|
sujet; (neelam) sometimes, quiet is violent |
HERO • we saved the world Neelam Rosier | Neelam Madison Rosiermy skin will scream, reminding me of who I killed inside my dream❝ We're all battling fear ❞war criminals ; Inventé☇ pseudo complet & surnom(s) ; Neelam, choisi par sa mère vélane puis relégué au rang de second prénom par Madame Rosier qui, parait-il, aurait vu en lui un présage néfaste après avoir utilisé ses dons de voyance. Madison a rapidement été choisi en remplacement, mais la petite ayant trop souvent refusé d'y répondre, il est lentement tombé dans les oubliettes. Les plus proches la surnomment Neelie, par analogie avec sa soeur, Nellie. Puis vient enfin Rosier, famille pure ayant accepté de la récupérer, de l'élever, et ce malgré que le père ait fauté avec une créature. Concernant cette histoire, rien d'avéré si bien qu'au sein des soirées mondaines de l'Elite, on se contentait de murmurer, mais on persistait bon gré mal gré à l'appeler Rosier. ☇ naissance ; elle est d'octobre 1980. ☇ ascendance; mêlée, son père était pur, et sa mère également, mais dans la communauté vélane uniquement. Coincée entre deux mondes, elle n'est que demie vélane pour les unes, demie sorcière pour les autres. ☇ métier ; désoeuvrée et inadaptée depuis la fin de la guerre. Le retour à une vie prétendument normale ne lui réussi pas - elle s'était habituée aux conflits armés et n'est douée qu'à ça. Alors aujourd'hui, elle se contente de s'en sortir grâce son héritage, qui n'a pas été saisi comme pour les autres membres de la famille uniquement parce qu'elle est mêlée. ☇ camp ; perdue, elle ne sait plus vraiment comment se positionner. Elle qui a toujours craint les traditions se surprend à ne pas plus aimer les promesses de modernité. Modérée, peut-être bien, et elle en serait la première surprise. ☇ réputation ; trop nucléaire, trop agressive, trop susceptible, trop enragée, soudainement trop silencieuse, et puis trop dangereuse ; toujours trop quelque chose, mais jamais assez bien. On la sait loyale, toutefois, bien que difficilement contrôlable. ☇ état civil ; officiellement célibataire, elle se cache derrière l'idée que la guerre empêchait toute attache durable, et que c'est pour cette raison qu'elle l'a surement perdu, lui. ☇ rang social ; civile sans autre repère que l'orviétan, aussi pessimiste quant à la reconstruction du pays que quant à la sienne. ☇ baguette ; du chêne rouge, bois vif et idéal pour les duels, couplé à un crin de sombral. Trapue, solide, ce dont sa propriétaire a besoin. Neelam possédait auparavant une baguette en charme, mais l'ancien gouvernement le lui a saisie au moment de sa capture et elle n'en a jamais revu la couleur. ☇ épouvantard ; la communauté vélane décimée. Son peuple est déjà en mauvais état en soi, faisant trop souvent l'objet de trafics en tout genre, mais elle ne peut s'empêcher d'imaginer un monde sans elles - un monde pire. ☇ risèd ; un sommeil sans prémonitions. Certains trouveraient surement cette envie dérisoire, parce qu'ils dorment. Parce qu'ils n'ont pas connu cet état affreux, où l'on est jamais vraiment endormi mais jamais totalement alerte non plus ; coincé entre rêves et cauchemars qui s'entremêlent, puis se réalisent. ☇ patronus ; elle n'est parvenue qu'à produire une forme indistincte, vacillante, un début de quelque chose qui n'a jamais réellement pu être achevé. ☇ particularités ; demie vélane, on lui a demandé à ses seize ans de choisir entre sa mère et les Rosier ; elle a choisi les seconds et s'est condamnée à rester une moitié toute sa vie. ☇ animaux ; un botruc l'accompagne depuis peu, très inutile et parfaitement inoffensif. Persuadée qu'elle ne pourra pas le garder longtemps pour une raison qu'elle ignore, elle a fait preuve d'une créativité fulgurante en l'appelant... SansNom.
| ☇ Avis sur la situation actuelle : Elle a donné toute une partie de sa jeunesse pour la résistance, mais on lui dit à présent qu'elle a choisi la mauvaise résistance. Si elle n'avait pas été belliqueuse, si elle n'avait pas été trop extrême, alors peut-être, peut-être qu'elle n'en serait pas là où elle est aujourd'hui. Tout a joué contre elle, malgré elle, et alors qu'elle aurait pu soutenir ce nouveau gouvernement avec une ferveur incomparable, on lui a foutu un procès sur le dos. Elle-même ne s'y attendait pas, quand on l'a arrachée à la torture que lui faisait subir l'ancien gouvernement, peu après la bataille finale ; mais on lui a fait remarquer qu'elle avait brillé par son absence, justement, pendant la dite bataille. Elle-même pensait aider à tout reconstruire, se donner corps et âme comme elle l'a toujours fait, pour ce camp qu'elle a choisi et défendu ; mais on lui a rappelé la pureté de sa famille adoptive, et puis ce réflexe qu'elle avait de constamment défendre Simon malgré qu'il soit un mangemort reconnu. Sous-jacente dans l'opinion publique, qui commençait lentement à se liguer contre elle, trônait sa nature de demie vélane, sa nature d'hybride, de pas humaine, de quelque chose. Le gouvernement avait changé, mais les mentalités étaient restées les mêmes ; le sentiment triomphant c'est révélé être la déception face à ce constat. La même chose, encore et encore ; tout ce sang pour en revenir à la même chose. Coup de grâce, on lui a reproché d'avoir laissé filtrer quelques informations sur les résistants alors qu'elle était torturée ; elle a répondu qu'elle avait été faible, qu'elle avait craqué, qu'elle s'en voulait, que de surcroit les informations en question n'avait servi à rien.
Alors on l'a laissée partir, avec une peine minime, histoire de. On a fait d'elle un exemple ; et le mal est fait : déjà sa réputation est tachée, ruinée. Tandis que d'autres se pavanent aujourd'hui en héros, on la considère comme une criminelle. Tout est ressorti contre elle, de son tempérament imprévisible jusqu'à des détails qu'elle avait presque elle-même oublié, comme le fait qu'elle s'occupait des prisonniers mangemorts à Poudlard. Comme c'est pratique, ont fait remarquer les mauvaises langues avec ironie ; toujours est-il qu'à présent, Neelam scrute le gouvernement avec un mélange de dégoût et d'envie. Dégoût pour lui qui traque son cousin, saisi la fortune de sa soeur, lui fait un procès que certains prétendent pour la forme mais qui la brise quand même. Envie pour lui dont elle est un peu responsable, qu'elle a contribué à créer, la consécration de tant d'efforts, et elle n'a pourtant pas le droit de faire partie. |
☇ Infos complémentaires ; scolarité • à Poudlard, Neelam était (très) douée pour les soins aux créatures magiques, ainsi qu'en métamorphose et en sortilèges dans une moindre mesure. Les professeurs avaient tendance à la décrire comme étant relativement vive d'esprit, mais surtout (un peu trop) acharnée et capable de se rendre malade pour réussir. Elle se souvient néanmoins à quel point l'arithmancie était son pire cauchemar, et elle était également assez médiocre dès lors qu'il s'agissait de voler sur un balai, les ayant toujours trouvés peu confortables. Du reste, elle n'était pas plus douée pour transplaner et a mis un certain avant d'obtenir son permis, ce qui explique qu'elle s'est rapidement tournée vers d'autres moyens de transport, surtout impliquant des créatures. Passionnée par les sombrals, elle avait pour projet d'avenir, avant le début de la guerre, de se lancer dans leur élevage et leur protection. Monstre • ce n'est pas qu'elle a souhaité en arriver là, plutôt qu'elle n'a pas su s'en empêcher. Qu'elle n'a pas réussi à se battre contre elle-même, ou alors qu'elle a perdu. Les conséquences, elle les connait ; et pourtant, ces putains d'erreurs, elle les fait. Elle pense souvent qu'il y a un monstre, là, juste là, logé au fond d'elle. Et ce monstre peut s'évanouir dans la nature pendant des jours pour soudainement resurgir et la prendre de court. Elle ne sait pas gérer, quand il est là, elle perd le contrôle, devient celle qui subit, laisse faire parce qu'elle sait que c'est pour leur survie à tous les deux qu'il agit. Pendant les missions, pendant les moments difficiles, lorsqu'elle perd pied, c'est lui, parce que si ce n'était pas lui, elle n'aurait jamais pu tenir le coup devant toutes ces atrocités - parfois perpétrées de sa propre main. Et chaque fois, la culpabilité s'ensuit, plus violente que jamais, la culpabilité et puis les yeux grands ouverts sur ce qu'elle a fait, ceux qu'elle n'a pas pu sauver, ceux qu'elle a du achever, le vide béant à la place de son coeur, le non sens de sa vie. Elle a souvent du mal à s'expliquer, les mots la refusent. Les périodes d'accalmie font suite aux pics de rage ; et toujours, elle reste au milieu, les yeux perdus dans le vague, une boule dans la gorge. tatouage sorcier • un rosier lui court sur le bras droit. Elle se souvient l'avoir fait en compagnie de son cousin Simon ; elle se souvient qu'il disait que ça ne ferait pas si mal que ça, mais elle a tout de même été contrainte de serrer les dents, tout en essayant de ne rien montrer. L'encre se déplace peu et reste globalement localisée à la même place ; en revanche, elle change de couleur au gré des humeurs, des envies. Une rose pour chaque membre de sa famille, c'est le deal : Simon, Elias et Cornelia sont les plus épanouies. Celle de son père adoptif, Adonis, se complait dans des nuances de gris depuis qu'il est porté disparu ; son père biologique ainsi que sa femme ne sont que des pétales négligemment tombées au sol (sur sa main). Evan est un bourgeon dévasté le long des veines de son poignet, tandis que sa mère vélane est tout en haut, dans des teintes pastels irréelles, savamment posée à l'extrémité de la branche la plus épineuse. Enfin, elle en a rajouté une pour Kid, sans le lui dire, lorsqu'elle a du partir en mission sans lui, chose qu'elle n'avait pas faite depuis des mois - et il n'a jamais eu l'occasion de le voir puisque de cette mission, elle n'est jamais revenue. expériences gouvernementales • attrapée par le gouvernement alors qu'elle avait été envoyée en mission par la renaissance du phénix (à laquelle elle n'a jamais adhéré, du reste), elle a fait l'objet d'expériences gouvernementales visant à obtenir des ingrédients pour les potions, mais aussi à engranger des informations, autant sur la résistance que sur la communauté vélane. Si elle est parvenue à protéger ces dernières, on lui reproche aujourd'hui énormément d'avoir laissé fuiter quelques noms résistants. Du reste, elle était maintenue en vie pour ses prémonitions ; et cette collaboration avec le gouvernement de Voldermort, bien que très forcée, fait tâche dans son dossier. On l'accuse de maux dont elle n'est parfois pas à l'origine, et elle s'accuse d'ailleurs très bien elle-même. Rongée par la culpabilité, elle se reproche toutes les nuits de ne pas avoir su tenir le coup face à la douleur. orviétan • devenue consommatrice peu après son entrée chez les belliqueux, bousillée par les horreurs de la guerre dont elle était parfois elle-même l'instigatrice, le gouvernement s'est fait un plaisir d'entretenir sa dépendance après l'avoir récupérée. Quoi de mieux que le manque pour faire craquer ? Les doses étaient ses récompenses, récompenses dont elle est toujours incapable de se passer à présent, bien qu'ayant été libérée par le nouveau gouvernement. Plus dépendante que jamais, sa situation devient critique, bien qu'elle s'acharne à le nier, constamment en train de plaider que tout va bien. tics nerveux • Elle est infestée de tics nerveux depuis sa plus tendre enfance. Toujours en train de taper du pied, craquer ses doigts, se dévorer l'intérieur des joues, cligner des yeux trop souvent. Ça se remarque facilement, ça devient vite agaçant, obsédant. On peut facilement lire en elle, même lorsqu'elle s'abstient de parler ; elle peut s'acharner autant qu'elle veut à noyer ses émotions, elles seront toujours là, encrées sur les traits de son visage, prenant possession de ses habitudes. Enragée, elle grince des dents ; agacée, elle pianote dans le vide ; mal à l'aise, elle fixe avec trop d'insistance. Même lorsqu'elle le refuse, on la devine. sommeil • l'avenir qu'elle voit parfois lorsqu'elle ferme les yeux la terrorise. Et malgré les mises en garde de sa mère, qui l'a prévenue maintes fois que vouloir éviter les prémonitions ne faisait que les précipiter, Neelam s'acharne à essayer de trouver un remède à ce qu'elle est. L'orviétan lui donne parfois le sentiment de pouvoir dormir d'un presque coma, qui ne serait pas ponctué de cauchemars voués à se réaliser. Ce n'est probablement qu'une impression, mais c'est tout ce qu'elle a. ❝ And now I just sit in silence ❞Deux mots sur l'IRLAppelez-moi neir. J'ai 20 ans, je viens de paris et j'ai connu le forum y'a un bail, par deux fois j'suis partie et par deux fois j'suis revenue Si tout va bien vous me verrez connectée jsp combien de jours sur 7, parce que ça dépend surtout de la fac. Un dernier mot ? je vous aime et j'suis désolée et se séparer d'exci c'est pas possible alors voilà Approuvé par le Ministère de la Magie
Dernière édition par Neelam Rosier le Jeu 15 Déc 2016 - 11:50, édité 16 fois |
| | | |
HERO • we saved the world Neelam Rosier | Rosier family Take me back to the basics and the simple life, tell me all of the things that make you feel at ease❝ Evan + i can't remind your eyes your face ❞Année & manoir rosierParfois elle a un de ces regards, Cornelia, de ceux qui sont trop durs, trop déstabilisants, auxquels il est difficile de croire. Parfois j’oublie qu’on est du même sang, de moitié du moins. Peut-être parce qu’on est jamais vraiment parvenues à se comprendre. Encore moins à s’aimer. S’aimer comme des soeurs sont supposées s’aimer, j’entends. Comme dans les films et comme dans les romans. Souvent elle me glace sur place, et c’est difficile de lui parler. Mais de toute façon, c’est toujours difficile pour moi de parler. De trouver les mots, les bons, ceux qui peuvent rendre justice à tout ce qui s’embrouille dans ma tête. Alors souvent, je me contente de garder le silence. C’est plus simple que d’essayer de m’expliquer. Pourtant elle laisse tomber le rapport qu’elle avait dans les mains, comme pour m’encourager à continuer. Et elle penche légèrement la tête sur le côté, vraiment juste un peu, c’est quelque chose qu’elle fait quand elle ne sait plus vraiment quoi penser. J’crois bien être l’une des seules à le remarquer, l’une des seules à y faire attention. C’est surement parce qu’elle est là depuis toujours, immuable, inébranlable. Elle a toujours fait partie de mon monde, j’suis incapable de l’imaginer sans elle. Et pourtant tout ce que je veux lui dire refuse de sortir autrement que par bribes. « J’arrive pas à le mémoriser. Son visage. » J’le vois sur les photos, j’le vois sourire et bouger, mais dès que je détourne les yeux je l’oublie dans la seconde. J’parviens pas à retracer ses traits, et pourtant tout le monde en parle, tout le monde l’encense. Son ombre plane sur elle, et puis sur moi, sur nous deux qui essayons de nous démener pour nous en détacher, le surpasser, le faire oublier. Ça doit être encore plus compliqué pour elle, pour Cornelia. Surement, vu qu’elle l’a connu. Surement. « Evan ? » Elle utilise sa voix indéchiffrable, celle que je supporte pas, celle qu’elle prend quand d’autres lui posent une question un peu difficile, qui mérite de la réflexion, qui demande qu’on s’y attarde. Quand elle fait ça j’ai de la peine à la sonder, et ça m’agace, ça fait trembler mes mains d’énervement. Je m’emporte vite, elle le dit souvent. En guise d’acquiescement, je me contente de hausser les épaules. Elle enchaine : « Toujours autant de mal à te canaliser ? » Nouveau haussement. J’sais pas si elle est vraiment concernée par mon cas ou si elle fait juste très bien semblant. J’voudrais lui dire que j’suis désolée. Je suis désolée d’être celle pour qui tu t’inquiètes sans jamais le dire. Désolée d’être celle qui foutra surement ta carrière en l’air, un jour, peut-être, ta brillante et longue carrière. Désolée d’être celle qui est constamment un peu assombrie, dont les rêves doivent être cachés au monde. D’être celle qui croit toujours que le bonheur, ça n’arrive qu’aux autres, celle en proie à des démons que j’suis infoutue de chasser (j’le jure, c’est pas faute d’avoir essayé). Et puis désolée d’être celle qui met un peu mal à l’aise, par son silence perdu et ses soudains éclats, celle qui se glisse dans la peau d’une autre seulement le temps des réceptions pour ne pas te faire trop honte. Tu les vois peut-être pas, mais j’fais des efforts pour toi. Pour toi et pour ce Evan que j’ai jamais connu. « Tu devrais faire quelque chose. » qu’elle dit finalement, en reprenant ses feuilles, lasse d’attendre que j’me manifeste. Quelque chose comme quoi ? Qu’est-ce qu’on peut faire pour remédier à soi-même ? Est-ce qu’il y a un moyen pour se refaire entièrement ? Est-ce que c’est possible, de s’annihiler au point de se dissocier ? ❝ Adonis + without you i'm colorblind, it's raining every time I open my eyes ❞Année & manoir rosier « Tu devrais pas y aller. » Ses mains, jusque là savamment appliquées à tracer des lignes à l’encre noire, se suspendent dans leur mouvement. Comme j’ai tendance à parler peu, toute la famille se tend dès que dis un mot. Toute la famille, en ce moment, c’est eux deux : mon oncle Adonis, et puis sa femme. Simon, Elias et Cornelia, ces derniers temps, je les vois peu. Ils font leurs trucs de leur côté, leurs trucs d’adultes, leurs trucs de grands. Maman, j’la vois plus du tout. Interdit, qu’on m’a dit. Pour mon bien, à ce qu’il parait. Pour que je reste adaptée à eux, les sorciers, et que je ne prenne pas leurs habitudes à elles, les vélanes. Ce que je trouve un peu stupide, parce que je suis déjà la moitié de chaque, et c’est déjà suffisamment compliqué pour moi de m’en sortir au milieu de tout ça sans qu’Adonis et l’ autre - sa femme - ne creusent un fossé entre les deux. Sans me tourner vers lui, je marmonne en continuant de faire la cuisine : « A ta réunion. J’ai rêvé que ça allait mal se passer. - Parfois tu rêves de trucs qui ne se réalisent pas. - Et alors ? - Et alors, je sais pas. Ça se passait mal comment ? » Ni vraiment très mal, ni vraiment très bien. J’ai vu des flammes - mais rapidement maitrisées. J’suis incapable de dire d’où elles venaient, il y a tellement de choses que je suis incapable de dire, tout est trop flou. Pour changer de sujet, je pointe du doigt les pommes de terre que je suis en train d’éplucher et l’exhorte : « Tu pourrais m’aider, quand même. Avec ta baguette ce serait réglé vite fait. Moi j’peux pas utiliser la mienne en dehors de Poudlard avant d’en être sortie. Alors file un coup de main, ça fait déjà dix minutes que j’galère. » Adonis lève les yeux au ciel, avec un petit sourire accroché au coin des lèvres, avant de s’exécuter docilement. Alors que les pommes de terre s’épluchent sans mon aide, suspendues dans les airs comme pour me narguer, je dis finalement : « Hum, trois. Je dirais niveau trois. » Lui et moi, on a une technique pour parler de ça, de ce don que maman m’a refilé malgré elle, de ces bribes d’avenir qui m’assaillent au moment où je m’y attends le moins, où j’me sens la plus démunie - c’est une échelle. Une échelle qu’on a dans l’esprit, qui s’est construite au fil des années, parce que ça fait déjà huit ans que j’habite ici - depuis que mon père et sa femme Iliana sont partis. Le niveau le plus bas, c’est le un, quand il se passe presque rien. Le pire, c’est le dix - comme la mort d’Iliana, par exemple (que j’étais pas parvenue à prévoir, du reste, parce que j’étais trop jeune à l’époque). Qu’Iliana se suicide, c’est horrible à dire, mais ça ne m’a pas fait grand chose. Pourtant elle s’occupait de moi, de façon un peu mécanique, je pense, parce qu’elle le devait, même si je restais un genre d’ étrangeté ; elle s’occupait de moi malgré le fait que son mari ait fauté, malgré le fait qu’il soit allé voir ailleurs et qu’en j’en sois le résultat surprise. Bizarrement, l’idée que ce soit avec une vélane rendait les choses plus faciles - elle se disait surement que la créature l’avait attiré à elle, et que ça c’était passé comme ça, qu’il n’avait pas totalement eu le choix, qu’il n’était pas responsable, pas fautif, pas amoureux. Après avoir longuement réfléchi à la question, j’pense qu’il l’était bel et bien - amoureux de sa femme, j’entends, et pas amoureux de ma vélane de mère. Sinon, comment expliquer qu’il se soit laissé dépérir après son départ ? J’me souviens de lui, vaguement, par petits morceaux. J’me rappelle de cet homme qui était mon père, mais que je n’ai pas eu assez de temps pour apprivoiser. J’ai encore dans la tête ses yeux dans le vague et puis ses mains qu’il torturait constamment, en un tic maladif. Il était l’exemple même de l’homme qui avait tout réussi dans la vie : un statut et une richesse ; une famille au sang n’ayant jamais été entaché ; un fils ainé emporté trop tôt par la guerre mais respecté de tous jusque dans la mort ( Evan, Evan, Evan, murmurait tout un chacun) ; et enfin Cornelia, une fille prometteuse qu’il voyait déjà prendre la relève. Mais ensuite il y avait eu moi, et il n’avait pas trop compris pourquoi j’étais arrivée, et il avait fallu me cacher parce que son honneur lui dictait de me ramener avec lui, mais que les conventions l’obligeaient à dire qu’avec Iliana, ils avaient simplement décidé d’avoir un nouvel enfant - « oui, oui, malgré l’écart d’âge… oui, c’est vrai, ça fait si longtemps qu’on a eu Cornelia… mais elle n’était pas contre l’idée d’avoir une petite soeur, loin de là, vous savez ». Et enfin, Iliana avait raccroché, avait décidé que la vie, ce n’était plus pour elle, qu’elle était à bout et brisée - ce qu’elle était probablement, torturée comme elle l’était par les songes que lui apportaient le troisième oeil. Avec le recul, je crois pouvoir dire que je la comprends - mais ça ne me rend pas plus attachée à elle pour autant. Pour Cornelia, c’était différent. Pour elle, ça a été difficile. ❝ Cornelia + looking back, I almost thought I heard you say : stay, you're not gonna leave me, this place is right where you need to be❞Année & réception de l'élite « Et vous avez des idées, pour plus tard ? » Tout de suite, j’ai détesté leur façon de me vouvoyer, de faire semblant de me considérer, alors qu’on savait tous, tous, dans ce putain de hall, que j’avais pas un sang aussi pur que le leur, et que ça les dérangeait. Bien sur, personne ne disait rien - l’Elite est silencieuse, l’Elite se contente de marmonner par derrière, de lancer des rumeurs, mais jamais en face, non, jamais rien en face. Pour gagner du temps, pour garder la face, je tente un sourire poli - qui sonne trop bancal, de plus en plus carnassier. Derrière l’épaule de la sorcière qui me cuisine depuis plus d’un quart d’heure sur mes notes, mes idées d’avenir et ma maison (« Ah, serdaigle ? » l’air de penser avec mépris : ils acceptent vraiment de tout, là-bas, c’est fou), j’aperçois Cornelia qui me lance un signe désespéré pour que je reste tranquille. « Je… j’ai encore le temps d’y réfléchir. » C’est faux, c’est un mensonge et quand je mens, j’tiens pas la route. Mais comment dire à quelqu’un qui recèle de tant de condescendance qu’on a pour rêve simple, un peu idiot, et pourtant de plus en plus irréalisable, d’élever des sombrals ? Ils me font sentir si ridicule, constamment si insignifiante - et jamais à ma place. Il y a quelque chose, dans leurs cheveux trop bien lissés, dans leurs sourires trop glacés, dans leurs regards trop calculés, quelque chose qui me donne envie de fuir. J’sais plus comment faire semblant, j’y arrive plus, j’ai perdu la faculté de prétendre. Dès que des discussions politiques sont lancées - ce que seuls peu d’inconscients osent - mon corps cherche à se fondre dans le mur, mes yeux rasent le sol pour se faire oublier, mes mains s’agitent. Quelque chose ne tourne pas rond chez moi, tout le monde le voit, tout le monde le sent sans savoir quoi - moi j’le sais, que je vais partir, je me demande juste comment, mais je le sais. Pour m’éloigner et respirer, mes pas me mènent jusqu’à la porte qui donne sur le jardin extérieur. Il fait glacial, tellement glacial qu’il n’y a personne - sauf un vent minuscule, à peine présent. Je croise les bras pour préserver un peu de chaleur, descends quelques marches, écoute les bruits étouffés qui proviennent de la réception qui se déroule toujours à l’intérieur. Je crois que tous s’y plaisent, alors que de mon côté j’me sens toujours aussi à part, comme en retrait. J’saurais pas expliquer ce sentiment : cette envie, ce besoin de faire partie de la vie de quelqu’un, et puis d’avoir une direction, un but, un idéal à poursuivre qui me manque plus cruellement que jamais. C’est à ce moment que j’entends ses pas - je reconnais sa démarche, toujours si sure d’elle, et pourtant si légère, comme détachée du sol. Elle s’accoude à la même barrière que moi, on reste pendant plusieurs secondes l’un à côté de l’autre sans même s’adresser la parole, ni même se regarder. Puis enfin, elle murmure : « Tu crois que c’est facile pour moi ? » Comme d’habitude, je laisse le silence planer avant de faire l’idiote : « De quoi ? - Tout ça. Garder la face, et puis… » Et puis tirer ton épingle du jeu, et puis t’en sortir. Mais t’es douée pour ça, frangine. T’es meilleure que moi. Tu plais aux gens - y’a quelque chose, chez toi, qui les pousse à t’écouter, à te faire confiance, alors que leur réflexe quand ils me voient, c’est d’abord de se méfier. Tu fais partie d’eux, que tu le veuilles ou non, et j’fais partie de rien. « Tu t’en sors bien. » Haussement d’épaule désinvolte tandis que mes doigts se crispent sur la rambarde. Quelques éclats de rire filtrent, tandis qu’elle et moi, on reste enveloppées dans la nuit. Elle fait non de la tête, je le remarque quand j’me tourne vers elle - et puis je remarque aussi, sidérée, qu’elle s’est mise à pleurer. « Tu crois que c’est facile pour moi ? » qu’elle demande une seconde fois, et je la fixe bêtement sans savoir ni quoi dire, ni quoi faire. « On était - cinq. Et maintenant on est… deux. - Y’a Simon aussi, que je positive, puis… - Neelam, tu vois pas ? J’ai besoin de toi. J’ai besoin que t’essayes avec moi, et puis qu’on… » Qu’on quoi ? Qu’on forme une famille ? Est-ce que t’en as envie ? Vraiment ? Est-ce que toi et moi, on est pas trop individuelles pour ça ? Sa voix se brise, je la prends maladroitement dans mes bras. Elle laisse échapper deux ou trois sanglots, pas plus, puis elle se reprend, essuie ses yeux en toute hâte, redresse ses épaules. Mais moi, j’ai gravé dans ma mémoire la manière dont ses mains se sont accrochées à ma robe pour ne pas sombrer, et j’me souviens de ma promesse vide de sens - « J’vais rester, et ça va aller, ok ? J’suis là, j’suis là. » (pour le peu que ça compte) - et bien sur, bien sur que je savais que je la tiendrai pas. Que j’en serai incapable, parce qu’à ce moment-là, tu sais, Cornelia, quand cette femme m’a demandé ce que j’allais faire de ma vie plus tard, ça m’est apparu d’une clarté incomparable, limpide, comme une évidence. Et j’ai su, même si elle n’avait fait que croasser sans savoir ce qu’elle allait déclencher, j’ai su que j’pouvais pas rester sans rien faire, juste contempler mon monde sombrer sans broncher. Tu sais quoi, Cornelia ? J’crois que le Lord finira pas les exterminer, les vélanes, toutes, sans exception, et j’sais plus si ma famille, c’est elles ou toi. Alors j’ai menti, je savais que j’allais partir et pourtant j’ai prétendu que j’allais rester - avec du recul, j’ai menti, mais peut-être bien que sur le moment je pensais ce que je disais.
Dernière édition par Neelam Rosier le Ven 28 Juil 2017 - 13:17, édité 11 fois |
| | | |
HERO • we saved the world Neelam Rosier | Resistance my youth is yours❝ Simon + and I spent too many late nights, and my head still won't die ❞Année & manoir rosierViens. Ça fait comme un appel, les mêmes mots qui tournent en boucle dans mon esprit tracassé. Et j’essaye vainement de les retenir, de les arrêter. Mais j’en suis incapable, et je les écoute, je peux les visualiser tourner tout autour de moi, quand ils sont là j’parviens pas à m’en sortir. Parce que je sais qu’ils sont importants, qu’ils veulent me guider là où je devrais être, que si je les suis, alors mes pas me mèneront jusqu’à elle, maman, d’eux-mêmes, comme inconsciemment. (Et maman, elle me manque tellement). Le vide à combler, c’est elle ; mes mains qui tressautent, elle aussi ; et mes jambes qui vacillent quand les appels nocturnes me poussent à quitter la maison, comme en transe, c’est elle aussi. Parfois je marche loin, plus loin que les sombres jardins, je prends des routes dont je méconnaissais jusqu’à l’existence et on me retrouve le lendemain, transie de froid, soudainement éveillée et paniquée au milieu de nul part. J’ai peur de dormir, depuis tout ça, depuis toujours, depuis les appels et les morceaux d’avenir. Les deux combinés, c’est trop pour moi, et souvent je fixe le plafond en essayant de garder les yeux ouverts, toujours cette même peur de sombrer que j’arrive pas à expliquer. Ces nuits-là, le réveil est toujours brutal ; soit l’avenir ressemble à du désespoir, soit j’ai marché jusqu’au milieu de nul part. J’suis incapable d’expliquer pourquoi c’est souvent Simon qui intervient - peut-être parce que c’est toujours lui, l’éternel éveillé, peut-être que son esprit refuse de le laisser en paix au même titre que le mien prend un malin plaisir à me torturer. « Neelam, regarde-moi. » C’est ce qu’il a dit, une fois, tout en retenant mon bras pour m’empêcher de passer la grille de sa maison - pas la mienne, la sienne, celle où il a passé son enfance, avec Elias, ses parents, et puis Cornelia. Regarde-moi - et je l’ai regardé, j’me suis focalisée sur ses yeux, j’ai essayé de trouver en eux ce que j’avais jamais pu trouver nul part, un endroit où respirer, une personne sur qui se reposer. « Qu’est-ce qui va pas chez moi ? » Tout va bien chez toi, en tout cas c’est pas pire que chez les autres, tu vois pas dans quel état ils sont ? Aussi déplorables que toi, avec les propres démons, leurs addictions personnelles, leurs souvenirs dont ils savent pas quoi faire non plus. « Elle me manque - j’ai besoin - j’ai besoin d’aller la rejoindre… la retrouver - tu vois ? » J’ai besoin de céder, d’arrêter de résister, de juste succomber, c’est si difficile d’être ni humaine, ni vélane, juste un terrain vague où s’affrontent tout et tout le monde, juste un coin d’enfer qu’on veut conquérir histoire de dire, ça m’appartient. « J’voudrais que ça s’arrête. - Bientôt. - Seize ans ? » Il fait oui de la tête, parce qu’on le sait tous les deux, à seize ans j’en serais sortie, à seize ans ce sera fini - et pour tout le restant de ma vie, je serais là, bloquée dans cet entre-deux, mais j’arrivais surement à m’y faire, parce que ce sera moi. En attendant je m’accroche aux bras de Simon, parce que j’ai les pieds gelés, les yeux mouillés, et qu’il est là, toujours en train de me rattraper. Malgré les années qui nous séparent, et puis maintenant, malgré la guerre qui nous sépare, lui, lui, lui j’ai toujours réussi à l’aimer, presque inconditionnellement, comme on pourrait aimer un frangin - et c’est à lui que j’repense, souvent, du fond de l’asile des Belliqueux Aliénés, de l’autre bout de la résistance. J’voudrais pouvoir deviner comment il va - deviner son avenir à lui, et j’voudrais que ce soit un avenir radieux, loin des bouteilles et de l’orviétan, loin des conflits qui nous minent - un avenir radieux, ouais, avec une petite fille, pourquoi pas. Je déteste les enfants mais les siens, j’les aimerais, parce qu’il suffira de les prendre dans nos bras pour penser que c’est terminé, que tout va bien, tout va mieux. Pas comme maintenant. Maintenant, où j’sais toujours pas pourquoi je suis là. J’ai cru le comprendre, et puis c’est parti. Dis, Simon - est-ce que tu sais, toi ? Pourquoi on a choisi des chemins si drastiquement opposés ? Pourquoi t’es lentement en train de te miner, pourquoi j’suis lentement en train de couler ? C’est l’histoire d’une famille qui voulait garder la tête hors de l’eau - ça commence comme ça, et puis ça se termine pas. ❝ Emily + she said : you ain't you when you're like this ❞Année & asile belliqueux C’est le genre de fenêtre au delà de laquelle le soleil ne se lève jamais. Et pourtant j’suis restée des heures, désespérément éveillée, à la contempler. J’suis restée des nuits entière face à elle, à lutter contre le sommeil et les mauvaises nouvelles qu’il pourrait m’apporter. Et c’est ce que j’en ai conclu : l’asile de la résistance est lugubre, l’asile belliqueux n’a rien d’une maison. Encore moins celle des Rosier, celle dont nous avons seuls le secret, battue par les vents, perchée au bord des falaises dentelées. Difficilement, je m’arrache à la contemplation désastreuse pour reporter mon attention sur des considérations plus terre à terre : on a rien à bouffer, j’pourrais me couper une main pour un bain. Et le plus con, c’est que si je peine à nous ramener de la nourriture, je trouve facilement de l’Orviétan. Ouais, c’est ça, le plus bizarre. En temps de guerre on trouve jamais le nécessaire, mais toujours de quoi mourrir encore plus vite. De quoi mourrir pour moi, mais surtout pour elle. Emily. J’pourrais retracer les traits de son visage rien qu’avec ma mémoire tellement je l’ai regardée dormir. Elle n’est pas Belliqueuse, et pourtant elle est de plus en plus souvent chez nous, chez moi, ici, dans la pièce qui me sert de chambre improvisée. C’est surement parce que ses idéaux commencent à vraiment coller avec les nôtres, mais j’me prends à penser que c’est aussi un peu pour moi, parce qu’on est bien l’une avec l’autre. Elle est l’amie qui me manquait à Poudlard, celle dont la présence rassure en toutes circonstances ; elle est le caractère fort qui a l’audace de s’opposer au mien, comme d’autres l’ont fait auparavant, d’autres dont j’ai encore les noms sur le bout de la langue, Draco, puis Harry ; ma frangine, puis mes cousins. Sauf qu’ils ne sont plus là aujourd’hui - il n’y a qu’elle, avec moi, dans l’horreur du monde, contre l’horreur du monde. « Réveillée ? » Elle s’est agitée, puis redressée, et enfin elle hoche la tête pour approuver. Fait jouer ses muscles endoloris, passe une main épuisée sur ses yeux déjà alarmés. Je m’assois juste à côté, j’ai rien d’autre à lui offrir que ma présence. Et mes excuses, mais j’lui présenterai pas, j’suis pas douée avec ça. Alors je nous connais, on en parlera pas, on prétendra que rien n’est arrivé. Comme si hier, j’avais pas frôlé l’overdose. J’en ai peu de souvenirs ; juste des bribes, des rappels, quelques flashs affreux de ma bouche à la fois sèche et pâteuse, ma tête qui s’acharnait à tourner, encore et encore, inlassablement. Mes mains qui tremblaient, mais qui tremblent toujours un peu : quand c’est mal dosé, quand c’est pas dosé du tout et que le manque se fait sentir. Pour ne plus y penser, je dis : « J’espère qu’on sera envoyées en mission, aujourd’hui. » Même si je déteste obéir, même si chaque fois qu’on m’impose quelque chose j’ai envie de rugir. Ils m’appellent Fauve, tous, je crois que ça partait d’un genre de moquerie, puis ça m’a collé à la peau et maintenant j’m’en sers comme d’un bouclier. Fauve, j’aime bien, personne n’est surpris quand j’ai des éclats soudains. Un instant, ses yeux interceptent les miens, me ramènent à la réalité, et je m’aperçois qu’ils n’ont pas totalement perdu la teinte qu’ils avaient hier. Celle qui dit : on coule. Celle qui murmure : je m’inquiète pour toi, mais j’le dirais probablement pas, et je m’inquiète pour moi aussi, pour ce qu’on devient. Qu’est-ce qu’on devient ? Parfois, quand j’vois les myriades d’émotions qui passent dans tes pupilles, j’me sens toute petite, si minuscule. J’ai l’impression d’être une gamine, mais tu sais, de celles qui ont pas de chance, de celles qu’on jette sur le front sans trop se demander si elles reviendront ; ouais, un peu comme de la chair à canon. ❝ Elias + in the crowd alone, and every second passing reminds me I'm not home ❞mai 2003 & poudlardEtendue, les yeux rivés au plafond, désoeuvrée, j'attends quelque chose mais sans trop savoir de quoi il s’agit. J'suis tellement fatiguée que ses pensées ne parviennent plus à s’organiser (si jamais elles ont su un jour). « Fauve » lance une voix en guise de salut, alors qu’une présence passe la porte d’un pas trainant. Présence étrangement familière, d’ailleurs ; je relève les yeux pour croiser ceux d’Elias. Ils sont si semblables, regards miroirs, regards océans, bleu pénétrant, couleur profondeurs. Je tente une ébauche de sourire à l’adresse de mon cousin, je souviens maladroitement comment il faut faire : les commissures des lèvres doivent se relever, et ensuite… et ensuite ? Ah oui, il faut que ça sonne vrai, que ça ait l’air sincère. Alors je me force, m’escrime, me bats avec moi-même et mes traits de visage qui refusent le calme, refusent le bonheur, refusent la sérénité et l’épanouissement. « T’as entendu la nouvelle ? » qu’il demande finalement, en s’asseyant sur le lit d’à côté. Il a les genoux écartés, les coudes posés dessus, la tête en équilibre sur ses poignets. « Laquelle ? » que je balbutie finalement, l’air désintéressé, tout en jouant avec un pendentif cassé que j'ai trouvé dans un couloir, le triturant entre des ongles trop longs, des griffes en devenir. « Les protections ont été fixées, à ce qu’on m’a dit. Les défauts résorbés. On va pouvoir sortir. » Sortir, qu’il a dit. Partir. Oh, partir, j'en ai rêvé. Pouvoir quitter le château et laisser derrière cette immonde impression d’être une bête sauvage en cage. Ce château, pourtant, je l’aime. Ou plutôt, l’aimait. C’est différent maintenant. J'saurais pas dire clairement ce qui m’angoisse quand je déambule dans les couloirs, mais je sursaute au moindre bruit, évite les conversations, fuis les visages. Je m’isole dans les recoins, me noie dans le travail. Je me suis proposée pour m’occuper des otages, ça me prend un temps fou, mais ça fait du bien, ça occupe, empêche de réfléchir. Je me suis découverte plus douce qu’elle je le pensais, me suis mise à parler avec certains détenus. Au début, l’impression détestable de sympathiser avec l’ennemi s’est imposée, mais finalement j'ai été capable de voir les nuances, découvrir les motivations cachées derrière les actes de ces inconnus. Inconnus que je connais presque mieux, finalement, que mes propres collègues insurgés. Drôle de pensée que celle-ci. « Neelam ? » Chacune de mes journées a été passée dans les souterrains, dans l’ombre humide et rampante, cachée de la lumière du soleil, par choix. Au milieu des pierres ancestrales, j'me suis laissée mourir à petit feu, efforcée de faire taire le monstre, de le laisser prendre de la distance, de l’affaiblir. « Neelam, je te parle. » Chacune de mes nuits a été passée ici, d’abord le sommeil lourd et soudain provoqué par la fatigue, presque comateux, dénué de rêves et de cauchemars, dénué d’odeurs et de sensations ; puis le réveil, trop tôt, alors que les autres dorment encore, le réveil et l’insomnie inévitable, mais pas entière, celle qui alterne avec des phases de presque nuit. « Désolée » que je m'excuse, alors qu’Elias s’impatiente. « Où est-ce qu’on va aller ? - Où est-ce qu’on va ? » répète Elias, perdu. Je hoche la tête, déterminée, le regard un peu fou. Il faut que je parte. J'ai envie de partir. J'ai besoin de partir. La sensation d’être isolée au sein même d’une résistance que je me suis pourtant acharnée à construire avec les autres refuse de me quitter. Partir partir partir. ❝ Kid + 'cause we've been driving so long, I can't remember how we got here or how we survived ❞Année & gouvernement (« Kassidy O’Faoláin. Si j'étais parvenue à me rappeler de ton second prénom, je l’aurai balancé aussi. Alors écoute moi bien. Si on a un accident, je te jure que je t’étripe. - Tadhg. Mon second prénom, Tadhg. Et si on a un accident, tenir la poignée ne va pas t'aider, attache-toi à la place. - Ah. C’est imprononçable, en tout cas. Taghd ? Tadhg. »). Je sais pas pourquoi je repense à ça. Ça m'assaille par flash, j'peux pas rester tranquille. Peut-être parce que c'était une mauvaise idée de partir en mission sans lui. Une putain de mauvaise idée. Parce que la torture, ça fait perdre la notion du temps, ça fait perdre la notion du jour. Ça donne l’impression d’être nul part et partout à la fois, c’est difficile à décrire. C’est comme mourir, mais à répétition, parce que crever, c’est précisément ce que je voudrais. Mais y’a rien à faire : même quand j’implore, même quand j’supplie, on m’y donne pas accès. Tout ce que je veux, c’est que ça s’arrête ; maintenant, maintenant, maintenant. Tenir une seconde de plus, ça m’a justement l’air insoutenable, et pourtant j’encaisse parce que dès qu’ils me sentent partir, ils me retiennent. C’est tout un art, de torturer. Tout un art de demander les bonnes informations, que je me surprends parfois à donner, tout un art de trouver les bonnes menaces, qui me donnent terriblement envie de craquer. (« Et commence pas à dire que tu veux pas qu'on se choppe des emmerdes, tu devrais savoir, depuis le temps, que c'est exactement comme ça qu'on se retrouve dans des trucs à la con... - T’en fais pas va, s’il arrive quoique ce soit, j’serai là pour te tirer de ce mauvais pas. Même si Merlin sait à quel point souvent, j’ai envie de te laisser crever. - Tu penses qu'on achète à bouffer pour occuper les merdeux ? Je dois bien avoir quelques pièces moldues qui traînent... - Puisque c’est toi qui paye…»). J’parviens pas à réfléchir, c’est impossible de donner un ordre aux pensées ; je me souviens juste de la mission à laquelle on m’a assignée, après l’enterrement de McGonagall. Parce que tout le monde sentait bien que je me dissociais, tout le monde me sentais défaillir, perdre foi en tout ce que j’avais soutenu jusque là. Je crois que j’ai donné ma vie à une résistance qui n’aurait jamais donné la sienne pour moi. Que j’ai vendu mon âme pour une cause à laquelle j’hésitais soudainement à croire, pour des gens au milieu desquels j’me sentais seule, à la manière d’une étrangère qui serait devenue un peu d’ici avec le temps, mais qui resterait quand-même surtout d’ailleurs. Alors il y a eu cette mission, un peu longue, un peu loin, qui consistait en quelque chose qui m’échappe à présent, dont j’arrive pas à me souvenir. J’vais clamser pour un truc que j’ai oublié. J’vais clamser parce que sur le chemin, le gouvernement m’a interceptée. J’devrais pas être surprise, pourtant, au vu des prémonitions qui m’assaillent depuis toujours ; j’aurais du savoir, que les cauchemars se réalisent très vite. J’ai mal partout, j’ai mal au coeur aussi ; j’voudrais qu’il m’oublie. Que Kassidy m’oublie. Qu’il trouve une fille bien, du genre qui penserait à lui avant de penser à elle, mais farouche quand-même, histoire de pouvoir tenir la répartie face à lui. Quelqu’un de différent de moi, pas une Rosier pas foutue de remplir une mission sans se faire choper, pas une vélane qu’on prend plaisir à torturer. Quelqu’un qui le ferait pas souffrir, en tout cas pas trop, pas autant que moi. Fais comme si j’avais jamais existé, j’sais que c’est beaucoup à demander. Parce que tu sais, j’suis plus que l’ombre de moi-même, - je sers uniquement pour des « informations », comme dirait le mangemort de sa voix roulante, un peu grave. Lui, que j’suis incapable de reconnaître ; et pourtant je l’ai surement déjà croisé auparavant, quand je foulais le même sol que l’Elite. Sa carrure me rappelle vaguement quelque chose, mais sa voix ne me dit rien, et il pose toujours les mêmes questions, encore et encore, pour des informations. Parfois j’ai l’impression que les vélanes l’intéressent tout autant que les résistants, mais leurs secrets à elle, je les tais encore plus farouchement. Et au centre de tout, il y a l’avenir, qu’il m’est parfois donné d’entrapercevoir, l’avenir dont je voudrais pouvoir me débarrasser. Ces quelques morceaux de futur, ils les veulent plus que tout ; plus encore que mes cheveux, mes ongles, ma peau, utiles pour à peu près tout, des expériences jusqu’aux potions. Pourtant Kid, j’te le jure, je m’escrime à hurler que les songes, c’est capricieux, crypté, douloureux. Je m’escrime à leur dire que ça fait perdre la notion du temps, ça fait perdre la notion du jour. Ça donne l’impression d’être nul part et partout à la fois, c’est difficile à décrire. C’est comme mourir, mais à répétition.
Dernière édition par Neelam Rosier le Jeu 15 Déc 2016 - 11:53, édité 12 fois |
| | | |
HERO • we saved the world 'Kid' T. O'Faoláin ‹ disponibilité : dispo as fuck
‹ inscription : 04/09/2015
‹ messages : 2131
‹ crédits : shiranui
‹ dialogues : 'firebrick' / #B22222
‹ âge : 25
‹ occupation : chasseur de prime, ancien rafleur du gouvernement devenu insurgé contre son gré et aujourd'hui occupé à traquer des criminels de guerre.
‹ maison : Gryffondor
‹ scolarité : 1989 et 1996.
‹ baguette : est en aubépine et contient un cheveu de vélane.
‹ gallions (ʛ) : 5949
‹ réputation : j'étais un chien fou dont il fallait se méfier mais que j'ai trouvé ma place, trouvé des gens avec qui travailler, avec qui être utile.
‹ particularité : particulièrement doué pour m'attirer des ennuis.
‹ faits : je suis sarcastique et insolent, que je démarre au quart de tour, que j'ai tendance à utiliser mes poings plutôt que ma baguette... mais il faut aussi savoir que je suis extrêmement loyal et qu'en dépit de ma tête brûlée, je ne laisse personne derrière.
‹ résidence : Après l'asile des aliénés, la planque des terroristes belliqueux et Poudlard, je suis de retour dans un appartement pas très reluisant du chemin de Traverse que j'occupe avec ma petit soeur Darcy, Blaise & Wendy.
‹ patronus : un rottweiler
‹ épouvantard : un fantôme.
‹ risèd : quelqu'un qui râle d'avoir été réveillée, perdue dans les draps défaits d'un lit baigné de soleil, un dimanche matin. Quelqu'un qui râle parce que "merde, pourquoi tu dois bosser le dimanche ? Putain ils se pensent tout permis ces aurors".
| POTTER VA MOURIR PTN MA PLACE j'reviens
edit 1 : nanananèreuh
Dernière édition par 'Kid' T. O'Faoláin le Dim 27 Nov 2016 - 14:13, édité 1 fois |
| | | |
HERO • we saved the world Harry Potter | PARDON J'AI LE CLIC NERVEUX |
| | | |
HERO • we saved the world Harry Potter | VOILA SUPPRIMÉ ET PARDON KIDDO MDRRRR JTM BB T'AS LA PREMIERE PLACE ET J'AI LES DEUX SUIVANTES NO SHAME |
| | | |
HERO • we saved the world Neelam Rosier | | | | |
PRISONERS • bloodstains on the carpet Simon Rosier | | | | |
HERO • we saved the world Neelam Rosier | slt ta famille a l'air cool, j'peux v'nir ? |
| | |
|
|