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sujet; OS + flashback été 2003 post-attentat

HUNTED • running man
Owen Avery
Owen Avery
‹ inscription : 21/07/2015
‹ messages : 1765
‹ crédits : whorecrux <3.
‹ dialogues : #006666 (owen) #A0A0A0 (selma)
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‹ âge : 43
‹ occupation : dans l'ombre du Magister.
‹ maison : serpentard
‹ scolarité : 1971 et 1978
‹ baguette : est en bois d'acacia rigide, possède un cœur en ventricule de dragon et mesure vingt-neuf centimètres.
‹ gallions (ʛ) : 5532
‹ réputation : la magie noire a rongé mon âme, dilué toute conscience, accru ma folie.
‹ particularité : fou.
‹ faits : ma soeur jumelle vit dans mon esprit dérangé, secret dont seuls quelques chanceux ont connaissance, que je suis aussi dérangé que peut l'être un sbire de Voldemort, que je n'hésite jamais à user de violences quand bien même elles ne seraient pas nécessaires, car la souffrance et les hurlements me font vibrer comme aucune autre drogue au monde. Mais qu'elles me sont infligées souvent par la main du Magister elle-même, car dieu sait combien de fois je l'ai déçu au cours de mes années de bons et loyaux (haha) services.
‹ résidence : Herpo Creek, dans la maison de mes parents, vide et délabrée; ruines.
‹ patronus : irréalisable, autrefois une hyène bien qu'elle ne soit apparue qu'une seule et unique fois sous forme reconnaissable.
‹ épouvantard : le baiser du détraqueur.
‹ risèd : la fin de cette insurrection qui amène autant de satisfaction que de souffrance.
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summer 2003
you think when you reach a certain age things will start making sense. then you find out you're just as lost as you were before. i suppose that's what damnation is.

25 mai 2003 – Avery sillonnait discrètement le fond de la salle, les doigts serrés autour de sa baguette, et le regard courant d'un invité à l'autre sans aménité aucune. Assigné à la sécurité du Magister – un poste dégradant au possible compte tenu de sa position, il n'était pas un vulgaire chien de garde par Merlin – le Mangemort affichait un air sombre et sans appel : inutile d'essayer d'entamer une conversation avec lui aujourd'hui. Non pas qu'il soit d'un naturel particulièrement bavard d'ordinaire, mais il priait ce jour en particulier de céder le plus vite possible au suivant. Les rassemblements de ce genre lui filait de l'urticaire. Y assister en la présence indirecte de Bones ne le rendait pas plus supportable, d'autant que l'assistance comptait également son frère Byron. Ce dernier avait eu l'audace de lui adresser la parole en public, passant outre l'accord tacite passé entre les deux frères : ils ne se connaissaient pas lorsqu'ils étaient hors de l'intimité. Cela servait tant à Byron qu'à son aîné, et ce dernier n'avait pu s'empêcher de serrer les dents en sentant la main de son frère agripper sa manche. Il s'était retenu de se dégager, s'était retrouvé interrompu par l'inquiétude ridicule de Byron pour leur mère. Avery avait soupiré ostensiblement, lui faisant comprendre que lui ne s'inquiétait pas le moins du monde pour Elisheva. Ce traitement dont ils parlaient dans les papiers depuis des semaines était sur toutes les lèvres et Byron plus que les autres s'enthousiasmait pour cette découverte. Il lui avait envoyé un hiboux peu de temps auparavant, le priant de se renseigner au plus vite afin qu'Elisheva en bénéficie avant tout le monde. Ne connaissait-il pas quelqu'un à Sainte-Mangouste susceptible d'appuyer leur demande ? Et Avery n'avait pas manqué de capter le sous entendu à peine subtil de son frère. Evidemment qu'Adele baignait toute entière dans l'élaboration de ce traitement depuis des mois. Comme s'il allait s'abaisser à faire une telle requête à Adele. Si Owen comprenait l'espoir que son frère nourrissait au sujet de la guérison de leur génitrice, lui-même n'était pas particulièrement pressé de se lancer dans cette aventure. Il n'appréciait pas sa mère lorsqu'elle était folle. Il l'appréciait moins encore lorsqu'elle était lucide. L'idée qu'elle recouvre la santé lui glaçait le sang.
Et de toutes les préoccupations qui le taraudaient, celle-ci était la plus insistante. Elisheva était à quelques couloirs d'eux, si proche de ces sorciers qui l'avaient connue dans sa plus éclatante jeunesse. Notamment cette vieille chouette d'Ollivander et ses sourcils rehaussés en une expression dédaigneuse et passablement condescendante, qui surveillait tout ce beau monde de son regard perçant et impitoyable. Avery la quitta des yeux pour s'intéresser au spectacle qui s'annonçait sur scène.

Les quelques avants-goûts glanés au détour de conversations avec Adele ne valaient rien en comparaison de ce qui allait se passer. Avery comme le reste des invités allait découvrir l'étendue de la découverte. C'est cet instant que choisit Bones pour quitter l'assistance. Une part de lui souriait pernicieusement de la savoir troublée, ne serait-ce qu'un tout petit peu, par la démonstration qui se déroulait sur la scène. L'autre part, celle-là même qui se noyait dans un méandre amoureux et obsessionnel depuis quelques mois maintenant, l'autre part s'élança silencieusement vers l'hybride pour lui effleurer le bras. Le contact fut bref, l'étincelle de vie luisant au fond des prunelles sombres d'Avery plus brève encore ; et Bones disparut en laissant dans son sillage son parfum floral et si familier aux sens du Mangemort. Il reporta son attention sur le discours, gardant un œil sur les invités, réprimant un soupir.



Le monde explosa, comme il le fait toujours : sans prévenir. Après quoi, le chaos et la confusion régnèrent des jours durant. Des cris et du sang, de la peur et de l'effarement, Avery n'en connut rien. Tout juste si, bien des semaines après, il se souviendrait d'avoir propulsé sans ménagement Bones contre un pilier avant que lui-même ne se retrouve enseveli, à peine protégé par un sortilège de lévitation qui lui évita la mort. L'ombre s'abattit sur lui comme un rideau de pluie opaque, puis ce fut la nuit infinie, peuplée de voix lointaines et de questions condamnées à rester sans réponse de sa part. Des présences à ses côtés, qui allaient et venaient, des contacts feutrés sur sa peau glacée. Avery oublia tout. Ne demeurèrent que des impressions fugaces, et un sentiment d'humiliation cuisant.

1er Aout 2003 – « Et personne d'autre n'en a souffert ? – Ma baguette est perdue. En soit c'est une perte bien plus importante que la mort de n'importe quelle gourde qui assistait au spectacle tu ne crois pas ? » Owen soupira, agacé par l'attitude un peu trop joyeuse de Rabastan à ses côtés. Ce dernier semblait éprouver une satisfaction macabre de le voir dans cet état. Et quel état : alité depuis maintenant une semaine et quatre jours – il comptait désespérément les heures qui s'égrenaient à une lenteur exaspérante, le privant de la paix et de la tranquillité de son fief à Herpo Creek –, les bras piqués de perfusions, gavé de potions proprement dégoûtantes plus de fois qu'il ne pouvait les compter. Souffrir le martyr était une chose (il exagérait à peine ses souffrances, faisant vivre un enfer aux soigneurs qui avaient le malheur de devoir s'occuper de son cas). Devoir supporter à longueur de journée les visites impromptues des Médicomages et autres sous-fifre de ce foutu hôpital en était une autre, sans parler des visites proprement dites. En cet instant, il aurait bien hurlé à la première soigneuse venue de le débarrasser de tout cet attirail, et à cet imbécile de Lestrange de dégager les lieux le plus vite possible afin de ne plus l'entendre lui rappeler à quel point c'était pitoyable d'avoir succombé sous un vulgaire cailloux avant même d'en avoir vu la couleur. La honte courait ses furieusement ses veines, et Avery désirait plus que tout au monde partir d'ici. Il ferma les yeux, ignora les mots de Rabastan qui volaient autour de lui comme autant de parasites. La nausée le reprit. Les fumées qui s'étaient accumulées dans son système pendant cinq jours avant qu'on ne le sorte des décombres continuaient de le tourmenter. Heureusement que le traitement à base de sang de Vélane n'était pas un mensonge. Et Rabastan qui ne voulait cesser sa logorrhée de paroles étourdissante. Avery lui avait demandé les dernières nouvelles, et regrettait amèrement de ne pas avoir opté pour l'ignorance : « Tu ne voudrais pas la fermer un peu ? Je t'assure, boucle là ou je vomis sur tes pompes bien cirées de limace du Ministère. » Ou était Adele quand il avait besoin d'elle ? Elle n'avait pas daigné venir plus d'une fois depuis son réveil, et il était trop las pour s'attarder sur la signification de son absence.

19 Aout 2003 – Byron fixait le vide au delà du mur et Owen ne fit rien pour briser le silence qui les entourait. Le teint pâle, la lippe molle, l'oeil torve, il avait l'allure d'un Inferi. Owen émettait des questions muettes qui ne dépassaient pas le seul de ses pensées. Un profond malaise l'habitait depuis que son frère était arrivé, cinq minutes plus tôt. Le simple fait qu'il ait prit le risque qu'on le surprenne ici en pleine journée ne présageait rien de bon. Byron en avait gros sur le cœur, et il voyait en lui le gamin geignard qu'il était alors, boudant pour un rien pour obtenir gain de cause auprès d'Elisheva. Assis au bord de son lit, la respiration difficile, il attendait. Avery contemplait un trou dans le mur d'en face, mille fois examiné du fin fond de son ennui, quand son frère s'anima comme un pantin ensorcelé. Il poussa un profond soupir, passa une main indolente dans sa coiffure négligemment travaillée. « Alors tu ne sais rien ? Personne n'est venu te l'annoncer ? » « M'annoncer quoi, pour l'amour de Salazar... » répliqua-t-il d'un ton passablement agacé. L'aveu était long à venir, et il avait horreur des devinettes. « Mère est morte dans l'explosion. – … – Elle a été retrouvé non loin de là ou se tenait lieu le discours, apparemment un soigneur négligent l'a laissée se promener sans surveillance. Je te jure que si je le retrouve... »Silence évocateur. « Alors ce n'est que ça ? Cette tête de six pieds de long pour ça ? Moi qui croyais que tu avais quelque chose de grave à me dire. » Avery éclata de rire, avec l'impression que plusieurs poids se détachaient de son corps. Des poids vissés à ses os depuis si longtemps qu'il ne se rappelait pas avoir jamais ressenti une telle sensation de légèreté. « Morte ! Mère est morte ! Je nous imaginais déjà devoir l'achever de nos propres mains – » se superposa aux propos de Selma l'image saturée du cadavre ensanglanté de leur mère. Ulcéré, Byron le fixait du regard, trop choqué par la réaction de son aîné pour seulement oser y croire de prime abord. Et pourtant, Owen était on ne peut plus sérieux. « Tu as toujours détesté notre mère, je le sais. Mais tu pourrais au moins faire semblant d'être peiné. Tu lui dois beaucoup. Nous lui devons beaucoup. Aies seulement un peu de respect, pour une fois. » Un ricanement sans joie lui répondit. « Je ne lui dois que des années de mépris et de désintérêt. Je sais que tu as bénéficié d'un traitement de faveur quand nous étions gamins, Byron, mais ça n'a pas été mon cas. » Le ton affecté n'était pas simulé, et Owen s'en rendit compte immédiatement. Il pinça les lèvres, le regard dur, alors que Byron se levait d'un bond. « J'aurais préféré que tu meures à sa place sous tes foutus décombres, tu ne valais pas la peine qu'on te cherche, Owen. J'ai fait des mains et des pieds pour qu'on te sorte de là, j'ai insisté pour qu'on te prodigue ce maudit traitement afin que tu t'en sortes ! Je n'ai pas oublié notre serment. Je n'ai pas oublié la traîtrise dont tu as fait preuve ce jour là. Je regretterai à jamais d'avoir accepté de t'aider. Tu n'as aucune reconnaissance pour rien ni personne. Je te hais. Crève ! »

25 Aout 2003 – Harry Potter était mort. La nouvelle était toute fraîche et avait fait l'effet d'une bombe, tant chez les Mangemorts que parmi la plèbe sorcière. Harry Potter était mort, et tout ce qui inquiétait le Mangemort en cet instant était de savoir ce qu'il allait advenir de sa carcasse maintenant qu'il était remis sur pied. La porte d'entrée claqua derrière lui, et Avery se retrouva enfin seul, chez lui, dans son fief où personne ne viendrait le déranger. Une curieuse impression de vide commença à se faire sentir, à mesure qu'il s'accoutumait au clair-obscur qui passait au travers des rideaux à demi fermés. L'immense baraque respirait le vide et le silence. Il y était habitué, bien sûr. Mensonge. Ces derniers temps, il s'était fait à l'activité qui avait agité les lieux, aux changements qu'il avait du accepter sous les menaces de la nouvelle maîtresse de maison. Il avait fini par apprécier tout ça. Et puis, Bones était partie, emmenant avec elle la chaleur de sa présence et le gamin avec elle. Elle avait emporté le soupçon de vie qui avait animé le Manoir pendant les brefs instants où elle était revenue vivre chez elle, avec Artur. Fort bien. Back to normal, then, songea-t-il, aigre. Il survivrait à ça. Il survivait toujours. Pour la énième fois, Owen Avery avait réussi à tirer son épingle du jeu (on ne pouvait pas en dire autant de Potter). Et par Salazar, ce ne serait pas la dernière fois.
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