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sujet; (MARRY) beyond the cover. |
HERO • we saved the world Luna Lovegood ‹ inscription : 31/05/2015
‹ messages : 5660
‹ crédits : LUX AETERNA (avatar), TUMBLR + MATHY LA BEST (gifs), KAZUO ISHIGURO (quote).
‹ dialogues : bleu (luna - #669999) ; rosé (marie - #cc6666).
‹ âge : (depuis le 13/02/04) 23
‹ occupation : aventurière dans l'âme, souvent bénévole, étudiante par correspondance et mère à plein temps.
‹ maison : Serdaigle
‹ scolarité : septembre 1992 et décembre 1997.
‹ baguette : mesure 25, 8 centimètres, a été taillée dans du bois de sorbier et son cœur recèle un ventricule de dragon.
‹ gallions (ʛ) : 10433
‹ réputation : je suis différente ; même je ne suis plus aussi loony qu'auparavant.
‹ particularité : douée d'un sixième sens tel qu'on me soupçonne d'avoir le troisième œil.
‹ faits : Marie n'est plus ; que je me réhabitue à mon nom, mon visage et ma vie d'autrefois, tant bien que mal ; que les conséquences d'une année et demie volée sont rudes ; que je crois en Harry Potter depuis toujours ; que je suis une héroïne de guerre ; qu'il me manque du bon sens et une part d'humanité ; que je ne pourrais pas survivre sans ma fille, Lesath, ni son père, Rolf Scamander, à mes côtés ; que notre famille détonne ; que je suis l'une des sacrifiés scolaires de la guerre ; que Lesath est atteinte du syndrome Rosier.
‹ résidence : dans cette drôle de demeure du Devon, en forme de tour d'échecs, avec Rolf et notre fille, Lesath. Autrefois musée du gouvernement, aujourd'hui réhabilitée, elle s'élève toujours aux abords de Loutry-Ste-Chapsoule.
‹ patronus : un sombral, après de nombreuses métamorphoses (le lièvre et le panda ont été les plus marquantes).
‹ épouvantard : une forme prostrée dans un sous-sol tantôt calciné, tantôt humide (représentation d'un retour en arrière inéluctable, sans Lesath, sans Rolf, sans ceux qui comptent pour moi).
‹ risèd : une longue chaine dorée, sertie de six pendentifs très particuliers.
| a person often meets his destiny on the road he took to avoid it.
Brusque mouvement de recul. Sur l'instant, Marie trouva juste assez de temps pour empoigner sa baguette magique et la diriger droit devant elle. « Tu recommences et je n'hésiterais pas à m'en servir encore une fois, c'est compris ? ». La seule réponse de son opposant se fit sifflante, perfide, menaçante. Il recula de nouveau pour se blottir dans un coin, le plus éloigné d'elle. Peu impressionnée par la verve de son interlocuteur, l'Insurgée fronça des sourcils et se contenta d'emprunter son expression la plus sévère. « Tu es vraiment têtu. Même moi, je me laisse faire lorsque l'on me traîne de force pour me soigner... ». Prudemment, la blonde déposa sa baguette magique près d'elle, au sol, avant de croiser de nouveau ses jambes en tailleur. « … et des blessures, j'en ai eu. Comme les tiennes. La gangrène aurait très bien pu se déclarer ! ». Merlin merci, Marie était sous sa tente ! Son timbre de voix avait été si aigu que même son inopiné compagnon se renferma un peu plus sur lui même, imitant physiquement un shut the fuck up, bien senti. « Je sais ! Je vais très certainement te présenter à l'un de mes amis… Ne dit-on pas 'qui se ressemble s'assemble' ? Je suis désolée mais nous sommes un peu à court de compresses stériles, ces temps-ci. Tu vas devoir faire avec les moyens du bord… ». La tête du brun se métamorphosa soudainement dans une grimace de dégoût, digne de celle de Draco Malfoy. Levant les yeux au ciel, Marie secoua dramatiquement de la tête, plus amusée qu'autre chose par la situation. Nouvelle menace persiflée à son encontre. Du bout des doigts, elle attrapa une fois encore le linge propre qu'elle n'avait cessé d'essorer les dix dernières minutes à défaut de pouvoir éponger les différentes blessures qui serpentaient la peau assombrie de nouvel ami. « Et puis, la dernière fois que tu t'es nourri, c'était quand ? Daddy m'a montré à quoi tu ressemblais, lors de notre voyage en Australie… je devais avoir… hum… sept ans ? Anyway. Tu n'es même pas sensé être ici, je me trompe ? ». Silence absolu. Ses propos se déversaient sans discontinuer, leurrant ainsi son attention sur autre chose que sur le tissu qu'elle approchait toujours un peu plus du corps blessé qui s'étendait face à elle. « Tu es peut-être plus jeune que tu n'en a l'air... ». Plus que quelques centimètres… « … J'ai moi-même grandi, c'est peut-être pour ça que la différence de taille m'interpelle. Tu ne penses pas ? ». Sa main resta en suspens. Un. La tête du muet se tourna alors vers elle. Deux. Le bois de sorbier se retrouva une nouvelle fois au creux de sa paume. Trois. Il commença à se relever et… « Stupéfix ! ». A la guerre comme à la guerre, elle l'avait averti, didn't she ? Ce n'était pas comme si elle venait d'étouffer le Notechis Scutacus, after all. Marie venait simplement de stupéfixer l'un des serpents les plus venimeux du monde. Elle lui avait promit de recommencer s'il osait l'attaquer une fois de plus. Dans un soupir, elle laissa le linge humide recouvrir une partie du corps glacé, blessé, de l'animal et se releva du sol. Rapidement, elle passa autour de son épaule sa besace en cuir et y fourra à l'intérieur tous les restes d’onguents antiseptiques qu'elle possédait, de préparations magiques idéales pour cicatriser les peaux qu'elle avait réussi glané à droite et à gauche au fil du temps, de bandes de coton prêtes à l'emploi, de… Tiens, qu'est-ce que c'était que ça ? Dans un élan de curiosité, elle ouvrit la fiole, en sentit le contenu et… la reposa à sa place, d'une moue écœurée. Mieux valait ne pas mettre Monsieur Serpent Brillant plus en colère qu'il ne l'était déjà avec ce genre d'abomination... Elle sortit alors de sa tente plus rapidement qu'il n'en fallait pour dire 'Serpentard', une caisse en carton plus large qu'elle entres les bras. Le camp des Silencieux portait parfaitement bien son nom. Il restait aussi muet qu'une tombe. Du moins, autant qu'il puisse l'être malgré tous les insurgés qui y avaient trouvé refuge, durant ces derniers mois. Si Marie prenait garde de toujours utiliser le langage signé en dehors de sa tente, il n'était pas rare que des insurgés de passages ou les nouveaux se mettent à murmurer au sein des sortilèges protecteurs qui entouraient le toit de Madame Giupure. Les différentes paroles chuchotées qui s'élevaient constamment risquaient d'attirer l'attention, au fil du temps… Peut-être les civils penseraient-ils la boutique hantée, nouveau simulacre de la Cabane Hurlante, avant de prévenir les Mangemorts... Dans un haussement d'épaules, effaçant ainsi ses sombres pensées, Marie tenta de replacer correctement l'énorme boîte qu'elle portait toujours à bout de bras. Elle hésita un instant à en sortir son occupant pour le porter directement contre elle... Les serpents aimaient la chaleur, lorsqu'ils se sentaient mal, non ? Focus, Luna, focus. Marie abandonna rapidement l'idée, la jugeant alors d'inadmissible : les insurgés présents au campement la déclarerait définitivement folle s'ils s'apercevaient de l'espèce animale qu'elle trimbalait... Non, ce qu'elle cherchait, c'était quelqu'un qui en saurait plus qu'elle en matière de serpents. Qui pourrait communiquer avec lui, lui faire comprendre qu'elle ne lui voulait aucun mal. Qu'elle voulait juste apaiser les souffrances qu'il pouvait bien ressentir, avec toutes ces entailles vives, ces coupures à moitié cicatrisées, ces brûlures suintantes… Elle avait juste besoin d'un Fourchelang. Les cheveux noirs de jais, dans une sempiternelle bataille vouée à l'échec, se profilèrent alors dans son champ de vision. Heureuse coïncidence. Un sourire aux lèvres, Marie abaissa son visage vers le serpent qui semblait dormir dans le carton (mais ô combien son regard intérieur lui fusillait directement le crâne) et lui souffla dans un murmure : « Je vais te présenter un autre ami, à la place. Tiens-toi tranquille, il n'aime pas beaucoup les serpents. Ne l'effraies pas, s'il te plait ! ». D'un pas léger, qu'elle aurait tant voulu sautillant, elle se dirigea vers la silhouette assise, à l'écart, paisible, de l'homme en qui elle plaçait depuis toujours une foi indéfectible. L'enfant triste et apeuré qu'il avait été reposait silencieusement, courageusement, au plus profond de lui. Il avait apprit à le protéger ainsi. Luna Lovegood se protégeait derrière Marie. Mais elle adorait laisser une part de son esprit fantasque resurgir de temps à autre. Et ce dernier réclamait la guérison du Notechis à rayures jaunes. « Harry ! », lança-t-elle pour seul préambule à demi-murmuré, à la volée (venue de nulle part, surtout), avant de lui déposer sur les genoux le carton où continuait de reposer le serpent entortillé autour de lui-même. La tête toujours figée dans l'esquisse d'une morsure imminente. « J'aurais besoin de ton aide ». Debout, le visage tourné vers Potter et le serpent, elle déclara : « Il est têtu comme une mûle et il ne veut pas se laisser faire ; nous devons le soigner ! » Soigner le serpent était une chose. Impliquer Harry Potter dans son inopiné dessein ? C'en était autre. Une simple idée qui l'avait possédé, en apercevant le serpent chétif, mal-en-point, quelque part lors de ses errances quotidiennes... Ô oui, Luna Lovegood aimait se manifester de temps à autre. Et bien trop souvent, abrupte, elle n'hésitait pas à confronter ses amis aux confins de leur conscience endormie, trop oubliée et anesthésiée, par la guerre. « Évites les crochets, il… ça vaut mieux pour toi ». Quoi de mieux qu'un serpent mortel pour réveiller celle de celui qu'elle continuait de considérer comme son ami, malgré son animosité ouvertement déclarée, le très recherché Harry Potter ? |
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HERO • we saved the world Harry Potter | a pool of snakes to swim with
marie & harry Un jour de plus dans l’immense aberration de la guerre. Ses lèvres se serrent hargneusement sur sa cigarette à la première bouffée, l’angoisse vibrant dans ses veines, il tire plusieurs taffes et observe les volutes de fumée qui s’entortillent autour de sa tête en forme de serpent jusqu’à disparaître sous le ciel anthracite et sans-vie. Pas d’étoiles ce soir, pas de brillance à admirer, pas de prières à souffler. Uniquement cette crasse jusque dans ses poumons. Il finit cette première cigarette tellement rapidement qu’il est obligé d’en griller une nouvelle – c’est devenu une sale manie d’enchaîner les cigarettes. Une sale addiction de se cramponner à ces tueurs de poumons juste pour retrouver un semblant de contrôle. L’ironie de la situation le fait ricaner dangereusement en même temps qu’il tire de nouvelles bouffées de sa seconde cigarette. À mesure qu’il fume, ses veines se calment et la migraine commence à se dissiper. Il passe une main sur ses yeux et se laisse frapper par la fatigue – deux nuits qu’il vogue tel un insomniaque, n’ayant que trois heures de sommeil au compteur. Mais ce n’est rien, il pourra toujours dormir. Plus tard. Quand la guerre sera terminée. Dormir d’un sommeil lourd ou d’un sommeil de mort ? Uniquement le futur lui dira, se dit-il, en écrasant le cadavre de sa cigarette contre le bitume craquelé. La capuche de sa cape noire de nouveau sur la tête, ses yeux se fixent aux alentours – inhabités, inexistants, morts. Il est revenu encore une fois sur la tombe de sa vie antérieure, comme un foutu automate incapable de fuir ses Fantômes aux côtés des humains. Et c’est chez les morts qu’il recherche une compagnie paisible et sereine. Silencieuse. Il n’y a pas de pensées intruses, pas de billevesées fugaces, pas de danger imminent. Le calme, même parmi les morts, est plus que bienvenu puisqu’il permet d’enrayer le stress. Même cinq minutes lui suffisent pour fumer et retourner au campement l’esprit un peu plus tranquille. Peut-être qu’il rejoindra Ron sous leur tente pour une partie d’échecs version sorcier comme au bon vieux temps. Prendre la légèreté comme elle vient et se laisser aller aux blagues douteuses et aux remarques grivoises. Faire semblant que l’épée de Damoclès ne plane pas au-dessus de leurs têtes. Faire semblant d’avoir une vie normale – il souffle et gomme le sourire étrange qui avait étiré ses lèvres. En attrapant sa baguette, il lance le sort de transplanage et atterrit devant l’escalier permettant l’accès à la planque. Par précaution, il vérifie d’abord les alentours à la recherche d’une quelconque présence étrangère. Puis, il compose le code en touchant les pavés du sol avec sa baguette. Lorsqu’il grimpe et entre dans le campement, il repère du coin de l’œil quelques têtes connues qui surveillent les rues. En quelques enjambées, il atteint sa tente mais il la trouve vide – ce bougre ingrat ne lui a même pas laissé de note. Tant pis, pas de parties d’échecs avec son meilleur ami. Ce dernier est sans doute allé voguer çà et là – peut-être même est-il avec une fille, qui sait ? Harry n’a pas la motivation d’aller se coucher et rattraper quelques heures de sommeil. L’insomnie est une garce dangereuse mais elle éloigne les cauchemars, les yeux et la voix de… Il n’a plus prononcé son nom depuis très longtemps. Ce nom, un tabou – comme le sien. Il a la rage de ne plus pouvoir éructer ce nom, de ne plus pouvoir l’insulter même dans ses pensées. La rage d’avoir sa présence dans son esprit, de l’avoir aidé grâce à son sang à retrouver un corps. Ses lèvres se serrent en une ligne amère et fine, il attrape un livre qu’Hermione lui avait demandé d’éplucher en quête de réponses. Des réponses pour quoi ? Pour tout, pour n’importe quoi. Désespérés, c’est ce qu’ils sont tous devenus. Désespérés et vulnérables. Constamment sur le qui-vive, la méfiance toujours en fonction. Se méfier de tout et de tout le monde, c’est la seule façon d’enrayer les erreurs et de diminuer les échecs de la résistance. C’est la seule façon de survivre. En sortant de sa tente, il trouve une chaise vide et s’y assoit, le livre poussiéreux sur les genoux. La concentration partagée entre la lecture soporifique et la surveillance des environs. Presque une heure complète s’écoule sans interruption, sans même un danger quelconque. Du moins, danger il y a, mais pas sous la forme d’un ennemi. « Harry ! » La voix féminine trace un chemin entre les mots monotones dont son esprit s’imprègne au fur et à mesure de sa lecture. Il relève la tête et aussitôt, il aurait évidemment préféré éviter un geste aussi brusque – sa nuque a craqué. Pourtant, il n’en dit rien et fronce les sourcils comme à l’accoutumée. Intérieurement, il cherche une échappatoire, n’étant absolument pas dans l’état d’esprit pour affronter Marie. Mais il n’y a aucune issue, aucune excuse stupide pour se sortir de cette galère, alors il la regarde avancer vers lui, prêt à être submergé par l’irritabilité habituelle que lui inspire cette femme. Aussitôt, elle dépose un carton sur ses genoux mais le regard du Survivant ne quitte pas la blonde – il n’a pas envie de baisser sa garde, on ne sait jamais avec Marie… « J'aurais besoin de ton aide. » Un sourcil arqué dans sa direction, plus intrigué que irrité par les dites de Marie : c’est sans doute la première fois qu’elle lui demande son aide. « Il est têtu comme une mûle et il ne veut pas se laisser faire ; nous devons le soigner ! » Cette fois-ci, il ne peut retenir son regard trop longtemps : ce dernier dévie directement vers le carton. Ses yeux s’écarquillent à la vue du serpent et son réflexe premier serait de jeter le carton loin de lui. Mais l’instant d’après, il remarque également que le serpent est immobilisé, probablement grâce à un sort, alors il ne fait aucun geste. « Ah », parle-t-il pour la première fois de la soirée, la main sur sa baguette par pur réflexe. « Évites les crochets, il… ça vaut mieux pour toi. » Perplexe, Harry la regarde du coin de l’œil : croit-elle vraiment qu’il va l’aider ? Non, rectification : lui, Harry Potter, aider un serpent venimeux ? Son esprit retors trouve une réplique digne du rouquin qui lui sert de meilleur ami mais Harry se garde bien d’ouvrir la bouche, préférant observer le reptile dans le carton. Stupéfix. Ce qui veut dire que le serpent est pleinement conscient et qu’il est sans aucun doute en train de planifier une dizaine de morsures pour les tuer tous les deux. « Elle t’a molesté ? » Siffle-t-il inconsciemment en Fourchelang. Une lueur brillante passe dans les orbes noirs du reptile. Une lueur qui attise sa curiosité : le challenge est relevé. « T’en fais pas, elle ne te molestera plus. En fait, elle veut juste soigner tes blessures. On va passer un marché tous les deux, d’accord ? » Il prend une pause, ravi de voir une nouvelle lueur apparaitre dans le regard du serpent. « Je vais enlever le sortilège et tu vas te laisser soigner par cette cruche. En échange, je t’autoriserai à lui mordre un mollet. Ça te va ? » Son sourire en coin s’accentue à mesure qu’il siffle, certain d’avoir gagné l’attention du serpent. Il sort la baguette de sa poche et la pointe sur l’animal, en murmurant : « Enervatum. » L’instant d’après, la langue du serpent se retrouve à quelques centimètres du visage d’Harry. Ce dernier reste stoïque et malgré le risque qu’il a pris, il laisse tout de même sa main tenir fermement sa baguette. Il est certain de son coup mais il n'est pas non plus suicidaire. « Humain… J’ai attendu des saisons entières pour trouver un humain et comprendre ses sons. » La réponse du serpent confirme la certitude du Survivant : il va coopérer. « Ai-je réellement le droit de vie ou de mort sur son mollet, humain ? » À cette question, Harry lance un coup d’œil à Marie, toujours à côté de lui durant tout cet échange reptilien. « Sûr et certain. » « Alors, ça sera les deux jambes entières. » « Non, une jambe entière et un mollet. » Le serpent semble considérer la proposition de longues secondes. « Tu vas coopérer ? Parce que je veux pas t’offenser mais tu ressembles vraiment à un lézard écrabouillé. » La comparaison ne semble pas plaire au serpent qui s’agite légèrement. « Tu es bien courageux, humain. Je t’aime bien. Je vais me laisser tripoter par cette humaine. » En attrapant le carton dans une main et son bouquin dans une autre, Harry se lève et fait face à Marie, son visage redevenant impassible. « Il va se laisser soigner. Et je vais t'aider. » Car il a très envie d'assister à la scène lorsque le serpent s'occupera de la jambe de Marie. Ou pas.
Dernière édition par Harry Potter le Sam 12 Mar 2016 - 18:31, édité 1 fois |
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HERO • we saved the world Luna Lovegood ‹ inscription : 31/05/2015
‹ messages : 5660
‹ crédits : LUX AETERNA (avatar), TUMBLR + MATHY LA BEST (gifs), KAZUO ISHIGURO (quote).
‹ dialogues : bleu (luna - #669999) ; rosé (marie - #cc6666).
‹ âge : (depuis le 13/02/04) 23
‹ occupation : aventurière dans l'âme, souvent bénévole, étudiante par correspondance et mère à plein temps.
‹ maison : Serdaigle
‹ scolarité : septembre 1992 et décembre 1997.
‹ baguette : mesure 25, 8 centimètres, a été taillée dans du bois de sorbier et son cœur recèle un ventricule de dragon.
‹ gallions (ʛ) : 10433
‹ réputation : je suis différente ; même je ne suis plus aussi loony qu'auparavant.
‹ particularité : douée d'un sixième sens tel qu'on me soupçonne d'avoir le troisième œil.
‹ faits : Marie n'est plus ; que je me réhabitue à mon nom, mon visage et ma vie d'autrefois, tant bien que mal ; que les conséquences d'une année et demie volée sont rudes ; que je crois en Harry Potter depuis toujours ; que je suis une héroïne de guerre ; qu'il me manque du bon sens et une part d'humanité ; que je ne pourrais pas survivre sans ma fille, Lesath, ni son père, Rolf Scamander, à mes côtés ; que notre famille détonne ; que je suis l'une des sacrifiés scolaires de la guerre ; que Lesath est atteinte du syndrome Rosier.
‹ résidence : dans cette drôle de demeure du Devon, en forme de tour d'échecs, avec Rolf et notre fille, Lesath. Autrefois musée du gouvernement, aujourd'hui réhabilitée, elle s'élève toujours aux abords de Loutry-Ste-Chapsoule.
‹ patronus : un sombral, après de nombreuses métamorphoses (le lièvre et le panda ont été les plus marquantes).
‹ épouvantard : une forme prostrée dans un sous-sol tantôt calciné, tantôt humide (représentation d'un retour en arrière inéluctable, sans Lesath, sans Rolf, sans ceux qui comptent pour moi).
‹ risèd : une longue chaine dorée, sertie de six pendentifs très particuliers.
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Sous le regard inquisiteur de l'ancien Gryffondor, l'Insurgée redressa son échine et porta l'un de ses poings contre la hanche, se préparant mentalement au nouveau conflit qui allait les animer d'ici quelques instants. Énième provocation jetée, son esprit fantasque se laissait facilement berné par la nouvelle dynamique relationnelle qu' il avait créée en rencontrant pour la première fois Marie. La cordialité avec laquelle ils jonglaient en présence d'Hermione s'effaçait instantanément une fois les tierces partis évaporés, l'irritation primant royalement dans ces situations. Harry la considérait très certainement comme un idiote qui ne faisait qu'entraver les processus de guerre, avec ses opinions arrêtées et ses propositions volubiles. Elle ? Elle le trouvait juste désagréable depuis sa renaissance inopinée. Son arcade sourcilière s'arqua derechef lorsque l'attention du Survivant se porta exclusivement vers le serpent immobile. L'opinion lunaire de Lovegood concernant Potter restait mitigé : autant elle connaissait et pardonnait ce versant peu glorieux chez lui (qu'il dirigeait exclusivement en direction des impies ne croyant pas au retour du Lord, autrefois), autant elle se sentait démunie d'en être la cible, considérée dédaigneusement, simple nuisance parmi tant d'autres. Quand elle disait blanc, il disait noir. Quand il critiquait les préférences des autres insurgés, elle ne pouvait s'empêcher de lui rétorquer que les goûts et les couleurs ne devaient pas ainsi être jugés. Passé, présent, futur, le ciel bleu, les mentalités nouvelles qui empoisonnaient l'esprit des sorciers (le Magister, tout-puissant ? N'étaient-ils pas autant énervés par les frasques des insurgés que l'augmentation perpétuelle des taxes du gouvernement, quelques semaines auparavant?) ou les rares discussions sérieuses qu'ils pouvaient avoir (nommément leur situation chaotique) : peu importait l'origine, tous les sujets prêtaient à matière de leurs sempiternelles querelles enfantines. Le tout premier sifflement la sortit de l'enchevêtrement complexe de ses pensées, entremêlées dans l'envoûtant brouillard de ses souvenirs. L'argumentation infaillible établie en cas de refus catégorique fut alors reléguée aux oubliettes : la lueur nouvelle qui teintait ses yeux d'émeraudes lui assura qu'il accepterait ce nouveau challenge. Hypnotisée par la langue damnée, Marie laissa tomber sa garde : les traits se radoucirent, la posture se relâcha et sa baguette magique ne fit pas son apparition, toujours rangée au fond de la besace en cuir, partie intégrante de sa physionomie fugitive. L'expression rêveuse grava les traits de Marie lorsqu'elle scruta Harry. L'intuition avait été la bonne, elle en était certaine à présent. « Enervatum ». Peut-être oubliait-elle le danger représenté par le serpent. Peut-être croyait-elle un peu trop aux talents d'Harry Potter. Peu importait la raison, le suspicieux rictus formé au coin des lèvres du balafré, la jeune femme avait un tout nouveau but à ajouter à sa quête. Elle concentra toute sa volonté pour garder l'expression la plus neutre, la plus stoïque, possible : joyeuse, conquérante, elle voulait sautiller sur place lorsque le blessé se dressa face au brun et commença à communiquer avec lui. Le lien était établi. Oui, vraiment, son intuition avait été la bonne. Les sons se succédèrent, claquèrent, isolés et inaltérables, contre la brise? Une fois sifflés par le Miraculé, l'autre susurrés par le Survivant. L'échange totalement inconnu qui se déroulait devant ses yeux ne trouvait de signification que dans son imaginaire fantasque… Une alarme interne lui intima de s'enfuir à toute vitesse. « Il va se laisser soigner. Et je vais t'aider. ». L'accord se répandit dans son esprit aussi rapidement que la fatigue ne l'avait envahi, des jours plus tôt, bercée par les plaintes et les peurs de deux verts argentés, gardiens de son secret ultime. « Quelle est la monnaie d'échange ? », lança-t-elle d'un ton issu du tempérament de Talesco. La menace de l'inopiné accord ? Inexistante. Il ne la laisserait pas se faire mordre pour de bon. Du moins, l'espérait-elle. Mais Marie se devait de garder les apparences, l'entraîner dans le rituel ordinaire qu'était devenue leur relation actuelle, pour de pas éveiller de soupçons. Sans même demander son avis, Marie attrapa le grimoire qu'Harry portait dans l'une de ses mains et se dirigea sans plus de cérémonie vers la tente de ce dernier. Ne lui faisant pas face. Effaçant les dernières bribes que Luna avait forcé en écoutant l'échange des deux bruns. La lèvre inférieure emprisonnée entres les dents, une expression de circonstance qui se mettait lentement en place, l'Insurgée passa le seuil de l'habitacle que le Survivant partageait avec l'Indésirable numéro deux, Ronald Weasley. Le bruit sourd qui lui succéda l'avertit immédiatement de l'arrivée de Potter dans son antre. « Il existe des sorts, pour ça, tu sais ? », lui lança-t-elle une fois qu'il eut rejoint ses côtés, appuyant sévèrement son regard mordoré sur le profil du Survivant. La tente 'Potter-Weasley' n'était certainement pas l'effigie de celle qu'elle partageait avec Hermione… rangée, cadrée, uniquement mise en désordre lorsque Luna commençait ses heures de couture. Whatever. Celle-ci pouvait paraître acceptable mais certainement pas immaculée comme celle de Granger. Une place pour chaque chose et chaque chose à sa place. Les deux tentes n'étaient pas du tout, aucunement, jamais, à des kilomètres à la ronde, comparables entre elles (merci, vraiment, merci Hermione). Marie s'avança de quelques pas et prit place au sol, jambes croisées en tailleur, la besace reposant dans l'espace vide qu'avaient formé ses genoux. « Il préfère rester dans la boîte ou s'allonger au sol ? », demanda-t-elle tout en déposant le grimoire au sol, sur sa droite , pour y déposer par-dessus les trois fioles qu'elle avait embarqué avec elle. Puis, lorsqu'elle se rendit compte de la nature reptilienne de celui qu'elle tentait de soigner vainement depuis des heures, Marie éclata de rire. « Il est allongé naturellement... ». La mine d'Harry lui intima de se concentrer sur la tâche qui les incombait et pas sur autre chose. La baguette ne trouva le chemin de sa paume qu'au dernier moment. « Il me reste assez de baume pour les brûlures mais pour le reste, on va devoir se contenter des Vulnera Sanentur et des bandages... », les mains perdues dans la besace sans fond, l'expression de la jeune femme s'imprégna d'inquiétude : arriveraient-ils à le soigner avec si peu ? Elle ne pouvait pas aller réclamer d'autres potions aux insurgés environnants, que dirait-elle ? 'Désolée mais auriez-vous des onguents pour les reptiles ?'. Elle pouvait déjà voir les regards en biais se profiler à l'horizon... Un nouveau sifflement s'éleva dans les airs, attirant son regard noisette, fronçant ses sourcils clairs. D'une moue dubitative, elle observa longuement le Survivant, espérant la traduction immédiate de ce que le blessé venait de dire. « Peut-être devrais-tu lui demander comment c'est arrivé ? », la baguette, encore inerte, indiqua le corps mutilé de la bête, « On ne sait pas… peut-être a-t-il rencontré un moldu, ou un enfant qui aime jouer avec le feu… Ou un Magyar énervé… Ou un farfadet farceur… Bref ! ». Les épaules s'élevèrent puis se rabaissèrent, explicitation physique de ses propres interrogations. Et qu'une bonne dizaine d'autres explications ne pouvaient pas être énoncées à voix haute… « L'origine de ses blessures peut nous aider à y voir plus clair, non ? Si on veut le traiter correctement. ». Le pousser à parler. Établir un lien; Le considérer. Aller mieux. Tel fut le dessein qui s'était dessiné dans les tréfonds de son esprit en apercevant l'animal. Luna voulait qu'Harry n'oublie pas que, même dans les pires moments, tout n'était pas uniquement sombre et maudit. |
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HERO • we saved the world Harry Potter | a pool of snakes to swim with
marie & harry Une fine parenthèse qu’il ouvre, en pleine guerre, sans que l’inquiétude ne le dévore encore. Ce n’est pas grave, ils peuvent se le permettre – il y a droit aussi, n’est-ce pas ? Raccrocher sa veste pour quelques heures, s’occuper de quelqu’un d’autre. D’autre chose, d’un reptile errant, d’un serpent au brasier ardent. Il souffle, l’inquiétude s’essouffle, il fixe le carton. C’est étrange, comme sensation. Quelques vagues, quelques émotions le traversent. Un peu de compassion, un peu d’inquiétude, pour lui, pour l’animal. Il n’a jamais aimé ces bestioles. Il les a condamnées, toutes, entièrement, lorsqu’il a compris à qui elles étaient liées. Il les a condamnées sans même y réfléchir une seconde. Dégouté, répugné, par elles et par lui-même. Son don, ce dialecte, ce lien avec Voldemort – ses entrailles se broient, s’échauffent, il retient la bile. Il retient, retient, retient tout, absolument tout. Il cimente ses barrières et étouffe les rugissements du monstre. Étouffe les cris, à l’intérieur, ses propres cris du cœur. Oui, il y a droit, il a droit lui aussi à une petite parenthèse dans le temps, même si le temps manque. « Quelle est la monnaie d'échange ? » Un sourire moqueur, l’accord tacite entre le serpent et l’humain. Il a menti. Au serpent. Il s’est joué de lui, il s’est joué de Marie – il a été encore plus Serpentard que le reptile. Sans doute pour cette raison que le Choixpeau voulait le balancer dans la gueule du Serpent, peut-être qu’il aurait dû y réfléchir un peu plus avant de lâcher les suppliques. « Oh, pas grand-chose. Il veut uniquement manger du saucisson pendant deux saisons entières. » L’énigmatique sourire, l’énigme sournoise. La courbe de ses lèvres s’éternise, le challenge a ravivé l’émeraude de ses yeux. Pour une fois depuis des semaines, ses yeux ont retrouvé un peu de vie – du vert, beaucoup de vert, ce vert absinthe dans lequel ses Fantômes sont dilués. Elle n’attend pas vraiment sa réponse. Elle n’y croit sans doute pas mais Harry se fiche. Il la suit dans la tente, les mains dans ses poches, aucunement gêné par le désordre apparent. Les vêtements s’entassent, les objets forment même un mur près des lits. Le sol, pourtant, ne présente aucune tâche – seul détail qu’a exigé Hermione. Sous peine de ne jamais mettre les pieds dans leur bordel devenu leur maison. « Il existe des sorts, pour ça, tu sais ? » D’un haussement d’épaule, il s’adosse à un bureau tout aussi recouvert d’objets. Il n’a jamais su comment, ni pourquoi, ils en avaient autant. Pas qu’il s’attache au matériel. Harry ne s’attache qu’à l’humanité. Le matériel est secondaire dans sa vie de fugitif. « Il préfère rester dans la boîte ou s'allonger au sol ? » Son sourcil broussailleux s’arque de nouveau, ses yeux la dévisagent. Glissent vers le serpent devenu de plus en plus fatigué. « Il est allongé naturellement... » Il ne retient pas le grognement dans sa gorge, le dirige vers Marie, quittant le bureau pour venir s’asseoir en tailleur au sol, à côté d’elle. « Il me reste assez de baume pour les brûlures mais pour le reste, on va devoir se contenter des Vulnera Sanentur et des bandages... » D’un acquiescement vague, il regarde de nouveau le reptile et fronce les sourcils lorsqu’il voit réellement l’étendue de ses blessures : tout à l’heure, dehors, il n’en avait pas vu autant. Il avait même classé ses blessures en tant que blessures superficielles. Même pour un œil amateur tel que le sien, l’état du serpent est grave. D’un geste nerveux, il repousse la monture de ses lunettes sur son nez et se concentre sur l’animal. « Il va falloir que tu quittes la boîte. » Le serpent ne répond pas cette fois-ci, sans doute exténué par le sort et l’énergie dépensée dans la petite discussion. Mais il se glisse hors de la boîte, difficilement, lentement. Le Survivant tend les bras en avant, passe une main délicatement sous le corps de l’animal et retire la boîte de l’autre main. « Peut-être devrais-tu lui demander comment c'est arrivé ? » Il hoche la tête, et remarque que le serpent a du mal à bouger le bas du corps, comme s’il était paralysé, comme si les vertèbres étaient touchées. « On ne sait pas… peut-être a-t-il rencontré un moldu, ou un enfant qui aime jouer avec le feu… Ou un Magyar énervé… Ou un farfadet farceur… Bref ! » Et si ça l’était, que devraient-ils faire ? Couper ? « L'origine de ses blessures peut nous aider à y voir plus clair, non ? Si on veut le traiter correctement. » Il acquiesce de nouveau, enlève la main qui tenait toujours le squelette du reptile. « Est-ce que tu pourrais nous dire un peu ce qui t’est arrivé ? Ça nous aiderait à te soigner. » Le crâne du reptile glisse dans sa direction, plus lentement que tout à l’heure. « La lumière. Forte, brûlante. Le feu… Le feu à tête de dragon. » Les yeux d’Harry s’écarquillent lorsqu’il comprend le sens, la comparaison, le détail. Dragon. Sa mémoire régurgite un souvenir abominable de son esprit, celui dans lequel il a vu un camarde mourir, dévoré par les flammes. Pas de réponse pour le reptile, il se tourne immédiatement vers Marie. « Le Feudeymon. C’est ce qui lui est arrivé. » Prendre soin d’un reptile, il n’y aurait jamais pensé. Mais celui-ci est un survivant du Feudeymon… Un balafré, un sans-abris, comme lui. Sans plus attendre, Harry se relève et se dirige vers la montagne d’objets sur le bureau. Dont il en balance plusieurs sur les côtés, certains se fracassant au sol. Il déniche une petite boîte dont il ouvre le couvercle et retourne s’asseoir près du blessé. « Ron a entassé pas mal d’onguents. Celui-ci traite les brûlures. » Nul besoin de porter la boîte à ses narines pour sentir l’odeur infecte, le mélange délirant de plantes en tous genres a enveloppé la tente entièrement. « Ne t’en fais pas, on va s’occuper de toi. » tente-t-il de rassurer, du mieux qu’il peut, d’un balafré à un autre. D’un survivant à un autre.
Dernière édition par Harry Potter le Sam 12 Mar 2016 - 18:32, édité 1 fois |
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HERO • we saved the world Luna Lovegood ‹ inscription : 31/05/2015
‹ messages : 5660
‹ crédits : LUX AETERNA (avatar), TUMBLR + MATHY LA BEST (gifs), KAZUO ISHIGURO (quote).
‹ dialogues : bleu (luna - #669999) ; rosé (marie - #cc6666).
‹ âge : (depuis le 13/02/04) 23
‹ occupation : aventurière dans l'âme, souvent bénévole, étudiante par correspondance et mère à plein temps.
‹ maison : Serdaigle
‹ scolarité : septembre 1992 et décembre 1997.
‹ baguette : mesure 25, 8 centimètres, a été taillée dans du bois de sorbier et son cœur recèle un ventricule de dragon.
‹ gallions (ʛ) : 10433
‹ réputation : je suis différente ; même je ne suis plus aussi loony qu'auparavant.
‹ particularité : douée d'un sixième sens tel qu'on me soupçonne d'avoir le troisième œil.
‹ faits : Marie n'est plus ; que je me réhabitue à mon nom, mon visage et ma vie d'autrefois, tant bien que mal ; que les conséquences d'une année et demie volée sont rudes ; que je crois en Harry Potter depuis toujours ; que je suis une héroïne de guerre ; qu'il me manque du bon sens et une part d'humanité ; que je ne pourrais pas survivre sans ma fille, Lesath, ni son père, Rolf Scamander, à mes côtés ; que notre famille détonne ; que je suis l'une des sacrifiés scolaires de la guerre ; que Lesath est atteinte du syndrome Rosier.
‹ résidence : dans cette drôle de demeure du Devon, en forme de tour d'échecs, avec Rolf et notre fille, Lesath. Autrefois musée du gouvernement, aujourd'hui réhabilitée, elle s'élève toujours aux abords de Loutry-Ste-Chapsoule.
‹ patronus : un sombral, après de nombreuses métamorphoses (le lièvre et le panda ont été les plus marquantes).
‹ épouvantard : une forme prostrée dans un sous-sol tantôt calciné, tantôt humide (représentation d'un retour en arrière inéluctable, sans Lesath, sans Rolf, sans ceux qui comptent pour moi).
‹ risèd : une longue chaine dorée, sertie de six pendentifs très particuliers.
| a person often meets his destiny on the road he took to avoid it.
Elle n'avait pas besoin de l'observer pour visualiser ses faits et gestes. Elle n'avait pas besoin de planter son regard dans le sien pour deviner ses pensées. Elle n'avait pas besoin de le regarder pour le voir. L'insurgée française ne croisait que très rarement le regard du Survivant. Voilées derrière le noisette, les billes azurées de Luna transperçaient toujours avec autant d'ardeur le monde qui l'entourait, la réalité pure. Si elle n'aurait pas hésité une seule seconde à le confronter par le passé, la sorcière ne pouvait décemment pas acculer Harry Potter au pied d'un mur aussi aisément qu'auparavant. Que pourrait-elle bien lui dire de toute manière ? 'Tu t'enfermes dans tes principes archaïques. Tu n'es pas seul. Tu te laisses submerger par les événements. Tu deviens Culpabilité, Regret et Rancœur. Tu ne veux plus rien ressentir. Tu t'éloignes, te détestes, le détestes et tu te renfermes sur toi-même. Tu t'oublies de plus en plus.' Oui, Luna transperçait avec toujours autant d'ardeur l'âme troublée d'Harry, son ami. Marie ne pouvait rien lui dire : il ne comprendrait absolument pas et il l'enverrait paître en moins de deux en n'omettant pas de lui jeter à la figure quelques remarques acides, explosives et acerbes. Luna détestait l'homme qu'il était en train de devenir. Elle détestait l’acharnement avec lequel il s'évertuait à éloigner, étouffer, enterrer, le garçon qu'elle avait connu à Poudlard et qui l'avait accepté malgré ses nombreuses différences. Et elle voulait le lui faire savoir, ô Merlin oui, elle voulait remettre un peu de bon sens dans sa caboche détraquée par la Guerre. Des semaines qu'elle le voyait changer sans pouvoir rien y faire. Des mois entiers qu'elle observait son animosité et sa haine empiéter sur le terrain du gamin passionné par la Magie et le Quidditch. Sans que leurs régulières joutes verbales ne parviennent à détourner ne serait-ce qu'un instant les sombres pensées qui lui parasitaient l'esprit. Des jours que Luna cherchait un moyen pour que Marie puisse aider Potter à se retrouver véritablement sans éveiller le moindre soupçon. C'est à ce moment-là que le serpent avait croisé sa route. Non, Marie n'avait pas besoin de plonger son regard dans celui de Harry pour savoir que l'émeraude s'était réveillé derrière les binocles rondes. Un second sifflement et le Survivant dirigea de nouveau son attention vers elle. Marie se contenta de fixer la monture noire de ses lunettes pour donner le change. « Le Feudeymon. C’est ce qui lui est arrivé. » Lorsqu'il se leva, Marie baissa de nouveau le menton en direction du reptile à terre pour le gratifier d'un regard impressionné. Ce dernier resta pourtant immobile et inerte lorsque le capharnaüm provoqué par Harry (un peu plus de désordre ne faisait pas de mal, c'est ça?) se mit à retentir sous la tente. La main gauche de la jeune femme se rapprocha de la tête du rampant et, cette fois-ci confiante et sereine quant au fait qu'il n'essaierait pas de la tuer, elle laissa ses doigts frôler les écailles laissées intactes par les flammes du Feudeymon. C'était amusant, finalement. La paix intérieure de Harry dépendait désormais uniquement de la survie d'une créature qu'il abhorrait plus que tout au monde... Son sourire s'effaça et ses mains repartirent à la conquête de bandages épars lorsque Harry se rassit près d'eux. « Ron a entassé pas mal d’onguents. Celui-ci traite les brûlures. » L'odeur pestilentielle de la mixture ne la fit absolument pas grimacer (aucune odeur sur Terre ne pourrait jamais égaler l'abomination putride dont s'étaient imprégnées ses frusques Rebuts un an auparavant), bien au contraire : l'expérience lui avait appris que plus les relents des décoctions magiques étaient forts, meilleure était la qualité de ses dernières ! Marie s'arma du tissu végétal qu'elle réalisait une fois la nuit tombée et elle le scinda en deux à l'aide d'un sortilège de découpe. Harry persifla de nouveau avant de déposer le pot d’onguent près du blessé et, sans un mot, elle lui tendit le plus gros morceau de textile. Elle déposa le second par-dessus la tête du reptile dans l'unique but de l'aveugler, s'il lui prenait l'envie d'attaquer malgré tout. Essayer de le nettoyer avant de le soigner relevait du défi, se disait-elle tout en se déplaçant face au brun, traînant ses genoux sur le sol de la tente. Les serpents avaient beau mué régulièrement, si les deux insurgés frottaient trop abruptement les écailles sombres de celui qu'ils avaient entre les mains, ils risquaient plus de lui mettre les chairs à vif qu'autre chose : aider le serpent à s'en sortir était leur but final, pas une tentative vaine (à ne pas mourir ? Non, ce serait voir le verre à moitié vide). Méticuleusement, Marie s'arma une nouvelle fois de sa baguette magique et indiqua du regard le pot de pommade curative à Harry. « Je m'occupe des coupures et toi, des brûlures ». Le conseil – plus que l'ordre – s'était infiltré dans les intonations douces de la française. Laissant de côté leurs rituelles incartades au profit de leur étonnant patient. Abandonnant le babillage incessant pour encourager l'attention et la concentration les plus extrêmes. Sans attendre une réponse – ou un signe – de sa part, l'insurgée pointa répétitivement le bout de sa baguette magique éraflée vers les égratignures plus ou moins grossières qui étaient disséminées sur le corps de l'animal, tout en répétant des Vulnera Sanentur à la chaîne. Si elle se questionnait sur le seuil de douleur tolérée par les serpents une fois arrivée au beau milieu du corps du reptile, elle était agréablement surprise de constater que ses sortilèges de guérison agissaient plus rapidement sur la peau reptilienne que sur de la peau humaine. Peut-être que leurs écailles étaient en soi des catalyseurs de magie pure ? Peut-être était-ce la raison de la ténacité du Magister, ce serpent de type humanoïde ? (les différence thermiques formaient une hypothèse bien plus logique que la théorie abracadabrante qui prenait vie à cet instant...). Jetant un coup d’œil vers Potter, stoppant la litanie latine, Marie proposa à la volée : « Et si on lui trouvait un nom ? », la réaction du Survivant tardant à venir, elle développa son idée avec la ferme intention de le faire parler, « L'appeler Truc, Machin ou même le Balafré, ce n'est pas très classe, je trouve... », oh et puis, quitte à le faire parler, autant en rajouter une couche. « Et puis le Balafré, ce n'est pas vraiment de bon augure. Regardes-toi par exemple : tu es le Balafré par excellence et quand on voit toutes les casseroles que tu trimballes. ». Finalement, Marie faisait machine arrière : une trêve entre eux deux relevait plus du paranormal que de s'occuper d'un serpent au beau milieu d'un camp rebelle. « Je vote pour Jésus. Marie et Jésus... Je suis certaine qu'on ferait un tabac ! ». Étrangement, le serpent décida de sortir de sa léthargie à ce moment-là et se mit à siffler longuement. S'il ne comprenait pas ses paroles, la sorcière était certaine qu'il possédait, tout comme elle, un sixième sens qui l'alertait du moindre danger environnant (échapper à un Feudeymon et attenter à la vie de la sorcière plusieurs fois consécutives relevait de l'instinct de survie à l'état pur). Un sourcil relevé, le poing droit refermé contre sa hanche, Marie feinta la vexation pure. « Quoi ? Tu devrais être honoré de porter un tel nom !» |
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HERO • we saved the world Harry Potter | a pool of snakes to swim with
marie & harry La fascination le happe en quelques secondes : les traits tordus par la concentration, les gestes délicats et le cerveau suivant de façon méthodique les instructions précises, Marie le fascine. Il entendrait presque les rouages de son cerveau s’activer et ricocher, tant elle reste concentrée sur sa tâche. Elle lui rappelle douloureusement Luna dans sa manière d’être en ce moment même, cette même Luna qui trouvait plus facilement des attaches auprès des animaux que des humains. C’est la nostalgie, il en est sûr, mais il ne peut s’empêcher d’avoir une pensée pour cette amie aujourd’hui disparue, regrettant un instant de ne pas pouvoir lui présenter le serpent. Peut-être qu’elle le traiterait de fou de mettre en pause sa mission pour se consacrer à un animal perdu. Peut-être qu’elle le pousserait même à se ménager, ne plus être aussi dur avec lui-même. Peut-être qu’elle le pousserait même de prendre le second balafré sous son aile. Avec ses mots énigmatiques, ses sourires d’ailleurs, ses yeux brillant de douceur, Luna avait toujours eu ce quelque chose d’unique. Mais elle n’est plus qu’un souvenir amer enfoui sous une tonne de regrets et de culpabilité. Luna n’est plus, elle ne pourra pas rencontrer le reptile, ni lui remettre les idées en place. Et sous cette nostalgie qui lui colle des souvenirs de Luna sur les yeux, Harry secoue la tête et se concentre sur Marie et son tissu végétal. « Je m'occupe des coupures et toi, des brûlures. » Perplexe, il prend tout de même le pot de pommade, incertain de ses gestes. C’est sans doute la première fois qu’on lui assigne une tâche pareille ; le soin a toujours été basique pour Harry, désinfectant et compresses. Mais il est prêt à suivre les instructions de Marie puisqu’elle semble en être à la hauteur, Marie sait précisément ce qu’elle doit faire. Du moins, c’est l’impression qu’elle donne à Harry – sans doute cette fascination de tout à l’heure qui obscurcit ses vieux préjugés qu’il avait sur elle. Qu'il a toujours. Dans quelques heures, peut-être qu’ils retrouveront leurs vacheries puériles et leurs querelles stériles. Pour le moment, ils font équipe pour sauver l’animal qui gardera les stigmates jusqu’à la fin de sa vie. Les sifflements désordonnés du serpent commencent à perdre du volume à mesure que le temps passe, comme s’il s’abandonnait à l’inconscience. « Tu penses qu’il va s’en sortir ? » Demande-t-il à voix basse, incertain. Si les soins ne s'avèrent pas être efficaces, ils devront l’achever. Malgré son aversion particulière pour les serpents, l’idée même de l’achever rebute Harry qui a du mal à trouver des ressemblances entre Voldemort et le serpent qui agonise devant eux. Il est différent, celui-ci, il en est sûr, il l’a senti – de par son humour, sa méfiance, son fort caractère, et puis surtout, son passif. Peut-être qu’il pourra tolérer le reptile dans les parages, si Marie décide de le garder avec elle. Quelque part en lui, il est certain qu’il ne sera pas réticent à l’idée d’échanger quelques phrases avec lui – si jamais il survit. « Et si on lui trouvait un nom ? » Harry lui fait les gros yeux : Marie compte réellement le garder. « L'appeler Truc, Machin ou même le Balafré, ce n'est pas très classe, je trouve... » Il acquiesce, cherchant en vitesse un nom qui pourrait lui coller mais fronce les sourcils lorsqu’il entend le mot « balafré ». « Et puis le Balafré, ce n'est pas vraiment de bon augure. Regardes-toi par exemple : tu es le Balafré par excellence et quand on voit toutes les casseroles que tu trimballes. » Il décide de l’ignorer, préférant se concentrer sur la mission qu’elle lui a assignée et ne pas foirer le soin du serpent. Niveau imagination, Harry Potter est un crétin congénital. Entre Billy et Trace-de-Pneu il n’a pas grand-chose à proposer. « Trace-de-Pneu. J’aime bien Trace-de-Pneu », marmonne-t-il plus pour lui-même que pour Marie. « Je vote pour Jésus. Marie et Jésus... Je suis certaine qu'on ferait un tabac ! » Les sifflements stridents et incompréhensibles du serpent le prennent au dépourvu, Harry le fixe, ayant peur de lui avoir fait du mal d’une quelconque façon. « Quoi ? Tu devrais être honoré de porter un tel nom ! » Il roule des yeux et siffle en Fourchelang : « C’est quoi ton nom ? » Mais tout ce qu’il reçoit en guise de réponse ressemble plutôt à des cris de douleurs. « Ngh… Ngh… » Il se tourne vers Marie pour lui faire part de sa découverte, peu sûr de son coup. « Je lui ai demandé son nom mais tout ce que j’ai compris c’était ‘Ngh’ ou ‘Naga’. Je te laisse le soin de lui donner un nom. Tu vas le garder, non ? » Il siffle au serpent pour lui demander de rester tranquille, de se calmer, qu’ils vont bientôt terminer ; même s’il doute fort, au vu des dégâts qui s’étalent sur son corps. « Dis-moi ce qu’il faut faire, je veux pas faire de connerie. » Pour une fois qu'il se montre coopératif avec elle. |
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HERO • we saved the world Luna Lovegood ‹ inscription : 31/05/2015
‹ messages : 5660
‹ crédits : LUX AETERNA (avatar), TUMBLR + MATHY LA BEST (gifs), KAZUO ISHIGURO (quote).
‹ dialogues : bleu (luna - #669999) ; rosé (marie - #cc6666).
‹ âge : (depuis le 13/02/04) 23
‹ occupation : aventurière dans l'âme, souvent bénévole, étudiante par correspondance et mère à plein temps.
‹ maison : Serdaigle
‹ scolarité : septembre 1992 et décembre 1997.
‹ baguette : mesure 25, 8 centimètres, a été taillée dans du bois de sorbier et son cœur recèle un ventricule de dragon.
‹ gallions (ʛ) : 10433
‹ réputation : je suis différente ; même je ne suis plus aussi loony qu'auparavant.
‹ particularité : douée d'un sixième sens tel qu'on me soupçonne d'avoir le troisième œil.
‹ faits : Marie n'est plus ; que je me réhabitue à mon nom, mon visage et ma vie d'autrefois, tant bien que mal ; que les conséquences d'une année et demie volée sont rudes ; que je crois en Harry Potter depuis toujours ; que je suis une héroïne de guerre ; qu'il me manque du bon sens et une part d'humanité ; que je ne pourrais pas survivre sans ma fille, Lesath, ni son père, Rolf Scamander, à mes côtés ; que notre famille détonne ; que je suis l'une des sacrifiés scolaires de la guerre ; que Lesath est atteinte du syndrome Rosier.
‹ résidence : dans cette drôle de demeure du Devon, en forme de tour d'échecs, avec Rolf et notre fille, Lesath. Autrefois musée du gouvernement, aujourd'hui réhabilitée, elle s'élève toujours aux abords de Loutry-Ste-Chapsoule.
‹ patronus : un sombral, après de nombreuses métamorphoses (le lièvre et le panda ont été les plus marquantes).
‹ épouvantard : une forme prostrée dans un sous-sol tantôt calciné, tantôt humide (représentation d'un retour en arrière inéluctable, sans Lesath, sans Rolf, sans ceux qui comptent pour moi).
‹ risèd : une longue chaine dorée, sertie de six pendentifs très particuliers.
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Harry Pottera person often meets his destiny on the road he took to avoid it.
Trace-de-Pneu. Il voulait l'appeler Trace-de-Pneu. Elle avait jeté un coup d'oeil critique vers le serpent, les sourcils froncés. C'était vrai que le reptile avait l'air d'être passé sous des pneumatiques en plein milieu d'un couloir d'un de ces immenses bus rouges parcourant le Londres moldu. Les sourcils s'envolent curieusement, prise par une soudaine et drôle d'inspiration: Couloir-de-Bus, c'était pas si mal, mieux que Trace-de-Pneu, en fait... Pourquoi pas le...
Le poing de Marie se desserre et retourne contre son flanc lorsque Harry se remet à siffler à l'attention du blessé. Elle ne peut s'empêcher de remarquer que la tension qu'il réservait toujours à Marie, aux Insurgés, à la Guerre, fond presque comme neige au soleil à cet instant, là, en le voyant parler en Fourchelang. Elle ne saurait pas expliquer la raison mais le voir échanger avec ce serpent avait quelque chose de... fascinant. L'intuition avait été la bonne et elle ne pouvait s'empêcher de s'attendrir face à la scène. Cette simple remarque suffit à la détendre et à la rassurer une bonne fois pour toute: Voldemort effacé de l'équation, elle était certaine qu'Harry pouvait trouver... pas du réconfort mais... de la reconnaissance, une sorte de sentiment d'appartenance, auprès du serpent, dans ce don étrange. Et elle observe la scène comme elle l'aurait fait avant. Luna n'avait jamais compris pourquoi les sorciers craignaient les personnes dotées de cette aptitude rare... Là, devant Harry et leur nouvel ami, la sorcière ne parvient à ressentir rien d'autre que de ressentir de l'apaisement, une sérénité comme jamais elle n'en avait pas connue depuis... et bien, depuis longtemps. Les syllabes étranges viennent détendre les traits de la sorcière, rendent son esprit clair. Elle aime entendre siffler cette langue bannie, pense-t-elle, juste parce que ça l'apaise. Ses paupières s'abaissent et elle aimerait pouvoir s'endormir sur ces sonorités venues d'ailleurs, même si elles provenaient des plus sombres parties du monde sorcier ; Marie ferme presque les paupières mais la voix de Harry la ramène sur la terre ferme, la rappelle à l'ordre. Contrôle-toi, Luna, il ne sait pas... et il ne doit pas savoir. Pincement au cœur : c'est pour le mieux mais cela n'empêche pas que, parfois, la peine vienne l'envahir massivement. Et Luna trouve la situation de plus en plus souvent déplorable, depuis quelques temps... Marie se redresse légèrement sur son séant, resserre sa prise autour du bois de sorbier, et fait mine d'être absorbée par les anneaux déchiquetés du serpent pour cacher l'instant de relâchement qu'elle venait de laisser filtrer. « Je lui ai demandé son nom mais tout ce que j’ai compris c’était ‘Ngh’ ou ‘Naga’. Je te laisse le soin de lui donner un nom. Tu vas le garder, non ? » Les lèvres de Talesco se pincent, jaugent encore une fois sévèrement le reptile, avant de se radoucir encore une fois : c'était à croire que cette fois, Luna ne voulait vraiment être reléguée au dernier plan. Du bout des doigts, elle caresse les écailles de l'animal mortel, peu inquiétée par ses crochets terribles, avant de fixer Potter dans les yeux. Elle ne répondra pas à sa dernière question, cependant: elle a ramené le spécimen pour lui, pour elle, pour qu'il puisse commencer à faire la paix avec lui-même. Ou quelque chose dans ce genre-là... ce serait un bon début. Mais elle ne répondra pas parce qu'elle ne peut pas le lui dire. « Naga... Elle rabat un mèche de cheveux derrière son oreille tout en testant les syllabes du patronyme qu'Harry vient de lui révéler. Naga, Naga, Naga. » Elle s'arrête avant de prononcer une cinquième fois le nom, consciente que son entêtement pouvait tout aussi vite la vendre que si elle prononçait le nom du Quibbler devant son ami. Elle aimerait lui dire. Elle aimerait tant... « C'est un très joli nom... » Elle s'endurcit à nouveau, Marie, avant de tourner vers Potter un regard fixe et d'acier, effaçant au mieux la réminiscence qui vient de s'infiltrer dans ses pupilles. « Dis-moi ce qu’il faut faire, je veux pas faire de connerie. » Elle s'autorise pourtant à lui sourire un peu, juste un peu, comme avant. « Tu t'en sors très bien. Tu fais tout ce qu'il faut, Harry, crois-moi. » Pour le serpent. Et pour eux, pour la guerre... Pour la liberté.
Marie reporte son attention sur le serpent, sur Naga, avant d'approcher de nouveau la pointe de sa baguette le long des écailles, jetant tour à tour des sortilèges pour refermer certaines plaines, apaiser les zones que la magie ne peut guérir immédiatement, et insensibiliser le tout, quelques minutes, juste le temps nécessaire pour permettre à Harry d'appliquer les onguents bienfaiteurs. Il est concentré, attentif à la moindre réaction du serpent et au bout de quelques minutes, le sorcier ne cherche plus systématiquement son regard noisette pour y trouver de l'aide ou une approbation quelconque. Il a commencé à prendre confiance en ses gestes, en ses actions vis-à-vis de la bête, en lui. Le temps s'étire, seulement ponctué par les sifflements calmes que le brun lance parfois, certainement pour prévenir l'animal d'une manipulation à venir. Du moins, c'est ce qu'elle imaginait: on ne faisait ce genre de chose que pour rassurer les personnes en souffrance, selon elle. Maintenant, elle était certaine, et heureuse, de sa décision: ça ferait du bien à Harry d'avoir de la compagnie. Elle pouvait partir et laisser le temps prendre le relais. Silencieusement, elle range les bandes, fait disparaître les tissus usés et l'eau souillée d'un tour du poignet. Tu penses qu’il va s’en sortir ? Il ne l'a pas vu se lever pour rejoindre l'entrée de la tente et, au dernier moment, plutôt que de partir sans rien ajouter de plus, elle se retourne, un pan de tissu en main, pour lui dire. « Il va s'en sortir, tu vas t'en sortir, il y a bien plus de force en lui qu'il n'y parait, tu sais ? » Elle le voit s'immobiliser et la regarder par-dessus son épaule. « Juger un livre par sa couverture, c'est ce qu'ils font, eux. Tu ne serais pas là si c'était ton cas. » Un geste volubile en guise de salut et Marie s'extirpe de la tente, sans un regard de plus pour l'homme ou pour le serpent.
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| | | | | (MARRY) beyond the cover. | |
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