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sujet; i don't wanna feel blue anymore - bagsmith (janvier 1998)

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bagsmith
But I've got high hopes, it takes me back to when we started High hopes, when you let it go, go out and start again High hopes, when it all comes to an end But the world keeps spinning around
Qu’est-ce que tu vas faire, s’il refuse ? S’il t’attrape par le menton pour te relever la tête, le regard incompréhensible. « Tu fuis encore une fois, Bagshot ; je suis bon qu’à ça, c’est ça ? » qu’il pourrait te demander. Oui, Smith, tu n’es bon qu’à ça ; qu’à me rappeler qu’avant, c’était mieux, que j’aime pas quand les choses changent. Tu n’es bon qu’à me montrer que, même si les autres n’ont pas besoin de moi et que je n’ai pas besoin d’eux… j’ai envie de rester avec vous.
J’ai souvent dit que les humains, c’est un peu chiants, susceptibles et émotifs. Toi, Smith, t’es particulièrement chiant. Mais c’est toute cette faiblesse qui fait qu’on s’y attache.
Bordel, Bagshot, t’es stupide ; te crois pas au-dessus de nous ! C’est pas ça ; je suis pas au-dessus, simplement à côté. Dans un coin de la pièce, à tous vous observer. Viens me voir, Smith, remarque-moi et intègre-moi aux humains.
M-

Il ne refuse pas encore. Il te caresse l’arrière du crâne, sans chercher à te décoiffer davantage. T’aimais bien quand il faisait ça, pour te détendre la nuque, définitivement trop penchée sur tes parchemins. Il a des mains immenses, Zacharias, plus grandes que ton visage.
Ah, voilà, il va refuser, il a retiré sa main. Tu inspires, le cuir de sa ceinture, son odeur, sans artifice, tandis que toi tu sentais plein de bonnes choses mais pas toi. Il va certainement se reculer, il faudra que tu ne te laisses pas trop aller, comme si de rien était. Tu vas lui dire quelque chose ? Du genre « je ne t’en veux pas » décidément, Boris, ça ne s’améliore pas « tu n’es même plus bon à ça » pour faire semblant que c’est toi qui le dégage et pas lui qui se dégage tout seul.
T’avais besoin d’avoir l’impression de tout contrôler. Va, Smith, je t’autorise à part-

Tout son poids s’affaisse à moitié dans le fauteuil, à moitié sur toi. Le garçon délicat que tu es aurait pu se plaindre de l’inconfort. Mais tu n’as jamais été autant rassuré d’être si mal installé. Parce qu’il n’y a que peu de place, alors tu peux feindre de le retenir de tomber en passant tes bras autour de lui. Peut-être qu’il veut juste se pencher à ton oreille pour te dire au revoir. C’est bien, c’est déjà très bien, là, avec la main dans les cheveux, et le front contre le tien, c’est déjà très bi-
Qu’est-ce que tu vas faire, s’il ne refuse pas ? De la merde, je vais forcément faire de la merde.

« Comment ça, je vais forcément faire de la merde ??! » Zacharias relève subitement la tête. Imperturbable bien que rubicond, tu hausses une épaule « Ecoute, à défaut d’avoir de la pratique, moi, au moins, je connais la théorie » « Woh heu, j’suis pas un cobaye, hein ; chill mon pote ! Dis plutôt que t’as peur pour tes jolies p’tites fesses » il hausse les sourcils, armé d’un sourire suggestif. Pendant quelques secondes, c’est que tu hésiterais réellement à lui laisser la main. « Accessoirement. Disons que pour cette fois, je te montre comment ça se passe… et comment ça fait… » Singeant tes manières, il se glisse contre toi. « J’me sens magnanime, Bagshot » il flatte ton derrière « juste parce que tu t’es grillé en demandant d’autres fois » Tu roules des yeux. Tu adores quand il marque des points de la sorte.
La ferme, Smith. Ta gueule, Smith ; je l’aime bien ta gueule ; ne la ferme surtout pas ; on s’y croirait presque.
Vous avez l’air un peu brouillons à pas oser ouvrir les yeux, à vous chercher sur le visage de l’autre.
Tu serres délicieusement les dents quand il te débarrasse de ton affreuse robe de chambre et de ta ceinture. C’est comme les cravates ; c’est plus facile de le faire sur soi-même. Combien de fois vous vous étiez interrompus pour lui défaire les lanières élimées de ses protections de Quidditch ? Trop de fois. Ça s’est passé trop de fois.
Vous rouvrez les yeux en même temps. Tu le surprends à suspendre son mouvement.
Il transportait toujours tout un tas d’hématomes sur lui, comme une sorte de trophées attribués par les cognards. Ça faisait warrior, comme il disait. Pourtant, tu ne te rappelais pas en avoir vu de tels. Les cognards visaient au hasard ; ceux-là se concentraient en des points trop stratégiques. Mais surtout, Zacharias ne s’était jamais gêné pour te les montrer. Tu plisses les yeux. Qu’est-ce que t’as fait, Smith ? Qu’est-ce qu’on t’a fait ?

On arrête les questions et les théories du complot, ok ? C’est trop difficile. Tu hoches timidement la tête, charmant malgré le grabuge sur ta figure. Tu finis pensivement de faire glisser sa cravate. L’atmosphère glaciale sur ta peau brûlante pourrait créer des orages.
« Avec le temps, t’as toujours pas appris ? » tu lui fermes les yeux du plat de la main. « ou aurais-tu déjà oublié ? » ta voix feutrée se barre dans les aigus. Pleure pas, Boris, tu vas tout gâcher. Tu sèches tes yeux en les ouvrant très fort, en serrant très fort sa main pour l’accompagner sur toi, serrer –pas trop fort. Tu te donnes, te jettes à lui comme on se débarrasserait de vieilles affaires.
Tiens, je te donne le moi d’il y a quelques mois. Fais un effort, Smith, mets-y du tien sur du mien. Ta main, Smith, l’enlève pas, même si tu te brûle, t’as jamais eu peur de ça. J’espère que tu vas te brûler. Je sais pas si j’en serai encore capable.
Tandis qu’il te caresse nerveusement, tu le compresses contre toi, le nez dans ses boucles, sans faire gaffe aux bleus, t’y arrives pas, t’as pas le temps. Tu veux juste le prendre –dans tes bras.  
Mer-

Merde. A trop craindre de ne pas retrouver la sensibi-sensualité d’avant, y’a rien qui est revenu. Tu ne le contrôles pas et tu ne te contrôles plus. Tu extirpes ton visage du creux de sa nuque. Il le fait mal ? Tu lui fais mal. Tu baisses les yeux sur tes cuisses nues. « Apparemment, c’est moi qui ai oublié, en fait » tu ris un peu et pleurniches aussi, t’agrippes à la chemise qu’il n’a même pas eu le temps de retirer en entier. « qu’est-ce qu’on va faire, Smith ? » ta joue brûlante fait un peu mal contre sa clavicule. T’as le visage trempé. « si on n’est même plus fichu de » faire l’amour sans s’aimer. Je t’aime beaucoup, pourtant. C’est pas ta faute, c’est moi. Je crois que j’ai très peur. Pourtant –
Merci.


Dernière édition par Boris Bagshot le Lun 31 Oct 2016 - 16:14, édité 1 fois
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Bagshot & Smith
Gimme one more night One last goodbye Let’s do it one last time One more time No, I don’t love you No, I don’t care I just want to be held when I’m scared And all I want is one night with you Just cause I’m selfish I know it’s true
Ça avait toujours été Boris qui avait pris les choses en main, de ce point de vue là. On aurait pas parié ça, en les voyant tous les deux à l’extérieur. Si quelqu’un s’était d’aventure intéressé à eux deux. Zacharias toujours en train de chercher Boris, toujours en train de le taquiner, toujours en train de chercher le mot, la phrase qui le mettrait mal à l’aise, qui le ferait rougir, qui le ferait crever de honte en public. Il avait toujours trouvé ça tellement amusant. Où les gens allaient-ils le chercher, ce teint rouge de confusion ? Il ne connaissait pas ça Smith. Mais il y a la honte et la honte ; c’était certainement cette dernière qui avait toujours poussé Boris à vouloir prendre le dessus. Le petit bourgeois qui ne s’assume pas vraiment.
Fallait bien lui accorder quelque chose : il assumait moyen mais à coté de ça il se débrouillait plutôt bien. Ça plaisait quoi. Et ça continuait.

Et ça le reposait. À faire le con toute la journée, on était fatigué en début de soirée. L’eau de la baignoire, ça détend. Les mains de Boris, ça détend. Et après avoir passé la journée à entendre Ernie disserter, à avoir essuyé puis renvoyer des insultes, à avoir éviter avec plus ou moins de succès des coups de pression au détour d’un couloir, à avoir déversé sur tout ceux qui le méritait son mépris de de Smith… ça faisait du bien. Boris, il avait les paumes douces, il sentait des mélanges parfumés que Zacharias sentait habituellement sur les filles. « Mais tu les bouffes ou quoi ces savons ? » C’était incroyable comment il diminuait à lui tout seul les réserves de la salle de bain : les elfes de maison ne devaient pas y croire. Celle qui y a cru moyen, quand elle avait ouvert la porte de la salle de bain, c’était la mère Johnson. Tu t’en souviens de ça Boris ? T’avais à moitié couru à poil dans le couloir pour la supplier de ne rien dire à personne.
Vrai que t’assumes pas des masses.
Mais vraiment, à coté de ça, il gérait bien.

Alors ouais ? Tu vas t’occuper de ça hein Bagshot ?
Parce que moi je suis fatigué. Fatigué d’avoir fais le con toute la journée, tu vois ? Fatiguée d’avoir emmerdé mon monde, d’avoir renvoyé les gens sur les roses, d’avoir fait mon Smith. Tu l’as dit tellement souvent que j’étais chiant, eh ben c’est très fatiguant tout ça. Allez, je suis juste fatigué, tellement crevé. Et je la sens ta main dans mon dos. Alors lâche pas.
Je suis tellement perdu.
C’est pas facile de passer des Carrow à toi ; comment tu fais toi ? Comment tu fais pour rester dans ta petite robe de chambre, à attendre sur un fauteuil que je rentre ?
Ne me fais pas croire que je te manque.
Pas que le contraire ne soit pas véridique.

« Avec le temps, t’as toujours pas appris ? » Il pose sa main sur les yeux de Zach, un geste qu’il faisait avant aussi, pour qu’il se taise, d’un air un peu exaspéré : Oh mais Smith… Ooooh mais Smiiiith… Ta gueule Smith. Mais là ce n’est pas tant pour le faire taire que pour… on ne sait quoi d’autre. « ou aurais-tu déjà oublié ? » Ça fait trop longtemps Bagshot… Une éternité non ? Et quoi… tu me fais le regard tout brillant, les yeux de biche et tout le pataquès ?
Quand il pleure, ou proche de pleurer, ses yeux sont tellement plus bleus. Ça devrait être interdit ce genre de connerie.
Mais il ouvre grand ses yeux, et Zacharias sent sa main se serrer sur la sienne, le guider.
C’est pas terrible de faire ça quand y en a un qui est sur le point de pleurer non ?
Mais c’est qui qui chiale là Smith ?

Zacharias il a les yeux de nouveau fermés, il sent le visage de Bagshot contre le sien, son souffle et ses mouvements. Si je m’arrêtes il se passe quoi ? C’est qu’il serre fort, Boris. Smith sent ses doigts le tirer contre lui, appuyer dans son dos, sur ses côtes. Il serre les dents, il se passe quoi là ?
On fait quoi là ?
Pourquoi là, on gère pas ?
Pourquoi tu gères pas ?

« Apparemment, c’est moi qui ai oublié, en fait. » Zacharias lâche, alors que Boris s’agrippe à sa chemise. Non mais… Lâche toi aussi ! Dans sa voix, y a comme un rire, mais aussi c’est comme s’il chouinait. Mais… arrête ! Ne pleure pas pour ça Boris !
Pas comme si on s’y attendait pas. Moi je le sentais bien, tu devais le savoir aussi. Toi qui est si intelligent : ça allait pas le faire. Tu m’as vu ? Tu t’es vu ? Lâche ma chemise Bagshot. « qu’est-ce qu’on va faire Smith ? » Tu pleures vraiment, hein ? Bagshit ? Mais pourquoi tu pleures ? Tu perds quoi toi là ? Juste un accès à une salle de bain ? Juste un divertissement ?
Et moi je perds quoi ?
Je m’attendais à rien en rentrant ce soir. Je m’attendais juste à une nuit, un nouveau réveil et une nouvelle journée ? D’où tu te permets de me promettre quelque chose ? et de me le retirer immédiatemment après ?
Ch’uis bon qu’à ça hein ?
Qu’est-ce qu’on va faire ? J’vais t’le dire, toi tu vas remonter dans le dortoir, pleurer contre ton oreiller deux minutes puis oublier. Moi je fais quoi ? Tu penses pas que si j’avais jamais rien dit, jamais rien expliqué clairement c’était parce que je l’aimais bien cette porte de sortie ? Et maintenant ? Et maintenant Boris ?
« si on n’est même plus fichu de… »
Tu veux vraiment en parler hein ? Zacharias se redresse. Brusquement, et reboutonne sa chemise. La mâchoire crispée. Puis il reste immobile, à le regarder. Il n’est pas du style à faire des gestes pour se donner une quelconque contenance, il s’en branle.

« Même pas fichu ouais… »
Mais Boris… si tu voulais te venger pour toutes les fois où je t’ai foutu la honte, tu aurais pu choisir à un autre moment. Ça, c’était cruel. Ça… je ne le méritais pas. « J’espère que ça t’as quand même un peu amusé. » Au moins… que tout ce cirque ait servi à quelque chose. À divertir môssieur Bagshot. « Que ça t’as… » bien fait marrer de venir me récupérer pour ça. Putain Smith aussi, j’me serais cru moins con que ça.
Pas si dur pourtant ? De passer son chemin ? Et de le laisser planter là.
Maintenant j’me sens encore plus mal qu’avant.
Il lui donne une tape sur les cuisses : « Rhabille toi, tu vas prendre froid. » Une phrase qu’il avait dit des milliers de fois. Et son visage a l’expression neutre, de celui qui s’en moque. « Et tu veux que j’te dise Bagshot ?... ouais, vraiment… Les Carrow se débrouillent beaucoup mieux que ça. » Et tu le regardes, comme si t’allais encore le frapper.
Petit connard. Lui ou moi ?
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But I've got high hopes, it takes me back to when we started High hopes, when you let it go, go out and start again High hopes, when it all comes to an end But the world keeps spinning around
Heu, tu nous fais quoi là, Boris ? Toi qui trouvais que ça te ressemblait pas, voilà que tu t’y enfonçais jusqu’à la mèche. Voilà que tu pleurnichais comme une maîtresse abandonnée, comme une concubine délaissée par le roi, remplacée par une montagne d’ennuis.
C’est pas toi, Boris ; c’est quand même un peu toi, dans le fond, quand tu baisses ta garde. Mais c’est pas le toi auquel Zacharias avait été habitué. Ni celui qu’il avait appris à apprécier, à embêter, à posséder. C’était pas son Bagshot.
Tu l’avais habitué à mieux, pas vrai ? A certes plus de manières, à moins d’épanchement ; il devait les mériter, tes joues rouges, tes sourires en coin. Il devait te les soutirer avec malice, tes yeux éberlués et tes bouches en cœur. Sauf que depuis trop longtemps, il n’était pas venu les chercher. Alors tout ça s’était agglutiné derrière ton masque de cristal, et maintenant que tu avais pu lui mettre la main dessus, tout dégoulinait par les ouvertures des yeux et de la bouche.
C’est pas ce masque-là auquel tu l’avais habitué. C’est pas sous ce masque-là qu’il t’avait un peu apprivoisé.

Alors on va se calmer, maintenant, Boris. Tiens, regarde, il est magnanime, il t’aide.
Tu le laisses se dégager de ton étreinte avec un certain soulagement peiné. Tu renifles, autant pour ravaler les sanglots que choper au vol les dernières de ses effluves.
Ok, ok, on va se calmer, c’est pas toi. T’as rien vu, Smith, t’as rien vu.

Tu laisses glisser les critiques acerbes qu’il fait pleuvoir sur toi, pour être certain que tu n’as plus rien pour le retenir, lisse comme le marbre, le cœur encore gonflé de hoquets. On s’en fout de ce qui se passe à l’intérieur. Tout ce qui compte, c’est le paraître, tu dois être impeccable, comme toujours.
Tu lisses ta mèche du plat de la main, t’essuies le nez. Docile, tu renfiles ton pantalon, refermes ta robe de chambre que tu aplanis du plat de la main. Voilà, presque comme neuf, hormis cette joue rouge et gonflée ; c’est malin, tu espérais que ça passerait cette nuit, ou demain, tu allais devoir dénicher un sortilège pour dégonfler tout ça. Après tout, ça ne changerait pas des marques bleues et rouges qu’il laissait sur ta gorge. C’était donc ça la dernière marque qu’il avait décidé de te laisser ; quelle preuve de mauvais goût ! Ça ne se cachait pas avec un foulard, ça !

Tu y avais cru, pourtant. Tu avais cru que ça allait encore le faire, malgré tout ça. Parce qu’après tout, ça n’était pas lié, pas vrai ? Si vous vous étiez aimés, à la limite, tu aurais compris que ce soit difficile de le faire dans ces conditions. Mais là, il n’y avait pas de sentiment, pas vrai ? Si c’était pas de l’amour, il n’y avait rien, n’est-ce pas ? C’est comme ça que ça marche, après tout ; c’est comme ça que ça devait marcher. Tu y avais pris du plaisir, à la bonne heure. Il avait satisfait ton corps, à la bonne heure. Alors pourquoi ça ne marchait plus quand le cœur n’y était plus ?
Il n’y a pas de contrat, rien à briser ; tu n’avais donc aucune raison de pleurer votre séparation, pas vrai ?
Alors pourquoi cette rupture fait si mal ?
Je vais te dire pourquoi ça a fait si mal ; c’est juste que tu n’as pas l’habitude, voilà. C’est la tension environnante, le stress des examens –il en avait parlé, il n’avait peut-être pas si tort que ça-, la fatigue, les hormones adolescents –tu te le serais bien tapé encore une fois, voilà, ahah, c’est si bien dit, tout à fait toi.
On va se calmer maintenant. T’as rien vu, Smith, t’as rien vu. C’est ce que tu essayes de lui faire promettre en vissant ton regard dans le sien.
Il en avait trop vu.
C’était toi qui avais craqué mais c’est lui qui en paierait les conséquences. Il n’avait plus rien à tirer de toi alors il avait tiré sur ce qu’il ne devait pas. Pour t’avoir vu pleurer, la séparation s’imposait. Jusqu’à présent, aucun contrat ne vous liait. A partir de maintenant, tu lui faisais signer celui stipulant « qu’il ne s’était rien passé ». Quand ça ? L’année dernière ou ce soir-là ?

A vous de voir. A lui de voir avec quelle image de toi il préférait se casser. Pas celle-là, je t’en prie, tout sauf celle-là.
Et toi, tu te souviendrais de quoi ? Ça dépendra de ce que Mère va laisser.

Tu finis par te lever de ton fauteuil, ramasses tranquillement le bouquin tombé par terre, ouvert au chapitre des Crève-cœurs. Tu le refermes en y coinçant ton index ; tu as besoin d’avoir mal autre part, le poses contre ta poitrine quand tu lui fais face. Il est plus grand que toi, alors tu parles à sa bouche. « Ce n’est pas drôle, Zacharias. »
« Pourquoi vous ne vous appelez pas par vos prénoms, depuis le temps ? » « C’est une fleur qu’il me f- » « C’est plus stylé ; et puis comme ça, on va pas croire qu’on est ensemble ! » Imogene hausse les sourcils. « Parce que vous n’êtes pas- ? » « Ah bah, c’est réussi, Smith. »
Tu permets, je te reprends ça, aussi. Je sèche mon visage dans ça, aussi. Je m’essuie les pieds sur ça, aussi. Je m’en lave les mains.
Tu lisses les poches de ta robe de chambre.
Je t’en prie, fais-en de même. Je t’en prie, oublie-moi bien fort ; c’est trop dur de s’attacher. On ne t’y reprendrait plus.

Il a quelques gerçures aux lèvres, et même la trace de ses dents à trop s’être mordu. Tu t’autorises à te souvenir simplement de cette bouche, de cette grande gueule. « Merci » murmures-tu, appuyé d’un petit signe de tête poli. Tu glisses sur le côté, en direction des dortoirs.
Et bien, Smith, tu n’as plus rien pour moi aujourd’hui.
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