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| Deux jours après la pleine lune, juste assez de temps pour se relever, s’éloigner un peu du camp pour respirer. C’est une question d’habitude, de besoin. C’est comme ça que je fonctionne. Le premier jour je m’inquiète des autres et je panse mes blessures et le lendemain je dis merde à tout le monde et je m’évade quelques heures avant de ramener à bouffer histoire de faire taire ceux qui pourraient penser que je me fou complètement du “groupe”, du clan. Ca n’est pas le cas, je suis incapable de rester enfermer trop longtemps, tout comme je suis incapable de rester seule trop longtemps. J’ai besoin de voir le ciel, les nuages, besoin d’avoir les pieds dans la terre, les mains sur l’écorce. Besoin de savoir que si l’envie me prend je peux courir jusqu’à ce que mes poumons s’embrasent, mes jambes se dérobent et que je me retrouve le nez dans la boue! Juste se sentir pleinement vivante. Je détendais mes bras et mes jambes à la première sortie du bunker et saluais Sam, une jeune lycane pour qui la transformation avait été dur et qui me suivait comme mon ombre. Je reviens vite d’accord, reposes toi, joue aux cartes avec les autres. T’en fais pas. OK? Elle hoche la tête et murmure un “Ok” avant de rentrer. Et je m’élance, retrace le parcours de la louve en sens inverse. - Elle est faible - Elle est jeune et tu devrais apprendre le mot compassion. - Pourquoi - Pourquoi pas. - Tu évites encore - J’évite toujours. C’est par là? - Tu le sais - Sale bête. - A ton service - Non, je ne parle pas seule, je ne suis jamais vraiment seule. C’est pire qu’un dédoublement de personnalité, je la sens, je l’entends réellement, je pourrais même sentir son estomac se contracter quand elle sent une proie. Mais elle a raison sur un point, je sais ou je vais, mon instinct ne me trompe pas. Et bien vite j’entends un hennissement triste, douloureux. Je réduis la cadence, m’approche doucement. La licorne est là, aux aguets, elle m’observe autant que moi. Je suis certaine qu’elle a reconnue mon odeur. Elle n’est pas allongée sur le flanc, la griffure au niveau de son dos semble être sa seule blessure. Mes pas sont calculés, ma respiration maitrisé, je ne veux pas qu’elle s’échappe. Je pose mes doigts avec délicatesse, elle se laisse faire. Ca n’est pas la première fois que je tente de réparer mes bêtises. - C’est à elle que tu dois le coup de sabot sur ta hanche - Je ne réponds pas. Je le sais... Si je la soigne c’est aussi pour m’excuser, une façon humaine de réparer les choses. Alors je la soigne et la caresse tout en chantonnant. Promenons-nous dans les bois, pendant que le loup n'y est pas. Si le loup y était, il nous mangerait... Quelle importance que je me moque de moi-même? La licorne ne me comprend pas et Raksha grogne mais qu’importe. Le sourire aux lèvres j’enchaine le refrain bien connu de cette comptine française que m’ont appris les petits frères de mon amie. Un bruit de pas presque imperceptible, une odeur reconnaissable entre mille, la louve s’excite. - Fenris - Je le sais. La licorne l’a sentie aussi, elle commence à vouloir bouger, partir, alors sans même me retourner en direction du Français je lui adresse la parole la première. Juste une minute Octave. Les licornes n’aiment pas les hommes, surtout lorsqu’elles sont blessées. - Tu ne vas pas lui échapper cette fois-ci - Non, pas cette fois ci. Ferula. Et je serre au maximum le bandage me préoccupant peu de la licorne qui gratte la terre de son sabot. Ma main passe dans sa crinière et je récupère quelques crins, généreusement offerts qui pourront être utiles pour les potions. Et elle file, les soins et le bandage l’aideront. - Fenris est en grande forme- Et je retiens un “ferme là” et me retourne vers Octave, tentant d’arborer un sourire le plus détendu possible, le plus naturel. Bonjour Octave. Comment vas votre dos depuis cette charmante nuit de pleine lune? Comme si rien ne s’était passé entre la France et aujourd’hui, que l’histoire se répétait, simplement, bêtement. Alors qu’il n’en était rien et que je conservais une distance raisonnable entre lui et moi. |
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Affamé, le loup gronde encore, tout crocs dehors. La violence de la nuit passée ne suffit pas, ne suffit plus. Il veut plus, tu veux plus. Les instincts sont frustrés, étouffés par le Tue-Loup. Tués dans l'œuf, tu ne t'autorises aucune faiblesses, aucune délicatesses traîtresses. Tu ne supportes pas de t'agenouiller tel un animal dans la bassesse, dans la lâcheté cruelle, éternelle. Tu refuses de n'être qu'une bête sans laisse, sans la promesse de la caresse d'une punition.
« J'ai faim », recrache l'animal alors que tes lèvres épousent le flacon, que le liquide brule ta trachée, que ton ventre se tord, que ton esprit mord, apaisé, calmé ; « Ne me fais pas taire. », couine-t-il, faible, réduit en esclavage, réduit sous tes ravages. Les nuits sont toujours affreuses, douloureuses. Il paraît que c'est pire sans potion. Il paraît que tu perdrais totalement le contrôle, que tu tuerais encore, que tu te noierais dans le chaos en quête d'une meute, en quête d'une famille. Conneries.
Ta famille s'étend de Paris à la Bretagne. Ta famille est vivante, pulsant au son des chants de France. Ta famille n'est pas dans la sauvagerie, dans les violences agaçantes.
Ta meute est dans la figure changeante, mouvante de Vince. Dans les serments gardés, pressés contre ta langue, elle bouge, elle s'ouvre. Tu n'obéis qu'à un Alpha ; Ton roi.
Tu n'as que les Ombres au fond du cœur. Tu n'as que ton pays collé à ta peau. Et la décision ferme, irrévocable & implacable de ne pas échouer. Alors, lentement, doucement, tu calmes tes instincts dans la sérénité de Daeva. Les bruits familiers de la nature t'agitent, crépitent contre ton être, se déchaînant contre ton armure, contre les murs de ton âme. Et puis, il y a une odeur que toi & lui reconnaissez. Ce parfum caractéristique de louve, mêlé à la terre, une force brute qui s'étire sous les muscles. Tu reconnais Brice, tu sais sa jeunesse, ses instincts qui paressent le long des tiens. « Et Rashka », marmonne le loup, d'une voix ensommeillé, assommé par le Tue-Loup. Mais Brice n'est plus vraiment Brice. Les blessures effilochent sa beauté, et tu sais, tu sens qu'on l'a brisé, cassé. L'insouciance, l'innocence se sont évadées, ont trébuchées pour s'éventrer sur le parquet. « … Se bat toujours aussi bien. », ronronne l'animal, appréciant les combats tout crocs & tout instincts dehors. Endolori, il aime la plaisanterie des bleus qui s'étalent sous ta peau, en fleurs de douleur, d'horreur. Il aime les courbatures, les immanquables blessures qui te font réaliser ton impuissante, ta saisissante humanité. Il aime affirmer que lorsque la lune est haute & pleine, tu n'es que son esclave. « Vrai. A moi. », ronchonne-t-il & tu soupires, haïssant sa possessivité, autant que ses revendications territoriales. Il y a presque de l'attachement dans la morsure du loup. Presque, seulement. « Ferme la », lâches-tu dans un calme olympien, laissant la muselière s'abattre, le battre.
« Promenons-nous dans les bois, pendant que le loup n'y est pas. Si le loup y était, il nous mangerait... » Un sourire effleure tes lèvres. Parfois, tu retrouves son humour, ce qu'elle est toujours, au fond ; La joyeuse, la frondeuse, l'allumeuse. Celle qui aimait te tirer des bals pour aller en boite. Celle qui adore piquer, titiller, s'amuser. Tu fais bruisser les feuilles, gardant une distance raisonnable, respectable. Un hennissement & tu observes la licorne qui souhaite se relever, détaler. Il est bien connu que ses créatures n'aiment que les femmes ; Tellement de sexisme. « Est-ce que c'était une demande pour m'attirer, Brice ? Vous savez bien que je ne vous résiste jamais. », un filet d'humour qui explose sous tes papilles, alors que tu t'appuies contre l'arbre. « Juste une minute Octave Un sourire. Vos désirs sont des ordres. ». Peu sérieux, tu joues des mots pour mieux manipuler, mieux user de séduction.
« Ferula. Elle resserre le bandage dans des gestes précis, exquis. Elle n'a que faire des protestations de la licorne. Elle n'a que faire de tes attentes. La main passe dans la crinière & tu aperçois les crins s'échapper de ses doigts. Aussi redoutable qu'intelligente, Brice est de ses alliées intéressantes & de ses ennemies épuisantes. Et la licorne détale, vous laissant seule. Elle se retourne & t'observe dans un sourire. Bonjour Octave. Comment vas votre dos depuis cette charmante nuit de pleine lune? » Un rire s'échappe et tu converses la distance qu'elle souhaite garder. Tu l'as bien observé, bien regardé. Tu sais qu'elle n'est plus vraiment elle, qu'elle n'est plus vraiment la même. « Un peu courbaturé. A croire qu'une charmante louve a essayé de me grimper dessus. Entre Fenris & Rashka, il y a une guerre d'usure. Il y a l'excitation des jeux nocturnes, des soumissions qui se cherchent & se recherchent. Et vous comment va votre ventre ? ». Vous vous êtes longtemps évités, esquivés sous forme humaine. Parce qu'elle le voulait & parce que tu es poli & jamais vraiment, totalement impatients. Et l'animal se tend, tirant sur ses chaînes, « Veux jouer. », gronde-t-il.
Tu tires de ta poche des gâteaux. « Vous en voulez ? Les yeux bruns pétillent de malice, de délice. Promis, aucun loup ne les a mâchouillé. Même pas moi. ». Un sort et tu fais léviter le paquet vers elle, ne lui confiant pas qu'ils sont cuisinés avec une bonne dose de Veritaserum. Lassé de lui courir après, lassé de ne pas connaître ce qui l'a autant cassé, tu veux juste savoir qui tuer, bousiller, exécuter. « Pour une fois, vous ne me fuyez pas. Pourquoi ? ». Et peut-être que pour une fois, tu es un peu vain, un peu humain dans tes questions. Peut-être que pour une fois, tu tiens à une autre personne en Angleterre que Vince. Peut-être que tu es prêt à refaire ce que tu as fait pour la sauver ; ne laisser qu'une traînée de mort alors que tu la tiens plus fort dans tes bras alors que ses doigts sont brisés, éparpillés. Brice a toujours eu quelque chose d'attirant, de captivant, faisant ressortir le meilleur & le pire de toi-même. Et tu as horreur de ce qui lui déchire le cœur.
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| Mes doigts caressent les poils blancs, je ressens les battements cardiaques de cette licorne apeurée, blessée, contrainte de rester « sage » entre mes mains pour survivre. Elle est forte et vulnérable à la fois. Je secoue légèrement la tête en entendant la voix d’Octave, l’humour qui quitte ses lèvres à un goût sucré, un parfum de nostalgie. Non, je ne l’ai pas appelé, je ne l’ai pas cherché sinon il y a déjà plusieurs semaines que je l’aurai trouvé. Je le retrouve toujours. La licorne part, elle fuit, elle en a de la chance. –Je veux jouer- Pas maintenant… pas avec Octave, surtout pas avec Octave. –Fenris- Non, ça n’est plus votre tour… c’est à nous humain de mener le jeu. –Ou pas- La ferme. Les crins s’enroulent autour de mes doigts formant une boule parfaite que je fais rouler dans ma main alors que je l’observe avec attention. Il n’a pas changé… p as un poils blanc de plus, il est nonchalamment appuyé contre un arbre et il n’approche pas, il respecte les distances, mes distances. Rien dans ses actes ou dans ses paroles n’est fait au hasard. Il sait. Je fais un pas dans sa direction. –Avance- et me rétracte –Tu fais tout pour me contrarier- C’est faux, je le protège, je me protège. –C’est Fenris et je suis là – C’est bien là tout le problème. Sa question m’amuse et titille ma louve et dans un sourire esquisser je réponds. Elle n’a pas fait qu’essayer. Parce que si, moi, j’ai conservé mes distances Raksha, elle, ne se prive pas pour retrouver Fenris. Pour se battre, pour le dominer et être dominé, pour jouer, encore et encore ce même morceau jusqu’à l’épuisement. Ma main se pose à l’endroit où il a mordu, ou une trace de ses crocs est encore visible aujourd’hui accompagné d’un hématome dont la responsable vient tout juste de s’enfuir. Mauvais timing. Il se remet tranquillement. Les blessures des pleines lunes ne m’inquiètent pas, elles se soignent, disparaissent. Mes doigts de pieds, nus, grattent le sol, heurtant parfois quelques cailloux, je suis nerveuse. Il sort de sa poche un sachet de gâteaux qu’il me propose. Toujours. C’est comme demandé à un affamé s’il veut d’un bout de sandwich ou à un aveugle s’il souhaite retrouver la vue ! Je glisse les crins de licorne dans la poche de mon jeans et attrape le paquet qui lévite jusqu’à moi. C’est dommage… J’aurai pu jouer à « à qui appartient les crocs ». Il n’est pas rare que les loups se mordent entre eux et les morsures les plus profondes restent marqués… j’ai un bon sens de l’observation et j’ai des jeux plutôt étranges aux yeux des autres sorciers comme celui-ci… Je sors un gâteau avec lequel je joue quelques secondes avant de mordre dedans, me permettant quelques secondes de réflexion pour répondre à sa question. Parler la bouche pleine n’est pas poli parait-il. Pas pour chercher un mensonge, pourquoi donc ? La fuite n’a qu’un temps et je suis pieds nus. Je connais mes chances de victoire et m’évite ainsi une défaite, je suis une mauvaise perdante. Vrai et faux n’est-ce pas. Mon sourire le lui avoue, j’aurai pu simplement transplaner mais je ne le fais pas. Je termine le gâteau et en prends un second. Vous n’en voulez pas ? –Mange – Je me retiens de tout dévorer, je mange rarement en présence des autres mais il s’agit de sucré… c’est plus facile ma louve en est moins friande. Vous m’avez manqué. Ah tiens ça c’est sorti tout seul et ça nous étonne toutes les deux mais Raksha s’engouffre dans la brèche. –Joue avec lui- J’avance un peu en sa direction, terminant ce second gâteau. Ils sont bons. Préparation maison ? Je ne sais pas pourquoi j’imaginais assez facilement Octave devant un plan de travail, les mains dans la pâte à biscuit et cette simple idée me fait sourire. Vous auriez pu me rattraper depuis longtemps, mais vous ne l’avez pas fait. Pourquoi ? Vous avez entendu parler de mes agissements de ses derniers « mois » ? Que savait-il ? Les insurgés parlaient entre eux et à mon arrivé j’avais été un sujet de conversation de choix, il faut dire qu’entre mes réflexes malheureux –je n’avais plus assez de doigts pour compter ceux qui avaient eu le nez cassé par ma faute pour m’avoir simplement « touché »- et mes « exploits » dans les arènes je n’avais pas vraiment l’image de la copine parfaite. Peut-être tentait-il de préserver son nez ! Allez savoir ! –Idiote- Ma vie en France me manque. Encore un aveu qui échappe à mes lèvres, un souhait de retour en arrière avant qu’on ne m’enferme avant que tout ne dérape et je serre le paquet entre mes doigts alors qu’un autre pas en avant a été fait. |
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Tu as, longtemps, cru que rien ne pouvait t'atteindre. Tu as, longtemps, vécu sur le principe que rien ne devait t'atteindre. Les yeux fauves cherchent les siens. Il y a des univers en guerres entre vous. Et tu ne sais pas ce qui lui est arrivé. Tu pourrais faire parler tes Colombes, enquêter dans le plus grand des secrets. Mais sans doute, serait-ce la trahir un peu. Sans doute, serait-ce trahir son souvenir. Elle n'est plus tout à fait la même et ça devrait te rebuter, te faire reculer. Ça ne devrait pas t'attirer.
Tu te mords l'intérieur de la bouche, sensible à ce que tu vois, crois. Tu te mords pour ne pas l'entendre, au fond de toi, ricaner de tes instincts ; « On sait que tu veux la goûter. ». Oui, tu sais. Mais est-ce vraiment approprié ? « La culbuter n'est pas une histoire de deux pattes. ». Non. Est-ce vraiment raisonnable, respectable ? « Tu as envie de la dominer, de te l'approprier. ». Elle n'est pas à toi. Elle n'est pas à toi. « Rashka le veut et tu peux. ». Tu ne veux pas. Tu ne peux pas. Pas comme ça.
« Elle n’a pas fait qu’essayer. » Un sourire s'arrache à tes lèvres. Il est vrai que les étoiles n'ont eu de cesse de défiler et les combats lupins de s'intensifier. La course des astres ne sait pas limiter les bêtes dans leur violence éternelle. Ils ne connaissent que les hurlements, les guerres de territoire sans gloire. Et oui, Rashka n'a pas fait qu'essayer, elle a osé. Comme Brice ose tout, frondeuse, voleuse, courageuse. Comme Brice dévore tout d'un feu avide. Même toi, elle t'enflamme. « Peut-être qu'elle devrait encore plus essayé la prochaine fois. ». Est-ce que tu en redemandes ? Peut-être. Peut-être pas. « Je n'ai rien senti. », la nargues-tu, les yeux brillant de malice, de délice. Tu as passé l'âge d'impressionner les femelles. « Pas moi. », susurre le loup, fanfaron, prêt à tout pour captiver son attention.
« Il se remet tranquillement. » , tu as l'envie soudaine, souveraine d'égarer tes doigts sur ses flans, de masser le ventre, de te perdre encore plus bas, dans des caresses assassines, divines. De soupirs en sourires, tu voudrais lui tirer des enfers de plaisirs, de désirs. Sous tes doigts, il y a l'envie de la conquérir, de la séduire. « Pas de massage donc ? », tu flirtes depuis toujours avec insolence pour semer les doutes, arracher les demi-vérités. Tu hausses les épaules ; « Dommage. ». Personne ne se méfie de l'idiot du village qui pourtant creuse le plus de ravage, causant les naufrages. Personne ne se méfie du blagueur qui devient brusquement l'homme séducteur, charmeur, dérobant les secrets au coin de l'oreiller. Personne ne voit l'animal derrière le vernis de l'homme qui craquelle, qui se fendille, bousille. Personne ne te voit jamais, ne te croit. « C’est dommage… J’aurai pu jouer à « à qui appartient les crocs ». ». A toi, toujours.
Et le monstre s'endort sur sa montagne de mensonges. Et le monstre ronronne sur ses songes.
Elle a la bouche plein de gâteaux, croquant à belles & pleines dents les douceurs empoisonnées, ensorcelées. « La fuite n’a qu’un temps et je suis pieds nus. Je connais mes chances de victoire et m’évite ainsi une défaite, je suis une mauvaise perdante. Tu ne cours qu'après les dames consentantes, croix de bois, croix de fer, si tu mens tu vas en enfer. Et un peu curieux, facilement intrigué, tu frottes les poils de ta barbe en l'observant ; Désarmant, vraiment. Peut-être que tu aurais pu obtenir ta revanche. Ou pas. En te connaissant, il est difficile de t'échapper, difficile de te faire perdre. Tu ne perds pas, jamais. Vous n’en voulez pas ? Non, c'est pour vous, réponds-tu du tac au tac. Toi, tu ne peux pas dire la vérité, toute la vérité. Tu en crèverais. Et les incendies roulent sous ta peau, s'amourachent de la courbe de ses lèvres s'ourlant en sourire. Tu te demandes ce que ça ferait de les mordre, d'en voir le sang couler. Vous m’avez manqué. » Tu prends une inspiration violente, prudente. Les doigts griffent l'arbre, creusant des sillons dans le bois fragile. Tes ongles saignent, ripant, arrachant des morceaux d'orgueil au passage, dans ton sillage. Tu dois reculer, l'empêcher d'avancer. Et elle bouffe la distance en mordillant son putain de gâteau avec sa bouche trop tentante, trop captivante.
« Ils sont bons. Préparation maison ? Tu hoches la tête, silencieux spectateur de cette nymphe sauvage dégustant des sucreries. Les pieds nus, elle sent bon la terre & la guerre. Vous auriez pu me rattraper depuis longtemps, mais vous ne l’avez pas fait. Pourquoi ? Vous avez entendu parler de mes agissements de ses derniers « mois » ? Un sourire, elle a toujours été trop curieuse, pas assez peureuse. Elle n'a jamais eu la peur du grand méchant loup. Parce que je ne suis pas homme à chercher celle qui ne veut pas être trouvée. Tu savais que ce jour viendrait, que cet instant se présenterait. Tu sais, oui. Je n'ai rien entendu. Ou tu n'as rien voulu entendre. Tu te souviens de cette fille rousse assise sur tes cuisses qui te soufflait de te méfier, qu'elle les croquait tous. Tu te souviens de sa moue boudeuse quand tu as refusé de lâcher des yeux son dos. Ma vie en France me manque. » . Toi aussi, la France te manque. Toi aussi, le contrôle te manque.
« S'il vous plait. », tu tends les doigts, à la recherche d'un gâteau. Tu sais que tu vas le regretter. Tu sais que tu devras être puni. « Juste un. » et tu t'approches un peu, juste un peu. Et tu offres ta main en creux pour qu'elle puisse te donner l'objet sans te toucher. Et tu avales le biscuit sans la lâcher du regard, en passant la langue sur tes lèvres. « Les bals avec vous me manquent. Tout paraît trop poli dans ta bouche alors que le veritaserum s'écrase contre ton ventre, se propage dans ton corps. Tout était beaucoup plus distrayant, amusant. Et tu te tends, sans la toucher, laissant juste ton souffle glisser à son oreille ; Tu me manques aussi. Tu recules un peu pour la laisser souffler, respirer, ne pas la piétiner. Et j'ai envie de toi. Un grondement, tu regrettes les mots & le loup sourit. J'ai envie de savoir ce qui t'est- Un regard – ce qui vous est arrivé. Au fond, je pourrais demander. Tu aurais les réponses. Mais ça ne viendrait pas de toi & elle. Et je veux t'entendre. ». Tu veux les comprendre pour mieux les conquérir, les séduire. Tu veux apprendre pour mieux la guérir.
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| Je n’ai jamais pensé que la fuite était une solution et pourtant j’ai agis avec lâcheté… plus d’une fois. Ça ne me ressemble pas, on ne m’a pas élevé comme ça et… non, je n’ai aucune excuse, je ne dois me trouver aucune excuse. Je suis partie, j’ai cédé et tout me revient en mémoire lorsqu’il me transperce de ses yeux noisette. –Mords le – Pour jouer, pour l’entrainer dans cette danse qu’il lui plait tant à elle, parce qu’elle n’est qu’instinct primaire, sauvegarde de sa lignée. Elle ne l’aime pas, pas comme on se le conçoit, Raksha imagine qu’il ne peut être qu’à elle. Ils ne sont liés a aucune meute, ils sont libres mais elle n’imagine pas une seule seconde l’odeur d’une autre louve sur lui, elle en deviendrait folle j’en suis certaine –A moi- Bien sûr que non, il a une vie bien remplie, il a fait mille et une rencontres, elle, non, nous n’avons rien de particuliers à lui apporter. –Si- Elle est sûre d’elle, ne flanche jamais c’est grâce à elle que j’ai survécu. Elle sait ma reconnaissance et s’engouffre dans la moindre faiblesse pour grignoter un peu plus de pouvoir, un peu plus d’autonomie. Il continu le jeu, cela ne s’arrête jamais, c’est ce que j’aime dans notre relation. Il la pique et elle réplique, il l’aiguillonne et obtiens, toujours, des réactions. Elle me fait dire qu’elle y mettra d’autant plus de cœur à la prochaine lune. -Menteuse- Grogne la louve qui sait que Fenris, lui, a ressenti tout ce qu’elle a pu lui transmettre, elle sait que l’humain fait taire le loup, qu’il ment un peu lui aussi. C’est un appel au jeu entre eux. C’est vrai, elle n’a rien dit mais moi aussi j’ai le droit de jouer, moi aussi je suis là, quelque part enfoui lorsqu’elle s’éprend de Sa bête. Je secoue la tête, non pas de massage, je ne peux pas. -Tu ne veux pas- Une prochaine fois. La promesse de ne pas fermer la porte de ce jeu. Quand le temps aura fait son œuvre. Pourtant je frissonne en pensant à ses doigts sur ma peau. C’est incontrôlable cette envie mêlée à la peur qui me fait reculer d’un pas. –Arrêtes- Ordonne t-elle alors que mon talon atteint le sol. Avancer pour mieux reculer, moi aussi j’ai l’impression d’exécuter une danse étrange. Mais il reste là, imperturbable à m’observer à me sourire dévoilant ses fossettes au coin des lèvres. Vraiment ? Est-il sérieux ? Existe-il un seul loup qui accepte de perdre ? Il n’y a pas de revanche possible, je ne vais pas faire demi-tour. Je reste là les pieds ancrés dans la terre et ma main qui lorsqu’elle ne prend pas un gâteau effleure mon pendentif. « Jamais à terre » comme un mantra, une promesse faite à mon père et que je ne compte plus bafouer. Je me mords la lèvre lorsque le son de ses ongles contre l’écorce me parvient, que l’odeur du sang me touche. C’est de ma faute s’il se crispe ainsi. J’ai trop parlé. –Il a demandé- et il a été exaucé. Il a la réponse à sa question. Mais vous êtes homme a toujours retrouver celles que vous cherchez. . Nous avons ça aussi en commun, cette ténacité à obtenir ce que nous voulons, d’une manière ou d’une autre. Il n’a jamais été un simple gentilhomme pour moi, je connais le poison de ses sourires, le tranchant de ses paroles. Je sais qu’il est dangereux. Il demande un gâteau, tend les doigts et je m’approche, doucement et dépose le précieux dans le creux de sa main. Un petit air de nostalgie flotte quelques instants entre nous, les bals… la danse, la valse. Ces trucs genre un deux trois un deux trois… Mon dieu que je pouvais être idiote à l’époque et bien naïve. A moi aussi. Pas pour les robes, ni pour les buffets mais en grande partie pour lui, pour ce nous avions initiés tous les deux… Un partage d’expérience, d’envies, d’accords. Des soirées inoubliables et toutes si différentes. Elles commençaient toutes par un bal, par une valse pour se terminer sur un bar moldu à se déhancher ou dans un petit théâtre pas plus grand qu’une cave à écouter des humoristes, du théâtre d’improvisation en passant par des musées sorciers ouverts en nocturne… Oui, les bals avec lui me manquaient et savoir que JE lui manquais avait quelque chose d’agréable. –Il te veut, tu le veux, c’est ton loup- Je refuse d’y croire, c’est trop déstabilisant. –Il n’y a rien de plus simple- C’est faux rien n’est simple mais le sourire que je lui offre ne reflète pas un centième de la guerre qui se joue dans ma tête et dans mon cœur. Mais mon sourire disparait, effacer par un coup de vent soudain, presque douloureux alors que cette fois ci je n’écoute plus ma louve, je recule. Ma respiration s’accélère, mon regard est celui de la proie acculée et Raksha grogne, tempête de ne pas faiblir. Ses interrogations prennent vie entre ses lèvres. Il veut savoir. J’ai peur. C’est vrai, c’est épuisant. Je vais le décevoir. Parce qu’il aime quand tout est contrôlé et que depuis des mois je suis en roue libre. Je ne lutte pas contre ma louve, je vis avec, elle me soutient et je sais qu’il n’a pas vraiment ce genre de relation avec Fenris. –Il veut savoir, dis-lui Mentir n’a jamais été une option avec ou sans ces gâteaux. Mais comment peut-on dire ça ? J’ai été accusé de trahison et de meurtre. Je n’avais tué personne Octave, personne. Il le sait n’est-ce pas que je ne tuais pas « pour le sport » ? Que je ne tuais pas sans bonnes raisons. J’ai été pendant deux ans le prisonnier 1255 à Azkaban. Le numéro de ma cellule, celui, le numéro de mon affaire monté de toute pièce pour que la sentence soit irrévocable. Je recule d’un pas de nouveau, ça n’est que la partie immergé de l’iceberg. –Je suis là, dis-lui- J’en suis sortie pour être vendu aux enchères… Il m’a choisi. Il me voulait. Toute entière. Lui mon maître. –Jamais- Plus jamais. Ma gorge se noue, les images remontent, les frissons apparaissent comme si le camp apparaissait autour de nous, je le vois presque, pourrais parfaitement le décrire. Il a obtenu de moi que je me batte, contre les autres, que nous nous battions. Sorcier contre sorcier, sorcier contre lycan. Il y a eu des blessés, des morts même. Le sol tangue sous mes pieds, je m’accroche à l’arbre à côté de moi et je ne supporte plus son regard quand je fini par lui avouer. Je n’ai jamais été consentante. Comprenait-il seulement à quel point il m’était difficile de prononcer certains mots de m’avouer à moi-même qu’il m’avait sali à jamais peut-être. Qu’il avait posé ses mains sur moi et pas seulement pour me battre. Elle m’a aidé à supporter… Ma louve, elle a protégé mon esprit quand l’insoutenable avait lieu, quand il venait s’amuser avec moi. Elle m’a aidé à le tuer. Mais la mort laisse des traces, presque aussi vive que ses doigts sales. J’ai peur Octave. |
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« Elle me fait dire qu’elle y mettra d’autant plus de cœur à la prochaine lune. » , un claquement de langue amusée s'échappe au souvenir brûlant, entêtant de la nuit. La louve joueuse, allumeuse grignote l'excitation de Fenris, propageant au creux de ton ventre des envies terribles, sensibles.Elle a, pourtant, ton odeur partout sur elle. Sur sa peau, la nuit se grave, s'aggrave. Elle secoue la tête, soufflant doucement, lentement ; « Une prochaine fois. » . Tu souris, l'air nonchalant, négligeant, les mains enfoncées dans les poches de ton costard. Elle recule pourtant,refusant un peu plus.Tu grimaces. « Vraiment ? » , tu acceptes de te soumettre à l'autorité. Elle fait partie de toi. Elle est toi. La France te l'a enseigné, te l'a gravé dans chaque pas, dans chaque pulsions, pulsations. Tu ne perds que si c'est obligé, décidé, dirigé. Tu ne perds que si il y a un intérêt. Depuis quand Brice est devenue ton intérêt ? Tu as connu bien des femmes, tu les as vu toujours traverser ta vie sans s'arrêter, sans trop attirer ton attention. Ton coeur a été enterré avec Delphine & son sourire en demi-lune. Ton coeur n'est qu'à la France & sa si précieuse innocence, sa tendre insolence, calfeutrant ta prudence à pas mesurés. Ton coeur n'est rien qu'à un roi, plus jamais à toi.
Les doigts s'emparent du pendentif alors que la bouche s'accroche au gâteau. « Mais vous êtes homme a toujours retrouver celles que vous cherchez. La tête se penche, cherchant à distance son regarde, la vérité. Il est vrai, mais je sais quand vous, les femmes, ne désirez pas être trouvés. Et tu savais que Brice te fuyait, préférant la solitude à ta compagnie alors tu as résisté à ta curiosité. Et pourtant, cette fois, cette unique fois, tu cèdes signant l'accro sur la toile parfaitement esquissée, évaluée de ta vie. Ou l'avais-tu aussi prévu ? L'avais-tu aussi analysé ? Estimant le risque de céder plus anodin qu'incertain. Tu croques dans la sucrerie, appréciant le sucre & sentant sur ta langue le veritaserum. Et tu t'étales, te déballes. Ces trucs genre un deux trois un deux trois… Oh ce genre de trucs-là, oui. » Un sourire fleurit. A une époque, tu l'aurais attrapé par la taille & vous aurez dansés. A une époque, tu pouvais la toucher, l'apprivoiser. A une époque, Brice existait.
« Tu bavais déjà sur elle quand elle était jeune louve », claque le loup, amusé bien que désespéré que tu n'aies jamais rien tenté. Tu n'as jamais trop aimé la facilité. Et sans complexité, vous ne seriez pas ici. L'attirance ne serait pas si forte, pas si puissante. « Tu avais juste besoin qu'elle mûrisse, lâche-t-il, et maintenant, il est temps de la cueillir, de t’accueillir. » . Elle sourit doucement, presque timidement. « Êtes-vous surprise ? », lâches-tu, forcé de tout avouer sans barrières, tiquant à tes pensées prononcés de manière si désinvolte.
Le vent emporte ton odeur, provoquant sa peur. Tu comprends, tu en vois les esquisses, les coups de fusains, assassins ; les hommes la terrifient. Tu la terrifies.
« J'ai peur. ». Oh, tu sais. Tu sais tellement bien comme la peur court. Tu sais les douleurs sans connaître leur origine profonde. Tu sais l'étrange, l'imminente blessure qui se rouvre, mal cousue, mal cicatrisé, sans cesse purulente. « Ce n'est pas grave, Brice. », rassures-tu, d'une voix douce & posée. « Ce n'est vraiment pas grave. », tu es homme calme, jamais touché, sans cesse habitué à te frustrer pour mieux te dépasser, exceller. Et bon gré, mal gré, tu as tout le temps pour elle. Tu sais que tu veux autant la ravager que l'apaiser.
Et l'histoire commence. Les confidences s'égrainent alors que tu tires sur ton cigare une autre slave de fumées. Elles s'élèvent déjà en arabesques blanches et traînantes. « J’ai été accusé de trahison et de meurtre. Je n’avais tué personne Octave, personne. Tuer ne te fait ni chaud, ni froid. Tu sais que certaines choses sont nécessaires, certaines punitions définitives, inventives. Tu en as maquillé des meurtres en accident comme celui du petit journaliste américain et de son informateur. C'était une aubaine de s'en débarrasser ainsi que d'essayer le nouveau produit des expérimages. Verdict ? Une maladie. Tu serais bien inconscient de juger, de t'autoriser un mot. (…) J’en suis sortie pour être vendu aux enchères… Il m’a choisi. Il me voulait. Toute entière. La gorge est noué, les souvenirs déterrés. Elle n'avancera plus jamais, elle ne sera plus jamais elle. Elle recule, s'accroche aux branches sous le choc. Tu veux te jeter sur elle pour la soutenir, la retenir, en comprenant, en l'apprenant. Je n’ai jamais été consentante. Viol, le mot court, inventé pour les animaux stupides, incapables de comprendre que le plaisir se chasse à deux. Elle m’a aidé à supporter… Tu notes la prochaine fois d'offrir des fleurs à Rashka. Elle m’a aidé à le tuer. Tu aurais fait pareil, tu as déjà fait pareil. Pour Vince. Tu as tué et tu tueras encore. J’ai peur Octave. » Toi, tu n'as jamais peur.
Toi, tu as juste des envies de meurtres. « Brice ? Le cigare se suicide à tes pieds. Que lui ferais-tu pour te libérer ? Tu avances, renonçant à ta baguette, la laissant s'effondrer dans l'herbe. Posément, tranquillement, tu laisses chuter la veste, défaisant la cravate. Fais-moi ce que tu lui ferais. ». Purger le maléfice par le maléfice, telle est la devise en France, telle est ta devise. Tu en as ramassé des soldats cassés, brisés. Tu en as reformaté des esprits démolis. Tu en as tué d'autres pour les remanier, redessiner. Et tu sais qu'elle a besoin de ça, qu'elle a besoin de toi.
Et toi aussi, tu as besoin d'elle.
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| Il aime le jeu autant que moi, sur un jeu d’échec nous serions roi et reine mais aujourd’hui la reine s’est couchée, elle a disparu de l’échiquier pour ne pas l’encombrer inutilement. Elle se sait affaibli, sali, la reine se cache. - ça n’est pas mon cas- Non, bien sur que non, Raksha n’a jamais eu a se cacher face à Fenris, retrouver son ami, son loup n’a été que jeu de guerre, de morsures, de soumission, de bas instincts qu’elle a aimé joué avec lui. - J’aime toujours ça - Elle attaque avec lui différemment qu’elle le fait avec les autres, les jeux sont plus brûlant, plus marquants, elle ne fait pas que me protéger, elle prends plaisir de sa présence. Mes doigts de pieds s’enfoncent dans la terre, prête à déguerpir, à l’emmener dans une couse folle, avoir notre chasse à nous aussi ou alors serais-ce pour m’enfuir? Il a raison l’humaine, elle, moi, je ne désirais pas être trouvé jusqu’à aujourd’hui. Encore que. les souvenirs s’égrainent mais ils sont si loin, presque inaccessible. Ou est cette jeune fille qui paradait en mini short et décolleté provocateur, qui cachait de la lingerie fine sous ses robes de bal pour pouvoir la lui montrer lorsqu’elle se changeait devant lui par pure provocation, qui s’approchait de lui juste assez pour que se mêle leurs souffles mais pas assez pour que leurs lèvres s’effleurent. Ca n’est jamais allé plus loin pourtant par respect ou par jeu, il n’y a bien que les loups qui se soit mélangés, arrangés, consumés. C’est idiot d’être nostalgique d’un passé enseveli, mort depuis de longues années, à quoi bon se raccrocher à ce qui ne sera plus, jamais, j’avais même pensé ne jamais le revoir. Il souri, lui aussi se souvient de ces instants volés, de ses moments de bonheur aussi simple que naturel loin de toute cette agitation, de tout ce chaos qui régnait dans ma tête et dans mon coeur alors à sa question la réponse s’échappe. Oui. Je me mords la lèvre inférieure et ajoute rapidement comme pour m’excuser de paraître si sotte, telle un louveteau tout juste sorti des pattes de sa mère. Enfin non...peut-être. C’est bien plus compliqué qu’une simple envie passagère. La femme peut comprendre, la louve apprécier même de se sentir désirer mais la peur se terre au fond du coeur et la peau se souvient avec férocité, comme si le moindre coup, la moindre caresse resurgissait de façon violente, difficilement compréhensible. -Ressaisis toi - Facile à dire, je suis un peu perdue, sans doute un peu trop marqué. Il écoute, il rassure même et je secoue légèrement la tête parce que ce n’est pas ce que je veux entendre. Si, ma peur est ridicule, irraisonnée, je n’ai jamais eu peur de lui, je ne devrais pas avoir peur. Mais c’est plus fort que moi, le mimétisme, un pas en avant de sa part, un pas en arrière du mien. Conserver cette espace de sécurité comme si cela avait suffit par le passé. Il souffle mon nom et mon regard croise le sien, je m’attends à tout à tout sauf à ça. Je fronce les sourcils à sa question surprenante. C’est blessée, presque agressive que je lui répondais. J’ai tout essayé! Pensait il qu’il que je m’étais simplement laissé faire? Non, je n’avais eu de cesse de me débattre, d’implorer il y avait eu les coups, les cris, les pleurs sans que rien ne puisse l’arrêter jusqu’à ce que mes mains ne l’étranglent jusqu’à... Que faisait il?? Il venait de lâcher sa baguette et il s’approchait de moi, il grignotait l’espace de sécurité alors je reculais instinctivement. L’affolement, le coeur qui s’emballe, la respiration qui devient compliquée. Que fais tu? Non... “N’approche pas” s’écrase au fond de ma gorge alors qu’il laisse tomber sa veste et sa cravate. Ne fais pas ça... s’il te plait. Un pitié implorant dans le regard, il ne peut pas devenir celui que je haï alors que mon coeur hurle l’inverse. Je recule encore alors que ma baguette le pointe alors que mon dos heurte un tronc. - Il n’est pas lui, c’est Fenris - Je le sais et pourtant la peur s’empare de moi alors que mes doigts blanchissent tant la pression exercée sur la baguette est puissante. Tu...tu n’es pas lui. Il est mort, je l’ai tué il est mort, mort. Parti en fumée, consumé par le feudeymon du labyrinthe. - Brice! - Je ne l’écoute pas, je ne l'entends plus c’est incontrôlable et mon poing se serre alors qu’il s’approche encore et le coup part, fuse, s’échoue avec violence dans son estomac alors que ma baguette s’échoue au sol à son tour incapable de le blesser d’avantage, pas lui, jamais lui. Je suis désolée. C’est vrai et pourtant je suis complètement déconnectée et j’agis d’instinct alors que je profite de ces quelques secondes de surprise pour lui pour fuir, courir à perdre haleine heurtant branches trop basses, me blessant dans des pièges de racines. Il n’a pas le droit de me faire revivre ça et Raksha qui se tait, qui le laisse agir comme si c’était pour mon bien. L’abandon étreint la douleur dans une de ces maudites valses qu’il aime tant. |
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