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sujet; We don't care about them, do we ? x Meda / Rab [fin août 1974]

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We don't care about them 
don't we ?





« Tu es certain que tu ne veux pas que je t’accompagne Rabastan ? Tu es encore un peu jeune pour allez tout seul à L... » Il n’eut aucun remord à interrompre l’argumentation maternel d’un soupir râleur : « J’ai bientôt seize ans mère ! Dans un peu plus d’un an je suis majeur. Je pense que je peux aller tout seul sur le Chemin pour acheter mes affaires… » « Tu devrais songer à me parler sur un autre ton jeune homme ! » « Vous devriez songer à me laisser un peu sortir ! Je ne vois pas ce qu’il y a de mal à vouloir être un peu libre ! » « Rabastan je te promets que si tu continue tu… » Des bruits de pas interrompirent la dispute entre la mère et le fils, immédiatement Rabastan se tut et se redressa sur ses jambes pour se tenir droit. Eleanor Lestrange eut une moue inquiète, comme si elle éprouvait une sorte de remord à avoir crié aussi fort. Mais quand la silhouette de monsieur Lestrange apparut dans l’encadrement de la porte du salon, c’était trop tard pour regretter. « Qu’est-ce qu’il se passe pour que je vous entende encore hurler depuis l’étage ? » Rabastan n’avait pas l’air pressé de répondre, pas plus que de croiser le regard de son père : le parquet lui semblait d’un intérêt tout particulier et ses yeux ne le lâchaient pas. Eleanor se fit plus conciliante : « Je disais à Rabastan que je ne voulais pas qu’il sorte seul pour aller au Chemin de Traverse et… » « Et c’est pour ça que vous me dérangez ? » Oh pitié, on ne t’a pas non plus supplié de venir arbitrer… Le regard d’Aldebaran se détacha de son épouse pour venir fusiller Rabastan qui déglutit, très mal à l’aise. Il savait que son père n’était pas légilimens mais parfois ses réactions laissaient entendre le contraire, comme s’il parvenait à savoir ce que son fils pensait. Il s’approcha de Rabastan et celui-ci appliqua toute sa volonté à ne pas bouger d’un pouce bien qu’il n’ait qu’une seule envie : celle de reculer, le plus loin possible. Mais son père se contenta de lui poser la main sur son épaule : « Tu le couves trop, darling. Il faut le laisser un peu sinon il n’aura jamais fini de pleurnicher dans tes jupes. » Est-ce que… son père était en train de prendre sa défense ? De sa manière à lui, toute particulière certes, mais il prenait son parti. Eleanor fronça les sourcils mais ne répliqua pas. Il était évident qu’Aldebaran n’était pas d’excellente humeur et le contrarier n’était pas très sage. « Donne lui de l’argent pour ses fournitures, il prendra le Magicobus et ce sera réglé. Que veux-tu qui lui arrive ? » Madame Lestrange avait vraisemblablement plus peur de ce qu’il pourrait faire de ce qui pourrait lui arriver. Ces vacances d’été avaient été plutôt douloureuses pour elle et Rabastan : autant il était parvenu à accrocher une once d’interêt paternel en lui montrant les progrès qu’il avait fait dans la pratique des sorts impardonnables en s’exerçant sur des petits animaux autant sa mère avait passé les deux mois des vacances à le reprendre sur tout et n’importe quoi. Il savait qu’elle n’aimait pas la voie qu’il empruntait, mais c’était la seule qui pouvait lui garantir un peu d’affection paternel, et qui pouvait le protéger des foudres de ce même père. Il n’avait pas hésité à choisir son camp. Sa mère sentait bien qu’elle le perdait peu à peu. Elle ne voulait pas lui laisser un seul instant seul. Énervée d’avoir perdu la partie Eleanor agita sa main pour signifier son agacement et quitta le salon sans plus les regarder. Il était seul avec son père, qui avait toujours sa main sur son épaule. C’était plus de proximité que chacun d’eux pouvait supporter. Il le sentit bouger et le poids sur son épaule se retira. Toujours les yeux fixés sur le parquet il expira lentement, trop heureux que les choses en restent là. « Regarde-moi. » Merde… Il prit sur lui pour relever lentement la tête et s’appliqua à fixer un point juste au dessus de l’oreille d’Aldebaran. « Dans les yeux. » Au moment où il croisa les yeux noirs de son père ce dernier leva de nouveau sa main et l’abattit directement sur la joue de Rabastan à qui le choc fit fermer les yeux. « Je ne veux plus jamais t’entendre parler comme ça à ta mère. Est-ce clair ? » Le jeune garçon hocha rapidement la tête. Mais évidemment, cela ne suffisait pas « Je ne suis pas ton chien. À moi tu me parles correctement. Avec des mots et sans pleurnicher. » « Oui père. Pardonnez-moi père. » Aldebaran le considéra encore du regard un instant avant de renifler et de conclure : « Prend l’argent qu’il te faut et part. » Il n’allait pas se le faire dire deux fois. Il attrapa une bourse sur une des commodes et la remplit de quelques pièces d’or, d’argent et de bronze avant de mettre les voiles. S’attarder aurait été malsain.

Une fois dehors, sur le trottoir il appelle le Magicobus d’un geste de la baguette. Ce n’est franchement pas le genre de transport qu’il a l’habitude de prendre — les sorciers de son sang et de son statut ne s’abaissaient pas à prendre un moyen de locomotion dévoué à la plèbe mais ça ne le dérangeait pas. De toute manière il n’y avait personne pour le reconnaître. « Et vous allez où comme ça mon petit gars ? » lui demanda le contrôleur alors qu’il payait pour un ticket. Rabastan n’hésita pas une seule seconde : « À Saint Mangouste, s’il vous plaît. » Le contrôleur eut un petit regard de compassion : « Oh, une connaissance malade ? Pas trop grave j’espère. » « Non, non je vais juste voir une amie… qui travaille là bas. » Ses parents le croiraient au Chemin de Traverse, son père ne devait pas imaginer une seule seconde que son cadet aurait les nerfs de lui mentir. Mais il y avait certains sujets sur lesquels Rabastan n’hésitait pas (avec moultes précautions bien entendu) à transgresser l’interdit. Et aujourd’hui c’était un interdit de taille : s’il allait en cachette à St Mangouste c’était en effet pour voir une amie. Si quelqu’un dans son entourage apprenait qu’il avait été voir Andromeda Tonks… il se serait fait également renié, tout comme elle avait été de façon fort cavalière exclue de la famille Black. Ses parents et ses sœurs avaient coupés les ponts avec elle et par extension la famille Lestrange qui avait des liens assez étroits avec les Black. Autant dans cette famille, niveau renégat Rabastan ne pouvait pas souffrir Sirius Black (un beau crétin) autant il avait toujours été attaché à Andromeda. Sa présence avait souvent été une des rares choses qui rendaient certaines retrouvailles inter-familiales supportables. Elle avait toujours su trouver les mots ou les actes pour le réconforter ou le protéger, et ce que ce soit pendant leur enfance ou bien pendant sa première année d’étude à Poudlard où elle l’avait veillé avec bienveillance. Pourquoi devrait-il soudainement tout couper, cesser de la voir juste parce qu’elle avait décidé d’épouser un né-moldu ? Certes il voyait bien où le bât pouvait blesser mais il ne se sentait pas concerné. Elle lui manquait. « On y est ! St Mangouste mon petit gars. Dis bonjour à ton amie de ma part hein. » Rabastan doutait de tenir cette promesse mais il acquiesça néanmoins avec un léger sourire avant de descendre du bus. C’était assez heureux, les trop nombreux virages brusques le rendaient malade.

Il s’approcha de la vitrine qui dissimulait l’hôpital magique aux yeux des moldus en vérifiant que personne ne le scrutait avec trop d’intensité puis il pénétra enfin dans le grand hall. Il y avait là une multitude de patients qui attendaient d’être pris en charge par les hôtes et les hôtesses, l’un d’entre eux s’avança vers lui dès qu’il fit un pas en avant : « Bonjour jeune homme, vous avez besoin de soin ? » Rabastan se trouvait tout gêné de déranger dans ce qui semblait être un moment d’affluence : « Euh non, en fait je viens pour voir quelqu’un… » « Un patient ? De quel service ? » « Non, une amie qui étudie ici. Andromeda Tonks. Vous pensez que ce serait possible que je puisse la voir un instant ? » Il allait rajouter un Si ça ne dérange pas. mais le visage de l’hôte s’éclaira d’un sourire. « Ah mais bien sûr, ça devrait pouvoir se faire. Je vais la chercher si vous voulez bien patienter un petit instant monsieur. » Puis il s’évapora parmi ses collègues puis dans les nombreux couloirs de l’hôpital. Rabastan resta debout, à observer la salle, les gens qui attendaient. Il avait hâte de revoir Andromeda, il lui avait écrit quelques lettres mais ce n’était pas facile de la voir en tête à tête. Elle devait avoir changé.



Dernière édition par Rabastan Lestrange le Lun 16 Mai 2016 - 19:25, édité 1 fois
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AOUT 1974 ; RABASTAN & ANDROMEDA


Une journée comme une autre dans ma petite vie. J’avais commencé la journée par un café bien fort et plein de bisous à mon petit bout qui avait un peu plus d’un an maintenant et qui s’accrochait à tout ce qu’elle pouvait pour essayer de marcher mais l’équilibre n’était pas encore là. Et puis fallait avouer que le 4 pattes faisait aller bien plus vite donc elle abandonnait vite, même si s’accrocher au pantalon de son père était toujours un grand bonheur pour elle. Ma petite famille… Mon foyer… La chaleur de l’amour de Ted et la douceur humide des baisers de ma fille. Cela faisait maintenant 5 ans que j’avais été reniée des miens. Je n’avais pas eu de besoin de faire grand-chose : juste de tomber amoureuse d’un né moldu mais je ne regrettais pas. Les premières années j’avais espéré un signe de mes sœurs comme nous nous voyions quand même à Poudlard mais rien. Je n’avais pu récupérer aucune de mes affaires, n’avais plus eu le droit de rentrer chez moi et n’avais et aucun regard de la part de mes sœurs. Je savais qu’il n’en fallait pas plus à Bellatrix pour me détester, elle qui aimait tellement la pureté du sang de notre famille mais je pensais que Cissa, ma petite sœur, aurait compris mais non. Bellatrix avait trop d’influence sur elle. Cela m’avait fait pleurer pendant des nuits entières mais j’avais fini par passer à autre chose. J’avais fait mon choix de toute façon : la liberté, l’amour, une vie telle que je la désirais et rien d’autre. Aujourd’hui, en sentant les lèvres de mon mari dans mon cou et ses bras autour de moi, je n’avais envie de changer ça pour rien au monde, même si j’avais du renoncer aux miens pour cela. Je l’embrassais avec douceur avant de prendre une dernière gorgée de café et d’embrasser ma fille. ▪▪▪  A ce soir mes amours ! Pas de bêtise en mon absence ! ▪▪▪ T’inquiètes pas je ferais attention à Dora. ▪▪▪  Oh mais je ne parlais pas d’elle ! ▪▪▪ Je partis ensuite en courant car Ted avait décidé de m’attraper pour se venger mais je fermais la porte plus vite et pris le magicobus. ▪▪▪ Oh bonjour Meda ! ▪▪▪  Bonjour Matthew ▪▪▪ A Ste Mangouste comme d’habitude ? Et comment va la petite ? ▪▪▪  Comme d’habitude ! Ohh elle va très bien, elle essaie de marcher là ! ▪▪▪ Rohhh… J’ai hâte de la revoir ! ▪▪▪  Demain normalement. J’ai un vaccin à lui faire faire à Ste Mangouste. ▪▪▪ Je posais ma main sur l’épaule du conducteur avant d’aller m’installer et sortis un parchemin histoire de me remémorer ce que j’avais fait la veille car je savais que j’aurais pas mal de questions à mon arrivée.

Une fois arrivée à Ste Mangouste je passais me changer pour revêtir la blouse des étudiants médicomages avec mon nom marqué dessus et commençais le tour des malades avec mon mentor Dana Scamander. Ayant passé mon examen de seconde année en ayant la meilleure note et surtout étant amie plus qu’élève avec Dana, elle me faisait entièrement confiance et m’avait confié quelques cas que je pouvais gérer toute seule. J’en étais très fière et autant dire que je faisais mon maximum. Soigner les gens était vraiment pour moi un privilège et j’adorais le métier que j’avais choisi. C’était mon rêve de petite fille quand je soignais les créatures que Bellatrix adorait faire souffrir et je n’avais jamais désiré faire autre chose. J’avais, comme souvent, oublié la pause déjeuner et se fut Dana qui vint me chercher alors que j’étais en train de ranger les potions. ▪▪▪ Pause Meda ! En plus tu as de la visite donc profites en ! ▪▪▪  De la visite ? ▪▪▪ Oui il y a un jeune homme a l’accueil pour toi. ▪▪▪  D’accord ! Merci ! ▪▪▪ Je pris quand même le temps de ranger les trois potions qu’il restait avant de descendre pour voir qui était à l’accueil pour moi. Ce fut une surprise de voir Rabastan car, depuis que ma famille m’avait renié, il n’était pas facile de se voir. Il m’envoyait des lettres et moi j’essayais de le croiser pour pouvoir lui confier celles en retour comme je ne voulais pas que son père s’en prenne à lui s’il voyait mon nom quelque part. Pour m’être dressée quelques fois entre lui et son fils je savais que les retombées pouvaient être lourdes et douloureuses mais heureusement mon père, Cygnus, n’était pas du genre à laisser ses enfants se faire sanctionner par un autre donc j’avais joué plusieurs fois avec le feu mais je m’en étais juste brûlé quelques plumes.  Arrivée à sa hauteur je le serais dans mes bras et déposais un baiser sur sa joue. ▪▪▪  Ça me fait tellement plaisir de te voir. Comment vas tu ?! ▪▪▪ demandais je en espérant qu’il puisse rester un peu pour qu’on puisse discuter. ▪▪▪  Tu as un peu de temps devant toi ? Je dois prendre ma pause donc on peut aller manger un bout ensemble si tu veux. ▪▪▪ La cafétéria de Ste Mangouste au dernier étage de l’édifice était très bonne donc on pourrait discuter tranquillement car on avait du temps a rattraper.


Dernière édition par Andromeda Tonks le Mer 25 Mai 2016 - 10:31, édité 1 fois
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We don't care about them
don't we ?




Il n’aimait pas trop se retrouver seul dans le hall, ça l’impressionnait un peu il fallait l’admettre. Il était habitué au hall de Poudlard, toujours pressé d’élèves ou d’enseignants mais là il s’agissait d’une toute autre population : les personnes qui attendaient là présentaient parfois des maladies extérieurement très impressionnantes et Rabastan se donnait beaucoup de mal pour ne pas les dévisager. Il se balançait légèrement d’avant d’arrière sur ses deux jambes, les bras croisés dans le dos, comme il avait l’habitude de se tenir devant son père en attendant qu’Andromeda vienne. Il espérait juste qu’elle aurait quelques instants au moins à lui accorder, il ne l’avait pas prévenu parce que ce n’était jamais très facile de lui envoyer des lettres quand il était chez lui et il savait bien que dans quelques jours il serait de retour à l’école et alors ça serait tout à fait impossible pour lui de pouvoir la retrouver. Au pire si jamais elle ne pouvait vraiment pas lui donner une seconde de son temps (comme il regardait les gens autour de lui il se disait que le personnel devait vraiment être surchargé) il pourrait toujours faire demi tour et véritablement aller s’acheter ses fournitures au Chemin de Traverse. Il se demandait d’ailleurs ce qu’allaient dire ses parents quand ils remarqueront qu’il n’a en réalité fait aucun achat… Mais comme on disait, un problème à la fois, il réglerait ça plus tard. Et alors que ses pensées commençaient à se concentrer sur un plan d’action pour échapper à l’Inquisition parentale une jeune femme vint, se détachant de la foule pour s’approcher de lui. Il tendit maladroitement sa main en avant comme s’il allait lui serrer la sienne mais au lieu de ça Andromeda l’attrapa par les épaules pour le serrer contre elle. Pendant un bref instant il capta toutes les effluves de son parfum, qu’il n’avait plus senti depuis trop longtemps et qui lui rappelait toutes les fois où il s’était précipité vers elle en quête de réconfort. Contre elle il sentait son cœur battre et il avait l’impression de redevenir un petit garçon. Ça lui manquait, ce genre de contact. Sa mère ne le câlinait plus depuis… ses dix ans environ. Son père avait jugé que ce n’était pas une manière d’élever un jeune sorcier que de tout le temps lui distribuer des câlinades. Rabastan n’avait évidemment rien dit et ne disait rien depuis lors mais ça lui manquait. Et il s’en moquait si ça le faisait ressembler à un gamin. Personne ne le connaissait ici. Elle l’embrassa sur la joue il eut un vague sourire : « Ça me fait tellement plaisir de te voir. Comment vas tu ?! » Comment allait-il ? Très franchement… il avait vu mieux. Mais il avait également vu pire. Largement. Au moins il avait eu l’autorisation de sortir, rien que pour ça il pouvait s’estimer heureux. Mais il n’eut pas le temps de répondre que déjà elle enchaînait, sans doute une habitude du travail à St Mangouste, les choses devaient être faites rapidement, on n’avait pas le temps pour les silences et les hésitations. « Tu as un peu de temps devant toi ? Je dois prendre ma pause donc on peut aller manger un bout ensemble si tu veux. » Son sourire s’élargit totalement, ainsi donc elle avait du temps à lui consacrer. Soit il avait eu beaucoup de chance et était tombé sur son temps de pause, soit elle avait eu l’extrême gentillesse de prendre sa pause rien que pour lui. Dans tous les cas il était content. La revoir lui faisait pleinement comprendre que ce qu’il ressentait depuis tout ce temps la concernant n’était que trop vrai : elle lui manquait. « Rien ne me ferait plus plaisir. » Entendre sa voix, et entendre ces mots là sortir de sa bouche l’exaspérait. Il avait l’habitude de parler un langage on ne peut plus châtié chez lui parce que la moindre incartade énervait non seulement Lestrange Père mais également Lestrange Mère qui ne tolérait pas que son fils dise des grossièretés. Evidemment à Poudlard Rabastan pouvait jurer comme un charretier (il était presque connu pour ça) mais pendant les vacances, par nécessité et guidé par son instinct de survie il reprenait les anciennes habitudes. Il trouvait ça ridicule. « Désolé, je parle comme si j’avais un Brossdur coincé dans le cul. Enfin tu sais comment on doit causer dans nos familles hein ? » Il se rendit compte tout en prononçant ses paroles de l’impair qu’il venait de commettre, parler de sa famille à Andromeda n’était peut être pas la meilleure chose à faire. Après tout elle avait choisi de vivre avec ce Ted, mais se retrouvé ainsi ostraciser des siens devaient être difficile. Rabastan n’arrivait pas à l’imaginer. Mais au fond de lui il savait que rien ne l’arracherait jamais au sien. Qu’il resterait coincé avec les Lestrange à jamais. Pour le meilleur et pour le pire. « J’aurais pas du dire ça désolé. » s’excusa-t-il en grimaçant légèrement. « J’ai vraiment… pas de tact. Mais sinon, oui ça peut aller. Toujours la même chose quoi. » Son ton était un peu las. Ouais, toujours la même chose. Des journées entières dédiées à inventer des stratagèmes pour éviter de croiser la route de son géniteur dans la baraque familiale. « J’ai hâte de retourner à l’école. Et toi ? Comment va la petite ? Nymphora ? » Ou quelque chose du genre… Pour être honnête il n’avait entendu son prénom qu’une fois et ça avait été lorsque la mère d’Andromeda l’avait dédaigneusement prononcé lors d’un dîner. Le reniflement de mépris qui accompagnait ses paroles avait masqué une syllabe que Rabastan peinait à reconstituer.


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AOUT 1974 ; RABASTAN & ANDROMEDA


▪▪▪ Rien ne me ferait plus plaisir. ▪▪▪  Je le regardais avec un petit sourire sur les lèvres car j’avais l’impression d’entendre son père ou bien sa mère mais certainement le petit frère que je connaissais. Moi-même je le savais bien vulgaire quand il le voulait et ça me faisait un peu saigné les oreilles je devais l’avouer mais si je commençais à faire ma rabat joie alors qu’il éprouvait ENFIN un  peu de liberté en venant me voir, je serais quand même une bien mauvaise grande sœur. ▪▪▪ Désolé, je parle comme si j’avais un Brossdur coincé dans le cul. Enfin tu sais comment on doit causer dans nos familles hein ? ▪▪▪ Oh oui…. Je me disais aussi que j’avais l’impression d’entendre ce bon vieux Aldebaran et j’ai failli avoir une crise cardiaque. ▪▪▪ Je m’étais la main sur mon cœur comme s’il fallait que je calme ses battements avant de me mettre à rire de bon cœur. Franchement je préférais l’entendre parler comme ça et l’entrainais à ma suite pour nous rendre au dernier étage de Ste Mangouste manger un petit truc en papotant. Pour une fois que j’avais du temps et qu’on n’avait pas quelqu’un pour nous jeter des regards désagréables. Car c’était ça les dernières années : Je rendais Rabastan trop « gamin » selon son père car j’avais juste l’effroyable idée de prendre du temps avec lui, de lui parler de tout et de rien (oui on pouvait aussi parler de sport, du temps, des expositions voir même des filles…) et que j’étais tendre avec lui. Un truc que personne ne pouvait comprendre et ce n’était pas mieux dans ma famille. Quel changement pour moi quand j’avais rencontré Ted et sa famille. Ils s’aimaient et n’avaient pas peur de le montrer et ne prenaient pas ça comme une tare. J’avais juste eu l’impression de revivre…

Je l’entrainais vers les escaliers pour laisser les ascenseurs libres pour les malades. ▪▪▪ J’aurais pas du dire ça désolé. J’ai vraiment… pas de tact. Mais sinon, oui ça peut aller. Toujours la même chose quoi. ▪▪▪ Te prends pas la tête Rabastan. C’est moi qui ai fait mon choix alors je ne vais pas me braquer à chaque fois qu’on parle de ma famille. A ce rythme là je vais rester dans la même position toute ma vie. ▪▪▪ Fis je en faisant un clin d’œil. ▪▪▪ J’aime ma famille, je n’ai juste pas eu envie qu’on me dicte ce que je devais faire de ma vie et j’ai fait un choix. La vie continue. ▪▪▪ J’aurais pu aussi décider de les laisser choisir pour moi, me marier, avoir des enfants mais ce n’était pas moi, ce n’était pas ce que j’étais a l’intérieur. J’avais repoussé Ted pendant une bonne année car je pensais que la famille était plus importante et cela m’avait valu quoi : le regard désagréable de mes sœurs, les remarques de mes parents alors que je ne faisais même rien. Et puis le mariage imposé alors que j’avais envie de faire des études, de continuer de sauver les gens. C’était inutile ? Vraiment ? Je ne le pensais pas car, même si j’étais une femme, j’avais aussi le droit de vivre comme je l’entendais et de ne pas être juste une belle poupée qu’on montrait lors des réceptions et qu’on rangeait ensuite pour qu’elle ne prenne pas trop la poussière. La preuve aujourd’hui, c’était Ted qui restait à la maison car il avait envie d’éduquer notre fille et que son délire c’était de travailler sur des objets magiques dans le garage. Bon il m’avait fait exploser quelque fois l’endroit mais il commençait à se faire connaitre et a avoir des commandes. Et pendant ce temps là j’allais travailler et continuer mon rêve de petite fille. Oui ma famille me manquait (enfin surtout Cissa) mais non je ne changerais ma décision pour rien au monde. ▪▪▪ Ca fait vraiment plaisir de te voir petit frère ▪▪▪ Je le poussais un peu de l’épaule, un sourire amusé sur les lèvres. Je l’avais toujours considéré comme ça et espérais que je ne le perdrais pas comme mes autres sœurs.

▪▪▪ J’ai hâte de retourner à l’école. Et toi ? Comment va la petite ? Nymphora ? ▪▪▪ Nymphadora. ▪▪▪ rectifiais-je, peu surprise qu’on se trompe car je n’avais quand même pas fait dans le plus simple. ▪▪▪ Je me suis dit toute ma vie que je ne ferais pas aussi long que mes parents avaient fait pour moi et puis le jour J… J’ai craqué ! J’avoue c’est ma faute ! ▪▪▪ Et oui ce n’était pas la faute de Ted. Mon chéri pouvait être un brin extravagant voir un peu tête en l’air mais c’était bien de ma faute si ma fille avait un prénom comme ça ! ▪▪▪ Elle va très bien, elle a un peu plus d’un an là et c’est Ted qui s’en occupe. ▪▪▪ Et ses grands parents paternels quand on avait besoin. ▪▪▪ Mais gardes tout ça pour toi j’ai pas envie que ma famille ait des nouvelles de Dora. Je préfère qu’ils l’oublient. ▪▪▪ Je n’avais pas envie de me battre avec eux un jour si, soudainement, pour une raison X ou Y, ils avaient besoin d’elle. Surtout que vu ce qu’elle faisait parfois, je commençais à avoir des doutes sur le fait qu’elle n’ait pas un don pour changer son corps. Autant que tout ceci reste entre Ted et moi. J’avais confiance en Rabastan mais pas en son père aussi autant ne pas le mettre dans une situation à la con. Quand on arriva au dernier étage je saluais d’un geste de la main les gens que je croisais. De part et d’autre on entendait « Bonjour Meda » et je répondais sans jamais me tromper dans les prénoms. Toute ma vie était ici aujourd’hui. J’entrainais Rabastan vers une table et m’y installais en prenant une carte. ▪▪▪ Si tu n’as pas petit déjeuner le brunch est a tomber. Sinon je te conseille juste d’éviter les légumes c’est pas trop leur fort. ▪▪▪ murmurais je avec un clin d’œil. Je fis mon choix et sortis de mon porte feuille une photo de Ted, Dora et moi que je montrais à Rabastan. On la tenait entre nous en la regardant amoureusement et en se tenant la main. Non je ne regrettais rien. ▪▪▪ Comment ça se passe à Poudlard alors ? ▪▪▪


Dernière édition par Andromeda Tonks le Mer 25 Mai 2016 - 10:31, édité 1 fois
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« Oh oui…. Je me disais aussi que j’avais l’impression d’entendre ce bon vieux Aldebaran et j’ai failli avoir une crise cardiaque. » C’est lui qui manqua la crise cardiaque à cet instant ; entre l’idée qu’on pourrait le confondre avec son père et le simple fait qu’il entende quelqu’un appeler son paternel ce bon vieux, tout était réuni pour un infarctus caractérisé. Encore heureux qu’ils étaient déjà à l’hôpital, et qu’elle se mit à rire ce qui eut pour effet de le détendre un peu plus. Ça l’agaçait de se savoir toujours autant sur ses gardes, comment faisait-elle, Meda, pour être aussi souriante et aussi calme alors que très franchement sa situation était de loin plus désespérée que celle de Rabastan ? Il savait que pour lui la pression allait lentement retomber lorsqu’il allait réintégrer les bancs de l’école : loin de la maison il arivait déjà un peu mieux à respirer mais s’il avait fait comme elle ? S’il avait tourné le dos à sa famille ? Il ne serait certainement plus apte au rire, il serait toujours à lancer des regards dans son dos, à ne pas dormir la nuit de peur que son père vienne le retrouver pour lui trancher la gorge à la moldue. Parce que très franchement, il ne doutait pas une seule seconde que c’était ce qu’on lui ferait. « Te prends pas la tête Rabastan. C’est moi qui ai fait mon choix alors je ne vais pas me braquer à chaque fois qu’on parle de ma famille. A ce rythme là je vais rester dans la même position toute ma vie. J’aime ma famille, je n’ai juste pas eu envie qu’on me dicte ce que je devais faire de ma vie et j’ai fait un choix. La vie continue. » Elle était très confiante en sa capacité de survie, ce qui le rassurait dans un sens. Il préférait la savoir heureuse et épanouie plutôt que terrer dans un bureau de l’hôpital. Il aimerait bien pouvoir posséder ne serait-ce que le quart de cet état d’esprit. Alors qu’ils montaient tout les deux vers la cafétéria elle le poussa un moment en souriant : « Ca fait vraiment plaisir de te voir petit frère. » Il lui sourit en retour, et la poussa à son tour d’un coup d’épaule, pas trop fort. Il aimait bien qu’on l’appelle comme ça parce que c’était la seule. Rodolphus l’appelait par son prénom, ou bien un diminutif qui lui faisait grincer les dents, parfois son aîné avait poussé le vice jusqu’à dire : frangin peut être mais jamais de petit mot d’affection, de protection. Quelque chose qui pourrait lui signifier qu’il était son petit frère. Évidemment Rodolphus pouvait être protecteur, mais jamais il ne se dresserait entre lui et son père, déjà parce qu’il n’était que rarement présent à la maison et ensuite (Rabastan comprenait très bien) il était difficile pour lui de mettre en danger sa place de privilégié pour juste épargner à son frère une claque un jour donné. Cela ne valait pas la peine. Pour Andromeda pourtant, il avait toujours un peu valu la peine. Pourquoi ça devait être elle qui partait ? Pourquoi est-ce que ça ne pouvait pas être sa belle sœur ? Bellatrix. Rabastan ne l’aimait pas. Il aurait bien voulu ne plus avoir à lui parler à elle. « Ça fait plaisir aussi. Tu me manques. » Les jours où les Lestrange et les Blacks se retrouvaient étaient devenu franchement morbides, surtout pour lui. Il passait les journées d’avant à inventer plusieurs stratégies pour pouvoir se soustraire aux regards le Jour–J. Entre les deux patriarches, les deux mères, le frère et la belle sœur ainsi que Narcissa… Bon, il avait maîtrisé l’art de se faire le plus transparent possible, quitte à se choper un mal de dos carabiné en fin de journée à force d’être resté trop longtemps courbé en deux. Oui, elle lui manquait. Et il aurait aimé pouvoir lui dire mieux que ça, de manière moins banale… moins mécanique pour qu’elle puisse comprendre mais s’il y avait des mots pour ça, il ne les connaissait pas. Elle le reprit pour le nom de sa fille : « Ah pardon… » fit-il un brin gêné mais elle le rassura : « Je me suis dit toute ma vie que je ne ferais pas aussi long que mes parents avaient fait pour moi et puis le jour J… J’ai craqué ! J’avoue c’est ma faute ! » Un truc de Sang Pur ça, donner des noms à coucher dehors à leurs enfants, pour ça elle était restée proche des valeurs familiales. Mais vu comment lui s’appelait il n’allait pas vraiment la ramener sur ce terrain. « Elle va très bien, elle a un peu plus d’un an là et c’est Ted qui s’en occupe. Mais gardes tout ça pour toi j’ai pas envie que ma famille ait des nouvelles de Dora. Je préfère qu’ils l’oublient. » Il hocha la tête, n’avait pas trop le désir de lui dire que de toute manière même si l’envie suicidaire lui prenait d’évoquer Nymphadora devant les Black, ou même sa famille à lui tout le monde aurait tôt fait de faire la sourde oreille. Mais ce n’était pas quelque chose qui se disait : « Ne t’inquiète pas. Tout ce que tu me dis, je le garde pour moi. Vu tout ce que tu as déjà fait pour moi, je te dois bien ça. » Elle l’avait emmené jusqu’au restaurant et elle s’installa à une table, où il la suivit. Lui regardait tout autour de lui, il n’était jamais monté là. C’était amusant de trouver un endroit pareil dans un hôpital mais c’était bien vrai qu’à la réflexion il fallait bien que les gens mangent quelque part. Il écouta son conseil, réfléchit un instant : est-ce qu’il avait faim ? Oui, le secret c’est qu’il avait toujours faim. Rabastan était capable d’engloutir des plats entier de nourriture si on le laissait faire. À Poudlard c’était tout simplement le rêve lors des banquets, il adorait manger. « Je pense que je vais prendre le brunch alors, surtout si c’est à tomber. » En plu il était en pleine croissance, comme on disait. Il avait besoin de manger. Viendrait un jour où il ne pourrait plus se servir de ça comme excuse. Viendra un jour où il ne mangerait plus autant, lui disait sa mère. Mais ça le faisait bien rire ; y avait pas de raison. Il prit entre ses doigts la photo que lui tendit Andromeda, précautionneusement. Il aimait beaucoup les photos : « Oh, vous êtes trop bien là-dessus. Nymphadora est trop mignonne. » Il n’avait pas trop eu l’occasion de voir Ted mais là il le regardait avec plus d’attention : il se pinça les lèvres, un peu jaloux. « Ta petite a de la chance, vous devez être de supers parents. » Oui, il y avait très certainement un peu de jalousie là derrière quand il lui repassa la photograhie. « Comment ça se passe à Poudlard alors ? » Ses lèvres s’étirèrent en un grand sourire, comme si c’était la question qu’il attendait depuis le début. « Plutôt bien, plutôt bien… J’ai mes BUSES à la fin de l’année et mieux vaut que je ramène des notes correctes. » Correctes signifiait O ou E, pas moins. « Enfin même si je sais qu’en Etude de Runes je vais difficilement passer le P…  Cette matière est vraiment… ugh. » Ugh, c’était l’onomatopée qui convenait. Mais il n’aurait jamais pu faire étude des moldus donc bon. « Et puis avec les copains ça va. » Si Rabastan avait de gros problèmes d’intégration au sein même de sa famille, il n’en avait aucun à l’école, en réalité il s’était assez vite imposé chez les Serpentards et même au-delà comme une figure assez importante. Son nom de famille l’aidait, les gens ne savaient pas nécessairement ce qui se passait au-delà des murs de l’école. « Et regarde… » Il glissa la main dans sa poche et en sortit un insigne neuf, lustré. Ses yeux brillaient de fierté, il le tendit en direction d’Andromeda pour qu’elle puisse le regarder, voire même le prendre : « Je suis préfet ! C’est super non ? » Il appréciait d’avance la position d’autorité dans laquelle ce simple insigne allait le placer. « Rodolphus n’a pas été préfet, lui. » ajouta-t-il, un brin acide, trop heureux d’enfin parvenir à faire quelque chose que son frère n’avait pas déjà atteint avant lui.

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AOUT 1974 ; RABASTAN & ANDROMEDA


On paie toujours un jour ses choix mais ce n’était pas pour tout de suite et penser que j’aurais changé mes choix si j’avais su ce qui arriverait des années plus tard, je ne pouvais le certifier. Si… Peut être que je me serais plus battue pour garder contact avec les miens mais Bellatrix resterait toujours Bellatrix et, quoique je fasse, elle avait pris mes choix comme une immense traitrise. Choisir ma future vie plutôt qu’accepter le passé et ce qu’on m’imposait n’était pas acceptable pour elle. Mais j’avais pris cette décision en me disant que regarder derrière mon épaule tout le temps n’était pas une solution alors j’avais foncé, comme Ted avait toujours fait. Ne jamais regretter, ne jamais faire marche arrière et continuer. Aujourd’hui j’avais un mari que j’aimais plus que tout et une fille que je trouvais bien entendu parfaitement magnifique ! Personne ne pouvait être plus objective qu’une mère de toute façon Uu. Mais je préférais que ma famille n’entende pas parler de ma fille car Dora avait largement le temps d’apprendre ce qu’était la famille Black, pas la peine qu’elle se prenne la tête tout de suite. Par contre je lui dirais tout dès qu’elle sera en âge de comprendre car je savais qu’à Poudlard les choses ne seraient certainement pas pareilles. Tout secret se savait en quelques secondes et je n’avais pas envie d’en faire un secret inavouable si jamais il y avait un descendant Black en même temps qu’elle. Après tout… Oui elle était une Black elle aussi et c’était comme ça. Moi je n’avais pas rayé les miens de mes souvenirs juste parce que j’étais partie et je garderais toujours un œil sur les journaux pour avoir de leurs nouvelles.

Une fois arrivés à table et le repas choisi ▪▪▪ Deux brunchs s’il vous plait ! ▪▪▪ je repoussais les cartes et décidais de profiter de cette petite heure de pause avec mon petit frère. ▪▪▪ Oh, vous êtes trop bien là-dessus. Nymphadora est trop mignonne. Ta petite a de la chance, vous devez être de supers parents. ▪▪▪ Tu le sauras rapidement ! Elle viendra se réfugier dans les bras de son tonton en cas de gros chagrin ! ▪▪▪ fis je en rigolant de bon cœur car, oui, je n’imaginais pas un instant que, dans quelques temps, on ne se parlerait plus du tout tous les deux, que les convictions de mon petit frère changeraient autant et qu’il me regarderait avec dédain car je n’étais que Meda…. Même pas une Black… A cet instant précis je n’imaginais pas les petits messages laissés sans réponse et le regard indifférent quand je le croiserais pas hasard au détour d’une rue alors que je l’aurais bien serré dans mes bras comme je le faisais avant. Avoir envie de le secouer, de pouvoir le faire voler dans mes bras… Tout cela me serait ôter sous peu mais pas à ce moment précis, pas pour quelques minutes encore et je n’imaginais pas à quel point je devais profiter de ces derniers moments jusqu’à la dernière seconde. Alors je repris notre conversation et demandais les dernières nouvelles sur sa seconde vie à Poudlard qui était, je le savais, bien plus intéressante et douce pour lui que chez ses parents.

▪▪▪ J’ai mes BUSES à la fin de l’année et mieux vaut que je ramène des notes correctes. Enfin même si je sais qu’en Etude de Runes je vais difficilement passer le P…  Cette matière est vraiment… ugh. ▪▪▪ Ca n’a jamais été ton fort les runes. Je peux même pas t’aider, j’ai pas pris cette matière. ▪▪▪ J’avais eu plein d’autre choses à prendre à la place et je m’étais rapidement décidée à devenir médicomage donc j’avais passé beaucoup de temps à l’infirmerie pour pouvoir commencer à me former et apprendre les bases. Cela m’avait bien aidé pour mes premières années à Ste Mangouste. ▪▪▪ Et puis avec les copains ça va. ▪▪▪ Ca je ne me faisais pas de soucis, il n’y avait que notre famille pour nous coller une énorme pression. Sinon tout se passait toujours bien. ▪▪▪ Et regarde… Je suis préfet ! C’est super non ? ▪▪▪ Félicitations !!!!! Par Viviane je suis super contente pour toi et hyper fière ! ▪▪▪ Je pris le badge dans mes mains avant de regarder Rabastan. Je savais que c’était hyper important pour lui la reconnaissance, et on ne délivrait pas ce poste à tout le monde donc il pouvait enfin se faire une belle place. Et il le méritait. Réellement c’était comme si c’était mon propre enfant qui me ramenait le badge de préfet et la fierté se lisait dans mes yeux. ▪▪▪ Rodolphus n’a pas été préfet, lui ▪▪▪ Mais tu n’es pas Rodolphus et je savais que tu saurais te faire remarquer. Je n’ai pas douté une seconde que tu ferais ta place à Poudlard ! Les serpentards n’ont qu’à bien se tenir ! ▪▪▪ Je n’avais jamais eu de soucis avec cette maison mais j’avais été serdaigle et cette maison était plutôt neutre face aux trois autres. J’avais même eu de très bons amis chez les serpentards. ▪▪▪ Si jamais tu as besoin d’aide pour tes BUSES tu me dis surtout ! ▪▪▪ Après tout je pouvais lui passer mes notes et tout ce dont il aurait besoin si jamais il avait un soucis dans une matière. Passer du temps avec lui serait compliqué mais faire passer tous mes exercices était possible et j’étais une très bonne élève. On vint nous poser le début du brunch avant de nous demander. ▪▪▪ Thé, Café ou Chocolat ? ▪▪▪ Chocolat s’il vous plait. ▪▪▪ J’avais déjà pris trop de café et le thé ce serait pour l’après midi. Je regardais nos assiettes bien chargées de bacon, œufs brouillés et tout ce qui faisait un bon brunch anglais… ▪▪▪ Bon appétit ▪▪▪ fis je en commençant par le bacon, le meilleur. ▪▪▪ Ohh ! Et je veux une photo de toi avec ton insigne de préfet quand tu en feras ! ▪▪▪ Pour mettre dans mon portefeuille avec les autres photos… Une de ces rares photos que, même en cavale, je conserverais précieusement et regarderais le soir après avoir couché mon petit fils.
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We don't care about them
don't we ?





Il devait ressembler à un gosse, à trépigner en montrant son insigne comme un gamin agiterait son bô dessin de papou et mamou sous le nez des intéressés en espérant une réaction enthousiaste. Mais il n’avait pas vraiment eu l’occasion de le faire plus tôt. Pour dire la vérité elle avait été une des premières personnes à qui il avait pensé lorsqu’il avait ouvert l’enveloppe pour découvrir que le directeur (que l’on disait pourtant clairvoyant) avait décidé de faire de lui un représentant de l’autorité scolaire. Sa mère avait été contente, bien évidemment : « Ça veut dire que tu te comportes bien ça Rabastan, non ? » avait-elle dit, rassurée de constater que son fils n’était pas la petite terreur que son père souhaitait qu’il soit. Ce qu’elle ignorait c’est que Rabastan était très loin d’être un modèle de petit saint et que l’unique raison pour laquelle il avait pu obtenir ce badge était qu’il était bien trop discret pour se faire prendre lors de ses sales coups. Mais elle s’était contentée d’être un peu heureuse et surtout rassurée ; leur relation de cet été ne la poussait pas à une large démonstration d’amour. Son père lui avait très vaguement articuler quelque chose à propos de responsabilité et de drôle d’idée mais son fils avait pu sentir que quelque part (très très profondément) il était un peu fier de son cadet. Mais il s’arracherait très certainement la langue plutôt que de le dire. Enfin, comme il se l’était répété plusieurs fois, Rodolphus, lui n’avait pas été préfet. Et son père non plus. Il était le premier ! « Mais tu n’es pas Rodolphus et je savais que tu saurais te faire remarquer. Je n’ai pas douté une seconde que tu ferais ta place à Poudlard ! Les serpentards n’ont qu’à bien se tenir ! » Il lui sourit en baissant un peu la tête, comme gêné par tant d’admiration et de compliment. C’était bien pour ça qu’il avait pensé à elle, Meda n’irait pas chercher midi à quatorze heures et essayer de savoir si oui ou non au vu de son dossier scolaire et patata cette nomination était ou non méritée. Elle le félicitait. Elle le rassurait aussi. Il avait une nette tendance à se comparer à son aîné, que ce soit à la maison évidemment ou à l’école. À chaque note, il la comparait mentalement avec ce que son frère aurait pu obtenir. À chaque remarque des professeurs il se demandait si son frère avait pu avoir, lui aussi, ce genre de compliment. Force était de constater que Rabastan, quand on en venait au purement scolaire, outrepassait clairement son aîné. Il devait bien plus travailler que Rodolphus ne l’avait jamais fait aussi, bien forcé de rattraper l’écart que son aîné avait créé en faisant acte de sa magie aux alentours de ses trois ans. Andromeda avait peut être connue ça aussi, il ne s’était jamais posé la question… Après tout elle était la cadette de Bellatrix, qui était plutôt une figure pas véritablement bienveillante et qui avait eu ses moment de gloire à Poudlard. Mais Meda avait été à Serdaigle, là où ses sœurs avaient été envoyées à Serpentard. Ce qui marquaient déjà une différenciation peut être appréciable pour elle. Lui n’avait pas de place ailleurs que chez les serpents. D’ailleurs le Choixpeau n’avait pas hésité. C’était ce qu’il se répétait en tout cas. « Les Serpentards et les autres aussi. » corrigea-t-il « Mais tu as raison, je vais déjà tester ma nouvelle autorité sur des copains. Il y en a toute une floppée qui mériterait des retenues à la chaîne. » Il pense évidemment à Avery, Mulciber… et tout le groupe. Un an en dessous de lui, il traînait assez souvent avec eux, sans pour autant faire partie du noyau dur. Il les regardait un peu de loin, leur donnait des idées et les couvrait parfois. Owen, lui, c’était encore autre chose. Il allait s’étouffer quand il allait apprendre la promotion de Rabastan. Ou bien il s’en doutait. Il n’y avait peut être que lui que ça surprenait vraiment après tout. « Si jamais tu as besoin d’aide pour tes BUSES tu me dis surtout ! » Il hocha la tête, même s’il savait qu’il n’aurait sans doute pas besoin de beaucoup d’aide. Évidemment en runes il allait se planter mais bon… En potion et en botanique il lui suffirait de s’acharner un peu. Quant à la défense contre les forces du Mal, la métamorphose et les sortilèges… il devait frôler le niveau de septième année sur certaines choses. Mais il se voyait mal dire à sa cousine, à Andromeda qu’il maîtrisait le sort de l’Imperium et du Doloris. Cela aurait plus relevé de la faute diplomatique gravissime que du faux pas social. Et il ne voulait pas qu’elle le rejette. C’était bien son problème, toujours coincé dans un entre-deux désagréable. Pourquoi est-ce que ces grands qui étaient sensés si bien maîtriser les choses ne pouvaient-ils pas juste se mettre d’accord. Rabastan passait sa vie familiale à déshabiller Merlin pour habiller Morgane : sa mère ne voulait pas le voir pratiquer un sort dégageant ne serait-ce qu’une once de magie noire, son père se montrait infect envers lui (voire plus) s’il ne faisait pas mine de vouloir plus tard suivre ses pas et lancer des Impardonnables à tout va. Il voulait continuer de profiter de Meda, mais celle-ci vu ses actes ne devait pas vraiment approuver ses nouvelles connaissances illégales. Qu’est-ce qu’il pouvait faire ? Il savait bien qu’un jour il devrait choisir. Mais sincèrement… il doutait fondamentalement d’avoir envie d’être comme son père. Il pouvait juste se contenter de suivre plus ou moins les directives paternelles pour le satisfaire un minimum sans pour autant épouser complètement sa pensée… Enfin, il avait le temps de voir encore. Un serveur vint leur apporter leur assiette : « Thé, café ou chocolat ? » Andromeda commanda du chocolat. « Du thé pour moi, s’il vous plaît. » Il adorait le thé, c’était la boisson que préférait sa maman. « Le chocolat c’est pour les petits, c’est Nymphadora qui te fait cet effet ? » la taquina-t-il un peu. C’était vrai n’empêche, le chocolat chaud c’était une boisson pour les petits. Rabastan n’en buvait plus depuis longtemps. Trop sucré. Trop chocolaté. « Bon appétit. » « À toi aussi ! » Il avait faim. Enfin, il avait toujours faim. Et même quand ce n’était pas le cas, il était capable d’engloutir toute une assiette de charcuterie juste par gourmandise : son jeu de fourchette était tout aussi impressionnant que son jeu de baguette. Il fallait le voir pendant les festins à Poudlard. « C’est super bon ! Becky ne prépare pas de brunch. Je crois que maman n’aime pas trop ça. » Becky c’était leur elfe. Rabastan l’aimait bien, quand il était petit elle avait toujours été prête à le cacher dans la cuisine quand il était préférable pour sa petite tête de ne pas trop se faire remarquer. « Ça me rappelle Poudlard. J’aime trop ça. » Tout ce qui pouvait lui rappeler Poudlard lui faisait plaisir. Encore plus s’il pouvait le partager avec Andromeda. « Ohh ! Et je veux une photo de toi avec ton insigne de préfet quand tu en feras ! » Il avale un morceau d’œuf brouillé avant de répondre : « Ça ne devrait pas poser problème. Je pense que je vais faire ça assez vite. Même si je n’ai pas encore d’appareil photo… » C’était un peu un petit rêve, d’avoir son appareil. C’était ridicule parce que très franchement il avait assez d’argent (enfin ses parent avaient assez d’argent) pour qu’il se paye carrément l’entreprise qui les fabriquait mais il avait la vague impression que ses parents ne seraient pas d’accord pour qu’il passe son temps avec un objectif dans les mains. Il y avait bien trop de choses sombres dans sa maison qu’il ne valait mieux pas photographier. Il posa sa fourchette, resta un instant le regard perdu dans le vide avant de finalement rouvrir la bouche : « Dis Meda… Est-ce que je peux te poser une question ? » il hésita un instant avant de continuer, en se mordillant les lèvres « Comment est-ce que tu as fait ? Vraiment ? Je sais que je ne devrais pas te parler de ça mais… je me demande. Comment est-ce que tu as fait pour partir ? » il se mordait la lèvre un peu plus fort « Est-ce que tu aurais fait la même chose si… s’il n’y avait pas eu Ted pour t’attendre de l’autre coté ? » Parce que lui il n’avait personne à l’attendre. Est-ce que ça changeait quelque chose ? Est-ce qu’éventuellement il pourrait avoir une chance de… filer ?


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AOUT 1974 ; RABASTAN & ANDROMEDA


Nos familles… Nos chères familles… Celles qui faisaient de nous ce que nous allions devenir ou, au contraire, faire qu’on prenne le contre pied total. C’était ce que j’avais fait : ne pas souhaiter continuer de jouer les sangs purs dominant le monde, ne pas continuer de jouer le jeu du faux semblant. J’aurais juste aimé pouvoir entrainer au moins Cissa avec moi mais elle était restée fondamentalement attachée à Bella et à notre famille car c’était ce qu’il fallait faire… Ce qu’il fallait faire… Comment pouvait-on savoir ce qu’il fallait faire ? On le savait parce qu’on nous l’avait martelé dans notre petite tête pendant des années mais, contrairement à mes sœurs, j’avais toujours cherché autre chose et c’était certainement pour cela que le choixpeau avait décidé de m’envoyer dans une autre maison. Quand on était une Black on suivait les traces de ses ainés et donc de Bella et moi j’avais été répartie chez les serdaigles où je m’étais fait remarquer par mes notes plutôt exceptionnelles dans les matières que j’appréciais. Pour le reste je me contentais de faire ce qu’on me demandait car j’avais de bonnes capacités de base. Je m’étais fait des amis, j’avais mené ma petite vie. J’étais tellement différente de ma sœur ainée que finalement je n’avais jamais forcément été dans son ombre. Forcément on avait passé toute mon enfance à nous comparer mais on n’avait rien en commun et si cela m’avait fatigué quand j’étais petite -et fais faire de bonnes crises- j’avais rapidement lâché l’affaire à mon arrivée à Poudlard car j’avais mieux à faire et je n’avais rien à prouvé. Je n’avais pas envie en fait et, avec l’arrivée de Ted dans ma vie, j’avais encore plus mis des œillères car Bella s’était chargée de me pourrir ma fin de scolarité mais j’avais mes objectifs et j’étais sortie avec mes ASPICs en poche pour construire ma nouvelle vie sans rien : plus de sous, plus rien de Black -a part un foutu caractère- mais tellement heureuse de me sentir libre. Mais Rabastan avait ses propres choix à faire et j’espérais qu’un jour il arrête de se comparer à son frère car il était lui et c’était très bien ainsi. Pour moi c’est ce qui faisait qu’il était un être à part et j’espérais que cela ne change jamais. ▪▪▪ Les Serpentards et les autres aussi. ▪▪▪ Bien sur ! ▪▪▪ Mais tu as raison, je vais déjà tester ma nouvelle autorité sur des copains. Il y en a toute une floppée qui mériterait des retenues à la chaîne. ▪▪▪ Ne sois pas trop dur mais sois juste. ▪▪▪ Ce qui était, de loin, le plus important pour moi. J’étais loin de me douter des compétences de mon petit frère en effet et heureusement car je n’étais pas sure que le voir devenir ainsi me ferait plaisir et j’avais encore envie de profiter quelques instants de ces moments de simplicité et de quiétude avec Rabastan, des instants qui me manqueraient ensuite.

Le brunch arriva avec un bon chocolat et je me rendis compte que j’avais faim. J’avais toujours eu tendance à me plonger dans le boulot ou les études en oubliant de manger. ▪▪▪ Le chocolat c’est pour les petits, c’est Nymphadora qui te fait cet effet ? ▪▪▪ Je me dis à rire de bon cœur. ▪▪▪ Qui sait !!... Non en fait j’ai surtout bu trop de café pour aujourd’hui ! Je ne vais pas dormir pendant trois jours sinon… Et le thé je le préfère l’après midi… ▪▪▪ Je lui fis un clin d’œil en rajoutant. ▪▪▪ On prend plein d’habitude quand on vieillit, que veux tu ! ▪▪▪ J’attaquais avec appétit mon assiette en remarquant que Rabastan avait toujours un bon coup de fourchette. ▪▪▪ C’est super bon ! Becky ne prépare pas de brunch. Je crois que maman n’aime pas trop ça. Ça me rappelle Poudlard. J’aime trop ça. ▪▪▪ Pourquoi crois-tu que je prends tout le temps ça ?! ▪▪▪ J’adorais aussi mes années à Poudlard même si elles avaient été sources de beaucoup de changements pour moi. C’était là où j’avais fait ma nouvelle vie et, même si je ne regrettais pas mes choix, les années avaient été dures. Dures de se rendre compte que finalement on ne pouvait pas compter sur les siens et que la famille de sang ne voulait pas dire grand-chose. En réalité on se faisait soi même sa famille… Comme avec Rabastan que je considérais comme mon petit frère… ▪▪▪ Ça ne devrait pas poser problème. Je pense que je vais faire ça assez vite. Même si je n’ai pas encore d’appareil photo… ▪▪▪ Je notais cela dans un coin de ma tête histoire de faire mes comptes pour voir si je pouvais lui en offrir un. Normalement en mettant un peu de côté et en faisant attention à mes repas du midi je devrais pouvoir lui faire ce petit plaisir. Cela faisait quelques temps que j’avais remarqué qu’il aimait prendre des photos quand il avait la chance d’avoir un appareil photo a portée de mains. Je me notais de passer au chemin de travers en sortant ce soir et je m’arrangerais pour lui faire parvenir à Poudlard pour qu’il n’ait pas de soucis. Comme ça j’aurais ma photo !

Je soufflais sur mon chocolat, contente du plan qui se montait dans ma tête pour lui faire ce petit plaisir quand Rabastan me sortit de mes pensées. ▪▪▪ Dis Meda… Est-ce que je peux te poser une question ? ▪▪▪ Bien sur ! Tu peux tout me demander ! ▪▪▪ J’avais toujours répondu à toutes ses questions après tout. ▪▪▪ Comment est-ce que tu as fait ? Vraiment ? Je sais que je ne devrais pas te parler de ça mais… je me demande. Comment est-ce que tu as fait pour partir ? Est-ce que tu aurais fait la même chose si… s’il n’y avait pas eu Ted pour t’attendre de l’autre coté ? ▪▪▪ Je fus surprise de la question et cela se vit sur mon visage mais cela se transforma vite en un doux sourire car, oui, j’allais lui répondre… ▪▪▪ Tu sais Rabastan, je n’ai pas fait grand-chose. J’ai tout simplement dit à ma famille que j’avais rencontré quelqu’un que j’aimais et que je comptais épouser et ils ont fait le reste pour moi. ▪▪▪ Je n’avais pas eu besoin de faire quoique ce soit. J’étais rentrée de mes vacances et j’avais eu une conversation avec mes parents car, bien entendu, les rumeurs de ma relation avec Ted leur étaient venus rapidement aux oreilles. J’avais alors dit ce que je pensais « Andromeda, si tu poursuis cette relation et ne respecte pas ta famille, tu seras reniée ». Je m’étais alors levée de ma chaise, j’avais pris mon sac et j’étais sortie de chez moi. C’était la dernière fois que j’avais vu ma famille, je n’avais pas eu le droit de récupérer mes affaires mais heureusement le plus précieux était toujours avec moi : mon cœur. ▪▪▪ A partir du moment où j’avais choisi Ted je n’avais plus de place dans ma famille. Mon père m’avait prévenu : continuer ma relation me ferait renier de ma famille. J’ai pris mon sac à main et je suis partie et je n’ai plus revu mes parents depuis, je n’ai plus le droit de mettre un pied chez moi, même pour récupérer mes affaires et j’ai fait mon deuil de cela. De toute façon ça ne pouvait se terminer autrement. ▪▪▪ Est-ce que j’aurais fait la même chose sans Ted ? Je ne savais pas… ▪▪▪ Je ne sais pas si j’aurais fait la même chose sans Ted. Peut être mais plus tard… Ou jamais… Quand Ted a commencé à me parler, me séduire… ▪▪▪ Un doux sourire naquit sur mes lèvres à ces souvenirs. ▪▪▪ … je l’ai repoussé car j’étais une Black, j’avais une autre destinée et je ne voulais pas qu’il vienne s’attirer des ennuis. Il est issu de moldu et je savais ce que ma sœur serait capable de faire. Et puis on a parlé des heures entières, j’ai appris à le connaitre et je me suis rendue compte que j’avais envie de connaitre cette liberté, cette insouciance,… tous ces sentiments que je ne connaissais pas avec les miens. Ted c’était ma promesse de vivre ce que je désirais vraiment. Il a été le déclic, mon ouragan dans ma vie si bien rangée et pleine de règles… Je crois que sans cet ouragan je n’aurais pas bougé tout de suite ou jamais… Mais il m’a donné le courage de choisir et c’est grâce à ça que j’ai tenu tête à mon père. ▪▪▪ Je posais ma main sur celle de Rabastan ▪▪▪ On croise tous un ouragan un jour dans notre vie… Une personne ou un évènement vous montre un nouveau visage de ce monde et il ne faut pas lui tourner le dos. Il faut le laisser passer et choisir. N’oublies pas Rabastan, un jour tu le croiseras et tu penseras à moi. ▪▪▪
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don't we ?




C’était en partie pour ça, qu’il l’aimait bien Meda. Elle était toujours souriante. En tout cas avec lui. En plus d’être gentille. C’était plus que beaucoup ne se donnait la peine d’être avec lui. Il ne l’avait pas vu aussi souvent qu’il l’aurait souhaité (il s’était en revanche plus régulièrement coltiné sa belle sœur, qui n’était pas, elle un modèle de sourire et de bienveillance. Mais bon, c’était sa belle-sœur et elle au moins elle n’était pas une traîtresse à sa famille — bien dommage), il ne lui avait pas écrit avec autant d’assiduité qu’il aurait aimé mais il était en confiance avec elle. C’est pour ça qu’il se permit de poser cette question. Jamais, ô grand jamais il n’oserait évoquer une telle chose avec… quiconque. Il n’était pas suicidaire. D’ailleurs, la question parut même étonné Andromeda, il esquissa une grimace qui pouvait s’apparenter avec une moue d’excuse, mais elle ne le rembarra pas. Au contraire son visage s’illumina d’un de ses sourire bienveillant quand elle lui répondit : « Tu sais Rabastan, je n’ai pas fait grand-chose. J’ai tout simplement dit à ma famille que j’avais rencontré quelqu’un que j’aimais et que je comptais épouser et ils ont fait le reste pour moi. » Mentalement, Rabastan tenta de transposer la même situation dans sa famille, avec lui dans le rôle titre. Étrangement le scénario se terminait rapidement, et pas par des embrassades et des félicitations. Pas plus que ça ne se terminait pas une ostracisation pure et simple. Nouvelle grimace. Il n’était pas encore près pour ce genre de coming-out. Ou bien il ne savourerait pas sa liberté très longtemps. De toute manière ça ne servait à rien de trop rêver : il n’avait rencontré personne. Son père allait le marier avec une Sang Pur de bonne famille qu’il trouvera adéquate pour son raté de fils (c'est-à-dire une femme ni trop en vue — pour ne pas faire cet honneur à son fils, mais avec assez de poigne pour être certain que Rabastan continuerait d’être mené à la baguette même quand il ne sera plus responsable de lui) et il n’aurait pas l’occasion de s’enfuir avec une née moldue qui lui aurait fait tourner la tête (oh Merlin, rien que d’y penser il avait la migraine). « A partir du moment où j’avais choisi Ted je n’avais plus de place dans ma famille. Mon père m’avait prévenu : continuer ma relation me ferait renier de ma famille. J’ai pris mon sac à main et je suis partie et je n’ai plus revu mes parents depuis, je n’ai plus le droit de mettre un pied chez moi, même pour récupérer mes affaires et j’ai fait mon deuil de cela. De toute façon ça ne pouvait se terminer autrement. » « C’est super courageux. » il finit par dire, toujours scié par l’action de Meda. Il se souvenait du jour où c’était arrivé. Évidemment Madame Black avait avertit aussi sec Madame Lestrange et ça avait été soirée crise à la maison. Rabastan était resté en haut de l’escalier, à écouter ce qui se passait, les yeux ronds comme des soucoupes, à se demander si la cousine Meda était morte ou bien ?... parce que vu comment ils en parlaient elle aurait pu tout aussi bien être morte, ça revenait au même, la honte en moins.

« Je ne sais pas si j’aurais fait la même chose sans Ted. Peut être mais plus tard… Ou jamais…» Ah ben merde, parce que c’était typiquement sa situation. En fait il ne savait même pas pourquoi il lui demandait ça. Il ne voulait pas partir n’est ce pas ? Tu agis comme un adolescent ! lui dirait sa mère. Il expire lentement, pour se calmer un peu et tout en écoutant Andromeda continue à attaquer son assiette à coup de fourchette. Elle est amusante quand elle parle de Ted, elle a les yeux qui brillent et elle a un sourire… un peu différent. Y en a qui disent que c’est ça l’amour. Rabastan ça le fait bien rire, l’amour c’est bon pour les autres. Et il n’a jamais vu son père sourire comme ça à sa mère. Il s’étouffe sur son repas en imaginant toutefois la scène et toussote avant de reprendre son sourire. « Ted a vraiment l’air super. » il lui fait, en hochant la tête. En tout cas vu ce qu’elle disait, très franchement Rabastan l’avait croisé que lors de sa première année à Poudlard et le bonhomme ne lui avait pas nécessairement laissé un souvenir impérissable. Il fallait bien avouer qu’il avait eu beaucoup de chose à observer cette année là. « Il a été le déclic, mon ouragan dans ma vie si bien rangée et pleine de règles… Je crois que sans cet ouragan je n’aurais pas bougé tout de suite ou jamais… Mais il m’a donné le courage de choisir et c’est grâce à ça que j’ai tenu tête à mon père. » Il arrête de manger, pour la regarder et il la sent poser sa main sur la sienne. Il a l’impression que son ton se fait un peu plus grave, un peu ce ton qu’on les professeurs lorsqu’ils se préparent à vous énoncer une vérité qui va vous retourner le cerveau. Il ne bouge pas sa main, il apprécie le contact. « On croise tous un ouragan un jour dans notre vie… Une personne ou un évènement vous montre un nouveau visage de ce monde et il ne faut pas lui tourner le dos. Il faut le laisser passer et choisir. » Il aimerait bien dire quelque chose d’amusant, comme pour désarmorcer cette gravité soudaine qui lui fait presque froid dans le dos mais ça reste coincé dans sa gorge. Il se contente de hocher la tête. « N’oublies pas Rabastan, un jour tu le croiseras et tu penseras à moi. » Et si c’est trop tard ? Il a envie de dire. Mais il le garde pour lui. Il viendra quand son ouragan à lui ? Parce que là il en vivait une de tornade, mais elle s’étalait depuis son enfance et ça commençait à lui peser. Si quelque chose devait le sortir de là qu’il s’exprime maintenant s’il vous plait. S’il vous plait ? Le laisser passer et choisir… « J’espère que je saurais le voir venir alors. Et que je saurais faire le bon choix. » Et si c’est trop tard ? Il fait claquer sa langue, comme s’il s’agaçait lui-même de penser ça. Il se force un peu à sourire, sa main est toujours sous la sienne et il n’est pas décidé à la bouger. Ça ne le gêne absolument pas, ça le gênerait plus d’y mettre fin brusquement. « Quand ça arrivera je t’enverrai une lettre. Pour te raconter ce qui se passe en détail. Tu pourras me conseiller peut être. » Imaginer raconter d’éventuelles tourmentes de cœur à Andromeda le faisait bien rire. S’imaginer vivre des peines de cœur était presqu’encore plus risible. « Merci hein. » il lâche, doucement « De prendre soin de moi, d’avoir toujours pris soin de moi. Je te remercierai jamais assez. » C’est con de dire ça comme ça. Mais après l’été qu’il venait de passer il était cruellement en manque d’affection, il voulait qu’elle sache qu’elle était importante. « Et de bien vouloir de parler de ça. » Il fait un geste vague de la main : « J’ai parfois l’impression d’être complètement perdu dans toutes ces histoires. Enfin… » Il a un petit rire, à moitié embarassé. Il finit par retirer sa main de celle d’Andromeda pour la passer dans ses cheveux, histoire de se donner une contenance. « J’ai vu qu’il y avait du monde en bas… vous devez avoir beaucou de travail. » Il était à deux doigts de s’encastrer lui-même sa tête dans la table, oh Merlin pourquoi l’option comment sortir honorablement d’une conversation délicate n’existait pas à Poudlard ? C’était tout de même utile que l’étude des runes de m-
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AOUT 1974 ; RABASTAN & ANDROMEDA


Oui Ted était quelqu’un de bien, quelqu’un sans qui je n’aurais pas sauté le pas et quelqu’un que j’aimais à la folie. J’espérais que les années ne nous séparent jamais… Mais on ne pouvait savoir de quoi demain serait fait. Concentrée sur mes réponses je m’étais un peu coupée du monde et mangeais sans vraiment m’en rendre compte. Je n’avais pas encore eut vraiment l’occasion de mettre des mots sur toute cette histoire et sur tout ce que je ressentais depuis mon départ. Je ne pouvais en parler qu’à Ted et ce n’était pas pareil. Aujourd’hui, en me confiant à Rabastan, je me rendais réellement compte de tout ce que je ressentais et je savais que j’avais pris la bonne décision. Celle que je me regretterais jamais. ▪▪▪ J’espère que je saurais le voir venir alors. Et que je saurais faire le bon choix. ▪▪▪ J’en suis persuadée. ▪▪▪ Ca ne pouvait en être autrement de toute façon, il n’était pas mon petit frère pour rien. ▪▪▪ Quand ça arrivera je t’enverrai une lettre. Pour te raconter ce qui se passe en détail. Tu pourras me conseiller peut être. ▪▪▪ Je ferais au mieux. ▪▪▪ J’espérais être à la hauteur de cette tâche car ce n’était pas parce que moi, j’avais choisi de tout envoyer balader, que je pensais que tout le monde devait faire la même chose… J’espérais juste qu’il resterait toujours lui-même et qu’il ne suivrait pas le déclin comme son père. ▪▪▪ Merci hein. De prendre soin de moi, d’avoir toujours pris soin de moi. Je te remercierai jamais assez. ▪▪▪ En continuant de me donner des nouvelles comme ça tu le fais, ne t’inquiètes pas ! ▪▪▪ Je n’avais pas besoin de plus et c’était déjà énorme. Ce n’était pas parce que j’étais partie de ma famille que j’avais oublié ce qu’étaient les règles d’une famille de sang pur et ce qui allait avec. Du coup je savais très bien ce qu’il encourait si jamais quelqu’un se rendait compte qu’il avait gardé contact avec moi. C’était la plus belle preuve d’amour pour moi. ▪▪▪ J’ai parfois l’impression d’être complètement perdu dans toutes ces histoires. Enfin… ▪▪▪ Etre d’une famille de sang pur comme la notre n’est jamais facile petit frère mais ne perds pas le cap de ce que tu veux faire et tu t’en sortiras. ▪▪▪ Enfin j’espérais…

Je me rendis compte, en finissant mon chocolat, que mon insigne de médicomage accrochait à ma poche de blouse brillait au moment où Rabastan me le fit remarquer. A papoter je n’avais pas vu passer l’heure et surtout je n’avais pas vu qu’on avait besoin de moi. ▪▪▪ J’ai vu qu’il y avait du monde en bas… vous devez avoir beaucoup de travail. ▪▪▪ Oui et je n’avais pas vu qu’on avait besoin de moi. Je suis désolée mais je vais devoir y aller. Tu as fini ? ▪▪▪ demandais-je avant de faire signe à la serveuse que c’était à mettre sur ma note. ▪▪▪ Non non je t’invite Rabastan. ▪▪▪ Sans appel. C’était comme ça. Je me levais et l’entrainais à ma suite pour descendre. ▪▪▪ Je ne pense pas qu’on va se revoir avant ton retour à Poudlard donc prends soin de toi et n’hésites pas à me donner des nouvelles ! Et si tu as besoin de quoique ce soit, n’hésites pas non plus ! ▪▪▪ Je devais dire ça a chaque fois mais je ne pouvais pas m’en empêcher. Une fois arrivés en bas je le serrais dans mes bras, aimant le contact humain contrairement au 99,9% de ma famille, et l’embrassais sur les joues. ▪▪▪ Merci encore d’être passé. Prends soin de toi ! ▪▪▪ Je lui fis de nouveau un petit signe de la main alors qu’il s’éloignait et avant de courir dans mon service pour pouvoir reprendre mon poste. Il n’y avait rien de super urgent mais un cas que Dana désirait me montrer donc je me remis rapidement à mon travail.

Si seulementSi seulement j’avais su à ce moment là que je recevrais sa photo de préfet comme dernier souvenir de notre lien si profond mais disparu si rapidement… Si seulement j’avais su que ce petit appareil photo que j’achèterais en sortant -certes pas le plus beau et le plus performant mais petit cadeau du cœur- serait le dernier cadeau que je lui enverrais… Si seulement j’avais su, tout simplement, que ce moment était le dernier que je passerais avec lui à rire, à le conseiller, à le réconforter, à le serrer dans mes bras… Si seulement j’avais su tout ça je l’aurais pris sous mon aile et jamais il ne serait rentré chez lui et on ne me l’aurait pas enlevé… Je lui aurais dit « Viens, viens chez nous et oublies tout. Tu verras notre vie sera douce et chaude si on reste tous les deux ensemble ». Mais je n’étais pas devin aussi je lui avais fait ce petit signe débile de la main et j’étais retournée à mon travail sans savoir tout ce qui allait se jouer. Aujourd’hui encore, en regardant sa photo, je me dis que je suis passée à côté d’une belle occasion de garder mon petit frère avec moi mais comme je le dis souvent « avec des si on refait le monde » mais est ce qu’on le refait vraiment comme on le voudrait. Je n’en sais rien… Après tout je ne suis plus qu’une grand-mère en fuite…

Au revoir petit frère… Je t’aime toujours…
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