☇ Infos complémentaires ; Anthea a passé les six premières années de sa vie avec sa mère, ignorant tout de l'identité de son paternel et ne cherchant pas à le savoir. • L'année de ses six ans, sa mère disparaît sans laisser aucune trace, Anthea est placée sous la tutelle du gouvernement en attendant de retrouver son père. • Après un an de recherches, ce dernier est retrouvé et elle est envoyée chez les Moriarty. • Rejetée par son propre père, un inconnu à ses yeux, elle est rapidement adoptée par la femme de celui-ci et sa fille. • Elle n'a jamais arrêté de rechercher sa mère, persuadée qu'elle ne l'a pas abandonnée. • Plus souvent dans la tête dans les nuages que les pieds sur terre, elle rêve depuis toute petite de devenir joueuse de Quidditch professionnelle. • Bercée par leurs exploits, Anthea voulait devenir attrapeuse, avant de finalement opter pour le poste de poursuiveuse. • Elle est envoyée chez les Ravenclaw à son entrée à Poudlard. • Durant sa quatrième année, elle rejoint l'équipe de Quidditch sa maison, au poste de poursuiveuse. • Loin d'être exceptionnelle, elle rattrapait bien souvent ses mauvaises notes par des capacités physiques supérieurs aux autres Ravenclaw. •  Lors de sa dernière année, Anthea semble retrouver une trace de sa mère, aux USA. Tout en cachant autant que possible ses projets à sa famille, elle tente d'en apprendre d'avantage.. •  A la sortie de Poudlard, en quête d'argent pour rejoindre le continent américain, elle intègre une équipe de Quidditch dans laquelle elle fait équipe avec Oliver Woods. •  Tentant de le séduire, Anthea essuie le rejet de Theodore Nott, et se tourne vers Edouard Douglas.. •  Suite à cette aventure, elle tombe enceinte et tente de le cacher.  • Elle a eu le malheur de faire la une des journaux suite à l'humiliation reçue par son coach et ses équipiers, qui a coûté la vie à l'enfant qu'elle portait. • Elle n'a encore jamais croisé son ancien coach depuis son départ, et espère toujours le voir souffrir. • Elle se passe souvent la main sur le bras gauche, celui qui des années plus tôt a été cassé lors de sa chute. • A son arrivée en Amérique, Anthea s'est fait une coloration des cheveux, abandonnant le brun pour passer au blond. • Là-bas, elle a vécu quelques jours dans le monde moldu, avant de croiser des sorciers. • Elle intègre les All-Stars de Sweetwater. Grâce à son statut de représentante anglaise aux États-Unis, et conscient qu'elle pourrait être un atout de l'autre côté de l'océan, le gouvernement l'a libérée de toute obligation à revenir au pays durant une période de six mois. • Au sein des Sweetwater All-Stars, Anthea est rentrée dans le cercle très fermé des équipes étant parvenues à claquer un Harlem Shuffle. • Au fil du temps, les All-Stars sont devenus comme une seconde famille pour Anthea, qui a mit plusieurs semaines avant de répondre aux Harpies. • Bien qu'arrivée depuis peu, elle a suivi toutes les actualités concernant l'Angleterre et son évolution. • Elle n'a vécu que de loin les événements marquants du règne de Voldemort. • Devenue personnage publique, Anthea accepte non sans difficultés les contraintes accompagnant les avantages. • Invitée parmi l'élite du monde sorcier, elle jouit d'une certaine notoriété auprès des grands qui cherchent souvent à l'inviter dans leurs soirées mondaines. • Elle espère être encore capable de jouer pour la prochaine coupe du monde de Quidditch. • Anthea est présente à l'hôpital au moment de l'attentat. Aidant les victimes, elle subit les effets secondaires des diverses potions et bombes lancées dans l'établissement et il lui arrive, encore, de perdre le contrôle de sa magie. • Surveillée par les mangemorts, elle ne peut sortir de chez elle ou se rendre aux entraînements sans en voir un ou deux derrière elle. • A la suite de l'état d'urgence, elle est ''recrutée'' par Theodore Nott et envoyée en formation accélérée avec Harlow Singleton. • Cette dernière perd la vie au cours d'une mission, tuée par Edouard Douglas. • Petit à petit, elle penche vers les mangemorts, se jurant d'achever l'insurgé responsable de ses tourments. •  Après plusieurs années d'absence, elle retrouve finalement sa sœur, toujours rancunière de son départ prémédité, mais gardé secret jusqu'à la fin.

❝ Nothing compares to you ❞Deux mots sur l'IRL
Appelez-moi Jo. J'ai 23 ans, je viens de France et j'ai connu le forum via Dobby. Si tout va bien vous me verrez connecté(e) 5 jours sur 7. Un dernier mot ? Je suis vierge, contrairement à mes 49 soeurs.

❝ we were younger ❞1989-1996 & Hogwarts
1 SEPTEMBER, 1989 La boule au ventre, elle suit le troupeau de premières années. Cherchant à se fondre dans cette masse grouillante, bruyante, avançant au petit pas. Les sentiments se bousculent dans son esprit, à mesure que les portes de la grande salle approchent. Intérieurement, elle prie. Prie pour ne pas tomber chez les Slytherin, ou les Hupplepuff. La maison verte, emplie de créatures infâmes, rejets puants d'une société élitiste. Ou la maison jaune, prenant en son sein tous ceux qui n'ont rien pour eux, si ce n'est être de bonnes personnes. Elle ne veut pas être catégorisée comme une vicieuse ou une bonne à rien. Son ambition s'affiche clairement sur ses traits, son manque de manque également. Elle n'a clairement pas sa place chez les serpents, ni chez le blaireau. Animée de rêves fous, de rêves de gloire, elle s'imagine très bien chez les Ravenclaw. Voler, voilà son rêve. Voilà son ambition. Elle le sait déjà, malgré son jeune âge.

« Anthea Moriarty. » Elle reste immobile un moment, quand tous les regards se braquent sur elle. L'espace de quelques secondes, lorsque le choixpeau sera posé sur sa petite tête, elle deviendra le centre du monde, tous les projecteurs seront braqués sur elle. Et elle n'aura aucune place où se cacher, tandis que le chapeau magique lira à l'envie dans son esprit, dans ses entrailles, pour déterminer quelle maison sera la plus propice à son épanouissement et à sa réussite. Pas Slytherin, pas Hupplepuff, répète-t-elle inlassablement sur le chemin l'amenant au fameux tabouret. Celui sur lequel, dans quelques secondes seulement, elle sera jugée sur la place publique, puis envoyée dans sa nouvelle famille.

« Hm, Anthea... You're a open book, young girl. Family first, right? The Moriartys... You have a dark story behind you. Should I send you to Slytherin? No No of course not... You don't share Slytherin's traits. Let's take a look on yours, shall we? Ambitious, fearlessness... Like a lioness. I'm an eagle Oh yeah, an eagle. You love flying, right ? But do you think you have what it needs to be a Ravenclaw? Flying is not enough. And when you won't be smart enough, what would you do to bring success to this glorious house? Aren't you afraid of being a disappointment for your comrades? Just asking... So, if it's what you really want... Ravenclaw! »

Devant elle, tandis qu'elle se relève, de nombreux applaudissements accompagnent ses premiers pas en tant qu'élève de l'académie Hogwarts. De nombreuses tapes lui heurtent le dos lorsqu'elle s'installe sur le banc commun de sa nouvelle maison. Un sourire se dessine sur ses lèvres. Une nouvelle vie débute.



11 MARCH, 1994 « Don't worry, she can handle it by herself. » Elle le sait. Ariane n'est pas la dernière quand il s'agit de faire comprendre aux autres ce qu'il en coûte d'emmerder une Moriarty. Pourtant, malgré toutes ces certitudes qui l'habitent, Anthéa ne peut s'empêcher de serrer des poings autour de la table des Ravenclaw. Intérieurement, tout en tentant de conserver un calme extérieur, elle bouillonne. Seul son ami installé à côté est là pour l'empêcher de se jeter vers la table des serpents, pour décrocher la mâchoire du petit con. Elle en sert les dents, se fait un mal de chien aux gencives, pour tenter de canaliser la rage qui s'embrase, s'alimente de ses tripes. Depuis qu'elle est ici, Ariane a toujours été la tête de turc de ses camarades. De presque tous les étudiants de Hogwarts, en fait. La malade, la folle, celle qu'il ne faut pas approcher sous peine de tomber malade à son tour, celle qui porte la peste et les pires maladies du monde. Celle que l'on ne va voir que pour se défouler, rire de son infortune. Anthéa ne supporte pas ça, elle ne l'a jamais supporté. Et a toujours autant de mal, malgré les années écoulées depuis l'arrivée de sa cadette à l'école, à calmer ses ardeurs quand elle voit l'un de ces connards jouer avec sa sœur. Au point qu'elle s'imagine assez aisément les atrocités qu'elle semble devenir capable d'exécuter, elle qui a pourtant toujours été contre une quelconque forme de violence. « I'll kill this fucking snake. » Qu'importe si pour ça elle doit utiliser sa baguette, son balais ou ses propres mains. Il n'y a dans ces moments-là pas de mauvaise façon de mettre fin à sa vie. Du moment qu'il souffre, qu'il comprend que s'attaquer à Ariane signifie recevoir en pleine face le courroux d'Anthéa.

« Expelliarmus! » L'attaque heurte le jeune garçon dans le dos, le projetant à plusieurs mètres de là. Aucun sourire n'apparaît sur le visage d'Anthéa lorsqu'elle s'approche de l'élève, toujours couché sur le dos, posant sans aucune délicatesse sa baguette au niveau de la gorge. « Don't ever think to piss off my sister, malaka! » Elle ne cherche pas à réfréner l'étincelle qui brûle en elle, qui lui dévore les tripes, menace de devenir un incendie incontrôlable. Elle veut simplement montrer que s'attaquer aux Moriarty est la pire idée possible, que malgré tout ce que les adultes peuvent dire sur eux, sur l'alcoolisme de leur père ou la maladie de leur mère, ils restent les descendants de l'un des plus grands assassins sorciers de l'histoire. Et que pour cette raison, s'attaquer à eux revient à jouer à un jeu dangereux. « Next time I see you talking to her, I will cut your balls and put them into your mouth. »

Et elle se retourne, enfin, en direction d'Ariane. S'approche d'elle avant de poser son bras sur son épaule, enserrant sa nuque comme dans un geste d'étreinte, de protection. Parce que malgré le temps qui passe, Anthéa a toujours l'intention de rester cette grande sœur qu'elle a toujours été, ce bouclier se tenant fièrement entre ses cadets et le monde extérieur.

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❝ the reasons all have run away ❞1997 & Ottery St. Catchpole
21 JUNE, 1997 Tout à coup, le monde autour d'elle semble tourner au ralenti, comme paralysé par une gravité si forte que rien ne lui résiste. Elle ne se sent pas tomber sur la chaise en bois, en plein milieu du salon. Le regard vide, la bouche restée entre-ouverte, elle tente désespérement de comprendre les derniers mots à être parvenus à ses oreilles, d'imaginer les conséquences qu'une telle chose pourrait avoir su son avenir. Elle ne peut pas risquer de le perdre, pas après avoir tant sacrifié pendant un an. Sa propre vie a été mise de côté pendant si longtemps, dans l'espoir d'accomplir ses rêves, qu'elle ne peut imaginer ne serait-ce qu'une seule seconde devoir tout perdre en une fraction de seconde. Pour avoir osé s'amuser une seule fois. Pour avoir osé ignorer le règlement du coach. Les larmes finissent par monter à ses yeux, quand elle réalise que tout ne sera pas aussi simple. Qu'il ne la laissera tout simplement pas partir de cette façon, après avoir ruiné l'équipe, comme il dirait. « But... Who's the father, Thea ? » Elle ne prend pas la peine de répondre, bien trop obnubilée par ce coup de poignard reçu en plein cœur. Par ce choix qui l'attend désormais. Elle, ou lui. Ce bébé dont elle n'a jamais voulu, et qui pourtant se tient là, au plus profond de ses entrailles. Ou ce sport qu'elle a toujours pratiqué, caressant depuis toute petite l'espoir de devenir la prochaine étoile montante du Quidditch. Tout un monde s'écroule autour d'elle, alors qu'elle s'éloigne en silence du salon familial. Elle ne peut pas abandonner son ambition. Mais elle ne peut pas sacrifier une vie qu'elle a elle-même fabriqué.

« He will kill me... » Elle s'affale contre le mur, les genous remontés jusqu'au menton, le visage enfoui entre des mains tremblantes. Petit à petit, elle commence à comprendre les conséquences de tout ça, de cette grossesse inattendue. Son coach sera furieux, tout le monde la regardera comme la traînée ayant produit un bâtard. Le monde des sang-pur est bien cruel qu'on ne peut l'imaginer, et sortir des clous est l'une des pires choses qu'il soit possible de faire. Ajouté à ça son héritage, ce nom que tous soufflent avec mépris, et elle se rend compte de l'horreur qu'elle va s'apprêter à vivre. « He won't. You will have some rest, and you'll go back on the field. » Si seulement. Anthéa daigne enfin lever un regard larmoyant en direction de sa sœur, qui l'a suivie jusque dans la chambre. « You don't know him... If you saw what he did to Henry... » Un coéquipier. Lui aussi ayant eu le malheur d'avoir une relation charnelle formellement interdite. Humilié devant toute l'équipe, traîné dans la boue pour avoir eu le malheur de briser les sacro-saintes règles du chef. Elle sait qu'elle y passera. Qu'à moins de garder tout ça secret, elle n'a aucun moyen d'échapper au courroux du dictateur. « I don't know what to do. », dit-elle, avant de finalement fondre en larmes. Avec cette impression d'avoir toute la misère du monde sur ses épaules. Craquant, pour la première fois, sous les yeux de sa cadette.



30 JULY, 1997 Elle ne peut s'empêcher de sursauter lorsque la porte du vestiaire claque violemment à quelques mètres d'elle. Seule dans la pièce, encore à moitié nue, la robe de Quidditch entre les mains, elle penche légèrement la tête pour apercevoir le visage impassible de son coach. Un soulagement s'extirpe de ses lèvres, alors qu'elle s'imaginait déjà se retrouver nez-à-nez avec un fou ou, pire, l'un des fanatiques du Seigneur des Ténèbres. Ainsi sa vie est ryhtmée, entre la crainte de voir sa grossesse découverte et celle de se retrouver au beau milieu d'une guerre qu'elle craint de toucher un jour sa famille. « You scared me, coach. » dit-elle dans un sourire de soulagement. Mais lui ne sourit pas, n'exprime aucune émotion à travers les traits de son visage. Simplement le vide qui semble habiter son cœur, son âme. Elle n'a jamais comprit le personnage, n'a jamais rien trouvé d'humain en lui. Un tortionnaire en mal de pouvoir, un fou laissé aux commandes, à qui l'on a donné un minimum de pouvoir, et qui semble s'estimer supérieur à ces gamins sans intérêt. Mais il reste pour elle la première chance d'obtenir le sacro-saint statut professionnel. Cette occasion de devenir une joueuse de Quidditch, de toucher du bout du doigt ses rêves de gloire et de succès.

« Are you pregnant ? » La question la frappe en plein dans l'estomac, s'insinue en elle tel un poison. Elle lui bloque la langue, lui assèche la gorge. Comment ? Comment a-t-il pu entendre une telle chose, alors qu'elle a fermement maintenu le secret depuis qu'elle l'a elle-même découvert ? Un léger regard en direction de son ventre, qu'elle espère être invisible aux yeux du coach, pour s'assurer que rien n'est visible. Et même sans tissu par dessus, son ventre apparaît toujours aussi plat. Comme si, à l'intérieur, aucun être ne pompait ses propres ressources pour se développer. Alors comment a-t-il pu savoir une telle chose, alors que peu de personnes sont au courant ? « I don't... – Listen to me, slut. I made rules, I warned you about the consequences. Yes, but... – You'll be goalkeeper today. I hope you'll like this day as much as you liked being fucked. »

Il se retourne, et s'en va. La laissant seule dans la pièce, le cœur lourd. Le regard vide. Découverte, elle l'est. Et elle sait déjà que la placer dans les cages ne peut signifier qu'une chose. Elle aussi subira l'humiliation vécue par certains de ses prédécesseurs. Elle aussi devra subire la violence de ses partenaires. Elle aussi devra rendre une visite à l'hôpital une fois la punition donnée. Face à toutes ces idées, elle baisse la tête, dépose une main sur son ventre. Avec l'idée de partir de là, de ne pas aller sur ce terrain. De ne pas affronter la rage du coach, la folie des joueurs. Quitte à sacrifier tout ce qu'elle a essayé de bâtir depuis son arrivée à Hogwarts. Mais le peut-elle ? Son frère est là. Sa sœur aussi. Il les connaît, sait qui ils sont. Peuvent-ils devenir ses souffre-douleur en l'absence d'Anthéa ? Tout en espérant le contraire, elle sait qu'il n'hésiterait pas Que tous les moyens sont bons pour lui apprendre les conséquences de la rébellion, comme il le dit lui-même. Elle extirpe un souffle de ses lèvres devenues bien trop sèches, enfile la robe avant de sortir du vestiaire, avec l'espoir d'être la seule blessée dans cette stupide histoire.

« Hi sister. No don't move. » Elle tente de se relever, d'au moins se redresser sur ses coudes pour visualiser l'endroit où elle se trouve. Mais la main de son frère, délicatement posée sur son omoplate, l'en empêche, la colle littéralement au matelas. Elle insiste quelques secondes, avant de finalemement lâcher prise face à la douleur qui l'accable dans chacun des muscles de son corps. Une douleur omniprésente, qui la tiralle jusqu'aux os. « What happened ? » Elle n'a que le silence pour réponse. Un silence qui dure de trop longues secondes. Son frère ne parle plus, à tel point qu'elle peut quasiment entendre son souffle prendre de la vitesse, sa respiration saccader. « The haven't been nice with you. You received a ball in the head, an other in the arm. They broke your left arm. » C'est donc ça, la douleur qui la ronge jusqu'à l'os. Mais, pourtant, les infirmières auraient du lui donner une potion, ou utiliser un sortilège, pour soigner tout ça. « You almost lost consciousness. And you fell off your broom. » De combien de mètres ? Comment ? Anthéa ne se souvient de rien de tout ça. Ni de son entrée sur le terrain, ni de sa sortie. Pas même de ce qu'il s'est passé entre les deux points. Son seul souvenir reste l'apparition de son coach dans le vestiaire, le visage fermé, lui promettant une humiliation en bonne et due forme pour avoir osé braver les interdits, pour avoir eu l'audace de tomber enceinte. « Don't worry, Ambro, I'll be fine. My baby, how is he ? Did they check him ? » Il baisse aussitôt la tête. Sans donner de réponse. Augmentant le sentiment de malaise qui circule librement dans les veines de l'aînée. « Ambroise, for god sake, answer to me. »

« He's dead. »

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❝ in a future five years from now ❞1997-2002 & Sweetwater
MARCH 19, 1998 La course est folle. La balle lui arrive dans les mains avant de repartir aussitôt vers celles d'un autre poursuiveur. Le but est clair ; déstabiliser la défense adverse, la prendre à revers, ne pas lui laisser le temps de se resserrer pour empêcher le tir. Les derniers mètres approchent, et les deux poursuiveurs s'échangent la balle, tentent de dribbler tandis qu'Anthéa s'éloigne de la mêlée, contourne les trois poteaux par la droite pour se retrouver derrière. C'est à ce moment-là que le souaffle passe à quelques centimètres seulement de l'anneau central, alors que le gardien adverse était beaucoup trop court pour le récupérer. Tout comme Anthéa, qui n'hésite pas une seule seconde à se jeter de son balai pour attraper le cuir et le lancer à travers l'anneau de gauche. La chute est rapide, peut-être trop à son goût, mais elle parvient à se réceptionner sur le manche et à le redresser avant de s'écraser au sol. Et avant qu'elle ne puisse s'élever à nouveau, les acclamations de la foule lui parviennent aux oreilles. « Oh my god! They made it! They made it! The Harlem Shuffle! Twenty points for the All-Stars! » Un geste difficile à mettre en place, utilisé une seule fois durant un match, par l'équipe nationale américaine lors de la Coupe du Monde 94. Et que les Sweetwater All-Stars viennent de reproduire à la grande joie de ses fans venus en nombre. « Moriarty is suicidal! She could miss her broom for few centimeters! » Pour quelques centimètres qui séparent un acte de grande classe et une chute magistrale dans les abysses. Le poing levé, Anthéa revient au centre du terrain, accompagnant ses coéquipiers en défense. « But don't forget the amazing pass from Singleton, it was so wonderful! » Elle jette un regard, le sourire aux lèvres, en direction de Singleton. Merveilleuse, sa passe l'était. Suffisamment ajustée pour éviter le gardien, suffisamment proche pour lui permettre de la récupérer. Un travail d'équipe digne des meilleures équipes au monde.

« I can't believe we did it! Do you think my sister will congratulate us ? » Elle sautille presque sur place, ignorant totalement la fatigue accumulée durant le match. Tandis que derrière elle, Anthéa traîne comme elle peut son pauvre corps meurtri par tous ces efforts, encore secoué par le saut de l'ange qu'a osé faire la poursuiveuse anglaise. « We are the firsts doing this since the World Cup, she must congratulate us. I didn't fell off my broom for nothing. » Une petite tape sur l'épaule interrompt aussitôt le rire qui se forme au creux de sa gorge. « Actually, it looked like you threw yourself. Well boys, and girls, you did a wonderful match today. Not perfect, kind of suicidal for someone, but I liked this spirit. Keep this way, and we'll may have a chance to win the league. » Gagner la Ligue, un rêve qu'Anthéa touche enfin du doigt, après une arrivée difficile sur le territoire américain.



FEBRUARY 14, 2001 Quelques mots écrits sur un parchemin rapidement froissé et jeté. Un soupir qui s'extirpe de ses lèvres pendant que sa tête s'écroule entre ses mains. Elle cherche les mots, ne parvient pas à en trouver un seul de correct. La situation lui paraît totalement irréaliste, à tel point qu'elle peine à trouver quelque chose capable de réconforter Ariane. D'empêcher Ambroise de sombrer dans le même chemin que le paternel. Rares sont les fois où l'aînée se sent aussi impuissante face à la détresse de sa fratrie. Et cette fois-là est peut-être la pire de toutes. Installée à des centaines de kilomètres de sa famille, chanceusement épargnée de la parte de nationalité en raison de sa réputation dans les sphères du sport, elle sait ne rien pouvoir rien faire mieux que des promesses de jours meilleurs. Des promesses vaines, sans doute fausses, qu'elle ne parvient pas à coucher sur papier tant elles semblent irréalisables. Comment promettre à Ariane que tout ira mieux, pour tout le monde, si elle-même n'y croit pas un seul instant ? Elle a peur. Peur de voir sa sœur être internée, peur de voir son frère intégrer les forces des mangemorts. Peur de les voir être éliminés durant ce service rendu obligatoire par décret ministériel. Les insurgés ne feront aucune différence entre les partisans du Lord et ceux dont la présence n'est justifiée que par le risque d'être exécutés pour trahison. Ceux dont les seuls choix se résument à tenter de survivre face à l'ennemi, ou être tué par le gouvernement en place.

« I can feel your sadness from the family room. Don't be sad while we're all together. » Anthéa relève enfin la tête, tandis qu'une main vient se poser sur son épaule. Elle ne s'est absenté qu'une dizaine de minutes mais, plongée dans sa tentative d'écrire une lettre à sa sœur, elle en a oublié la présence des membres de l'équipe dans le salon. Et si les autres ont préféré ne pas venir la voir, connaissant sans doute les raisons qui se cachent derrière cet éloignement, Harlow n'a elle pas hésité à briser la solitude dans laquelle s'est enfermée Anthéa. « Thing's only getting worse and worse and now I just don't know what to say to her... What would you say to Ariel if she was over there? »  Sa main se pose sur celle de Harlow, elle redresse la tête pour capter le regard de la poursuiveuse. Quelques secondes de silence s'écoulent, avant qu'elle ne se décide finalement à répondre. « I would say... kick their ass. But I don't think she needs me to do this. Now come with me, it can wait tomorrow and they're all waiting for you. » Un sourire s'étire sur ses lèvres, alors qu'elle tire la main d'Anthéa pour l'inciter à se lever.

©double exposure

❝ try to try again ❞2002 & Holyhead
3 JANUARY, 2002 ❝ Two All-Stars' chasers close to join the Holyhead Harpies : En difficulté en ligue depuis maintenant trois saisons, les Holyhead Harpies s'apprêtent à réaliser un profond remodelage de leur effectif. Bien que l'on ne sache pas encore quelles joueuses sont sur le départ après une décevante dixième place la saison dernière, il semblerait que les Harpies aient jeté leur dévolu sur deux joueuses évoluant chez les Sweetwater All-Stars : Anthéa Moriarty et Harlow Singleton. Toutes deux poursuiveuses, les deux joueuses se sont fait connaître en 1998 lors d'un match les opposant aux Fitchburg Finches en réalisant un Harlem Shuffle, geste né au sein de l'équipe nationale américaine et depuis réalisé à une seule occasion.

Si la seconde est aujourd'hui principalement connue pour être la sœur cadette d'Ariel Singleton, joueuse reconnue ayant participé à la Coupe du Monde 1994 et co-inventrice du Harlem Shuffle, Anthea Moriarty a elle un passé peu enviable dans notre pays. Étudiante à Hogwarts, au sein de Ravenclaw, elle a rejoint l'équipe de Quidditch durant sa quatrième année. Peu de temps après avoir réussi ses examens finaux, la jeune femme rejoint l'équipe réserve de Puddlemere United où joue, notamment, Oliver Wood. En 1997, Anthea Moriarty tombe enceinte et crée l'un des plus gros scandales du Quidditch moderne : humiliée par le coach et certains de ses partenaires, agressée à coups de souaffle, la jeune femme perd connaissance et chute d'une hauteur de sept mètres. Si elle s'en sort avec plusieurs fractures et hématomes, ce n'est malheureusement pas le cas de son jeune bébé.

Partie en Amérique, la jeune femme devenue joueuse accomplie acceptera-t-elle de revenir dans un championnat qui l'a vue perdre son enfant à naître? Aura-t-elle la force de croiser à nouveau le regard de son ancien coach, devenu aujourd'hui entraîneur de l'équipe première ? Nul doute que la réponse de Harlow Singleton dépendra grandement de celle d'Anthea Moriarty, tant les deux joueuses semblent repousser le potentiel de l'autre.
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Les mains serrées autour du papier, à la limite de l'arracher, Anthéa relit plusieurs fois l'article de journal. Un article qui n'hésite pas, malgré les années, à ressasser des souvenirs que la jeune femme aurait préféré voir disparaître à tout jamais. Malgré sa notoriété nouvelle acquise et les premiers effets visibles sur le continent américain, elle ne s'est toujours pas habituée à être la cible des journalistes de tout horizons. A être appelée un nombre incalculable de fois pour être interviewée, ou être prise en photo. Et ce transfert chez les Holyhead Harpies a encore développé l'exposition médiatique d'Anthea et Harlow. Deux joueuses dans un seul lot, c'est quelque chose de rare dans le monde du Quidditch. Parce que c'est quasiment la moitié d'une équipe, la quasi-totalité des poursuiveurs présents sur le pré. Pourtant, dans l'ombre, les choses avancent bien plus vite qu'ils ne le pensent.

« What are they saying about us? » Anthea daigne quitter le journal des yeux pour plonger son regard dans celui de la femme présente en face d'elle. Installée sur un fauteuil bien plus confortable que les sièges d'avion, Harlow semble s'impatienter à mesure que les minutes défilent. L'attente est longue, peut-êtrre un peu trop. Mais le jeu en vaut clairement la chandelle. Voilà des mois que la proposition des Harpies était sur le bureau d'Anthea, sans qu'elle n'y donne une réponse certaine et favorable. Mais le temps aidant, les arguments des Harpies aussi, elle a fini par accepter leur proposition, quelques heures seulement avant que Harlow ne se voit elle aussi offrir une chance de rejoindre l'équipe galloise. « They say you can't leave me. You need me and you're nothing without me. » Elle redresse totalement la tête, adressant à l'américaine son plus beau sourire. Quelque part, dans un sens, c'est pourtant bel et bien la vérité. Ni l'une ni l'autre n'a pu obtenir sa carrière sans le soutien de l'autre. Liée par une même vision du jeu, par une même capacité à se projeter et à déborder rapidement, elles ont rapidement liée une complicité telle qu'elles peuvent aujourd'hui se trouver sur un terrain sans même se voir. Simplement en anticipant les mouvements de l'autre. « You know what, Moriarty ? Go to hell. I'll be the star, and you'll be my bitch. »

©kiri