S'il avait été langue-de-plomb ? Keziah tourna brièvement les yeux vers elle et esquissa un petit sourire. Il ne pouvait pas répondre à cette question, mais elle comprendrait. Oui, il avait été langue-de-plomb, même si ça n'avait jamais été une profession qu'il avait réellement choisie. La première fois qu'il était rentré au Ministère, il avait dix-neuf ans. Victoria venait de quitter Poudlard et d'emménager avec lui dans son petit appartement du Londres sorcier. L'idée d'aller jouer les larbins de service pour le compte du gouvernement ne l'enchantait déjà pas beaucoup, mais il avait ravalé sa fierté. Parce qu'il voulait offrir plus à la femme qu'il aimait que ce que les petits jobs minables qu'il avait enchaîné jusque là pouvaient rapporter. Parce qu'après tout ce n'était pas un si grand sacrifice. Pourtant, Keziah n'avait pas tenu longtemps, quelques années qui se comptaient sur les doigts d'une main seulement, avant que le désir de voler à nouveau de ses propres ailes ne se fasse sentir et qu'il claque la porte du Ministère. Et il en avait parcouru du chemin avant l'avènement du Seigneur des Ténèbres et qu'Augustus Rookwood ne referme ses filets autour de lui ! Cela lui semblait si loin maintenant, comme si ces années n'avaient jamais vraiment existé ou appartenaient dorénavant à un autre.
_ Je sais bien, soupira-t-il doucement quand Medera le mit en garde contre la dangerosité de ce qu'il tentait d'accomplir.
Keziah n'était pas différent du commun des mortels ; mourir l'effrayait. La perspective de la douleur précédant le déclin plus que le néant qui suivait, mais cela ne changeait rien. Il ne voulait pas mourir, ne comptait pas mourir non plus, seulement c'était aujourd'hui un risque qu'il était prêt à prendre. Trop longtemps il était resté sur la touche, à regarder les autres mener une guerre qui le concernait tout autant qu'eux mais dont il avait fini par réussir à se convaincre que ce n'était pas le cas. Il avait été naïf. Un véritable idiot même et, venant de lui, qui avait d'ordinaire une si haute opinion de ses capacités intellectuelles, cela voulait dire beaucoup.
_ Les sortilèges de serment des langues de plomb ont été fait par un puissant sorcier. Où vous ont mené vos recherches ? _ Je ne m'y suis pas encore vraiment penché sérieusement, pas en terme de phases expérimentales en tout cas, mais j'ai écrit un livre il y a plusieurs années de ça sur la mécanique des fluides énergétiques qui devrait m'aider à orienter mon approche. C'est assez compliqué à vulgariser mais, en gros, il s'agit d'une étude sur le comportement des énergies, qu'elles soient magiques ou non, et des forces internes associées. Tout est une question de balance en vérité, et de phénomènes de transferts. Pour le moment, ma théorie est que même si le sortilège qui a été utilisé sur moi est trop puissant pour être brisé, cela ne veut pas dire qu'il ne puisse pas être altéré, modifié ou même transvasé dans un autre réceptacle.
Sa voix était calme, posée, ne butant sur aucun mot malgré les principes complexes qu'il essayait d'expliquer. Il était comme un poisson dans l'eau. Les traits de son visage aussi s'étaient détendus et il réussit même à nouveau à laisser échapper un rire clair qui ne sonnait pas tristement.
_ Vous avez du comprendre maintenant que je suis plus doué pour réfléchir et analyser les choses plutôt que pour les mettre en pratique ! C'est pour cela que je n'ai pas encore commencé à tester certaines de ces théories. Comme vous l'avez dit, j'y risque beaucoup. Je ne suis pas certain non plus de pouvoir mener moi-même les expériences si je sers en plus de cobaye...
▪▪▪ Je sais bien. ▪▪▪ Ce n’était pas mes affaires mais jamais je n’avais vu quelqu’un tester de faire sauter le sceau des langues de plomb a Ste Mangouste et pourtant j’en avais vu des expériences ! Je ne disais pas que c’était impossible mais c’était clairement très compliqué. La vérité à quel prix ? Dire ce qui s’était réellement passé mais ne pas avoir peur d’en mourir c’était trop non ? Surtout qu’il venait de me dire qu’il avait une famille donc est-ce que ça avait réellement plus d’importance ? Cependant je ne pouvais nier que le sujet était intéressant car j’avais toujours été passionnée par les sortilèges. Et puis j’étais beaucoup plus réfléchie que combattante… Certes j’avais un côté Black très présent et j’avais su être une combattante hors pair mais cela s’était un peu perdu avec mes années de fuite où j’avais mis toutes mes capacités dans l’art de nous cacher et de disparaître avant qu’on vienne nous chercher....
Curieuse je me détendais et avais envie d’en savoir plus. ▪▪▪ Je ne m'y suis pas encore vraiment penché sérieusement, pas en terme de phases expérimentales en tout cas, mais j'ai écrit un livre il y a plusieurs années de ça sur la mécanique des fluides énergétiques qui devrait m'aider à orienter mon approche. C'est assez compliqué à vulgariser mais, en gros, il s'agit d'une étude sur le comportement des énergies, qu'elles soient magiques ou non, et des forces internes associées. Tout est une question de balance en vérité, et de phénomènes de transferts. Pour le moment, ma théorie est que même si le sortilège qui a été utilisé sur moi est trop puissant pour être brisé, cela ne veut pas dire qu'il ne puisse pas être altéré, modifié ou même transvasé dans un autre réceptacle. ▪▪▪ J’hochais la tête car cela me disait quelque chose… Un vieux souvenir de Ste Mangouste…. ▪▪▪ Cela se peut en effet car je me souviens d’un vieux camarade de promo qui avait cherché à détourner le serment qui est sur les médicomages –beaucoup moins puissant que celui que vous portez bien entendu- et avait cherché à le mettre sur quelqu’un d’autre. ▪▪▪ Par Viviane c’était bien vieux tout ça… ▪▪▪ Détourner un sort sur un être vivant est plus simple et aussi assez compliqué car le « vide » que laisse le serment sur son corps créé un déséquilibre magique qu’il faut combler assez rapidement… Sur un objet c’est plus compliqué car ce sont souvent des sortilèges fait pour fonctionner sur un humain. ▪▪▪ Et oui ils n’étaient pas bêtes les langues de plomb…. ▪▪▪ Je serais curieuse de lire votre livre. ▪▪▪ Mais difficile de l’obtenir ici…
▪▪▪ Vous avez du comprendre maintenant que je suis plus doué pour réfléchir et analyser les choses plutôt que pour les mettre en pratique ! C'est pour cela que je n'ai pas encore commencé à tester certaines de ces théories. Comme vous l'avez dit, j'y risque beaucoup. Je ne suis pas certain non plus de pouvoir mener moi-même les expériences si je sers en plus de cobaye... ▪▪▪ Non il vous faut une aide. Lancer des sorts sur soi même est une très mauvaise idée. Surtout que ça risque de rentrer en conflit avec le fait de faire disparaitre –ou transférer- un sort de vous même. Je pense qu’il faut tester d’abord avec des sortilèges ayant peu de conséquence comme celui des étudiants en médicomagie pour qu’il n’y ait pas de conséquence et ensuite passer à plus complexe. Ca va prendre du temps et.... ▪▪▪ Mon regard se posa sur mon petit fils. Est-ce que je ferais passer la vérité avant mon petit fils ? Vu le regard des autres sur lui je pouvais comprendre qu’il veuille tout révéler... J’avais été la première à mal réagir quand je l’avais reconnu mais il avait une famille et sa démarche pouvait lui être fatale. Est-ce que la vérité valait ça ? ▪▪▪ Vous m’avez dit que vous aviez une famille… Est-ce que la vérité mérite de prendre autant de risque et de manquer de mourir et donc de les rendre malheureux ? Quand on a encore une famille il ne faut pas la perdre… ▪▪▪ Mes yeux papillonnèrent quand je sentis des larmes monter et je posais mon regard sur l’eau pour ne pas céder à cette tristesse qui me suivait depuis bien des années maintenant. Je n’avais plus que Teddy et pour rien au monde je ferais quelque chose qui pourrait m’emmener loin de lui…. Rien… ▪▪▪ Pensez bien à tout Keziah… On n’y pense jamais assez… ▪▪▪ Avec des si on pourrait refaire le monde … Et si je n’étais pas partie de chez moi, et si je n’avais pas suivi Ted… Alors je n’aurais pas connu l’amour, la liberté, le bonheur et ensuite la mort, la tristesse et la fuite. Tout est toujours une question de choix qu’on ne doit pas regretter ensuite...
Keziah avait reporté son attention sur le petit Teddy qui s'affairait toujours près de son château de sable. Voyant que la conversation des adultes ne semblait finalement pas virer au pugilat, il s'était à nouveau laissé happer par le jeu et avait même recommencé des aller-retour jusqu'au bord de l'eau pour dénicher des coquillages. Son attitude ne s'était pourtant pas tout à fait détendue et il continuait de jeter de nombreux regards inquiets à sa grand-mère, comme s'il s'attendait à ce qu'elle sonne le signal d'alarme à tout instant. Il était si jeune pourtant, et déjà si conscient du danger qui le menaçait en permanence. Keziah eut un pincement au cœur en imaginant la vie qu'il avait du mener pour en arriver là et il s'en voulu de lui imposer ce stress supplémentaire. Mais, après tout, Teddy n'était pas le premier gosse auquel il aurait causé du tort. Et Merlin ainsi que tous les sorciers depuis les îles Féroé jusqu'aux confins de la péninsule arabique savaient qu'il avait fait bien pire...
Heureusement, les paroles de Medera détournèrent son esprit du chemin qu'il s'apprêtait à prendre, l'empêchant de former de déplaisantes images d'enfants à l'agonie, les yeux révulsés par la fièvre et les gencives sanglantes. Une lueur intéressée passa dans son regard et Keziah sentit son dos se redresser quand il l'entendit parler de Ste-Mangouste. Il l'écouta alors avec un intérêt renouvelé, hochant vigoureusement la tête lorsqu'elle mentionna l'effet de "vide" laissé derrière lui par la rupture d'un enchantement. Le vide en tant que notion physique continuait de passionner les scientifiques de tout bord, moldus et sorciers confondus, et Keziah n'échappait pas à la règle. Encore aujourd'hui, on savait si peu de choses sur ce qu'il était réellement. C'était une notion si difficile à définir que l'on remettait en cause la possibilité même d'un vide absolu, le définissant plutôt comme l'état d'énergie minimale où continuaient de se produire des matérialisations fugaces mais spontanées de particules et de leurs antiparticules associées. Keziah y avait lui-même consacré de longues heures de recherches par le passé et Medera venait peut-être de le lancer sur une piste plus que pertinente. Son cerveau bouillonnait déjà de théories et de calculs savants quand elle le ramena brusquement à des considérations beaucoup plus terre à terre.
_ Vous m’avez dit que vous aviez une famille… Est-ce que la vérité mérite de prendre autant de risque et de manquer de mourir et donc de les rendre malheureux ? Quand on a encore une famille il ne faut pas la perdre…
Keziah battit mollement des paupières. Sa famille ? Les visages de sa femme et de sa fille apparurent soudain devant ses yeux et il sentit une vague de sentiments contradictoires déferler alors en lui ; l'amour, la colère, l'espoir, la peur, la joie et l'amertume, chacun d'entre eux venant se fracasser contre son cœur avec une telle violence qu'il souffla brusquement par les narines pour extérioriser ce trop-plein d'air, ce trop-plein de je-ne-sais-quoi avec lequel il avait failli s'étouffer. Mais il l'avait déjà perdu sa famille. Il avait été incapable de retenir Victoria et c'était la conséquence de ses propres actes qui l'avait forcé à abandonner sa fille sans savoir s'il pourrait jamais la serrer à nouveau entre ses bras ou ne serait-ce que poser les yeux sur elle sans avoir l'impression de la salir. Il avait lui-même creuser le trou au fond duquel il barbotait et il n'appartenait qu'à lui de s'en sortir dorénavant. Ou de s'y enterrer vivant.
_ Est-ce que vous voyez ma femme ou ma fille avec moi ? Et il s'en voulu presque aussitôt que le sarcasme soit si mordant et le sourire si faux. L'espace d'un instant, il sembla pourtant que ce serait la seule réponse qu'il daignerait lui faire, mais un nouveau soupire lui échappa et il reprit alors d'une voix plus douce. Ma femme est devenue une insurgée à l'automne 2002. Elle ne pouvait plus supporter l'injustice de ce qu'il se passait dans le pays et tout l'amour qu'elle pouvait porter à sa famille ne justifiait plus qu'elle continue de fermer les yeux sur ses idéaux. Ça n'a pas été facile à digérer, j'avoue, même encore aujourd'hui c'est difficile. Mais c'était son choix et je le respecte. Parce qu'elle n'a jamais été que ma femme ou la mère de ma fille, mais aussi et surtout une personne à part entière et qu'elle a eu le courage de l'assumer. C'est pareil pour moi. J'ai perdu assez de temps à fuir. Si je ne fais rien, si j'accepte de courber l'échine sans même chercher à me battre, alors... qu'est-ce que ça fait de moi au juste ?
Un lâche. Ni plus ni moins. Toutes les belles excuses qu'il aurait pu trouver pour justifier sa passivité n'y aurait rien changé. De plus, était-ce vraiment l'exemple qu'il voulait donner à sa fille ? Était-ce vraiment l'héritage qu'il voulait lui laisser ? Celui d'un fou, d'un assassin, d'un homme qui avait passé le reste de sa vie à fuir parce qu'il avait eu trop peur d'affronter ses ennemis en face et d'assumer ses propres erreurs ? Non. Cela le rendait malade de l'imaginer grandir avec ce poids sur les épaules. Keziah n'avait jamais été quelqu'un de particulièrement courageux, et il n'aurait jamais cru penser cela un jour mais, aujourd'hui, il préférait encore mourir debout plutôt que de vivre sa vie à genoux.
_ Est-ce vraiment ce que vous souhaitez pour Teddy ? Une vie de cavale, comme s'il était un vulgaire criminel ? Qu'il grandisse en passant son temps à regarder par-dessus son épaule, sans jamais pouvoir faire tout à fait confiance à qui que ce soit ni créer d'attaches ?
▪▪▪ Est-ce que vous voyez ma femme ou ma fille avec moi ? ▪▪▪ Je suis désolée, je ne voulais pas être indiscrète. ▪▪▪ répondis-je rapidement car je me rendais compte que j’aurais certainement été aussi sur la défensive à sa place. Ce n’était pas que je voulais lui donner des leçons mais je me demandais si le jeu en valait vraiment la chandelle, mais je n’avais jamais été de celle qui menait de grandes batailles. J’avais toujours essayé de faire au mieux juste pour que me famille aille bien et j’avais clairement échoué même si ce n’était pas moi qui avait demandé à ma fille de partir combattre. Je reportais mon attention sur mon petit fils en soupirant. Tout cela était compliqué… ▪▪▪ Ma femme est devenue une insurgée à l'automne 2002. Elle ne pouvait plus supporter l'injustice de ce qu'il se passait dans le pays et tout l'amour qu'elle pouvait porter à sa famille ne justifiait plus qu'elle continue de fermer les yeux sur ses idéaux. Ça n'a pas été facile à digérer, j'avoue, même encore aujourd'hui c'est difficile. Mais c'était son choix et je le respecte. Parce qu'elle n'a jamais été que ma femme ou la mère de ma fille, mais aussi et surtout une personne à part entière et qu'elle a eu le courage de l'assumer. C'est pareil pour moi. J'ai perdu assez de temps à fuir. Si je ne fais rien, si j'accepte de courber l'échine sans même chercher à me battre, alors... qu'est-ce que ça fait de moi au juste ? ▪▪▪ Je ne sais pas…. Ma fille a fait le même choix avec son mari : combattre et aller défendre ce qu’elle croyait juste à la grande bataille de Poudlard et ils ont été tués… ▪▪▪ Si seulement elle m’avait écouté mais… Non elle ne l’aurait pas fait de toute façon car elle était comme son père : engagé et voulant toujours suivre ses idées même si cela pouvait lui couter la vie…
▪▪▪ Est-ce vraiment ce que vous souhaitez pour Teddy ? Une vie de cavale, comme s'il était un vulgaire criminel ? Qu'il grandisse en passant son temps à regarder par-dessus son épaule, sans jamais pouvoir faire tout à fait confiance à qui que ce soit ni créer d'attaches ? ▪▪▪ Et que voulez vous que je fasse ? ▪▪▪ demandais je à Keziah en le regardant droit dans les yeux. ▪▪▪ Le jour de la bataille mes enfants ont été tués par ma propre sœur qui a juré de tuer mon petit fils et le reste de ma famille. J’ai alors pris mon mari et mon petit fils et j’ai fuit. Je ne voulais pas qu’on m’enlève mon petit fils après avoir perdu ma fille. Cela fait 5 ans que je fuis, 5 ans que nous allons de ville en ville pour éviter ma sœur qui continue sa traque. Si je compte sur quelqu’un elle le tue et je ne peux pas me permettre de la combattre, elle est plus puissante que moi et n’a aucun état d’âme. Que ferait Teddy sans moi s’il réchappe à une attaque où je sombre ? Peut être que ça parait lâche mais je n’ai aucune autre solution. ▪▪▪ Combattre Bellatrix était une mauvaise idée. Je n’étais pas une mauvaise combattante quand j’étais plus jeune mais maintenant j’étais rouillée et ma sœur était bien plus puissante que moi. De plus je savais que, bêtement, j’hésiterais avant de lui lancer un sort parce que je n’étais pas médicomage pour rien et qu’ôter la vie était difficile pour moi, même si elle n’avait pas hésité un instant à tuer ma fille.
Je regardais de nouveau mon petit fils, la prunelle de mes yeux. ▪▪▪ J’aurais aimé lui offrir une meilleure vie, ne pas l’obliger à grandir aussi vite alors qu’il n’a que 5 ans mais nous sommes en guerre et je ne peux pas faire autrement si je veux qu’il sache s’en sortir s’il m’arrive quelque chose. Je n’ai plus rien à prouver au monde Keziah… Mon petit fils sait que ses parents n’étaient pas des traites, il sait ce que je fais et pourquoi je le fais. Un jour je trouverais peut être un endroit plus près de son parrain et de sa marraine pour le mettre à l’abri et arrêter de fuir mais, pour l’instant, ils sont en plein combat et nous continuons notre vie de voyageur. C’est la meilleure façon de protéger tout le monde. ▪▪▪ Rejoindre June ou Harry aujourd’hui était une mauvaise idée car ce serait dangereux pour eux comme pour nous et je savais qu’on viendra me chercher un jour, comme ils me l’avaient promis 5 ans auparavant. ▪▪▪ Fuir ne parait peut être pas courageux mais parfois il faut choisir la sécurité des siens avant tout le reste. Mais chacun fait ses propres choix et je me contente juste de vous dire de ne rien oublier dans votre quête… Pensez bien à tout avant de vous lancer car votre femme et votre fille sont loin de vous mais sont toujours en vie. Et ça c’est précieux, croyez moi… ▪▪▪ Je baissais les yeux pour éviter de montrer à Keziah et surtout à Teddy mes larmes. Je donnerais tout pour pouvoir serrer de nouveau ma fille dans mes bras et lui parler pendant des heures comme on le faisait avant. Mais je ne le pourrais plus jamais aussi je ne pouvais m’empêcher de trouver que les idées de Keziah étaient dangereuses pour sa famille mais c’était sa vie et ses choix. J’aurais juste tellement aimé pouvoir aussi me poser ce genre de questions mais Bella avait choisi pour moi et aujourd’hui je ne ferais rien pour mettre Teddy en danger. Je ne voulais pas le perdre comme j’avais perdu Dora…
Il y avait donc bel et bien encore une étincelle de combativité en Medera East. Les séquelles laissées par la guerre n'avaient pas encore éteins jusqu'à la dernière braise. Keziah avait déjà pu s'en rendre compte lorsqu'elle s'était méprise sur ses intentions et l'avait menacé de sa baguette, mais il en fut à nouveau témoin quand elle braqua sur lui son regard sombre. Il brûlait d'un feu farouche et intense, laissant entrapercevoir la surface d'une force insoupçonnée sommeillant entre les replis et les anses de son esprit résigné. Medera était certainement plus forte qu'elle ne le soupçonnait et Keziah espérait qu'un jour elle en prendrait conscience. L'amour d'une mère pour ses enfants était quelque chose de puissant. Infiniment plus que n'importe quel sortilège.
Il avait dépassé les bornes en lui demandant si c'était ce qu'elle souhaitait vraiment pour son petit-fils. Il n'avait aucune légitimité à demander une chose pareille. Sa remarque était déplacée mais il l'avait fait en connaissance de cause. Il n'avait pas pu résister à la tentation de venir titiller le dragon qui dort, et il n'était pas déçu du résultat. C'était qui il était, ce qu'il faisait. Malgré tous les efforts de Vic pour lui inculper un brin de décence, c'était une facette de sa personnalité qu'elle n'était pas tout à fait parvenue à adoucir au fil des années passés à ses côtés. C'était la seule manière qu'il connaissait pour forcer les gens à lui dévoiler une once d'honnêteté : en les poussant dans leurs retranchements. Il l'écouta attentivement cependant, lorsqu'elle se mit à lui raconter le drame qui avait été le sien. Il ne l'interrompit pas et ne chercha pas non plus à intercaler la moindre phrase condescendante dans son discours. Comment aurait-il pu ? Il était incapable de concevoir ce qu'elle pouvait ressentir. La simple idée que sa femme ou sa fille puissent disparaître du jour au lendemain le terrifiait – il n'était même pas certain d'y survivre – mais ce n'était que cela. Une peur irrationnelle. Il n'imaginait pas ce que cela devait être de l'expérimenter pour de vrai.
S'il mourrait, c'était différent. Mourir ne le ferait pas souffrir. Pas lui en tout cas. C'était sûrement incroyablement égoïste comme raisonnement, mais Keziah ne s'était jamais vanté de ne pas posséder ce défaut. Medera avait peut-être raison cela dit. Peut-être qu'il aurait du savoir se contenter de ce qu'il avait, qu'il aurait du savourer le fait que la guerre ne lui avait pas encore arraché ce qu'il avait de plus précieux. Mais il avait du mal à raisonner de la sorte... Il avait essayé la soumission, il avait essayé la fuite, et il fallait voir où cela l'avait mené ! Jamais il ne s'était senti aussi éloigné de sa famille. Un soupire résolu passa alors ses lèvres.
_ Aidez-moi.
Ce n'était pas une question, mais plutôt une faveur qu'il lui demandait humblement, à elle, une parfaite inconnue que le hasard avait décidé de placer sur sa route pour une raison ou une autre. Keziah ne croyait pas au destin. Il se refusait à croire qu'une quelconque force supérieure avait le pouvoir de d'orienter sa vie sans qu'il n'ait son mot à dire. Medera East était une chance inouïe.
_ Vous avez raison, je ne pourrai pas faire cela seul et je n'ai aucune envie de mourir. Mais je ne reviendrai pas sur ma décision. En tant que médicomage, vous êtes sûrement la personne la plus à même d'empêcher que le pire se produise, mais en tant que mère je sais également que vous saurez me rappeler pour qui j'ai fait ce choix si jamais je venais à l'oublier en cours de route. Je ne mentionnerais jamais votre nom si vous m'aidez. Je ne ferais jamais rien pour mettre votre sécurité ou celle de Teddy en péril, je vous le promets.
▪▪▪ Aidez-moi ▪▪▪ Je fus surprise de cette supplique et le détaillais du regard. Est-ce que je pouvais réellement l’aider ? La vérité semblait vraiment le plus important pour lui. Moi je donnais tout pour protéger les miens en fuyant et lui semblait avoir besoin de dévoiler tout ce que son secret de langue de plomb lui interdisait pour pouvoir prendre soin des siens. Soit. Mais l’aider ? Comment faire ? Certes j’avais rien perdu de mes capacités de médicomage mais j’étais en fuite, impossible de se voir souvent, impossible de rester en contact facilement. ▪▪▪ Vous avez raison, je ne pourrai pas faire cela seul et je n'ai aucune envie de mourir. Mais je ne reviendrai pas sur ma décision. En tant que médicomage, vous êtes sûrement la personne la plus à même d'empêcher que le pire se produise, mais en tant que mère je sais également que vous saurez me rappeler pour qui j'ai fait ce choix si jamais je venais à l'oublier en cours de route. Je ne mentionnerais jamais votre nom si vous m'aidez. Je ne ferais jamais rien pour mettre votre sécurité ou celle de Teddy en péril, je vous le promets. ▪▪▪ Je ne savais pas pourquoi mais j’avais envie d’avoir confiance en cet homme rencontré par hasard sur la plage. J’avais eu peur qu’il soit là pour s’en prendre à mon fils mais son histoire était quand même bien trop « importante » pour que ce soit inventé. Ou alors j’étais en train de me planter complètement et j’étais en train de me mettre en danger mais sa détresse me parlait et je n’avais jamais refusé l’aider de personne.
Je restais un moment silencieuse car je cherchais une façon de pouvoir nous donner des nouvelles et avancer. Je ne pouvais pas me permettre de lui dire où nous habitions mais il y avait peut être moyen de faire une poste restante chez les moldus et de la changer tous les mois… ▪▪▪ D’accord je veux bien vous aider. ▪▪▪ Cette recherche m’intéressait je ne pouvais le nier et si cela lui permettait de dévoiler toute l’histoire au sujet de la mort des enfants moldus et qu’il pouvait dire haut et fort ce qui était en train de se passer je ne pouvais ne rien faire. Pour mon petit fils… Pour tous les enfants issus de moldu. ▪▪▪ Je ne peux pas vous dire où je me cache c’est trop dangereux pour Teddy donc on va utiliser la poste restante des moldus dans une ville loin de nos deux domiciles. On va en créer quatre et on changera régulièrement comme ça on pourra se laisser le compte rendu de nos recherches. Commencez par m’envoyer votre livre et je vous ferais part de mes observations. Ensuite on fera tous les deux des tests et quand on aura une bonne idée de la solution on trouvera un moyen de se revoir. ▪▪▪ Je lui tendis la main en signe de « pacte » avec un sourire. ▪▪▪ Prenez soin de vous Keziah et tenez moi au courant. ▪▪▪ Teddy lui adressa un petit signe de la main alors que je le prenais par l’épaule pour repartir vers chez nous. Je ne savais pas si j’avais pris la bonne décision mais s’il ne savait pas où j’habitais il ne pouvait pas faire de mal à Teddy et je transplanerais plusieurs fois avant d’aller chercher nos « comptes rendus » histoire d’être sûre de ne pas être suivie. Cela me permettrait aussi de me replonger dans mes études ce n’était pas un mal. Qu’est ce que le gouvernement était en train de cacher d’absolument horrible….
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