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Il ne restait plus que quelques semaines, avant que ne commencent les poursuites officielles. Pour le moment, tu ne participais pas encore aux rafles du gouvernement ; toi, ton dada, c’était les groupuscules qui s'organisent d'eux-mêmes, s'enflamment autour de slogans haineux crachés comme du venin, baguette et batte de Quidditch en main ; on s'improvise justiciers alors qu'on sait même pas c'que c'est, la justice.
T'avais quitté les bancs de Poudlard, et avec, la plupart de tes p'tits camarades qui passaient les concours, se sentant plus péter à l'idée de décrocher un poste peinard au Ministère parce que papa y était aussi. Merci bien, tu passais ton tour. A cette époque, t'étais un chien fou. T'étais con surtout.
Les bancs de Poudlard, les heures de retenue. Le Quidditch, les Tranchefoules. Les défaites, les victoires. Les supporters, les fêtes improvisées dans les dortoirs. Cette petite nana blonde qui était restée accrocher à toi, agitée dans tous les sens, comète dorée sur l'astéroïde Bacchus. On avait un peu parlé dans votre dos. Parce qu'elle avait trois ans de moins que toi et que de tes bras lourds, tu pouvais la porter sur tes épaules. Mais y'avait rien, c'était innocent, c'était adolescent. Y'avait rien mais y'avait beaucoup de choses. Bref, t'étais amoureux. Coup de foudre et coups de sang.
Alors après Poudlard, t'as gardé contact avec Will. Même si elle était sang-de-bourbe. L'exception qui confirme la règle, y'avait aucune logique là-dedans. Y'en a jamais quand on parle de sentiment.

Par contre, ce qui était logique, c'était que ce soit condamné à ne pas durer. Parce que tu ne la voyais qu'occasionnellement, entre deux trimestres. Et que le reste de l'année, tu le passais à rôder dans les rues à la nuit tombée, des noms et des portraits griffonnés sur des bouts de parchemin. A faire le mal. Et à te faire du mal dans ta tête, en y bourrant des idées trop grandes de haine. Cocktail explosif qui te faisait lancer des éclairs dans tes yeux. Coup de foudre foudroyé.
Oh, elle a fini par comprendre. Sans comprendre pourquoi t'étais devenu comme ça. Le problème, c'est que justement, tu ne l'étais pas "devenu". Ça avait toujours été là, tapi au fond de toi, de tes gènes et de ta gorge. Comme un volcan endormi. Qui a craché beaucoup de haine. Alors elle, elle a craché son poing dans ta figure, et elle s'est tirée en courant.
Et depuis, il semble qu'elle ne se soit jamais arrêtée de courir. Alors, non content de l'avoir obligée à te chasser, tu l'as prise en chasse.

Vous vous êtes dispersés pour ratisser les ruelles glauques du Londres sorcier. Le claquement de vos semelles renforcées résonne très haut dans le ciel bas et lourd des orages d’été. Le fond de l'air est tiède et poisseux, il colle à la peau comme la peur aux tripes. De temps en temps, l'un de vous aboie, sommant une silhouette appréhendée en coin de rue de s'arrêter. Et bientôt, vous perdrez patience, jusqu'à pétrifier tous ceux qui débouleront sur votre chemin - c'était comme ça que tu t'étais plusieurs fois ramassé tête la première contre les pavés, par accident.
Mais cette fois-ci plus encore que les autres fois, t'avais pas le droit aux accidents. T'étais beaucoup trop aux aguets pour être honnête, beaucoup trop nerveux pour ne rien avoir sur la conscience. Tes petits camarades n'étaient pas au courant que celle que vous coursiez, tu avais pu pendant un temps lui faire la cour.

Tu déboules dans un énième boyau, manquant comme à chaque fois de te prendre les murs, à ne pas savoir freiner, les pieds dérapant dans la boue. Mais cette fois-ci, tu remarques sa silhouette se détachant dans la pénombre environnante. Impossible que tu puisses te tromper, tu connaissais son allure par cœur, puisqu’il fut un temps où elle avait tenu dans ton cœur.
En quelques foulées, tu dévores la distance qui vous sépare, même si elle n’avait jamais été aussi grande dans vos âmes. Toutefois, tu ne lui plantes pas aussitôt la baguette sous la gorge, car il ne s’agirait pas qu’elle s’affole, au risque de rameuter le reste de ta petite bande ; et eux, jusqu’à preuve du contraire, ils ont jamais été amoureux d’elle. Tu ralentis, finis au pas, te glissant presque jusqu’à elle, comme le chasseur approcherait la bête blessée.
Mais ‘fallait pas rêver, les choses ne s’avéraient pas si faciles ; tu avais tout d’une bête. Et toi aussi, t’étais blessé. Même si tu as la figure de celui qui blesse.
« J’t’avais prév’nue qu’j’reviendrai, Burwick » Oh, on dirait que ça fait si longtemps que tu ne l’as pas appelée Will « va pas croire qu’tu t’en sortiras cette fois » achèves-tu, sèchement, vous achevant tous les deux.
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❝ used to dream of outer space but
now they're laughing at our faces
Elle sait qu'elle est tout sauf en sécurité dans le Londres sorcier maintenant. Elle le pressent depuis quelques semaines maintenant, depuis la mort de Dumbledore, vraiment. C'était bien le seul qui pouvait donner un sentiment de sécurité au monde sorcier, mais il est tombé, et Willow songe de plus en plus à disparaître dans le Londres moldu maintenant. Peut-être retourner à Manchester. Aller voir ses parents. Elle ne sait pas encore tout à fait. Sa seule certitude, c'est qu'elle doit quitter le monde sorcier, et pourtant elle se sent incapable de le faire. Pas encore. Pas tout de suite, pas tout à fait. Elle essaie de se raccrocher aux derniers bons souvenirs qu'elle a ici. C'est compliqué. Il y en a un certain nombre, mais ils semblent tous se déliter quand elle essaye de les attraper, de les cajoler entre les doigts de son esprit, et il n'y a qu'un seul visage qui s'attarde, toujours le même, toujours aussi beau à ses yeux, et elle a presque envie de crier et de s'arracher les cheveux à cette constatation.

Willow est fatiguée. Elle est tellement fatiguée, pourtant son esprit ne lui laisse pas la moindre seconde de repos et continue de faire affleurer le visage de Bacchus à la surface de sa conscience. La petite blonde peut déjà sentir son coeur se tordre douloureusement dans sa poitrine, à la façon d'une éponge qu'on continue d'essorer même si elle est plus que sèche. Ils s'aimaient, encore quelques semaines auparavant. Se sont aimés longtemps, malgré la différence d'âge, malgré les ragots, malgré les chuchotements qu'ils provoquaient. La Belle et la Bête des temps modernes, le fauve sauvage apprivoisé par la petite fleur délicate, le sang pur endoctriné depuis l'enfance et la sang de bourbe aussi libre qu'un feu follet, un couple encore plus improbable que McGonagall et Rusard. Ils se sont peu vus, après qu'il ait quitté Poudlard, mais naïve qu'elle était, elle pensait que quelques heures volées de temps en temps pendant les vacances ou les week-ends à Pré-au-Lard pourraient suffire. Oh, comme elle s'est trompée.

Ses yeux ont fini par s'ouvrir, l'horreur a fini par laisser la place à l'émerveillement, et elle a beau l'aimer encore, l'aimer toujours, elle a préféré s'enfuir après avoir gâchée des jours et de l'énergie à essayer de le raisonner. En vain.

Willow continue de fuir, encore et toujours, parce qu'il est sur ses traces, il la traque comme du gibier, comme son gibier, et elle n'est pas sûre de vouloir savoir ce qu'il va lui faire. Fut un temps, dans l'intimité de leur chambre, ça aurait pu être un jeu. Ce n'est plus un jeu mais la dure réalité, et quand elle aperçoit sa silhouette, noire sur ombre, si haute et si large, si bien connue, elle doit se retenir de gémir comme une gamine sans défense. Elle a à peine le temps de se redresser, précipitamment, les joues noires de crasse et les pieds qui ripent sur la boue, qu'il est déjà sur elle et la domine de toute sa taille. Fut un temps elle se serait sentie en sécurité, avec lui si proche, si grand par rapport à elle. Maintenant, elle sait juste comment le lapin se sent face au loup qui le pourchasse.

« J’t’avais prév’nue qu’j’reviendrai, Burwick. » Elle essaie de ne pas tressaillir à l'emploi qu'il fait de son nom de famille. Il le crache comme quelque chose qui le dégoûte, quand quelques semaines auparavant, il osait à peine murmurer son surnom. Ca fait mal, et elle a la désagréable impression qu'on lui plante un poignard dans la poitrine, mais elle relève le menton. Défiante. Elle n'a jamais rien eu d'une combattante, mais elle ne se laissera pas faire. « Va pas croire qu’tu t’en sortiras cette fois. » La réponse fuse immédiatement. « T'oserais pas, » elle ricane presque, pourtant pas un seul indice de sourire n'apparaît sur son visage. Elle se contente de l'observer fixement, et seule sa poitrine, qui se soulève à un rythme erratique, trahit la peur qui l'habite. Sa baguette est coincée dans la manche de sa veste comme d'habitude. « T'oserais pas. Tu pourrais pas me tuer et tu pourrais pas laisser quelqu'un d'autre le faire. » Elle s'en veut, d'un coup, de s'être enfuie comme une voleuse, du jour au lendemain. Mais surtout, elle lui en veut d'être devenu le monstre dont ses copines lui parlaient tant.

Leur histoire, c'est la Belle et la Bête. Sauf que dans leur histoire, la Bête ne s'est jamais transformée en prince charmant.
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Tes potes, ils avaient rigolé un peu méchamment, quand ils avaient appris, pour Will et toi. A l’époque, t’étais prêt à leur donner des coups de poing, juste pour leur prouver qu’ils avaient tort. Même si d’habitude, c’était toujours toi qui avais tort. Parce que t’étais la brute un peu bête. Qu’il fallait pas que tu fasses trop de choses avec ta tête. Que tu t’embêtes trop avec les filles. C’est compliqué les filles, Murdock, qu’on t’avait dit. Elles te font tourner en bourrique et quand tu crois qu’elles ont pris ton cœur, tu t’aperçois qu’elles le serrent trop fort et qu’il explose.
T’as l’impression d’avoir ton propre cœur dans ton poing serré. Que tu t’es arraché toi-même. Pas pour lui offrir. Mais pour tout lui reprendre.
Ils avaient raison. Vivre avec le cœur, ça fait encore plus mal que de vivre avec la tête.

« Ah ouais tu crois ça ? » Et toi, Bacchus, t’y crois, à tout ça ? T’as l’air de t’y croire en tout cas, à voir les yeux menaçants que tu as, comme si tu voulais froncer tellement les sourcils que ça en ferait mal. T’y crois un peu trop à toutes ces atrocités qu’on dit sur les gens pas comme vous. T’as l’air de croire à ces bêtises qui tachent l’éthique et le bon sens comme le sang mêlé tache tes manches. T’y as toujours un peu cru, parce que ça faisait partie de ton histoire, des histoires qu’on vous racontait avant de dormir. Des méchants pécheurs qui allaient fricoter la nuit avec les Moldus, ceux qui avaient été oubliés par quelque divin créateur que ce soit tellement ils étaient indignes.
Parce que si on brûlait les sorcières sur lesquelles Inquisition et autres soldats religieux mettaient la main, dans le monde des humains, les Sang-pur ne promettaient pas meilleure fin pour les maudits ; car il n’y a pas de plus grande punition que de ne pas posséder la magie. Et pourquoi une telle punition ? Pour quelle faute terrible ?

Votre faute à vous deux, apparemment, avait été de vous être aimés, pour un temps toujours trop court, un temps adolescent. On aurait pu croire à une tragédie romantique. Mais on n’était pas dans un livre. La fin ne promettait pas de morale, même si Will avait essayé de te faire entendre raison.
T’as jamais eu de raison. Et t’as toujours eu tort.
Qu’est-ce qu’on a fait de mal ?
Tu serres très fort ta baguette posée le long de ta jambe. Tu la mettras pas en joue. Pas tant qu’elle ne le fera pas non plus.
Parce que le fait est là, Bacchus. T’as jamais tué quelqu’un de sang-froid. T’es toujours arrivé par derrière, en courant, sans t’arrêter, sans respirer, pour arracher la vie de quelqu’un que tu ne connaissais pas. T’as jamais eu à affronter le regard bien humain de ceux que tu considérais comme des maudits. Comme des moins que rien.

Mais elle est là, plus que tout, plantée en face de toi. Elle a les mêmes cheveux blonds, le regard farouche, la taille mince de cette gamine que t’as aimée. Cet être humain. Cet être aimé.
Alors, pour pouvoir faire face à tout ça, pour pouvoir lui faire face, tu étais contraint de te persuader que ça n’avait été qu’une farce. Tu effaces dans son regard tout soupçon d’espoir. Tout soupçon de souvenir que tu aurais pu partager avec elle.
Comme cette fois où t’avais tranché la foule en balai, interrompant le match pour comptabiliser tes fautes, juste parce qu’elle avait eu quelque chose à te demander.
Comme cette nuit où c’est toi qui avais dû lui demander, interrompant un match beaucoup plus intime et d’autant plus difficile que le Quidditch, parce que t’étais pas prêt.
Ou cette fois où elle est restée le long de la berge pendant que tu plongeais, allant et venant dans son agitation un peu pathologique, jusqu’à ce que t’essayes de lui faire peur, émergeant brusquement de l’eau noire avec une tête de requin. De surprise, elle t’avait shooté dans le menton pour te renvoyer dans les abysses auxquelles elle pensait que tu appartenais.
Et puis cette fois où elle t’avait demandé de ne plus taper les gens, mais que t’avais continué un peu, parce que c’était plus fort que toi et que si tu les tapais pas, tu savais pas ce qu’il adviendrait de toi.
Et toutes ces autres fois où elle t’avait demandé encore plus fort. Mais que t’avais pas été assez fort pour arrêter. Autrefois.
Et aujourd’hui, t’étais toujours pas aussi fort.

Tu ne devais rien laisser. Tout devait disparaître. Comme tu serais obligé de faire disparaître son corps.
« T’as raison, j’laisserai personne d’autre te tuer » que tu grinces, mauvais, étirant sur ton visage buriné un rictus terrifiant qu’on ne te connaissait que dans tes jours de folie. Un pas vers elle. Peut-être le pas de trop. Mais tu dois provoquer si tu veux pas échouer. C’est au duel que tu dois l’exhorter, si tu ne veux pas le regretter.
T’as jamais tué de sang-froid. Toujours, il fallait que tu t’fasses bouillir un peu le sang de colère. « parce que j’refuse qu’on s’mette à douter d’moi et d’ma loyauté par ta faute ! » Allez crie, fais-lui peur, quand à l’époque, c’était bien la seule à ne pas te craindre « j’vais t’faire disparaître et personne saura rien d’nous ! » ahah, t’y crois toi, t’arrives même pas à le dire « tu vas disparaître et y’aura jamais rien eu de nous ! » On dirait un gamin qui essaye de faire partir le monstre de sa chambre. Alors qu’il n’y avait qu’un seul monstre ici, et c’était toi. T’arrives même pas à assumer ce que tu dois lui faire. Ce que tu vas lui faire. Parce que tu vas le faire, hein, Bacchus ? Une fois que tu seras prêt, que ton sang sera trop chaud pour être froid, tu le feras. Tu la tueras.
Elle tombera morte comme t’avais pu tomber amoureux.
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