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sujet; (nhÿx) death ends a life, not a relationship |
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death ends a life, not a relationship
ft, nhÿx dolohovNovembre 2001
Tu ne l'as jamais voulue. Tu n'as jamais réellement assumé ton rôle. Et tu ne peux pas te permettre de te baigner dans les regrets, alors que tant de choses restent à faire. Tu es prêt à t'y laisser tomber, à abandonner cette guerre qui t'a causé tant de sacrifices, à retourner dans ce monde moldu qui te semble plus que jamais doux, sécurisé. Ce monde que tu tends à idéaliser, bercé par des souvenirs nostalgiques. Pourtant, tu ne peux pas céder à ce souhait égoïste. Tu ne peux pas abandonner tout ce pour quoi tu as œuvré. Malgré ta peine, malgré celle de Joan, tu dois continuer de te battre. Tu dois résister aux demandes de plus en plus incessantes de ta femme. Ne pas retourner au Ministère, supplier pour ta vie. Trahir ceux qui furent un jour tes frères et sœurs au sein de l'Ordre. Tu ne le peux pas. Pas après tous tes sacrifices. Et tu ne peux -ne veux- pas abandonner Daphné, abandonner Lavande. Alors tu continues, sans te soucier des avis extérieurs, te jetant de plus en plus profondément au combat. Te laissant de plus en plus gagner par la haine envers cette pureté. Envers ces idéaux meurtriers, qui détruisent chaque jour un peu plus le monde sorcier. Ce monde que tu détestes, mais que tu ne peux quitter.
Et, surtout, tu ne veux pas voir ta fille être ramenée à la vie, devenir un inferi servile aux ordres d'un quelconque mage noir. Tu ne veux pas la voir se retourner contre toi, contre vous. Elle n'a jamais été insurgée, ne voulant pas de cette vie de guerre, ne désirant que la paix. Une véritable pacifiste. Peut-être, te dis-tu, que la mort est la meilleure destination qu'elle puisse prendre aujourd'hui. Car rien ne va s'arranger. Ni pour les insurgés, ni pour les mangemorts. Et tu ne veux pas la voir au milieu de tout ça, le regard vide, l'âme souillée à jamais. Sans doute est-ce au moins pire que ce qu'a subi Minerva McGonagall. Et, à l'heure actuelle, tu ne connais qu'une seule personne capable de faire en sorte que ta fille ne revienne jamais. Et qu'elle reste telle que tu l'as connue. Tout ça pour éviter que son secret ne soit percé à jour, alors que ses rituels sont passibles de mort. Y compris pour le ministère du mage noir.
Le voyage a été long, la faute à toutes les précautions que tu prends en ces temps troubles. Transplaner directement est trop dangereux, tu le sais bien pour avoir expérimenté ton don de traçage, et avoir expérimenté celui de Marcus Flint. Alors tu tentes de créer le plus de points de chute possible, traversant une bonne partie du pays avant d'enfin arriver à quelques kilomètres du lieu de rendez-vous ; un petit village perdu en pleine forêt, caché de la curiosité générale. Un village moldu, qui ne se soucie pas de savoir si des sorciers dont il ignore l'existence marchent parmi eux. L'endroit rêvé pour mettre à exécution des rituels qui feraient sans doute trembler de peur n'importe lequel d'entre eux. Mais lorsque tu rentres dans le village, celui-ci te paraît désert. Personne dans les rues. Heureusement, car le corps que tu transportes tant bien que mal sur ton épaule aurait attiré l'attention, sans doute un peu trop à ton goût. Silencieusement, tu contournes les habitations aux volets clos, pendant plusieurs minutes, avant de finalement tomber sur celle que tu recherches. Maison ressemblant à toutes les autres, à une exception près. Celle-ci va accueillir un rituel de magie noire. Alors qu'elle est actuellement vide, sans une seule âme qui vive hormis la tienne. Lançant tous les sorts de protection possibles, tu finis par t'installer sur un fauteuil, le corps de ta fille posé à tes côtés. Comme tu regrettes cette époque où tu aurais pu t'occuper d'elle.
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| L’heure tourne et tu demeures toujours dans la même position, assise face à ta coiffeuse, le regard observant ce reflet qu’est le tien. Tu n’es pas Narcisse, tu ne saurais t’admirer, ni même perdre du temps à le faire. Tu vérifies seulement que tout est en ordre, de ta coiffure à peine élaborée, à ton visage dépourvu d’artifices : de toute évidence, tu n’en as jamais réellement eu besoin, et tu n’as pas besoin de plaire à qui que ce soit. Cet enjeu là ne t’intéresse pas. Finalement, tu passes les dernières mèches de cheveux qui s’échappent de ta queue de cheval derrière tes oreilles et daigne enfin te lever. Tu ne l’as fait que parce que ton rebut est arrivé, messager en qui tu as désormais toute confiance, presque un ami quelque part. Tout n’est que question de respect. « Tu es sûre ? » laisse t’il finalement échapper, son regard ciel s’accordant parfaitement dans le tien, alors qu’il te tend une veste noire, en cuir semble t’il. Où l’a t’il trouvé ? C’est un mystère, mais il importe bien peu. Le tout est de passer pour le commun des mortels et il semble avoir parfaitement réussi à t’habiller, toi qui possède une garde-robe à l’image de ton rang. « Non. Mais ai-je le choix ? » Aucun. Inaccoutumé pour toi qui conserve le contrôle de chacun de tes pas, de tes faciès et de toute entreprise te concernant. Tu as commit une erreur, une seule, et tu demeures intérieurement persuadée que tu ne la referas pas. Après tout, c’est toute ton existence en elle-même qui est en jeu. La réputation de ta famille ? Elle ne ferait qu’accroître en revanche. « Je jugerai de la dangerosité de l’individu. » À savoir, irait-il divulguer ton secret une fois la tâche exécutée ? Cette nécromancie, cet art infâme, abhorré, tout ce que tu es et continuerais d’être, réputation pas encore faite. « Où a lieu le rendez-vous ? » finis-tu enfin de t’inquiéter, foulant le sol de ta chambre pour récupérer quelques affaires ci et là, livres, petites fioles contenant quelques liquides inconnu du non-initié, et plus important encore, ta baguette et une petite dague que tu ranges soigneusement aux endroits prévus. « Un petit village moldu dans le Derbyshire. » Un regard en biais, éloquent : tu as beau avoir consulté la géographie du Royaume-Uni, n’en demeurait pas moins que tu demeurais incapable de te rendre seule dans un lieu tel que ton rebut venait de citer. « Je t’y mènerai. » Un plissement de nez, puis ta tête qui dodeline vaguement de haut en bas. Un accord quelque part. « Allons-y. » lâches-tu finalement, pire qu’une sentence, la tienne.
L’air vivifiant te frappe le visage une fois, puis deux. Il y a du vent, mais tu n’en as cure. Tu ne fais qu’observer l’endroit avec circonspection : tu ne t’aventures jamais réellement hors du manoir Dolohov, hormis pour te rendre au ministère ou faire quelques vagues emplettes. Pour tout le reste, ton rebut s’en charge à ta place, tandis que tu demeures sagement enfermée dans ce laboratoire où les morts attendent sagement que tu leur ordonnes de se relever, de revenir. Alors un village moldu apparaît presque comme un parc d’attraction à tes yeux, un musée dépourvu de magie, brillant par sa banalité. Elias finit par te faire un signe, celui de le suivre, et c’est silencieusement que tu t’exécutes, te méfiant des alentours comme jamais. Après tout, c’est toi qui es en train de te jeter dans la gueule du loup, bien que tu ne sois pas sans protection. À peu de choses près tout du moins. Et lorsqu’il s’arrête, c’est pour mieux te laisser contempler ce rien, cet espace vide. Tu sais que ce n’est pas une plaisanterie, que sous ce voile invisible se cache l’endroit où tu dois t’exécuter. Tu finis par inspirer, comme pour prendre ton courage à deux mains, mais c’est surtout de l’amusement quelque part : l’homme est au moins aussi précautionneux que toi. Tu passes enfin cette barrière censée détourner le regard des moldus, protéger le lieu de la curiosité d’autres sorciers, absents, et c’est finalement devant une maison que tu te tiens, assez banale, mais abandonnée, l’idéal pour toi. « Nous y sommes. J’attends dehors ? » laisse échapper ton rebut, mais le signe de tête que tu lui offres est négatif, qu’il rentre, le rituel pourrait être long après tout. Un craquement sonore, et Rosier disparaît, te laissant seule.
Avec méfiance, tu t’avances dans l’allée, avant de finalement actionner la porte d’entrée. Te voilà à la merci de n’importe quel piège, mais ta baguette n’est guère loin de ta paume, à peine à quelques centimètres. Un pas, puis deux, et tu refermes derrière toi, tends l’oreille à la recherche de la moindre respiration de trop, du moindre petit indice qui indiquera que tu n’es pas seule. Mais seule de la lumière fuse d’une pièce en particulier, et c’est là-bas que tu te diriges, toujours avec cette méfiance digne de tout Dolohov digne de ce nom. La confiance n’est jamais acquise. Jamais. Enfin, tu pénètres dans la lumière, et ton regard se porte sur l’individu qui se tient devant toi, assis dans ce fauteuil tel le maitre des lieux. Elias t’as résumé en quelques mots son physique, et tu peux désormais mettre un visage sur le fameux Henry Wilkes, créature damnée par les autorités. Pour sûr, tu pourrais être une bonne citoyenne et le livrer aux compétents, mais tu n’es pas là pour ça, plutôt pour l’autre silhouette qui se trouve à ses côtés, étendu à sa propre vue. N’importe qui aurait tressailli, frémit d’horreur devant un cadavre… Mais pas toi. Ils sont ta raison de vivre, l’instrument principal de tes recherches. Elle est la raison pour laquelle tu n’as pas laissé trainer les choses plus longtemps que nécessaire : les morts méritent une attention toute particulière, avant que la putréfaction ne vienne caresser leur peau. C’est sans un mot, ni plus de regard que tu te diriges vers la fameuse créature, t’agenouillant devant elle avant de caresser sa peau du bout des doigts. Au moins, elle a subi un léger sortilège de conservation. « Depuis combien de temps est-elle protégée ? » Finis-tu par demander, analysant d’ores et déjà les composants de ton futur embaumement.
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