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Lui annoncer, lui dire avant que quelqu’un d’autre ne le fasse à ma place. Lui éviter la déconvenue d’être le dernier sorcier anglais prévenue. Leur dire à tous les deux, Aramis et Nyssandra était ma famille, mes soutiens les plus forts et les plus fidèles, je tenais donc à le leur dire que j’avais accepté les fiançailles avec Caleb avant que des bruits ne se propagent sans mon accord. Ils savaient que je sortais avec lui, l’annonçant « officiellement » en faisant de lui mon “plus un” aux fiançailles mais nous n’en avions pas parlé plus que cela même si je me doutais déjà d’une réaction négative de la part de mon frère. Comment pourrait il en être autrement provenant d’une personne aussi jalouse que moi? Parce que je ne pouvais pas penser autrement à ses propres fiançailles qu’en ressentant de la jalousie et même une certaine tristesse en pensant à tout ce que cela signifiait, entrainait. Je ne devais pas y penser, j’étais responsable du fiasco de son annonce, j’avalais de mon propre chef les potions de paix, s’il avait pu me le dire plus tôt, il l’aurait fait, du moins c’est ce que je préférais penser. Il serait le premier à qui je voulais tout dire, tout avouer si cela ne le mettait pas plus en danger et j’espérais qu’il en était de même de son côté. J’espérais que j’étais et resterais quoi qu’il arrive sa petite soeur, sa confidente même si la vie s’évertuait à vouloir nous éloigner l’un de l’autre. ça n’était là que le cours normal de la vie non? Nous avions grandi et ouvert nos coeurs à des personnes extérieures. Nyssandra avait emprisonné le sien, Caleb possédait le mien, rien de bien compliqué n’est ce pas? Alors je m’étais déplacée, j’avais transplané près du précieux caprice, ou plutôt comme d’habitude près du lac. En revanche j’avais omis un léger détails...  La région de Lake district était bien plus froide que le coeur de Londres ou je vivais depuis la mort d’Elena Lestrange. Si la neige avait recouvert les pavés du chemin de traverse c’est bien une épaisse couche de neige camouflant parfois de la glace qui décorait les paysages moldus ou vivait mon frère et mon amie. Et ce qui devait arriver arriva. A peine mon transplanage fut il terminé que, mon pied fut posé sur le sol qu’il glissait et je me retrouvais les fesses dans la neige. Merde!  ça n’était certes pas très élégant mais il n’y avait bien que moi pour transplaner pile sur une plaque de glace! Je me relevais, prenant bien garde de l’endroit ou je posais mes pieds tentant surtout de ne pas me retrouver tout de suite le nez dans la neige. Une fois certaine de mon équilibre j’ôtais la neige de ma cape et me dirigeais d’un pas mesuré en direction de la maison de Nyssandra. Cela me laissait tout le temps d’imaginer la discussion qui allait suivre. Comment leur dire? “Bonjour, je vais me fiancer”... non, trop direct bien que l’essentiel soit dit “bonjour” et “fiancer”. “ Devinez quoi”... non plus Aramis n’apprécierait pas du tout ce genre d’annonce, pour peu qu’il en apprécie une. Prendre du temps pour parler du futur mariage, le leur. Revenir sur l’après-midi des fiançailles, sur mon nouveau poste à Sainte Mangouste, prendre juste le temps avant de les assommer avec une nouvelle qu’il allait sans doute trouver trop rapide, irréfléchie même si elle ne l’était pas. De toute façon mieux valait que je ne présume pas trop de la réaction de mon frère, il saurait me surprendre j’en étais certaine. Le vent froid du nord me glaçant les doigts et le bout du nez j’accélérais le pas jusqu’à arriver devant la porte avec quelques minutes d’avance sur l’horaire prévu avec Nyssandra. 16H51, presque l’heure du thé. Je frappais trois coups distincts à la porte espérant qu’ils ne soient pas occupés... afin de m’ouvrir rapidement.
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25 JANVIER 2003 ; #NAG 1
 

Il y a une certaine nervosité à mesure que l'aiguille s'approche de l'heure du thé. Alors qu'Aramis est occupé à ses recherches à l'étage, dans cette chambre désormais transformée en bureau, elle s'agite. Dans le garde-manger, attend le gâteau trop chocolaté et trop cuit, en compagnie des macarons préférés de Gwen. Sur un plateau d'argent, les thés préférés des deux Lestrange n'ont plus besoin que de l'eau qui bout pour dévoiler, développer leurs arômes subtils. Tout est parfait, elle sait. Et pourtant, du bout des doigts, Nyssandra replace le plateau au milieu de la table basse. Encore. Pour la dixième fois au moins. Puis elle se lève, abandonne son grimoire sur le cuir blanc du canapé pour vérifier qu'il y a suffisamment d'eau, puis suffisamment de gâteaux.

Comme si ça allait changer quelque chose.
Il y a des milliers de choses qui peuvent tourner mal. La sorcière n'a pas manqué le regard d'Aramis aux fiançailles, et n'eut été ses potions-poisons pour inhiber son empathie, elle aurait pu sentir de plein fouet la claque émotionnelle que n'aurait pas manqué d'infliger sa colère. Si elle l'ignorait jusqu'au jour des fiançailles, il est impossible d'ignorer désormais qu'Aramis déteste profondément Caleb Selwyn. A dire vrai, elle-même n'a pas grande estime pour le Mangemort, menteur dont les compliments ne sont qu'hypocrisies calculées. Mais pas au point de refuser de parler à Gwen comme l'a fait Aramis, les quelques fois où Nyssandra a tenté de le convaincre.

Et la chroniqueuse connait trop bien les tempéraments extrêmes des Lestrange, fille comme garçon. Elle sait bien leur entêtement, et leurs tenaces rancunes devant l'offense. Elle l'a trop vécu, pendant des années à se disputer, à se déchirer avec Aramis pour laisser la situation s'envenimer plus longtemps avec sa meilleure amie. Et pourtant, l'espace de quelques secondes, juste après que Guenièvre frappe à sa porte, il y a l'envie, ou l'instinct, de faire marche-arrière. De tout annuler.

Il y a des milliers de choses qui vont mal tourner, Merlin.
Elle les connait trop tous les deux pour croire que ça va se passer sans heurt et sans douleur.
(Elle ne se doute juste pas qu'Aramis va la détester, elle aussi, de le mettre devant le fait accompli)

« Bonjour Gwen, salue-t-elle pourtant d'un sourire chaleureux, tendre d'amitié, quand elle ouvre la porte et cède aussitôt le passage à son amie : Entre vite, tu vas attraper la mort dehors. » Le manteau hivernal est épais dans la campagne anglaise. « Installe-toi près du feu, je rapporte le thé. » De la main, elle trace une invitation vers le salon, chaud et douillet, où la décoration a changé, un peu, pas beaucoup, mais juste assez pour témoigner d'un nouvel habitant. Juste assez pour devenir chez Aramis & Nyssandra. « Aramis ? appelle-t-elle, sonore, en revenant de la cuisine avec la bouilloire fumante et les gourmandises : Descends avant que ton thé ne refroidisse. » Puis rejoignant Gwen, elle s'applique à verser l'eau dans les deux théières, espérant qu'on ne la questionnera pas sur l'absence suspecte de café sur cette table où elle est censée se joindre.
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25 JANVIER 2003 ; #NAG 1
 

Les parchemins s'étalent un peu partout dans la pièce, dans un désordre soigneusement organisé, soigneusement étudié. D'une pointe de la plume, tu agresses un vieux grimoire un peu trop rare. Entourant un point obscure d'une légende antique sur une prêtresse quelconque, les lunettes se redressent sur ton nez, sur les yeux un peu fatigués. Il aurait suffi qu'elle dise non, pour que rien ne se défasse entre vous. Tu as toujours pensé que jamais elle ne te trahirait, que jamais tu ne lui en voudrais. Il paraît que c'est raté. Il paraît que tu as tout raté.

Tes fiançailles te restent un peu en travers de la gorge. Un goût de cendre s'égare encore un peu sur ta langue. Tu la revois, les doigts entrelacés aux siens, le sourire un peu débile pour cet imbécile. Tu as pourtant toujours su sa fragilité de coeur & de santé. Tu as pourtant toujours vu sa pureté si souvent maltraité, si souvent convoité. La pensée trace son chemin, ton destin ; Tu aurais dû mieux la protéger. Quitte à l'étouffer. Quitte à te faire détester.

Et la plume se casse sous la force, traçant une bavure noire sur le papier fin. Une blessure, dégoulinant d'encore noire, se répand sur tes doigts. Un froncement de sourcil, tu trouves que tu as le coeur un peu imbécile. Tu as la sensation qu'on t'a usé, qu'on t'a désabusé de tout. Tu as l'impression d'à chaque fois trop donné, trop abandonné. Un souffle, un brin de magie noire, et te voilà, à genoux pour crever pour elle. Un souffle, un brin de nostalgie, et te voilà, à ressasser, à te casser.

 « Aramis ?  , entends-tu par la porte entrouverte pour toujours écouter le battement de ses talons contre le parquet, ses bruits un peu consterné quand elle rentre après toi & qu'elle découvre dans l'entrée, tes chaussures abandonnées dans un coin & dans l'autre une cape de sorcier. Tu l'entends parfois chantonner en cuisinant un de ses gâteaux au chocolat trop cuits dont tu aimes te gaver.  Descends avant que ton thé ne refroidisse. » « Je veux juste finir cette page. Tu sais qu'elle va râler, que ça va l'agacer, que vous allez vous réconcilier sur l'oreiller. Au pire, tiens le au chaud entre tes petits seins le temps que j'arrive. », t'exclames-tu, la malice au bord des lèvres. Tu grattes encore le papier un instant, effaçant la bavure, sauvant le grimoire, le refermant prudemment & lentement. D'une démarche lente, tu dévales les marches. Tu renfonces les mains dans les poches de ton pantalon crème, laissant la chemise bleu ciel sortir du pantalon. « Tu as préparé du gateau av - Dans l'encadrement du petit salon, tu t'es figé. Tu ne cesses de la fixer. Qu'est-ce qu'elle fout là ? », lâches-tu d'une voix rocailleuse, orageuse. Les yeux fusillent, interdisant de t'approcher, de te toucher. « J'avais pourtant été clair. », la voix fouette l'air, défiant tous les tabous, toutes les blessures, les dorures. « Je ne veux plus te voir, ni t'entendre, Cedrella. Le rictus fendille le masque, esquissant du dégoût. Tu ne mérites que ça après l'avoir emmené à mes fiançailles. » A la tronche, tu lui jettes toutes ses (supposées) trahisons, tous ses mensonges en guenilles. Lassé de donner sans compter, tu es crevé de voir tant d'ingratitude, tant d'horreurs dans le coeur de ta propre sœur. Lassé, oh oui, tu l'es.

Et il y a une pointe d’égoïsme vengeresse au fond de tes bras, de tes draps. Il y a une pointe de détresse dans les basses de ta voix. Tu ne donneras rien, oh rien de rien, à ta sœur, dorénavant. « C'était pourtant simple, scelles-tu, mes fiançailles, mon jour, mon bonheur. Pas le sien. Pas dans les bras de cet hypocrite. Pas ce jour-là. C'était si compliqué à comprendre pour toi ? ». Et de la pointe des yeux, tu observes Nyssandra, elle aussi, elle ne perd rien pour attendre. Dans l'orbe clair brûle mille enfers, des millions de terres damnés. A-t-elle oublié ? S'est-elle cru bien à l'abri de l'accalmie de ta colère ? On ne te trahit pourtant pas impunément, pas en s'en tirant.
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La porte s’ouvre sur mon amie, sans surprise et pourtant. Pourtant je ne suis pas aussi à l’aise que d’habitude. Bien sur les événements de leurs fiançailles sont gravés dans ma mémoire mais me retrouver ici, entre ses murs ne devrait pas m’effrayer. Je connais cette maison, j’y ai passé bon nombre de soirées festives, alcoolisées et j’en passe. Les murs, le mobilier, tout ou presque me rappelle de bons souvenirs mais... cette maison n’a plus la même odeur, ça n’est pas exactement ça mais elle a perdu un petit quelque que je ne peux décrire avec précision. Bonjour Nyss, merci.  Je rentre et retire ma cape mais je la conserve dans mes bras, comme si je n’allais pas poser longtemps, comme si je ne voulais pas déranger leur petite vie alors que je suis consciente que c’est bien l’inverse qui va se passer dans ce salon.. Je remarque immédiatement ce qui a changer ici, elle n’est plus seule. Ca n’est plus vraiment la maison de Nyss, c’est celle de leur couple. Et je suis mal à l’aise, presque indisposée de me retrouver dans leur univers comme si je n’y avais tout simplement pas ma place. Il l’a choisi. Il n’aime qu’elle, voilà ce qu’il lui a dit lors de l’échange de voeux. Alors je tente de me souvenir de ma présence ici et de paraitre moins... enfin plus... détendue. Je reste debout pourtant presque coincée dans mon aveu, angoissée par sa réaction. Mon amie l’appelle et je relève mon regard vers l’escalier ne me préoccupant absolument pas du thé et des gourmandises qu’elle apporte et dépose sur la table. Il va répondre, il va descendre. Il me manque tant. Au fond je suis peut être venue là juste pour le voir, quelques secondes, pour m’assurer qu’il allait bien. Qu’ils allaient bien. Puis-je seulement repoussé la vérité? Non, je refuse qu’il l’apprenne par quelqu’un d’autre, ça laisse un gout écoeurant dans la bouche, trop amer. Sa voix résonne et mon coeur bat plus vite. Un fin sourire mi-amusé mi-ennuyée quitte mes lèvres lorsqu’il propose à Nyssandra de conserver sa tasse au chaud dans le creux de sa poitrine. Je ne devrais pas assister à cela... je ne suis définitivement pas à ma place ici. J’avale ma salive, difficilement quand le bruit de ses pas nous indique qu’il a fini, qu’il va descendre. Il m’a vu, se fige. Elle. Il parle de moi comme d’une étrangère... Elle... Mon coeur se serre plus encore lorsqu’il m’appelle Cedrella. Une plainte quitte mes lèvres, une douleur sourde et acide. Ne fais pas ça Aramis... Ne me rejette pas, n’utilise pas ce prénom comme une injure pour me remettre à ma place, comme le faisait Elena, cette place que notre “mère” m’a toujours montré du bout de sa baguette ou du pied, moi l’impure. Il crache, déverse son venin sans discontinuer. Il ne souhaite ni me voir ni m’entendre. J’ignorais sincèrement que tu nourrissais une telle animosité envers lui, je t’aurai prévenu sinon... Bien entendu que j’aurai tout fait pour rendre le moment moins désagréable qu’il n’avait été. Il n’a jamais été dans mon intention de gâché vos fiançailles, je t’en prie Aramis crois-moi.   Je ne lui souhaitais que le meilleur à lui et à Nyssandra même si leur amour m’était encore douloureux, même si je nourrissais une jalousie aussi malsaine que tenace de les voir ensemble et m’effacer ainsi de leur vie à tous les deux. J’avais perdu mon frère et ma meilleure amie... quoi qu’il en dise, même si je grossissais forcement les traits. Il a changé tu sais, il m’aime sincèrement et je l’aime aussi...   Il va partir, il va fuir, il va m’envoyer promener et disparaitre alors je décide de ne pas attendre. J’ai accepté des fiançailles, je voulais que tu le saches, que vous le sachiez tous les deux parce que vous m’êtes essentiels...   Mon regard se pose sur l’un puis l’autre... Malgré tout je les aime, d’une façon peut-être, sans doute, maladroite mais ils comptent beaucoup à mes yeux.
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25 JANVIER 2003 ; #NAG 1


Il y a quelque chose qui gêne Gwen et Nyssandra n'a pas besoin d'empathie pour le sentir et le lire partout dans sa posture, dans sa gestuelle. Naturellement, elle veut lui demander ce qui ne va pas, si elle peut l'aider ; et la question lui chatouille la langue, danse sur ses lèvres. Nyssandra ne comprend pas, sa meilleure amie a toujours été détendue dans cette maison loin du monde et de leurs familles - elles ont tant de bons souvenirs ici, l'Ollivander a cru que venir ici détendrait Guenièvre ; Nyssandra ne sait pas qu'elle est une voleuse de frère, une briseuse de fratrie. Alors, avec toute l'innocence du monde, elle veut laisser la question s'échapper en point d'interrogation alors que le thé remplit les porcelaines délicates. « Tu as- » « Au pire, tiens le au chaud entre tes petits seins le t- » Une toux brutale essaie de noyer les mots indécents de son fiancé et la gêne qu'ils provoquent, versant le rouge sur sa peau jusque dans son cou. « Ce sont tes préférés. » Glisse-t-elle, un peu trop fort, en poussant un peu trop vite la boîte estampillée de lettres d'or vers son amie. Bien évidemment, Gwen sait. Aramis a laissé la porte ouverte, après tout. Malgré tout, ça n'empêche pas Nyssandra d'aimer que les indécences restent privées, cachées, comme des secrets sous l'escalier. « Je suis désolée, n'écoute pas ses bêtises. Tu sais comment il est ... » Trop taquin, trop princier, pas toujours politiquement correct. (Nyssandra n'arrête pas de dire qu'il devrait arrêter de fréquenter cette Hestia Carrow) « Qu'est-ce qu'elle fout là ? J'avais pourtant été clair. » Toujours trop extrême, même dans les colères et les éclats. Et dans son arrogance, Nyssandra croit que c'est simplement un de ces énièmes orages, un de ces autres je ne t'aime plus qui sont des reste avec moi s'il te plaît. Alors elle lève les yeux vers le plafond comme une mère un peu fatiguée des altercations de ses bambins qui s'aiment à la vie et à la mort. « Je ne veux plus te voir, ni t'entendre, Cedrella. » La langue claque, mécontente - Aramis est toujours trop prompt à se glisser dans les failles qu'il trouve, à utiliser les noms comme armes ; et, même si Nyssandra comprend un peu sa colère, même si Nyssandra aussi aurait voulu que leurs fiançailles se déroulent sans nuage noir, c'est partir trop loin d'appeler Gwen par un prénom qu'elle a toujours honni. « Ne fais pas ça Aramis... » Est-ce qu'ils ne peuvent pas simplement s'aimer sans se disputer ? (Et replaçant une mèche derrière son oreille, elle chasse la voix qui lui glisse le prénom de ses frères - ce n'est pas pareil, c'est même totalement différent) « Tu ne mérites que ça après l'avoir emmené à mes fiançailles. C'était pourtant simple. Mes fiançailles, mon jour, mon bonheur. C'était si compliqué à comprendre pour toi ? » Décidée à les laisser démêler leurs différends, la petite sorcière verse le thé dans la seconde tasse avant de se percher sur ses jambes et de lisser la jupe qui joue en corolle céleste autour d'elle. « J’ignorais sincèrement que tu nourrissais une telle animosité envers lui, je t’aurai prévenu sinon... Il n’a jamais été dans mon intention de gâché vos fiançailles, je t’en prie Aramis crois-moi. Il a changé tu sais. » Le reniflement que lâche Nyssandra glisse qu'elle n'est pas convaincue de la repentance de Caleb Selwyn, hypocrite et menteur, mielleux maladroit. Pourtant, en passant à côté d'Aramis et du regard mauvais qu'il darde sur elle ; la brune s'efforce de continuer sa retraite, ne rien montrer, l'email enfoncé dans une lèvre pour s'empêcher de lâcher le désabusé Les gens, ça ne change pas qu'elle traîne partout autour du cou pour assassiner ses utopies d'humanité belle et douce. « Il m’aime sincèrement et je l’aime aussi... » Discrètement, le regard fauve glisse vers son fiancé, cherche si les sentiments de Gwen ont su percer un peu la colère du Lestrange. Mais, à l'annonce des fiançailles, c'est comme un couperet qui tombe, les paupières qui s'abattent devant les iris car Nyssandra sait déjà que tout est foutu en l'air ; Aramis ne va jamais décolérer après une annonce pareille. « J’ai accepté des fiançailles, je voulais que tu le saches, que vous le sachiez tous les deux parce que vous m’êtes essentiels... » Sans se douter qu'il lui en veut à elle aussi, Nyssandra glisse ses doigts sur le bras d'Aramis en se retournant vers Gwen. « Pourquoi ? C'est tôt ... » Laisse-t-elle échapper dans un souffle absourdi avant de réaliser à quel point sa surprise peut blesser sa meilleure amie et aussitôt, ses pas engloutissent l'espace entre elles, un sourire s'esquisse, timide et incertain sur les lèvres roses : « Je veux dire ... Gwen, tu sais que je ne l'apprécie pas ; mais ... enfin, toutes mes félicitations » Elle appuie un peu trop fort sur les mots, comme si c'était difficile de concevoir qu'une union avec Selwyn puisse faire l'objet de congratulations. « Si tu es heureuse, c'est le principal. » Ces mots-là sont plus simples, on ne peut plus sincères. Puis elle glisse un regard vers Aramis, comme pour l'encourager à faire un pas. « Pas vrai, Aramis ? » Et une blague saupoudrée d'un rire nerveux pour essayer de détendre l'atmosphère : « Je te laisserai même aller aux fiançailles avec Hestia Carrow pour te venger si tu veux. » Car personne n'ignore l'espèce d'allergie qu'a Gwen pour la creepy cousine de Draco.
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25 JANVIER 2003 ; #NAG 1
 

Enfant destructeur, tu joues comme tu casses, n'hésitant pas à maltraiter, à assassiner. Tu n'as que faire de ce qui te déplaît, le rejetant purement & simplement. Ce qui te blesse, tu l'écrases, tu le déplaces. Après tout, tu es lassé de souffrir, lassé de devoir subir. « Ne fais pas ça, Aramis ... », mrumure-t-elle, souffle-t-elle, douloureuse. Et tes yeux la noient dans une mer glacée. Tu n'as pas de pitié, que de la cruauté pour ceux qui te déçoivent. Nyssandra a beau soupirer, replacer une mèche de ses cheveux derrière son oreille, tu n'en es pas moins en colère. « Comment oses-tu me dire de ne pas le faire, craches-tu. Que crois-tu, Cedrella ? Que parce que j'ai tué pour toi que tu es excusée de tout ? ». La baguette dans ton pantalon te démange, un sort risque de partir si tu t'écoutes. Elle n'a fait que te traîner dans la boue, elle n'a fait que te manipuler en te volant ton bonheur, tes heures d'amour.

Au son du thé versé dans les tasses de porcelaine, tu l'entends bafouiller, se débattre, tenter de se justifier. Mais, au fond, que reste-t-il à justifier alors que tu l'as déjà condamné ?  « J’ignorais sincèrement que tu nourrissais une telle animosité envers lui, je t’aurai prévenu sinon... Il n’a jamais été dans mon intention de gâché vos fiançailles, je t’en prie Aramis crois-moi. Il a changé tu sais. » Tu tiques, tu t'empares d'un coussin en le jetant sur elle, brusquement, violemment. « C'est ça tes excuses ? Que tu ne savais pas ? Un claquement de langue acide. Je ne te crois pas, je ne te crois plus. Tu sais très bien ce qui est permis de faire & ce qui ne l'est pas, Cedrella. » Un amant se présente dans l'intimité, pas lors des fiançailles de son propre frère, surtout quelqu'un d'aussi détesté & détestable que Caleb Selwyn. « Es-tu complètement stupide ou vaniteuse pour croire que tu auras mon pardon aussi facilement après ça ? » Tu ne crois pas aux êtres repentis, tu ne crois pas qu'on puisse faire amende honorable. Ta haine a la peau dure, le coeur craquelé & les vices bien assumées. Nyss connaît la puissance de tes guerres & leur usures. Nyss sait comme il t'est impossible d'oublier, une fois la confiance brisée. « Il a changé pour pouvoir te baiser, sûrement, oui. Pour le reste, il est le même. ». Tu ne remarques pas le reniflement de ta fiancée, tu sais pourtant comme elle est désabusée sur les changements. Tu la vois juste évoluer autour de toi, son parfum ne te fait pas décolérer.  « Il m’aime sincèrement et je l’aime aussi... » , il y a un claquement de langue inquisiteur, un regard polaire. «  Ta gueule. », le ton est glacée, froid comme une étreinte hivernale. « Je ne veux pas savoir. Tu ne m'intéresses plus. » La sentence tombe, elle n'aura plus que de l'indifférence, plus que de l'impuissance. Pour toi, elle est morte.

« J’ai accepté des fiançailles, je voulais que tu le saches, que vous le sachiez tous les deux parce que vous m’êtes essentiels... »  , et soudaine tu te fixes comme givré, tétanisé par la trahison, le poison qu'elle a insufflé. Tu ne bouges plus, même quand Nyss te touche, te frôle. « Pourquoi ? C'est tôt ... » , et il y a une crispation du cœur, une rancœur qui t’entache. Nyssandra aussi mérite ta haine, mérite ta colère. Une fois de plus, en ne respectant pas ton avis, elle bousille ta confiance. Une fois de plus, elles se sont liguées pour te forcer à parler, à t'exprimer. Et cette fois, la tempête ne les épargnera pas. Nyssandra te lâche, engloutissant l'espace entre elle & ta sœur. « Je veux dire ... Gwen, tu sais que je ne l'apprécie pas ; mais ... enfin,toutes mes félicitations »  , le masque se craquelle, les poings se resserrent. « Si tu es heureuse, c'est le principal. » , une grimace pointe ; Et ton bonheur à toi ? Et ce que Gwen a bousillé qu'en fait-elle ? Rien. Tu réalises qu'une fois de plus, Nyss a choisi l'ennemie. « Pas vrai, Aramis ? » , fait-elle, en te glissant un regard, en tentant de t'apaiser, de sauver les meubles de votre histoire. Tu te raidis, endolori & prêt au pire. Tu veux tuer, tu veux bousiller.  « Je te laisserai même aller aux fiançailles avec Hestia Carrow pour te venger si tu veux. » et elle rit. Tu le prends pour l'ultime affront, qui finit de froisser ton coeur, tes intestins, tout ton être. « Non. »

Ce sont trois lettres l'une derrière l'autre qui suffise à briser, casser, infliger la pire des sévérités. Non, qu'elle soit heureuse n'est pas le principal. Et la figure haute & monstrueuse se redresse, prête à commettre l'irréparable. Non, je ne la féliciterai pas. La baguette grésille, la magie fourmille. Non, je n'irai pas à ces putains de fiançailles avec Carrow. Le baton rouge est tiré d'un pantalon élégant, dans un geste presque innocent. Ni avec toi non plus. Un simple murmure s'échappe de tes lèvres & le sort part, une main puissante se forme dans l'air, agrippe Gwen par sa chevelure brune et la traîne par terre, la traîne jusqu'à la porte, se foutant des cris & des larmes. La porte s'ouvre dans un mouvement puissant & elle est jetée dehors. Cedrella Lestrange n'existe plus, à tes yeux.

La baguette se cache dans la poche, et tu lui fais face. Gwen ne semble être jamais entré dans la pièce, si ce n'est les trois tasses de thé qui dorment sur la table. Les yeux clairs sont vides, dénué d'empathie, privé de sentiments. Nyssandra n'a plus qu'un monstre face à elle. « Toi. La voix se pose, calme & pourtant tumultueuse, orageuse. Pour qui t'es-tu pris, Ollivander ? Les éclats remontent aux yeux. J'avais pourtant été clair, je ne voulais plus la voir, assènes-tu, assassines-tu. A mes yeux, Cedrella n'existe plus. Et tu n'avais aucun droit de t’emmêler, aucun droit de me l'imposer. De toute manière, elle l'a choisi. Alors maintenant, tu vas rester avec elle puisque le plus important c'est qu'elle soit plus heureuse que moi. » Tu la fixes, les yeux écartés de souffrance de devoir toujours être la dernière option, de devoir toujours être celui qui fait des concessions. « J'en ai assez que tu sois de son côté, assez que tu me trahisses. Tu inspires, expires & lâche. C'est fini, Eudoxie, je ne te pardonnerai pas. » Et tu jettes la sentence en prenant ton manteau, jetant une poignée de poudre de cheminette dans l'âtre. « Je ne veux plus jamais te voir. », Nyssandra Ollivander n'existe plus aussi
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Oui, je sais comment il est et c’est une des raisons pour laquelle je suis si mal à l’aise entre ses murs. Je sais pertinemment que tout cela va mal se finir. J’ai juste un infime espoir que tout ne soit pas déjà terminé, qu’il accepte de me parler, de m’offrir une chance mais... comment y croire alors qu’il pose sur moi un regard si froid, sans une once de l’amour fraternel que je pouvais y lire. Mais j’ai choisi de venir, j’ai, avec l’aide de Nyssandra plus ou moins organisés cette rencontre, organisé ce fiasco, mon propre enterrement. Il recommence, me rappelle que le sang qu’il a sur les mains est de mon fait. Je serre les dents et tente d’avaler la vérité qui remonte comme de la bile trop acide pour ne pas franchir mes lèvres “je ne t’ai rien demandé” aurais-je envie de crier si mon coeur ne l’aimait pas tant. Je repousse le coussins de la main, surprise de cette réaction enfantine qui tranche tant avec ses mots.Que puis-je faire d’autre?? Qu’attends tu de moi? Je ne pouvais pas m’excuser encore et encore d’avoir fait ce que j’avais fait. D’avoir oser espérer qu’il comprendrait, qu’il accepterait que je sois heureuse. Trop idiote pour voir que j’aurai du faire passer son bonheur bien avant le mien. Ses mots ne sont pas simplement durs, il me rabaisse à chaque syllabe sous le regard de Nyssandra qui ne pourrais de toute façon rien faire. Il doit cracher ce qu’il a sur le coeur même si c’est difficile à entendre même si c’est impossible à comprendre. Je renonce à répondre parce que je sais que cela ne sert à rien. Je sais qu’il a fait son choix, qu’il a déjà fait une croix sur moi et j’aurai du le savoir avant de nous infliger tout cela. Alors je recule d’un pas quand mon coeur me hurle de lui sauter dessus, de l’étreindre parce que ce sera sans doute la dernière fois que j’en aurais la possibilité. Mais je ne le fais pas, je le regarde, je l’observe au travers d’un mince filet d’eau salé. Le muscle cardiaque est lourd si lourd et douloureux que ma main droite se place sur ma poitrine avec, qui sait, le vain espoir de l’arracher pour simplement en finir. ce sont les mots de Nyssandra qui finissent de ne rendre complètement sourde. Je n’attendais pas d’elle qu’elle sorte le champagne pour fêter la nouvelle mais... pas ça. Non vraiment pas ça, si bien que le reste de ses paroles sont tout simplement comme un brouhaha qui me donne la nausée. Tout se mélange il n’y a plus sentiment, plus de sourire, ni sincérité, ni amour, ni amitié, juste un vaste trou béant, un mur infranchissable entre eux et moi. Je n’entends pas l’humour ni la réponse d’Aramis. De nouveau je fais un pas en arrière. Maintenant, je veux juste partir, m’enfuir. Ils savent et je sais aussi maintenant, la leçon a été bien comprise. Je repenserai à tout cela plus tard quand j’aurai eu le temps de digérer ces réactions, leurs réactions. Je...   ...suis désolée, je vais vous laisser... peu importe le sort d’Aramis me touche, me frappe et la main agrippe mes cheveux. Aramis!!! Arrête!!! Pitié pas lui, je pouvais supporter coups et sorts de n’importe qui mais pas de lui, pas comme ça pas de cette façon. Il me trainait au sol jusqu’à la porte d’entrée pour me jeter dehors comme sa mère aurait pu le faire avant lui. Et la douleur physique n’était pas ce qui me blessait le plus. Le visage dans la neige j’entends simplement la porte se claquer derrière moi. Je m’appuie sur mes mains et laisse mes larmes couler, je dois partir mais ou? Transplaner, vite et loin. Me terrer dans un trou de souris pour hurler ma peine sans gêner personne, sans blesser personne. Fuir et se rendre compte que je n’ai aucun point de chute, personne capable de comprendre. Pas sans lui en vouloir, m’en vouloir, nous en vouloir pas sans avoir toute la version de l’histoire. Parce que malgré tout je sais au fond de moi que je l’aime mais qu’après le pardon il ne peut pas y avoir l’oublie et que son geste est gravé a jamais dans ma mémoire. Je ne me sentais pas à l’aise en arrivant devant cette maison à présent je ne m’y sentirai plus jamais en sécurité non plus. Une action qui efface des années de bons souvenirs, des cris qui noircissent les rires. Alors je transplane une fois, deux fois, trois fois et me retrouve, épuisée, dans cette forêt dont le souvenir a été effacé de la mémoire de mes frères et il n’y a personne, non personne qui m’y attende personne qui ne sache ou me retrouver et c’est ce que je cherche. Je l'ai détruis, je les ai détruis.
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