❝ We're running in circles again ❞Wizard ; SC

☇ pseudo complet & surnom(s) ; James, il s'appelle James, ça on me l'a dit, je m'en souviens, c'est très clair. Et son second prénom c'est John, ça aussi c'est facile à retenir. Et puis il est Rowle, ça veut dire qu'il est sang pur ça, et il a une mère, mais pas de père, et il a une sœur, on me l'a dit. J'ai oublié leurs noms mais voilà, il a une famille James, je m'en souviens. Bon après, James, on l'appelle jamais vraiment comme ça, c'est Jamie, Jimmy, Jimbo, tous les surnoms bien dégradants qui le font rire bêtement et connement. Moi ? On m'appelle pas, moi je suis James, mais pas vraiment James, tu vois ? James maintenant c'est la bête, c'est le loup, c'est cet être qui prend le contrôle de mon corps  et on se ressemble pas mais on aime le lord, on aime le lord, on aime le lord. Parfois on nous appelle les suceurs de mort, et ça le fait rire. ☇ naissance ; Oui oui oui, alors il est né... il est né... un 16. Un 16 en hiver, je dirais en janvier, oui c'est ça le 16 janvier 1976. A Ste-Mangouste, comme tout le monde. Comme tout le monde, hein ? ☇ ascendance; Pur, pur, pur. Enfin plus maintenant, plus trop, maintenant que James est le loup, et que je suis James et qu'on partage le même corps et que de toute manière je n'arrive pas à me souvenir du visage de ma famille. Je suis déshérité, on me l'a dit, je suis déshérité. Alors je sais plus, je sais plus si je suis sang pur ? ☇ métier ; Je parle, James tape, fort. Voilà, on fait ça. On frappe, on tue, on détruit, on transforme. On obéit, surtout, beaucoup. A Rick, parce que Rick il est intelligent et c'est le Geri, et puis à l'Alpha bien sûr, et puis au Lord, bien sûr, bien sûr. ☇ camp ; J'aime le Seigneur des Ténèbres, j'aime le Seigneur des Ténèbres, j'aime le Seigneur des Ténèbres. Le Lord nous aime, et nous guide et nous soutient et nous existons pour lui et je l'aime je l'aime je vous jure je l'aime non non je ne me suis jamais opposé au Lord jamais de ma vie. J'aime le Seigneur des Ténèbres et nous lui obéissons. ☇ réputation ; Chez les humains, ça ne m'aime pas trop. Parce que James est trop violent je pense, et parce que parfois on parle bizarrement, et je crie d'un coup, et je me frappe, puis je frappe quelqu'un, puis ça part en vrille et nous hurlons à la lune au milieu d'un parc et on appelle Rick parce que j'ai encore fait une connerie. Mais dans la meute, chez les Thurisaz, on le considère plus comme le petit bleu un peu con que la bête dangereuse. Ça fait du bien parfois, et d'autres fois ça énerve James, et quand il s'énerve c'est jamais joli à voir. Et puis on dit qu'on est des suceurs de mort, et ça fait rire James, et moi ça me fait juste répéter sans trop savoir pourquoi que j'aime le Lord j'aime le Lord j'aime le Lord. ☇ état civil ; Parfois, James se prend dans l'idée de coucher avec des gens. ☇ rang social ;  Rien, rien, rien on a rien que nous, James et moi, et la meute, et les ordres, beaucoup d'ordres. Ça fait du bien d'obéir aux ordres, j'aime être utile, j'aime servir, mais ça fait rire James quand je dis ça alors je le frappe et il me frappe et ça fait mal à chaque fois. ☇ baguette ; 25cm, Aubépine et ventricule de dragon. Mais je m'en fiche, parce que James n'aime pas trop utiliser la magie, même si ça me manque, à moi. Enfin je pense que ça me manque. Je sais juste que c'est assez facile de faire de la magie, et que j'aime bien ça, comme j'aime le Lord, oui, comme j'aime le Lord. ☇ épouvantard ; La mort du Lord, ah ça non on ne veut pas la mort du Lord, que ferait-on, que deviendrait-on sans le Seigneur des Ténèbres ? Rien rien rien rien rien rien rien. ☇ risèd ; Je fixe le Risèd et je ne comprends jamais et James n'aime pas ce qu'il voit, il y a juste une gamine qui a l'air un peu bête et un grand dadais aux yeux bleus. Et la dernière fois qu'on a regardé, James a voulu briser le miroir alors j'ai jamais vraiment pu regarder plus. ☇ patronus ; Patro-quoi ? ☇ particularités ; J'essaye parfois de me dire que, avant, avant tout ça, même si je ne sais pas trop ce que ça veut dire, j'étais plus humain que loup. Et qu'à l'époque, James, c'était moi, et James, c'était l'autre au fin fond du crâne qui essayait de parler. J'essaye de me dire ça parce que du coup, du plus loin que je me souvienne, en dehors des morceaux flous de vie qui me semblent venir d'un autre monde, il n'y toujours eu que James et moi, et James plus fort, et moi sans rien que l'amour du Lord et le sentiment de satisfaction lorsqu'on obéit. ☇ animaux ; Oui, c'est moi. ☇ miroir ; Jamais, jamais les miroirs.

☇ Avis sur la situation actuelle : Concrètement je suis d'accord avec tout ce que Rick trouve nécessaire, et tout ce que le Lord trouve nécessaire, et souvent ça va ensemble et ça se mélange, alors voilà. Je suis d'accord avec les exécutions, et les violences, et tout ce qui est le monde aujourd'hui et qui fait que l'on a besoin de personnes comme moi. Parce que si le monde est sage, et propre, et rangé, où est-ce que je vais, moi ? Qu'est-ce qu'on deviendrait, avec James ? Rien, rien, rien, rien. Alors tout pour le Lord, tout pour lui, depuis toujours. Je l'aime, je le vénère, je crois en lui et je me mets à sa merci pour disposer de moi comme il le jugera nécessaire. Je tuerai pour lui, je mentirai pour lui, je me mettrai à genoux pour lui, je me tairai pour lui, je mourrai pour lui. Je serai le plus bête, le plus simple, le plus obéissant de tous les servants pour qu'on ai toujours besoin de moi, et de me donner des ordres, et de me laisser me battre.

☇ Infos complémentaires ;  James est aux ordres du Maître depuis juillet et, même s'il est nouveau, il commence déjà à avoir une sale réputation. • Moi en tout cas, il me fait peur, James, avec ses rires hystériques, ses sautes d'humeur, sa tendance à devenir extrêmement violent parfois sans prévenir. • Je ne me souviens de rien, tout ce que je sais on me l'a appris après coup, comme un rôle que je dois remplir et qui m'est absolument étranger. • J'ai parfois des flash étranges, des souvenirs flous de forêts, d'eau froide, de course effrénée et quelque chose qui fait que je n'aime pas le Murdock. • Je me souviens, parfois, de sensations dont je ne devrais pas me souvenir, quelque chose que James n'aime pas, et qui l'énerve très vite. Je me souviens, parfois, que je n'ai pas toujours aimé que les courbes pleines des femmes et que... • J'aime le lord j'aime le lord je ne me souviens de rien, j'aime le lord, tout va bien tant que j'aime le lord et j'ai toujours toujous toujours aimé le Lord. • Je n'aime pas lorsqu'on parle de l'ancien James. James non plus, n'aime pas que l'on parle de cela. Alors, dans ces moments-là, nous sommes enfin d'accord et nous nous entendons pour partir dans une rage destructrice pour annihiler ce qui a pu rappeler que nous sommes à peine entier, et qu'on nous a tout arraché pour n'y mettre que le Lord. • Et je suis heureux, heureux, qu'on m'ait fait oublier tout cela, je ne veux que me souvenir du Lord, les autres souvenirs sont superflus et je voudrais que l'on efface tout, tous les ans, pour que mon amour et ma passion soient toujours à leur sommet. •  Je ris beaucoup, je crois que c'est quelque chose qui vient d'avant, d'avant tout cela, et que j'ai toujours beaucoup aimé rire. J'ai le rire des fous, des nerveux, de ceux qui ont la mâchoire tant tendue par la rage contenue qu'elle s'exprime souvent par un éclat de joie cruel face au corps de la personne que l'on vient de désarticuler.

❝ Nothing compares to you ❞Deux mots sur l'IRL

Appelez-moi Gérard (Augustus, Coco, Viktor). J'ai 23 ans, je viens de région parisienne et j'ai connu le forum via papi Rabby:kr : . Si tout va bien vous me verrez connecté(e) 4 jours sur 7. Pour les scénarii uniquement : j'ai l'aval du créateur concernant ma fiche [X] oui / [] non. Un dernier mot ? Marion, haine sur toi.

« Qui êtes-vous ?
-Je ne vous dirai rien.
-Monsieur, le but n'est pas de vous soutirer des informations. Qui êtes-vous ?
-Je ne vous dirai rien. »
Le coup s'abat sur ma tempe, il doit répéter trois fois la question avant que je puisse de nouveau l'entendre.
« Qui êtes-vous ?
-James.
-Nom de famille.
-Rowle.
-Que pensez-vous du Magister ?
-... Qu'avez-vous fait de mes amis ?
-Que pensez-vous du Magister ?
-Que je lui ferai bouffer ma baguette par le cul la prochaine fois. »
Et le reste est noir.

❝ Are you my mummy ? ❞Jeunesse & Poudlard.
    Ma mère n'est pas très très gentille. Elle est belle, et grande, et forte, mais elle n'est pas très très gentille. Moi je l'aime parce que ma maman, c'est un peu tout ce que j'ai, maintenant que mon papa est parti. Elle va pas bien maman, et elle est enceinte de ma petite sœur, et ça lui fait être encore moins bien, alors souvent je joue en silence à côté d'elle, en attendant qu'elle se lève.

Ma petite sœur est née, maman va mieux, j'aime bien quand maman va mieux parce que maman s'occupe de moi. Elle s'occupe de Louise aussi, elle est jolie Louise, et c'est joli comme prénom. Mais surtout maman m'apprend des choses. Elle me met dans la grande librairie du manoir et elle m'apprend à lire, et à compter, et elle me raconte des histoires sur le monde et sur notre famille. J'aime l'écouter.

Louise attire trop l'attention de maman. Elle devrait la laisser aux elfes et plus s'occuper de moi. Je sais lire, et écrire, et je connais plein de choses et cela fait longtemps que j'ai bien montré que j'étais magique, alors que Louise a quatre ans et ne montre toujours rien. Et puis surtout je connais toutes les règles, toutes, par cœur. D'abord, et avant tout, nous sommes les seuls Rowle à vraiment valoir la peine, mes oncles sont des déchets, leur femme aussi, leurs enfants aussi, et je ne leur parlerai jamais, jamais, jamais, même quand je serai à Poudlard. Papa aussi, c'est un déchet, il est bête, et nul, et il est en prison parce que c'est un homme mauvais, c'est maman qui le dit. Et elle dit que Louise ressemble à Papa, alors que moi je ressemble à  maman, et cela me gonfle d'orgueil, et je veux encore moins qu'elle s'occupe de Louise. Parce que la dernière règle, la meilleure règle, celle que j'aime le plus c'est celle qui dit que je dois être le meilleur. Je dois être le meilleur, et tout réussir, et être parfait partout, parce qu'à ce moment-là il y a maman qui sourit, et qui me félicite, et qui ne regarde plus Louise, et c'est comme ça que j'aime  ma maman.

Je suis à Poufsouffle. Ma mère n'est pas contente. Elle m'envoie des lettres avec des listes très longues pour me dire quoi faire, mais je peux plus tout faire à la fois, et je sais jamais trop quoi faire en premier. Quand j'ai des bonnes notes, j'ai pas assez d'amis. Quand j'ai assez d'amis, mes notes baissent. Elle veut que je fasse du Quidditch, aussi, mais je ne suis pas très doué sur un balais. Et à chaque fois, elle envoie plus de lettres, plus de listes, plus d'insultes, et parfois même des Beuglantes qui me font devenir tout rouge dans la Grande Salle et pleurer dans les dortoirs. Je sais pas comment faire pour qu'elle soit contente, mais j'essaye, j'essaye vraiment, sinon elle va choisir Louise et je veux pas qu'elle choisisse Louise. Si elle choisit Louise, alors j'ai plus personne, moi.

Mère ne m'envoie plus de lettres depuis ma troisième année, dommage, ça faisait vachement rire mes potes de l'entendre hurler à travers la Grande Salle. Moi aussi ça me faisait rire, de la voir s'égosiller pour rien, m'insulter, dire que je ressemblais à mon père et toutes ces conneries. Cause toujours, Mère, je ne t'appartiens plus, amuse-toi bien avec Louise. Bref, bien entendu, elle m'a rien envoyé pour mes ASPICS. J'ai pourtant fait l'effort de lui envoyer une lettre, aussi débile et outrancière que possible. Je lui demande si je peux ramener mon petit ami à la maison, et Louise m'a avoué qu'elle était devenue toute blanche en la lisant à la maison. Ça me fait rire, surtout que j'en ai pas, de copain, être bisexuel à Poudlard c'est pas vraiment de la tarte. Je vais bientôt partir de Poudlard, et je sais que Mère en est à un tel point qu'elle va me laisser faire ce que je veux. J'en ai parlé avec les autres, et je pense qu'on va se faire un petit tour en Europe. J'ai bien invité Amelia, mais bien sûr madame a des projets, madame a une carrière, madame devrait se décoincer le cul aussi au lieu de brouter le gazon.

Helen, ma mère, m'a déshérité. Ah bah oui, un fils loup-garou, c'est pas vraiment le truc que l'on veut le plus dans la maison. Tant mieux pour elle, une tâche de moi dans sa mégalomanie maniaque. Bonne chance Louise, je t'aime, je sais que tu vas y arriver, mais moi, j'en peux plus de ces conneries. Moi ? Moi ça va aller, je vais me débrouiller, d'une manière ou d'une autre. J'me débrouille toujours, de toute façon.

« Qui êtes-vous ?
-Le mec qui a sucé ta femme. »
Bien sûr, je me prends un coup dans la gueule.
« Vous vous croyez malin ?
-P'tete pas, mais carrément plus drôle que ta tronche de merde. »
Le mec fait encore un signe à la brute, et cette fois c'est le doloris qui me traverse les membres et m'arrache des hurlements de douleur. J'ai jamais été doué pour cacher ce que je ressentais.
« Qui êtes-vous ?
-Ton Magister.
-Comment oses... »
Il ne finit même pas sa phrase, se lève lui même et me Doloris avec une force que n'avait pas la brute. Ahahaha, il doit vraiment l'aimer son tyran. Putain ça fait mal.
« Êtes-vous prêt à coopérer ?
-Jamais, suceur de mort. »
Cinq minutes plus tard, j'ai le visage en sang, je compte mes dents, je me demande si j'ai assez de force pour lui en cracher une à la gueule.
« Vous voulez vraiment retourner dans votre cellule ? »
Je frémis, pour une fois, je n'arrive pas à répondre.
« Qui êtes-vous ?
-Merlin l'Enchanteur. »
Et c'est le noir.

❝ All roads lead to Rome with the buffaloes ❞Hiver 1996 & Espagne.
  Leodidine,

Comment va-tu ? Comment va Joshua ? Comment va le Chaudron Baveur ? Tu as croisé des anciens camarades de classe depuis la dernière fois ? Comptes-tu répondre à ma lettre ? Comptes-tu répondre en plus de cinq mots ? A quel pourcentage me détestes-tu ? A quel pourcentage m'aimes-tu ?

Je suis actuellement en Espagne, la France c'était bien il n'y avait pas de soleil pour l'hiver qui arrive. Ici les gens sont plus bronzés, plus détendus, les plages sont moins noires de monde et j'aime la nourriture. La sangria, quel délice que la sangria !
Dan me regarde actuellement d'un air boudeur, parce qu'il sait que je suis en train de t'envoyer une lettre. Je te l'ai dit, je crois, qu'il est jaloux. Bon après, je ne sais jamais à quel point tu lis mes lettres, à quel point tu t'en souviens ou même à quel point ça t'intéresse. Ce n'est pas grave, je suis habitué à parler dans le vide, et s'il n'y a qu'un dixième de ce que je veux dire qui arrive jusqu'à toi, je suis content. Ah, il est en train de faire semblant de lire un livre maintenant, en vérifiant mon expression quand je t'écris. Il est adorable, Dan, mais qu'est-ce qu'il est collant. Il n'arrive pas à partager, ou à diviser l'attention, il n'arrive pas à comprendre que ce que je ressens pour toi n'a rien à voir avec ce que je ressens pour lui. Tu es la mère de mon fils que je n'ai jamais vu, forcément c'est pas la relation la plus anodine et la plus simple du monde.
Clem et Georges s'engueulent encore à côté, une histoire de bouffe je crois, Clem tient absolument à manger les plats du pays, pendant que Georges rétorque qu'il ne peut pas supporter une journée sans un vrai petit déjeuner. Tu sais comment ils sont. C'est fou comme les gens peuvent ne pas changer en deux ans et demi. Je me demande si, toi, tu as beaucoup changé ? Je ne sais pas si tu voudrais bien, mais est-ce que tu ne pourrais pas m'envoyer une photo de toi, avec Joshua ? J'en prendrai soin, je te le promets. Je parle toujours de vous, et personne ne me croit, ou tout le monde veut voir à quoi le petit ressemble.

Je n'arrête pas de me dire que, dans quelque mois, c'est l'anniversaire de Joshua. Il va avoir deux ans, et il ne m'a toujours pas vu. J'essayerai d'envoyer un cadeau, un truc d'Espagne, un truc vraiment cool. J'espère que tu verras que c'est un colis et que tu ne le jetteras pas, et que tu lui offriras. Promets-moi que tu lui offriras !
Je sais que je ne le mérite pas, ce petit bout, je sais que j'aurais du rester, je sais que ça a été dur et que c'est encore dur pour toi. J'espère que tu peux me pardonner mon absence. J'espère que tu peux me pardonner d'être irresponsable, et grande gueule, et de ne pas être capable de m'arrêter plus de quelques mois au même endroit. Je veux que tu saches cependant que vous êtes très importants pour moi, de plus en plus important, sans que je sache comment, ou pourquoi, et que je ne rêve que de le rencontrer.

Nous allons bientôt partir en Autriche, mais on parlait qu'après l'Autriche on pourrait faire sinon une vraie pause, au moins une escale en Angleterre. Est-ce que tu accepterais de me revoir ? Est-ce que tu accepterais que je voies Joshua ? On est pas obligé de dire que je suis son père, si tu ne veux pas le perturber, je voudrais juste pouvoir être là quand je peux, et lui raconter mes histoires, et lui faire des grimaces, et te voir lever les yeux au ciel de toutes mes conneries.

J'écris déjà trop, Dan ressemble à une cocotte-minute et je pense que Clem et George ont fini de se bagarrer. J'espère que tu as continué jusqu'ici ta lecture. Embrasse Joshua pour moi.

Je t'aime.

Ton James "Gros-Bouffon" Rowle.

« Qui êtes-vous ?
-Qu'est-ce que vous me voulez ? Je ne sais rien, je vous ai dit que je ne sais rien !
-Qui êtes-vous ?
-Je suis James Rowle ! Voilà, ça vous va ?
-Quel âge avez-vous ?
-Quel âge je... mais qu'est-ce que ça peut vous foutre ! J'ai vingt-huit ans, je suis allé à Poudlard, maison Poufsouffle, sang pur, loup-garou, blablabla.
-Quel est le nom de votre mère ?
-...
-Quel est le nom de votre mère ?
-Je... Je ne sais pas... Je ne sais plus... Qu'est-ce que... »
Et le noir, encore.

❝ You ain't nothing good ❞1997 & Autriche
  Je me souviens encore comment, aujourd'hui, on avait décidé de se faire une fondue alcoolisée. Celui qui fait tomber son pain se prend une rasade. Bien sûr, avec la magie en plus, ça aurait pris des proportions incroyables. Je prévoyais même de tricher pour que Clem boive un peu plus et arrête de croire que je suis gay (tout ça parce qu'elle m'a vue avec Dan l'année dernière alors que tout est fini entre nous depuis l'Espagne). Je me souviens encore comment on se bagarrait pour savoir combien il fallait mettre de vin blanc dans la préparation, bien sûr on a des moldus qu savent mieux que nous, mais je suis sûr qu'ils se plantaient. Après tout, c'était quand la dernière fois qu'Eliott est allé voir ses moldus de parents, hein ? Alors qu'il me fasse pas croire que... Je me souviens encore des rires, je me souviens encore de la faim, de la soif, du froid. Je me souviens encore de comment ils sont arrivés en hurlant à la nuit tombée. Les loup-garous. Ils ont défoncé la porte, ils on fait voler la fondue, puis la tête de Clem, puis le bras de Georges, ils se sont battus pour le corps de Sarah, parce qu'il y en avait plus sur elle que sur les autres, je suppose.

Je me souviens de tout cela, et de bien plus encore, ils m'ont gardé conscients très longtemps, et j'ai longtemps pu me demander comment on a pu oublier de protéger magiquement le chalet alors qu'on est si loin de la ville, que la pleine lune est là et qu'il y avait eu une alerte au loup-garou. On est con, enfin, on était con, j'essaye de tenir le compte mais ma vision est floue et je n'arrive pas à savoir si d'autres ont survécu. Je respire difficilement, j'ai mal, je sens qu'il y a quelque chose qui ne va pas bien. Je reconnais aussi, même si difficilement, la personne penchée au dessus de moi. C'est une femme aux longs cheveux blonds et aux yeux bleus saisissants, elle est belle, et fascinante, et je veux lui plaire comme j'ai voulu pouvoir plaire à ma mère. Sauf que je sais que c'est elle qui les a tous tués, je sais que c'est elle qui a tout organisé, qui a tout manigancé pour tous nous tuer. Ça doit être elle qui a décidé de m'épargner et je n'arrive pas à savoir si je l'aime pour cela, ou si je la déteste et, pour une fois, cela me coupe le souffle et la parole.
« Alors, il est réveillé ? » grogne l'un deux à « mon » loup-garou. Je ne sais pas depuis quand je suis inconscient, mais je sais que tout me fait mal et que j'ai faim, très faim, mais pas de fondue savoyarde. « Ouais, mais j'crois qu'on a encore besoin d'une heure avant qu'on puisse dire s'il va y survivre. » J'ai envie de rire, tant la simple idée de bouger me semble absurde. J'ai bien trop mal. Mais le rire, pour une fois, ne passe pas mes lèvres, parce que si le rire passe, les larmes vont passer aussi, et je ne veux pas pleurer devant ceux qui ont tué tous mes amis, devant elle. Je ne veux pas la décevoir satisfaire. Nous restons quelques minutes à nous fixer, elle et moi, je ne sais pas si je la regarde avec admiration ou avec haine, tout se mélange, et tout est flou, et elle a le visage couvert de sang et quand je me demande à qui il est, j'ai des hauts le cœurs.
Tout devient ensuite encore plus flou, je les entends crier, je sens la panique plus que je ne l'entends, c'est très bizarre de sentir la panique. Il y a des sortilèges qui volent, et j'essaye de me lever pour les suivre mais mes jambes sont encore paralysées. Je n'arrive pas à voir grand chose, dès que mes yeux sont plus clairs je vois des morceaux de mes amis, et tout se floute de nouveau. Je reste un moment ainsi, entre conscience et inconscience, sentant relativement une énième bataille faisant rage autour de moi. Puis je sens un humain au dessus de moi, là où était avant mon loup-garou.
« Mon garçon ? Tu es réveillé ? Tu vas bien ? Tu m'entends ? » J'émets un grognement plus que je ne lui réponds, je ne sais pas trop si je lui en veux d'être venu me sauver ou si je suis content. « IL EST EN VIE ! Les gars, on en a un qui a survécu, vite ! » Ca bouge tout autour de moi, je sens qu'on soigne mes plaies, ça fait du bien, j'ouvre un peu plus les yeux. Les personnes devant moi n'ont pas la bouge couverte de sang, j'aime bien. « Qui es-tu ? Peux-tu me dire qui tu es et d'où tu viens ? -James Rowle, Angleterre. » Et l'inconscience me frappe, encore.

« Qui êtes-vous ?
-James. Rowle.
-Votre second prénom ?
-Allez vous faire foutre. »
Cette fois-ci c'est le Doloris qui me fait hurler.
« Votre second prénom ?
- Je ne sais pas.
-Plus vous vous montrez réticent, plus cela va être douloureux pour vous.
-...
-Avez-vous déjà tué quelqu'un durant la pleine lune ?
-Parfois, surtout au début, pourquoi j'ai, j'ai tué quelqu'un d'important, c'est pour ça que vous me-
-Avez-vous déjà tué quelqu'un hors de la pleine lune ?
-Quoi ? Non ! Non jamais !
-Êtes vous sûr ?
-Mais oui putain !
-Aussi sûr que du prénom de votre sœur ?
-Ma... ? »

❝Tu es le souffle, le lien,
Mon enfant roi, mon magicien  ❞2000 & somewhere in scotland
  « Comment c'était ? » Je demande à Rohan, en feignant d'être détaché. J'alimente un peu le feu, fixant les flammes, le cœur un peu battant. «  Mmmh ? » Il dort déjà à moitié, le con. Heureusement Sarah, elle, est déjà enroulée dans un coin à grogner dans son sommeil. Je me dis parfois qu'elle est la plus loup de nous tous. Cela fait deux ans, maintenant, que je traine avec cet imbécile de Rohan et cette fouineuse de Sarah, et je les aime comme je n'ai jamais réussi à aimer ma famille. Je me dis, parfois, qu'être un loup vaut la peine d'avoir des amis comme ça, et c'est pour ça que je veux comprendre Rohan autant que je veux qu'il me comprenne. Et c'est pas juste avec des cours de magie que l'on va faire ça. « La meute. Comment c'était ? » Il ouvre enfin un œil et me fixe de son regard bleu. Parfois, Rohan ne dit rien, et je le déteste pour ça, parce qu'il sait que je ne sais jamais garder ma bouche fermée. « On m'a sauvé de mon... de ma... de mon loup-garou. » Je ne l'ai jamais vraiment appelée autrement, dans ma tête. Il ricane et ça me fait rougir aussitôt, offusqué. « T'as pas le droit de te moquer ! Je me suis pas moqué pour Poudlard ! » Ça l'arrête, parce qu'il voit que ça me touche, et que Rohan s'arrête toujours de rire quand ça me touche. Je me demande parfois comment il fait pour être si humain en étant si loup. Il s'éclaircit la gorge et se redresse, retrouvant vite sa place à côté de moi devant le feu. « J'y ai jamais vraiment pensé. J'veux dire, c'est la meute, c'est comme toi, moi, et Sarah, mais en plus grand. » Je rigole, mais Rohan ne rougit pas, lui, quand je me moque de lui. Il me fixe juste de ses yeux si sérieux et ça transforme mon rire en sourire. « On est pas une meute, on est juste tous les trois comme une... comme une famille ? » Je le dis tout bas, parce que même moi je n'ose pas y penser comme ça, parce que je n'ose pas avouer que le visage de Sarah se superpose parfois avec celui de Louise. Et ça le fait sourire, et les sourires de Rohan sont honnêtes, et francs, et ils me touchent droit au cœur, et je me demande si parfois j'arrive à sourire comme ça. Ou si je ressemble juste toujours à un bouffon. Il ne dit rien, encore, je le déteste quand il fait ça. Il sent ma peur, je le sais, parce que je sens sa confiance en lui. « Oui je sais que parfois je sens des choses très précises chez vous, et que quand on court ensemble, c'est comme si on avait qu'un seul cœur mais on est pas vraiment des loup-garous. Y a que toi, Sarah et moi on... c'est pas pareil, et tu le sais. » Il y a un autre silence, j'insiste : « Dis-moi comment c'était ? » Je me rapproche de lui, grogne doucement dans son cou, « S'il te plait, s'il te plait, s'il te plaaait » et là il commence à être gêné, je le sens plus que je ne le vois, et il s'éloigne un peu en grognant lui-même, jetant des regards alentours, comme si quelqu'un aurait pu nous voir. Il n'y a que nous, Rohan, nous et nos foutus loups.
« Ok, ok, calm down. » Aussitôt je suis attentif, yeux écarquillés dans une parfaite mimique de l'enfant attentif. Ça le fait sourire. « J'sais pas quoi te dire moi... y avait juste Claevis, et puis Morgana, et puis les autres, et on chassait ensemble, et on vivait ensemble et on respirait ensemble. Comme nous, mais en plus nombreux, et plus violent, et on m'apprenait pas vraiment la magie, et on voyait plus de cadavres. » Il a les yeux perdus dans les flammes et je commence un peu à regretter ma question. « ]Et y a le reste qui devient flou, et tu sais jamais trop qui est ta famille et qui est ta meute. » Je pense à Sarah, je pense à Louise, et je déglutis nerveusement. « Et il faut toujours prouver ta place, parce que même si t'as l'impression que tu es chez toi, et que c'est ta famille, si tu n'es pas assez fort, si tu n'es pas... » Je ne sais pas pourquoi je l'arrête, à cet instant-là, je ne sais pas si c'est parce que je ne veux plus en entendre plus, ou si c'est parce que je ne veux plus voir son visage ainsi. J'imaginais autre chose, je voyais Rohan qui m'engueule quand j'insulte le loup, j'imaginais Rohan et ses leçons sur ce que c'est d'être un loup, un vrai. Je voyais un truc drôle, et cette tête-là, chez Rohan, n'est pas du tout drôle. Et je ne sais pas depuis quand, exactement, jouer à draguer le petit hétéro qu'est Rohan n'est plus un jeu, je ne sais plus quand j'ai arrêté de le faire parce qu'il est la seule personne de mon âge dans le coin et depuis des années. C'est par instinct que mes mains attrapent sa mâchoire, que mes lèvres se cognent presque aux siennes, je le sens se débattre et je sais qu'il voudrait grogner un énième « We shouldn't do this » parce qu'il dit ça à chaque fois avant de craquer. Et parce que je sais qu'il va, encore une fois, dire au loup de se la fermer, et craquer.

« Qui êtes-vous ?
-James ?
-Nom de famille.
-Tu sais très bien que j'ai oublié la semaine dernière.
-Évitez l'humour, je vous prie. »
J'ai mal, je commence à me faire à la douleur. Le loup, lui, commence à en avoir vraiment marre.
« Décrivez-moi un de vos souvenirs heureux je vous prie.
-Je n'ai plus de souvenir heureux.
-Faites un effort je vous prie.
-Les Détraqueurs ont tout pris, je n'en ai plus aucun, je... »
Je réprime les larmes, parce que je réalise avec cette question que le trou en moi est de plus en plus grand et que le loup est de plus en plus fort et que tout s'embrouille et que je ne sais plus trop, je ne sais plus vraiment ce que je fais là. Ils posent une question, je n'y réponds pas, ils vont pour me frapper, encore, et je vais pour subir, encore, mais le Loup se redresse et enfonce ses crocs dans le poignet du rafleur. Et je sais que je vais avoir encore plus mal à cause de ça, mais Merlin, qu'est-ce que son cri de douleur me fait du bien.

❝run boy run ❞2003 & near howgharts
  La bataille fait rage derrière nous. Sarah a été la première à tomber, et je ne suis pas prêt à ce que Rohan tombe aussi. Il a trop à faire, ce bouffon, il est trop précieux avec ses yeux sérieux, son incapacité à mentir et la rapidité de ses jambes qui sont sa seule chance de survie. Moi j'ai été touché, c'est con hein, mais il fallait s'y attendre, je ne suis pas aussi rapide que lui. Je savais que si, un jour, on se faisait rattraper par les Rafleurs, Rohan serait celui qui survivrait. Je pensais que j'aurais été le premier à tomber, en fait, parce que Sarah est vraiment trop maline et rapide maintenant, elle tient vraiment pas de moi. Fifille à son papa tiens. Je devrais p'tete pas penser à ça alors que je vais crever. J'ai été touché, et bien sûr, y a Rohan qui se retourne parce qu'il ne sait pas abandonner les gens, ce n'est pas dans ses gênes, et c'est pour ça qu'il faut qu'il courre : « Cours, cours juste putain ! » Bien sûr, il refuse, le con. Pourquoi j'aime autant un débile pareil, déjà ? « Cours, débile ! » Et puisqu'il est con, ils nous rattrapent, deux Rafleurs derrière lui. Il va se faire tuer, je ne veux pas qu'il se fasse tuer. Rohan ne sait pas laisser les gens derrière, et bien tant pis pour sa gueule, je le ferai pour deux. Je n'attends pas de voir le sang couler de sa cuisse et je transplane derrière nos agresseurs. « Cours ! » je balance encore, parce que parfois quand tu répètes assez fort, ce con t'écoute. Et je transplane avec les deux rafleurs qui auront ma peau, avec un sourire pour l'ironie de la situation. Pour une fois, c'est moi qui sauve l'autre blond.

Nous atterrissons une vingtaine de mètres plus loin, juste assez pour les déconcentrer et laisser Rohan courir assez loin. Je les regarde, ces deux grands machins, enfin j'essaye, parce que je saigne vraiment beaucoup, que ma tête tourne, et que j'essaye vainement de garder le contrôle parce que le loup toque à la porte et veut arracher la gorge de ces brutes avec nos dents. « Alors, enfin prêts à tuer un loup-garou adulte ou vous voulez continuer à buter des enfants ? » Je leur crache du sang au visage, particulièrement fier de ma blague, et je ricane nerveusement en tendant vers eux une baguette que je n'arrive même pas à tenir droite. Je sais pas lancer d'Impardonnables, ça a jamais été mon genre, j'ai jamais réussi à tuer quoi que ce soit hors des pleines lunes, et même dans ces cas-là Rohan me récupérait toujours en pleurant dans un coin de la forêt. Il aura pas cet honneur cette fois. Parce que je vais les distraire assez longtemps avec mes conneries pour qu'il courre assez loin pour survivre. « Bon, allez, vous aller me tuer, mais j'pourrais p'tete en buter un de vous deux avant ? Non ? Vous m'en croyez pas capable ? Je suis pas n'importe qui vous savez, je suis le teerrrrible, le terrriiiiifiant... -James Rowle ? » Je regarde avec un air sidéré le mec qui connait mon nom. Ok, je pensais pas que ma diversion marcherait aussi bien mais là... Hein mais ce serait pas.... « Qu'est-ce que tu fous là, Murdock ? » Et avant que tout devienne noir, je me dis que c'est quand même vachement pourri, comme derniers mots avant de mourir.

« Qui êtes-vous ?
-James, James, James, James, Ja-
-Oui, c'est bon, j'ai compris, James. Mais dites-moi plus, que pouvez-vous me dire sur le loup-garou qui était avec toi ?
-Rohan ?
-Oui, Rohan, tu te souviens de Rohan, non ?
-Oui, oui, Rohan. Que... ?
-Que peux-tu me dire sur lui ?
-Vous... Vous voulez Rohan ?
-C'est pas exactement ce que-
-C'est à cause de lui que vous m'interrogez c'est ça ? Il a fait quelque chose ? Je peux vous dire plein de choses sur Rohan si vous voulez ! Je peux tout vous dire ! Vous me relâcherez après, hein ? Il s'appelle Rohan Helvar, il a vingt quatre ans, il n'a jamais été à Poudlard, il n'a pas de famille, il est loup-garou depuis ses dix ans, par Claevis, vous connaissez Claevis non ? Et il doit être dans la forêt, en train de courir, parce que je lui ai dit de courir. Et il est bête, et il est brutal, et il a déjà tué, Rohan, beaucoup ! Il est dangereux et je peux vous dire toutes ses faiblesses si vous voulez ! Rohan, Rohan il sait pas mentir, et il est bête, et il connait rien à la magie, il est nul, super nul à la magie et à tout ce qui demande d'être une personne normale en fait. Si vous l'attrapez, vous me relâchez hein ? Il est blond, et les yeux bleus, et je suis sûr que si vous parlez de sa sœur... sa sœur... la petite là, la loup-garou, je sais plus son nom mais si vous parlez d'elle je suis sûr qu'il sera pas content et quand il est pas content il est encore plus con ! Ah et il est gay aussi ! Il est gay ! Ils ont pas le droit d'être gay chez les loup-garous non, non ? Donc, donc vous, vous -
-C'est bon James, c'est bon, on en sait assez, tu peux retourner dans ta cellule. »
Non, non, non pas la cellule, pas la lumière, pas la douleur, non, ils doivent pas me ramener là-bas. Je me bats, faiblement, sans force, contre les bras qui m'entraînent loin de la table d'interrogatoire.
« Je vous dirai tout ! JE VOUS DIRAI TOUT ! Je vous aiderai, je connais son odeur par cœur, je vous aiderai ! Je le tuerai si vous voulez ! Je vous le jure je le tuerai ! Alors ne les laissez pas m'emmener, les laissez pas, je veux pas, je peux pas. »
Mais personne ne m'écoute, et je pleure, doucement, à sanglots ensanglantés, pendant qu'on me tire dans les couloirs. Et je répète, doucement, ce qu'on m'a appris à répéter.
« J'aime le Lord. J'aime le Lord. J'aime le Lord. J'aime le Lord. »

❝ Devil gonna leave you ❞2003 & England
  Rick, il est cool Rick. Rick c'est le Geri c'est le bras droit de la meute, je sais pas où j'ai appris ça mais je le sais. C'est un peu comme les sortilèges, je sais pas pourquoi mais ça j'ai pas oublié. J'aime bien Rick, et James aussi il aime bien Rick, il le suit partout, tout le temps, et il lui obéit au doigt et à l’œil. Les autres de la meute disent qu'on pue le  Rick à force de trainer avec mais on s'en fout, on s'en fout parce Rick il est cool.
Il y a pas beaucoup de choses qui sont logiques et censées à mes yeux, je ne me souviens de rien, vraiment rien, même pas mon nom. Pour tout ce que j'en sais, je suis même pas James Rowle. Je m'en fiche. Ce qui compte c'est de plaire au Lord et d'obéir au Lord. Je ne sais pas pourquoi mais dès que je fais cela, il y a quelque chose dans ma tête qui se sent bien, qui se détend enfin, et je n'ai même pas à réfléchir parce qu'il est si simple d'obéir aux ordres. Et l'ordre, c'est de suivre Rick, et d'obéir à Rick alors je suis Rick, et j'obéis à Rick.
James aussi il aime bien Rick, c'est un loup puissant, et décidé, et il le respecte pour cela. Il en faut beaucoup pour que James respecte quelqu'un. Alors il suit Rick, et il lui obéit, même lorsqu'il s'agit de juste lui ramener un café ou de lui masser les épaules. Il ricane à toutes ses blagues, il est d'accord avec tout ce qu'il dit et gronde contre tous les autres de la meute qui ne respectent pas Rick. Il est le Geri mais y a pas tout le monde qui l'aime. On ne comprend pas trop, avec le loup, alors on gronde.

Il y a des fois où je dérape, où je tape trop, où je confonds des ordres. Il y a des fois, aussi, où j'arrive plus à bouger, je reste juste immobile à fixer le vide et pour moi il s'est passé que quelques secondes alors que je suis là depuis des heures. Parfois aussi, je me mets à frapper très fort et à prendre des traits de loup même en dehors de la pleine lune. Rick me dit que c'est une bonne chose, que je deviens encore plus loup, que je peux taper encore plus fort, et donc que je suis plus utile. J'aime être utile, surtout au Lord, et surtout à Rick. Parce que parfois, quand James a bien fait un truc, quand on a tué la personne qu'il fallait, ou juste quand Rick est de bonne humeur, il me tapote le dos. J'aime quand Rick me tapote le dos, j'ai l'impression d'avoir fait un truc cool.
En fait, je regarde comment je suis avec Rick et je crois que je me comprends un peu mieux. Je crois que je suis quelqu'un de loyal, parce que j'aime appartenir à la meute, et j'aime le fait d'obéir à Rick. J'aime qu'il y a que Rick à obéir au quotidien et que j'ai pas à me casser la tête. Je crois que c'est pour ça que j'étais à Poufsouffle. Et puis je crois que je suis tactile, je crois que j'aime bien le contact parce que les tapes dans le dos c'est vraiment cool et que même me battre me rapporte quelque chose de bizarrement agréable. Je crois que c'est bizarre que James touche surtout les gens avec ses poings. Je crois que c'est bizarre que James frappe encore plus les gens qu'il aime bien, genre Murdock. Je crois que c'est bizarre que dès que je crois me souvenir d'un truc, James le casse, ou le tue, ou hurle très fort.

Je crois que je suis bizarre, parce que tous les autres loups, ils ont l'air d'être des humains avec des loups dans leur tête. Alors que James c'est un loup avec moi dans sa tête.

« M. Blair, asseyez-vous je vous prie.
-Bien sûr, M. Rookwood. »
Le silence pèse un instant dans la pièce alors que, doucement, le directeur du Département des Mystères et, avec cela, des listes de lobotomies effectuées au nom du Magister, sort un dossier qu'il parcourt tranquillement.
« Je souhaiterais vous parler du jeune Rowle, le loup-garou.
-Oui Monsieur ?
-Il est sorti depuis quelques semaines, il me semble, suite à quelques temps dans nos locaux sous votre supervision.
-C'est... Exact.
-Vous n'êtes pas sans ignorer qu'il est de mon devoir de vérifier après coup que tout s'est bien déroulé, surtout après les événements de St-Mangouste ?
-.... Oui ?
-Pouvez-vous donc m'expliquer le cas de ce jeune James Rowle ? »
Le silence pèse, une fois encore, tandis que le directeur impassible observe son employer se liquéfier sur place.
« Je- j'ai fait ce que l'on m'a demandé je, je croyais que.
-Vous nous avez rendu une huitre vide, M. Blair. Le public n'est pas au courant de ce qu'il se passe, nous sommes censés être discrets.
-Quoi, que, je.
-Il ne se souvient d'absolument rien, se comporte comme une bête sauvage, nos rafleurs ont l'air de petits caniches surdoués à ses côtés.
-Je ne pensais pas que-
-Auriez-vous peut-être pensé que parce qu'il était un loup-garou et qu'il n'était pas destiné à la vie en société, vous pouviez vous permettre de petits plaisirs personnels ?
-Il était particulièrement résistant, et insultant, et.
-Vos excuses, tout comme vos tentatives de justification, n'ont aucun intérêt à mes yeux. »
La Langue-de-Plomb ne répondit pas, soudain attentif à la baguette du mangemort qui roulait entre les doigts de son supérieur.
« Je vous prierai donc, à l'avenir, d'éviter de jouer avec vos patients, je ne vous paie pas pour vous laisser aller à vos penchants douteux.
-Merci monsieur.
-Ce sera, bien entendu, mon dernier avertissement. »
L'échange se termina dans un silence poli. Le Directeur posa ensuite son regard sur le dossier toujours ouvert sous ses yeux, lassé de tous ces incapables. Bon, ils avaient un nouveau monstre dans leurs rangs...