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sujet; God save the queen - (Bagsmith 2)

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God save the queen - (Bagsmith 2) - Page 3 Empty
Bagsmith 2 - part two
I gave you all And you rip it from my hands And you swear it's all gone And you rip out all I had Just to say that you've won you've won Well, now you've won But I gave you all
Plus on buvait, plus l’organisme s’y habituait, plus on avait de résistance : à en croire cette régle, Zacharias devrait normalement presque pouvoir changer soixante-quinze pourcent de son hémoglobine en whisky avant de ressentir les effets de l’ivresse pourtant la théorie s’éloignait souvent de la pratique.
Et la pratique voulait qu’en ce moment, les vapeurs de fermentation montaient  dans son cerveau plus rapidement qu’un bourgeois sur ses grands Sombrals lorsqu’on parlait se mettait à parler impôt sur le revenu — il aurait dû manger, sans doute. Il ne voulait pas non plus s’en rendre malade. Mais c’était une excuse si accomodante ; pas d’ma faut ch’uis bourré, lever le pied de la pédale du frein, lâcher les commandes et laisser autre chose qu’un cerveau inquiet et craintif faire le travail. Il était si proche ; ils étaient si proche de… C’était cette sensation étrange qui vide la poitrine, celle qu’on ressent lorsqu’on est à deux doigts d’obtenir quelque chose qu’on ne pensait pas pouvoir avoir. Le moment où on retient son souffle, parce qu’à ce stade le moins pas de travers pourrait être une erreur. Et ce qu’on veut, ce qu’on désire, pourrait s’échapper. Après avoir été si proche il ne pour- Le niveau de son verre s’abaissa encore un peu ; c’était aussi pour ça qu’il buvait. Pour préparer le terrain ; s’il se fait jeter, au moins il sera déjà dans un état honorable qui l’empêchera de chouiner sur son sort — Smith n’avait pas l’alcool triste, mais plutôt l’alcool pragmatique (quand il n’était pas surexcité).
Au bout d’un moment, on ne sent même plus le goût, on a seulement la sensation dans le fond de la gorge et au creux de la tête.

Pourtant, encore assez les pied sur terre pour manquer de s’étouffer lorsque Bagshot passe aux aveux sur un éventuel amour de collège. Zacharias avise son verre qui s’était rempli (les gens aimaient faire ça hein, se servir magiquement plutôt que d’utiliser leurs petites pattounes)(c’était tellement snob)(pourquoi ça l’agaçait chez les autres alors que chez Bagshot ça le… faisait sourire ?) et croise le regard brillant de Boris avant de constater que lui aussi venait d’avoir ses programmes inhibiteurs sévèrement rongé par le goûtu feu des Vestales. Parce qu’un Bagshot dans son état normal n’aurait jamais admis quelque chose de ce genre. Il s’était évertué pendant toute leur relation à lui rappeler qu’il n’était pas amoureux, qu’il ne le saurait jamais et que c’était tant mieux ainsi. Zacharias avait suivi le mouvement, parce que c’était très facile pour lui : il était amoureux de Katie. Et Bagshot, c’était pas Katie. On ne pouvait pas être amoureux de deux personnes en même temps. Pour caresser son Boris dans le sens du poil, il était totalement près à fermer son esprit — parce qu’on sait bien, chez les Smith, qu’on peut tomber amoureux de plusieurs personnes, et en même temps if you please, il suffit de demander à Tante Rachel. Après, cette révélation ne valait rien « mais je ne sais plus qui » et pour qui Zacharias pouvait bien se prendre pour penser qu’il pouvait être l’unique candidat ? Bagshot pourrait, évidemment, parler de quelqu’un d’autre. Pas comme s’il ne l’avait jamais remarqué en train de faire glisser ses yeux sur les fessiers d’autres camarades de classe.
« MACLAGGEN ?? » Boris boit son thé comme si le cri de Zacharias ne le dérangeait pas plus que ça. « On parle de Cormac moi je ego me I ma vie mon œuvre mes exploits ma carrière Mac-fucking-Laggen ? » « Il y en a un autre ? » demande-t-il d’un ton faussement naïf, ce qui allait parfaitement avec ses yeux légèrement écarquillés et son sourire d’ange. « Je vois pas ce que tu peux lui trouver, de l’avis général il est encore plus insupportable que moi. » Boris hausse les sourcils alors que Zacharias ouvre grand sa bouche, comme s’il venait de comprendre : « C’est ça qui te plaît ! Il est encore plus chiant que moi ! Je suis détrôné ! » « J’aime sa courbure de postérieur Smith, oh serais-tu jaloux ? » « Moi ? Jaloux ? Bien évidemment ! » Il se laisse à demi tomber sur la table en bousculant assiettes et divers plats. Il surjoue, pour bien souligner qu’il était loin d’être sérieux. « Je vous veuuuux pour moi tout seuuuul monSeigneuuur ! » dramatise-t-il à grand renfort de vibrato et de trémolos dans la voix. Sans savoir s’il surjouait pour montrer qu’il plaisantait ou pour dissimuler le fait qu’il était au contraire, très sérieux.
Si lui avait été conscieusement balayé de sa mémoire, peut être que d’autres crushes et coup de foudre collégiaux avaient eux aussi trouvé leur chemin jusqu’à la corbeille. Bagshot enroule son bras autour du cou de Zacharias qui retient brièvement son souffle ; ça se rapprochait tant que ça en paraissait irréel.

Et trop bourré — ou peut être pas assez ? pour se contrôler. C’était toujours pareil ; une maîtresse lui avait dit ça lorsqu’il avait sept ans… que c’était parce qu’il ne pensait pas les mériter qu’il sabordait compulsivement les bonnes choses qui lui arrivait. Cette pute avait à la fois tort et raison. Tort parce que Zacharias n’est pas du genre à se mésestimer ; il sait très bien ce qu’il vaut et ce qu’il mérite. Raison parce que quand on en vient à cette affaire Boricienne… Zacharias ne pensait en effet pas mériter grand-chose ; il profitait de lui là non ? Tout comme il avait profité de Katie ? Mieux valait se préparer parce que ça allait se finir avec une gifle en pleine gueule.
Autant tout précipiter non ? Si dans un sens on savait où tout se terminerait. « Smith, tu as conscience que je pourrais te demander pourquoi tu me dis ça...  » Oh que oui, et je l’ai même dit pour que tu me le demandes. Gros malin. Mais d’un autre coté, si tu décides de passer au dessus, fais donc, je t’en prie. Je te tends les perches, mais tout ce que je veux c’est me dédouaner. Je veux juste me donner l’impression que j’ai tenté de te prévenir. Alors pose ta question, ou ne la pose pas. C’était pour moi que j’ai fait ça.
Alors qu’il savait très bien que ça ferait apparaitre ce petit pli au front de Bagshot, ce petit froncement de sourcil qu’il avait toujours eu lorsqu’il disait « Smith, faut qu’on parle. », cette légère expression du soucis, jamais suffisante pour ce transformer en grimace — rien ne devenait une grimace sur son visage. Zacharias était injuste… ou plutôt il était trop attaché à la justice. Comme ça, toi aussi tu sais, tu sauras, ou pourra savoir. Oui, tu peux me demander pourquoi je te dis ça, et j’te répondrais que j’étais fin pété la première nuit qu’on a passé ensemble, et pas assez bourré certainement la dernière nuit qu’on a passé tous les deux. Pose moi la question, et j’te dirais tout. Bien sûr que j’en ai conscience Bagshot…
Mais ne la pose pas. C’est pas terrible de faire l’am- coucher avec quelqu’un qui pleure. On a déjà essayé tous les deux et c’était un beau ratage. Pose pas la question, parce que ça va tout faire rater.
« … Cependant, comme tu l’as si bien remarqué, ce n’est pas pour ça que je t’ai fait venir. » Et, là-dessus, il lui retire son verre des mains. « hey mais j- » il en reste encore dans la bouteille… il était chaud pour se reservir lui… Mais la protestation n’a pas le temps d’aller plus loin parce que déjà Bagshot est sur lui, sa bouche collée à la sienne, sa langue sur la sienne, sa main à l’arrière de sa tête. C’est comme un déjà vu — et un déjà vu qui dure, dure dure… comme les premiers baisers. Ou bien les derniers.
Le train, déjà ralenti, finit par s’arrêter. Sur le quai une masse de parents attendaient le retour de leurs gosses. Boris et Zacharias avaient retiré leur uniforme pour mettre leurs vêtements de vacances. Et Bagshot semblait tout droit sorti des années 50, ce qui faisait beaucoup rire Smith. « ho, c’est trop adorable : le col est tout dur. Ils mettent du métal dans le tissu ou bien ? » « Ça s’appelle un col amidonné Smith… » répond-il de son classique ton exaspéré. « Oooh, amidonné MonSeigneur, très bien. Ça doit être sympa à repasser » Ils sont tous les deux à une des portes du train, prêt à descendre, Boris a déjà une chaussure vernie sur le marche-pied. « Bon eh bien à l’année pro- » Zacharias l’attrape par son col amidonné pour le tirer de nouveau dans le couloir, loin de la vue éventuelle des parents. Et le baiser dure longtemps, longtemps. Il le fait un peu exprès aussi, pour décoiffer Boris et pour le faire rougir. Puis finalement il le lâche « Ouais, à l’année prochaine Fagshot. » et il lui donne une claque sur les fesses, avec un sourire, alors qu’il repasse devant lui pour sortir. Quelques secondes plus tard, Smith sort à son tour, bondissant, du train. Bagshot n’est déjà plus repérable dans la foule.
Ça a un goût fort d’alcool, mais ce n’est pas dérageant, et c’est même agréable. Et quand il s’écarte, c’est pour le pousser dans le lit. Il sent le matelas s’enfoncer sous lui, et c’est un matelas de bonne qualité. Il a la tête qui tourne légèrement. Alors c’est comme ça… Les mains de Bagshot s’activent à lui déboucler sa ceinture. Visiblement oui… c’est comme ça. À demi-bourré et après un baiser qui avait servi à lui couper la parole. Quand on parlait de déjà vu… Zacharias le laisser lui virer son jean alors qu’il retire rapidement en une torsion de bras son T-Shirt qu’il lance un peu au hasard dans la chambre.
Il y en a pour associer alcoolisme et impuissance, mais visiblement Zacharias était bien parti pour déjouer tous les clichés. Sans savoir si c’était le fait que ça faisait longtemps qu’il ne s’était pas retrouvé dans cette position — en règle générale c’était lui qui- putaaaaain si c’était parce que c’était Bagshot qui s’en chargeait… Les yeux clos une main qui serrait les draps et l’autre presque machinalement passée dans les cheveux lissés de Boris il tentait de contrôler sa resp- putaaain… Ou si c’était parce que l’alcool le rendait bien plus sensible. « ‘Tain… » il siffle entre ses dents.
« Tu n’as qu’à fermer les yeux et imaginer quelqu’un d’autre, si ça peut t’aider. » Zacharias le laisse faire quelques instants, étrangement nerveux avant de finalement lâcher : « Qui j’voudrais imaginer d’autre ? » Et s’il ferme les yeux c’est juste parce qu’on ressent encore mieux les choses. « J’voudrais pas de quelqu’un d’autre, là. »
Le temps que Zacharias reprenne correctement sa respiration, Bagshot avait retiré ses propres vêtements pour revenir sur lui. Il cligne des yeux, il n’avait pas tout retiré et avait toujours cet espèce de carré de soie bobo autour du cou. Mais… c’était pas interdit ce genre de chose ? Et bientôt ce serait quoi ? On garderait ses chaussettes au lit ? Il attrape Boris à la taille et se redresse, à la force des muscles abdominaux. Un nouveau baiser, et Zach descend à sa mâchoire, esquive patiemment le morceau de tissu (mais… enfin… Boris ? Pourquoi ?) pour s’attaquer au creux de son épaule, mais il a envie de remonter, par instinct, par habitude.
« Héhé, tu frissonnes quand je suis par ici. » Boris a les yeux fermé et ne répond pas alors que Zacharias s’applique à poser ses lèvres soigneusement dans le creux du cou de Bagshot. « … et par ici… » La pointe de sa langue se glisse sur toute la longueur de sa gorge, lui arrachant un nouveau frisson. « … et par là… » Il le soulève pour atteindre l’arrière de sa tête. Puis il rit. « … T’as la gorge sensible, et j’te parle pas d’angine. »
T’étais à ce point là que maintenant tu protégeais ton point… faible ? T’es bizarre Bagshot.
Il fait remonter ses mains, deux doigts attrapent doucement le nœud du foulard alors qu’il fait déjà glisser ses lèvres sous le tissu, atteignant la peau douce et chaude. Il tire sur le nœud, lentement, se préoccupant plus de sa langue sur le cou de Bagshot que de l’éventuel obtacle que pouvait être ce foulard.« Peur de choper une angine ? » il trouve pourtant le temps d’ironiser.


Dernière édition par Zacharias Smith le Sam 25 Fév 2017 - 11:34, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: God save the queen - (Bagsmith 2)   God save the queen - (Bagsmith 2) - Page 3 EmptyLun 12 Déc 2016 - 22:24

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bagsmith ii
I've made up my mind To live in memory of the lonesome times I can't stop wanting you It's useless to say So I'll just live my life in dreams of yesterday Those happy hours that we once knew Tho' long ago, they still make me blue They say that time heals a broken heart But time has stood still since we've been apart
Tu ignores si c’est dû au fait que vous ayez bu ou que vous soyez complètement déshabillés l’un sur l’autre -ce corps te semblait si familier-, mais l’immense vague de souvenirs qui déferlent dans ta tête fait comme un courant chaud. Tu ne pensais pas le prier de te combler de cette manière.
C’est un peu brutal aussi, car inattendu ; tu ne te souvenais plus que vous ayez tant vécu en si peu de temps. Pas grand-chose de l’extérieur, juste deux comparses qui, de temps à autre, extériorisaient leur frustration en s’envoyant en l’air dans la salle de bain des préfets -ou les vestiaires du Quidditch, ou roulés en boule dans les couvertures, quand il faisait froid, c’était bien. Rien de bien fou, n’est-ce pas ? Tu te dis que c’est la quantité de souvenirs qui fait que ça pèse lourd, quand ça s’affaisse dans ta tête et dans ta poitrine.
Tu ignores combien de fois ta mère avait dû s’y prendre pour faire disparaître tout ça, combien de tours de passe-passe elle avait dû exécuter pour trier ce qui devait disparaître ou pas. C’est navrant de voir qu’il aura simplement fallu redécouvrir le corps aimé pour briser tous les sortilèges, faire sauter tous les verrous. Pas étonnant que ta mère à l’esprit si étriqué ait effacé tout ça, passée la gêne de fouiller dans la mémoire de son fils, passée la honte de voir ce qu’il avait pu faire à cet autre garçon. Comment avait-elle osé ?

Tu écarquilles les yeux ; en un rien de temps, tout défile à une vitesse folle, comme on renverserait le contenu d’un coffre. Et pourtant, malgré la vitesse, tu distingues tout très nettement. On peut espérer au passage que Zacharias pense que tu tires cette tête parce qu’il s’entêtait à essayer de défaire le foulard que tu avais consciemment gardé. La plupart du temps, tes comparses de nuité n’y faisaient pas attention, parce que tout se faisait dans la précipitation, entre deux pièces, entre deux meubles, entre deux verres. Il y en avait même qui y voyaient là un accessoire de mise pour te mettre au pas.
Et au moment où il s’essaye à te le retirer sans les mains, tu te rappelles que c’est même lui qui avait découvert que ta gorge était l’un de tes points faibles ; tout avait commencé par lui. Vous aviez découvert tout ça ensemble.
Tu lui attrapes la main pour l’empêcher de dénouer le foulard. « C’est un peu moins glamour qu’une simple angine. » Et tu te souviens de ça aussi, c’est fantastique, c’est affreusement agréable. C’est comme si vous ne vous étiez jamais sépar-
Sa respiration s’écrase sur les boursouflures de ta cicatrice. Tu rentres un peu le cou, ravissant ta gorge à sa bouche sur les commissures de laquelle tu plantes tes doigts, un peu confusément. Tu n’arrives à rien d’autre que te rappeler tout ça, toutes ces fois qui renvoient à celle-ci. Il sait déjà, tout ce que tu aimes.

Il savait juste pas qu’à cette époque, c’était lui que tu aimais.

Avec tes souvenirs qui reviennent et le recul que ça te fait prendre d’un coup, tu te rends compte de ce que tu refusais d’admettre à Poudlard : tu avais été amoureux de Zacharias Smith.
Katie Bell part rejoindre son groupe d’amies en trottinant. Tu feignes sortir de la bibliothèque à ce moment-là, alors que tu étais resté posté un moment discrètement dans l’entrée, le temps que la jeune fille fasse son petit effet sur Zach. Il vient à ta rencontre, comblé comme un prince, et te passe un bras autour des épaules, comme si son amour était trop lourd à porter. « Tu sais, mon très cher Bagshot, le jour où tu tomberas amoureux j’espère que je serai là pour te donner des conseils et ramasser les morceaux ~ » Tu manques de t’étouffer avec le rire qui meurt au fond de ta gorge. « Ce jour-là, tu en seras le premier informé, crois-moi. » Tu n’avais juste pas précisé comment tu comptais l’en informer.
Ton acharnement à le tenir éloigné de ta gorge cicatrisée s’amenuise. Il savait déjà tout de toi ; il y avait juste cette cicatrice qu’il n’avait encore jamais vu, rendue discrète par des touches de maquillage pour les séances photos. Cette marque, en plus de celle, disgracieuse, sur ton bras, rappelle que vous avez bel et bien été séparés pendant près de six ans. Et que ça ne s’était pas fait dans de bons termes. Ça aussi, ça t’est revenu en tête. Six ans à oublier ; six ans que lui ne pouvait pas oublier. Comment as-tu fait, Smith ? Je n’aurais jamais tenu. J’aurais fait quelque chose -n’importe quoi, même, pour te retrouver. Juste pour savoir si tu allais bien…
Non, c’est faux ; lâche que tu es, tu aurais pris soin de garder les ponts coupés, comme tu l’avais fait la dernière année à Poudlard. Plus facile à dire qu’à faire, hein ? On est particulièrement con quand on est amoureux ; même toi, tu dérogeais pas à la règle.
Tes doigts accrochés à sa bouche guident les siens jusqu’au carré de tissu enroulé autour de ta gorge meurtri. Tu le laisses le défaire, non sans une appréhension glissant avec la pièce de vêtement. Tu détestes cette marque. Tu la détestes autant que tu chéris la raison pour laquelle tu la portes : parce que tu es encore en vie.
Regarde, Smith ; j’ai failli mourir quand on s’est séparé. Que t’est-il arrivé, à toi ?

Le foulard lui reste entre les doigts, ton cou reste entre ses doigts et sa bouche ; il sait que tu aimes sa bouche à cet endroit-là, mais il ne te le dit pas, il fait semblant de le découvrir, alors qu’il l’avait découvert, sept ans auparavant.
« … T’as la gorge sensible, et j’te parle pas d’angine. » Smith avait le chic pour sortir de ces bêtises dans les moments les plus intenses. Dans un soupir un peu courroucé mais totalement conquis, tu rouvres les yeux, un sourcil froncé, jurant avec tes joues rouges. « Tu n’as plus qu’à prier pour que les angines ne se transmettent pas par là » menaces-tu doucereusement, une main fourrée entre ses cuisses. Il est irrésistible quand il essaye d’avoir le dernier mot dans ce genre de situation très tendue. « Au contraire ; j’crois qu’y’a qu’comme ça qu’on les guérit~ »
Tu as soudain un peu peur qu’il te surprenne à te rappeler, à le regarder comme si tu savais qui il était. Tu as peur que tous les efforts qu’il avait faits pour te ménager, toute la mélancolie qui avait dû lui coller aux baskets quand il avait compris qu’il serait le seul à se souvenir ne s’évaporent s’il apprenait ce qui venait de se dérouler dans ta tête, juste parce qu’il t’avait caressé trop près.
Tu as peur qu’il te traite de menteur, qu’il croit que tu aies feint l’ignorance pour l’attirer dans tes draps. Qu’il croit que tu avais délibérément craché sur tout ça.
Après tout, c’était comme ça que tu fonctionnais à l’époque, avec lui ; l’ignorer pour mieux le séduire. Tu parles d’une tactique.
Rentrée des classes, Poudlard Express juste avant le départ. Tu fais tous les wagons, l’air de rien, parce que tu as tout du gentil garçon qui passe son voyage tout seul, malgré le fait qu’il est en sixième année. Tu le repères alors du coin de l’oeil, dans un compartiment bondé, bien évidemment ; qu’il s’agisse de ses amis ou pas, il aime avoir son petit public, surtout quand il avait l’opportunité de raconter ses vacances.
Toutefois, tu continues ton chemin, l’air de tout sauf de lui. Allez, tu te donnes encore quelques minutes pour faire semblant de chercher une place, avant de faire demi-tour.
« Regardez qui voilà : Monseigneur Fagshoooot ! » les autres se retournent à peine, tu t’en moques, tu ne vois que lui, il n’y a que lui à voir. « Il n’y a pas d’autres pl- » « Nous ferais-tu l’honneur de t’installer parmi les pleutres que nous sommes ?? » Soupir exagéré tandis que tu t’introduis dans le compartiment. Les deux personnes assises à côté de lui ne comptent pas se bouger ; dommage. Toutefois, Zacharias trouve le moyen d’étendre ses longues pattes jusqu’à toi. Tu nourris timidement l’espoir qu’il ne voit désormais plus que toi. « Avoue, j’t’ai manqué, mon tout beau~ » « Tu n’imagines pas à quel point. » Vous êtes deux à comprendre que tu ironises ; et deux à espérer secrètement que ça ne soit pas le cas.
Comment t’avais fait, Smith, pour accepter de jouer à ça avec moi ? J’espère que je ne t’ai pas fait trop mal ? Si, je t’ai irrémédiablement fait du mal. Je t’ai pris quelque chose, Smith ; et j’ai donné en retour ; mais si tu savais tout ce que j’aurais pu te donner en retour.
Je ne suis qu’un égoïste.
C’est d’ailleurs pour ça que c’était toujours toi qui le prenait. On ne l’aurait pas parié, venant d’un type comme toi. Tu prenais le dessus pour ne pas lui montrer à quel point il t’aurait fait plaisir. Tu avais eu peur de te donner complètement à quelqu’un que tu aimais. Par la suite, avec d’autres, quand il n‘y avait rien derrière -que l’autre, justement- tu ne risquais rien. Mais avec lui, ça aurait signifié trop de choses.
Sauf que là, tu ne peux pas changer d’avis au dernier moment, ça aurait grillé ta couverture -et c’est pas comme si tu étais déjà bourdonnant de désir. Tu te redresses un peu sur les genoux, toujours à cheval sur lui, tortillant ses doigts à l’intérieur de tes cuisses ; tu pourrais simplement lui accorder ça, pour une fois. Tu n’avais pas de raison d’avoir peur. Tu te touches avec sa main. Tu n’avais plus de raison d’avoir peur. Lentement d’abord, puis avec fièvre. D’avoir peur qu’il s’attache. Encore un peu tu te soulèves, tes mains nerveuses -tu t’y prenais sans peine, habituellement- suivant la chute de ses reins, et tu te hisses entre ses jambes, dans un soupir tiède. Comble-moi. C’était fini, tout ça, pas vrai ?

Elle était finie, cette amourette de jeunesse. Tu t’en remettrais. Une amourette, certes, mais la première de toutes.
Et jusqu’à présent : la seule qui avait fait si mal. C’est comme ça à chaque fois ?
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MessageSujet: Re: God save the queen - (Bagsmith 2)   God save the queen - (Bagsmith 2) - Page 3 EmptyMer 15 Fév 2017 - 13:05

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Bagsmith 2 - part two
I gave you all And you rip it from my hands And you swear it's all gone And you rip out all I had Just to say that you've won you've won Well, now you've won But I gave you all
« C’est un peu moins glamour qu’une simple angine. » qu’il lui fait, en lui attrapant sa main. Boris, il a des mains fines, plus petites que les siennes. Un peu des mains de filles, avec ces longues phalanges pâles et ces ongles lissés. Zacharias a des mains plus massives, avec des doigts tordus parce qu’il les fait souvent craquer. L’alcool lui a réchauffé la peau, les doigts de Boris lui paraissent presque frais. Moins glamour qu’une simple angine… Une angine, tu craches tes poumons toutes les minutes, t’as la toux grasse, tu tressautes à moitié d’agonie à chaque fois qu’une quinte te surprend, t’as la respiration sifflante, les joues blanches et les yeux cernés parce que la nuit tu peux pas dormir… Alors le coté glamour d’une angine… On repassera. Zacharias insiste et il sent que Boris lâche du terrain, pour finalement lui laisse la possibilité de retirer ce fichu foulard de bourgeois. Il le défait d’un geste fièvreux et pose ses lèvres sur la peau dénudée. Il y a une cicatrice, une fine marque qui lui tranche sa gorge — c’était ça qui n’était pas glamour ? Zacharias avait tendance à trouver les cicatrices bien plus sexy qu’une angine carabinée.
Il tique légèrement lorsque Boris appuie sur ses côtes droite : « Heey, fais gaffe Fagshot, j’me suis pris un Cognard pile là ! » Boris s’écarte et Zacharias regrette presque son mouvement, pas comme si ça faisait vraiment mal, juste un peu. Il se rattrape avec un sourire idiot et soulève son T-Shirt : « Je vais avoir un super bleu ! » Baghsot fait une moue en passant ses doigts sur les côtes qui avaient déjà une teinte exotique. « Encore… » il soupire, Zacharias roule des yeux « Allez ! C’est comme pour les nuages, on devine la forme. Celui là… va ressembler au prof d’arithmancie ! » Zacharias ne savait même pas épeler le mot arithmancie mais visualisait assez bien le professeur. Il donne un coup de paume dans l’épaule de Boris : « Quoi ? Tu trouves pas ça sexy toi les marques de guerre ? Ça fait héros glorieux et épique ! » Il fait rouler ses muscles, à la manière d’un lutteur grec et prend une pose de statue rien que pour essayer de le faire rire, pour faire oublier qu’il l’avait peut-être un peu trop brusquement repoussé. Logiquement c’était Boris qui repoussait désespérément et Zacharias qui s’accrochait comiquement. L’inverse c’était pas pensable.
Après le principe d’une angine, c’est que ça s’attrapait… comme ça, sans vraiment de raison. Sauf si comme Zacharias vous sortez pieds nus, en T-Shirt et short, sous la pluie au mois de novembre, dans ce cas là, la raison est toute trouvée. Le principe d’une cicatrice en revanche, c’était qu’on s’était fait mal pour l’avoir. Un bleu aux côtes, quand on était poursuiveur, c’était naturel presque… On ne pouvait pas éviter tous les cognards. Surtout quand les batteurs s’acharnaient sur vous (fun fact : les batteurs adverses aimaient s’acharner sur Smith). Des bleus sur les bras, dans les flancs, quand vous étiez le punhing ball des râfleurs, ça aussi c’était normal. Zacharias ne recevait que ce qu’il devait recevoir. Mais une cicatrice sur la gorge. Il comprend à rebourd.
Comment tu t’es fais ça ?
Il en a vu des films, Zacharias, et il a l’impression de voir un maquillage de série là, sous ses yeux, sous ses doigts et sous ses lèvres. D’embrasser une potiche, quelque chose pour lui faire croire. Lui faire croire quoi ? Que quelqu’un avait essayé de trancher la gorge de Boris. Mais qui pourrait ?… Boris Bagshot quoi ! Le tuer serait aussi utile que de tuer un bébé lapin… pas de viande, même pas un trophée intéressant sur une photo ou a empailler. Même pas une preuve de valeur parce que Helga toute puissante un bébé lapin est plus agressif qu’un Boris Bagshot. Un lapinou (lapereau ? sans doute lapereau…) ça peut vous gniacker le doigt. Boris, tout ce qu’il vous ferait, c’est à la rigueur de vous donner une petite tape du bout de la main, rien de bien effrayant. Boris quoi. Mais pourtant quelqu’un avait cru bon, à un moment donné, de lui foutre une lame sur le cou. Ou de lui lancer un sort qui aboutirait au même effet. Zacharias n’en savait rien, parce que la seule chose qu’il suivait c’était les histoires Bagshot/Greengrass. Et que ça l’agaçait déjà assez comme ça, trop en tout cas pour qu’il s’enlise encore un peu plus en cherchant à découvrir chaque détail de la vie qu’avait eu son ancien amant après Poudlard. Il avait disparu, était revenu, avait pris la marque et la petite Greengrass. Et apparemment une cicatrice en prime. Un truc de Mangemort ça sans doute.
Et voilà, voilà je te laisse tout seul et qu’est-ce qu’il se passe ?
Tu m’oublies. Tu rejoins des fanatiques ? Tu aides des tueurs ? Et tu manques de te faire trancher la gorge. C’est pas brillant brillant, n’est-ce pas Bagshot ? Quand je suis pas là pour surveiller.
« Quand même dingue que je sois plus rapide que toi pour faire mes devoirs… » Zacharias a les bras croisés sur sa nuque, ses jambes posées sur une des tables basse de la salle commune. À coté de lui Boris est penché sur un parchemin, consciencieux il vérifie plusieurs fois la référence qu’il veut citer dans son livre. « Non mais c’que j’dis c’est que je pensais pas pouvoir faire plus rapide que Fagshot. » Boris lève à peine les yeux lorsqu’il répond « Pourtant c’est toujours toi le plus rapide si je me souviens bien ~ » Zacharias laisse ses bras retomber, la bouche comiquement ouverte « Helgaaaaaa Bagshooooooot t’as bouffé un clown ? » mais il éclate de rire et prend un coussin pour lui envoyer sur la figure. Il sait viser, poursuiveur oblige, et le coussin retombe sur la table pour renverser l’encrier sur le devoir de Boris. « Smith mais… » Déjà le coupable s’était étalé sur le canapé pour se rapprocher du parchemin victimisé, en se vautrant complètement sur Boris au passage. « Atta atta, regarde un petit sooooort et… hop là ! » il tapote le parchemin de sa baguette et l’encre retourne dans son petit pot. Ce qui n’empêche pas Zacharias de rester sur les jambes de Bagshot, en souriant : « Sans moi tu serais vraiment perdu hein mon petit Bagshit ? À renverser de l’encre comme un petit maladroit sur tes devoirs… »
En vérité, c’est même complètement ironique que cette blessure qu’on t’a fait soit sur ta gorge. Si j’avais voulu te faire mal, moi c’est là où j’aurais frappé. Sans doute parce que moi je sais. Et toi tu ne sais pas. Toi tu ne sais pas. Mais ça me dérange pas, allez, si je peux grapiller rien qu’une nouvelle fois, parce que j’en ai besoin. Ça me dérange pas d’être le seul à porter ça. Pour une fois, je peux bien faire cet effort, tu m’as supporté longtemps toi. Depuis longtemps.
Justin s’était endormi et Ernie aussi. Comme d’habitude Zacharias restait le dernier à avoir les yeux grand ouverts. Il était trop excité, c’était trop dur de dormir. Pff, il avait envie de courir dans les couloirs, pas de rester immobile dans son lit. « Hey ? Smith ? » Oh, mais c’était la petite voix de Bagshot ça non ? Zacharias se retourne pour faire face à son voisin de lit : « Tu dors pas princesse ? » il chuchote en souriant « Non je… » Il voulait ptet juste lui demander s’il avait un mouchoir, ou une connerie de ce genre, mais Zacharias embraye immédiatement, trop heureux d’avoir une distraction « T’as peur que Balck revienne ? T’imagines il s’introduit dans notre salle commune ? Après Ernie est le plus proche de la porte, le temps qu’il le tue ça nous laisse le temps de s’échapper ! » Zacharias repousse ses draps et se lève pour venir se rouler contre Boris. Il faisait souvent ça avec sa sœur, quand ils étaient tous les deux à la maison. En fait c’était surtout sa sœur qui venait squatter son lit mais ça revenait au même. « P’tet qu’il nous attrapera pour nous transformer en steck hâché ! Comme ce type là… Wickham. Wallace. IL MANGEAIT DES GENS BAGSHOT ! » « Sssh, Smith… mais… » Zacharias lui pose son doigt contre ses lèvres pour l’empêcher de parler. « Ne dis rien, tu vas attirer les cannibales… Ils s’approchent de toi, te chloroforment et ensuite ils t’emmènent dans leur maison… » Il baisse le ton, comme quand on raconte des histoire d’horreur dans les soirées pyjamas. « Là ils prennent leur hachoirs et SLAP ! » Il fait un geste brusque juste pour le faire sursauter « ils te COUPENT LE BRAS ! et… SLAP ! Ils te coupent la jambe. » Il imite le bruit d’un vrombrissement « Puis ils te mettent dans la machine infernale et quand tu en ressors… tu n’es plus qu’un pauvre petit steack ! » Il passe sa main dans les cheveux de Boris « Un steack a perruque pour toi ! » puis il roule sur le coté pour l’écraser encore plus. « À toi de me raconter une histoire maintenant ! »
T’es bien le seul à m’avoir supporté aussi longtemps et à aussi fortes doses. Tu mérites une médaille, plus qu’un carré de tissu sur le cou.

Mais Zacharias essaye de ne pas se perdre dans ses souvenirs, de ne pas se perdre dans ses pensées. Et alors que sa langue dessine le contour de la nouvelle marque sur la gorge de Boris, il le sent frissonner. Il se redresse, alors que Smith se laisse retomber en arrière, se laisse faire comme il en avait plus ou moins l’habitude avec Boris. Il le laisse guider ses mains, il le laisse se glisser contre lui, au dessus de lui, sur lui.
Il ne sait vraiment pas, il songe alors que Boris se pose sur lui. C’était pas comme ça que ça se passait, avant. C’était Zacharias qui était dans cette position, pas Boris, défintivement pas Boris. Il ne voulait pas lâcher, et Zacharias ne poussait jamais trop. C’était déjà trop beau presque… ça servait à rien de… tout gâcher. Mais là
C’était lui
Qui le faisait
D’emblée
Sans qu’on lui ait rien demandé.
Smith ferme les yeux et pose ses mains sur les hanches de Bagshot. La peau de Boris s’était réchauffée, semblait même plus brûlante que la sienne. Il se redresse, forçant sur ses abdominaux pour venir embrasser le torse de Boris. Une fois, deux fois. Les yeux parfois fermés, parfois ouverts. Il ressentait tout si fort. Plus fort encore que lorsqu’ils étaient à l’école.
Pourquoi est ce qu’il fait ça.
Ça ne peut pas bien se finir cette histoire.
Mais autant en profiter le temps que ça dure.

Le temps que ça dure.
Finalement, il ramène ses bras autour de la taille de Bagshot, les croisant dans son dos, le poussant presqu’à venir se coucher contre lui lorsque tout est terminé. Zacharias c’était ce qu’il faisait tout le temps, se rouler contre les gens, c’était ce qui le rassurait. Il fait glisser son doigt sur la peau humide de sueur de Boris. Il y avait tellement de choses qu’il voudrait dire. Mais qu’il ne pouvait pas décement dire. Qu’il ne pouvait même pas murmurer, et ça lui serrait la gorge. Et même un merci serait de trop. Parce que pour lui, ça ressemblait à un coup, même pas d’un soir vu l’heure, juste un coup, comme ça, avec le paumé du Ministère. Un ancien camarade. Il aimait le sentir contre lui, comme ça, ça le rassurait. Il oublierait presque qu’au moment où il se rhabillerait, qu’au moment où il mettrait le pied hors de cette chambre tout redeviendrai comme avant. Profite le temps que ça dure. Il passe son bras autour de Boris. « On se racontait des histoires qui faisaient peur… » il murmure « … à l’école. » Il fait sonner ça comme si tout le dortoir s’amusait à ce petit jeu, et pas seulement eux deux, roulés dans le même lit. « … je sais pas si tu te souviens de ça. »
Moi j’en connais une bonne d’histoire d’horreur.
C’est l’histoire d’un garçon qui oublie, d’un autre qui se souvient. Franchement je ne sais pas c’est quoi le pire.
Sincèrement, je ne sais pas.
Je voudrais pas t’oublier. Jamais. Mais merde, c’est dur de ne pas pouvoir partager.
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