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WIZARD • always the first casuality
Astoria Greengrass
Astoria Greengrass
‹ inscription : 29/10/2015
‹ messages : 966
‹ crédits : whorecrux, tumblr, skam.
‹ dialogues : indianred.
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‹ liens utiles :
rolf ft. ryan gosling, astoria ft. lily collins, theodore ft. dylan o'brien, édouard ft. bob morley, neville ft. daniel sharman, elijah ft. chris evans, ambroise ft. sen mitsuji, alexander ft. alfie enoch, olivia ft. emeraude toubia, brienne ft. natalia dyer, dean ft. john boyega, gregory ft. alden ehrenreich, priscilla ft. daria sidorchuk, charles ft. james norton, hwan ft. vernon choi, jay ft. gong yoo, hiram ft. abel tesfaye, adidja ft. reece king.


‹ âge : vingt-trois (03/07)
‹ occupation : volontaire à Saint-Mangouste (TIG) et créatrice de mode, co-fondatrice de la marque OXOX, premier et populaire prêt-à-porter sorcier.
‹ maison : serpentard
‹ scolarité : 1992 à avril 98.
‹ baguette : est neuve et capricieuse. Elle mesure vingt-trois centimètres virgule six, est faite de bois d'érable et continent un crin de licorne.
‹ gallions (ʛ) : 3968
‹ réputation : je suis une petite bitch écervelée qui ne mérite pas la miséricorde avec laquelle on la traite.
‹ particularité : soigneuse, capable de guérir (presque) tous les maux.
‹ faits : j'ai été enlevée par ma propre soeur et utilisée comme otage par les insurgés pendant quatre ans Je suis aussi la mère du petit Scorpius Malfoy. J'ai été en procès parce que j'ai été Adhérente pendant la Guerre, mais j'ai été innocentée ou du moins, condamnée à plusieurs mois de TIG notamment à Saint-Mangouste.
‹ résidence : dans un petit appartement du Chemin de Traverse avec ma mère et ma soeur, loué par les soins de ma tante.
‹ patronus : impossible pour moi à invoquer
‹ épouvantard : Frank Hudson, un ancien leader Belliqueux désormais mort, tenant la main de Daphne et m'observant d'un air cruel.
‹ risèd : Scorpius, heureux et épanoui.
http://www.smoking-ruins.com/t3232-ag-in-my-head-everything-is-a
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blair hughes Elle ne se sentait pas d'indignation contre ces mangeurs de curée. Mais elle les haïssait, pour leur joie, pour ce triomphe qui les lui montrait en pleine poussière d'or du ciel.
La fatigue s'est inscrite dans ses os. Elle n'arrive pas, elle n'arrive plus à faire certaines choses. Elle est trop fatiguée pour se démêler les cheveux avant de dormir, du bout des doigts; elle est trop fatiguée pour sourire; elle est trop fatiguée pour faire ceci, pour faire cela si bien que quand Hudson lui donne un coup dans les côtes en la dirigeant vers la pauvre excuse de lit sur lequel elle dort chaque soir, elle s'écroule et plonge dans des sommeils sans rêve. Elle a l'impression de se reposer deux secondes seulement quand Hudson, lui encore, la réveille aux aurores avec ce putain de sourire de loup sur les lèvres. “ Good morning, sunshine, ” ne manque-t-il jamais de dire les jours où les yeux d'Astoria sont gonflés, sa langue pâteuse, son estomac creux. Elle aimerait lui griffer le visage, lui arracher les yeux, marbrer son corps de bleus, de plaies et de cicatrices. Mais elle sait que si elle fait ça, il la forcera à le soigner. Encore et encore et encore.
Alors Astoria se laisse guider, la main d'Hudson posée sur son épaule, ses doigts s'enfonçant dans sa chair. On lui fourre une tasse à moitié froide dans les mains, on lui dit de boire, de manger le fond de porridge qu'on lui accorde. Certains Belliqueux remettent en question Hudson, Daphne n'hésite pas à lui gueuler dessus lorsqu'elle est là (mais elle s'absente de plus en plus, ces temps-ci, et Astoria comprend qu'elle prépare une grosse mission), mais la plupart se contentent de ne pas la regarder. Comme si elle était invisible, comme si elle n'existait pas. Juste un objet pour eux, juste quelque chose à utiliser, encore et encore. Quelque chose qui vous soigne et s'occupe de vous. Rien d'autre. Rien de plus. “ Bientôt ça ira mieux, lui dit Daphne. Ça ira mieux. ” Quand? Quand?

Aujourd'hui, comme chaque jour, Astoria attend dans son coin qu'on vienne la voir. Elle se mure dans un silence de tous les excès, même après trois ans passés et des poussières auprès des Belliqueux. Elle n'aime pas leurs manières, leur extrémisme, leur fanatisme déviant pour Hudson. Elle les déteste, tous, chacun. Elle a eu l'occasion de rencontrer les figures emblématiques des Insurgés; Potter, Granger et leurs amis et ceux-là étaient... normaux, presque sympathiques, si ce n'est agréables. Mais les Belliqueux? Des brutes. Des idiots. Astoria ne peut jamais se laisser aller, leur faire confiance, sourire avec eux. Elle ne peut pas. Elle ne doit pas.
Alors elle s'occupe comme elle peut. Elle trace, dans la fine couche de poussière du sol, le dessin des robes qu'elle rêve de porter un jour, ou de confectionner. Elle pense à Scorpius. Elle pense à Draco, cette vision de lui qu'elle a eu quelques mois plus tôt: ça tourne en boucle dans sa tête, ses cheveux blonds, son regard qui la transperce, ses lèvres... Elle avait été si proche de la liberté. Si proche de les retrouver, lui et Scorpius. Si proche...

Ses yeux papillonnent quand une ombre la touche. Encore quelqu'un qui s'est ouvert le coude en tombant? Quelqu'un qui préfère épuiser la soigneuse plutôt que laisser le temps faire son oeuvre? Astoria en a marre. Ses traits se froncent pour renvoyer sèchement l'Insurgé, quitte à attirer l'attention d'Hudson qui, dans un coin de la pièce, parle stratégie avec deux autres de ses suiveurs; mais elle s'arrête en reconnaissant le visage lunaire, les cheveux roux, les tâches de rousseur qu'elle a vu... quand? peut-être deux jours avant? Ce n'est pas une Belliqueuse mais une Pacifiste, d'après ce qu'Astoria a compris. Elle était venue... ah oui, elle était venue lui donner des herbes. Certes, Astoria est soigneuse mais elle n'a jamais su utiliser des herbes, elle n'a jamais été bonne en Potions, elle n'a jamais eu à utiliser son don avant de rencontrer ces psychopathes. Elle se souvient vaguement avoir renvoyé l'adolescente d'un ton irrité et exaspéré. Ils la maltraitaient pendant des années et revenaient la voir comme une fleur?
Mais cette gamine — car c'est bel et bien une gamine — est à peine plus âgée qu'elle quand elle a rejoint, de force, les Insurgés. Cette gamine est à peine plus vieille qu'elle de quand elle a eu Scorpius. Cette gamine a été Rebut. Et elle se trouve là, à nouveau, l'air contrarié. “ Désolée pour- tu sais, ” fait soudainement Astoria, qui déteste pourtant s'excuser, encore plus devant des gens qu'elle ne connait que trop peu. Mais elle a été injuste. Et elle est si fatiguée... Peut-être qu'elle lui rapporte d'autres herbes? Une décoction miracle? Astoria doit ravaler sa fierté. Sinon- sinon elle va mourir.J'ai été odieuse. Elle pince des lèvres. Je peux t'aider? ” demande-t-elle ensuite prudemment, se passant machinalement une main dans les cheveux avant de lentement se redresser du fauteuil malpropre défoncé que les Belliqueux ont volé il y a quelques semaines dans une brocante moldue. Elle fait craquer son cou, son dos, carre ses épaules. À tous les coups, mademoiselle va vouloir qu'elle la soigne et elle ne pourra pas décemment lui refuser, à moins de voir Hudson lui refuser de manger le soir-même.
Elle est pourtant tellement, tellement fatiguée.


Dernière édition par Astoria Greengrass le Jeu 16 Mar 2017 - 22:51, édité 1 fois
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I may cry, ruining my makeup. Wash away all the things you've taken. And I don't care if I don't look pretty. Big girls cry when their hearts are breaking
DECEMBRE 2001 ; Astoria & Blair


(music)


« Je ne veux pas y retourner ! » Et Blair crie parce que visiblement Finley ne veut pas entendre raison. Ce n’est pourtant pas compliqué, honnêtement. Elle. Ne. Veut. Pas. Cette Astoria ne mérite pas qu’elle se donne cette peine. « Blair, il souffle, signe imminent de sermons sans fin, et ça ne fait qu’attiser un peu plus des feux de la révolte chez la grande rouquine : elle en a besoin. » « Mais elle mérite pas ! » « Ce n’est pas une question de mérite, elle en a besoin. » « Mais elle veut pas ! » Bon, d’accord, elle extrapole un peu, tout de même – Astoria n’a explicitement refusé les plantes qu’elle lui a rapportées la dernière fois. « Frankie refuse de nous laisser venir la soigner, elle va finir par mourir s’il continue. » Blair se mord la lèvre, un peu inquiétée quand même – elle n’aime pas beaucoup l’idée de mort, ça renvoie trop à ce qui s’est passé il y a deux mois, à tout ce sang qu’elle essaie encore frénétiquement de nettoyer quand elle se lave les mains. « Frankie est un connard. » « Bl-, mais il se retient juste à temps de lui rappeler de surveiller son langage (Blair passe trop de temps avec ce Kid : Aide-la, Blair. » Dans la bouche de Doc, pour dire la vérité, ça sonne surtout comme un ordre – surtout quand il lui fourre une pochette d’herbe et un petit nécessaire dans les mains avant de retourner à son patient. C’est sans doute pour ça qu’elle en tape contre le pied de la table, faisant se cogner les fioles et s’attirant les regards exaspérés de Susan La Très Chiante. Et quand elle quitte la tente, elle se sent obligée de préciser « C’est juste parce que j’aime pas Frankie. »

❝ Aide-la, Blair. ❞

Il en a des drôles, Finley.
Elle n’a pas si facilement accès au campement des Loups – elle doit demander à Samwell de venir lui ouvrir, puis trouver une excuse pour s’échapper. Puis retrouver là où Frankie cache la fille. Par chance, elle a une bonne excellente mémoire visuelle, et en serrant son colis contre elle, elle suit les miettes de souvenir. Une marque sur une pierre, un trou dans lequel elle a manqué de se prendre les pieds. Une fois aventurée quelque part, Blair connait l’endroit comme sa poche. James, un Belliqueux qu’elle apprécie pour ses blagues, la salue et elle s’arrête pour discuter avec lui et d’autres, ils l’aiment bien par ici cette grande perche rousse dont on dit qu’elle a tué un Rafleur pour échapper au labyrinthe. Les félicitations qu’ils lui donnent, assorties d’une bourrade qui la fait vaciller sur ses jambes, sont gênantes – mais plutôt que de le montrer, elle ouvre sa grande gueule, promet qu’elle les déteste tous, neutres et insurgés (demi-vérité), et qu’elle veut tous les voir morts (mensonge). « Je peux venir avec toi ? » qu’elle demande quand il annonce devoir aller discuter avec Frankie (lui, elle le déteste par contre, et elle ne dissimule même pas la grimace dégoûtée). « Pourquoi, gamine ? » « Tu dois me montrer où voler du chocolat, rappelle-toi. » Il ne semble pas s’en souvenir mais Blair ouvre les yeux bien grands, sourit de toutes ses dents. T’es sûre ? Ouais, je suis certaine, tu as même promis – et le tour est joué.

Franck fait la gueule, bien sûr, mais Blair s’en fout de son avis. (Il lui fait peur avec ses yeux fous, on dirait les chasseurs dans le labyrinthe, mais il y a James pas loin, elle a vu d’autres Belliqueux, elle est en sécurité ici) Doucement, en silence, la rouquine s’approche de la silhouette d’Astoria, affalée dans un fauteuil. Elle veut l’observer de plus près, comme une étrange créature (ils disent qu’Astoria est l’une des leurs, de ceux là-bas qui s’amusent avec des filles et des garçons comme Blair, qui les foulent du pied) ; mais la brunette se réveille et prend aussitôt un air revêche qui fait revenir au galop celui de la Pacifiste. Et Blair se tait. Refuse de parler la première pour une fois. (Se taire, elle sait faire, elle a bien appris – elle gagnerait ce petit jeu avec n’importe qui sauf Lui).

« Désolée pour- tu sais, » Oui, elle sait. Sourcils froncés, bouche en moue, aucun doute : Blair se rappelle parfaitement la façon dont elle a été reçue la dernière fois et le souvenir est encore amer, pas vraiment digéré par la rouquine. « J'ai été odieuse. » Oh, ça. C’est sûr qu’elle l’a été. L’amertume des mots d’Astoria persiste encore, au fond de sa gorge. « Je peux t'aider? » Un instant de silence, Blair fixe Astoria, cligne une fois. « Nope, tu peux pas » qu’elle lâche brusquement en détournant le regard. Elle se l’est promis, avec toute la puérilité qui la caractérise : elle ne demandera rien (jamais jamais jamais) à cette fille. Mais sous ses yeux, au pied d’un meuble, il y a le tas d’herbes séchées, abîmées qu’elle lui a laissé la dernière fois. Lentement, le regard brun et chaud remonte sur Astoria, détaille les traits fatigués, les cernes qui ont cramé ses paupières lourdes. … Peut-être que Finley a raison. Cette fille a l’air au bout de sa vie. Est-ce que ne pas l’aider revient à la tuer ? Est-ce que ça ferait de Blair une meurtrière ? Encore ? « Tu n’as pas pris les herbes. » Sans s’en rendre compte, elle a pris le ton moralisateur de Finley – mais c’est qu’elle avait cueillies les herbes elle-même, et maintenant elles sont gâchées alors qu’elles auraient pu servir à soigner quelqu’un (Astoria ou un autre, peu importe). Rapidement, elle jette un œil vers le trio qui est toujours penché sur des plans quelconques et voyant qu’on ne fait pas attention à elle, elle chipe une tasse crasseuse qu’elle essuie avec un pan de son tee-shirt, faute de mieux. Puis l’eau de sa gourde, fraîche et claire, y est versée avant d’être tendue à Astoria. « Tu veux mourir ? » Demande-t-elle, plus doucement comme honteuse. (Ca lui rappelle ses propres dépressions, ces moments où elle voulait que tout s’arrête, la douleur, la peur – le coeur, la vie, tout). Mais elle doit bien poser la question à cette fille avant de l’aider, non ? « Tu ne préfères pas vivre ? Ton garçon va être triste. » Comme elle a été triste pour Papa … et pour Maman aussi. « Ton fils, c’est bien Scorpius Malfoy, non ? »


Dernière édition par Blair Hughes le Lun 12 Sep 2016 - 22:13, édité 4 fois
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‹ âge : vingt-trois (03/07)
‹ occupation : volontaire à Saint-Mangouste (TIG) et créatrice de mode, co-fondatrice de la marque OXOX, premier et populaire prêt-à-porter sorcier.
‹ maison : serpentard
‹ scolarité : 1992 à avril 98.
‹ baguette : est neuve et capricieuse. Elle mesure vingt-trois centimètres virgule six, est faite de bois d'érable et continent un crin de licorne.
‹ gallions (ʛ) : 3968
‹ réputation : je suis une petite bitch écervelée qui ne mérite pas la miséricorde avec laquelle on la traite.
‹ particularité : soigneuse, capable de guérir (presque) tous les maux.
‹ faits : j'ai été enlevée par ma propre soeur et utilisée comme otage par les insurgés pendant quatre ans Je suis aussi la mère du petit Scorpius Malfoy. J'ai été en procès parce que j'ai été Adhérente pendant la Guerre, mais j'ai été innocentée ou du moins, condamnée à plusieurs mois de TIG notamment à Saint-Mangouste.
‹ résidence : dans un petit appartement du Chemin de Traverse avec ma mère et ma soeur, loué par les soins de ma tante.
‹ patronus : impossible pour moi à invoquer
‹ épouvantard : Frank Hudson, un ancien leader Belliqueux désormais mort, tenant la main de Daphne et m'observant d'un air cruel.
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Astoria ne comprend pas vraiment les Insurgés. Ils se battent pour une chimère, à ses yeux. Pourquoi ne ploient-ils pas le genou, pourquoi ne baissent-ils pas la tête, pourquoi ne ferment-ils pas les yeux comme tout le monde? Parce que ce n'est pas juste? Astoria pourrait leur expliquer ce qui est injuste. La faim, la fatigue, la douleur, c'est injuste. Se faire arracher à sa vie, à l'amour de sa vie, à son fils, ça c'est injuste. Apprendre que sa soeur est une traîtresse, comprendre qu'on l'utilise, savoir qu'elle n'est qu'un objet, une acquisition, un avantage; ça c'est injuste.
Mais Astoria n'est pas en colère. Pas vraiment. Elle est trop fatiguée pour ça, après tout. C'est une fatigue étrange, pas un coup de mou que l'on peut connaître en fin de journée, pas vraiment. C'est une fatigue qui trouve résidence dans les os, dans la moelle, dans le sang, une fatigue qui ne la laisse jamais tranquille, qui se rappelle à elle dès qu'elle ouvre les yeux, le matin. Astoria est faible. Elle a les cheveux filasses, les traits tirés, les moues pincées. Quand elle n'est pas occupée, elle somnole, elle rechigne à faire la conversation, elle boit du thé. Elle survit.
« Nope, tu peux pas, » lui répond l'Insurgée — son nom est... Blue? Blair? Blaize? B. Astoria ne peut pas s'empêcher d'arquer un sourcil en l'observant de bas en haut, surprise et un peu agacée de se faire déranger. Elle croise les bras, attend la suite. « Tu n’as pas pris les herbes. » Les herbes? Astoria suit machinalement son regard. Oh. Ah oui. Après trois ans à faire l'infirmière de service, elle se débrouille mieux que jamais en Potions mais les herbes... elle n'est pas très bonne, avec. Pour l'amour de Merlin, avant d'être kidnappée, elle n'a jamais eu à réellement utiliser son don de soigneuse! Tout le monde s'échine à lui donner des herbes, plus simples à se procurer qu'un matériel de Potions, mais elle n'a aucune idée de comment les utiliser. Elle connait leurs propriétés, évidemment — elle a toujours été excellente en Botanique, sa seule fierté, vraiment — mais leurs applications... “ Non, désolée, ” réplique-t-elle pourtant avec froideur, sans laisser l'agacement qui se lit sur ses traits se refléter dans sa voix.

Elle s'apprête à laisser échapper une autre remarque cinglante — une migraine commence à poindre et elle a déjà marre de discuter — avant d'observer B. s'emparer d'une tasse, faire semblant de la nettoyer avec son t-shirt crasseux, la remplir d'eau, la lui tendre. Astoria s'en empare automatiquement. Et puis, elle a appris à ravaler son orgueil. Pour rester en vie. « Tu veux mourir ? » Mourir?

Ce serait si simple.
Arrêter de se battre. De respirer. D'avoir mal.
Et se reposer jusqu'à la fin des temps.

« Tu ne préfères pas vivre ? Ton garçon va être triste. Ton fils, c’est bien Scorpius Malfoy, non ? » Fils. Scorpius. Malfoy. À ses mots, les tripes d'Astoria se nouent, ses doigts se mettent à trembler et elle le revoit, Draco devant elle, si beau, son prince charmant à deux doigts de la sortir de l'enfer et le fiasco qu'avait été le labyrinthe et elle revoit Scorpius aussi, petit nourrisson à peine né, et le sortilège de son père et- - “ Scorpius, oui, ” murmure-t-elle doucement en baissant les yeux sur la surface transparente de l'eau dans la tasse. Hyacinthe, voulait-elle appeler le bambin, et au diable les voyants. Ou Rose. Jamais Scorpius. “ Je sais pas. Draco a dû lui dire que j'étais morte. C'est son père. Draco. ” Elle boit avidement la tasse d'eau d'une traite, ses yeux regardent à nouveau la gourde puis se plantent dans ceux de B. “ Il va avoir quatre ans- - ” Sa voix se brise et elle détourne les yeux, le visage, laissant une cascade de cheveux presque roux — quoique pas aussi flamboyants que ceux de sa vis-à-vis — cacher les yeux tristes qui débordent de larmes. “ Merci pour l'eau et les herbes de la dernière fois. Je suis sûre qu'elles sont encore utilisables, ” murmure-t-elle machinalement en s'approchant de l'endroit où elle les a délaissées, au pied de la parodie de table basse qui fait face au fauteuil, avec le reste de ses possessions: exemplaire à moitié déchiré et brûlé d'un livre en français que Daphne lui a rapporté il y a quelques mois, un restant de savon minable, un vieux carnet aux feuilles jaunies qui n'appartient certainement pas à elle, avec un crayon grossier de la taille d'une phalange, quelques changes de vêtements trop grands pour elle. Elle a sorti les feuilles, les racines et les coeurs de fleurs sans parvenir à en tirer quoique ce soit et, machinalement, les rassemble dans le petit paquet dans lequel B. les lui a délivrés avant de se redresser pour lui montrer le piètre état des plantes. Elle soupire. “ J'ai pas été très soigneuse. Pardon, ” répète-t-elle lentement, fronçant les sourcils, en refermant le paquet. Puis, évidemment, ça grouille sous sa peau, fait trembler ses doigts, ressort finalement sur la langue: “ pour Scorpius, comment tu sais? Pourquoi? T'as-t'as rien entendu, j'espère? Il va bien, hein?
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DECEMBRE 2001 ; Astoria & Blair


(music)


« Scorpius, oui. » Elle ne s’est pas trompée d’Astoria alors. C’est un nom assez étrange pour la mêlée qu’elle est. Astoria. C’est comme Scorpius ou Draco. Il y a des noms plus jolis à donner à des petits enfants. « Je sais pas. Draco a dû lui dire que j'étais morte. » Blair n’ose pas lui dire qu’ils la croient tous un peu morte là-bas ; un peu comme tout le monde la pensait morte ici. Mais là-bas, c’est vraiment l’enfer sur terre et Blair a du mal à comprendre pourquoi Astoria a l’air de regretter qu’ils la pensent morte. « C'est son père. Draco. » Blair acquiesce d’un mouvement de la tête, sans un mot. Elle sait qui est Draco Malfoy, elle l’a déjà vu là-bas. Il a toujours eu un air ennuyé, dédaigneux – elle s’est toujours demandé pourquoi il venait s’il ne s’amusait pas. Elle n’a jamais posé la question, ceci dit. Louis lui a bien appris, et Blair se tait. A la place, elle s’avance de deux pas pour servir de nouveau de l’eau à Astoria quand elle capte le regard qui s’attarde sur sa gourde. « Il va avoir quatre ans- » C’est un tout petit garçon, Blair se rappelle que des femmes trop parfumées en parlaient en riant de leurs cancans. Ceci dit, Draco et Astoria ont l’air jeunes aussi pour des parents – face à elle, la captive de Franck n’a pas l’air bien plus vieille qu’elle (ou c’est son état qui lui donne un air si fragile ?).

« Merci pour l'eau et les herbes de la dernière fois. Je suis sûre qu'elles sont encore utilisables » Quand Astoria se lève, fragile sur ses jambes trop maigres, Blair doit se forcer à ne pas bouger pour l’aider à tenir debout. La rouquine n’est pas encore vraiment sûre que cette fille mérite plus que l’aide qu’elle a consentie à Finley. Le regard pourtant ne la lâche pas, elle a déjà les muscles prêts à ébranler la mécanique au cas où Astoria aurait besoin. (Maudit Finley, il est en train de la contaminer avec ses principes pénibles). « J'ai pas été très soigneuse. Pardon. » Acquiescement, et Blair ne sait pas elle-même si elle accepte les excuses ou si elle est d’accord sur l’état piteux des plantes. Il y a bien comme une pointe de regret pour ce gâchis (ça aurait pu servir à quelqu’un, ces herbes), une pincée d’agacement à l’idée que c’est à elle qu’on va demander de sauver ce qui peut l’être pour préparer des potions. Et c’est pour ça qu’elle n’attrape pas tout de suite le paquet présenté par Astoria.

« pour Scorpius, comment tu sais? Pourquoi? T'as-t'as rien entendu, j'espère? Il va bien, hein? » Sur le paquet, Blair voit la main qui tremble et avant d’avoir réalisé, elle pose sa main chaude sur les doigts trop froids d’Astoria. « Je les ai entendu parler, elle déglutit – c’est la première fois qu’elle évoque là-bas depuis qu’elle s’est échappée – avant de préciser rapidement, pour ne pas faire paniquer Astoria : Pas eux ici. » Nerveusement, ses doigts viennent gratter les contours du pansement dans sa nuque, la blessure qui suinte et suppure toujours malgré les soins de Finley. « Je crois que tu lui manques. » S’aventure-t-elle sans savoir mais sans hésiter également – parce qu’on manque toujours à sa famille après tout. « Un enfant a toujours besoin de sa maman. » Blair a toujours besoin de sa maman. Elle en a tellement eu besoin pendant ses dernières années, et elle en a encore besoin – elle n’arrive toujours pas à assimiler sa mort, elle se dit que, sans doute, sa mère est juste bloquée quelque part ailleurs et qu’ils la retrouveront. Lentement, elle détaille Astoria, puis l’endroit où elle vit, les affaires abîmées et les vêtements trop grands et trop larges. Et son regard s’égare à nouveau vers le large dos de Frankie. Et revient vers Astoria qui semble épuisée, bien loin de la photo qu’elle avait vue dans un journal que lisait Louis. C’est peut-être à ce moment-là qu’elle décide que si Astoria ne mérite pas (son aide, ses herbes, la façon dont cette brute de Frankie la traite), c’est aussi le cas de ce petit garçon qui attend sûrement sa maman. Scorpius ne mérite pas de perdre sa maman. « Il croit peut-être que tu es morte, mais si tu meurs vraiment, tu ne pourras jamais le retrouver pour le consoler de son chagrin. » Affirme-t-elle, fermement, presque moralisatrice, et de la main, elle guide Astoria sur le fauteuil avant de s’asseoir à côté d’elle, sur l’accoudoir, et de déballer son maigre nécessaire à potions, les nouvelles herbes de rapprocher la tasse. « C’est pas difficile à utiliser pourtant. On vous apprend quoi là-bas ? J’espère que quand tu reverras ton petit garçon, tu lui apprendras ça. C’est important si jamais il est perdu. » Fille d’apothicaire, elle a souvent trainé dans la boutique de sa mère, incapable de retenir les noms latins et compliqués mais se souvenant des formes et des odeurs. Dans ses souvenirs, il y a encore la voix de sa mère qui lui raconte comment s’utilisent les herbes. « Elles, Blair lui tend des petites fleurs jaunes dont elle ne connait pas le nom : c’est pour mâcher les feuilles – c’est dégoûtant mais ça te redonnera des forces. Finley dit que ça t’évitera d’attraper les maladies des autres quand tu les soignes. » Puis elle extrait du paquet de longues feuilles rouges. « Ca, tu les écrases pour récupérer la sève. » D’un geste énergique, elle les déchire en petits morceaux, les jette dans la tasse avant de les broyer au fond sous une pierre. « Puis tu ajoutes de l’eau. Et tu laisses reposer une journée. » Précautionneusement, Blair pose la tasse sur le côté après l’avoir remplie de nouveau, puis elle tourne de nouveau son regard vers Astoria et tire une petite fiole rayée de sa poche. « C’est mon frère qui l’a fait pour toi, puis après un instant, elle ajoute comme garantie : Il est soigneur aussi. Et il est médicomage. »


Dernière édition par Blair Hughes le Lun 12 Sep 2016 - 22:13, édité 3 fois
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‹ gallions (ʛ) : 3968
‹ réputation : je suis une petite bitch écervelée qui ne mérite pas la miséricorde avec laquelle on la traite.
‹ particularité : soigneuse, capable de guérir (presque) tous les maux.
‹ faits : j'ai été enlevée par ma propre soeur et utilisée comme otage par les insurgés pendant quatre ans Je suis aussi la mère du petit Scorpius Malfoy. J'ai été en procès parce que j'ai été Adhérente pendant la Guerre, mais j'ai été innocentée ou du moins, condamnée à plusieurs mois de TIG notamment à Saint-Mangouste.
‹ résidence : dans un petit appartement du Chemin de Traverse avec ma mère et ma soeur, loué par les soins de ma tante.
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Scorpius Scorpius Scorpius Scorpius. Elle a imaginé des milliers de fois son visage, sa voix, ses cheveux, ses yeux, elle a imaginé ses doigts autour des siens et ses rires hésitants et ses premiers pas mais elle ne l'a jamais vu. Depuis l'accouchement, elle ne l'a pas vu, si ce n'est dans ses rêves; parfois, entre deux songes fiévreux, Astoria a presque l'impression qu'un fil s'est tissé entre son fils perdu et elle. Elle garde cette théorie pour elle, parce que c'est un secret. Un secret qui lui permet de se battre — la seule raison qui lui permet de se battre. Elle imagine un petit gamin avec les cheveux trop blonds de Draco et les yeux trop bleus de Draco et le visage trop beau de Draco. Des fois, elle a tellement envie de le prendre dans ses bras, de l'avoir près d'elle, qu'elle est à deux doigts de hurler. Des fois, elle refuse d'y penser.
Quand B. pose sa main sur les siens, Astoria sursaute — et a presque un mouvement de recul machinal — avant de se crisper, ses yeux vert sombre allant se ficher dans ceux de la jeune rousse. « Je les ai entendu parler, commence-t-elle et Astoria fronce les sourcils, devient presque livide: Franck? Franck en a parlé? Daphne veut aussi kidnapper son neveu? C'est insensé, ils vont lui faire du mal! Non, ils ne peuvent pas- - Pas eux ici. » Le soulagement est étrange, il arrive encore plus soudainement que la panique. Astoria ne parvient qu'à hocher sèchement de la tête, lui indiquant qu'elle comprend, avant de retirer sa main de l'emprise de B. machinalement, même si son corps s'est soudainement détendu. « Je crois que tu lui manques. »

Astoria en rirait presque, si elle n'avait pas tant envie de pleurer. Lui manquer? Sa mère? Même alors que son propre sang, son propre père, a tenté de le tuer avant même qu'il ne soit né? Astoria ne veut même pas savoir les horreurs que Draco et Lucius racontent au gamin dès qu'ils en ont l'occasion. Elle a un rire jaune, interne, qui soulève sa cage thoracique une ou deux fois alors qu'elle détourne les yeux pour épargner à B. son trouble. « Un enfant a toujours besoin de sa maman. » Maman. Le terme est étrange, dans la bouche d'un autre. Astoria n'a jamais parlé que de sa mère, de Mère, d'Hortense. Et Père lui a dit, vicieusement, qu'à ce rythme elle ne serait jamais la maman de personne et que ce n'était pas parce qu'elle avait donné naissance à Scorpius qu'elle aurait le moindre droit sur lui (en y repensant, Astoria a l'impression que quelqu'un lui a enfoncé un couteau de chasse dans le coeur et le retourne lentement, tout en salant la plaie). « Il croit peut-être que tu es morte, mais si tu meurs vraiment, tu ne pourras jamais le retrouver pour le consoler de son chagrin. »
Astoria ne sait même pas quoi dire à ça. Elle regarde B. en se demandant si elle a raison, ou si elle sait ce qu'elle dit. Elle est jeune, B. Trop jeune, peut-être, pour comprendre ce qu'Astoria a mis du temps à comprendre. “ Il est trop jeune pour que je lui manque. Draco ne doit même pas lui avoir dit que j'étais sa m- génitrice, ” dit-elle lentement, difficilement, toujours en détournant le regard. Elle se rend compte soudainement que malgré le fait qu'elle y pense tout le temps, elle n'a pas envie de parler de Scorpius. Ça la confronte à tout ce qu'elle aurait préféré faire plutôt que de l'abandonner.

L'incident semble clos. B. s'installe près d'elle sur le fauteuil et Astoria la regarde déployer son arsenal sous ses yeux d'abord désintéressés, puis un peu plus curieux quand elle prend les premières plantes qui sont plus fraîches et colorées. « C’est pas difficile à utiliser pourtant. On vous apprend quoi là-bas ? Astoria grimace. Elle connait parfaitement tous les noms des fleurs et des plantes, grâce à sa mère, mais elle est toujours incapable de se souvenir des propriétés, encore plus après de longs mois passés loin des livres de cours. J’espère que quand tu reverras ton petit garçon, tu lui apprendras ça. C’est important si jamais il est perdu. » Astoria a envie de rire. Elle a envie de lui dire de forcer les autres à le revoir, si elle est destinée à le revoir. Mais elle se retient, parce que B. est jeune, parce que B. ne peut pas comprendre, pense naïvement Astoria. « Elles, c’est pour mâcher les feuilles – c’est dégoûtant mais ça te redonnera des forces. Finley dit que ça t’évitera d’attraper les maladies des autres quand tu les soignes. » Astoria écoute ses instructions avec une attention studieuse qui ne lui ressemble guère, observe les feuilles flotter dans l'eau et se demande si ça a le même goût que le thé. Soudainement inspirée, elle se penche en avant pour récupérer, à ses pieds le vieux carnet aux pages jaunies qu'elle partage avec sa soeur, et prend en passant le tout petit crayon qui vient avec. Elle s'applique à recopier les instructions sur une feuille presque vierge et à dessiner les herbes en mettant leurs noms à côté, comme dans un vrai livre de cours. « C’est mon frère qui l’a fait pour toi. Il est soigneur aussi. Et il est médicomage. » La graphite hésite sur la feuille. Puis elle continue hâtivement la petite esquisse. “ Finley? ” dit-elle lentement, les yeux toujours posés sur la feuille, concentrée. Quand les groupes d'Insurgés se mélangent, Astoria reste toujours à l'écart, dans l'ombre de Daphne, mais elle commence un peu à connaître les têtes de la rébellion. Finley Doc, Susan, Hudson évidemment, Specs, June, Rosier, Panda. Finalement, Astoria prend son courage à deux mains et lève les yeux vers la petite rousse. “ Blair, c'est ça? Ton nom, c'est Blair? ” Elle voit l'assentiment dans les yeux de la jeune fille. Elle désigne du bout du crayon les feuilles et herbes. “ Pieris formosa et aurinia saxatilis. Voilà ce qu'on nous apprend à là-bas. ” Elle hausse les épaules. Connaître les noms suffit amplement à la plupart des examens de Botanique et Astoria ne s'est jamais foulée pour en apprendre plus.

Elle lève les yeux vers le visage de Blair, la regarde d'un air pensif. “ Ton frère. Tu crois qu'il... qu-qu'il pourrait m'apprendre? ” Astoria range le crayon, remet le carnet parterre. Ses yeux retombent sur les feuilles rouges dans l'eau, qui flottent lascivement, encore perturbées par l'arrivée de l'eau de la gourde de Blair. Astoria regarde ensuite ses mains, et remarque seulement que ses doigts tremblent, sont agités de petits tics nerveux. Ils sont immaculés, ses doigts: pas de cicatrices, pas de petites plaies, pas de sang, rien. Ses ongles sont bien droits, jamais fendus, ses mains sont douces et délicates. C'est peut-être le seul avantage a être soigneuse, pense amèrement Astoria. “ Je n'ai jamais eu l'occasion d'apprendre à utiliser ce don, murmure-t-elle. Je savais même pas que c'était un don avant d'être ici. ” Elle tourne brusquement le visage vers Blair, se mord la lèvre, ayant peur de passer pour une sombre idiote alors qu'elle rajoute pourtant naïvement: “ je pensais simplement que je cicatrisais rapidement. En secondes. Astoria se sent bête, elle baisse les yeux. “ Tu remercieras ton frère, n'est-ce pas? E-est-ce qu'il y a quelque chose que je peux faire pour vous?
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big girls cry
I may cry, ruining my makeup. Wash away all the things you've taken. And I don't care if I don't look pretty. Big girls cry when their hearts are breaking
DECEMBRE 2001 ; Astoria & Blair


(music)


« Il est trop jeune pour que je lui manque. Draco ne doit même pas lui avoir dit que j'étais sa m- génitrice. » Blair fronce les sourcils. Elle n'est pas du tout d'accord avec Astoria, elle trouve même que cette fille fait un peu trop l'adulte. Comme Finley ou Cameron ou tous les autres plus vieux qu'elle qui font comme s'ils savaient tout mieux que les enfants, qui sous-estiment les plus jeunes alors même qu'ils ont sûrement oublié comme c'était d'être jeune. Mais Blair fronce aussi les sourcils parce que « c'est quoi génitrice ? » La question lui échappe, les mots filent et la rouquine rougit, mécontente d'avoir demandé un truc, d'avoir avoué une lacune malgré avoir assuré quelques minutes plus tôt qu'Astoria ne pouvait rien pour elle.

Au fond, c'est un peu une revanche de pouvoir expliquer comment s'utilisent les herbes confiées par Finley, de verbaliser un peu de son dédain pour les autres de là-bas qui s'amusent avec des vies, avec des rebuts, mais qui ne savent rien et ne comprennent rien de la vie. Curieuse, elle regarde Astoria se pencher pour récupérer son carnet et son crayon. Elle se demande si cette fille va de nouveau l'envoyer balader en marquant son indifférence mais la Greengrass, au contraire, note avec application ses instructions et ça amène un immense sourire qui dévore tout le visage de Blair. Au creux du cœur, elle a une même satisfaction indéniable à être, pour une fois, celle qui fait la leçon alors elle s'applique, elle n'oublie de livrer aucun détail, elle n'omet aucune information comme si cette simple leçon pouvait clamer au monde entier, convaincre le monde même, que Blair est adulte, qu'elle est une sorcière très capable et très savante.

« Finley ? » Blair hoche la tête en signe d'assentiment. C'est bien ça, Finley le rabat-joie. « Les autres l'appellent Doc parce qu'il soigne les gens comme les docteurs moldus. Et comme toi aussi. » Ajoute-t-elle, même. « Blair, c'est ça? Ton nom, c'est Blair? » Son regard clair suit le bout du crayon qui désigne les herbes, se demandant ce que veut lui montrer Astoria. « Pieris formosa et aurinia saxatilis. Voilà ce qu'on nous apprend à là-bas. » Un reniflement méprisant lui échappe cette fois et Blair esquisse une moue vexée à l'idée que la Sang Pure lui fasse la leçon. « C'est inutile de connaître les noms sans comprendre les choses, tu crois pas ? » Rétorque-t-elle, le nez en l'air et les bras croisés sur sa poitrine, cherchant à cacher son ignorance autant qu'à l'excuser, derrière une fausse assurance.

« Ton frère. Tu crois qu'il... qu-qu'il pourrait m'apprendre? » Les yeux retombent sur les traits d'Astoria, trahissent la surprise, un peu, de se voir demander une faveur - bon, d'accord, elle demande à Finley mais implicitement, cette fille lui demande aussi si elle veut bien demander à Finley pour elle. « Je n'ai jamais eu l'occasion d'apprendre à utiliser ce don. » Puis tombent à nouveau avec le regard d'Astoria sur les doigts immaculés, et pourtant agités d'un tremblement qui perturbe Blair, la ramène à un tremblement encore trop familier de doigts cassés et déchirés par les cordes d'un violon. Inconsciemment, ses propres doigts se serrent et se desserrent comme pour éprouver la solidité de ses articulations intactes. « Je savais même pas que c'était un don avant d'être ici. Je pensais simplement que je cicatrisais rapidement. » Blair hausse les épaules alors qu'elle farfouille dans la poche de son pantalon et en tire un paquet de Patacitrouilles qu'elle tend à Astoria après une brève hésitation. Puis, avec une familiarité déplacée, elle se laisse doucement glisser dans le fauteuil, contre sa première occupante, comme si elles étaient amies ou copines ou proches depuis longtemps. (Et quelque part, Blair se sent proche de cette fille qui est retenue prisonnière par quelqu'un qui ne comprend pas ce qu'elle est et qui va casser ce qu'elle est) (Ça lui rappelle ce qu'elle était dans une autre vie qu'elle voudrait oublier) « Ta voix, elle est pourpre - là, elle est très pâle même. J'ai presque cru que c'était un violet pastel au début, tu sais. Pendant longtemps, j'ai cru que tout le monde entendait aussi des couleurs et que tous les grands frères savaient soigner les gens. C'est pas très grave si tu savais pas. » Raconte-t-elle avant de soupirer : « Finley voulait t'apprendre, il voulait même te soigner - il demande à Frankie de le laisser faire depuis des mois mais Frankie est vraiment chiant. C'est un connard. » Nouveau soupir et naïvement, Blair scrute l'endroit en se demandant si elle arriverait à faire sortir Astoria d'ici pour quelques heures de temps en temps, que Finley lui apprenne. Sauf qu'avec l'autre brute dans le coin ... pfff. « Peut-être que je peux lui passer des mots de ta part ? Je peux t'apporter un crayon s'il t'en faut un nouveau ... et du papier aussi. Mais ils seront normaux - enfin, pas sorcier ou magique quoi, donc tu devras apprendre à écrire avec. » Puis bougeant pour fixer Astoria : « T'en penses quoi ? Je ne peux pas t'amener à Finley tant que Frankie fait le con. » La peur du meneur belliqueux est avouée tout bas, entre les mots bravaches.

« Tu remercieras ton frère, n'est-ce pas? E-est-ce qu'il y a quelque chose que je peux faire pour vous? » « Finley n'a pas besoin qu'on lui dise merci, c'est lui qui m'a forcée à revenir, tu sais. » Alors il ne mérite pas de remerciement, c'est elle plutôt qu'on devrait féliciter et porter aux nues. Screugneugneu. « Et arrête de demander si tu peux faire quelque chose pour nous - je t'ai déjà dit que tu ne pouvais pas. » Parce qu'à moins de lui rendre sa maison, sa maman, son adolescence gâchée et d'effacer les cicatrices qu'elle a sur le corps, et le tatouage suintant dans sa nuque ; il n'y avait rien d'autre à faire que se battre pour que la guerre finisse. « Mais si tu reste en vie, ce serait bien - cet idiot de Finley va s'en vouloir si tu meurs alors que c'est la faute de ce connard de Frankie. »
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Astoria Greengrass
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‹ âge : vingt-trois (03/07)
‹ occupation : volontaire à Saint-Mangouste (TIG) et créatrice de mode, co-fondatrice de la marque OXOX, premier et populaire prêt-à-porter sorcier.
‹ maison : serpentard
‹ scolarité : 1992 à avril 98.
‹ baguette : est neuve et capricieuse. Elle mesure vingt-trois centimètres virgule six, est faite de bois d'érable et continent un crin de licorne.
‹ gallions (ʛ) : 3968
‹ réputation : je suis une petite bitch écervelée qui ne mérite pas la miséricorde avec laquelle on la traite.
‹ particularité : soigneuse, capable de guérir (presque) tous les maux.
‹ faits : j'ai été enlevée par ma propre soeur et utilisée comme otage par les insurgés pendant quatre ans Je suis aussi la mère du petit Scorpius Malfoy. J'ai été en procès parce que j'ai été Adhérente pendant la Guerre, mais j'ai été innocentée ou du moins, condamnée à plusieurs mois de TIG notamment à Saint-Mangouste.
‹ résidence : dans un petit appartement du Chemin de Traverse avec ma mère et ma soeur, loué par les soins de ma tante.
‹ patronus : impossible pour moi à invoquer
‹ épouvantard : Frank Hudson, un ancien leader Belliqueux désormais mort, tenant la main de Daphne et m'observant d'un air cruel.
‹ risèd : Scorpius, heureux et épanoui.
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« c'est quoi génitrice ? » Astoria ne semble pas voir le mécontentement de B., alors qu'elle lui pose la question; elle est bien plus occupée à détourner les yeux, mortifiée, en pinçant des lèvres, embêtée. “ Génitrice, c'est une femme qui a un enfant, mais qui n'est pas sa mère, ” dit-elle simplement, estimant rapidement que le concept est plus simple que le paradoxe le suggère. Astoria ne sera jamais la mère de Scorpius (ça lui déchire du coeur, de penser qu'il ne sera donc jamais son fils, vu qu'elle a refusé de le reconnaître, sous l'impulsion de Père; vu qu'elle a été faible et stupide et jeune et terrifiée; vu qu'elle l'a abandonné, son garçon, celui qu'elle voulait appeler Hyacinthe, celui qu'elle adorait autant qu'elle détestait, qui grandissait dans son ventre en lui donnant des envies folles, celui qui l'a déformée et faite souffrir et lui a tenu compagnie pendant des mois, enfermé à Greengrass Manor avec elle), un point c'est tout. Ça semble cruel; elle est peut-être encore trop jeune pour voir que rien n'est jamais perdu.
Finalement, B. s'appelle Blair et c'est effectivement la soeur de Finley, Doc, qu'Astoria aime bien pour les rares fois où elle l'a vu, gentil et généreux et docte et efficace (et beau, aussi; mais ça, c'est un détail pour l'Astoria qui n'est pas fatiguée et qui n'est pas moody et qui n'est pas au fond du gouffre, et encore en train de tomber paradoxalement). « C'est inutile de connaître les noms sans comprendre les choses, tu crois pas ? Il faut bien savoir nommer les choses, rétorque-t-elle, piquée à vif, tous les bons sorciers le savent. Aussi, le latin aide à la prononciation. ” Elle a lu ça dans son dernier carnet Vitmagic, donc ce doit être vrai.

L'offre des Patacitrouilles la tétanise.
C'est plus fort qu'elle. Elle se fige jusqu'à ce que Blair bouge elle-même, venant s'installer sur le fauteuil alors qu'Astoria — habituée, après tout, à avoir une soeur (même si c'était toujours elle qui s'invitait près de Daphne, pour l'imiter, pour l'agacer) — bouge sur le côté pour lui laisser plus de place; elles sont si fines qu'elles tiennent sans mal, chose qui aurait pu plaire à Astoria et la satisfaire si elle n'était pas si fatiguée, si elle n'avait pas tant faim. Elle tend timidement la main et s'empare d'une des friandises offerte, s'attendant presque à ce que Blair se dérobe ou s'en aille ou se mette à lui rire au nez; mais non. Les doigts d'Astoria se referment autour de la friandise fourrée, et Blair se contente de parler, avec une apathie et un calme et un sérieux qu'Astoria lui envie. « Ta voix, elle est pourpre - là, elle est très pâle même. J'ai presque cru que c'était un violet pastel au début, tu sais. Pendant longtemps, j'ai cru que tout le monde entendait aussi des couleurs et que tous les grands frères savaient soigner les gens. C'est pas très grave si tu savais pas. » Il faut du temps à Astoria pour comprendre, avant d'hocher franchement la tête: oui, oui, elle sait, elle comprend. « Finley voulait t'apprendre, il voulait même te soigner - il demande à Frankie de le laisser faire depuis des mois mais Frankie est vraiment chiant. C'est un connard. » Astoria sourit doucement; l'insulte semble la remettre en mouvement, elle desserre un peu ses doigts autour de la Patacitrouilles pour en découper un morceau de l'autre main, qu'elle glisse dans sa bouche. Elle avait oublié combien elle aimait ces friandises, même froides, le goût du sucre et de la citrouille qui lui rappellent un peu la maison. “ C'est un gros connard, ” marmonne-t-elle, complice, à l'adresse de Blair, dans un murmure timide.

« Peut-être que je peux lui passer des mots de ta part ? Je peux t'apporter un crayon s'il t'en faut un nouveau ... et du papier aussi. Mais ils seront normaux - enfin, pas sorcier ou magique quoi, donc tu devras apprendre à écrire avec. T'en penses quoi ? Je ne peux pas t'amener à Finley tant que Frankie fait le con. » Elle fronce les sourcils, en braquant ses yeux sur Blair, apparemment... prise de court, prise au dépourvu, surprise, mortifiée et puis lentement, la petite voix: “ tu ferais ça? ” Et elle a peur Astoria, comme quand Blair lui a présenté le paquet de Patacitrouilles, parce que ça pourrait être un piège, tout en elle lui crie que c'est une piège, que Blair se moque d'elle, qu'elle achète sa confiance pour mieux la piétiner plus tard. Elle est nulle pour faire confiance, Astoria, parce que c'est une confiance entière et sans limites et l'instant d'après, le sentiment de trahison dépasse tout; les seules exceptions, c'est Draco et Père, parce qu'ils sont Draco et Père. « Finley n'a pas besoin qu'on lui dise merci, c'est lui qui m'a forcée à revenir, tu sais. » Elle aime bien la dure honnêteté de Blair. Au moins, elle n'a pas de mal pour la comprendre. « Et arrête de demander si tu peux faire quelque chose pour nous - je t'ai déjà dit que tu ne pouvais pas. Mais si tu reste en vie, ce serait bien - cet idiot de Finley va s'en vouloir si tu meurs alors que c'est la faute de ce connard de Frankie. »

Rester en vie. Astoria ne sait pas si elle a envie de rester en vie.
Et puis il y a le goût de Patacitrouille dans sa bouche, et les miettes sur la feuille où elle a dessiné ses stupides plantes avec leurs stupides noms et les stupides instructions. Il y a la jambe de Blair contre la sienne, la complicité stupide et inavouée, et son regard brûlant et fort, si fort alors qu'elle est jeune, si jeune. Il y a ça et puis il y a Scorpius, il y a Draco et il y a Daphne et il y a Finley et il y a Père et il y a tous ces gens, qu'elle hait et qu'elle aime et qu'elle veut revoir. Il y a la fatigue, bien entendu, la douleur et la soif et la faim et la peur, la peur qui la ronge mieux que n'importe quel poison.
Mais il y a aussi cette Patacitrouille dont elle tient toujours les trois quarts dans une main, que Blair lui a donné, comme ça, sans réfléchir, alors peut-être que tout n'est pas perdu. “ Merci à toi, alors. D'être revenue, même si ton frère t'a forcée... Ça, euh, me fait plaisir. J'ai pas souvent de la compagnie... ” Franck fait bien attention à ça. “ Et puis... merci pour la Patacitrouille aussi... et le reste. ” Elle est embarrassée maintenant, devient lentement rouge sous les yeux de Blair, scrutateurs et trop sérieux et trop durs, trop forts. Elle pince des lèvres. C'est compliqué de se souvenir que tous ces bons petits soldats, les Insurgés, c'est des gens, des vrais gens, avec leurs émotions et leurs vies et leurs caractères et leurs forces et leur côté appréciable, malgré tout, contre tout. Ils ne sont pas tous comme Franck. “ Je ferai mon mieux pour rester en vie. Je crois- ” que j'ai envie de revoir Scorpius, que j'ai envie de vivre, que je veux ma vie, je la veux, je la veux et vous pouvez rien faire pour m'empêcher de l'avoir, “ -que je devrais te remercier de m'avoir redonnée ça. L'envie de... tu sais. ” Vivre. Elle coupe en deux ce qui lui reste de Patacitrouille, tend la moitié à Blair. “ Je ne vais pas finir, on partage?

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