des doigts,  la sorcière vient retracer la courbe de sa mâchoire, un sourire fragile peinant à éclore sur ses lèvres. Elle repense au Petit Prince. « Je suis le renard » pense-t-elle amèrement lorsque sa gorge se noue. Après la peur et le froid, elle s’est laissé approcher, attirée par la flamme vive qui habite la jeune femme allongée près d’elle. Se plonger dans les yeux très bleus, très gris, si clair que cela lui rappelle les étendues d’eaux gelées, très loin au nord. Elle resterait unique au monde parce qu’elle avait réussi l’exploit de l’apprivoiser.  « Tu sais… J’y gagne, à cause du ciel d’hiver. » Ce n’est sans doute pas la réponse que Katie attend. Cette phrase n’a peut-être pas de sens sortie du bouillonnement intense de ses pensées mais rien ne lui semble aussi naïvement vrai.  Un instant, totalement immobile à ancrer cet instant de paix dans sa peau pour pouvoir le reconvoquer lorsque les ombres se feraient plus noires, plus menaçantes.  Et si elle l’aime, c’est sans doute comme une âme errante adorerait l’étoile polaire, avec respect, tendresse et amitié. Lentement, Morgana se love contre son côté, ses lèvres capturant les siennes avec une ferveur presque désespérée. Pour se souvenir de la couleur du firmament, du froid aussi brûlant que leur étreinte, pour se sentir en vie. Ne plus parler puisque le langage est source d’incompréhensions. Laisser s’exprimer les corps, la peau contre la peau.  Ressentir encore une fois les tensions, apprendre les gammes tenues des actions et des réactions, des soupirs, des caresses pour enfin se replonger dans un oubli délicieux fait d’extases et de chaleur réconfortante. Et dans les premières limbes du sommeil, elle murmure contre son oreille : « On risque de pleurer un peu si l’on s’est laissé apprivoiser, little bird. Mais on gagne toujours. »
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