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Lys a écrit:
Le rôle d'Yselia ayant changé de main, voici la deuxième partie du rp dans un nouveau topic. Vous pouvez trouver la première partie ici.



am i a god or am i jesus ?
am i a man or am i a boy ?
do i feel love or just possession ?
do i feel holy or nothing at all ?
@mansun ~ the chad who loved me


Lysander ne lâcha pas Yselia des yeux pendant qu’elle interrogeait le vieillard. Elle s’y prenait bien, mais ce qu’il voulait voir c’était jusqu’où elle était prête à aller face à ses provocations. Sa fiancée devait absolument réagir comme une mangemort. Car s’ils seraient incapables de pénétrer l’esprit de Lys protégé par l’occlumentie qu’il maîtrisait d’une main de maître, ils pourraient pénétrer le sien. Toutes ses réactions, toutes ses pensées, tout serait inspecté au peigne fin. C’était déjà les provoquer que de refuser de torturer certaines personnes, comme les parents. Alors si en plus Yselia refusait de s’en prendre aux vieux … Mais contre toute attente, sa future femme eut le cran de lui lancer le sortilège de torture devant son sourire fier. Elle aussi perdait patience, ça se voyait au ton de sa voix. Il la suivit docilement jusqu’à l’extérieur. « Quelle propriété veux-tu voir en premier ? » Lysander réfléchit un instant. « Que dirais-tu de celle des Potter ? » répondit-il en tournant la tête vers l’endroit qu’avait indiqué le vieil homme. Il n’attendit pas sa réponse et se lança sur la route d’un pas rapide qui ne tolérait aucune réfutation. « Ça commence à m’énerver sérieusement ! Et puis d’abord, pourquoi on le cherche dans une maison à tout prix ? » demanda-t-il abruptement en s’arrêtant, avant de se retourner vers Yselia. « C’est vrai, c’est un peu facile non ? Je suis certain qu’il nous fait tourner en rond alors qu’il est juste sous nos yeux. Il doit bien se marrer de nous voir chercher comme des cons ! » Lysander perdait patience. Ce qu’ils faisaient ne menait à rien, et ils allaient courir comme ça pendant longtemps. Il arracha son masque qu’il jeta au sol avec rage et passa ses mains sur son visage fatigué. Ses yeux bleus se posèrent sur la jeune femme tandis qu'il massait ses tempes. Où était le garçon qui aurait pu aller à Serdaigle ? Celui qui était capable de sagesse autant que d’ambition ? Il enfouit son visage dans ses mains, glissa ses doigts dans ses cheveux bouclés. « Qu’est-ce qu’on sait ? C’est un mangemort qui a fait le coup. Quelqu’un qui a été forcé de le devenir, quelqu’un qui en veut spécialement au Magister, quelqu’un de trop ambitieux pour son propre bien ou quelqu’un de complètement fou. Il est passé par Londres, avant de venir à Godric’s Hollow. Pourquoi ici ? Pourquoi … » Il tourna en rond, sans cesser de tirer sur ses cheveux nerveusement. Tout ceci ne prenait aucun sens dans son esprit. Parce qu’il y avait un nombre assez important de sorciers pour passer inaperçu ? « Une coupe, une foutue coupe. Un mangemort. Cacher une coupe. Godrics Hollow … » Celui qui devait paraître le plus fou en cet instant, c’était bien Lysander. Il s’arrêta brsquemment de tourner en rond et releva les yeux vers Yselia. « L’église ? Dans une église, on trouve des tas de reliques, coupes en tout genre comme celle du Christ, et c’est un endroit sacré … Inviolable. Sauf par les Mangemorts, bien entendu. » Le jeune homme se mordit la lèvre, anxieux. Que penserait Yselia de son raisonnement ?
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lyselia

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Bien qu'elle n'ait guère son mot à dire là-dessus, jouer les mangemorts n'a jamais fait parti des loisirs d'Yselia. Pourtant la demoiselle, obéissante et loyale envers les siens, s'est toujours cantonnée dans son rôle de parfaite héritière de cette noble lignée qu'est celle des Rosier, et plus largement des sang-purs. Elle n'a jamais eu un mot plus haut que l'autre, n'a jamais contesté la moindre décision venant directement du Seigneur des Ténèbres, ayant toujours bien trop craint les représailles et le déshonneur. Cependant, le coeur n'y est pas, et même si, après toutes ces années, ses talents d'actrice se sont améliorés de jour en jour, la brune ne s'est jamais faite à la torture, et encore moins à la mort. Les rares fois où Yselia fut contrainte d'ôter la vie à quelqu'un, ceci la blessa profondément, elle qui connaissait si bien les ravages que la mort d'une personne peut causer dans un coeur d'enfant. Mais, dans ce monde où la pureté du sang régnait en maître, elle devait s'y conformer. Heureusement pour elle, le paraître était de mise et avait une grande importance, et c'était un jeu auquel elle avait fini par exceller au fil des ans. Malgré cela, jamais elle n'aurait quitté les mangemorts, d'abord parce qu'elle n'en n'aurait pas eu le courage, mais aussi parce qu'elle n'était pas dupe et savait pertinemment qu'il valait mieux les avoir en alliés qu'en ennemis. Et si elle avait parfois du mal à se reconnaître au sein de la cause des mages noirs, la sorcière se reconnaissait encore moins chez les insurgés qui avaient causé la perte des siens. Depuis ce jour, elle avait détesté les aurors d'une haine viscérale, mais elle détestait la guerre encore bien plus. Toutefois personne ne discute les missions confiées par le Lord à ses soupirants, c'est une preuve de confiance, dit-on. Ainsi, mieux vaut s'exécuter au plus vite et réussir, ce qu'Yselia, tout comme Lysander, comptait bien faire. « Que dirais-tu de celle des Potter ? » le jeune homme ne lui laissa même pas le temps de répondre, se précipitant déjà vers la maison rendue si célèbre par l'histoire de ce talentueux sorcier. Yselia le rejoint toutefois assez dubitative, s'il y avait un ennemi du Seigneur des Ténèbres que tout le monde nommerait sans peine, c'était bien le fils Potter, alors cacher un tel objet dans cette demeure ne serait pas le choix le plus judicieux du siècle. D'un autre côté, était-ce vraiment judicieux de voler le Magister et de s'attirer par la même ses foudres ? Certainement pas. « Es-tu bien sûr qu'on ne va pas perdre notre temps là-bas ? » Certes, il valait mieux tout fouiller, mais les mages noirs et particulièrement le Lord n'étaient pas franchement connus pour leur patience et leur tolérance. A peine eut-elle le temps de lui faire part de ses doutes que Lysander se laissa emporter. Il se retourna pour lui faire face et Yselia put lire toute la colère qui résidait dans son regard azur. Ce comportement soudain eut le don de déstabiliser la brune, elle qui le connaissait si serein d'habitude, gardant son calme à toute épreuve. Et pourtant, elle avait cherché à le faire craquer de nombreuses fois alors qu'ils étaient encore à Poudlard, elle avait joué avec ses nerfs, l'avait provoqué, mais rien, il avait toujours affiché cette parfaite maîtrise de lui, qui, à l'époque, exaspérait tellement la brune. Alors que le mangemort enfouissait son visage dans ses mains, la sorcière s'approcha de lui et posa délicatement une main derrière son dos en guise de soutien. Il n'avait pas tort dans ce qu'il disait, pourquoi cette fichue coupe se trouverait dans une maison ? C'était d'ailleurs peu probable en y pensant, une personne un tant soit peu sensée aurait trouvé meilleure cachette. « Allons, ce n'est pas dans les habitudes de Lysander Selwyn de se mettre dans de tels états. » déclara la jeune femme pour tenter de le calmer. « Je suis du même avis, ça paraîtrait trop simple de cacher un objet de ce genre dans une maison. Si j'étais cette personne, j'aurais choisi un endroit qu'aucun mangemort ne pourrait soupçonner, mais où personne ne se rendrait non plus pour être sûre qu'on ne le découvre pas par hasard. » Tout en suivant son raisonnement, elle l'écoutait attentivement relater les informations connues. Tandis que Lysander tournait désespérément en rond à en donner le tournis à tous les sorciers aux alentours, Yselia réfléchissait aux différents lieux à Godric’s Hollow susceptibles de cacher une telle coupe. La voix de son fiancé, soudain pris d'une idée lumineuse, la fit sursauter. « L’église ? Dans une église, on trouve des tas de reliques, coupes en tout genre comme celle du Christ, et c’est un endroit sacré … Inviolable. Sauf par les Mangemorts, bien entendu. » La demoiselle acquiesça aussitôt, c'était évident maintenant qu'il en parlait. L'idée ne lui avait pas traversé l'esprit jusqu'alors, il faut dire que les églises n'étaient pas vraiment un lieu de rassemblements sorciers. La brune avait entendu parler de ces croyances moldues diverses et variées plus étranges les unes que les autres, mais elle n'était pas une fine connaisseuse du sujet. Les sorciers ne partageaient pas tellement ce genre de croyances, ils avaient la magie, alors la religion semblait bien superflue à côté. « Il n'y a qu'un moyen d'en avoir le coeur net. » déclara-t-elle en se dirigeant d'un pas assuré vers l'église en question qui se trouvait quelques mètres plus loin. Celle-ci se repérait facilement, malgré sa taille relativement moyenne pour une église, elle surplombait toutes les constructions alentours. Ce petite village, autrefois si accueillant, avait bien changé depuis l'avènement du Lord. Toute vie semblait avoir été repoussée, les habitants qui ne s'étaient pas enfuis se terraient dans leur demeure et n'en sortaient que rarement à cause des rafleurs. Pourtant avant cela les petites rues étaient remplies de monde, les discussions allaient bon train et les rires y régnaient. Repensant à la mission qui leur était confiée, Yselia se tourna vers Lysander. « Qu'est-ce donc au juste cette coupe ? Elle doit avoir quelque chose de très particulier pour que le Magister y tienne autant. » La belle n'aurait pas dit non à quelques détails supplémentaires concernant cette mission, mais les indications concernant les missions se voulaient rarement très longues et détaillées. Ils devaient s'en tenir à ce qu'on voulait bien leur confier, c'était leur rôle de petits pions bien dociles qui n'avaient aucune idée de l'ampleur de l'échiquier. Arrivée devant l'église, la jeune femme poussa les lourdes portes d'entrée qui coopérèrent tant bien que mal sous son poids frêle. Malgré cela, il était hors de question de demander l'aide de Selwyn à qui elle aurait lancé un regard noir s'il s'était permis la moindre remarque, question de fierté. Elle eut finalement raison de l'entrée du lieu sacré et pénétra à l'intérieur où régnait une atmosphère austère. L'église était vide et un silence religieux entourait l'endroit. Comme l'avait souligné Lysander auparavant, Yselia se dirigea vers l'autel où se trouvaient généralement les coupes et autres reliques. Elle scrutait scrupuleusement tous les recoins jusqu'à ce que quelque chose attire son attention. La sorcière se pencha pour regarder sous le drap qui recouvrait l'autel et aperçut un petit coffre doré qu'elle récupéra. « Peut-être là-dedans ? » Elle montra tout sourire sa trouvaille à son acolyte et tenta de l'ouvrir, en vain, le coffre était verrouillé. L'inverse l'aurait sûrement étonnée, mais là ils n'avaient pas franchement le temps de chercher la clé en plus de leur coupe, Yselia s'empara donc de sa précieuse alliée qu'elle pointa devant la serrure. « Alohomora » La serrure ne résista pas à la baguette magique et la brune s'écarta pour laisser à Lysander le soin de regarder ce que le mystérieux coffre renfermait.

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lyselia (mission #01, partie 2)

Sentir la main d’Yselia dans son dos apaisa Lysander qui l'observa, avant de reprendre le fil de ses pensées et de ses réflexions. Ils convinrent donc de se rendre à l’église : à quoi bon s’évertuer de fouiller les maisons, torturer leurs habitants et se laisser envahir par l’anxiété quand cela ne menait à rien ? « Qu'est-ce donc au juste cette coupe ? Elle doit avoir quelque chose de très particulier pour que le Magister y tienne autant. » Le jeune homme haussa faiblement les épaules en traversant la rue d’un pas déterminé, tenant sa baguette si fort dans sa main que ses articulations le faisaient souffrir. « Je l’ignore. A priori, elle n’a d’autre utilité que d’exacerber l’un des péchés capitaux au toucher. J’imagine que c’est un jouet assez amusant pour intéresser le Lord, ou assez puissant pour qu’il souhaite à tout prix le récupérer. » souffla-t-il, sans un regard vers elle. Lui aussi devait avouer être intrigué par cette coupe, son fonctionnement, son intérêt. Comprendre pourquoi le Magister y tenait tant, découvrir pourquoi elle était aussi spéciale. Et par-dessus tout, Lys se demandait lequel de ses péchés serait exacerbé. Il avait un avis sur la question, avis qui n’était guère glorifiant ; mieux valait-il qu’Yselia ne soit pas immédiatement confrontée à cette partie sombre de son âme et de son cœur. Elle aurait tout le temps de le détester plus tard, l’heure n’était pas aux querelles et aux déceptions s’ils voulaient garder la vie sauve. Ce qui était loin d’être gagné. L’héritier Selwyn resta en retrait tandis qu’elle poussait les battants de la porte trop lourde pour elle en se retenant de l’aider : c’était trop jouissif de voir se peindre sur son visage une  grimace légère témoignant de ses difficultés à ouvrir la porte de l’église. A l’intérieur, tout était sombre, silencieux, d’un pas froid glaçant jusqu’à l’os. Lysander réprima un frisson et s’avança pour observer les lieux avec attention. La lumière de la lune diffusait une lueur fantomatique sur le sol et les bancs poussiéreux qui ne devaient plus beaucoup être utilisés. Par les temps qui couraient, les gens sortaient peu pour aller prier. Les ténèbres étaient tapies dans l’ombre, créent un sentiment de peur dans le cœur des Hommes qui préféraient rester cloîtrés chez eux quand ils n’allaient pas travailler. Plus personne ne flânait tranquillement, l’esprit en paix, ni ne continuait à vivre « comme autrefois ». Les bruits de leurs pas résonnaient sur le sol, brisant la quiétude mortelle du bâtiment religieux. Lysander songea que ce n’était guère différent de bien des manoirs des plus riches sorciers de leur communauté et que l’ambiance n’était pas si désagréable. Peut-être devrait-il penser à faire installer de tels vitraux chez lui, en laissant de côté ce pauvre homme crucifié qui lui faisait plus de peine qu’il ne l’impressionnait. « Peut-être là-dedans ? » La voix d’Yselia l’arracha à ses pensées et en quelques enjambées, il la rejoignit près de l’autel dédié aux précieuses reliques moldues, que Lysander sacrifierait avec plaisir s’ils ne trouvaient pas ici ce qu’ils cherchaient. Il se pencha par-dessus le coffre qu’elle venait d’ouvrir et fronça les sourcils. Sa main se perdit parmi les babioles que contenait la boîte de bois joliment taillé, sortant quelques objets parmi les autres : une croix pendue à une chaîne d’argent, une tenue traditionnelle, quelques parchemins anciens représentant des scènes de ce livre qu’ils appelaient, d’après ses souvenirs, la « Bivle », ou « Beble », ou quelque chose du genre. « A quoi ça peut bien leur servir, tout ça ? Les moldus sont vraiment des êtres torturés en manque de sensations fortes. » La remarque avait été lancée avec une pointe de dégoût non dissimulée dans la voix. La malle fut ainsi dépouillée de son contenu peu à peu, jusqu’à ce que cette coupe se dévoile. « Tu crois que … ? » Sa question mourut sur ses lèvres entrouvertes, tandis que son regard se relevait vers sa fiancée. Il tendit prudemment la main vers l’objet, qu’il serra entre ses doigts fins. Et attendit. Attendit un quelconque changement en lui, dans son cœur, dans son âme, le moindre picotement qui prouverait que la coupe était enchantée et qu’ils avaient atteint leur objectif. Mais rien ne se passa, et la rage envahit Lysander qui perdait les pédales. Comment ferait-il pour protéger Yselia toute sa vie durant, s’il était incapable de trouver un foutu sorcier et sa foutue coupe ? Le récipient de ferraille vola à travers la pièce, se fracassa contre le mur dans un bruit strident à faire grincer les dents. Il tomba au sol sans plus de discrétion, de quoi alerter les maisons alentours. Félicitation, espèce de bouse de dragon, pensa-t-il avec véhémence. Instinctivement, sa main se referma autour du tissu de la cape de la jeune femme, cherchant du réconfort là où il n’en n’avait trouvé nulle part ailleurs au cours de sa vie qu’auprès d’elle, ce soir-là précisément. « Ton troisième œil ne pourrait pas nous donner un coup de main, Rosier ? C’est le moment de nous prouver que ce n’est pas totalement inutile et insensé. » lâcha Lys en plongeant ses prunelles céruléennes dans ses yeux chocolat. Le jeune homme avait bien conscience que ce n’était pas une chose qu’on forçait ; ses visions devaient l’envahir sans qu’elle n’ait de contrôle dessus. La brusquer n’était certainement pas la meilleure solution. Il attrapa son menton du bout des doigts pour lever son visage vers le sien avec douceur. Yselia était minuscule à côté de lui, semblait fragile, un peu triste aussi, d'une beauté naturelle à couper le souffle. Surtout, elle était d’un courage indéniable. Digne d’une ancienne Gryffondor. Quelque part, c’était exactement ce dont il avait besoin, de courage. Elle complétait l’être qu’il était. Le choix aurait pu être pire. « Je t’en supplie, dis-moi que tu peux faire quelque chose pour nous aider. » ajouta Selwyn dans un murmure. C’est à ce moment-là qu’un mouvement un peu lointain le fit sursauter, et Lysander lâcha la cape et le menton d’Yselia pour tirer sa baguette de sa ceinture. Il mit son doigt devant sa bouche pour faire signe à sa fiancée de se taire et s’approcha à pas feutrés de la petite porte de bois, prêt à attaquer. Main posée à plat dessus, il l’ouvrit à la volée et s’engouffra juste avant Yselia.   
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lyselia

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Yselia écoutait attentivement Lysander conter les pouvoirs de la coupe, si précieuse aux yeux du Lord. Les péchés capitaux, c'était donc sur cela qu'elle agissait. La sorcière devait s'avouer un peu déçue par cette nouvelle, elle s'attendait à quelque chose de monstrueusement cruel pour que le Magister y tienne tant, néanmoins elle ne doutait pas un seul instant que cette mission ne leur réserve quelques surprises. Bien que la demoiselle ne voyait pas trop en quoi exacerber un des péchés capitaux de quelqu'un pouvait être utile, il fallait dire que l'idée l'amusait. Mais ceci signifiait aussi qu'il faudrait s'en méfier une fois qu'ils l'auraient trouvée, car c'était un objet maléfique, sans aucun doute capable de leur faire perdre leur sang-froid, particulièrement celui d'Yselia. La jeune femme était persuadée que, si elle tenait un tel objet entre ses mains, elle ressentirait certainement beaucoup de colère envers Lysander, colère d'un temps qu'elle pensait révolu, mais dont elle portait encore à ce jour les anciennes cicatrices au fond de son coeur. Oui, la colère, ce serait lui son péché capital. Tandis qu'ils avançaient vers l'église, Yselia se tourna vers le fils Selwyn. « Alors, quel serait ton péché Lysander ? Je serais bien curieuse de savoir ce qui se cache sous ce charmant visage. » déclara-t-elle d'un air taquin. Ce n'était pas vraiment dans les habitudes de la médicomage de complimenter le mangemort, elle était très souvent dans la provocation avec lui parce qu'il l'insupportait de bien des façons, mais elle ne pouvait nier cette beauté et cette élégance naturelles qu'il possédait, elle l'avait toujours admiré, et le jeune homme avait toujours trouvé grand intérêt à ses yeux, bien qu'elle se garderait de lui en faire part. Néanmoins, il restait une personne bien mystérieuse ce qui agaçait Yselia qui était, au contraire, une sorcière extravertie et démonstrative, qui avait bien du mal à gérer ses émotions. Elle aurait aimé lire en lui comme dans un livre ouvert, mais Lysander avait cette agaçante manie de ne jamais se livrer, de toujours conserver ses traits parfaits en toutes circonstances, et son talent pour l'occlumencie n'aidait en rien pour apprendre à le découvrir davantage. Même ses prunelles azures ne permettaient pas de se perdre dans l'immensité de son âme. Une fois dans l'église, Yselia laissa à son fiancé la tâche de découvrir ce que le petit coffre contenait. Un infime espoir s'était lu sur leurs visages à la découverte de cette malle qui renfermait peut-être la coupe inespérée, mais ce dernier fut vite balayé lorsque Lysander eut terminé de la vider. Seule une petite coupe qui n'avait pourtant rien d'exceptionnel avait su attirer leur attention, mais la joie éphémère que put ressentir Yselia à cet instant ne fut qu'illusion, une illusion qui mourut dans un bruit sourd alors que Lysander laissa sa colère s'exprimer. Décidément, cette mission mettait le jeune homme dans tous ses états, lui qui était d'ordinaire si calme et fier. La brune ne fut que davantage déstabilisée face à la détresse du mangemort qui la prit de cours lorsqu'il s'agrippa à sa cape comme pour y trouver un quelconque réconfort. Un réconfort qu'elle lui aurait volontiers offert s'il n'avait pas eu le culot de lui parler de son troisième oeil. Comment osait-il lui demander pareille chose ! Comme si son don n'était pas une malédiction, comme si elle n'avait pas elle-même essayé des milliers de fois auparavant de le contrôler. Les visions venaient quand elles le désiraient, Yselia n'était que leur vulgaire pantin, elle ne pouvait décider de les faire venir, et encore moins de les stopper. Une fois encore, la sorcière utilisa la meilleure arme qu'elle possédait face à Lysander. Celle de la provocation et des répliques cinglantes, comme elle l'avait fait auparavant à Poudlard. Cette attitude puérile avait beau ne faire qu'envenimer les choses entre eux, elle ne savait pas faire autrement. Pourtant, elle ne voulait pas le perdre, elle avait déjà failli le perdre par le passé à cause de l'animosité qu'il avait fini par porter à son égard, à cause d'Aurora aussi qu'elle avait tant jalousée pour la place qu'elle occupait dans le coeur du jeune homme. Yselia avait beaucoup souffert, en partie par sa propre faute d'ailleurs, parce que la jeune Rosier était incroyablement gauche et maladroite avec ses sentiments, alors elle avait fini par se retirer, par oublier Lysander pour se protéger. Et puis voilà qu'il était venu comme une fleur demander sa main à son oncle, alors qu'elle ne l'avait pas recroisé depuis un petit moment. Bien qu'elle n'ait guère le choix, la sorcière ne voulait pas de ce mariage. D'où se permettait-il de venir jouer à nouveau avec son coeur ? Et puis, l'idée même de savoir qu'elle n'était que son deuxième choix, celle qu'il épousait par pur intérêt à cause de son sang, l'insupportait au plus haut point. Puisqu'elle ne pouvait rien dire, puisqu'elle ne pouvait se faire aimer de lui, elle serait désagréable, elle jouerait avec ses nerfs comme autrefois. Yselia en avait décidé ainsi. « Tu sais ce qu'il te dit mon troisième oeil ? Non mais qu'est-ce que tu crois, si je pouvais contrôler les visions, je m'en serais servie depuis longtemps pour prévoir certaines choses, à commencer par la fois où cette idée saugrenue de venir demander ma main a traversé ta cervelle de moineau ! » lâcha-t-elle acide. Elle détestait cette façon qu'il avait de la fixer droit dans les yeux, parce que dans ces moments-là, Yselia ne répondait plus d'elle-même. De nombreuses fois, la mangemort avait plongé ses yeux chocolat dans ce regard azur si envoûtant, elle aurait pu s'y noyer à force de le contempler. Elle était consciente de cette emprise qu'il avait sur elle, de son coeur qui tapait trop fort dans sa poitrine. Il avait ce don si déplaisant de la faire passer par plein d'émotions différentes en un clin d'oeil, mais elle refusait d'être faible de la sorte et de lui laisser la possibilité de l'atteindre à nouveau, alors bien souvent elle baissait le regard pour rompre cette étrange connexion qui les liait. Yselia sentit toute sa colère s'estomper lorsque le sorcier releva son visage du bout de ses doigts vers le sien. « Je t’en supplie, dis-moi que tu peux faire quelque chose pour nous aider. » Le désarroi de Lysander la toucha réellement, Yselia aurait bien tenté quelque chose pour les aider, même si cela aurait eu peu de chances d'aboutir, hélas elle n'en eut pas le temps. Apparemment, ils n'étaient pas seuls sur les lieux. Yselia sortit à son tour sa baguette imitant le geste de son fiancé, puis elle le suivit à l'intérieur de la pièce. Un homme s'y trouvait bel et bien quelques secondes auparavant, une bougie, renversée dans la précipitation, dont la mèche laissait encore échapper une petite lumière incandescente, pouvait en témoigner. Yselia se lança à la poursuite du fuyard dont les pas résonnaient dans l'escalier qu'il venait d'emprunter. Peut-être était-ce enfin le traître qu'il recherchait, dans tous les cas, elle ne le laisserait pas filer. « Incarcerem » Suite au sortilège, l'homme ligoté chuta aussitôt contre le sol, à peine arrivé en haut des escaliers. La jeune femme ne mit pas longtemps à rejoindre le fugitif, elle le retourna dos contre terre et pointa sa menaçante baguette sous le cou du pauvre homme apeuré. « Nous recherchons une coupe bien particulière qui a été dérobée au Magister, si tu nous aides à la trouver, ta vie sera peut-être épargnée. » déclara une Yselia à la fausse apparence froide et impitoyable. « Pitié ! Je ne sais rien de tout cela.. » pleurnicha le vieillard qui semblait sincère. Laissant Lysander se charger de son cas, Yselia s'enfonça dans la pénombre de la petite pièce qui surplombait les escaliers. Une atmosphère très étrange, inconfortable voire presque malsaine se dégageait de cet endroit. La sorcière avait toujours été très intuitive, elle ressentait beaucoup de choses et se trompait rarement quant à ses premières impressions. C'est donc prudente qu'elle inspectait ces lieux, quand soudain des sortes de flashs lui vinrent en tête, assaillant son esprit de toutes parts et la faisant tituber sur son chemin. Yselia essaya de se rattraper au premier meuble qu'elle put atteindre, faisant tomber sa baguette au passage. Finalement, Lysander n'avait eu qu'à demander et les visions avaient fini par venir sans même que la sorcière ne le désire. Son don n'avait jamais été une chose dont elle se vantait, elle avait beaucoup de mal à cohabiter avec lui, mais paradoxalement elle ne pouvait le regretter, c'était la seule chose qui la reliait à sa défunte mère et ça signifiait beaucoup pour elle. Sa génitrice aurait tout de même pu lui transmettre meilleur héritage. Assise par terre, la demoiselle Rosier prit sa tête entre ses mains pour tenter de stopper le flot d'images qui défilaient dans son esprit. « Lysander... » fut le seul mot qu'elle prononça. C'était une expérience insupportable à vivre, parfois même douloureuse comme de violentes migraines, mais malgré cela elle devait se ressaisir pour protéger Lysander. La coupe était dans cette pièce, Yselia en était désormais certaine et elle devait la récupérer au plus vite pour boucler cette mission, mais elle voyait aussi à quel point l'objet maléfique avait une mauvaise influence sur elle alors qu'elle ne le tenait même pas encore entre ses mains, ce qui compliquait fortement les choses. La brune avait vu combien la coupe aurait des effets désastreux une fois en leur possession, un objet telle la pomme de discorde qui ne servait qu'à répandre le malheur autour de lui.

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lyselia (mission #01, partie 2)

Lysander observa le corps du vieux pasteur au sol, ligoté, les yeux exorbités. Il avait peur, mais pire encore, il était coupable. Pas d’avoir dérobé cette coupe, mais de savoir quelque chose. Il ne répondit à aucune de ses questions ; agacé, le jeune homme lui assena un coup de pied dans les côtes qui lui arracha une grimace de douleur et un gémissement désespéré. En entendant du mouvement à l’étage, son cœur s’emballa et Lysander délaissa le vieillard pour se précipiter vers les escaliers qu’il grimpa deux à deux pour trouver Yselia assise au sol, visiblement très troublée. Quand la jeune femme murmura son prénom, il s’accroupit devant elle et prit son visage dans ses mains  pour le relever vers le sien, anxieux. « Je suis là, Yselia. » L’héritier Selwyn jeta un coup autour d’eux. La pièce était plongée dans la pénombre, mais il aurait juré qu’ils n’étaient pas seuls. Lysander se sentait observé. Il régnait dans l’air une atmosphère imprégnée de terreur, de noirceur, de ténèbres. Il s’efforça de croire qu’il ne s’agissait là que des affabulations d’un esprit un peu trop perturbé par la mission qui n’était qu’un échec cuisant, reportant ainsi son attention sur sa jeune fiancée. « Qu’est-ce qu’il y a ? Ce sont tes visions ? » murmura-t-il en laissant courir ses doigts sur ses joues en guise d’encouragement et de réconfort. Jamais il n’avait eu l’occasion de voir Rosier dans cet état, pendant l’une de ses « transes ». Il s’agissait d’une expérience inédite qui tombait soit très bien, soit affreusement mal. Si celle-ci avait un quelconque rapport avec l’objet convoité par le Magister, alors ce serait une aide bienvenue. Dans le cas contraire, cela leur faisait perdre un temps précieux qu’ils ne pouvaient pas se permettre de gaspiller. Cependant, Lysander préférait encore se faire tuer par le Magister que d’abandonner Yselia Rosier ici. Un constat affligeant qui eut le don de l’agacer. Quand avait-il commencé à s’attacher à cette gamine détestable ? Aucune affection n’était permise. « Tu peux te lever ? Voilà, doucement … » souffla Lys en la soutenant sous les bras pour la remettre sur pied. Il ne la relâcha pas tout de suite, de peur qu’elle ne s’effondre à nouveau. Mais s’il y avait bien une chose que le jeune homme avait appris au cours de sa courte existence, c’était qu’un Gryffondor ne baissait jamais les bras. Ce qui en soit était une bonne chose - aussi désagréable cette manie les rendait-elle - surtout en cette situation.  Lentement, ses mains glissèrent le long de son corps pour trouver refuge sur sa taille qu’il serra entre ses doigts fins. Qu’était-il en train de faire ? Un courant électrique parcourut sa colonne vertébrale tandis que son regard céruléen plongeait dans le sien, intense, suppliant. La chaleur qui l’envahissait et cette sensation de besoin au creux de son ventre ne laissaient planer aucun doute quant au sentiment qui le submergeait, à sa plus grande surprise : il avait envie d’elle. Là, tout de suite. Malgré sa peur, malgré la fatigue d’Yselia, malgré les lieux, malgré l’instant. Son corps réclamait le sien, et Lysander parvint difficilement à relâcher son corps frêle qu’il brûlait de serrer contre lui pour s’éloigner le plus possible de la jeune femme. « La coupe est ici. » bégaya-t-il, en comprenant exactement la situation. Ce qu’il venait de se passer n’était qu’un avant-goût de ce qu’il se passerait quand il toucherait la coupe. La luxure. Quel péché capital dégradant. Lysander le savait avant même que ça n’arrive. Il avait souvent succombé au charme de ravissantes créatures, sachant néanmoins rester discret sur ses ébats. A moins que sa réputation d’homosexuel ne disparaisse quand tout le monde apprendrait que Lys se laissait aisément dominer par un sentiment de désir primitif à la simple présence d’un bout de ferraille magique. « Lumos. » Les contours flous de la pièce lui apparurent plus clairement. Tout était poussiéreux, un peu délabré, sans grande valeur. Un grenier d’église tout ce qu’il y avait de plus classique, sans grande surprise. Lysander ne parvenait pas à comprendre ce qui pouvait attirer autant de Moldus là-dedans. Peut-être la sérénité des lieux qu’il avait lui-même appréciée. Mais pourquoi courir après une prétendue figure divine que personne n’avait jamais vue ? Son attention se porta sur le placard entrouvert au fond de la pièce. Il fit un signe du menton dans sa direction à Yselia et passa à ses côtés doucement – non sans être de nouveau parcourut par ce frisson d’exaltation qu’il aurait volontiers laissé parler en d’autres circonstances – et s’approcha de l’habitacle d’un pas lent. Son cœur martelait sa cage thoracique. C’était forcément un piège. Baguette fermement serrée entre ses longs doigts et obstinément tournée vers le placard, il parcourut les derniers mètres qui l’en séparaient à contrecœur. Le silence était étouffant, envahissant. Et cette chaleur … A peine Lysander ouvrit-il la porte de bois grinçante qu’une voix, rauque et tremblante, s’écria : « ENDOLORIS ! » Le jeune homme écarquilla les yeux et s’écroula au sol, en poussant un cri de rage et de douleur. C’était insupportable. Il fallait que ça s’arrête au plus vite. Malgré tous les efforts du monde pour résister à la souffrance, Selwyn se tortilla sur le sol glacial, en sueur, étouffant des gémissements dont il aurait tout le temps d’avoir honte plus tard, si tenté qu’il survive à ça. L’envie de ne pas survivre le prit même, tant la douleur était atroce. Si seulement il pouvait disparaître, tomber en cendres, s’envoler, n’importe quoi qui lui permette d’échapper au sortilège le plus cruel qui soit. C’était la première fois qu’il expérimentait le Doloris, l’ayant pourtant asséné un trop grand nombre de fois à ses victimes. Lysander comprenait à présent ce qu’elles avaient dû ressentir et, dans un élan de bonté universelle qui ne durerait que quelques secondes, se jura de ne plus jamais user de ce sort à mauvais escient. Arrête le, Yselia. Mais ne le tue pas. Je t’en prie. Je t’en prie, aide-moi. Je vais mourir, pensa-t-il. Le goût de sang dans sa bouche lui donna la nausée ; sa lèvre devait être dans un sale état. Lentement, sa vue se brouilla et tout devint lointain, trop flou, trop vague. Et puis tout s’arrêta, brusquement. La douleur, la souffrance, la mort venait de changer d’avis et faire machine arrière. Lysander haleta, pris d’une furieuse envie de fondre en larmes.

  
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lyselia (mission #01, partie 2)

Le combat faisait rage à côté de lui. Les sorts fusaient, aveuglants à cause de leurs tons chatoyants dans les ténèbres de la pièce, et les cris lui parvenaient aux oreilles comme un bourdonnant incessant et insupportable. Lysander prit conscience qu’Yselia était cible de cet homme qu’ils traquaient depuis ce qui lui semblait être une éternité; aussitôt, son coeur s'emballa. Elle était en danger. Sa fiancée était en danger. Agir était sa priorité. A tâtons, il chercha sa baguette attachée à sa ceinture. Son être entier était douloureux, mais la colère et la terreur lui permettaient encore de bouger. Il la retira tant bien que mal de son fourreau et la leva vers celui qu’il soupçonnait d’être l’ennemi, sans être bien certain. C’était tout ou rien ; dans tous les cas, ça lui coûterait beaucoup. « Petrificus Totalus. » Le rai de lumière s’échappa de sa plus fidèle alliée et frappa de plein fouet la silhouette qui s’écroula lourdement au sol. Son bras retomba sur le bois glacial tandis que ses yeux se fermaient, à bout de souffle et de force.

Lorsque les doigts d’Yselia caressèrent son visage, Lysander sentit les battements effrénés de son cœur se calmer peu à peu. Il porta sa main à sa gorge, inspira et se rassit, tremblant. Il avait la désagréable sensation de s’être fait rouler dessus par une voiture ou être tombé du dernier étage du manoir Selwyn. « Est-ce que ça va ? » souffla Yselia dont le ton suraigu de la voix trahissait son anxiété. Il ne prit pas la peine de répondre, son regard balayant les lieux pour s’habituer de nouveau à la pénombre. Au sol, devant lui, était allongé un homme dont les yeux étaient écarquillés par l’horreur, à moins que ce ne soit la colère. A ses pieds luisait la coupe tant désirée, qui provoqua en Lysander un flot de haine et de dégoût. « J’ai pris sa baguette. » expliqua-t-elle en tapotant sa poche. Sa jeune fiancée passa son épaule sous son bras et parvint tant bien que mal à l’aider à se relever. Il trébucha, se rattrapa à Yselia qui tituba sous son poids mais tint bon. « Merci, de l’avoir arrêté. » répondit-il enfin, d’une voix étranglée presque inaudible. Un bref sourire étira les lèvres de la demoiselle, qui reporta son attention vers le traitre pétrifié au sol, puis à la coupe. Elle se pencha vers elle pour s’en emparer, et Lysander la retint par le bras. « Ne la touche pas comme ça, à mains nues. » Yselia recula, tandis qu’il approchait de l’objet ensorcelé convoité par le Magister avec appréhension. Le simple fait de s’accroupir lui arracha une grimace de douleur. Lysander leva le bras pour détacher sa cape. Ses bras semblaient peser une tonne. La lassitude et la fatigue qui l’avaient envahi depuis un moment déjà s’accentuèrent, et ses bras retombèrent mollement le long de son corps. Yselia s’accroupit à ses côtés et murmura : « Laisse-moi faire. » En d’autres circonstances, Selwyn aurait certainement rétorqué à sa fiancée qu’il s’en sortirait très bien tout seul. Mais en l’occurrence, c’était elle qui lui avait sauvé la vie. Si Yselia n’avait pas été là, il aurait crevé de douleur sur le sol froid et poussiéreux de cette vieille église. Les mains de la demoiselle tremblaient autant que sa voix, pourtant elle semblait déterminée. Lysander posa sa main sur son genou en guise d’encouragement. Elle écarta du revers de sa manche une mèche de cheveux collée par la sueur sur son front, soupira et termina ce qu’elle avait commencé. Une fois la cape détachée, ils s’en servirent pour attraper la Coupe et l’y enfermèrent afin que ses méfaits restent limités. Pourtant, il suffit d’un contact, même furtif, pour que la chaleur envahisse de nouveau le jeune homme qui s’efforça de garder son calme alors que la seule chose à laquelle il aspirait était de posséder la ravissante créature brune à ses côtés. « Lysander, je vais la prendre, d’accord ? » Elle tendit la main timidement vers la cape noire. « Non, c'est dangereux. » cingla-t-il, en la tirant plus encore vers lui. Son regard s’assombrit, au fur et à mesure que sa prise se resserrait. Des sensations contradictoires prirent possession de son être et son âme. Cette Coupe était définitivement dangereuse, faisait ressortir ce qu’il y avait de plus noir en lui, ce qu’il espérait cacher le plus longtemps possible à cette femme qui serait bientôt sienne. « Tu ne vas pas bien, tu es blessé, fatigué … Je t’assure que ça ira. » insista Yselia en tendant une nouvelle fois la main vers le paquet qu’il tenait serré contre son cœur. Le rugissement de colère s’échappa de ses lèvres sans qu’il ne parvienne à le retenir. « J’ai dit non, Rosier ! Je t’interdis de poser la main là-dessus ! Tu ne comprends pas ce que cette chose peut faire ! » Ses yeux s’écarquillèrent ; Lysander lui-même fut surpris par la façon dont il s'était adressé à elle. Yselia abdiqua, peut-être parce qu’elle avait peur qu'il soit capable de réagir plus mal encore, soit parce qu’elle avait compris qu’il faisait cela dans l’unique de la protéger. Elle se releva et retourna le traitre Mangemort sur le dos du bout du pied. Ses yeux sombres paraissaient déments. Tout dans son allure dégageait la folie : ses cheveux hirsutes, les cicatrices sur son visage et dans son cou, sa moustache mal taillée, ses ongles sales, ses dents jaunes. La coupe était-elle responsable de l’image même de la déchéance humaine ? Plus vite il en serait débarrassé, mieux ce serait. « Ne perdons pas plus de temps, on a tous les deux envie de rentrer chez nous. Ramenons-le au Magister. » proposa-t-elle, et Lysander confirma d’un signe de tête.

Yselia rompit le sort pour obliger l’homme, dépourvu de sa seule arme, à se lever. C’est là qu’ils le sous-estimèrent, car déjà le poing du traitre s’abattait sur le nez de la Mangemort qui perdit l’équilibre en poussant un cri de surprise et de rage, avant de porter sa main à son visage. Il profita de la panique pour tenter de s’enfuir ; Lysander mit son pied en travers de son chemin pour l’empêcher de terminer sa course. L’homme tomba une nouvelle fois en proférant mille insultes plus grossières les unes que les autres. Ils étaient en train de perdre un temps précieux, mais voir sa future femme ainsi abîmée provoqua en lui un élan de colère qu’il ne put retenir davantage. « ENDOLORIS ! » La satisfaction que de voir son assaillant se tortiller au sol en gémissant était trop grande. Lysander aurait pu le regarder pendant des siècles, sourire mauvais et bestial aux lèvres. « Tu as choisi le mauvais ennemi, sale chien. D’abord tu t’en prends au Magister, ce qui a tendance à me mettre les nerfs à vif, ensuite tu utilises ce même sort sur moi et puis tu oses lever la main sur ma femme. J’étais prêt à laisser le Magister décider de ton sort, mais je vais te crever. » lâcha-t-il d’une voix grondante. Yselia tituba jusqu’à lui pour refermer ses petits poings sur son pull noir. Son nez ne saignait pas, mais sa peau immaculée était souillée. Cette seule vision lui donna la nausée. Quand avait-il commencé à se soucier du bien être de cette petite fille ? « Le Maître l’a demandé vivant. » gémit-elle en guise de supplication. Lysander cligna des yeux quelques secondes, et rompit de nouveau le sort. Cette fois, l’autre ne bougea pas et ne chercha pas à s’enfuir. Il se recroquevilla sur lui-même, secoué par des paroles sans queue ni tête et des sanglots étouffés. « Allons-y, Lysander. » dit encore Yselia qui le secouait légèrement pour le faire réagir. Mais le jeune homme restait définitivement bloqué sur ce nez ensanglanté, qui l’obsédait. « Il t’a frappé. » Elle secoua la tête. « Ca n’a aucune importance, ce n’est rien ! » « Tu es blessée à cause de lui. » Pour la première fois en vingt-cinq ans, Yselia sortit franchement de ses gonds devant lui. « Ce n’est RIEN je t’ai dit ! Toi aussi tu m’as déjà fait souffrir, et est-ce qu’on en a fait toute une histoire ? NON ! Alors maintenant tu BOUGES, on le ramène et on n’en parle PLUS ! » hurla-t-elle en tirant sur ses cheveux, au bord de l’hystérie, les larmes menaçant de déborder de ses yeux noisette. Lysander recouvra ses esprits et s’empara du poignet d’Yselia, dont la main libre se referma autour de celui de l’homme. Selwyn aurait pu les faire transplaner tous les deux, s’il n’avait pas maintenu la coupe fermement contre son corps en ébullition, animé par l’envie, la souffrance, la fatigue, la peur et tout un tas d’autres sentiments auxquels il était incapable de donner un nom.

Quand le Monde réapparut autour d’eux, ils étaient face à ce Manoir qu’ils ne connaissaient que trop bien et qu’ils tentaient de fuir autant que possible, comme la plupart de leurs congénères Mangemorts. A moins d’y être appelé pour mission, on y était généralement convié pour une punition à la hauteur de la déception du Lord. Ils atterrirent dans la boue, devant le portail hérissé de pointes mortelles et aiguisées. Des silhouettes encapuchonnées vinrent à leur rencontre et les empoignèrent pour les traîner à l’intérieur de l’imposante bâtisse. Yselia joua des coudes pour qu’on la lâche, passablement énervée d’être ainsi traitée, et se réfugia contre Lysander qui retrouva la chaleur de son bras pressé contre le sien avec beaucoup de soulagement. Ils échangèrent un regard effrayé ; s’ils étaient encore vivants pour l’instant, ce n’était pas certain que cela dure encore longtemps. Ils pénétrèrent la pièce qui servait de lieu de réunion à l’élite de l’élite. Lord Voldemort et quelques hommes de confiance que Lysander connaissait vaguement posèrent les yeux sur eux à leur arrivée. « Selwyn, Rosier. » Le jeune homme détestait le ton condescendant du Magister, cette fâcheuse manie qu’il avait de prononcer leur nom avec la plus grande des tendresses alors qu’il était capable de les tuer sans aucun état d’âme l’instant d’après. « Je ne vous attendais plus. Vous avez pris votre temps ! Et regardez-moi dans quel état vous revenez … Se peut-il que vous ayez rencontré des difficultés ? » Un rire s’échappa de ses lèvres minces et décharnées. Lysander garda les yeux rivés vers le sol, supportant la honte et l’humiliation causée par les rires d’hommes et de femmes qui ne manqueraient pas de leur rappeler à quel point ils avaient été lamentables. Mais au moins, ils revenaient victorieux. « Navré de vous avoir fait attendre, Maître. Voilà la Coupe que ce traitre vous a dérobée. » dit-il d’une voix sourde et tremblante en lui tendant le Graal obstinément enveloppé dans sa cape de sorcier. « Rosier a été d’une efficacité redoutable. » Le Magister observa sa fiancée et acquiesça. « Vraiment ? Nous nous reverrons très bientôt, j’aimerais avoir un aperçu plus clair de la situation. » La legilimencie. S’il avait pu, Lysander l’aurait fait à sa place. Mais son esprit était bel et bien fermé à toute intrusion, et Voldemort n’échapperait pas à la règle. Jamais il ne le laisserait y entrer, à moins d’y être contraint. « Bien, très bien. Maintenant, si vous voulez bien m’excuser, j’ai à m’entretenir avec notre ami ici présent. » Lysander tourna le regard vers l’homme qu’il avait oublié, aveuglé par l’appréhension. Le Seigneur des Ténèbres les serra dans ses bras comme un père l’aurait fait avec ses enfants, ce qui laissa au Mangemort un goût amer dans la bouche. Comment savoir ce qu’il pensait ? Il s’inclina, remercia le Magister et entraîna faiblement Yselia par le coude pour fuir cet endroit au plus vite. Elle le suivit sans broncher, trop heureuse elle aussi de pouvoir s’échapper de cet Enfer. « Quel est ton péché capital ? » questionna-t-elle quand ils eurent regagné les jardins. « Tu n’as pas envie de le savoir. » A ces mots, Lysander prit sa main et transplana, l’attirant à sa suite au manoir Selwyn qu’elle partagerait un jour avec lui.
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