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sujet; (asthea) and here she was, like an heart attack that never stopped.

WIZARD • always the first casuality
Astoria Greengrass
Astoria Greengrass
‹ inscription : 29/10/2015
‹ messages : 966
‹ crédits : whorecrux, tumblr, skam.
‹ dialogues : indianred.
(asthea) and here she was, like an heart attack that never stopped. Tumblr_o52i0hs2SM1ur3cdqo7_r1_250

‹ liens utiles :
rolf ft. ryan gosling, astoria ft. lily collins, theodore ft. dylan o'brien, édouard ft. bob morley, neville ft. daniel sharman, elijah ft. chris evans, ambroise ft. sen mitsuji, alexander ft. alfie enoch, olivia ft. emeraude toubia, brienne ft. natalia dyer, dean ft. john boyega, gregory ft. alden ehrenreich, priscilla ft. daria sidorchuk, charles ft. james norton, hwan ft. vernon choi, jay ft. gong yoo, hiram ft. abel tesfaye, adidja ft. reece king.


‹ âge : vingt-trois (03/07)
‹ occupation : volontaire à Saint-Mangouste (TIG) et créatrice de mode, co-fondatrice de la marque OXOX, premier et populaire prêt-à-porter sorcier.
‹ maison : serpentard
‹ scolarité : 1992 à avril 98.
‹ baguette : est neuve et capricieuse. Elle mesure vingt-trois centimètres virgule six, est faite de bois d'érable et continent un crin de licorne.
‹ gallions (ʛ) : 3968
‹ réputation : je suis une petite bitch écervelée qui ne mérite pas la miséricorde avec laquelle on la traite.
‹ particularité : soigneuse, capable de guérir (presque) tous les maux.
‹ faits : j'ai été enlevée par ma propre soeur et utilisée comme otage par les insurgés pendant quatre ans Je suis aussi la mère du petit Scorpius Malfoy. J'ai été en procès parce que j'ai été Adhérente pendant la Guerre, mais j'ai été innocentée ou du moins, condamnée à plusieurs mois de TIG notamment à Saint-Mangouste.
‹ résidence : dans un petit appartement du Chemin de Traverse avec ma mère et ma soeur, loué par les soins de ma tante.
‹ patronus : impossible pour moi à invoquer
‹ épouvantard : Frank Hudson, un ancien leader Belliqueux désormais mort, tenant la main de Daphne et m'observant d'un air cruel.
‹ risèd : Scorpius, heureux et épanoui.
http://www.smoking-ruins.com/t3232-ag-in-my-head-everything-is-a
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anthea moriarty
they slipped briskly into an intimacy from which they never recovered.
Elle était tellement fatiguée.
Astoria avait l'impression qu'elle aurait pu dormir pendant des années et des années, des siècles même si on le lui permettait. Elle n'avait qu'un désir: se rouler en boule sous sa couette, enfoncer son visage dans son oreiller et pleurer, pleurer jusqu'à ce que ses yeux cessent de la piquer, pleurer jusqu'à ce que toute douleur et fatigue quittent son corps, pleurer jusqu'à ce que tout disparaisse et qu'elle ne soit qu'une coquille vide, une page blanche sur laquelle on écrirait ce qu'on voudrait d'elle. Astoria aurait aimé s'arracher la coeur, pour l'épargner et éviter qu'il saigne partout. Elle aurait aimé s'arracher les yeux, pour les épargner et éviter qu'ils s'agacent d'un rien. Elle aurait aimé déchirer ses souvenirs, pour s'épargner et éviter qu'ils se répandent partout.
La fatigue s'était faufilée en elle, avait fait un nid dans le creux de sa poitrine; mais le pire, c'était peut-être la douleur qui s'y était alliée. Même son père, du bout de son regard plein de froideur et de distance, l'avait prise en pitié: il lui ferait grâce de deux jours mais après, il faudrait qu'elle se reprenne. L'amour de sa vie et son fils s'étaient enfuis, et alors? Elle avait l'impression que le moindre mouvement allait la faire tomber dans le coma, et alors? Elle avait envie de pleurer, dormir, crever, et alors? Dans deux jours, elle se relèverait et retournerait au travail, à la Brigade Magique et à Twillfitt, et on n'en parlerait plus.
Crac! Elle a les yeux violets, bordés de rouge, les doigts qui tremblent, les cheveux qui partent dans tous les sens alors qu'elle se redresse à peine dans son lit, une forme informe sous sa couette, et observe Dummy, l'elfe de la maison Greengrass, s'approcher d'elle d'un air prudent. “ Maîtresse Astoria? ” Oh, Astoria a juste envie de l'étrangler, tendre le bras, sortir les griffes, prendre son cou trop maigre et franchement dégoûtant entre ses deux mains et serrer, serrer jusqu'à que ses yeux globuleux tombent parterre et qu'il arrête de l'appeler Maîtresse Astoria avec sa voix de crécelle stupide. Elle grogne comme toute réponse. Personne n'est là pour la réprimander: même si son père a menacé de sortir de nulle part une tante conservatrice pour la chaperonner et veiller sur elle, aujourd'hui, Astoria est seule. Tout le monde travaille. Boris travaille. Tracey travaille. Quelle idée ont les gens de travailler plutôt que de partager son chagrin? C'est outrageant. “ Mademoiselle Moriarty- -Ariane? Elle est venue? Oui, à l'entrée, Maîtresse Astoria. Mais- - Fais-la entrer, espèce de bougre d'idiot, pour l'amour de Merlin, comment est-ce que tu peux être aussi stupide? ” Tout en parlant, elle a sauté de son lit et s'est mise à courir dans sa chambre, attrapant sa baguette au passage; aussitôt, les affaires de maquillage s'élèvent, les cheveux se lissent sur son crâne avant de boucler généreusement, et la robe de chambre en soie flotte paresseusement dans les airs, avant de se draper autour de la tenue de nuit. “ Qu'est-ce que tu attends? Introduis-la dans le salon bleu! Et va servir le thé!Maîtresse Astoria, mademoiselle Moriarty- -Tout de suite! ” Elle déteste cet elfe. Sans demander son reste, dans un nouveau crac!, Dummy disparaît et la laisse seule.

Ariane, voilà une vraie amie. Sa lettre était presque suppliante quand elle l'a envoyée, et Astoria regrette à moitié; mais ce qui est fait est fait et de toutes façons, ce n'est pas Ariane qui va la juger, n'est-ce pas? Elle sait que son amie ne lui tiendra pas rigueur si elle ne se présente pas au top de ses capacités alors se contente-t-elle simplement de se redonner figure humaine avec son maquillage sorcier qui s'empresse de la pomponner efficacement; après un dernier regard pour son reflet dans le miroir, s'estimant satisfaite, Astoria glisse ses pieds dans ses pantoufles et s'apprête à passer la porte de sa chambre quand ses yeux tombent sur la discrète lueur dorée diluée dans une boisson pétillante incolore, dans le tube glissé négligemment entre deux crayons, sur son bureau.
Well, well, well, well, cool, cool, cool, inutile, non, on est en plein jour, elle est chez elle, elle ne va tout de même pas
Sans même y penser, Astoria attrape la fiole d'Excess, l'ouvre d'un geste rodé par l'habitude et avale la gorgée d'Orviétan avec un rien de regret. Mais elle range ce regret dans un tiroir, ferme la boîte qui contient ce tiroir à double-tour et l'envoie valser à l'autre bout de son esprit: pas de place pour la culpabilité, regret, doute maintenant, ni jamais.
Astoria est plus forte que ça.

Elle descend les escaliers à toute vitesse. Greengrass Manor est une succession de petits salons proprets à la française, chacun adoubé d'un nom ridicule il y a quelques années: le bleu est son préféré. Les immense plantes couleur saphir rivalisent avec des antiques tableaux représentant l'océan et des bateaux: mais ce qu'Astoria préfère, c'est le jeu d'échecs sorcier et le vieux lecteur de disque sorcier avec lesquels Ariane et elle s'amusent beaucoup quand son amie vient la visiter chez elle. Le temps qu'elle arrive jusqu'à Ariane, l'Excess rugit déjà dans ses veines et Astoria a toujours la même impression que des bulles explosent dans sa tête, font disparaître ses pensées et rendent intelligible la moindre association cohérente d'idées: si bien qu'elle a un énorme sourire qui lui déchire le visage quand elle glisse sur le parquet dans ses pantoufles, passant à travers la porte que Dummy ouvre juste à temps pour arriver au milieu du salon bleu sous le regard d'Ariane en glissant comme une wrockstar. “ Le train Astoria est arrivé en gare! ” dit-elle avec joie en se tournant vers son amie, avec un grand sourire. Elle se laisse tomber sur le canapé à côté d'elle. “ J'ai pensé que tu ne viendrais jamais et que tu allais me laisser mourir et me morfondre dans le fond de mon lit pathétiquement jusqu'à la fin des temps. Imagines-tu seulement la douleur dans laquelle ton absence de réponse à ma lettre m'a plongée? Peux-tu seulement l'imaginer, Ariane? Et pourtant te voilà, et je suis ravie que tu sois là, je me sens très seule ici. J'ai l'impression de devenir folle.
Dummy apporte un plateau de thé, qu'Astoria suit des yeux avant de les tourner à nouveau vers Ariane. “ Tu sais qui m'a écrit une lettre? Tu ne va pas y croire- wait. ” Elle plisse des yeux, fronce du nez, ses sourcils font des inflexions étranges sur son front.
Ce n'est pas Ariane.
Anthea? ” s'étrangle-t-elle, stupéfaite, en se redressant d'un coup. Elle redresse sa robe de chambre d'un coup d'épaule, croise les jambes, se passe une main anxieuse dans les cheveux, s'assure que ses épaules sont relâchées mais son cou droit et oh Merlin, Anthea Moriarty, d'accord, elles ne sont pas ennemies mais elles ne sont pas proches et qu'est-ce qu'elle fait là? Pour l'amour de Merlin, Astoria ne se souvient même pas de ce qu'elle a dit il y a cinq secondes, elle espère que ce n'est rien de ridicule et qu'Anthea ne lui en voudra pas. Elle a envie de rire ou de pleurer, elle ne sait pas trop. “ Dummy, s'étrangle-t-elle à nouveau, pourquoi tu ne m'as pas dit que c'était Anthea Moriarty qui venait? Dummy a essayé de vous dire, Maîtresse Astoria, mais Maîtresse Astoria- -Sors d'ici, espèce de sale petit-- (crac!) Oh par Merlin, Anthea, je suis désolée, je voulais pas paraître impolie, je suis ravie que tu sois ici, vraiment, ça me fait toujours plaisir de te voir? Comment tu vas? Dis-moi que ça va bien. J'espère que tu n'as pas été trop blessée pendant l'a-l'attentat? ” Ses doigts se nouent sur son giron, ses phalanges en deviennent blanches, elle les emmêle, les défait, grince des dents et se maudit intérieurement. L'Excess rugit à ses tempes et elle a désespérément envie de parler un peu plus, de dire d'autres idioties mais se retient difficilement, bizarrement embarrassée, la lèvre mordue alors qu'elle observe Anthea du coin de l'oeil. Elle n'a pas envie de passer pour une écervelée aux yeux de la soeur de son amie, vraiment pas. Elle est tellement... Anthea est tellement impressionnante et Astoria n'aimerait pas qu'elle ait une fausse idée d'elle.
C'est tout. C'est pour ça qu'elle tremble et qu'elle a un noeud dans la gorge et qu'elle rougit un peu. Voilà.


Dernière édition par Astoria Greengrass le Mer 24 Aoû 2016 - 17:48, édité 2 fois
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astoria greengrass
and here she was, like an heart attack that never stopped
Entre ses doigts glisse le morceau de parchemin, froissé et abîmé par les mains tout sauf prudentes de la cadette Moriarty. Ici et là, quelques micros déchirures parcourent le document. Soigneuse, la jeune Ariane ne l'est pas vraiment. Mais Anthea en a l'habitude et, surtout, a l'habitude d'ignorer ces petits détails insignifiants. Lentement, elle remonte le document, reprend la lecture depuis le début, jusqu'à arriver une nouvelle fois en bas de la lettre, signée par Astoria Greengrass. « Tu te rends compte, petite sœur, que je n'ai aucune idée de ce qu'elle peut traverser en ce moment ? » Les choses sont bien trop différentes pour être comparables. Anthea n'a jamais vu son enfant être kidnappé par son père. Elle n'a jamais eu de pression de la part de son paternel pour retourner à la vie active, après la perte de son propre enfant. Rien, absolument rien, ne coïncide dans l'expérience vécue par les deux femmes. Pourtant, malgré ses réticences, Ariane continue d'insister, lui suppliant presque de faire quelque chose pour aider celle qui semble presque être devenue sa meilleure amie. Parce qu'elle aussi a perdu un enfant. Dans un soupir d'exaspération, après quelques secondes de silence, la réponse tombe enfin. Oui. Elle accepte d'aller la voir, de lui parler. D'essayer de l'aider ou, au moins, lui apporter une présence autre que celle de sa famille ou Ariane. Du moment que ça peut faire plaisir à Ariane, Anthea acceptera d'aller jusque là-bas, et d'y rester aussi longtemps qu'il le faut. Et avant qu'elle n'ait le temps de se lever pour se préparer, la jeune sœur se jette littéralement dans ses bras. Lui promettant de faire n'importe quoi pour elle en échange.

« Tu m'accompagnes jusqu'à chez elle, puis tu reviens ici. Pas de détour, d'accord ? » Elle acquiese en silence, sans vraiment trop avoir le choix. Puisqu'elle est venue lui demander son aide sur ce sujet, la cadette Moriarty a du accepter, à contre-coeur sans doute, les conditions imposées par son aînée. Ne pas être là, les laisser seules, ne pas interférer et ne rien demander au retour d'Anthea. Car s'il y a bien une chose qu'elle a apprit en se rapprochant de l'élite anglaise, c'est que les bons secrets ne peuvent être connus que d'une seule personne. Ou alors ils ne resteraient secrets que pour quelques jours, voire quelques heures. Optant rapidement pour les premiers vêtements qui lui passent sous la main, elle est bientôt rejointe par sa sœur, venue avec elle pour lui indiquer la route.

« Qui est-ce ?Miss Moriarty, dis à Astoria que je souhaite lui parler. » Et dans un claquement sourd, l'elfe de maison disparaît, laissant Anthea seule face à la porte fermée de l'immense bâtisse Greengrass. L'attente semble éternellement longue, alors que les pensées de la sorcière se mélangent, fusionnent, pour ne former qu'un tas immonde d'idées n'ayant aucun rapport les unes avec les autres. Même après y avoir réfléchi durant tout le trajet, et même avant, elle ne sait toujours pas comment lancer un tel sujet. Ni quoi dire, que ce soit sur Astoria ou elle-même. Lui raconter ses propres problèmes ? Non, inutile de centrer la discussion sur elle. Inutile de la faire culpabiliser sur ses émotions alors que son fils est toujours en vie, tandis que celui d'Anthea... Crac!, l'elfe réapparaît devant la porte de la demeure, toujours dans cette position ratatinée, symbole de sa position de créature dominée par ses maîtres. Par ceux sans qui il ne pourrait pas vivre. « Maîtresse Astoria va vous recevoir dans le salon bleu, mademoiselle. Désirez-vous une tasse de thé ? Maîtresse Astoria en rafole. » Blah, blah, blah. Anthea ne s'intéresse pas le moins du monde au monologue improvisé de la créature. Préférant porter son regard sur chacune des décorations présentes dans la pièce. Astoria n'a jamais vécu dans le besoin, c'est une certitude. A la différence des Moriarty, traînés dans la boue à plusieurs reprises, rendus pauvres par les agissements de leurs ancêtres, incapables jusqu'à l'arrivée d'Anthea de se construire un début de fortune. « Maîtresse Astoria vous prend pour Ariane. Mais Dummy pense que vous n'êtes par Ariane. » Effectivement, belle déduction de la part de cette créature écervellée. Malgré son envie terriblement démangeante, Anthea garde son calme et son silence, se contentant de suivre le petit elfe de maison jusqu'au salon où seule la solitude l'attend. « Vous pouvez vous installer sur le canapé si vous le désirez, Maîtresse Astoria devrait arriver d'une minute à l'autre. »

Elle s'installe, place la jambe droite sous les fesses, pose son bras sur le rebord du canapé, attendant religieusement l'arrivée d'Astoria, qui arrive quelques minutes plus tard. Laissant Anthea muette de stupeur quand la jeune femme se met à glisser, en pantoufles, sur le sol, visiblement joyeuse à l'idée d'avoir une visite. Avant qu'Anthea ne manque de s'étouffer en se rendant compte qu'elle la confond avec sa sœur. Pourtant, la différence entre les deux est bien là : Ariane est toujours aussi brune, quand Anthea elle est devenue blonde. Elle parvient difficilement à bloquer un sourire, puis un rire quand Astoria se rend compte qu'elle ne parle pas à son amie. Que son amie n'est même pas présente chez elle. Et que c'est elle, la sœur revenue un an plus tôt seulement, et avec laquelle elle n'a pas spécialement d'affinités, qui est venue la voir. Sans vraiment savoir quoi dire, quoi faire. Hormis de l'improvisation.

« Bonjour Astoria. » répond-t-elle simplement à la stupéfaction d'Astoria. Oui, la voir ici est étrange. Les deux femmes n'ont pas vraiment d'amitié l'une pour l'autre, elles se sont à peine parlées durant la dernière année et, avant ça, Anthea détestait cordialement la Serpentard, pour les mêmes raisons que tous ceux qui avaient le culot de se moquer de sa sœur ou, pire, s'en prendre à elle. Mais de l'eau a coulé sous les ponts depuis, et c'est bien à la demande d'Ariane que l'aînée est venue ici, dans l'espoir d'aider la Greengrass à aller mieux. Est-ce seulement possible qu'Anthea puisse faire mieux que sa sœur, à voir la réaction de la jeune femme lorsqu'elle imaginait encore lui parler ? Non, sans doute que non. Mais puisqu'Ariane ne se sentait pas de le faire, la tâche est tout naturellement revenue à Anthea.
Un sourire s'étire sur les lèvres de la jeune femme au moment où Astoria tente de se remettre dans le droit chemin de la bienséance, se positionnant de façon convenable, comme ses parents le lui ont apprit. Des images bancales, de la contre-façon dont Anthea s'est séparée en arrivant sur le continent américain, où les mœurs sont bien différentes des anglais.

« J'étais à un autre service, tout va bien. » Un autre service, à quelques dizaines de mètres seulement de l'explosion. A quelques centaines de mètres seulement du Magister. Cette seule idée donne un frisson à Anthea, qui n'éprouve pas vraiment de la sympathie pour ce personnage lugubre et malsain. S'il y a bien une chose qu'elle regrette de cet attentat – en plus d'avoir revu Edouard – c'est bien son échec. La survie du Lord et de ses sbires. Lui mort, la guerre aurait pu s'achever, et toute les craintes d'Anther s'envoler. Mais cette réalité là n'existe pas, pas encore. Et la guerre opposant insurgés et loyalistes est toujours en cours, apportant chaque jour son lot de perte et de déchirement.
Sortant un parchemin de la sacoche qu'elle porte presque constamment sur elle, Anthea le tend vers Astoria, attendant qu'elle le récupère. La fameuse lettre envoyée à Ariane, qu'elle a récupéré et lu à la demande de cette dernière. Une demande d'aide, de soutien, qu'Ariane n'estimait pas être capable d'apporter. Au contraire d'Anthea, qui partage avec elle la disparition de son enfant. A l'exception près que celui d'Astoria n'est pas mort. Aux dernières nouvelles. « Ari voulait que je vienne te voir, elle pense que je suis plus à même de parler avec toi qu'elle. Parce que j'ai aussi perdu un enfant. » Mort, celui-là. Sans aucune chance pour elle de le revoir un jour, de le serrer dans ses bras. De rattraper toutes ces années perdues. Un enfant mort avant même d'être né, frappé par toute la haine de la vie avant même de l'avoir connue.

« T'es pas obligée de respecter les codes de bienséance avec moi, te sens pas obligée de garder cette posture ridicule. » Pivotant légèrement sur elle-même, Anthea se met face à Astoria. Elle tremble, c'est parfaitement visible. Et parfaitement compréhensible, compte tenu de la situation. Lentement, sans geste brusque, Anthea pose sa main sur la cuisse d'Astoria, comme pour mieux démontrer que sa présence est ici amicale, comme un soutien dans un monde devenu bien trop hostile pour elle. Comme elle le ferait pour Ariane ou Ambroise. « Parle moi de lui. » L'enfant. Peut-être cela la soulagerait-elle, comme en parler avec Harlow a pu soulager Anthea.


Dernière édition par Anthea Moriarty le Mer 24 Aoû 2016 - 19:48, édité 1 fois
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WIZARD • always the first casuality
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rolf ft. ryan gosling, astoria ft. lily collins, theodore ft. dylan o'brien, édouard ft. bob morley, neville ft. daniel sharman, elijah ft. chris evans, ambroise ft. sen mitsuji, alexander ft. alfie enoch, olivia ft. emeraude toubia, brienne ft. natalia dyer, dean ft. john boyega, gregory ft. alden ehrenreich, priscilla ft. daria sidorchuk, charles ft. james norton, hwan ft. vernon choi, jay ft. gong yoo, hiram ft. abel tesfaye, adidja ft. reece king.


‹ âge : vingt-trois (03/07)
‹ occupation : volontaire à Saint-Mangouste (TIG) et créatrice de mode, co-fondatrice de la marque OXOX, premier et populaire prêt-à-porter sorcier.
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‹ scolarité : 1992 à avril 98.
‹ baguette : est neuve et capricieuse. Elle mesure vingt-trois centimètres virgule six, est faite de bois d'érable et continent un crin de licorne.
‹ gallions (ʛ) : 3968
‹ réputation : je suis une petite bitch écervelée qui ne mérite pas la miséricorde avec laquelle on la traite.
‹ particularité : soigneuse, capable de guérir (presque) tous les maux.
‹ faits : j'ai été enlevée par ma propre soeur et utilisée comme otage par les insurgés pendant quatre ans Je suis aussi la mère du petit Scorpius Malfoy. J'ai été en procès parce que j'ai été Adhérente pendant la Guerre, mais j'ai été innocentée ou du moins, condamnée à plusieurs mois de TIG notamment à Saint-Mangouste.
‹ résidence : dans un petit appartement du Chemin de Traverse avec ma mère et ma soeur, loué par les soins de ma tante.
‹ patronus : impossible pour moi à invoquer
‹ épouvantard : Frank Hudson, un ancien leader Belliqueux désormais mort, tenant la main de Daphne et m'observant d'un air cruel.
‹ risèd : Scorpius, heureux et épanoui.
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« Bonjour Astoria. » Et juste comme ça, Astoria se réduit à une petite chose embarrassée et maladroite, quelque chose d'inhabituel qui ne lui va pas trop au teint, alors qu'elle croise timidement son regard. Anthea est vraiment, vraiment impressionnante. C'est une joueuse de Quidditch apparemment très talentueuse (Astoria n'entend rien à ce sport mais elle veut bien croire quiconque lui dit que tel ou tel joueur est fort à ce qu'il fait) mais elle a aussi ce charme dingue qu'elle dégage constamment, et qui écrase Astoria en seulement deux petits mots. Elle se sent stupide, avec la succession trop rapide de phrases qui se précipite à ses lèvres, avec ses mots qui se pressent et font impatiemment la queue sur sa langue; une petite chose bonne à rien et inutile, trop bavarde et intuitive. Mais pourtant, elle ne s'arrête pas et continue sa litanie angoissée et angoissante, congédiant l'elfe avec agacement et malaise, sentant monter en elle une nervosité sociale qu'elle n'a jamais connu auparavant. Que va penser Anthea? Même si elle a pris un minimum soin de sa coiffure et son maquillage, elle est à peine habillée pour recevoir des invités, elle vient d'arriver en glissant sur le parquet comme une wrock star et- par merlin, elle va la penser complètement stupide.
Anthea, pourtant, ne montre rien et reste fidèle à elle-même. Calme et composée comme un joli morceau de musique, fière et droite comme toujours. « J'étais à un autre service, tout va bien. » D'accord, d'accord, d'accord, tout va bien. Est-ce que quelque chose va? Non, pas vraiment. Astoria repense à l'attentat, à la douleur et au noir, à la chute et à tout son corps lui criant de s'endormir, fermer les yeux pour ne jamais les rouvrir. Elle repense aux doigts brisés de Flora et à l'épaule défaite de Père et au sang sur les lèvres de Daphne. Puis elle repense à Draco et quelque part entre ses côtes, son coeur se brise.

Stupide petite Astoria.
Anthea sort quelque chose de la sacoche posée sur ses genoux et les doigts d'Astoria s'agitent avant de s'emparer de ce qu'elle lui tend; elle déplie délicatement le parchemin et reconnait son écriture et l'encre verte qu'elle utilise pour ses correspondances. Ses doigts parcourent les lignes comme pour les relire tactilement, les petites tâches maladroites d'encre et les mots barrés à la va-vite en se rendant compte au dernier moment d'une faute. On dirait qu'une jeune enfant a épelé difficilement la missive. « Ari voulait que je vienne te voir, elle pense que je suis plus à même de parler avec toi qu'elle. Parce que j'ai aussi perdu un enfant. » Son coeur trop brisé a le chic pour se remettre à battre au moment les plus inopportuns. Astoria le sent remonter dans sa gorge et se loger là, battant et saignant, l'étouffant un instant où elle a l'impression de mourir. Perdu un enfant. Oui, elle connait l'histoire d'Anthea, le bébé mort-né et la violence du sport duquel elle a fait son métier. Mais Scorpius n'est pas mort, hein? N'est-ce pas? Draco- Draco, même si c'est un traître, il s'occupera bien de lui, il le doit, c'est son père après tout... il n'a pas le droit, pas le droit de mettre Scorpius en danger, pas le droit de lui faire du mal, pas le droit, s'il vous plaît, pas le droit.
Les doigts d'Astoria autour du morceau de parchemin tremblent un peu.
« T'es pas obligée de respecter les codes de bienséance avec moi, te sens pas obligée de garder cette posture ridicule. » C'est comme dire sésame: aussitôt, les fils qui empêchent Astoria de tomber sont coupés et ses épaules s'avachissent un peu, défaitistes et trop fragiles, alors qu'elle plonge à nouveau son regard sur la lettre. L'Excess fait ressortir des émotions qu'elle a essayé d'enfouir au plus profond d'elle ces dernières heures et elle se rend compte un peu tard qu'elle a la vision brouillée parce que ses yeux se sont subitement embrouillés de larme; le mordoré de ses iris est brillant et il lui faut cligner des yeux pour que son trouble disparaisse avant que son invitée ait pu le remarquer.

Évidemment, Anthea trouve le moyen de la troubler un peu plus — de manière différente, toutefois — en posant sa main sur sa cuisse avec un naturel désarmant. « Parle moi de lui. » Astoria relève les yeux vers elle. Lui? Draco? Non. Scorpius. Scorpius, avec ses yeux bleus et ses cheveux blonds et son sourire et sa moue triomphale et sa bouche pincée. Scorpius qui parle de dragons, de Quidditch et de héros légendaires, Scorpius qui veut toutes les friandises possibles et Scorpius qui la regarde avec un orage incompréhensible dans les yeux. Scorpius, Scorpius, Scorpius.
Et la main d'Anthea sur sa cuisse. Astoria a l'impression d'irradier de l'intérieur et que, à travers la robe de chambre en soie si fine qu'elle porte, Anthea doit forcément sentir les frissons qui hérissent douloureusement sa peau. Elle s'étrangle d'un rire humide en levant la main pour, d'un coup de manche, éradiquer toute humidité lacrymale, lâchant un “ oh, je suis toute défaite, ” d'une petite voix maladroite et hésitante. La main qu'elle a levé pour essuyer ses yeux s'abaisse lentement et deux doigts viennent se poser sur le dos de la main d'Anthea, hésitants, avant que sa paume recouvre la sienne le temps d'une respiration; et puis ses mains volent pour attirer à elles le plateau de thé d'un sortilège empressé, alors qu'elle décroise et recroise les jambes dans l'autre sens pour inciter son invitée à retirer sa main. Ce n'est vraiment pas le moment de penser à cette main. Vraiment, vraiment pas.

Le plateau flotte paresseusement devant elles. Astoria verse le thé dans deux tasses — une tâche qu'elle ne confierait jamais à son stupide elfe — avant de glisser une cuillère de sucre et un mystère de lait dans sa tasse. “ Lait, sucre? Miel? ” demande-t-elle obligeamment avant de servir Anthea en conséquence, les yeux rivés sur ce qu'elle est en train de faire. “ C'est du très bon miel que nous avons, tu sais, qui vient de nos propres ruches. Mon père en possède quelques unes, mais nous gardons leur dur travail réservé à nous seuls et nos amis. Comme elles pollinisent les fleurs magiques de ma mère, leur miel est excellent, tu vas voir. ” Elle tourne le regard vers Anthea, qui semble pas très enthousiasmée par ces conversations sur le miel, (Astoria elle-même s'en fiche comme d'une guigne, elle trouve le miel trop gras et sucré et trop épais, mais c'est l'Excess qui parle à la place et elle n'a aucun moyen de s'arrêter de bavarder) et lui adresse un petit sourire. “ Laisse-toi tenter, ” souffle-t-elle avec un air de conspiratrice.
Puis elle se redresse machinalement en prenant sa tasse, souffle sur la boisson pour qu'elle ne lui brûle pas la langue. “ Je ne l'ai pas beaucoup connu. Je m'en- enfin- elle se mord la lèvre. Autant être honnête. Ce n'est pas que je m'en fichais mais- j'étais trop jeune et mon père- enfin- ce n'est pas très important. Mais je pensais que tout rentrerait dans l'ordre quand je reviendrai. Quand je le reverrai. ” Elle est un peu triste, Astoria. Un peu en colère, aussi. “ Que ce serait comme dans les romans. Qu'il m'aimerait comme une mère et que je le reconnaitrai immédiatement comme mon fils. Comme si je ne l'avais quitté. Sauf que la dernière fois que je l'avais vu, il était âgé d'à peine quelques heures et quand je l'ai revu, il avait quatre ans et tout le monde lui avait dit que je l'avais abandonné.
Elle l'a un peu abandonné, quand elle y réfléchit. Elle ravale cette pensée en apportant la tasse brûlante à ses lèvres, la brûlure douloureuse de sa langue comme une discrète punition de ces quatre années à être kidnappée et loin de lui. L'Excess rugit toujours dans ses veines, éclate toujours ses pensées décousues avec malice et cette douleur ne lui fait pas trop mal, ces mots ne lui brisent pas le coeur, promis. “ Il ressemble énormément à Draco, souffle-t-elle, les yeux perdus très loin en arrière. Je ne sais pas ce qu'il tient de moi. Peut-être sa santé fragile. (Elle pince des lèvres, regrettant aussitôt ces mots. Draco lui a dit de garder pour elle les soucis de leur fils.) Mais il est comme lui, enfin, comme il l'était avant: fier et droit, charmant et irrésistible, avec ses yeux et son sourire... ” Astoria secoue la tête et laisse échapper un petit gloussement incontrôlable en tournant de nouveau les yeux vers Anthea. “ Tu dois me trouver stupide, pardon. Oh, je n'aimerais pas que tu penses que je sois stupide. Je pense que beaucoup de gens pensent que je suis stupide et ce n'est pas très agréable, mais ce n'est pas très grave, pour la plupart ils ne sont pas importants. Mais toi, je ne veux pas que tu me trouves stupide. T'es importante. Une seconde de réflexion. Tu es... la soeur d'Ariane, après tout, ” lâche-t-elle d'un ton hésitant.

Ses doigts se crispent sur la tasse de thé et elle la repose sur le plateau flottant, faisant jouer anxieusement ses phalanges les unes contre les autres. “ Je ne sais pas pourquoi je te dis tout ça, ” dit-elle d'un ton boudeur en baissant les yeux sur ses mains. Elle semble contrariée par des pensées infectées, qui dansent dans son esprit comme des korrigans un soir de pleine lune, et elle les repousse comme toujours avant de relever le regard et subitement, de prendre les mains d'Anthea dans les siennes, les faisant tourner doucement. Les mains d'Astoria sont douces et délicates, menues et bien entretenues grâce à son don de soigneuse: blessures et estafilades s'effacent en quelques jours et ne laissent aucune trace sur sa peau de porcelaine. Les mains d'Anthea sont puissantes et fortes et du bout du doigt, Astoria appuie au milieu de ses paumes avec un sourire. “ Parle-moi de l'Amérique, dit-elle doucement, parce qu'elles n'ont jamais eu l'occasion de parler, vraiment parler, avant ce moment. Raconte-moi le Quidditch et ton équipe et tes amis. Est-ce vrai que des aigles volent au-dessus des terrains de Quidditch américain? Est-ce vrai que t'es capable de faire un... truc au Quidditch que personne d'autre ne sait faire? La prochaine fois que tu joueras, je serai dans les gradins, promet-elle. Je n'entends rien au Quidditch mais je suis sûre que tu es très impressionnante sur un balai. Ou ailleurs. ” Elle lui adresse un sourire en lâchant ses mains. “ Oui, ce sera charmant, décrète-t-elle. Je porterai les couleurs de ton équipe et je crierai votre nom en même temps que la foule. J'inviterai peut-être quelqu'un qui s'y connait pour qu'il m'explique tout à l'oreille. Ce sera moins drôle que si tu le faisais mais tu seras trop occupée à gagner un match. Quand vous aurez gagné, je t'offrirai des fleurs. Ça se fait, d'offrir des fleurs après un match? Comme au théâtre? ” Elle semble soucieuse, d'un coup, que l'image qu'elle se fait de ce moment soit fausse.
Mais elle sourit toujours, très légèrement, à l'adresse d'Anthea, attendant sa réaction et sa réponse.

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Elle pose deux doigts sur le dos de sa main, puis la main entière. Un contact que n'imaginait pas Anthea en arrivant ici. Elle les voyait d'avantage dans une forme conventionnelle, faite de petites phrases sans intérêt, de faux airs qui ne trompent personne. Mais c'était pourtant tellement évident. Anthea n'a jamais vraiment aimé suivre ces codes de conduite, et son départ en Amérique a fait volé en éclats toutes ces petites choses qu'elle devait supporter. Finis désormais les faux semblants, les gestes sagement bloqués par de vaines obligations. Elle se laisse aller au tactile, comme elle apprécie tant le faire. Seulement, jamais elle ne s'était doutée qu'Astoria puisse en faire autant. Qu'elle puisse suivre le mouvement de l'ancienne Serdaigle alors que cette dernière peut aisément sentir, au travers du tissu de sa robe, la peau de la jeune femme s'irradier de frissons. Et puis tout s'arrête, quand elle décroise et croise les jambes, l'intimant silencieusement à retirer sa main. Sans insistance, sans mauvais geste, Anthea obéit presque immédiatement, reposant la main sur sa propre cuisse. Presque honteuse d'avoir eu l'audace de gêner Astoria dans un tel moment. Et ce ne sont pas les moments qui suivent qui vont prouver le contraire. Anthea sent parfaitement la gêne s'installer, alors que son hôte ramène à elle le plateau de thé via un sortilège. Le thé. Cet instant si important pour les anglais, capable de briser n'importe quelle glace. Capable d'apaiser une gêne comme celle qu'elle vit actuellement. « Du lait, merci. » dit-elle juste à temps, avant qu'Astoria ne commence un véritable cours sur le miel familial. Si elle s'attendait à ça... Stupéfaite d'un tel changement dans son comportement, elle reste silencieuse, se contenant de fixer Astoria tandis que cette dernière se tourne vers elle, un sourire aux lèvres. « Laisse-toi tenter. » Et puis mince, pourquoi pas, si ça peut lui faire plaisir. Un sourire amusé s'affichant sur ses propres lèvres, Anthea répond positivement d'un simple signe de tête avant d'attraper la tasse brûlante comme elle le peut. Et imite Astoria quand celle-ci se redresse, préférant elle attendre que la boisson refroidisse par elle-même, plutôt que d'y souffler dessus.

Face au monologue d'Astoria, Anthea déglutit difficilement. Non, elle ne peut décidément pas comprendre ce que peut ressentir la Greengrass. Anthea a perdu un enfant, mais pas de cette façon. Pas après l'avoir mis au monde, pas après l'avoir serré dans ses bras. Sa perte n'est rien par rapport à celle que vit Astoria. Et dire qu'elle, malgré cet air dépressif, parvient à rester et vivre ici, le pays où elle l'a perdu, alors qu'Anthea a elle du le quitter, refaire sa vie ailleurs, tenter d'oublier tout ça. Elle n'est peut-être pas si forte que ça, l'aînée Moriarty. Pas aussi forte que ses ancêtres, pas aussi forte qu'Astoria. Simple poupée brisée, cachée derrière une armure trop grande pour elle.
Draco... Sans jamais vraiment le connaître ou l'approcher, Anthea a souvent entendu parler de lui lorsqu'elle était encore à Poudlard. Un gosse de riche, un privilégié par les grâces d'un système dépassé, resté coincé dans des traditions vieillottes. Une tête à claque, tout juste bonne à se sentir supérieure à tous, et dont le prestige n'a été crée que par la fortune du paternel. Pourtant, tous ne pensent visiblement pas de cette façon, à en croire la description que donne Astoria de lui. Un garçon charmant et irrésistible. Quelque part au fond d'elle, l'envie de rire est là, tant le profil développé par Astoria ne colle pas avec celui qu'elle-même s'était faite durant leurs années communes à l'école de magie. Mais elle maintient toutefois ce calme apparent, cet air d'écoute qui la caractérise, et qu'elle a apprit à développer avec Ariane et Ambroise, lorsque les deux avaient besoin de s'épancher sur leurs tourments. Anthea était toujours celle vers qui les deux se tournaient, faute d'avoir des parents normaux. En grande sœur à l'apparence forte, inébranlable.

« Tu dois me trouver stupide, pardon. » Une légère moue discrète s'affiche l'espace d'une seconde sur le visage d'Anthea. Ses sourcils se froncent légèrement, comme pour mieux décrire l'incompréhension. Si elle ne sait pas les effets que le kidnapping de son enfant peut causer, Anthea peut au moins comprendre le soulagement qu'en parler provoque, cette envie de déblayer le bordel qui noie son esprit, d'attraper à pleines mains ce qui peut apparaître, sur le coup, comme la seule porte de sortie de cette prison de tristesse qu'elle se forge au fil des jours, accompagnée d'une solitude bien plus lourde que ce que les autres peuvent imaginer. Ces moments oubliés, qui n'existeront jamais, et dont elle rêve chaque jour. Rien de stupide là-dedans, simplement le malheur de voir sa chair et son sang volatilisée, éloignée d'elle par une main maléfique, impitoyable, déchirant son âme jusqu'au plus profond de ses entrailles. Tout ça, Anthea peut le comprendre. Elle peut savoir comment faire pour soulager, ne serait-ce qu'un minimum, la douleur d'une plaie béante en plein cœur, une plaie impossible à refermer totalement. « Je ne sais pas pourquoi je te dis tout ça.Parce que tu en as besoin. Quand j'ai eu cette... fausse couche, j'ai refusé d'en parler. J'ai refusé l'aide des médicomages, j'ai refusé l'aide de ma famille. J'étais comme une cocotte-minute, prête à libérer toute la pression à chaque instant. Je n'avais plus d'espoir, j'avais perdu ma volonté de vivre. Quel intérêt, quand je venais de perdre l'une des choses les plus précieuses de mon existence. Et j'ai fais quelque chose de stupide : je suis partie. J'ai abandonné ma famille, alors que les premiers signes du chaos étaient visibles...  » Elle a abandonné sa sœur, son frère, ses parents malades, dans l'espoir que l'éloignement referme la plaie qui avait fendu son âme, ou au moins puisse la soulager au point de la reconstituer, de la rendre à nouveau entière. Pourtant, malgré la réussite de l'opération, une part d'elle regrette toujours d'avoir laissé Ariane et Ambroise seuls dans un tel conflit, abandonnés à leur propre sort alors que la guerre couvait petit à petit, menaçant toute vie dans le pays. « Ariane est importante pour toi... Ne t'enferme pas ici, seule. Viens chez nous, si tu veux. » Une invitation lancée avant même qu'elle n'y réfléchisse. Une parole instinctive, prononcée sans passer par l'étape du cerveau. Elle ne sait pas pourquoi elle le lui a proposé comme ça, de façon abrupte. Sans doute parce qu'elle sait que la solitude dans laquelle elle semble vivre actuellement n'est pas la bonne chose pour elle. Qu'elle a besoin de quelqu'un avec elle, quelqu'un capable de lui faire penser à autre chose qu'à son bambin. Ce que sa famille – bien trop coincée dans ses traditions aux yeux d'Anthea – semble incapable de faire.

Après quelques secondes de silence qui ont paru être des heures, Astoria consent finalement à un mouvement, capturant les mains d'Anthea dans les siennes, jouant avec, les faisant glisser entre ses doigts d'une douceur peu surprenante. Elle prend soin d'elle, comme il a été apprit de le faire à une jeune fille de la haute. Mais même avec cette éducation – ratée diront certains – Anthea n'a jamais été capable de parvenir à ce résultat. Sans doute le résultat des nombreuses heures passées sur un balais, à attraper une balle lancée à pleine vitesse. Silencieuse, elle laisse Astoria disposer comme elle veut de ses mains, répondant à un sourire par un autre alors qu'elle sent le doigt de la sorcière appuyer contre sa paume. Lui arrachant un léger frisson tout le long du dos. Une partie sensible, souvent maltraitée par le sport, et pour qui le contact avec Astoria représente quelque chose d'étrange, d'inhabituel. De la douceur, comme rarement elle en a connu. Pas même avec Harlow, elle aussi femme aux mains de joueuse, abîmées par le balais et le souaffle. « Parle moi de l'Amérique. » La phrase sort de nul part, extirpe Anthea de ses pensées. Oui, inutile de penser à ses mains. Revenir à votre conversation. Oublier cette sensation au creux de ses mains. Se reporter sur ses paroles. Parler de Quidditch, sa principale passion, ne devrait pas être difficile. Quand bien même son esprit ne cesse de se concentrer sur les mains d'Astoria, tenant fermement les siennes.

« C'est un véritable spectacle là-bas. Je veux dire, le Quidditch n'est pas aussi populaire qu'ici. Mais si tu voyais toute l'ambiance qu'il y a autour du match... On a les aigles juste avant le coup d'envoi, avec l'hymne. Puis il y a tellement de bruit, de cris, de chants, ça m'en donne encore des frissons... » A moins que ce ne soit elle ? « J'étais aux Sweetwater All-Stars. On avait une belle équipe là-bas, l'une des meilleures du continent. On s'entendait tous bien, on allait traîner au même bar après chaque match, dans le monde moldu. Là-bas, il y a les mêmes règles qu'ici vis-à-vis du secret, mais c'est tellement plus simple de se mêler aux moldus. Ils ne te regardent pas comme une folle si tu sors en tenue de sorcier. Ils rigolent un peu, te regardent quelques secondes et passent à autre chose. Mais bon, on était une bande de potes, et on jouait bien, très bien même. On a gagné la ligue américaine d'ailleurs, c'est mon premier titre. J'étais tellement... excitée, quand je l'ai gagné, que je n'ai pas dormi de la nuit. On est restés dehors toute la nuit, à fêter notre titre. Beaucoup de supporters étaient là, à danser et boire avec nous. » Des souvenirs impérissables, qui ont le malin plaisir de presque la faire regretter d'avoir quitté ce cocon douillet dans lequel elle vivait. « Le truc », dit-elle en retenant difficilement un petit rire. Oui, Astoria n'y connaît pas grand chose, et ça se voit. Loin d'être un défaut éliminatoire – comme beaucoup le pensent, cette ignorance d'Astoria pousse simplement Anthea à lui en raconter plus sur son sport, sur ses capacités et son talent. « C'est un truc de fou. C'est du suicide en fait, et je n'oserai pas le refaire un jour si tu veux mon avis. En fait, c'est une technique faite de passes rapides, et le but est de pouvoir en mettre deux à la suite. Tu as un poursuiveur devant les anneaux qui marque un point, et un second qui le récupère derrière pour mettre le second. Mais le truc, c'est qu'il faut être suffisamment loin du souaffle pour ne pas attirer l'attention, tout en étant suffisamment proche pour le rattraper. J'étais trop loin. Je me suis jetée du balais pour rattraper le souaffle et marquer. J'ai bien cru que je n'arriverai pas à récupérer mon balais à temps. J'étais terrorisée. » Mais tout ça, c'est de l'histoire ancienne. Aujourd'hui Anthea en rigole, consciente cependant de la folie qui l'a traversée ce jour-là, lui faisant faire quelque chose de totalement stupide et inconsidéré.

« Je ne veux pas me vanter, mais je le suis. Beaucoup le disent. Ca doit être vrai. » lâche-t-elle dans un sourire. En effet, nombreux sont les commentateurs ou simples supporters à souligner son importance au sein de l'équipe, sa capacité à prendre rapidement des décisions. A marquer des buts inconsidérés, que peu de joueurs parviendraient à mettre. « Spécialement quand on parle d'ailleurs... » Une phrase pleine de sous-entendus, que regrette aussitôt Anthea  « J'adorerais que tu viennes. Et ne sois pas bête, tu es une invitée personnelle de l'équipe, tu sera bien mieux en section VIP. C'est moi qui te l'offre. » Tout à coup, le contact auquel s'était habituée Anthea disparaît. Rapidement, d'un œil fugace, elle voit les mains d'Astoria s'éloigner des siennes. Lui rappelant que ses mains à elle existent toujours par elles-mêmes. « Bien sûr que ça se fait. Si tu savais tous ce que les gens peuvent nous offrir... Mais tes fleurs seront posées sur l'armoire à trophée, à côté de nos victoires. Parce que si je réussis à te ramener dans une tribune, je pense pouvoir dire que c'est une belle victoire de ma part. » Ramener quelqu'un qui n'y connaît rien n'est pas choses facile, la faire rester durant tout le match alors qu'elle ne comprend vraisemblablement rien à ce qu'il se passe sur le pitch en est une autre. « Tiens, j'ai une idée ! Au prochain match, je t'invite. Tu viens, tu assiste au match en VIP, puis tu nous rejoins dans le vestiaire. Et à la fin, je te fais un tour du propriétaire. On a un super stade à Holyhead, il est incroyable. Et le paysage est magnifique vu du ciel. » Une balade, elle n'a jamais osé en faire. Bien trop habituée à être seule sur son balais, à n'avoir aucune vie autre que la sienne entre ses mains. Un principe fondamental qu'elle brise petit à petit. « Pour les couleurs, on joue en vert et or. Il y a même des vêtements avec mon nom au dos. C'est assez bizarre de voir quelqu'un les porter dans la rue. Mais ça t'irait bien. »

En tout cas, la voir avec une telle tenue serait sans doute une surprise pour beaucoup. Habituée à s'habiller correctement, voire chic, elle ne doit pas être une grande fan des vestes de cuir et autres robes de sport peu emballantes visuellement, et pourtant si confortables. « En Amérique, une fois, j'ai une supportrice qui est venue me voir. Elle avait déjà demandé des autographes au reste de l'équipe, et il ne restait plus que moi. Quand elle m'a donné la plume, je lui ai demandé sur quoi je devais l'écrire. Elle m'a montré sa... sa poitrine. Ca a été à la fois gênant, parce que j'étais quand même la cinquième signature sur sa poitrine, mais aussi terriblement amusant. » Et stupide. Stupide de raconter ça comme ça. Pourquoi l'avoir fait ? Anthea ne le sait pas vraiment. Tout juste arrive-t-elle à se rendre compte qu'une fois lancée sur le sujet du Quidditch, elle devient rapidement inarrêtable.


Dernière édition par Anthea Moriarty le Mer 24 Aoû 2016 - 19:47, édité 1 fois
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Astoria Greengrass
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‹ âge : vingt-trois (03/07)
‹ occupation : volontaire à Saint-Mangouste (TIG) et créatrice de mode, co-fondatrice de la marque OXOX, premier et populaire prêt-à-porter sorcier.
‹ maison : serpentard
‹ scolarité : 1992 à avril 98.
‹ baguette : est neuve et capricieuse. Elle mesure vingt-trois centimètres virgule six, est faite de bois d'érable et continent un crin de licorne.
‹ gallions (ʛ) : 3968
‹ réputation : je suis une petite bitch écervelée qui ne mérite pas la miséricorde avec laquelle on la traite.
‹ particularité : soigneuse, capable de guérir (presque) tous les maux.
‹ faits : j'ai été enlevée par ma propre soeur et utilisée comme otage par les insurgés pendant quatre ans Je suis aussi la mère du petit Scorpius Malfoy. J'ai été en procès parce que j'ai été Adhérente pendant la Guerre, mais j'ai été innocentée ou du moins, condamnée à plusieurs mois de TIG notamment à Saint-Mangouste.
‹ résidence : dans un petit appartement du Chemin de Traverse avec ma mère et ma soeur, loué par les soins de ma tante.
‹ patronus : impossible pour moi à invoquer
‹ épouvantard : Frank Hudson, un ancien leader Belliqueux désormais mort, tenant la main de Daphne et m'observant d'un air cruel.
‹ risèd : Scorpius, heureux et épanoui.
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Astoria connait l'histoire, non, la tragédie d'Anthea Moriarty; mais que sait-elle réellement d'elle, à part ce que lui en a raconté Ariane? À part les rires et les paroles sans conséquences qu'elle a pu lui arracher autour d'un verre lors d'une fête de l'Élite, à part les étoiles dans ses yeux quand elle parle de Quidditch et à part la manière dont son rire semble vous prendre par la main pour vous emmener ailleurs? Alors Astoria ouvre des grands yeux en écoutant Anthea. Elle essaie de s'imaginer en train de fuir, en train de partir mais elle sait qu'elle n'aurait jamais ce courage-là. Elle ne pourrait jamais laisser Daphne aux griffes de son père, malgré leurs désagréments; elle ne pourrait jamais laisser Boris derrière elle; jamais oublier Tracey, Ariane, Draco, Scor-
Mais ils sont déjà partis. Ils l'ont déjà abandonnée, Draco et Scorpius. Astoria était du genre à rire, quand on lui a un jour asséné quand une personne chère vous manque, c'était comme sil e monde était dépeuplé; mais elle s'en rend compte, maintenant, de cette solitude insidieuse, de cette mélancolie inhabituelle, alors qu'elle sait qu'elle ne peut pas envoyer un hibou de toute urgence à Draco pour le supplier de voir Scorpius, alors qu'elle sait qu'elle ne peut pas demander à le voir, lui offrir quelque chose, le faire sourire. Elle a envie d'en parler, Astoria, parce qu'elle se perd, elle se noie dans les mots silencieux de ses pensées; mais personne n'aime vraiment l'écouter. Le fait qu'Anthea semble toute disposée à le faire lui noue la gorge.
Elle s'est sentie seule, et abandonnée, pendant si longtemps que la sensation d'avoir des amis est presque alien maintenant.
« Ariane est importante pour toi... Ne t'enferme pas ici, seule. Viens chez nous, si tu veux. » Les sourcils d'Astoria se hissent sur son front. “ Vraiment? ” demande-t-elle, sans même chercher à réfréner son enthousiasme, avant de brusquement s'obscurcir en observant le visage d'Anthea, en quête de regret, d'hésitation ou de doute. “ Tu n'es pas obligée de dire ça, tu sais, dit-elle doucement. Mais j'apprécie. Beaucoup. Tu es une vraie amie, Anthea.

Une vraie amie. Toute cette amitié secoue un peu Astoria alors qu'elle cartographie mentalement les mains d'Anthea. Elle l'écoute parler avec un petit sourire, ravie de l'entendre se montrer bavarde tout comme elle-même peut se révéler l'être: ça lui fait du bien, quand les gens parlent à la même mesure qu'elle plutôt qu'en monosyllabes gutturales, qui la mettent foncièrement mal à l'aise. Et puis clairement, Anthea est passionnée; et il n'y a rien de plus intéressant et impressionnant que quelqu'un de passionné parlant de ce qu'il aime.
Sur les lèvres d'Anthea, qu'Astoria observe pour bien s'y accrocher, elle voit les bars, les fêtes, les rires et les rugissement de la foule; la peur, l'adrénaline, le balai et le Souaffle et elle rit légèrement de concert, ravie, de l'anecdote du truc. Elle n'a jamais eu pour le Quidditch qu'un intérêt fabriqué de toutes pièces, parce que c'était la chose à faire à Poudlard et que Draco avait l'air de prendre ça à coeur; maintenant qu'elle n'a plus besoin de trop s'y intéresser, elle se détourne simplement des gens qui en parlent comme d'un livre sacré dès qu'elle en a l'occasion. Avec Anthea, c'est différent. Anthea en parle avec passion et enthousiasme et envie et bons souvenirs, tout comme Astoria pourrait passer des heures à parler mode et chiffons, comme dirait son père.
« Je ne veux pas me vanter, mais je le suis. Beaucoup le disent. Ca doit être vrai. » Astoria sourit en coin. Il y a une assurance toujours charmante, chez Anthea, et elle a l'air de connaître sa valeur. Astoria se demande ce que ça fait. « Spécialement quand on parle d'ailleurs... » Et cette fois les sourcils se arquent, alors que le sourire s'accentue, et elle ouvre la bouche pour rajouter quelque chose, petite Greengrass, avec un air espiègle étincelant dans l'oeil, mais Moriarty lui coupe l'herbe sous les pieds et elle remet ça à plus tard, mentalement: « J'adorerais que tu viennes. Et ne sois pas bête, tu es une invitée personnelle de l'équipe, tu sera bien mieux en section VIP. C'est moi qui te l'offre. » Astoria aime bien faire s'offrir des choses et elle a la décence de rosir de contentement, observant Anthea avec un petit sourire satisfait et amusé. Et puis presque intrigué, ensuite. « Parce que si je réussis à te ramener dans une tribune, je pense pouvoir dire que c'est une belle victoire de ma part.Oh, Anthea, dit-elle, d'un air exagérément flatté, avec un gloussement nerveux et un tapotement gracieux du genou de la joueuse de Quidditch, du bout des doigts. J'ai juste l'impression que l'on n'a pas assez appris à se connaître. Tu aimes le Quidditch et tu m'intéresses: je t'accompagnerai jusqu'à la coupe du monde pour comprendre toutes les subtilités du jeu s'il le faut. ” Elle est un rien goguenarde, avec un sourire malicieux sur les lèvres, mais il y a une certaine sincérité derrière les mots, presque indiscernable.

« Tiens, j'ai une idée ! Au prochain match, je t'invite. Tu viens, tu assiste au match en VIP, puis tu nous rejoins dans le vestiaire. Et à la fin, je te fais un tour du propriétaire. On a un super stade à Holyhead, il est incroyable. Et le paysage est magnifique vu du ciel. » Quand elle pense à vestiaire, Astoria pense à bancs en bois, odeur de transpiration et bordel sans nom, c'est à dire autant de fautes de goût. Mais l'idée semble la séduire, pourtant, parce que son visage s'éclaire soudainement. “ Vraiment? J'ai l'impression de bénéficier d'un gros traitement de faveur, mademoiselle Moriarty. Mais je ne saurais refuser. ” Et puis une ombre de passer sur ses traits, soucieuse. “ En revanche, j'ai vraiment un sens de l'équilibre douteux, dit-elle d'un ton désolé. À moins que tu proposes de me monter? Sur le balai. C'est comme ça qu'on dit? ” Et son masque d'innocence est un travail d'orfèvre, l'amusement dans ses yeux une insulte à la totale indifférence naïve de sa lippe.
Vert et or. Audacieux. L'idée semble plaire à Astoria, encore une fois, et ça la surprend elle-même. “ Tu me gâtes trop, Anthea, ” dit-elle avec un petit rire ravi, se cachant derrière sa main avec une fausse timidité toute faite.

« En Amérique, une fois, j'ai une supportrice qui est venue me voir. Elle avait déjà demandé des autographes au reste de l'équipe, et il ne restait plus que moi. Quand elle m'a donné la plume, je lui ai demandé sur quoi je devais l'écrire. Elle m'a montré sa... sa poitrine. Ca a été à la fois gênant, parce que j'étais quand même la cinquième signature sur sa poitrine, mais aussi terriblement amusant. » Astoria la regarde avec des yeux ronds pendant un instant. “ Avec une plume? Mais- mais ça doit faire horriblement mal! ” dit-elle, imaginant avec une grimace une plume d'oie crisser sur sa peau délicate; et puis ses yeux de s'arrondir encore plus, si c'est possible, alors que ses mains reviennent se plaquer d'elle même sur sa bouche. “ Des feutres, dit-elle avec fascination. Père m'a parlé de ça. Je savais que les États-Unis étaient progressistes, mais à ce point...! ” Elle en hoquèterait presque de plaisir. “ Tu as dû voir et découvrir des choses merveilleuses et fascinantes, là-bas, dit-elle d'un ton rêveur. Et puis de braquer à nouveau ses yeux dans les siens. Mais je suis contente que tu sois là aujourd'hui. Est-ce que tu regrettes, parfois, d'être revenue?
Soudainement prise d'une pensée un peu triste, elle a baissé les yeux sur ses cuisses quasiment nues, jouant nerveusement avec le bout de la ceinture en soie qui noue la robe de chambre à sa taille, y nouant des noeuds du bout des doigts sans même y réfléchir. “ Je veux dire... tu es partie. Est-ce que tu avais l'impression que ta place était ailleurs? Quand j'étais petite, je rêvais toujours de partir, de m'envoler et d'aller très loin. De découvrir le monde, tu sais? Ça me semble stupide, maintenant. J'ai l'impression que tout a déjà été découvert. ” Elle relève les yeux vers Anthea. “ Quand tu étais petite, tu voulais déjà devenir joueuse de Quidditch? Ou alors c'est juste arrivé comme ça? ” Et sans lui laisser le temps de répondre, de se pencher brusquement en avant, si bien qu'elles sont presque nez-à-nez; l'index d'Astoria s'élève et vient se poser sous l'oeil d'Anthea, appuyant sur la pommette jusqu'à forcer un peu la paupière à s'ouvrir. Elle a l'iris orageux, très gris et très vert, et Astoria aimerait bien peindre avec cette couleur là. “ Là. Quand tu parles de Quidditch, il y a des petites étincelles qui s'allument là, fait Astoria en se reculant tout aussi soudainement qu'elle s'est penchée en avant, faisant fi des convenances alors que sa tête résonne encore des mots enthousiastes d'Anthea, de la tristesse de son histoire et des effets toujours dévastateurs de l'Orviétan. Elle plie une jambe sous ses fesses, imitant la position de la jeune femme en face d'elle, sans lâcher Anthea de son regard intense. Tu es très forte. Quand j'étais... loin de Scorpius, j'avais l'impression que mon étincelle s'était éteinte. Je l'ai retrouvée depuis mais quand j'ai appris que- que Draco avait-- Sa gorge est trop nouée pour continuer. Mais j'ai Tracey, j'ai Ariane. Et toi. ” Elle tend de nouveau le doigt, qui vient replacer une mèche de cheveux bruns derrière l'oreille d'Anthea, glisse le long de sa joue, sa mâchoire, jusqu'à son menton avec lequel elle soulève le visage de la joueuse de Quidditch, comme pour l'observer d'un air calculateur.
Et finalement le doigt se soustrait au contact et Astoria se détourne, incroyablement dispersée comme toujours, pour s'emparer de nouveau de sa tasse de thé tiède et y dérober une gorgée.
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Un large sourire s'étire sur les lèvres d'Anthea face à la réaction de la Greengrass. Si elle espérait obtenir une réaction de sa part en lui faisant une telle proposition, Anthea ne pensait toutefois pas assister à un tel enthousiasme. C'était pourtant prévisible, alors qu'elle vit seule ici, laissée de côté par une famille pensant d'avantage au travail et au mérite qu'au bonheur de leur enfant. Toutes les familles sacrées sont comme ça, malheureusement, et rien ne semble pouvoir changer cet état des faits. Alors oui, Moriarty s'imagine assez facilement que passer d'un tel environnement, un environnement malsain à son goût, à celui bien plus décontracté, faisant fi de la bien séance et de toutes ces règles futiles, de la maison Moriarty doit être quelque chose d'agréable pour tous. Voilà pourquoi l'aînée Moriarty lui a proposé une telle chose ; non pas par obligation ou pitié, mais bien pour qu'Astoria puisse profiter d'un meilleur cadre de vie, accompagnée d'Ariane et d'Anthea. Un endroit où elle n'aurait pas besoin de masquer ses propres émotions, où nulle pression ne serait faite pour la remettre sur le chemin du travail. Un environnement sain, sans discours inutiles, sans regards lourds, sans jugement. « Je ne le suis pas. Mais j'aimerais que tu viennes. » Pour s'amuser. Pour oublier, l'espace d'un jour ou d'une semaine, les malheurs d'un monde extérieur condamné à la chute, au sang et aux larmes. Pour se créer, durant ce laps de temps, une bulle invincible, capable de briser la réalité d'un monde en ruines. « On a eu nos différents par le passé, mais tu sais bien qu'Ariane et moi seront là pour toi, dès que tu en aura besoin. » Comme aujourd'hui, où Anthea a prit la décision de venir en lieu et place d'Ariane, pour répondre à la lettre envoyée par Astoria.

« A moins que tu proposes de me monter ? Sur le balais. C'est comme ça qu'on dit ? » Un éclat de rire. Elle ne peut pas s'en empêcher. Qu'importe ce qu'ils étaient au moment de sortir d'entre les lèvres d'Astoria, l'esprit d'Anthea les a analysé d'une certaine façon. Une façon qui, bien que provoquant un rire incontrôlé, ne semble pas déplaire à l'ex-Serdaigle. « Oui, je te propose de te monter Astoria. A chaque fois que tu le demandera. » Elle n'est pas connue pour son innocence. Ou, du moins, sa réputation ne lui prête aucunement cette qualité. Alors elle en joue, s'amuse des réactions. Ce qu'elle imaginait être une force punitive, constamment pointée contre son cœur meurtri, est devenue depuis un puissant bouclier contre le regard des autres. Un bouclier bien plus efficace que n'importe quel sortilège. « C'est parce que tu le mérites, Astoria. », dit-elle en souriant face à cet air timide que se donne Astoria.

Silencieusement, elle acquieces les propos de la Serpentarde. Des choses merveilleuses et fascinantes, elle en a vu. Lorsqu'elle est arrivée à New York, lorsqu'elle a traversé plusieurs états pour arriver jusqu'à Sweetwater. Les buildings que les moldus ont fabriqué, la technologie inventée pour compenser l'absence de magie. Mais elle a également eu le malheur de découvrir les atrocités des moldus. Leurs guerres, sauvages et sanglantes. Leurs attaques contre des civils innocents. Finalement, la guerre qui s'annonce face au Magister ne semble pas pouvoir être pire que celles auxquelles se livrent les moldus. Les moyens sont différents, les méthodes aussi. « Non. Je ne peux pas le regretter... Oui, elle est partie. Parce qu'elle en ressentait le besoin. Parce qu'elle avait besoin de s'éloigner de ce pays. Parce qu'elle se devait de commencer à nouveau de vivre, et pas seulement pour elle. Pour le bien d'Ariane, pour le bien d'Ambroise, elle devait quitter ces terres qui ont vu son sang et ses larmes couler à flots. Mais revenir... C'était la bonne décision à prendre. Redevenue stable, elle pouvait revenir. Elle voulait revenir. Redevenir la grande sœur, l'amie, la camarade que tous avaient connus avant son incident. Et en y réfléchissant aujourd'hui, avec ces nouvelles rencontres et cette nouvelle mentalité, elle ne peut décidément pas regretter son retour au Royaume. Et ce même si ce dernier se trouve dans un chaos absolu.

« Quand tu étais petite, tu voulais déjà devenir joueuse de Quidditch ? Ou alors c'est juste arrivé comme ça? » Depuis toute petite. Depuis qu'elle a eu l'âge de comprenre ce sport et ses règles. Depuis qu'elle a eu l'âge de monter sur un balais-jouet. Amoureuse du ciel, de la liberté, du vent sifflant contre ses oreilles. De ses cheveux, baladés dans toutes les directions par un vent fou, presque digne d'une tempête. C'est tout un ensemble de petites choses, de petites sensations, qui l'ont rendue aussi amoureuse de ce sport. « Je... » Mais elle n'a pas le temps de continuer sa phrase, interrompue par Astoria. Cette dernière s'est approché d'Anthea, posant un doigt sur sa pomette. Appuyant dessus jusqu'à ce qu'elle ne décide d'entre-ouvrir l'oeil. « Là. Quand tu parles de Quidditch, il y a des petites étincelles qui s'allument là. » Le signe extérieur d'une passion dévorante. D'une passion qui lui a apporté les pires et les meilleurs moment de sa courte vie. Cette passion qui l'a rendue célèbre et riche, adulée de centaines de personnes. Et qui, pour cela, lui a ôté la chose la plus importante de sa vie. Ce petit être qui prenait forme et vie en elle. Qui avait pour destin de naître, de vivre. De l'appeler maman. De profiter de la vie. D'aller à Poulard. Et de devenir, pourquoi pas, lui aussi un joueur de Quidditch aimé et respecté. Un petit Moriarty digne de sa famille, digne de sa mère.

« Tu es très forte. Quand j'étais... loin de Scorpius, j'avais l'impression que mon étincelle s'était éteinte. Je l'ai retrouvée depuis mais quand j'ai appris que- que Draco avait-- » Oh, si elle savait. Si elle savait tout le vide ressenti par Anthea à l'annonce de la perte de son enfant à naître. Si elle savait les profondeurs abysalles dans lesquelles elle s'est enfermée, des jours durant, sans accepter de parler à qui que ce soit, de voir qui que ce soit. Y compris sa propre famille. Dévastée, elle l'a été. Vidée de toute volonté de vivre, privée de cette étincelle de vie qui petit à petit étouffait, manquant d'oxygène. Si elle savait, toute la peine et la haine qui l'habitaient. Cette volonté de vengeance, de meurtre. Cette peur du monstre qui grondait en elle, se creusait un nid douillet à l'endroit même où se développait alors son rêve, son espoir d'un futur heureux. Remplacé par une crainte de l'avenir, une crainte de cette chose cruelle, sans aucune humanité, qu'elle risquait de devenir d'un moment à l'autre. « Mais j'ai Tracey, j'ai Ariane. Et toi. » Au dernier mot prononcé par Astoria, Anthea relève légèrement la tête, prête à planter le regard dans celui de la jeune femme se trouvant en face d'elle. Avant d'instinctivement fermer les yeux en sentant la main de Greengrass lui attraper une main de cheveux pour la placer derrière elle. Un frisson lui traverse entièrement le dos, l'obligeant presque à se redresser légèrement, lorsque les doigts d'Astoria viennent glisser le long de sa joue, pour descendre jusqu'à la mâchoire, puis son menton, la forçant alors à redresser la tête. Et puis plus rien. Le contact disparaît aussi rapidement qu'il est apparu, laissant Anthea dans une sorte de frustration. Que croyait-elle ? Qu'espérait-elle ? Rien, et tout à la fois. Les yeux restés clos durant quelques secondes, elle divague. Visualise un bref instant cette main glissant contre sa peau, dispersant en elle une chaleur bienveillante, agréable. Jusqu'à ce que tout disparaisse, l'emportant dans un tourbillon de pensées, une tempête d'émotions dont elle ne capte pas la moitié.

Quand elle ouvre enfin les yeux, elle constate qu'Astoria s'est légèrement détournée, la tasse entre ses doigts. Ces doigts qui sont parvenus, sans qu'elle ne comprenne vraiment ni pourquoi ni comment, à lui arracher un frisson que peu peuvent se vanter avoir arraché. Une perturbation malvenue, imprévue, dont la réaction logique échappe totalement à l'ancienne Serdaigle. Alors sans savoir quoi faire, quoi dire, elle se contente, en silence, de fixer Astoria. Prenant elle aussi une nouvelle gorgée du thé servi un peu plus tôt. Quelques secondes s'écoulent, sans qu'aucune des deux n'ose esquisser le moindre mouvement, briser le silence qui s'installe petit à petit, envahissant le moindre recoin de la pièce. Puis, alors qu'Astoria pose enfin la tasse qu'elle tenait entre les mains, Anthea s'approche d'elle d'un mouvement vif – peut-être un peu trop – avant de capturer le visage de l'assistante entre ses mains, son regard plongé dans le sien. Ce qu'elle fait, elle ne le sait pas trop, alors que sa main droite s'élève, ses doigts glissant désormais entre les cheveux de la Greengrass. « Tu l'es aussi Astoria. Bien plus que moi. » Bien plus qu'elle, effectivement. Elle n'a pas eu besoin de s'enfuir pour surmonter la douleur. Elle n'a pas eu besoin de traverser un océan et d'atterrir dans un monde totalement inconnu pour parvenir à passer par dessus toutes les horreurs qu'elle a vécu. Au contraire d'Anthea, qui n'a pas eu d'autre choix que d'abandonner famille et amis – si l'on peut considérer qu'elle en avait encore après la perte de son enfant – pour faire son deuil et accepter que le destin dont elle rêvait ne se réaliserait pas de si tôt. « Et je peux t'assurer que tu ne nous perdra pas. Et même si j'ai pas la prétention d'être aussi importante qu'Ariane, je veux que tu saches que je serai toujours là, au moindre problème. » Sa main continue son chemin entre les cheveux d'Astoria, alors qu'elle approche encore davantage son visage près du sien, jusqu'à ce que leurs fronts entrent presque en contact. Une seconde, une simple seconde. A peine le temps d'un battement d'aile. Un temps trop faible pour prononcer un sort. Mais un temps suffisant à Anthea pour se rapprocher une dernière fois d'Astoria. Pour la capturer de ses lèvres. Pour l'emprisonner, durant un court instant, dans un baiser qui surprend même Anthea. Avant qu'elle ne se retire rapidement, s'éloignant un peu de Greengrass, attrapant la tasse de thé sans oser porter un regard vers son amie. Une connerie. Elle n'a jamais avoué sa préférence à qui que ce soit. Et la voilà qui le débale à Astoria sans prendre de gants, en lui faisant directement une démonstration. « Je suis... désolée, Astoria. » A-t-elle gâché cette journée ? Elle a l'impression que oui. Pour avoir été stupide. Pour ne pas avoir réfléchi. Pour avoir agit d'instinct, sans s'apercevoir de la portée de son geste. Embrasser une femme, hétérosexuelle, qui a vu son enfant kidnappé... Beau travail Anthea.


Dernière édition par Anthea Moriarty le Mer 24 Aoû 2016 - 19:47, édité 1 fois
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WIZARD • always the first casuality
Astoria Greengrass
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‹ âge : vingt-trois (03/07)
‹ occupation : volontaire à Saint-Mangouste (TIG) et créatrice de mode, co-fondatrice de la marque OXOX, premier et populaire prêt-à-porter sorcier.
‹ maison : serpentard
‹ scolarité : 1992 à avril 98.
‹ baguette : est neuve et capricieuse. Elle mesure vingt-trois centimètres virgule six, est faite de bois d'érable et continent un crin de licorne.
‹ gallions (ʛ) : 3968
‹ réputation : je suis une petite bitch écervelée qui ne mérite pas la miséricorde avec laquelle on la traite.
‹ particularité : soigneuse, capable de guérir (presque) tous les maux.
‹ faits : j'ai été enlevée par ma propre soeur et utilisée comme otage par les insurgés pendant quatre ans Je suis aussi la mère du petit Scorpius Malfoy. J'ai été en procès parce que j'ai été Adhérente pendant la Guerre, mais j'ai été innocentée ou du moins, condamnée à plusieurs mois de TIG notamment à Saint-Mangouste.
‹ résidence : dans un petit appartement du Chemin de Traverse avec ma mère et ma soeur, loué par les soins de ma tante.
‹ patronus : impossible pour moi à invoquer
‹ épouvantard : Frank Hudson, un ancien leader Belliqueux désormais mort, tenant la main de Daphne et m'observant d'un air cruel.
‹ risèd : Scorpius, heureux et épanoui.
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« Oui, je te propose de te monter Astoria. A chaque fois que tu le demandera. » Et le sourire de connivence qui s'échappe sur la lippe de Greengrass, l'air satisfait et franchement amusé, alors qu'elle arque un sourcil presque provocateur, lui demandant d'un coup d'oeil de développer si elle le désire...? Mais elles retombent dans leurs discussions innocentes de jeunes femmes propres de l'Élite, avec un naturel désarmant, et Astoria ne peut s'empêcher de penser qu'Anthea fait une formidable distraction et une bonne amie. Elle adore Ariane et elle adore Tracey, les deux jeunes femmes avec lesquelles elle se trouve le plus d'affinités en société; mais elles sont... différentes. Ariane est étrange, parfois, et Astoria n'a pas l'impression de pouvoir tout lui dire; Tracey a changé et elle aime plus le Seigneur qu'elle n'aimera jamais son amitié avec Astoria.
Avec Anthea, ça a l'air tellement plus simple, tellement plus... naturel. Elle peut juste parler, et s'enthousiasmer d'idioties, et s'avancer sur le terrain graveleux du Quidditch ou incompréhensible du miel et Anthea la regarde toujours avec le même sourire, l'écoute toujours avec la même attention et répond toujours avec la même verve.

Et il y a quelque chose, dans son regard.
Quelque chose d'étrange, qu'Astoria n'aurait jamais cru déceler dans le regard d'une autre. C'est stupide, vraiment et évidemment elle se dit que c'est l'Orviétan qui lui joue des tours; qu'Anthea ne la regarde qu'avec intérêt et curiosité, c'est tout, n'est-ce pas? Et ces étincelles dans ses yeux, ces feux ardents, ce n'est que sa passion pour le Quidditch, n'est-ce pas? Rien d'autre, non, rien d'autre. Ce ne serait pas permis, sinon, pas naturel, pas compréhensible. Anthea la regarde d'une manière qui arrache un long frisson d'attente à Astoria, même si elle fait mine de rien — inconstante, versatile, volatile, perdue et éperdue —, même si elle prend sa tasse de thé, même si elle en boit quelques gorgées en essayant d'ignorer le silence pesant et les frissons qui l'agitent bien malgré elle, qui remontent le long de ses jambes, se nichent quelque part dans son dos. Cela semble injuste, que les frissons restent dans le regard d'Anthea alors qu'elle doit les souffrir à la surface de son épiderme; ça semble injuste, qu'Astoria soit si forte à se raconter des histoires alors que, toujours, Moriarty reste calme et composée. Astoria lui envie ça. Quand elle était plus jeune (l'expression lui semble stupide, mais elle n'en connait pas d'autres), elle était aussi comme ça: jeune, superbe, composée, polie, indifférente parfois. Tout le monde était comme ça, pensait-elle, des bons petits soldats, sous l'influence de pères et de frères et d'oncles et de maris. Des machines à aimer, des feuilles blanches où les hommes avaient dessiné des femmes.
Elle se demanda comment elle avait pu être aussi stupide, de ne pas comprendre que les pires orages se brisaient à l'intérieur des femmes.

Quand elle repose sa tasse et qu'Anthea aussi, elle n'a pas le temps de réagir. Ses mains — puissantes et fortes, chaudes aussi — se sont emparées de son visage et elle l'observe, de si près lui semble-t-il, si près qu'Astoria se verrait presque reflétée dans le regard d'Anthea. Elle a envie de se dégager mais elle a aussi envie de se fondre à son contact. Elle se demande si c'est un feu qu'elle voit cette fois dans les yeux d'Anthea, ou un orage, et elle se demande si elle a peur, puis elle décide que non. Il y a une chaleur, un désir aussi, qui réveille quelque chose dans l'estomac de la Greengrass. « Tu l'es aussi Astoria. Bien plus que moi. » Forte? Astoria Greengrass? La pensée pourrait la faire rire si elle n'était pas concentrée sur les doigts d'Anthea à la surface de son crâne, s'emmêlant à ses opulents cheveux bruns. Astoria ne se sent pas forte, quand Anthea la regarde comme ça et glisse ses mains dans ses cheveux. Elle se sent fragile et vulnérable, comme si elle lui offrait quelque chose qu'elle n'avait jamais vraiment offert à quiconque avant. « Et je peux t'assurer que tu ne nous perdra pas. Et même si j'ai pas la prétention d'être aussi importante qu'Ariane, je veux que tu saches que je serai toujours là, au moindre problème. » Il y a comme une promesse, dans ses mots, et Astoria ne sait pas quoi en faire. Quand est-ce que son coeur est devenu si frénétique dans sa poitrine?

Ensuite Anthea l'embrasse.
Peut-être qu'elle aurait dû la voir venir. Sans doute, même. Peut-être qu'elle aurait dû la repousser — sans doute, même. Peut-être qu'elle aurait dû s'accrocher à elle, l'attirer à elle, continuer ce baiser. Sans doute. Il y a un goût d'inachevé sur les lèvres d'Astoria quand Anthea se détache brusquement, comme si elle s'était brusquement brûlée sur sa peau. Astoria ne sait pas quoi penser de ce qu'elle lit sur son visage, le trouble et l'embarras, la soudaine rigidité de son dos et le contrôle terrible des traits de son visage. « Je suis... désolée, Astoria. » Elle arque les sourcils. “ Je te préfère prétentieuse, dit-elle d'un ton léger. Quand tu me promets de me faire porter tes couleurs et ton nom. Prétends-toi de l'importance d'Ariane, prétends-toi de tout et ne t'excuse pas. C'est un peu vexant. ” Et de se lever, d'un mouvement qu'elle espère gracieux (même si il est trop rapide, et qu'elle manque de perdre l'équilibre sur la fin), s'éloignant du canapé d'un pas brusque pour se diriger vers le lecteur de disques. Sans regarder Anthea, elle en choisit un de la dizaine rangée dans le petit meuble et le met en place sur l'appareil. Elle soulève le diamant et hésite à le poser dessus alors même que le disque se met à tourner. “ Je t'excuse si tu danses, ” prévient-elle en mettant en route la musique, jetant un regard en coin à Anthea avec un sourire amusé.

Elle revient vers elle et lui tend, impériale, les deux mains, l'aidant à se relever avant de l'attirer à elle dans un petit gloussement incontrôlable. Son équilibre fait encore des siennes mais elle se rattrape en glissant un pied derrière elle, ses mains remontant le long des bras d'Anthea, crochetant ses coudes pour s'empêcher de tomber. “ Ne me laisse pas tomber, ” souffle-t-elle au visage d'Anthea, avec un air de défi dans les yeux. “ Je mène, ” indique-t-elle ensuite, incitant Moriarty à poser une main dans la sienne et l'autre sur son épaule et puis, elle attend le bon moment — et elles se mettent à danser.

Un peu maladroitement. Astoria n'est pas au meilleur de sa forme et n'est pas habituée à mener et elle s'appuie un peu plus sur Anthea qu'elle ne le devrait — à bon entendeur, bien sûr. Elle danse en chantonnant à mi-voix, ses yeux trouvant distraction sur le plafond et les murs bleus et les meubles bleus, partout sauf dans le bleu des yeux d'Anthea. Elle est un peu gênée mais un peu heureuse aussitôt, parce qu'elle aime bien cette musique et qu'elle se sent légère, légère comme une abeille. Anthea est une partenaire de danse habile et agréable et parfois, Astoria sent son regard lui picorer la peau mais elle n'ose pas la regarder en retour. Elle se demande ce qu'elle ferait si elle le faisait.
Mais la musique, comme toutes les musiques, s'arrête et elles ralentissent et tournent lentement en rond le temps que les dernières notes résonnent. Astoria n'aime pas particulièrement le wrock, le rock des sorciers, et si elle aime bien la notoriété des membres du groupe Rotten Apple, elle n'a qu'un intérêt distant et de bon augure pour leurs productions musicales. Astoria aime les morceaux qui la font rêver, qui lui font penser aux longs après-midis passés dans la serre de maman, à siroter de la limonade en regardant les plantes respirer et vivre autour d'elle; elle aime les morceaux qui l'accompagnent toujours dans un coin de sa tête, indescriptibles, sans paroles ni fioritures; elle aime les morceaux simples, où il y a juste quelques notes qui s'enchaînent et se déchaînent. Elle se demande ce qu'Anthea en pense et enfin, quand le disque se met à tourner dans le vide, elle tourne le regard vers elle.
Elle aime bien les choses simples comme le regard d'Anthea.

Astoria se rend seulement compte à quelle point elle est crispée quand elle desserre lentement les doigts qu'elle a posé sur la taille d'Anthea, défroissant anxieusement le tissu en l'aplatissant de sa paume, à même la peau de son... amie. “ Es-tu réellement désolée? ” demande-t-elle, baissant les yeux pour s'assurer que la robe d'Anthea n'est pas irrémédiablement froissée, puis les relevant avec un air sérieux, l'air de demander: tu regrettes? “ Je serai déçue si tu l'étais.
Astoria ne regrette rien. Elle ne peut pas se permettre de regretter quoique ce soit. Père lui a toujours dit: il faut avancer. Continuer. Ne jamais s'arrêter. Elle n'a pas le temps de regretter les quatre longues années loin de Scorpius, son incapacité à l'apprécier, l'aimer, le faire l'aimer. Elle n'a pas le temps de regretter le départ de Draco, Père le lui a bien fait entendre, et elle n'a pas le temps pour qu'Anthea regrette de l'avoir embrassée. Embrassée. Le mot semble étrange, alien et pas du tout à sa place.
C'est un vrai baiser qu'elle pose sur ses lèvres cette fois — lent, long, avide aussi. Sa main, sur sa taille, glisse dans le bas de son dos et elle serre un peu Anthea, comme Anthea l'a serrée entre ses deux mains puissantes, avec un peu de timidité; son autre main, qui maintenant les leurs en l'air, est retombée et a conduit les doigts de Moriarty sur sa taille à elle, l'incitant même à flirter avec l'ouverture toujours plus indécente de la soie de sa robe de chambre. Astoria n'essaie même pas de réfléchir en pressant ses lèvres contre celles d'Anthea, les entr'ouvrant après l'ombre d'une hésitation, en la serrant légèrement contre elle, satisfaite de la chaleur des doigts d'Anthea et de son corps. Elle la serre suffisamment pour que Moriarty fasse un mouvement en avant quand Astoria se défait, et ce petit mouvement fait doucement sourire la plus jeune des deux, qui ne laisse pourtant pas à la joueuse de Quidditch la possibilité de se soustraire. “ Dis moi maintenant, Moriarty,” lui souffle-t-elle de nouveau au visage en la relâchant lentement, ses mains retombant le long de son corps alors que le disque tourne toujours dans le vide, grinçant sur le lecteur. Les lèvres d'Anthea laissent un goût étrange sur celles d'Astoria, étrange mais pas désagréable. C'est exotique et excitant, étrange et amusant et Astoria se demande si Basil ressent la même chose quand il embrasse d'autres hommes. Elle observe le visage d'Anthea. Y est-elle habituée? Est-elle venue à Greengrass Manor juste pour cela, sous couvert de fausse sympathie? Est-ce qu'Astoria lui en veut? Non, décide-t-elle en se passant pensivement la langue sur la lèvre inférieure. Peut-être que c'est parfaitement ce qu'il lui faut.
Une distraction à consumer. “ Suis-je une mauvaise personne si je ne suis pas désolée? ” reprend-t-elle en arquant un nouveau sourcil provocateur, sa lippe s'étirant en un demi- sourire en coin presque canaille alors que sa main droite se relève et court le long de la taille d'Anthea, ses doigts comme des ailes de papillons, remontant le long de ses hanches, de son buste, passant sur la peau chaude de la naissance de ses seins sans s'y attarder avant de tapoter un endroit précis sur sa clavicule, l'air distrait. “ J'espère que non, ” dit-elle lentement, ses yeux ayant suivi l'évolution de ses doigts se plantant à nouveau dans ceux de la jeune femme en face d'elle.
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Elle ne sait pas vraiment quoi répondre. Elles n'ont jamais été aussi proches que ce qu'Astoria peut l'être avec Ariane. Elles ne se connaissent pas tant que ça, pour ne pas avoir été véritablement amies à leur époque à Poudlard. Et le départ d'Anthea pour les États-Unis n'a rien arrangé à cette situation. Alors peut-elle réellement se prétendre de l'importance d'Ariane ? Peut-être réellement se prétendre de tout ? Et que veut-elle dire, par tout ? Nombreuses sont les idées qui parcourent actuellement l'esprit d'Anthea. Peut-être se prétendre plaisante aux yeux d'Astoria ? Peut-elle se prétendre capable d'orienter la jeune femme vers des choses qu'elle n'a jamais connue jusque-là ? Tant de questions se bousculent dans sa tête, mais aucune d'elle ne parvient à s'extirper de ses lèvres, coincée en travers de la gorge tandis qu'elle regarde Astoria se redresser et s'éloigner d'elle pour mettre un peu de musique. « Je t'excuse si tu danses. » Le regard fixé sur elle, Anthea voit parfaitement le sourire se dessiner sur ses lèvres. En réponse, elle lui adresse également un sourire. Le deal lui va, même si cela fait bien longtemps qu'elle n'a plus dansé sur une telle musique. « Alors dansons. » dit-elle, au moment où Astoria lui tend les bras pour l'aider à se relever. Avant de s'accrocher à elle pour lui éviter de tomber à la renverse. « Jamais, mademoiselle Greengrass. » Et elle ferait sans doute bien plus que la rattraper. Mais elle préfère garder pour elle cet état d'esprit, laissant au grand soir d'Astoria le plaisir de mener. Obéissant aveuglément à la jeune femme, Anthea suit le mouvement orchestré par Astoria, posant alors une main sur son épaule tandis que l'autre se ferme autour de sa main.
Et la danse commence.

Malgré les années, malgré la rigidité qu'a l'impression d'avoir Anthea, elle parvient à suivre la jeune femme sans avoir l'air terriblement mauvaise. Un pas, puis un second, et elle se surprend à reprendre l'agilité et la fluidité qu'elle avait lorsque, plus jeune, elle apprenait à danser pour le tournoi des trois sorciers. Un léger sourire affiché sur ses lèvres, elle bloque son regard sur Astoria, détaillant chaque trait de son visage. De son regard, pétillant, à ses lèvres, semblables à un cadeau des dieux. Un visage harmonieux, plein de beauté, semblable à une invitation au jeu et au plaisir. Doucement, elle se perd dans les iris d'Astoria, qui semble elle éviter son regard. Comme gênée par la proximité soudaine entre les deux jeunes femmes, quelques secondes seulement après le baiser volé par Anthea. Et finalement, la musique ralentit, le son se fait de plus en plus bas, alors que les mouvements des deux jeunes femmes suivent le rythme du son. Avant de s'arrêter, laissant alors la musique remplacée par le bruit du diamant contre le disque. Astoria pose enfin son regard dans celui d'Anthea, qui ne l'a jamais quittée des yeux. Immobiles ,se contentant de se regarder, le temps semble s'être arrêté. Jusqu'à ce qu'Astoria ne lâche finalement la robe d'Anthea, tentant de la défroisser du plat de la main. Un geste qui ne gêne en rien Anthea, bien au contraire...

« Es-tu réellement désolée ? » Non. Désolée, elle ne l'est pas. Elle ne peut réellement se montrer désolée d'avoir cédé à une pulsion un peu trop vivace, qu'elle n'a pas su contenir. Elle sait qu'au fond, si elle l'a fait, c'est qu'elle le voulait, quand bien même elle s'en doutait pas jusque-là. Embrasser Astoria n'est peut-être pas la chose la plus intelligente à faire, spécialement en ces temps troubles où tous les malheurs l'accablent. Ou, peut-être, est-ce justement la meilleure chose à faire. La bercer dans un baiser, l'emmener dans cette bulle les coupant du monde. La laisser flotter au creux de ses lèvres, l'attirer dans un instant de flottement total, d'abandon aussi. Un instant où tout disparaît – tout a disparu pour Anthea, dès l'instant où ses lèvres ont rejoint la lippe de la Greengrass – et où plus rien d'autre que l'autre ne compte. Pour tout ça, désolée, elle ne l'est certainement pas. Et ne le sera jamais. « Je serais déçue si tu l'étais. » Elle peut-être rassurée. Anthea ne l'est pas. Et en cet instant, alors que leur regard se croisent, elle n'a qu'une seule idée en tête. Recommencer. Encore et encore. Jusqu'à s'enivrer, jusqu'à se dérober du monde. Jusqu'à s'abandonner totalement aux bras de la jeune Greengrass. Est-elle venue pour ça ? Non. C'est bien pour répondre à la demande sa sœur qu'Anthea est venue voir Astoria. Pourtant, les choses semblent avoir tellement changé en quelques minutes seulement, en quelques phrases simples. Comme si leur rapprochement était une évidence, une volonté d'un destin bien capricieux, capable de toutes les facéties. « Je ne... »

Elle ne l'est pas. Mais les mots restent coincés au fond de sa gorge, le chemin vers la sortie bloqué par les lèvres d'Astoria venues se coller aux siennes. Un baiser bien plus long que celui offert par Anthea, bien plus avide aussi. Quelques frissons parcourent l'échine de la sorcière quand elle sent la main d'Astoria glisser jusqu'au bas de son dos. Lorsqu'elle sent son autre main conduire la sienne jusqu'à sa taille, tout prêt de l'ouverture de sa robe de chambre. Une invitation qu'Anthea comprend bien rapidement, lui arrachant l'esquisse d'un sourire alors que leurs lèvres restent toujours en contact. Un contact que la joueuse de Quidditch ne souhaite pas rompre, qu'elle veut faire durer éternellement. Qu'elle veut approfondir, en sentant la jeune femme entrouvrir ses lèvres. Une nouvelle invitation, acceptée par Anthea sans l'ombre d'une hésitation, qui l'imite aussitôt, tandis qu'enfin, sa main glisse sous la soie portée par la Greengrass. Elle lui arrache un frisson, comme si des centaines – des milliers – de fourmis parcouraient sans relâche la longueur de ses doigts, la surface de sa paume. Douce, chaude, la peau d'Astoria offre des merveilles de sensations aux doigts d'Anthea. Des sensations plaisantes, envoûtantes, qui restent imprégnées, gravées, à l'intérieur de ses doigts lorsque leur baiser est stoppé par Astoria. « Dis-moi maintenant, Moriarty. » Durant quelques secondes, Anthea clôt ses yeux, laissant les sensations laissées par le baiser d'Astoria lui parcourir les lèvres, puis la peau sur tout le reste du corps. Une sensation qui disparaît au fil du temps, remplacée par un sentiment de vide au moment où Astoria la lâche. Anthea, elle, a toujours sa main posée sur la taille de la jeune femme, se refusant à abandonner un contact qu'elle désire ardemment. Un désir partagé, pense-telle, lorsque son regard reste bloqué sur la lippe d'Astoria, caressée par sa propre langue. Une caresse qu'elle veut faire elle-même, emportée bien trop loin par cette tempête qui se forme au creux de son estomac, remontant pour irradier l'entièreté de son corps. Une envie bien trop pressante, bien trop tentante, pour qu'Anthea puisse totalement l'ignorer. Rarement, elle avait ressenti une telle chose pour quelqu'un. Presque jamais, même. Pourtant, Astoria est parvenue en peu de temps à éveiller en elle des sentiments contradictoires, forts, dangereux. Un hurlement au fond de sa poitrine, rugissement espérant enfin sortir de sa cage. « Suis-je une mauvaise personne si je ne suis pas désolée ? » Non. Anthea ne veut pas qu'elle soit désolée. Bien au contraire. Elle veut que ça continue, que jamais cela ne s'arrête. Elle veut vivre dans ses bras, accrochée à ses lèvres. Elle veut sentir cette luxure s'infiltrer en elle, la transporter dans un monde de vice et de chair. Astoria serait une mauvaise personne si elle laissait Anthea là, seule avec un désir brûlant, un besoin vital. Un besoin qu'elle réanime tel un ouragan, quand sa main se pose sur la hanche d'Anthea, court le long de sa hanche et de son buste, caresse la naissance de sa poitrine. Elle lui arrache un frisson bien plus puissant que les autres, bien plus voluptueux aussi. Il la rend avide d'Astoria, incapable de résister à la tentation, incapable de faire autre chose que d'y céder. De tomber dans les bras du plaisir, du vice et de la luxure. « J'espère que non. » « Non. »

Elle prend enfin la parole, la main toujours posée sur la taille d'Astoria. Un contact qu'elle ne veut définitivement pas supprimer, tandis que ses doigts se prennent à glisser sous le tissu de la robe de chambre de la sorcière, à effleurer sa peau nue, à en sentir la moindre parcelle de chaleur, le moindre frisson. « Je suis même heureuse que tu ne le sois pas. » Heureuse, soulagée. Le désir démultiplié par l'aveu de la jeune Greengrass. Anthea en veut plus, en désire plus. Elle ne veut pas se contenter de cette taille qui s'offre à elle, sous un tissu outrageusement ouvert. Lentement, le regard toujours planté dans celui d'Astoria, elle place sa main gauche sur la taille de la jeune femme, sous le tissu comme l'est déjà sa main droite. Et avec un léger sourire sur les lèvres, Anthea commence à écarter la robe, jusqu'à dévoiler la peau jusque là cachée. Jusqu'à ce que le tissu, glissant le long de ses épaules, commence à chuter. Elle ne cherche pas à ralentir la perte du vêtement, elle ne veut pas qu'Astoria le fasse. Dans cette maison vidée de tout occupant pour la journée, elle sait qu'attendre ne peut rien apporter de bon. Que ce flamboyant désir sera toujours là, et qu'il n'y aura plus de possibilité d'y céder. D'un pas, elle se rapproche d'Astoria, se colle à son corps tandis que ses mains remontent le long de son dos. La main droite posée sur sa nuque, comme pour l'intimer de ne pas reculer, de se laisser aller à la luxure. Elle s'empare alors de ses lèvres, dans un baiser bien plus fort, bien plus avide, que ce qu'elle pensait. Entre ses dents elle coince la lippe d'Astoria, jouant avec du bout de la langue. Une légère pression sur sa nuque, pour la rapprocher un peu plus d'elle. Sa main gauche s'enfouissant dans ses cheveux. Le temps de la parole semble désormais révolu pour Anthea. Elle ne saurait pas quoi dire pour réellement soulager le kidnapping de son enfant, la trahison du père. Tout ce qu'elle sait faire, c'est lui faire oublier l'espace d'un moment, le temps d'une danse lascive, brisant le temps et l'espace.
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WIZARD • always the first casuality
Astoria Greengrass
Astoria Greengrass
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‹ âge : vingt-trois (03/07)
‹ occupation : volontaire à Saint-Mangouste (TIG) et créatrice de mode, co-fondatrice de la marque OXOX, premier et populaire prêt-à-porter sorcier.
‹ maison : serpentard
‹ scolarité : 1992 à avril 98.
‹ baguette : est neuve et capricieuse. Elle mesure vingt-trois centimètres virgule six, est faite de bois d'érable et continent un crin de licorne.
‹ gallions (ʛ) : 3968
‹ réputation : je suis une petite bitch écervelée qui ne mérite pas la miséricorde avec laquelle on la traite.
‹ particularité : soigneuse, capable de guérir (presque) tous les maux.
‹ faits : j'ai été enlevée par ma propre soeur et utilisée comme otage par les insurgés pendant quatre ans Je suis aussi la mère du petit Scorpius Malfoy. J'ai été en procès parce que j'ai été Adhérente pendant la Guerre, mais j'ai été innocentée ou du moins, condamnée à plusieurs mois de TIG notamment à Saint-Mangouste.
‹ résidence : dans un petit appartement du Chemin de Traverse avec ma mère et ma soeur, loué par les soins de ma tante.
‹ patronus : impossible pour moi à invoquer
‹ épouvantard : Frank Hudson, un ancien leader Belliqueux désormais mort, tenant la main de Daphne et m'observant d'un air cruel.
‹ risèd : Scorpius, heureux et épanoui.
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Astoria ne sait pas ce qu'elle fait mais à cette sensation, elle est habituée. Après tout, elle aime se prétendre être complètement spontanée, un peu fofolle, très éparpillée: elle pense que ça la rend attendrissante aux yeux des autres. Mais il y a une différence entre rire parce qu'on est incapable de choisir une robe parmi une sélection et donc toutes les acheter et se laisser aller contre les lèvres d'une amie — pire! contre les lèvres de la soeur d'une amie proche. Entre deux vapeurs d'Excess et de désespoir, la voix de la raison lui rappelle qu'elle est dans le salon bleu de Greengrass Manor, qu'elle devrait s'écarter, détourner les yeux et s'excuser, l'excuser; enterrer ce souvenir dans une boîte, la fermer à clef et jeter cette foutue clef. Mais voilà, Anthea l'a appelée mademoiselle Greengrass et elle la regarde comme ça.
Ça: exactement comment Astoria aime être regardée. Elle s'est perdue dans le regard de Moriarty aussi sûrement que celle-ci s'est perdue dans le baiser: elle a l'impression que tout est possible dans ces yeux fixés sur elle, ivres de désir. C'est ça, n'est-ce pas? Du désir pur et simple, qui ne se cache pas, qui envoie des milliers de frissons dans le dos d'Astoria alors qu'elle sent les doigts nus d'Anthea sur sa peau, sa paume un peu calleuse, sa main puissante sur sa petite hanche. Astoria n'aime rien tant que d'être désirée, chérie, aimée. Dans les yeux d'Anthea, pendant un instant, ça n'a pas l'air aussi impossible que ça semble l'être dans la vie de tous les jours. Pendant un instant, dans ce regard clair braqué sur elle, tout semble possible et Astoria aimerait se consumer dans un autre baiser, et un autre aussi.
« Non, » elle n'est pas une mauvaise personne. Tant mieux. La promptitude de la réponse fait doucement sourire Greengrass, qui appuie un peu plus de ses doigt sur sa gorge, laisse son poignet s'appuyer sur sa clavicule, amusée, ses yeux aussi chauds que le Whisky se confrontant au bleu opalescent d'Anthea. « Je suis même heureuse que tu ne le sois pas. » Une nouvelle fois, ses doigts se font aventureux sous la soie de la robe de chambre, se glissent sur la peau et Astoria doit réprimer l'envie de l'embrasser brusquement et ne pas l'écouter, et elle doit aussi réprimer une bonne douzaine de frissons pour ne pas lui montrer à quel point elle la désire aussi.

D'où vient ce désir? Peut-être simplement du regard qu'Anthea porte sur elle. Ça n'a guère d'importance; rien n'a guère d'importance; seulement comptent ses yeux. Astoria aimerait les arracher pour les garder pour elle, ces yeux ivres de désir, les observer toute la journée. “ Ce que je ferais pour te rendre heureuse, ” lui souffle-t-elle au visage, un rien ironique, avec un petit sourire amusé et taquin, tandis que la main posée contre sa gorge retombe contre sa taille.
La deuxième main d'Anthea se pose sur sa hanche et quand elle commence à écarter les pans de la robe et qu'Astoria comprend qu'elle veut l'en débarrasser, elle sent son coeur arrêter de battre le temps d'une respiration, et une rougeur incroyable se plaire à s'étaler sur ses joues. Elle a l'impression qu'elle tremble tout entière mais peut-être n'est-ce qu'une illusion. Le noeud de la ceinture de la robe, lâche, se défait sans mal et un peu avant que les pans qui tombent la révèlent complètement, Anthea s'est rapprochée brusquement et a écrasée ses lèvres sur les siennes; et puis, elle est nue.
Rien ne semble réel. Astoria répond avidement à son baiser, une main s'accrochant au bras d'Anthea qui se finit dans ses cheveux, l'autre dans le bas de son dos, impatiente de la serrer contre elle tout comme elle est impatiente de la repousser pour qu'Anthea l'observe, juste pour sentir son regard sur elle, pour qu'elle allume sur son corps des feux terribles. Elle se demande ce qu'elle pensera de son petit corps, petites hanches, petits seins, petites jambes. Si elle sera déçue des côtes qu'on devine un peu (il faut être maigre pour être jolie) ou des petites cicatrices, les seules qui existent, en forme d'étoiles qui constellent son dos et le haut de son abdomen (mauvais sortilèges; elle réprime ces souvenirs) ou les marques qui existent encore sur ses flancs, grossesse et sortilèges d'amaigrissement trop violents et qui ressemblent à des griffures de tigre.
Mais ça n'a pas, non, ça n'a aucune importance quand leurs lèvres dansent ainsi, même quand elles se détachent le temps d'une respiration et qu'Astoria replonge un regard un peu perdu dans le feu ardent des prunelles d'Anthea.

Elle sourit en glissant une main entre elles, dont elle appuie le bout du doigt entre ses deux clavicules. Elle pousse là jusqu'à ce qu'Anthea fasse un pas en arrière, puis deux, la maintenant à cette distance avec un petit sourire amusé jusqu'à ce que les genoux de Moriarty flanchent en rencontrant le canapé qu'elles ont quitté une éternité de cela. Elle arque un sourcil. “ Do I make your knees go weak, Moriarty? ” demande-t-elle en y prenant place sans trop lui laisser le choix, nouant ses bras autour de ses épaules sans se départir de son sourire amusé. Elle n'a plus que ses sous-vêtements sur elle et ça semble complètement dérisoire, alors qu'Anthea est si proche et trop loin à la fois. Elle veut voir ses yeux au moment où elle la verra en entier; veut y sentir, toujours l'étincelle brûlante du désir. Est-ce trop demander? Juste d'être follement désirée, sollicitée? Astoria aimerait vivre dans le regard brûlant d'Anthea.
Elle claque des doigts et un instant plus tard, c'est comme si elle venait de produire une fiole de l'oreille d'Anthea; à croire que tout le mobilier des Greengrass est piégé d'Excess en bouteilles et que seule Astoria sait comment s'en procurer. Elle montre la fiole à Anthea d'un air malin, évalue dans son regard ses pensées sur la chose, se demande si seulement la joueuse de Quidditch peut se permettre de prendre de l'Orviétan. “ Juste un peu? ” propose-t-elle d'un ton tellement, tellement raisonnable. Elle débouchonne, glisse son doigt dans le liquide hautement concentré (sans doute trop) puis s'amuse à le glisser cette fois entre ses lèvres, sans lâcher Anthea du regard. Un rien languide, un rien trop lente, les yeux plantés dans les siens, à retirer son index d'entre ses lèvres pour garder sur sa langue le goût trop sucré de l'Orviétan.
C'est l'Orviétan qui fait battre son coeur si vite, si fort. Oui. C'est exactement ça. Elle sourit en coin autour du bout de son doigt, puis le retire complètement de sa bouche. “ Juste un peu, ” répète-t-elle, tellement raisonnable, en recommençant l'opération, posant le bout du doigt dégoulinant d'Excess sur les lèvres d'Anthea, comme si elle voulait l'inciter au silence, y appuyant légèrement comme un serpent bien vil prêt à se glisser dans sa grotte. Et de sourire, toujours, Astoria ne sait faire que ça quand elle a envie de pleurer; de se serrer contre Anthea et de sourire.
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