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sujet; the wasted years, the wasted youth - abba

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Tu te décomposes jusqu’à ce qu’elle ait fini de rire et se rappelle que c’était pas très poli. Comme si dans ces moments-là, le champagne était la réponse à tout, elle te refourgue un verre, avant de s’absenter quelques instants aux toilettes. T’as pas le temps de souffler que « Bah alors Bacchy-boy, fais gaffe, on va finir par croire qu’t’es hétéro, si tu t’comportes comme ça ! » tu lèves les yeux au plafond et ton soupir aurait pu faire gonfler la nappe. Rufus Jenkins, le genre de rafleur à avoir été bercé trop près du mur, se fraye un chemin jusqu’à toi, prêt à en découdre maintenant que tu étais sans défense. Tu te crispes, manquant de briser ta coupe de champagne, hésitant à t’en servir comme projectile.
Tu te ravises cependant lorsque la tignasse ébouriffée et grisonnante d’Archibald Cole se détache de la petite silhouette trapue de l’autre crapule de Jenkins.

Cole était sans aucun doute le plus réglo de tous les rafleurs, parce qu’amoureux, marié et père de famille –pas étonnant que la Green n’en ait rien tiré.
Tu baisses ta garde, avisant tout de même le gueux qu’il suivait de près. Et aucun soutien à dénicher du côté de chez Flint qui, un peu plus loin, cherchait un moyen de faire le mur. De toute manière, même s’il avait été là, il avait une encore plus belle gueule que toi qu’il ouvrait encore moins. Alors dans ce genre de règlement compte de sous le manteau, mieux valait compter sur l’aide des petits fours.

Ils t’encerclent, Jenkins attrape ta coupe de champagne qu’il siffle d’une traite, Cole s’appuie sur ton épaule, désignant les toilettes du menton. « Et ben mon grand, t’as encore tiré le gros lot » « même si elle pas vraiment de gros lolos… » « Tu cherches à obtenir sa bénédiction avant de demander la main d’son oncle ? » Cole te juge d’un sourire en coin, mais d’une tape sur l’épaule, ne te laisse pas mariner dans tes embryons d’explications qui se mélangent dans ta bouche. « Détends-toi, j’te fais marcher. Honnêtement, tu t’en sors pas trop mal » Tu hausses les sourcils, circonspect « et beh, qu’est-ce que s’rait si j’m’en sortais mal… » « J’crois que tu te rends pas compte, Bacchy ; ils font pas partie de notre monde. C’est un miracle qu’elle se soit pas encore enfuie, la gamine. » « Ouais, justement, elle songe à s’faire la belle » avoues-tu en baissant le nez, comme s’il s’agissait de ta fantaisie. « Vraiment ? Parce qu’on comptait gratter sur la relève pour aller au pub s’en j’t’er un » « Feriez-nous-vous l’honneur de vot’ présence ? » « Promis, on touche pas » ajoute aussitôt Cole pour annoncer la couleur. De sa part, tu n’avais pas à t’en faire mais « permets-moi d’en douter » grinces-tu à l’attention de Jenkins qui a clairement l’air sur les crocs. Voyant où tu veux en venir, Cole attrape l’autre fermement par l’épaule. « Crois-moi, Murdock, les gars savent quand il faut plus tenir à sa vie qu’à ses couilles ; alors si ta p’tite copine a pas peur de s’faire peloter p’t’être une fois –et vu son taux d’excess dans le sang, crois-moi, c’est l’cadet de ses soucis-, ch’uis certain qu’elle serait ravie elle aussi de voir autre chose que du freluquet en tenue de soirée. »

Y’a pas à dire, Cole est non seulement le plus réglo, mais également le plus convaincant des rafleurs. Tu ne mets pas longtemps à céder, presque amusé à l’idée de voir Adelaïde évoluer en milieu rafleur.
Ils te laissent en plan, et quelques secondes plus tard, c’est la jeune femme qui revient vers toi. En effet, elle n’avait toujours pas fui ; mais à mesure que le temps passait, tu te demandais si ce n’était pas plutôt toi qui ferais mieux de fuir. Euh ouais ok, mais pas avant d’avoir croqué un morceau de fesses… Comme quoi, finalement, Adelaïde n’était pas la seule à avoir le regard baladeur, même si toi, t’y allais du dos de la cuillère, feignant surveiller le reste de la salle.
Tu ne sais plus combien de coupes de champagne elle t’avait refilé avant qu’elle n’ait finalement la judicieuse idée de vous sortir de là. Suspendue à ton bras, tu la guides, non sans peine et pas hasardeux, vers la sortie. A vous observer si brinquebalants, on pourrait se demander si tu n’étais pas en train de l’évacuer en urgence. Tu te prêtes même au jeu en écartant brusquement les gens sur votre passage qui se plient comme des roseaux un jour de tempête.

T’as la tête plus lourde que tes épaules quand vous déboulez enfin sur le parvis. « Euh, j’sais pas pour vous, mais j’crois qu’on d’vrait éviter d’transplaner dans vot’état » comme si le tien valait mieux. Tu cherches à faire fonctionner ta cervelle déjà bien poussiéreuse en temps normal. « Dois bien y avoir un portoloin pas loin pour r’joindre la capitale, non ? »
Vous déambulez plus ou moins discrètement dans les rues silencieuses de Herpo Creek avant d’apercevoir un groupe de jeunes sorciers, visiblement sur le départ. Jouant une nouvelle fois de ton impressionnante carrure –et rien que pour les beaux yeux d’Adelaïde-, tu les rattrapes en trois pas de géant. « ‘Scusez-moi, où conduit c’portoloin ? » Ils te matent tous de par en-dessous, excédés qu’un vieux leur adresse la parole « bah, au Chemin de Traverse, m’sieur » comme si c’était une évidence quand on avait une sacré coloc d’alcool dans le sang. Tu fouilles dans ton manteau et en extirpes ton badge de rafleurs. Ils sont plusieurs à plisser des yeux pour déterminer si ça n’était pas un faux. « Dans c’cas, j’réquisitionne, les enfants » quelques molles protestations, mais t’es déjà un trop gros poisson pour eux. Alors que vous étiez sur le point de décoller, tu leur adresses un p’tit signe de tête que tu crois stylé. « L’Etat vous r’mercie d’votre collaboration en ces temps difficiles. » Et sans demander votre reste, vous disparaissez.

Et atterrissez à l’endroit prévu. Tu ravales tes nausées –t’as déjà assez dégobillé pour la soirée-, époussètes vaguement le manteau d’Adelaïde. « Le pub est pas loin, s’vous voulez bien vous donner la peine. » Tu ne te souviens pas lui avoir demandé son avis, mais d’un autre côté, Cole avait forcément raison ; elle ne pourrait pas refuser.
Tu espères simplement que ça ne va pas dégénérer, parce que tu ne te sentais pas d’attaque pour te friter contre l’intégralité de tes collègues que tu découvres en même temps que la jeune femme, alors que le bar vous rote son haleine brûlante d’alcool à la figure quand vous y entrez. « Bienv’nue dans mon univers » marmonnes-tu, aussitôt couvert par les exclamations et les sifflements qui vous accueillent.
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WIZARD • always the first casuality
Adelaïde Rookwood
Adelaïde Rookwood
‹ inscription : 29/08/2016
‹ messages : 219
‹ crédits : Myself + Paroles sign Lomepal - Enter the Void
‹ dialogues : #cc9999
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‹ liens utiles :
‹ âge : 24
‹ occupation : Anciennement chargée du Remplacement des Elfes de Maison.
‹ maison : Serdaigle
‹ scolarité : 1991 et 1998.
‹ baguette : est en chêne rouge, ventricule de dragon, 26 centimètres, légèrement rigide.
‹ gallions (ʛ) : 3198
‹ réputation : je suis une garce de l'élite qui a trop profité de son statut pendant la guerre ; que je suis la nièce et l'unique parente proche de l'un des anciens Mangemorts les plus recherchés, Augustus Rookwood.
‹ faits : j'étais une enfant froide et renfermée, qui s'occupait seule de sa mère mentalement dérangée, avant d'être placée sous la tutelle de mon oncle, à la mort de cette dernière. Après avoir joui de la vie pendant des années, profitant du compte en banque d'Augustus et de ma situation de privilégiée, j'ai aujourd'hui tout perdu suite à la destruction d'Herpo Creek et à la chute du gouvernement.
‹ résidence : dans l'appartement d'Abel Burke, assignée à résidence par le nouveau gouvernement, en attendant de m'interroger sur la fuite de mon oncle.
‹ patronus : un gros chat sauvage
‹ épouvantard : ma folle de mère me couvrant de baisers et de honte devant tous mes amis d'enfance.
‹ risèd : une petite fille dans mes bras.
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Tu ne t’attendais pas à ce que Bacchus accepte de partir sans la moindre protestation. Il semble même avoir pris cette décision pendant que tu te repoudrais le nez. Alors tu vides une dernière coupe de champagne que tu laisses à nouveau s’écraser sur le sol, histoire d’être sûre de faire le plein avant de partir tu ne sais où. Tu te suspends au bras de ton cavalier, un sourire de sorcière pétée à l’alcool et l’excess flottant sur le visage, et tu balayes la salle une dernière fois avant de partir. Tu les méprises tous, et ça te fait rire de les voir jouer les pantins depuis tant d’années. Tu as la sensation d’être au-dessus d’eux, et la présence de la carrure impressionnante de Bacchus à tes côtés te confirme cette impression. Ce dernier joue les gardes du corps en te faisant sortir telle l’alcoolique droguée que tu es, et tu ne peux t’empêcher de pouffer alors qu’il balaye la foule de deux trois coups d’épaule imposants. Les stupéfiants te font tourner la tête et t’euphorisent. Tu es presque heureuse que ton cavalier te tienne si fermement, car tu n’es pas sûre de marcher très droit sans cette béquille. Et tu te sens incroyablement bien.

Complètement à l’ouest, tu laisses Bacchus guider tes pas parmi les ruelles sombres, sans te demander un seul instant ce que vous faîtes et où il peut bien t’emmener. Tu te contentes d’acquiescer lorsqu’il suggère de ne pas transplaner – même si ton ego te souffle à l’oreille qu’une grande sorcière comme toi serait capable de transplaner en toutes situations, nan mé ho. Tu laisses ton esprit vagabonder sous l’effet de l’alcool, tandis que ton garde du corps te balade paisiblement. Lorsque tu reviens à toi, Bacchus tend son badge à quelques paires d’yeux juvéniles qui protestent faiblement, avant de réaliser que leur interlocuteur fait deux fois leur poids et leur taille. Ils se dispersent rapidement alors que tu sors, amusée « J’ignorais que tu étais un homme de pouvoir, Bacchy. »

Le portoloin dérobé aux gamins vous mène au Chemin de Traverse. Tu n’as pas mis les pieds ici depuis bien longtemps, et tu reconnais cet endroit douloureux où tu déambulais seule pour dénicher des fournitures scolaires, tandis que les autres apprentis sorciers étaient accompagnés de leurs parents. Mais tu souris à ce passé, et enfouis ton visage dans l’épaule de Bacchus, comme un réflexe animal pour trouver un peu de chaleur. Tu te laisses encore guider, comprenant qu’il te propose de découvrir son monde. « Bienv’nue dans mon univers ». Vous pénétrez dans un pub aux lumières tamisées, à l’odeur brûlante d’alcool, aux tintements de chopes de bièraubeurre et aux rires gras. Tu contrastes tant, avec ta robe de soirée verte, tes cheveux parfaitement coiffés, l’indécente pierre précieuse pendant à ton cou, que votre arrivée est automatiquement remarquée. Plusieurs groupes de sorciers poussent des sifflements à ton attention, des acclamations à celle de Bacchus. Tu souris, absolument ravie d’être au centre de l’attention et tu lèves un bras telle une diva arrivant sur scène et saluant son public.
L’euphorie s’empare à nouveau de toi, et tu serres un peu plus le bras de ton cavalier, un peu hystérique de découvrir un univers dont tu ignorais l’existence.

Aurais-tu été aussi tolérante face à ce lieu si tu avais été sobre ? Non, c’est certain. Mais en cet instant précis, tu as envie d’embrasser cette chaleur que t’offres le pub manifestement fréquenté par une majorité de rafleurs. Deux-trois gaillards prennent la peine de se lever pour vous accueillir, apparemment des connaissances de Bacchus. Ils te détaillent de la tête aux pieds d’un regard peu flatteur, mais tu préfères réagir en affichant ton fameux sourire aussi poli que provocateur. L’un d’eux ose même te faire un baise-main, ce qui déclenche automatiquement un gloussement de ta part. Non, tu n’arrives pas à cacher ton état, et cela t’amuse tant de t’afficher bourrée d’alcool et d’excess face à toutes ces personnes qui considèrent ton oncle comme leur boss, leur supérieur, ou du moins quelqu’un de bien plus influent qu’eux. Tu as le sentiment de leur faire honneur de ta présence, même si tu ne conçois pas qu’un grand nombre d’entre eux ne doivent même pas penser cela, même pas savoir que la jolie rouquine que tu es peut être cette Adelaïde Rookwood sur laquelle Augustus veille.
Alors que Bacchus échange quelques mots avec ses collègues presque aussi imbibés que toi, tu profites de cette distraction pour t’échapper de son bras. D’un geste décidé, tu retires tes chaussures à talons et les balances par dessus ton épaule. Alors, maladroitement, tu grimpes sur une chaise haute et fait de ton mieux pour garder son équilibre. Tu t’éclaircis la gorge avant de crier – presque hurler, pour couvrir le son ambiant et la musique « ROOKWOOD PAIE SA TOURNÉE CE SOIR, BIÈRAUBEURRE POUR TOUT LE MONDE ! » Et aux exclamations de retentir de plus belle. Tu es euphorique, tu t’amuses autant qu’une gamine dans un magasin de jouets.
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Si tu l’avais amenée ici, c’était un peu pour pouvoir te moquer d’elle, désarçonnée qu’elle aurait dû être face à tous ces rustres. Tu ne t’attendais pas à ce qu’elle s’adapte aussi aisément. Elle lance ses chaussures à l’aveuglette que tu rattrapes en catastrophe, manquant de te crever un oeil par la même occasion.

Tu te démènes pour garder les autres types à l’écart, mais c’est pour qu’Adélaïde se jette mieux dans leurs bras, conquise semble-t-il par les grotesques baisemains dont ils l’avaient gratifiée. Le temps qu’Archie vienne te flatter le coin de la barbe que la jeune femme a disparu dans la tumulte rafleuse, comme emportée par la vague, pour mieux resurgir debout sur une table. Tu la cherches un instant du regard, cette comète d’émeraude, avant de l’entendre chantonner à tue-tête que Rookwood paye sa tournée. Tu manques de frôler l’arrêt cardiaque -ton patron est dans le coin ? avant de te rappeler qu’elle faisait indéniablement partie de la même famille -confère cette manière de capter l’attention des foules, armé d’une paire de lolos ou d’un service trois pièces.

Tu as du mal à te frayer un chemin parmi les bougres qui s’agglutinent autour du bar et de l’héroïne de la soirée. Tu atteins presque la table sur laquelle elle se tortille quand deux types l’attrapent par la taille pour la faire slamer jusqu’au comptoir où, perchée sur l’épaule de l’un d’eux, on lui sert une pinte de bièraubeurre plus grosse que tout ce qu’elle avait pu s’enfiler jusqu’à présent. « Détends-toi, Bacchy-boy, j’t’ai dit, on touche pas~ » promet Archie en te refourguant une pinte dans les pattes. Tu grommelles, peu convaincu, et manques de lâcher ton verre quand tu constates qu’il y en a un qui lui pelote les fesses et qu’elle chasse vaguement du bout de ses pieds nus. Tu te frappes le front, descends d’une traite la bièraubeurre -pour te donner du courage, cela va de soi- et te fends un chemin dans la foule compacte qui braille à tout va, faisant couler l’alcool à flot. Tu n’imagines même pas la note de frais, et encore moins le visage de Rookwood senior quand il la parcourra des yeux.

Sur ton passage, on te félicite d’avoir ramené ce sexy portefeuille sur pattes, on se demande encore où tu es allé la voler, combien tu demandais pour la rançon, voire même si on pouvait te l’emprunter. Tu joues des bras et des jambes, boulant sans vergogne les autres rafleurs pour récupérer ta protégée. Ta démarche est vacillante, ton oeil hagard a du mal à se fixer sur elle.
Tu tends finalement les bras pour la récupérer, mais la gueuse ne te calcule même pas, encerclée par ses nouveaux prétendants. Tu es contraint de monter à moitié sur la table pour l’attraper, manques même de te casser la goule. « Mam’zelle, va falloir songer à rentrer, mainten- » « Oh bah non, Murdock : elle est plus drôle que toi, la gamine ! » « T’as qu’à y aller, on te la ramène ! » « Mais bien sûr ; et que j’m’inquiète pas si elle est à moitié dessapée, c’est ça ? » « Pas d’notre faute si elle a pas froid aux yeux ! » Et tes collègues imbibés de s’esclaffer, tandis que tu la défais doigt par doigt de l’étreinte d’un pilier de bar. « Ouais, bah ma jolie, ton oncle a pas froid aux yeux non plus quand il s’agit de punition, alors on s’arrache ! » Tu sais pas si c’est ton argument qui est suffisamment convainquant, mais la demoiselle se décide enfin à s’alanguir dans tes bras, se dérobant à ceux des autres, envieux comme des nifleurs. Et, dans un effort ultime, tu la balances en travers de ton épaule, réajustant un pan de sa robe pour pas qu’en plus de ne pas avoir froid aux yeux, elle n’ait pas non plus froid au derrière.

« Tu crois que tu vas où comme ça, Murdock ? » Tu lèves les yeux au ciel, récupères l’addition. Tu déglutis bruyamment, fouilles dans tes poches pour écraser quelques gallions sur le comptoir. « Tu crois tout de même pas que ça suffit ? » « J’te vois venir, Bran, j’te filerai ni son collier, ni son cul, ni ses pompes, alors t’attendras pour l’autre moitié. » Tu soutiens son regard un instant, suffisamment court pour pas que tu vacilles. Sans demander ton reste, ton paquetage hors de prix sur l’épaule, tu déboules hors du bar.
Tu prends une grande inspiration. « Ça va derrière ? » Ça a l’air d’aller, à sentir son regard concupiscent loucher sur ton boule.

Tu as bien cru que vous n’arriveriez jamais à Herpo Creek. Tu n’oses pas te renseigner sur l’heure qu’il est. Tu fais repasser Adelaïde dans tes bras, pour la redéposer par terre -seulement si elle se décide à te lâcher. « Pas trop secouée ? ‘Faudrait pas qu’vous gerbiez sur le tapis d’votre oncle. J’peux vous tenir les ch’veux, s’vous voulez. »
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‹ scolarité : 1991 et 1998.
‹ baguette : est en chêne rouge, ventricule de dragon, 26 centimètres, légèrement rigide.
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‹ réputation : je suis une garce de l'élite qui a trop profité de son statut pendant la guerre ; que je suis la nièce et l'unique parente proche de l'un des anciens Mangemorts les plus recherchés, Augustus Rookwood.
‹ faits : j'étais une enfant froide et renfermée, qui s'occupait seule de sa mère mentalement dérangée, avant d'être placée sous la tutelle de mon oncle, à la mort de cette dernière. Après avoir joui de la vie pendant des années, profitant du compte en banque d'Augustus et de ma situation de privilégiée, j'ai aujourd'hui tout perdu suite à la destruction d'Herpo Creek et à la chute du gouvernement.
‹ résidence : dans l'appartement d'Abel Burke, assignée à résidence par le nouveau gouvernement, en attendant de m'interroger sur la fuite de mon oncle.
‹ patronus : un gros chat sauvage
‹ épouvantard : ma folle de mère me couvrant de baisers et de honte devant tous mes amis d'enfance.
‹ risèd : une petite fille dans mes bras.
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Tu penses un instant naïvement que les réactions excessivement joyeuses des occupants du bar sont plus tournées vers la tournée généreusement offerte que par ton joli minois, ta dégaine de princesse et ton petit cul se tortillant pour rester en équilibre sur cette foutue chaise. Mais il faut croire que tous ces rafleurs aux regards hagards sont moins habitués à voir une créature made in Élite sorcière se dandiner dans leur QG de fin de service que d’y voir l’alcool couler à flot. Alors, lorsqu’ils se dirigent vers le bar, ce n’est pas tant pour récupérer leur bièreaubeurre que pour te soulever par les hanches, t’attraper le fessier d’une main sale et ferme, et te faire sauter sur leurs épaules en laissant danser quelques doigts baladeurs sur tes cuisses découvertes par ta robe remontée presque jusqu’en bas de ta taille. Il y en a bien que tu essayes de chasser d’un pied maladroit, mais la vérité est que tu n’as pas tant envie que ces caresses inconnues cessent complètement. Cette marée humaine te réchauffe – si tu en avais vraiment besoin –, fait bouillir ton sang qui vient frapper contre tes tempes alors que tu ne peux t’empêcher de rire en rejetant la tête en arrière. L’alcool te susurre timidement, puis de plus en plus fort, de lâcher prise sur le peu de contrôle que tu avais encore de ton corps. L’excess, lui, t’intime de prendre le temps de ressentir l’effet de cette masse avec qui tu sembles partager un même souffle, et tu ne peux empêcher un frisson de parcourir ta nuque. Tu n’es plus qu’une enveloppe aux sens éveillés, à la peau prise d’une sensibilité sans précédent, et tu croises mille regards trop réjouis de ton état d’abandon et d’euphorie. Tu devrais pas te réduire à la poupée tripotée dans une foule anonyme composée d’hommes en chien qui seraient prêts à t’arracher ta robe si ton garde du corps ne jouait pas en ce moment même des coudes pour te sortir de là. Mais tu ne peux nier que cette sensation te renvoie à de sombres soirées, où de demi-dizaines de sorciers et sorcièrent sniffent l’excess à même ton corps nu, sous le regard approbateur de ton ami et protecteur. Oui, comme Abel te l’a appris il y a quelques années désormais, tu es une vilaine fille.

Mais il faut bien que l’âme regagne le corps à un moment donné. Et c’est la main chaude de Bacchus sur ton épaule qui te ramène à la réalité, alors que tu es vraisemblablement dans les bras d’un quinquagénaire qui semble remercier Merlin de ses yeux fous de lui avoir remis contre lui une si jeune et belle créature, bien que ce ne fut que pour quelques secondes. « Ouais, bah ma jolie, ton oncle a pas froid aux yeux non plus quand il s’agit de punition, alors on s’arrache ! » C’est pas tant les punitions d’Augustus que tu crains – non, il n’est pas du genre à te priver de quoi que ce soit, vous avez un accord tacite sur vos modes de vie – que le regard silencieux empli de déception qu’il t’offre parfois lorsque tu rentres trop éméchée pour aligner deux phrases cohérentes. Il t’a vu dans de sacrés états, ton oncle, bien qu’il ne se permette jamais de te le reprocher. Ce soir serait-il si différent des autres ? Peut-être bien. Peut-être pour d’autres raisons.
Tu as à peine le temps de saluer ton public que tu te retrouves perchée, tête à l’envers, sur l’épaule imposante de ton chevalier servant. Tu t’apprêtes à protester mollement lorsque tu constates la sympathique vue sur son fessier ferme, que tu ne peux t’empêcher de pincer en ricanant. Lorsqu’il s’adresse au tenancier, tu sens sa voix grave résonner dans sa cage thoracique, et sans que tu ne comprennes vraiment pourquoi, cela te fait tressaillir légèrement. Alors, malgré toi, tu descends tes mains vers ses cuisses étouffées dans le pantalon noir, histoire de t’assurer qu’elles sont bien réelles, qu’elles te sont bien offertes et que tu peux t’en emparer comme tu le souhaites.

Il marche un bon moment, et t’en profites pour décuver légèrement, un petit sourire habitant tes lèvres pulpeuses. Le Bacchus est un être chaud, et collée comme tu l’es contre son dos, il ne laisse pas le froid de septembre descendre ta température corporelle. Il faut dire que tu es bien agrippée à lui, comme un koala cherchant à ressentir la sève couler dans son arbre ; et lorsqu’il cherche à te faire redescendre, tu t’accroches fermement à son fessier en grommelant quelques insultes incompréhensibles. Mais c’est qu’il a plus de force à revendre que toi, et il te repose délicatement sur le sol, alors que tu restes un moment entre ses bras pour sentir encore un peu de cette chaleur animale que tu as savouré tout le trajet. « Pas trop secouée ? ‘Faudrait pas qu’vous gerbiez sur le tapis d’votre oncle. J’peux vous tenir les ch’veux, s’vous voulez. » Tu souris un moment en posant ta tête contre son torse soulevé par sa respiration rapide, parce que si tu t’imposais une retenue en début de soirée à cause de la proximité de l’homme avec Augustus, t’en as plus rien à foutre, et que t’as envie de sentir son corps contre le tien, juste encore un peu. Une petite voix s’échappe de cette étreinte, une voix amusée : « Tu me prends pour une amatrice, Bacchus. Par contre j’accepte ton invitation à me tenir les cheveux, mais pas pour vomir sur le tapis. » Cette fois-ci, tu ne prends pas la peine de rire, parce qu’au final, tu ne plaisantes absolument pas. Et tu lui fais comprendre un t’emparant de sa main et en le traînant jusqu’à la porte d’entrée, que tu ouvres le plus bruyamment du monde. Tu as une très rapide pensée pour ton oncle, espérant secrètement qu’il ne sera pas là pour observer le spectacle de sa nièce imbibée chauffant son plus fidèle serviteur – sans même tenir compte du consentement de ce même serviteur, ceci dit. Tu l’intimes d’un mouvement brusque de la main à te rejoindre dans l’obscurité de l’entrée, et l’excess te fait ricaner nerveusement lorsque tu observes son expression perdue faiblement éclairée par le clair de lune qui s’invite par la porte d’entrée. « Ça serait plus sympa avec un peu de lum- » que tu dis en allumant le lustre principal d’un coup de baguette sortie de ton porte jarretelles  - elle est toujours là, au chaud contre ta cuisse. Sauf que tu ne prends pas le temps de finir ta phrase, trop amusée par le spectacle qui s’offre à toi. Un regard d’une fraction de seconde vers le haut de l’escalier t’a permis d’apercevoir la longue silhouette de ton oncle vous observer de toute sa hauteur. Tu aurais certainement déchantée s’il s’était trouvé là, seul, représentant une menace pour ton coup de ce soir – et c’est que t’en as étrangement vraiment envie, du coup de ce soir. Mais ça, c’était sans compter la compagnie masculine sur la taille de laquelle Augustus pose une main délicate, l’invitant à rejoindre ses appartements, à l’opposé des tiens. Le petit minet qui accompagne ton oncle, tu le reconnais, non seulement parce qu’il était à Poudlard avec toi, mais surtout parce que, récemment, on voit sa tête dans tous les magazines. Boris Bagshot, si ta mémoire est bonne. Et ça t’amuse de voir que ton oncle a su mettre la main sur un si beau cristal de jeunesse – bien que ce dernier semble désagréablement surpris d’être ainsi pris sur le fait avec le Ministre des Mystères. Alors, tu n’as rien d’autre à dire que « Je te souhaite une bien belle nuit, mon oncle », parce qu’il est bien trop amusant de constater que les Rookwood sont de fins prédateurs, et qu’aucun de vous deux n’échappe à cette règle. Et à ton oncle de te sourire avant de disparaître.

Mais tu te détournes bien vite de cette distraction, car tu as d’autres chiens à fouetter. Tu fais face à ton imposant cavalier, et ne peux t’empêcher de constater cette drôle de lueur qui flotte dans son regard, accompagnée d’une bouche à moitié ouverte, dans une expression d’incompréhension totale. « Bacchus ? » Mais il semble t’avoir oublié un instant, car ses yeux sont toujours tournés vers le haut de l’escalier, où Augustus se trouvait il y a quelques instants. Tu vas le faire sortir de sa léthargie toi, il va voir. Tu profites de son moment d’absence pour passer tes mains sous sa rugueuse veste en cuir, et tu les laisses se balader sur son torse, son dos, pour venir mourir sur le haut de ses fesses. « Quoi ? Tu ignorais qu’Augy était gay ? » Tu fais la naïve, car, au fond, tu devines bien ce qui titille le coeur de Bacchus. Mais ton cerveau qui se laisse peu à peu gagner par l'excitation te hurle de ne pas t'en préoccuper. On peut passer à autre chose ? Est-ce que tu peux m’escorter jusqu’à ma chambre et me faire danser, comme tu me l’as promis ?
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Ta tentative de sourire se retrouve étranglée lorsqu’elle t’attire à l’intérieur du manoir dans un énième sous-entendu qui te semblait beaucoup plus sérieux, maintenant que vous n’étiez plus qu’à quelques pas de sa chambre et que, accessoirement, à cette époque, tu venais tout juste d’emménager dans la baraque. Tu allais pour décliner son offre une fois encore lorsqu’elle t’a pris au dépourvu en éclairant soudainement le hall d’entrée. D’instinct, tu as porté une main en visière, clignant des yeux face à l’imposante source de lumière. Sauf qu’en redressant le chef, ton regard a trébuché sur la silhouette se détachant en haut des escaliers. Silhouette que tu aurais reconnu entre mille, dans le noir et sous Imperium. Tu espères bêtement qu’à ce moment-là, Adelaïde n’est pas trop débraillée et qu’elle n’a pas l’air d’avoir passé un peu de trop de temps entre les mains calleuses d’une bande de rafleurs enjaillés, auquel cas tu risques de te faire salement taper sur les doigts.

Et peut-être qu’au fond, tu aurais bien aimé qu’il te tape sur les doigts. Qu’il vous accueille froidement, à veiller inlassablement dans un fauteuil du salon. A vous juger à votre retour, sans dessus dessous, avant de vous disperser dans vos piaules respectives. Peut-être même qu’il ne t’aurait pas congédié tout de suite, qu’Adelaïde se serait éclipsée pour de faux, à vous mater du fond de la cuisine en ricanant, tandis qu’il te faisait tourner en rond jusqu’au petit matin où tu aurais fini par t’endormir en vrac sur le canapé, sous son regard distrait.
C’était sans doute ce que tu t’étais laissé miroiter en t’installant ici. Autant dire que tu n’aurais jamais supposé que Rookwood puisse ramener une autre âme que la tienne, enchaînée.
Parce qu’il ne vous accueille pas d’un oeil inquisiteur. C’est à peine s’il vous attendait. C’est à peine s’il te voit, occupé qu’il est à conduire quelqu’un d’autre dans ses appartements, là où il aurait dû te traîner pour te malmener. Il est si aimable avec cet autre, et pourtant, pourtant, il y a quelque chose en plus, une proximité, beaucoup moins oppressante que celle à laquelle tu avais le droit, et même un peu trop chaleureuse pour être de celle qui s’imposait en public.

Toutefois, tu aurais pu aller très loin dans le déni. Tu aurais pu ignorer les roucoulements d’Adelaïde lorsqu’elle souhaite une agréable nuit à son oncle. Tu aurais pu ignorer le dédain dans le regard du garçon qui, rouge de honte, précède ton patron. Tu as presque failli ne pas le reconnaître, te rappelant juste que tu l’avais déjà croisé au Ministère, notamment cette fois-là, en tempête, dans les couloirs, alors qu’il faisait du gringe à Smith. Et tu aurais clairement préféré qu’il s’en tienne à Zacharias plutôt que de s’intéresser à-
Tu sais, c’est très certainement Rookwood qui s’est intéressé à lui en premier.

Il a plutôt intérêt à ne jamais recroiser ton chemin dans les couloirs, ce gamin, parce que sinon-
Sinon quoi ?
Tu es encore en train de l’encastrer mentalement dans la rambarde des escaliers lorsqu’Adelaïde parvient enfin à attirer ton attention. « Augy ? » répètes-tu, incrédule. « J’étais persuadé qu’il s’appelait B- … Oh… Oh. » Ça y est, l’information était arrivée à destination. Tu deviens presque aussi rouge que l’émeraude d’Adelaïde est vert. Sa question tourne en boucle dans ton crâne de piaf, car en vérité, tu ne sais absolument pas si tu l’ignorais puérilement ou si, intrinsèquement tu le voulais savais dès le début. T’ébrouant comme un percheron piqué par une mouche, tu secoues la tête, allant même jusqu’à oublier que la belle avait ses mains sur ton derrière. « Ch’uis pas payé pour m’intéresser aux penchants d’votre oncle, mam’zelle » que tu déblatères. Pas besoin d’être payé quand on se penchait volontairement sur la question nuit et jour. « Par contre, j’le suis pour vous ramener à destination sans encombres. » T’as le coeur qui s’emballe, et qui se serre aussi un peu.

Après, à savoir si tu étais payé pour la raccompagner de cette manière, c’était à elle d’en décider lorsque, sans plus trop réfléchir, tu as attrapé Adelaïde par la taille pour la porter jusque dans sa chambre. On va dire que ça a été suffisant à comprendre pour la jeune femme, dans ton regard un peu terrible et qui traîne sur elle quand tu la déposes brusquement sur son lit, après avoir habilement refermé la porte de sa chambre d’un coup de talon. Il est assez terrible ton regard, parce qu’il a faim ; mais pas vraiment d’elle, ou du moins, plus vraiment. Parce que tu avais eu envie que ça se finisse sous les draps cette soirée, ça s’était à peu près entendu au détour de chacune de tes phrases. Sauf que maintenant que tu avais appris sur le tas que ton patron avait eu le même objectif que toi, il allait falloir s’y prendre avec force griffes pour te retirer cette image de la tête. Heureusement, Adelaïde pouvait se révéler de taille à affronter la bête.
« On avait dit quoi déjà ? Que j’vous emmènerai danser ? » Et, tandis que tu retires dans un grincement le cuir rêche de ta veste, tandis que tu caresses avec une brusquerie presque irrésistible ses cheveux pour les défaire de leur savante coiffure, c’est comme si ses mains à elle n’avaient jamais quitté le bas de ton dos et roulaient à présent sur ta ceinture qu’elle défaisait avec une lenteur abominable.

Comme quoi, les Rookwood savaient tous y faire en supplice.
C’était comme si, vu qu’il se donnait le droit de te tromper (mais pour qui te prends-tu, Bacchus ?), tu te permettais de le tromper aussi, de tromper la solitude, de tromper sa vigilance dans les bras d’Adelaïde. Petit naïf.
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