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HUNTED • running man
Theodore Nott
Theodore Nott
‹ disponibilité : always.
‹ inscription : 08/05/2016
‹ messages : 978
‹ crédits : killer from a gang pour l'avatar, tumblr, crooked fingers.
‹ dialogues : sienna.
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‹ liens utiles :
rolf ft. ryan gosling, astoria ft. lily collins, theodore ft. dylan o'brien, édouard ft. bob morley, neville ft. daniel sharman, elijah ft. chris evans, ambroise ft. sen mitsuji, alexander ft. alfie enoch, olivia ft. emeraude toubia, brienne ft. natalia dyer, dean ft. john boyega, gregory ft. alden ehrenreich, priscilla ft. daria sidorchuk, charles ft. james norton, hwan ft. vernon choi, jay ft. gong yoo, hiram ft. abel tesfaye, adidja ft. reece king.


‹ âge : vingt-quatre ans. (21/06)
‹ occupation : un ancien langue-de-plomb, désormais un Mangemort en fuite.
‹ maison : serpentard
‹ scolarité : 1991 et 1998.
‹ baguette : m'a été rendue par Mafalda. Vingt-deux centimètres virgule trois, ventricule de dragon (boutefeu chinois) et bois de chêne rouge.
‹ gallions (ʛ) : 4148
‹ réputation : je suis un déchet, un étudiant qui a un jour été prometteur, et n'est plus que l'ombre de lui-même.
‹ faits : j'étais un Mangemort défectueux, déterminé mais sans passion. J'ai été capturé par Blaise et Draco peu avant la Bataille et ai passé deux mois dans les cachots de Poudlard à additionner les crises de manque et quelques crises cardiaques sympathiques, dues à mon addiction à l'Orviétan (Excess).

J'ai été condamné au Baiser du Détraqueur quelques jours avant l'abolition de la peine de mort. J'ai été condamné à perpétuité à la place. Je me suis évadé d'Azkaban avec Penelope Clearwater, avec l'aide extérieure de Percy Weasley et vit désormais la vie du parfait moldu.
‹ résidence : dans un petit cottage sorcier posé.
‹ patronus : impossible à invoquer
‹ épouvantard : des milliers frelons qui tournent autour de lui et l'achèvent; la résurrection de Voldemort; le cadavre de sa filleule Cat.
‹ risèd : l'indépendance, une vie paisible et sans remous, aux côtés de Nephtys.
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augustus rookwood
give yourself over to the wolf. let it eat the parts of you that are sick, that are damaged beyond salvage. let the wolf in and let it clean house, and let it leave again. the wolf knows which parts must be swallowed. you do not need what it takes, and where it bites you the wounds will heal. let the wolf in and let it eat you, and let it leave again.  


Il flotte. Au Département des Mystères, la salle favorite de Theodore a toujours été celle de l'Espace. Oh, évidemment, il y a son bureau — qu'il adore, parce qu'il est seul, assis sur son fauteuil, à passer rapidement en revue les documents étalés avec soin devant lui — et le laboratoire, toujours passionnant. Mais dans la salle de l'Espace, il s'abandonne au temps, il s'abandonne à l'espace justement; plus rien n'y existe, quand on ferme les yeux, quand on s'éloigne des planètes du système solaire pour aller explorer quelques quatres recoins de l'univers. Theodore croit en la science, en la physique. Il croit aux planètes, il croit aux étoiles, il croit à tout cela; peut-être que les moldus n'ont pas tort sur toute la ligne... non. Ils ont des pistes de réponse mais ils ne comprendront jamais tout, pas tout à fait. Ils n'ont pas la magie.
À cette pensée, il tire sa baguette de sa poche et s'en échappe un filet de lumière bleuâtre, des grains de poussières luminescents qui finissent par l'envelopper. D'un mouvement de l'artefact magique, les grains volent dans la pièce, vont en direction de la nébuleuse d'Orion alors que Theodore va vers celle de l'Aigle. Il commence à connaitre cette partie de la galaxie, maintenant. Ça le rassure un peu. “ Nott? Nott, pour l'amour de Merlin. ” Indolent comme toujours — quoique vaguement surpris —, le jeune homme rouvre les yeux, se confronte aux planètes et étoiles. En baissant la tête, il peut voir l'un de ses collègues — Lawson de son nom — qui commence lentement à s'élever vers lui, l'air agacé, flottant avec cette aisance propre aux Langues-de-Plomb lorsqu'elles se trouvent en apesanteur. “ Les étoiles sont-elles en train de te raconter comment échapper à toute la paperasse de la semaine? Theodore réprime un grand mal un lever de yeux au ciel. — Je suis en train de les apprivoiser. Elles finiront bien par parler, ” rétorque-t-il simplement, d'un ton sec. Le visage de Lawson s'éclaire d'un sourire rapidement disparu. Moue soucieuse, Theodore voit un pli s'inscrire sur son front. “ Nott, dis-moi. Je t'écoute, le relance Theodore quand il voit que la phrase reste en suspens. — Tout va bien?
C'est étrange, de s'entendre demander cela. Theodore ne peut s'empêcher de s'assombrir, de forncer les sourcils, de détourner les yeux. Depuis janvier, rien n'est au beau fixe, depuis la mort de son père, depuis- depuis que sa mère est devenue complètement folle. Il est retourné au manoir Nott de nombreuses fois, pour voir, pour sentir, pour essayer de comprendre, de la calmer, de la raisonner, en vain. Quand elle ne lui sert pas un décor digne d'une fiction d'horreur, elle se met à hurler; quand elle ne se met pas à hurler, elle essaie de lui faire mal. Il dort chez Nephtys, chez Draco, chez Margaret; il dort là où il peut. Il ne dort presque pas. Il a des cernes violets,  des traits tirés, deux boutons mal boutonnés sur sa chemise, les cheveux en vrac, parfois même l'ombre d'une barbe qui touche tentativement la ligne supérieure de sa lippe. Il ne flotte pas, lorsqu'il n'est pas dans la salle de l'Espace; il se noie. “ Tout va bien, ” répond-t-il simplement, brusquement. Il se laisse flotter jusqu'au sol et quitte la pièce, plantant Lawson là (“ Nott, allons- - ”) sans états-d'âmes, refermant la porte derrière lui dans un grincement de dents.

Aussitôt, toute la fatigue lui revient. Les muscles noués à force de dormir sur le canapé de sa fiancée, les cernes lourdes sous ses yeux à force de ne pas fermer l'oeil, la fatigue mentale, psychologique, intérieure à se battre, chaque jour, pour essayer de comprendre une mère qui a rendu son dernière souffle il y a très longtemps. Il est enfin libéré de son emprise, de son spectre qui lui volait jalousement son énergie vitale à chaque fois qu'il pointait le bout de son nez en son propre fief; mais à quel prix?
C'est les heures creuses du Ministère, celles où les gens commencent à partir, où certains hésitent à rester. Theodore va rester quelques heures encore. Il ne sait pas réellement où aller. Il s'assied à son bureau après avoir fermé la porte derrière lui, retrousse les manches de sa chemise blanche, est à deux doigts de se replonger dans un dossier particulièrement conséquent mais s'arrêt net en voyant le petit billet cartonné qui l'attend à la place, toujours raffiné, toujours élégant, l'écriture sans fioriture de Zaïtseva dit: Mr. Rookwood requires your presence in his office today at seven. Theodore consulte sa montre. Il est déjà en retard de cinq minutes, à son grand désespoir, et a à peine le temps de se passer une main dans les cheveux qu'il est déjà en dehors de son bureau, dans le couloir, à remonter les portes des différents employés jusqu'à celle du directeur du Département. En marchant hâtivement, il reglisse les manches de sa chemise le long de ses bras, s'assure que celle-ci se trouve bien dans son pantalon, vérifie chacun de ses boutons, essaie de la défroisser un rien; puis il frappe à la porte trois fois, et insère la tête à l'intérieur en l'ouvrant le moins possible. Il croise aussitôt le regard de monsieur Rookwood, assis à son bureau. “ Vous vouliez me voir, monsieur. ” La note était claire. Il insère le reste de son corps dans la pièce, s'adosse un instant à la porte pour la fermer et s'approche de quelques pas, hésitant quant à l'attitude à adopter. Est-ce que c'est parce qu'il tarde un peu à rendre ce dossier? est-ce parce qu'il a été absent deux fois ces trois dernières semaines, lui envoyant toujours un hibou en catastrophe pour s'excuser? Ou autre chose? Theodore ne peut pas s'empêcher d'être un rien nerveux, même si son visage n'exprime toujours qu'une assurance tranquille, en s'approchant du bureau jusqu'à appuyer ses mains sur le dossier de la chaise qui fait face à celle de Rookwood. “ Pardonnez mon retard, dit-il lentement en marchant. Je me trouvais dans la salle de l'Espace et n'ai pas vu la note de mademoiselle Zaïtseva. Comment puis-je vous aider, monsieur?
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Theodore Nott était un élément important du N9. Important au sens où Augustus l’appréciait comme on apprécie un bon élève qui achète le livre à lire à temps, et qui le lit, et qui arrive à se souvenir du nom du personnage principal. En somme, Theodore faisait partie de cette liste des petits génies qui avait la bénédiction d'Augustus parce qu'il était intelligent et qu'il était à l'heure. En tout cas, parce qu'il était à l'heure en temps normal.
Mais malheureusement son petit jouet était cassé, il était déréglé, il se permettait des retards, des absences, des oublis, et ses rapports ressemblaient de plus en plus à ceux du Murdock, toute proportion gardée. En somme, Augustus était profondément déçu, et Augustus n'aimait pas être profondément déçu. C'était le genre de chose qui ne s'accordait ni à son teint ni à sa tranquillité d'esprit. Alors Augustus avait décidé de faire quelque chose à ce propos. Il avait été clément, parce que son père était mort, parce qu'il avait de nombreuses fois des heures supplémentaires sans être payé, et il lui avait laissé un petit temps pour se remettre seul, mais il y avait un moment où les bons sentiments ne faisaient pas avancer une vache immobilisée au milieu du chemin. Il faut arriver à la faire bouger, par la carotte ou par le bâton.

Augustus était plutôt le genre de personne à privilégier la carotte sur les personnes comme Theodore. Il le savait fragile et sensible à ses mots, et il se disait qu'avec la bonne impulsion, il pourrait redonner vie à cette loque qu'était devenue un de ses petits favoris. Il avait donc demandé à sa secrétaire d'humblement convier son employé dans son bureau, préparant un accueil sympathique, allant même jusqu'à préparer une théière chaude pour pouvoir le mettre à l'aise.
Mais malheureusement, dix-neuf heures arriva, sous le regard scrupuleux d'Augustus, et aucune tête brune ne vint passer l’entrebâillement de la porte. Il sentit un immonde frisson de déception remonter sa colonne vertébrale. Il détestait les retards. Il lui accorda quelques secondes, allez, cinq secondes, pour faire son apparition et éviter son courroux. Mais non, dix secondes plus tard, pas même un bruit de pas précipité. Le sourire n'existait plus sur le visage d'Augustus. Il avait été trahi par Theodore Nott. Encore, qu'il arrive en retard au travail, mais qu'il arrive en retard à un rendez-vous avec lui ? Il ne pouvait l'accepter.

Il passa la première minute d'attente à fixer la porte avec tant de glace dans le regard qu'il aurait immobilisé la moindre secrétaire friande de renseignement. La deuxième minute, il se décida à commencer le thé qui avait été préparé pour être prêt juste à temps et qu'il ne laisserait pas refroidir à perte. Au milieu de la troisième, il abandonna son exaspération. Il l'abandonna juste, la laissa dans un coin, s'enferma dans une froide déception et sorti méticuleusement un des dossiers qu'il devait traiter.

Ce fut au bout de huit minutes que l'impossible arriva. Augustus s'était dit que, écrasé par la honte, l'individu n'oserait pas mettre les pieds dans son bureau. Cependant l'imprudent était là, barbotant dans une excuse vaseuse pour son incompétence. Augustus ne leva même pas le regard pour l'accueillir, pas un mot, à peine un geste pour lui indiquer qu'il pouvait s'installer sur la chaise face à la tasse de thé qu'il lui avait préparé, à peine tiède. Il continuait de travailler, visiblement absorbé par son dossier.
Augustus récupérait toujours le temps qu'on lui faisait perdre, et souvent plus encore. Dans son implacable logique, il faisait perdre à Theodorre le temps qu'il avait perdu. Il était dans son habitude d'avoir ce genre de comportement avec les personnes en retard, lorsqu'elles n'étaient pas juste renvoyées chez elles d'un regard. Dans ces moments-là aucun mot, aucun geste, aucun bruit n'était permis, sous peine d'un claquement de doigt autoritaire ou, pire, d'avoir deux yeux figés sévèrement sur vous pendant plusieurs secondes. Secondes qu'il rattraperait, aussi, d'une manière ou d'une autre.
Comment souvent, Augustus oublia la personne qu'il faisait attendre. Et il dépassa un peu sur les huit minutes et quarante secondes qu'il avait perdu suite à l'incompétence de son employé, débordant de deux minutes et quinze secondes, qu'il passa à rayer, raturer, corriger, un torchon d'il-ne-savait-plus-qui mais qui n'allait pas rester longtemps.

Finalement, le dossier fut aussi méticuleusement rangé qu'il avait été pris et il regarda enfin son invité, d'un air atrocement calme. Il avait les yeux détachés, le sourire léger, les mains posées négligemment sur le bureau. « Bonsoir, M. Nott. » La voix ne ronronnait presque plus, sans être véritablement sèche, sans même véritablement sembler être en colère. Au fond, il semblait complètement se moquer de sa présence, et le considérer comme on considère un touriste qui nous demande son chemin pour aller au monument visible trois mètres plus loin : avec une indulgence assez blasée. « C'est bien aimable à vous de daigner me faire l'honneur de votre présence en cette heure avancée de la journée. » Il le fixa quelques secondes en silence, ne semblant même pas espérer une réponse. Il était déçu, si déçu de cet homme qu'il pensait si capable, si honnête, si talentueux et prometteur. Il ne savait pas s'il pouvait le sauver de la ruine. Ce fut avec une douceur abominablement désintéressée qu'il lui demanda alors : « Pouvez-vous m'expliquer ce qui pourrait me motiver à vouloir en profiter plus longtemps, M. Nott ? »

Et cela, dans la langue du Directeur des Départements des Mystères, cela signifiait qu'il était temps d'expliquer, et vite, pourquoi tu n'avais pas vraiment envie d'être viré.
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Theodore Nott
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‹ âge : vingt-quatre ans. (21/06)
‹ occupation : un ancien langue-de-plomb, désormais un Mangemort en fuite.
‹ maison : serpentard
‹ scolarité : 1991 et 1998.
‹ baguette : m'a été rendue par Mafalda. Vingt-deux centimètres virgule trois, ventricule de dragon (boutefeu chinois) et bois de chêne rouge.
‹ gallions (ʛ) : 4148
‹ réputation : je suis un déchet, un étudiant qui a un jour été prometteur, et n'est plus que l'ombre de lui-même.
‹ faits : j'étais un Mangemort défectueux, déterminé mais sans passion. J'ai été capturé par Blaise et Draco peu avant la Bataille et ai passé deux mois dans les cachots de Poudlard à additionner les crises de manque et quelques crises cardiaques sympathiques, dues à mon addiction à l'Orviétan (Excess).

J'ai été condamné au Baiser du Détraqueur quelques jours avant l'abolition de la peine de mort. J'ai été condamné à perpétuité à la place. Je me suis évadé d'Azkaban avec Penelope Clearwater, avec l'aide extérieure de Percy Weasley et vit désormais la vie du parfait moldu.
‹ résidence : dans un petit cottage sorcier posé.
‹ patronus : impossible à invoquer
‹ épouvantard : des milliers frelons qui tournent autour de lui et l'achèvent; la résurrection de Voldemort; le cadavre de sa filleule Cat.
‹ risèd : l'indépendance, une vie paisible et sans remous, aux côtés de Nephtys.
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augustus rookwood
give yourself over to the wolf. let it eat the parts of you that are sick, that are damaged beyond salvage. let the wolf in and let it clean house, and let it leave again. the wolf knows which parts must be swallowed. you do not need what it takes, and where it bites you the wounds will heal. let the wolf in and let it eat you, and let it leave again.  


La mise en scène est parfaite. Vraiment. Le crime, en lui-même, est parfait aussi. Rookwood ne relève même pas la tête quand Theodore entre, quand Theodore s'excuse, quand Theodore parle, quand Theodore s'avance jusqu'à planter ses mains sur le dossier de la chaise. Pas un geste, pas un regard, rien et Theodore sait.
Il l'a déçu. Évidemment. Il n'est jamais en retard, Theodore, jamais; il a même toujours l'audace d'être en avance, parce qu'il est désireux de plaire, désireux d'être le meilleur, désireux de prouver que quoiqu'il arrive, il vaut mieux que son prochain. Il n'est jamais en retard, il ne pète jamais de travers, il ne sort jamais de la case, Theodore. Mais là, là, il a cinq minutes de retard, ou peut-être plus. Et il l'a déçu.
Aussitôt, c'est le rouge qui lui monte aux joues et il est à deux doigts d'ouvrir la bouche pour s'excuser, à nouveau, dire quelque chose; mais les yeux de Rookwood restent résolument baissés et lui les lèvres résolument fermées. Les secondes suivantes sont un supplice. Ses joues sont rouges, blêmes, rouges, tour à tour, parce que quand il s'abandonne à sa misère, très vite, il est rattrapé par sa honte; et quand son embarras se fait trop grand, il se transforme en quelque chose comme une peur horrible; et quand cette peur se tait, c'est une légère colère qui vient teinter ses joues. Pourquoi Zaïtseva n'a-t-elle pas envoyé un avion en papier comme tout le monde pour le chercher? Pourquoi était-il dans la salle de l'Espace? Pourquoi Lawson l'a-t-il distrait et retardé?

Pourquoi ne le regarde-t-il pas?

Ses poings se serrent sur le dossier du fauteuil, ses phalanges deviennent blanches, ses bras tremblants, et il doit faire appel à toute sa force pour ne pas dire un mot, n'importe quoi — sa fierté, coincée dans sa gorge, ne le lui permet pas. Avec le temps, il a appris à comprendre, analyser, anticiper les réactions d'Augustus Rookwood, sur lequel il a toujours levé un regard admirateur et impatient. Dans ces cas-là, mieux vaut laisser Rookwood faire comme bon lui semble. Attendre. Ne pas bouger, pas soupirer, pas parler, pas respirer.
Sauf que les secondes se transforment en minute. Puis en minutes, interminables, durant lesquelles Theodore a trois crises intérieures de panique, une révélation métaphysique et à peu près trois arrêts cardiaques. Mais il tient bon, ne dit rien, reste rigoureusement immobile, attend la sentence qui va bien finir par tomber, n'est-ce pas?
Seule la plume à la surface du papier trouble le silence, et les battements effrenés de son coeur. Theodore déteste faire les choses mal. Theodore déteste lorsque les choses tournent mal. Il se redresse un rien quand finalement, la statue de cire qu'était devenu Augustus Rookwood se remet en marche, braquant sur lui un regard froid au sourire doux. « Bonsoir, M. Nott. »

Theodore est plus habitué à une affection paternelle de sa part. Là, c'est l'ère glaciale dans ses prunelles. Il n'est pas non plus habitué au ton qu'il emploie et, même si il apprécie toujours à sa juste valeur le mister excessivement courtois, il ne peut s'empêcher de frissonner imperceptiblement quant à la distance entendue dans la voix de son modèle et supérieur. « C'est bien aimable à vous de daigner me faire l'honneur de votre présence en cette heure avancée de la journée. » Chaque mot fait jouer un muscle différent sur le visage de Theodore: un spasme près de l'oeil, son nez qui se fronce légèrement, un muscle maxiliaire qui joue sous sa peau, sa bouche qui tressaille, et on recommence, oeil, nez, mâchoire, bouche. « Pouvez-vous m'expliquer ce qui pourrait me motiver à vouloir en profiter plus longtemps, M. Nott ? »
Rookwood a cette confiance, ce talent avec les mots que Theodore lui envie, que Theodore essaie désespérément de copier sans jamais y arriver. Plutôt que de réfléchir à ce qu'il va dire (tous les discours qu'il a imaginé pendant ces longues minutes (combien de temps cela a-t-il duré? cinq minutes? vingt? une éternité?) s'échappant complètement de son esprit), il dit aussitôt: “ le serment que ce genre d'écart n'arrivera plus jamais. Monsieur Rookwood. Serment est un mot dangereux et puissant, mon garçon, lui aurait dit son père; mais ce n'est pas une figure de discours. Theodore le pense. Soudainement, alors qu'il l'a dévisagé pendant tout le temps où il a été silencieux et immobile, Theodore baisse les yeux, incapable de soutenir une seconde de plus son regard. Ce n'est pas l'impolitesse ou l'insolence qui motive son geste; mais la honte, toujours, cuisante, qui vient de recolorer une ultime fois ses joues d'un rouge cramoisi. “ Je vous ai... déçu (il hésite sur le mot, peut-être trop arrogant? mais l'utilise tout de même, bien décidé à au moins être sincère avec lui si ce sont ses derniers instants en tant que Langue-de-Plomb) (tout ça pour ça? ne peut-il s'empêcher de penser) et je m'en excuse sincèrement, monsieur Rookwood. Mes performances ces derniers temps n'ont pas été au beau fixe et pour cela aussi, je m'excuse. Je sais que rien ne pourra jamais justifier mes torts, mais je sais aussi que je ferai tout pour les rectifier d'une part, et me faire pardonner auprès de vous d'autre part. Je suis à votre écoute si vous avez une suggestion pour corriger mes erreurs, et à votre service si vous acceptez bien de me pardonner. (Pause et puis, un brin nerveux:) Je vous en prie.
Ses épaules se dénouent alors qu'il relâche le dossier de la chaise, relève le regard, lui offre non pas des yeux suppliants mais un rien distants — mécanisme de défense. Le genre de yeux faussement indolents qui ont peur de la suite.
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Le serment que ce genre d'écart n'arrivera plus jamais. Monsieur Rookwood.

Le visage du Monsieur Rookwood en question resta placide face à la déclaration émouvante de ce qu'il considérait encore comme un enfant. Il le regardait, calme, se liquéfier devant lui, se répandre de désolation, de tristesse, de repentance. Il se demandait, distraitement, s'il devait lui pardonner. Theodore était une Langue de Plomb de qualité, voire de très haute qualité, et même en retard il restait plus performant que la majorité de ses autres employés. Au fond, il n'y avait pas eu de faute grave. Mais il n'aimait pas être déçu, il aimait encore moins voir ses jouets se dérégler, puis se casser, puis sauter par la fenêtre selon une logique qu'il ne comprenait pas. Il essayait toujours de comprendre pourquoi ces personnes se détruisaient volontairement. Il savait relativement que cela avait à voir avec son toucher, son impact, de façon plus ou moins profonde. Il ne savait cependant pas ce qu'il avait pu faire à celui-là, et il restait persuadé que tout cela était la conséquence d'une faiblesse intrinsèque. Et si Theodore avait ce défaut initial, alors pourquoi le garder ?

« Je vous ai... déçu. » Il voudrait le traiter d'arrogance, mais le Directeur avait été honnête dans son affection. On n'ignorait pas ses préférences pour le jeune chercheur. Il serait futile et puéril de nier que la déception avait été réelle. Mais Augustus pouvait dépasser cela et grandir et s'étendre loin des petits yeux émerveillés de Nott. La question était si l'autre personne dans la pièce en était capable, et si non, s'il était prêt à porter le fardeau de sa déchéance déjà bien entamée. Voulait-il véritablement prendre responsabilité d'un jouet qui risquait, une énième fois, de lui exploser entre les doigts alors qu'il essayait de le réparer ? Il ne comprenait toujours pas, aujourd'hui, comment sa sœur avait pu se tuer alors qu'il venait lui apporter soutien financier et administratif. Il ne comprenait toujours pas, aujourd'hui, pourquoi elle avait choisit la mort plutôt que de lui remettre ce qui était sien.
Et pendant ce temps, le petit être s'accrochait à lui, suppliait qu'on s'occupe de lui, demandait à être pris en charge. Il l'écoutait distraitement, ayant déjà tant de fois entendu ce genre de discours. C'était toujours la même chose, parce qu'ils pleuraient, se lamentaient, suppliaient et promettaient il était censé trouver quelque part dans son âme une part de gentillesse pour leur pardonner, leur laisser une seconde chance, et perdre du temps et de l'énergie à réparer ce qu'il n'avait pas du tout cassé en premier lieu. Qui était donc le responsable du carnage dans le cerveau de l'homme qui se désagrégeait devant lui ? Pourquoi n'était-il pas là, avec lui, à assumer la responsabilité et lui promettre que ce genre d'écart ne se reproduirait plus ? Il en avait marre de ne parler qu'aux victimes, elles n'avaient que trop rarement la possibilité de se reconstruire elles-mêmes. Seuls les bourreaux pouvaient pleinement arrêter et réparer leurs méfaits. Ce qu'Augustus essayait de faire depuis son retour d'Azkaban. Ce qu'il s'efforçait d'accomplir avec Adelaïde, Bacchus, Dorian, d'autres...
Adelaïde était de sa faute. Bacchus était de sa responsabilité. Dorian était particulièrement utile. Devait-il aussi prendre en charge cet employé au final même pas assez remarquable pour se prendre en charge lui-même ?

« Je vous en prie. »

Ah oui, il allait jusque là. Il n'avait même pas fait grand chose pour ce garçon... Il se souvenait des compliments, de l'attention, de quelques sourires. Mais ce n'était pas comme Dorian, qui lui devait tout, ou toutes ces autres personnes pour qui il avait vraiment détourné son chemin pour leur venir en aide. Les compliments, l'attention, il le faisait même sans faire exprès avec les personnes qui étaient efficaces. Il faisait la même chose avec Ladah, et elle n'aurait sûrement pas pleuré, tremblé, supplié pour ne pas être virée. Un autre aurait pu croire que Theodore suppliait juste parce qu'il aimait son travail, mais Augustus était bien trop habitué à lire les esprits des gens pour ne pas voir une obsession, une fascination, lorsqu'il en voyait une. Il se fit la remarque, distraitement, qu'il n'en était pas cependant au point du Murdock.

Aucun des mots de Theodore n'atteignirent véritablement Augustus. Ils l'amusèrent, le charmèrent, l'intéressèrent, sans le toucher. Ce fut le regard qui le retint. Ce fut cet air soudain distant. Tout à coup il les vit, tous, ils le regardaient avec cette distance de ceux qui décident d'abandonner la vie, et ils relèvent les yeux, et ils voient la fenêtre ouverte et Augustus ne peut plus détourner le regard, parce qu'il n'a jamais su fermer les yeux devant le malheur qui venait vers lui. Face à ce regard-là, il serra un peu le poing sous le bureau, juste une petite crispation pour calmer une brusque nervosité. Il avait envie de briser quelque chose pour se détendre, mais cela n'était pas le moment.
L'instant parti vite, à peine une seconde, imperceptible dans le regard, où il avait compris qu'il était condamné à ne pas pouvoir s'empêcher de sauver ceux qui pouvaient lui être utile. Il se sentait juste responsable.
Heureusement, il n'en venait pas encore à les aimer.

Finalement, Augustus se leva, doucement, tranquillement, reculant un peu son fauteuil pour pouvoir contourner son bureau et venir à côté de Theodore. Il s'installa à sa diagonale et s'appuya contre le bois derrière lui, mi-assis, mi-debout. Il avait l'air concerné, presque inquiet, mais toujours mortellement sérieux, comme lorsqu'on vous annonce qu'il faut réparer votre voiture et que vous vous demandez s'il faudrait payer le garagiste ou juste en racheter une autre.  « Je vous entends, M. Nott. » Sa voix était plus douce, rassurante, retrouvant son doux ronronnement qui vous endormait parfois. « Ce qui m'inquiète cependant c'est de ne pas vous comprendre, et en cela de n'avoir aucune explication sur votre comportement, ni l'assurance que vous réussirez à réaliser vos promesses. » Il leva le doigt, coupant toute contestation. « Je ne doute pas de votre bonne volonté, M. Nott, mais vous me semblez si loin de ce que vous avez pu être, et j'ai vu des personnes avec les plus belles volontés du monde ne jamais réussir à effectuer le chemin du retour. » Il garda un peu le silence, on le dirait presque ému. Et sa voix était si tendre lorsqu'il reprit la parole, et ses yeux si inquiet, et on aurait presque dit qu'il se brisait un tout petit peu en laissant échapper : « Je ne suis pas tant déçu qu'inquiet, M. Nott. Vous m'inquiétez. Je cherche à vous comprendre, à comprendre ce qui vous tiraille, mais... » Et la pause est magistrale tant elle est chronométrée. « je ne peux vous pardonner de vous laisser aller ainsi. Cela ne serait pas juste. »

Non, vraiment, ce ne serait pas juste de laisser un jeune homme si prometteur et malléable se défaire de son emprise. Et s'il faut encore quelqu'un pour user de son temps afin de ramener quelqu'un du fond du trou alors il sera là.
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‹ baguette : m'a été rendue par Mafalda. Vingt-deux centimètres virgule trois, ventricule de dragon (boutefeu chinois) et bois de chêne rouge.
‹ gallions (ʛ) : 4148
‹ réputation : je suis un déchet, un étudiant qui a un jour été prometteur, et n'est plus que l'ombre de lui-même.
‹ faits : j'étais un Mangemort défectueux, déterminé mais sans passion. J'ai été capturé par Blaise et Draco peu avant la Bataille et ai passé deux mois dans les cachots de Poudlard à additionner les crises de manque et quelques crises cardiaques sympathiques, dues à mon addiction à l'Orviétan (Excess).

J'ai été condamné au Baiser du Détraqueur quelques jours avant l'abolition de la peine de mort. J'ai été condamné à perpétuité à la place. Je me suis évadé d'Azkaban avec Penelope Clearwater, avec l'aide extérieure de Percy Weasley et vit désormais la vie du parfait moldu.
‹ résidence : dans un petit cottage sorcier posé.
‹ patronus : impossible à invoquer
‹ épouvantard : des milliers frelons qui tournent autour de lui et l'achèvent; la résurrection de Voldemort; le cadavre de sa filleule Cat.
‹ risèd : l'indépendance, une vie paisible et sans remous, aux côtés de Nephtys.
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augustus rookwood
give yourself over to the wolf. let it eat the parts of you that are sick, that are damaged beyond salvage. let the wolf in and let it clean house, and let it leave again. the wolf knows which parts must be swallowed. you do not need what it takes, and where it bites you the wounds will heal. let the wolf in and let it eat you, and let it leave again.  


Theodore ne prie pas. Theodore ne supplie pas. Theodore ne demande pas. Il prend. Il s'explique. Il ne s'excuse pas. Mais face à Augustus Rookwood- face à lui, tout est différent. C'est Draco qui a été choisi pour être son disciple, parmi les Mangemorts, mais c'est Theodore qui a toujours souhaité cette place dans les yeux du directeur du Département. Il n'a pas honte de dire qu'il veut sa reconnaissance. Augustus Rookwood est fort. Son père a été lâche toute sa vie alors que Rookwood est digne, talentueux, intelligent, distingué, fort. Qui ne voudrait pas être respecté par cette homme? Aimé? Il le regarde pourtant avec un semblant de froideur, pensant peut-être lui faire croire qu'il n'a pas cette admiration, ce respect pour lui. Il le regarde bouger lentement, avec précaution et une confiance subtile qui fait tressauter à nouveau la lippe de Theodore. Il s'approche et machinalement, Nott se redresse, carre les épaules, serre la mâchoire. « Je vous entends, M. Nott. » Il a une voix paternalisante, douce et calme, raisonnée. « Ce qui m'inquiète cependant c'est de ne pas vous comprendre, et en cela de n'avoir aucune explication sur votre comportement, ni l'assurance que vous réussirez à réaliser vos promesses. » Il ouvre la bouche pour parler, dire quelque chose, n'importe quoi — à ce stade, il serait réduit à devoir dire tout ce qui se passe dans ses pensées, tout ce qui embrouille sa réflexion — mais Rookwood lève le doigt, l'interrompt avant même qu'il ne formule le moindre mot. « Je ne doute pas de votre bonne volonté, M. Nott, mais vous me semblez si loin de ce que vous avez pu être, et j'ai vu des personnes avec les plus belles volontés du monde ne jamais réussir à effectuer le chemin du retour. » Autant de coups de couteau dans son coeur. Theodore ferme la bouche lentement, déçu de lui-même, ses lèvres se réduisant à une fine ligne blême sur son visage. Monsieur Rookwood a raison. Bien évidemment qu'il a raison. Comment a-t-il pu se faire gouverner par ses sentiments ainsi? Son deuil?

« Je ne suis pas tant déçu qu'inquiet, M. Nott. Vous m'inquiétez. Je cherche à vous comprendre, à comprendre ce qui vous tiraille, mais... » Il l'inquiète. Theodore ne sait pas pourquoi un soulagement aussi inattendu que désagréable se répand dans sa poitrine. « Je ne peux vous pardonner de vous laisser aller ainsi. Cela ne serait pas juste. » Pas juste, en effet. Theodore n'est pas juste, d'être en retard alors que monsieur Rookwood n'a eu que patience pour lui ces derniers temps, alors qu'il n'était que l'ombre de lui-même; qu'affection professionnelle, ces derniers mois; que compliments, ces dernières années. Il n'est pas juste, il n'est pas juste, il est complètement méprisant de l'attachement qu'a pu lui montrer monsieur Rookwood, il ne la mérite pas. “ Je me suis laissé... submerger par la mort de mon géniteur, monsieur Rookwood. J'ai sous-estimé les conséquences de son décès sur mes performances professionnelles et le temps que me prendrait la résolution de ses affaires personnelles en cours. ” Même à Rookwood, il épargnera le conte tragique du fantôme devenu fou de sa mère, la solitude terrible du dernier des Nott, l'impression vertigineuse et franchement apeurante qu'il est libre, seul désormais; il n'a pas besoin de ça, et Theodore n'est pas désireux de se montrer comme... faible devant lui.
C'est pourtant un rien de faiblesse qui l'empêche de soutenir son regard, qu'il hésite toujours à baisser, mal à l'aise à l'idée de l'avoir, encore et toujours, déçu ou inquiété. “ Je me suis laissé aller, avoue-t-il, et je le sais. J'ai été négligent, envers mon travail et moi-même. Cela ne peut pas durer plus longtemps. ” Il relève enfin les yeux vers son supérieur, soutient son regard avec une détermination farouche, une avidité évidente de voir briller dans les prunelles mortes de Rookwood quelque chose ressemblant à de la fierté. Augustus représente son père, les Mangemorts, le Ministère, son futur. Il veut juste que toutes ces choses-là le voient comme étant prometteur, utile. Impressionnant. “ Je ne le permettrai pas, monsieur Rookwood. Je- osera-t-il? Je dois vous faire la demande d'une dernière chance. Je ne me laisserai plus jamais aller ainsi. Je ne peux pas.
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Theodore Nott resta parfaitement silencieux durant le discours de son supérieur. On pouvait cependant voir l'émotion se précipiter sous ses yeux, affluer derrière ses lèvres, subjuguer l'esprit de ce jeune homme qui faisait visiblement tout pour garder son calme. Un calme dont Augustus ne se séparait jamais. Il observait la lutte de son employé avec la douceur et la compassion de celui qui a passé une partie de sa vie à regarder la folie dans les yeux. Il comprenait, peut-être plus qu'il n'aurait du sans legilimencie, ce qui agitait la langue de plomb. Et c'est pour cela qu'il lui sourit, et qu'il attend, finalement, calmement, ce que l'on va enfin lui répondre.
M. Nott méritait-il l'effort ? Ferait-il au moins une partie du chemin ou Augustus devra-t-il le relever par lui-même, à bout de bras, de la profondeur spongieuse dans laquelle il s'était enfoncé ?

Je me suis laissé... submerger par la mort de mon géniteur, monsieur Rookwood. J'ai sous-estimé les conséquences de son décès sur mes performances professionnelles et le temps que me prendrait la résolution de ses affaires personnelles en cours.
Augustus se souvenait de la vague qu'avait été le décès de ses parents. Il avait été trop jeune pour que cela le frappe de la même manière que le Nott. Il n'avait eu aucune performance professionnelle à modifier, aucune affaire personnelle à régler. Mais il se souvenait de la vague, ou plutôt de l'imposante marée qui lui avait peu à peu pris les pieds, les genoux, le torse, la tête, jusqu'à le garder soigneusement en dessous du niveau de l'eau. Quand d'autres s'étaient débattus, s'étaient laisser couler, Augustus s'était exercé à une apnée méticuleuse, où chaque mouvement lui aurait coûté trop d'oxygène pour être gâché.
Je me suis laissé aller, et je le sais. J'ai été négligent, envers mon travail et moi-même. Cela ne peut pas durer plus longtemps.
Augustus se souvenait de son retour d'Azkaban. Il se souvenait comment, quand les autres s'étaient reposés, étaient retournés auprès de leur famille, s'étaient noyés dans les larmes, l'alcool, la drogue, la violence, lui, était retourné au travail et s'était appliqué à faire son travail le plus impeccablement possible. Le calme, le contrôle, la parfaite organisation avait été son salut. Heureux, il aurait été fainéant.
Je ne le permettrai pas, monsieur Rookwood. Je- Je dois vous faire la demande d'une dernière chance. Je ne me laisserai plus jamais aller ainsi. Je ne peux pas.
Augustus se souvenait d'avoir dit sensiblement la même chose au Lord. Une fois, ou plusieurs fois, cela était flou. Avant Azkaban, il avait été faillible, il avait été humain, il lui était parfois arrivé de manquer à ses engagements, de ne pas respecter ses promesses. Il se souvenait du besoin qu'il avait eu, alors, à l'époque, d'être reconnu, respecté, aimé par le Lord. Aujourd'hui il n'y avait plus que la nécessité de lui obéir et de le satisfaire. Il était légèrement nostalgique de cette époque où tout était si simple, car il adorait, et que cette adoration lui donnait des forces qu'il devait aujourd'hui invoquer par ses propres moyens.

Augustus observait Theodore Nott, et il sentait les souvenirs lui lécher doucement les pieds, lui implorant la pitié, la compréhension, l'acceptation. Et il prenait pitié, et il comprenait, et il acceptait. Alors il lui sourit doucement, à ce petit garçon qui lui implorait son pardon. « Je comprends, M. Nott, j'ai moi-même connu le deuil paternel, et c'est une chose complexe qui met toujours du temps à véritablement se stabiliser. » La voix était tranquille, légère. Augustus avait parfois cette tendance à parler de sa vie tragique comme d'une petite anecdote triviale, laissant planer une impression d'un rien n'est grave, rien n'a d'importance, tout va bien se passer. « Et je suis ravi de vous voir aussi déterminé à remonter la pente, nous savons vous et moi que celle-ci est ardue, et qu'il faut beaucoup de courage et de détermination pour en venir à bout. » Et en quelques phrases il reformait méticuleusement le pont entre eux. Il liait, intimement, leur deux expériences, et lui proposait son soutien, solide, indéfectible.
Il eu un petit sourire amusé, regarda le plafond, moins jointes sur ses jambes légèrement fléchies au bord du bureau. Par ce simple geste, il détendait beaucoup de la tension dans la pièce. « Je suis soulagé, voire ravi, de vous entendre me parler ainsi. Je ne sais comment j'aurais pu vivre votre départ. Veuillez m'excuser de vous avoir si facilement menacé d'une chose aussi terrible, j'ai été... pris à court, par vos manquements. Je ne savais que faire, comment faire pour vous ramener parmi nous. » Et il replongea de nouveau son regard dans celui de Theodore, et ce fut presque avec tendresse qu'il lui dit : « Asseyez-vous donc, ne restez pas debout ainsi, je ne suis pas un monstre. » Et il eu un petit rire, puisqu'ils savaient tous les deux les bruits qui couraient à son propos, mais aussi parce qu'il était maintenant nécessaire de complètement détendre le pauvre garçon. Un immense stress et un puissant soulagement, c'était ce qui lui permettrait d'avoir la main mise sur le mangemort, et d'ainsi garantir une véritable obéissance et, espérons-le, un véritable rétablissement.
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Theodore Nott
Theodore Nott
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‹ âge : vingt-quatre ans. (21/06)
‹ occupation : un ancien langue-de-plomb, désormais un Mangemort en fuite.
‹ maison : serpentard
‹ scolarité : 1991 et 1998.
‹ baguette : m'a été rendue par Mafalda. Vingt-deux centimètres virgule trois, ventricule de dragon (boutefeu chinois) et bois de chêne rouge.
‹ gallions (ʛ) : 4148
‹ réputation : je suis un déchet, un étudiant qui a un jour été prometteur, et n'est plus que l'ombre de lui-même.
‹ faits : j'étais un Mangemort défectueux, déterminé mais sans passion. J'ai été capturé par Blaise et Draco peu avant la Bataille et ai passé deux mois dans les cachots de Poudlard à additionner les crises de manque et quelques crises cardiaques sympathiques, dues à mon addiction à l'Orviétan (Excess).

J'ai été condamné au Baiser du Détraqueur quelques jours avant l'abolition de la peine de mort. J'ai été condamné à perpétuité à la place. Je me suis évadé d'Azkaban avec Penelope Clearwater, avec l'aide extérieure de Percy Weasley et vit désormais la vie du parfait moldu.
‹ résidence : dans un petit cottage sorcier posé.
‹ patronus : impossible à invoquer
‹ épouvantard : des milliers frelons qui tournent autour de lui et l'achèvent; la résurrection de Voldemort; le cadavre de sa filleule Cat.
‹ risèd : l'indépendance, une vie paisible et sans remous, aux côtés de Nephtys.
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Theodore n'aimait pas les cliques, pas les gangs, pas les bandes d'amis. Il faisait confiance à une poignée de personnes, à peine. Avant Poudlard, Draco avait été son meilleur ami mais dès que celui-ci s'était imposé prince de Serpentard (un terme, et une idée en général, qui dégoûtait franchement Theodore parce qu'il trouvait ça stupide, désuet, un peu étrange et franchement méprisable), il avait fait cavalier seul dans les couloirs de l'école sorcière, son arrogance et son air pédant en étendard, refusant de s'associer à quiconque, allant même jusqu'à refuser des amitiés indispensables et naturelles d'enfants perdus à l'autre bout du pays pour étudier. Alors il s'était fait prince de rien, souverain d'un empire de fantômes, et n'avait fait confiance qu'à lui-même pendant des années, avant de renouer avec Draco — difficilement — une fois leurs diplômes en poche, avant d'accepter de revoir telle ou telle ancienne connaissance pour réapprendre à se connaître et à s'apprivoiser et éventuellement, apprendre à s'apprécier. Theodore n'appréciait pas les autres: il appréciait leurs qualités, leurs forces et leurs utilités. Du moins, c'est ce qu'il aimait penser. Il aimait se dire qu'il était intelligent, qu'il avait le sang-froid et la capacité de réfléchir, de ne jamais tomber dans la toile de quiconque, de voir à travers les gens comme il voyait à travers les données et les documents qu'il devait analyser pour son travail: avec clarté, rigueur et logique.
Autant de choses qui lui manquaient quand il était confronté à Monsieur le Directeur du Département des Mystères Augustus Rookwood. « Je comprends, M. Nott, j'ai moi-même connu le deuil paternel, et c'est une chose complexe qui met toujours du temps à véritablement se stabiliser. » Et le jeune homme d'hocher légèrement la tête, les yeux rivés sur son supérieur, adorateurs et dévoués, à la recherche du moindre conseil, du moindre geste affectueux ou encourageant de la part de l'homme, sans même qu'il ne s'en rende compte lui-même. « Et je suis ravi de vous voir aussi déterminé à remonter la pente, nous savons vous et moi que celle-ci est ardue, et qu'il faut beaucoup de courage et de détermination pour en venir à bout. » Il hoche la tête à nouveau, impatient de plaire, désireux de lui donner raison: Theodore lui donne, il lui donne tout ce qu'Augustus veut bien recevoir. Il a une pensée coupable à l'idée que son supérieur pense qu'il ne s'agit que de son père, mais il a aussi la gorge nouée à l'idée que leurs expériences aient pu être similaires et que quelqu'un comprenne. Theodore n'aime pas son père, il ne l'aime plus depuis longtemps. Mais ça fait étrange tout de même, cette sensation d'être seul au monde.

Mais il a Augustus Rookwood. Theodore sait qu'il doit s'en méfier; mais comme souvent, il se pense trop intelligent pour tomber dans le piège, trop malin pour oublier que Rookwood a payé le prix du sang et de la destruction pour arriver là où il est aujourd'hui. Il ne peut pas nier, toutefois, qu'il parvient à respirer correctement seulement quand son supérieur se détend, esquisse un léger sourire. Theodore se sent fragile, et sa méfiance se relâche un peu, en même temps que Rookwood prend un air plus détendu. « Je suis soulagé, voire ravi, de vous entendre me parler ainsi. Je ne sais comment j'aurais pu vivre votre départ. Veuillez m'excuser de vous avoir si facilement menacé d'une chose aussi terrible, j'ai été... pris à court, par vos manquements. Je ne savais que faire, comment faire pour vous ramener parmi nous. M-merci, monsieur Rookwood, bafouille-t-il d'une manière pas du tout caractéristique, soudainement confus. — Asseyez-vous donc, ne restez pas debout ainsi, je ne suis pas un monstre. » Et puis le loup découvre encore plus les dents et rit, il rit légèrement, un rire qui s'envole et détend complètement les traits figés de surprise de Theodore, qui esquisse en réponse un sourire maladroit et incertain. Un monstre. Quand il rit, Augustus Rookwood ne ressemble pas un monstre; mais le mot a comme jeté un voile sur l'adoration dans ses yeux, et Theodore se force à calmer les battements erratiques de son coeur pour retrouver la moitié de son sang-froid (il n'y parvient pas, pas vraiment, mais il peut toujours prétendre qu'il y arrive).
Il s'assied, avec un autre remerciement, se force à garder un visage aimable, à regarder Rookwood, à soutenir son regard, à parler du dossier en cours sur le mémoire et son effacement avec rigueur et professionnalisme, à essayer d'anticiper le caractère protecteur et charmant de son supérieur. Ce n'est pas tâche aisée. Il sait, objectivement, qu'il doit se méfier de monsieur Rookwood tout comme il se méfie de tout le monde: tous ceux qui ne sont pas nous sont nos ennemis, lui disait son père avec un brin de paranoïa. Mais Rookwood ne se départit pas de ses manières presque doucereuses, de son sourire courtois et de ses manières élégantes;  alors comme d'habitude, Theodore se détend, Theodore sourit un peu et Theodore grappille un peu d'assurance dans les regards affectueux que porte Augustus Rookwood sur lui et quand il quitte le bureau de son supérieur, pendant un instant, il oublie presque la peur glacée qui avait fait frissonner son échine devant le silence autoritaire et cruel de Rookwood, la peur terrible que son aîné aurait pu le tuer pour quelques minutes de retard, et l'assurance plus horrible encore qu'il l'aurait amplement mérité.
Il retourne à ses dossiers et ses pensées, ferme la porte derrière lui en silence et, certainement pas pour la dernière fois, remercie quelque identité cosmique d'avoir mis un homme de la trempe d'Augustus Rookwood sur son chemin.
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