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sujet; Ludo • Don't leave me hanging on like a yo-yo

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Ludo • Don't leave me hanging on like a yo-yo Empty
Ludovic Aodh FudgeUn sur deux moins qu'un chien Éliminez les flèches et les indiens. Le bluff qui sied aux visages blêmes. T'aimes le blabla, le blabla t'aime. Paysages désolés qui circulent dans nos veines, Oh chéri, tu charries, plus d'oxygène Et tu continues de parler...
❝ We're running in circles again ❞Wizard ; Personnage cannonique

☇ pseudo complet & surnom(s) ; Qui l'appelle Ludovic ? Personne, à part Cornelius lorsqu'il est très, très las. C'est bien trop long à prononcer, sutout lorsqu'on est en train de lui crier dessus. L'homme est trop familier pour qu'on s'encombre de cette syllabe supplémentaire. Tout le monde l'appelle donc Ludo. Au cours de sa vie, il a surtout été le nom à l'arrière de son maillot de joueur de Quidditch : Bagman et son sourire, son énergie, ses cognards et sa femme sang pure dont le mariage a fait la une des journeaux pendant, au moins, quatre jours. On a hurlé son nom, dans les gradins, durant les entrainements... puis dans les couloirs du ministère, en espérant qu'il rende un jour un dossier à l'heure.
Cela fait cependant trois ans que Ludo a abandonné son nom de naissance pour récupérer celui de son mari. Il se présente à qui veut l'entendre comme M. Fudge, roucoulant presque en précisant que Oui, comme l'ancien ministre. Des personnes mesquines et étroites d'esprits continuent cependant de l'appeler Bagman. Comme s'ils pouvaient y faire quoi que ce soit.
Mais ce que Ludo préfère, c'est lorsqu'il est seul avec son mari, et que celui-ci l'appelle Loulou.

☇ naissance ; Ludo est né un 5 Avril 1950, à Ste-Mangouste. Il était censé arriver le 1er, mais il n'a pas pu s'empêcher d'être en retard à sa propre naissance, et il a fallu forcer l'accouchement de ce bébé déjà bien joufflu.
☇ ascendance; Ludo est le fils de deux sang-mêlés qui l'ont éduqué pour qu'il puisse survivre en société moldue, sans qu'il ne soit jamais attiré par cette contre-culture. Ils n'ont même pas de Quidditch !
☇ métier ; Ludo revient tout juste de son exil en France. Grâce à ses contacts, il y a cependant poste en tant qu'entraîneur des Falmouth Falcons qui l'attend bien sagement. Avant cela, il a été entraineur de l'équipe bretonne des Quiberons Quafflepunchers. Encore avant cela il a été Directeur du Département des Jeux et Sports Magiques. Encore avant il a été batteur pour l'équipe anglaise de Quidditch pour la coupe de 1982. Et tout au début, il a été batteur pour les Wimbourne Wasps, qui ont remporté la League Cup trois fois de suite durant cette période.
L'important est de savoir que Ludo a toujours eu de l'argent, sans jamais en avoir. Il a toujours eu en masse, et toujours dépensé en masse. Rien n'est jamais resté dans sa poche plus de quelques minutes. Il dépense, il parie, il investit, aveuglément. Cela fait cependant plusieurs années qu'il n'a plus le droit de toucher à son compte en banque, entièrement géré par son mari.

☇ camp ; Ludo s'en branle royalement, de la politique. Il la déteste, d'ailleurs, la politique, parce qu'il est jaloux, stupidement jaloux, de l'attention que lui porte Cornelius. En l'observant, cependant, on comprend vite que c'est un modéré : il n'a rien contre les moldus, mais ce n'est pas pour autant qu'il voudrait changer quoi que ce soit à sa vie. Il n'a pas encore clairement compris tous les tenants et aboutissants des conflits actuels pour pouvoir se prononcer dessus. En public, il adopte l'opinion de Cornelius.
☇ réputation ; Ce qui est bizarre avec Ludo c'est qu'on adore le détester. Certes, c'est une icône du Quidditch, un homme adorable, drôle, énergique, absolument passionné et intéressé par tout ce qu'on pourrait lui dire... mais il reste l'homme qui a du s'exiler parce qu'il a eu l'idée absurde de parier tout son argent avec des gobelins. Au cours de sa vie, il a accepté tous les paris et abusé de toutes les promesses. Il a l'humeur légère, le caractère sanguin, et est affreusement tête en l'air. Et surtout, il est toujours en retard. Pas un mauvais bougre, au fond, mais on attendrait mieux du mari de Cornelius Fudge...
☇ état civil ; Si qui que ce soit l'ignore, Ludo le répètera : il est l'époux de Cornelius Fudge depuis 2001, quelques mois après que la loi moldue soit passée. La rumeur voudrait qu'il ai agité la main gauche au visage de l'ex-femme de Cornelius à la première occasion venue. Il a autrefois été marié douze ans à Moira Mc Cumaill (devenue Moira Murdock) et lui a laissé la charge de ses deux enfants.
☇ rang social ; Malgré qu'il soit toujours interdit d'entrée à Gringott, Ludo a réglé ses dettes et peut vivre en tant qu'un civil honorable et presqu'innocent.
☇ baguette ; Après avoir perdu sa baguette au poker, Ludo en a récupéré une nouvelle, en bois de cornouiller, comme toujours, avec un cœur en plume d'Augurey, ce qui en fait une baguette préférant largement les sorts formulés à haute voix, elle fait 27,13cm et peut se montrer particulièrement capricieuse. Tout comme son maître.
☇ épouvantard ; La perte qui couterait actuellement le plus à Ludo serait celle de Cornelius. Il le voit de retour en politique, avec sa femme à ses côtés, le désignant comme l'unique coupable de sa chute et de sa déchéance.
☇ risèd ; Malgré toutes ses promesses, ses repentances, même s'il ne doit jamais se remettre au jeu et qu'il fait tous les efforts du monde pour rester loin de son addiction... il continue de se rêver couvert de gallions qu'il pourrait dépenser en tout quiétude.
☇ patronus ; Personne n'est surpris à  la vue de la pie bavarde qui sort de la baguette de Ludo.
☇ particularités ; Rien de particulier, à part peut-être une audace hors-norme qui l'a guidé tout au long d'une vie parsemée des pires échecs et des plus belles réussites.
☇ animaux ; Durant le chômage de Ludo en 1998, il s'est longuement plaint à Cornelius de la solitude cruelle de la maison, jusqu'à ce que celui-ci craque et lui offre un Augurey, appelé Mordred, surnommé Momo. Il chante dès qu'il est proche de pleuvoir, et que ce soit en Bretagne ou à  Londres, il est bien occupé...
☇ Avis sur la situation actuelle :
Le départ de Ludo d'Angleterre a quasiment parfaitement coincidé avec le retour à la vie de Voldemort. Il n'a, pour ainsi dire, quasiment pas suivi l'évolution de la guerre durant les premières années qu'il a pu passer en France. D'abord ruiné, puis bourré, puis en hôpital moldu, il n'a jamais été assez intéressé par la politique pour lire attentivement le journal. C'est à partir de 1997 et de ses retrouvailles avec Cornelius Fudge qu'il a pu réaliser l'ampleur du désastre. Depuis, il a suivi la guerre de loin, par dessus l'épaule de Cornelius lisant le journal. Il aurait préféré n'avoir jamais été au courant de rien. Ses yeux cherchaient cependant toujours des noms connus parmi les listes de victime. Il en trouvait bien trop souvent.
Avec son retour en Angleterre en janvier 2004, Ludo redécouvre son pays post-guerre. Il découvre chaque jour de nouvelles pertes, et n'en revient pas de voir son pays en un si piètre état. Il continue globalement de vivre comme une autruche, s'oubliant dans l'univers toujours vivant du Quidditch. La politique ne l'intéresse pas tant que ça, on le voit cependant surveiller les journaux avec un œil jaloux, épiant toujours le nom de son mari avec un serrement au cœur. Ce qu'il craint le plus, au fond, dans les crises politiques actuelles, c'est d'y perdre Cornelius.

☇ Infos complémentaires ;
désirer • Ce qui vient avant tout, c'est le caprice. Il suit des pulsions légères, et se prend de désir absurde pour un objet qui passe, et l'attrape à la volée, sans même réfléchir aux conséquences. Il veut toujours plus, Ludo, et dans tous les domaines. On pourrait croire qu'il se lasse vite, et qu'il oublie vite... mais non, Ludo s'obsède très facilement. Il n'arrive que rarement à se désintéresser de quelque chose, dès qu'il a commencé à le vouloir. Encore plus si on lui résiste. Cornelius, par exemple, ne devait être qu'un petit caprice. Il a pourtant passé six mois à le poursuivre, malgré son mariage, ses refus voilés, sa fuite. Il a prétendu s'en moquer, faire cela pour le jeu, et ne pas être désespérer. Et le pire, c'est qu'il y a cru.
posséder • Une fois que Ludo possède quelque chose, il ne la laisse plus jamais s'enfuir. Il est possessif, extrêmement jaloux, et s'il est généreux il surveille toujours ce qu'on lui a emprunté avec l'attention de celui qui va vite le récupérer. S'il est souvent calme à ce sujet, il lui arriver d'aller jusqu'à tomber dans des crises de jalousie intense où il s'indigner sans qu'on ose lui retirer ce qui lui revient de droit. Il est donc mortellement jaloux. Il est jaloux de l'ex-femme de Cornelius, de son métier qui lui prend trop de temps, de son chapeau melon dont il prend trop soin, de ses puzzles sur lesquels il se concentre trop.
détruire • Ludo déteste quand quelque chose lui glisse des mains. Il ne supporte pas que quelqu'un possède quelque chose qui lui a appartenu, surtout si cela a compté à ses yeux. Il est incapable de souhaiter le bonheur de ses anciennes relations, et reste amer de toutes les amitiés qu'il a pu perdre. C'est comme si rien ne devait survivre à son passage. Dès que quelque chose lui échappe définitivement, il a l'instinct terrible de chercher à lui faire le plus de mal possible. Enfant, il cassait systématiquement tous les jouets qu'il n'aimait plus et que ses parents voulaient offrir à l'un de ses cousins plus jeune.

l'argent • Ludo est obsédé par l'argent. Il ne saurait expliquer à partir de quand le dépenser est devenu son hobby favori. Pendant des années, on a cependant connu Ludo quasiment uniquement sous le prisme de cet homme qui gagnait des fortunes sans jamais avoir un rond sur lui. La dépense est son vice, et le jeu est sa drogue. Chaque pièce devait être risquée, pariée, ou le cas échéant, dépensée. Plus qu'un défaut, c'est bel est bien une addiction dont souffre Ludo. Dès qu'il ne va pas bien, il doit risquer absolument tout ce qu'il possède pour essayer d'en obtenir toujours plus. C'est cela qui l'a poussé à s'endetter durant des années, jusqu'à aller emprunter à des gobelins. On lui a pourtant dit, de ne jamais parier avec des gobelins. Ludo n'écoute pas vraiment ce qu'on lui dit, si cela ne lui plait pas. Cela lui a semblé évident, pourtant, de parier sur la victoire d'Harry Potter au tournoi des Trois Sorciers. Il est l'Elu, oui ou non ? Et il aurait sûrement gagné une fortune si ces maudites bestioles ne s'étaient pas mis en tête que la victoire ex-aequo de Potter et Diggory le rendait perdant de l'histoire... Quelqu'un aurait pu croire que, poursuivi par des gobelins, chassé du pays, sans famille et sans amis, Ludo se serait calmé. Non. On n'arrête pas un drogué en route pour sa destruction. Arrivé en France, il a volé, il s'est endetté, il a trahi, trompé, menti pour chaque piécette qu'il dépensait de façon absolument illogique. Il a fini par perdre sa baguette dans une partie de poker. Il ne doit sa survie qu'à un ami lui ayant trouvé une place discrète au fin fond d'un centre de désintoxication. Depuis sa sortie d'hôpital, Ludo a arrêté le jeu. Il l'a promis. C'est Cornelius qui se charge de l'argent, des dépenses, et la surveillance est constante. Ludo n'a toujours pas craqué, depuis six ans.
l'alcool • Oh, quel délice que l'alcool. On pourrait croire que Ludo aime moins se saouler que parier, mais au final c'est juste que l'un est plus discret que l'autre. Ludo a le pari flamboyant, les dépenses luxueuses et personne ne peut ignorer ses dettes. Cependant, personne ne le voit saoul. Aussi parque Ludo ne l'est jamais, bien qu'il boive tout le temps. Il aime le bon vin, le champagne subtil, la bière bien charpentée, le whisky de luxe. Le voir avec un verre à la main est un spectacle évident. Même Cornelius a mis du temps à comprendre qu'il y avait un problème dans sa gestion de la liqueur. C'est lorsqu'il a découvert l'immense cave de Ludo, presque aussi grande que son dressing, qu'il a commencé à avoir la puce à l'oreille. Puis de réaliser que son amant ne buvait jamais d'eau. Enfin, ce fut de remarquer que, même seul, même le soir, même lorsqu'il n'y avait aucune raison, Ludo buvait. Cornelius confirma l'affaire lorsque, après l'avoir confronté, il observa Ludo nier absolument toutes ces accusations. Ludo accepte et assume, voire s'invente tous les vices, sauf celui-là. A qui veut l'entendre, Ludo explique qu'il a sombré dans l'alcool en France, lorsqu'il était pauvre et démuni, et qu'il s'est réfugié dans la mauvaise vodka pour oublier ses malheurs. Il n'avoue jamais, ou qu'à demi-mot, que cela ai pu être plus complexe que cela. Il ne boit plus depuis six ans, Cornelius veille encore une fois au grain. Et s'il se plaint à grands cris des limites monétaires et s'insurge toutes les semaines d'être traité comme un enfant, on ne l'entend jamais se plaindre du bar mis sous clef. Il lui arrive même de faire semblant, un verre à la main, et de le faire tournoyer dans ses doigts avant de l'échanger subtilement avec celui, vide, de Cornelius.
la nourriture • Ludo a tous les vices, et la nourriture ne fait pas exception. Ancien sportif, il a passé de longues années de sa vie à devoir peser et surveiller tous ses repas. Il prétend que c'est pour cela qu'il a fini par prendre sa retraite, d'ailleurs. Une fois avoir quitté son poste de batteur pour devenir Directeur des Jeux et Sports Magiques, Ludo a donc pu se laisser aller. Et Merlin qu'il en a profité. Assis à son bureau toute la journée, il s'est empiffré comme un porc, il a bu comme un trou, il a joué comme un niffleur, jouissant de toutes ses addictions dans la plus totale des inconsciences. Il aime la bonne cuisine comme il aime le bon vin, et il compense son incapacité dans une cuisine en se trouvant les amis et les amants les plus gastronomes. D'ailleurs, il se vante bien plus des talents culinaires de son mari que de sa carrière politique. C'est pour ça que je l'ai choisi raconte-t-il avant de faire une blague salace. Avant même de s'aimer ils ont passé des soirées dans la cuisine à profiter des luxes de la vie, tous les deux ; Cornelius aux fourneaux, Ludo assis à côté à siroter son verre. Il aurait pu continuer longtemps ainsi, et mourir à cinquante ans, certainement. La France a tout changé : la privation d'alcool, la perte de son argent, la nourriture de l'hôpital et la lente décomposition qui s'en est suivi. Lui qui était parti d'Angleterre en bon vivant au ventre imposant et rebondi, a été retrouvé par Cornelius en véritable squelette. Il ne s'en ai jamais véritablement remis.
le quidditch • Sûrement la meilleure chose qui lui soit jamais arrivé.  Le Quidditch est la grande fierté de Ludo. Il a, certes, bénéficié d'un avantage certain avec les cours particuliers que son père a pu lui payer avant même Poudlard. Si le monde du Quidditch était un envirronement juste et équitable, cela se saurait. Il a sûrement, aussi, abusé de ses connexions, de son charme et de son sourire enchanteur. Quelqu'un de moins charismatique que lui n'aurait sûrement pas aussi bien réussi. Il assume tout cela. Par Merlin, il diminue devant qui veut l'entendre ses véritables compétences si cela lui permet de les faire  rire avec ses histoires absurdes. Comme en amour, Ludo cache avec un secret jaloux à quel point il peut être impliqué. Il ne se vantera jamais d'avoir sacrifié son mariage et sa famille pour pouvoir passer des heures à s'entrainer. Il ne se décrira jamais comme travailleur et investi, et soignera son image d'irresponsable inconscient. Pourtant, au fond, c'est sûrement le Quidditch qui garde l'homme à flot. C'est la seule chose qui, à l'époque, l'ai gardé loin des excès de l'alcool et de la nourriture. C'est aussi ce qui lui permet de marcher avec la fierté d'un homme accompli. Ludo a un jour voulu devenir le meilleur batteur du monde, et il l'est devenu. A partir de là, qui êtes-vous pour l'arrêter ?
l'amour • Ludo attire les gens. Il le fait naturellement, comme un second instinct, qui fait toujours que des gens le regardent. Et malgré les petites piques de certains, ce n'est pas uniquement parce qu'il parle trop fort. Il a juste un charisme naturel, qui émane de son large sourire, de son rire rayonnant, de ses grands gestes, de ses histoires à dormir debout, de son excitation communicative et de, façon générale, le fait qu'il soit aussi attachant. Tu l'invites pour un diner, et d'ici la fin du plat tu as l'impression de  l'avoir toujours connu, vous avez déjà des petites blagues juste entre vous, et vous prévoyez de passer les prochaines vacances ensemble. Ludo est aimé, malgré tous ses défaux, et c'est pour cela qu'il est encore en vie. En retour, Ludo aime énormément. Sans être le plus fiable, il a la meilleure volonté du monde, et sait distribuer sa tendresse comme un baume. En vérité, Ludo aime trop. Il fait les gros durs, drague comme un inconscient, prétend ne jamais vouloir rien de sérieux, ricane comme personne de ses mœurs légères... avant de vouloir lui faire des enfants, l'épouser, et vouloir vivre pour toujours avec la personne qui ne devait être qu'un crush. Il se fait systématiquement avoir, Ludo, et il est en amour comme il est en jeu : absolument extravaguant.

❝ Nothing compares to you ❞Deux mots sur l'IRL

Appelez-moi gé-gé-craqué. J'ai une infinité de repentance, je viens de nulle part et j'ai connu le forum via qui sait ?. Si tout va bien vous me verrez connecté(e) 0 jours sur 7. Un dernier mot ? Je ne suis pas là, vous ne m'avez pas vue.

Approuvé par le Ministère de la Magie


Dernière édition par Ludovic Fudge le Jeu 5 Jan 2017 - 11:13, édité 1 fois
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Ludo • Don't leave me hanging on like a yo-yo Empty
Glory'Cause you're my lady, I'm your fool
It makes me crazy when you act so cruel
Come on, baby, let's not fight
We'll go dancing, everything will be all right
❝ M. & Mrs. Bagman ❞1958 • Irlande

« BAG-MAN BAG-MANG » Ludo a huit ans et même si la maison n'est pas si grande que cela, il compense avec beaucoup d'imagination. Il lui suffit d'un saladier sur la tête, un balai-éponge et un rouleau à pâtisserie pour qu'un immense stade de quidditch se déroule sous les yeux de l'enfant vibrant encore de la finale de la coupe du monde. « BAG-MAN ! BAG-MAN ! La foule en délire hurle le nom du meilleur attrapeur du monde alors que le match se termine seulement DEUX MINUTES TRENTE après le lancement ! Mais quel homme quel homme ! A peine quinze ans et le jeune Bagman commence déjà à remettre en cause les plus grands ! » Et ziouuuuuuuum et ziouuuuuuuuuuuuum il dévale les escaliers, les remonte, les redescend, en riant, criant, hurlant son propre nom, imitant les fans en délire, le bruit des cognards lui sifflant à quelques millimètres de sa tête blonde. Il est tantôt attrapeur, batteur, poursuiveur, osant même être un gardien renvoyant les cognards à la main.
Il finit, essoufflé, dans le bureau de sa mère. Il laisse le saladier, le rouleau et le balai à l'entrée, ayant déjà oublié où il a pu les trouver, et se précipite vers elle pour lui tirer la manche : « Maman maman ! Je vais devenir joueur de quidditch ! Le meilleur d'Angleterre ! Tu m'inscris à des cours, hein, dis, dis, dis ! David il a dit qu'ils prenaient les plus jeunes quand ils étaient vraiment très doués et je suis sûr que je suis vraiment, vraiment très doué, dis oui dis oui dis oui ! » Mais sa mère ne lui répond pas. Elle a les sourcils froncés, et se pince étrangement le nez au niveau de ses lunettes, tout en fixant les papiers étalés sur le bureau. Ludo sait ce qu'elle fait. Elle cherche l'argent. Il ne comprend pas exactement tout ce que cela implique, mais il sait que sa mère est toujours en train d'en chercher, dans tous les papiers, et il sait qu'elle peut faire apparaître des gallions, comme ça, juste en fixant les papiers. Pas comme son père qui, lui, va au travail tous les jours, et le soir, et la nuit, et même durant les vacances. Ludo ne veut pas être comme sa maman, qui est toujours à la maison mais toujours mécontente, ni comme son père qui n'y est jamais mais qui sourit tout le temps. Il veut devenir joueur de Quidditch. Parce que les joueurs de Quidditch ils travaillent que les soirs pour les matchs, et comme ça il pourra passer le reste du temps à jouer.
Mais tout de même, cette histoire est importante, alors il tire encore la manche de sa mère, la faisant faire déraper sur son beau parchemin. Il sent alors le regard terrible qu'elle lui lance, et imagine déjà venir le discours sur le fait qu'elle n'est pas à la maison pour jouer avec lui, qu'elle a des choses à faire, et que c'est important. Il est au delà de ça. « S'il te plait maman je peux faire du quidditch ? » Elle pince les lèvres, et ça veut dire qu'elle réfléchit. Il y a quand elle l'engueule en ignorant la question, il y a quand elle dit oui pour ne pas devoir le supporter et il y a le... « J'en parlerai à ton père. »
Ce qui veut dire, dans la langue des Bagman, not in a million years.

Sauf que Ludo, lui, il n'a que huit ans mais il est malin. On est dimanche. Et si maman travaille, papa, lui, est à la maison. De toute manière, il sait que quand sa maman dit ça, ça veut dire que son père n'en saura rien. Parce qu'ils ne parlent pas vraiment, ses parents, ou alors pas devant lui, ou alors il parle trop pour qu'ils puissent le faire. Il n'en sait rien. Ce n'est pas important. Il s'enfuit du bureau et se met en quête de son père. Pas dans sa chambre, pas dans la cuisine, pas dans le jardin... ah, dans le salon. Il est derrière le bar, en train de se servir un verre de la bouteille d'alcool. Ludo n'aime pas l'alcool, mais son papa si. Maman crie parfois que de toute manière on sait de suite qui tu choisirais entre ton bar et nous!. « Bah alors Lulu ! Qu'est-ce que tu as là ? » Et c'est seulement maintenant que Ludo se souvient qu'il a joué, le matin, avec le maquillage de sa mère. Oups. Changeons le sujet. « Papa, papa, je veux devenir joueur de Quidditch ! » Tout comme avec sa mère, il n'a pas exactement le droit à l'éclat de joie et de fierté qu'il attend. Ils sont habitués, peut-être. M. Bagman hausse donc juste un sourcil, avec un sourire intéresssé.
Papa Bagman est Langue-De-Plomb, c'est un travail très important et impressionnant, et puisqu'il est fils de rien c'est d'autant plus incroyable. En tout cas, c'est ce qu'on dit à Ludo, qui est très fier de son père. Il attend donc beaucoup de sa réaction. « Je vois... joueur de quidditch hein. A cause de la coupe du monde ? » Ludo hoche vivement de la tête. La semaine précédente il voulait être éleveur de dragon à cause de l'émission sur Newt Scamander, mais il préfère le Quidditch maintenant. Y a moins de livres. « Je vais être le meilleur attrapeur d'Angleterre ! » Cela a le mérite d'éveiller un sourire amusé sur les lèvres de la Langue-de-Plomb. « Ludo, Ludo... Je t'en ai déjà parlé... ne dis pas ce genre de chose. »
Saisissant son verre plein et s'approchant de son fils, il s'agenouille pour lui sortir une de ces multiples leçons de vie qu'il écoute soit avec fascination soit avec ennui. « Arrête de te limiter à ce genre de chose, Ludo. Essaye d'être le meilleur du monde, ou n'essaye pas. » Ah, ça fait partie de ceux que le gamin écoute avec un large sourire. Ca lui parle, ça. « Ne t'impose jamais de limites et ne laisse jamais les autres t'en imposer. Décide par toi-même, mon petit. Tu es le seul juge de tes capacités et lorsqu'il s'agit de rêve, va toujours plus loin que les autres. Soit le digne fils de ton père et fais toi connaître pour ton audace. Ne les laisse jamais t'arrêter, et souviens-toi que tu vaux toujours mieux qu'eux. » Ces paroles sont du petit lait pour l'enfant. Croyant sûrement insuffler la curiosité et l'ambition, M. Bagman ignore semer les graines de l'irresponsabilité et de l'inconscience.
Enfin, tout ça, c'est bien joli, mais bon. « Du coup, du coup, je peux avoir des cours de balai ? » Son père fronce un peu les sourcils, s'attendant sûrement à une réaction moins terre à terre, et se redresse en commençant à descendre le contenu de son verre. « J'en parlerai à ta mère. »

❝ Bagman & Weasly ❞MAI 1967 • POUDLARD

« BAGMAN !  » Ludo s'arrête brusquement dans le couloir en entendant la voix de son ami résonner à travers les murs de l'école. Il sourit, largement, avant de faire volte face, l'accueillant tranquillement pendant que l'autre fulmine. « Mais ne serait-ce pas mon cher Weasley ! Comment vas-tu aujourd'hui ? » Le pauvre Arthur Weasley se tient devant lui, rouge de colère, ou de honte, ou de gêne, c'est impossible à savoir. Il rougit beaucoup, Arthur, et Ludo se demande souvent si c'est parce qu'il est roux, ou si c'est juste que Ludo sait toujours exactement comment l’embarrasser. « Je reviens de Pré-au-Lard... avec Molly.... Putain Ludo, qu'est-ce que tu lui as raconté ? » Aussitôt, le poufsouffle part dans un ricanement, particulièrement fier de lui. Sauf que même quand il ricane, Ludo prend toute la place sonore du couloir. Il est habitué à recevoir des regards en coin, déjà parce qu'il n'est vraiment pas discret, en plus parce qu'il est diablement beau (dans le genre grand barraqué blond) et pour couronner le tout il est célèbre. Enfin, il est juste batteur de l'équipe de poufsouffle depuis cinq ans, mais la célébrité n'est pas si loin. Oui et puis bon, on le regarde surtout parce qu'il est bruyant.
« Quoi ? J'aurais osé communiquer avec ta petite amie ? Mais quelle affreuse idée, c'est vrai que tu as le monopole de sa conversation, accepte mes excuses, je ne recommencerai plus ! » Cela ne fait que froncer les sourcils de son ami qui vient jusqu'à lui, l'entraîne par le bras, et commence à vraiment parler doucement. Avec Ludo, il faut chuchoter si on veut qu'il parle ne serait-ce qu'à une hauteur normale. Il prétend que c'est à force de crier pour se faire entendre durant les matchs. « Qu'est-ce que tu fous à lui raconter que nous devrions aller voir le lac au milieu de la nuit pour voir les sirènes chanter ? Tu sais qu'elle prend cela comme un défi de ta part et qu'elle allait forcément me demander de l'accompagner. » Ludo a un reniflement offusqué à ce reproche. Il lui sert la tête d'innocent qu'il sort toujours à tous ceux qui lui prêtent des intentions mauvaises quand il n'est que douceur et attention. « Oh est bien excuse-moi d'essayer d'inspirer à ta copine des rendez-vous nocturnes. Tu as dix-sept ans mon bon vieux Weasley, bientôt dix-huit, et vous sortez ensemble depuis quoi, la maternelle ? Oublie les sirènes, elles aiment pas les roux, et va la prendre contre un arbre, ou que sais-je encore. » Oh vraiment, Weasley a la capacité de rougir au delà des oreilles dès qu'on parle de Molly ou de quoi que ce soit de sexuel. C'est mignon, se dit souvent Ludo, lui n'a jamais assez honte ou n'est jamais assez gêné pour se mettre à rougir. « Tu-tu-tu... Eh d'abord toi non plus tu ne l'as jamais fait alors-alors ! » Ludo rigole encore, et ça résonne encore. « La différence entre toi et moi mon p'tit Weasley, c'est que les gens sont persuadés que je l'ai déjà fait avec la moitié de l'équipe de Serdaigle. A partir de là, quelle différence ? » Parce que Ludo, au fond, quasiment tout ce qu'il a, c'est ses grands airs. Tant que tout le monde est persuadé qu'il se fout de tout et qu'il est plus dévergondé que toute l'équipe de gryffondor réunie, alors on parle de lui, et il a gagné. Les technicités de sa vie sexuelle, ou plutôt de son absence, ne regardent que lui et ses amis.
Ils restent un instant silencieux tout en continuant de se diriger vers la Grande Salle. (Enfin, silencieux, si on oublie Ludo qui chantonne tout du long.) Finalement c'est Arthur qui relance la conversation : « Bon j'irai... si tu me dis combien tu as parié là-dessus. » Pendant quelques secondes, Ludo lui offre le visage choqué et outré de la licorne effarouchée que l'on accuserait de vol de patacitrouilles. Évidemment, cela ne marche pas. Alors il lève les yeux au ciel, presque lassé de la question, et comme si sa réponse était parfaitement normale : « Augustus a parié quinze mornilles qu'elle allait te sauter dessus et que tu allais t'enfuir. Moi je lui ai assuré que tu rentrerai vainqueur, et après deux heures du matin... Ne me loupe pas mec, c'est la fin de mon argent de poche sinon ! » Arthurt soupire, il soupire longtemps, et pas seulement parce qu'il commence à être lassé que chaque détail de la vie de Ludo et de ses amis revienne toujours en des paris absurdes. Non, il soupire parce que : « Tu traines toujours avec Rookwood ? Je sais qu'il est gentil et qu'il est riche, mais Ludo... enfin... tu sais. » Ludo hausse ses larges épaules, cette fois sans répondre. Non, il ne sait pas. Non, le Serpentard n'est pas en train de le faire tourner en bourrique depuis deux ans. Ludo s'en fiche, de ce que le tendre adolescent peut bien penser de lui, et puis de toute manière il sort avec Esperanza. Ludo n'est pas du genre à se lancer dans des amours impossibles, il a d'autres choses à faire.

❝ Ludo & Moira ❞FEVRIER 1974 • HOME

« Ludo ? » Le batteur des Winbourne Wasps ronronne doucement dans son tout jeune réveil, ouvre de petits yeux et voit Moira, la jolie Moira, assise à côté de lui sur le lit. Elle a du se lever en avance, un concept absolument étranger à l'irresponsable star du Quidditch qu'il est. Avec un sourire, il roule jusqu'à elle, s'assoit dans son dos, l'entoure de ses bras, déposant déjà des baisers dans son cou. Ludo a toujours faim. Elle ne rigole pas, cependant, et il remarque ses mains nerveuses. Il rallonge donc les siennes, les couvrent, les caressent. « Moira ? Qu'est-ce qu'il se passe ? » Elle ne répond d'abord pas, et il sent doucement son cœur se fissurer, en comprenant que quelque chose ne va vraiment pas.
Moira, initialement, c'était juste une fan. Riche et accrochée à son luxe, tout comme lui, elle a été attirée tel un papillon au sourire et au large rire de Ludo qui ne semblait jamais faiblir, malgré la guerre. Elle devait juste être une amante, une fille pas vraiment sérieuse... une fan quoi. Ce n'est ni la première ni la dernière fan qu'il s'est fait. Pourtant Ludo sent déjà qu'il commence à se faire avoir, il en veut plus, toujours plus, et posséder Moira toute entière lui est de plus en plus nécessaire. Il l'invite de plus en plus chez lui et la jeune femme, plus jeune que lui, se précipite toujours dans ses bras. Elle vient d'une famille sévère, des sangs purs irlandais, et il suppose qu'elle recherche chez lui cet esprit de liberté qui lui est si particulier. Il aurait du rester cette star dans le lointain avec elle, peut-être. Mais non. Ludo se fait toujours avoir, il fonce droit devant, et impossible pour lui de s'arrêter trente secondes pour réfléchir un minimum à -
« Je suis enceinte. »
Aussitôt, Ludo sent quelque chose de chaud se réveiller au creux de son ventre et irradier tout son corps. Il ouvre grand les yeux, soudain ému, et pour une fois il est même presque silencieux. Il murmure doucement : « Tu... tu es sûre ? » Elle tourne la tête, visiblement encore secouée par la nouvelle et a un temps d'arrêt en le regardant. Elle ne s'attendait pas à voir de l'amour dans ses yeux, peut-être. De l'impatience, de la lassitude, mais pas cette incroyable tendresse et cette question pleine d'espoir. Et elle se demande, brusquement, si elle ne s'est pas complètement trompée sur le compte sur ce drôle de joueur de quidditch. Peut-être que, au fond, elle n'est pas la seule à y voir bien plus que du temps passé ensemble. « Oui... oui je suis sûre. Tu... mais... tu veux qu'on le... garde ? » Ce n'est que maintenant que Ludo réalise qu'ils peuvent avorter. Oh. Il cligne un instant des yeux. C'est vrai qu'elle est sang pur, Moira, elle peut pas juste avoir des enfants comme ça. Il se sent bête, et baisse les yeux, alors que dans ses tripes il sent que si, il veut le garder, cet enfant. Il veut voir la petite tête blonde qu'ils pourraient créer ensemble, et comment il pourrait grandir et...
« Mais bien sûr ! » Il relève des yeux soudain brillants, soulagé d'avoir trouvé la solution à tous leurs problèmes. « On n'a qu'à se marier ! » Et c'est au tour de Moira de ne plus savoir où se mettre et de se remettre à bafouiller doucement : « Wow tu... tu penses mais... Mais la guerre ? » Ludo est lancé, il a son idée en tête, il est sur son nuage et il sait que tout va bien se passer. Il chasse l'argument d'un simple mouvement de la main : « La guerre ne nous concerne pas. Tu es sang pur et je suis dans le quidditch, tu sais bien qu'ils ne visent que ceux qui sont avec les moldus. On restera entre nous, on élèvera notre enfant, et tout va bien se passer. » Il en a marre, que tout le monde parle de la guerre. Lui, il ne la voit pas, cette guerre. C'est Otto, son frère, toujours sérieux ce bougre d'Otto, qui lui répète toujours que son insouciance lui retombera dessus. C'est fatiguant, ces gens qui s'entêtent à vouloir lui imposer un malheur qui ne lui appartient pas. Il va se marier, et être papa, et il deviendra le meilleur batteur du monde. Rien ni personne ne peut l'arrêter.

❝ Papa & Les Jumeaux ❞YULE 1981 • HOTEL

« Papa ! Tu rentres pas aujourd'hui non plus ? » Ludo sent son estomac se tordre à la question de Colm. Le gamin le regarde avec des yeux plein de tristesse, alors qu'Aodh, son jumeau, se tient derrière lui, en silence, laissant encore une fois son frère parler à sa place. Et Papa, lui, ne sait pas où se mettre. « Non, je suis désolé les garçons, mais je vous dépose chez votre mère avant d'aller travailler. » Aodh se renfrogne aussitôt, et Colm s'indigne en conséquence. Ils le tueront un jour. « Mais tu travailles tout le temps ! C'est pas vrai ! Tu travailles jamais durant Yule, t'as pas le droit ! Sinon Maman crie ! » Merlin, celui-là est beaucoup trop attentif pour son propre bien... Pendant qu'Aodh se renferme toujours et ne veut jamais savoir ce qu'il se passe entre ses parents, Colm s'entête pour avoir le dernier mot de l'histoire. Digne fils de son père. Ce dernier laisse échapper un sourire gêné tout en continuant de faire les sacs de ses fils. « Et puis d'abord pourquoi on vient jouer à l'hôtel alors qu'on a une salle de jeu à la maison ? Et pourquoi tu embrasses plus maman quand tu nous ramènes ? Et pourquoi les journaux ils disent que- -Colm ! » Aodh interrompt son frère brusquement, les yeux presque horrifiés. Oh oh. Moira a du encore laisser ses magazines trainer dans l'appartement. Ils ont du lire des articles sur eux, alors que Ludo insiste toujours pour qu'ils ne sachent pas ce qu'il se passe. Parce que Moira va lui pardonner. Elle va lui demander de revenir à la maison. Tout cela, c'est juste une crise passagère. C'est la fin de la guerre ! Le Mage Noir est mort ! Ne devraient-ils pas être heureux ensemble au lieu de se voir claquer la porte au nez dès que les jumeaux ont passé la porte d'entrée ?
Il soupire, ferme les sacs et s'assoit sur un des lits, invitant les gosses à se mettre devant lui. Il n'est pas le meilleur des pères, Ludo, il n'est pas le plus dévoué, le plus présent, ni le plus compétent, mais il les aime et ne leur dit jamais qu'il va juste en parler à votre mère. Elle lui retombe toujours dessus après, mais il s'en fout. Surtout dernièrement. En fait, il ferait tout pour qu'elle lui retombe dessus aujourd'hui, qu'elle débarque, et l'insulte, qu'elle arrête de le regarder avec sérieux et rejet. « Je suis désolé que vous ayez à vivre ça les garçons. Mais il s'est passé des choses, dernièrement, entre Papa et Maman. Et Maman est très en colère contre moi, et elle a raison, un peu. » Non en fait, pas vraiment. Mais il n'allait pas aller essayer d'expliquer à ses enfants pourquoi tromper sa femme avec un mangemort n'avait pas été le meilleur choix de sa vie. Et encore moins leur expliquer qu'on ne disait pas vraiment non à Augustus Rookwood. Il va pour continuer, mais comme d'habitude, Colm l'interrompt : « C'est à cause du procès ! » Oh Merlin, qu'est-ce qu'il aimerait les enfermer quelque part pour qu'ils ne sachent jamais quelles atroces bêtises a pu faire leur papa... « Oui... oui il y a de ça. » Il se souvient de l’oppression ressentie au tribunal, le regard incendiaire de Croupton, la gêne ressentie au moment d'expliquer sa relation avec Rookwood et enfin le soulagement devant le refus, massif, de son emprisonnement. Il n'a jamais cru se retrouver un jour lié à la guerre, Ludo. Il n'a jamais cru que son vieil amant tendre, aimable, toujours poli, serait celui qui l'amènerait jusqu'au cœur d'un tribunal magique, avant de détruire son mariage. Et cela salissait même ses enfants, qui n'étaient pas censés ne serait-ce que savoir qui était Voldemort. Il soupire. « ...Il y a aussi le problème de mon métier. Maman n'aime plus trop que je me prenne des cognards toute la journée et que je revienne tout cassé. » Ça les fait rire, les jumeaux, parce qu'eux ça les fait beaucoup rire de le voir se faire engueuler par Moira d'en avoir encore trop pris dans la figure. Ils aiment que leur père soit célèbre, et venir le voir à ses matchs. Aodh veut faire du quidditch, lui aussi, mais il ne l'a jamais dit à son père (c'est Colm qui lui a dit, comme toujours). « Mais je vais arrêter, après la prochaine coupe du monde, je me fais trop vieux, de toute manière. » Du haut de ses trente-et-un an il est effectivement bien trop vieux pour le métier, mais c'est en riant qu'il dit cela... même si les gamins ne font qu'approuver tranquillement. Oui, pour eux, il doit être vieux. Merlin ça fait mal. « Du coup, ça ira mieux avec maman et en attendant... pensez à moi en déballant vos cadeaux ? »
Colm hoche vigoureusement la tête. « Et t'inquiète pas, même si maman crie, on sait bien que tu es pas un pédésexuel. » Ça fait rire Ludo, bêtement, que quelqu'un puisse imaginer qu'il se limite aux hommes. Ah ça, Moira pourra toujours le balancer dans les journaux, personne ne croira jamais ce genre de conneries. Quant à ses gosses, ils ont été grandis en s'habituant aux bêtises de leur père. « ... Mais tu vas nous manquer papa. Maman elle est pas drôle. » Non, vraiment, dernièrement, Moira n'est pas très drôle... Mais bon. Ludo espère se dire qu'elle ira mieux, et qu'ils iront mieux. Il se frappe soudainement les genoux, sourire aux lèvres, essayant de chasser l'ambiance morose s'étant installée dans la chambre d'hôtel : « Bon allez, c'est pas tout ça, mais on est déjà en retard ! » Il va pour se redresser, mais tout à coup c'est Aodh qui se lève sur le lit, qui fonce vers lui, l'attrape par le cou et le serre contre lui. Il est comme ça, Aodh, il dit rien, puis il s'énerve, puis soudain il t'enlace et te murmure, doucement, la voix émue : « Moi je veux rester avec toi Papa... »
Moi aussi, je veux rester avec toi mon grand.
« Non Aodh ! Tu as encore fait pleurer Papa ! »
Tant pis, ils seront en retard.

❝ M. Bagman & Mlle Mc Cumaill ❞AOUT 1982 • STADIUM

« BAG-MAN BAG-MANG BAG-MAN » C'est tout ce que Ludo arrive à entendre, tout ce que ses oreilles arrivent à enregistrer. Ça et les hurlements de ses coéquipiers. Il ne voit que des sourires, des confettis, les maillots qui volent et Yaxley qui fait des loopings pendant que l'équipe essaye, difficilement, de faire son chemin vers les vestiaires. Cependant, c'est juste impossible de quitter le public, et l'Angleterre, et le Monde qui les regarde parce qu'ils l'ont fait, il l'a fait. Il est le meilleur batteur du monde (avec Yaxley, mais Yaxley ne compte pas, c'est un petit jeune). Ils sont sortis de la guerre, son divorce est fini et surtout, surtout, ILS ONT GAGNE LA COUPE DU MONDE DE QUIDDITCH. Impossible, pour lui, comme pour les autres, de revenir sur la terre ferme. Et ils hurlent, encore, encore, les noms de l'équipe même si Ludo n'entend que le sien, comme il a tant rêvé qu'il résonne, déjà à sept ans dans l'escalier de la maison de ses parents. « BAG-MAN BAG-MANG BAG-MAN » Et Moira peut divorcer, sa mère peut désapprouver, ses dettes et la moitié de sa promo peut être morte ou prison, il lui reste cela. Il est le meilleur. Officiellement. Ils ont gagné.
Le retour au vestiaire se fait dans les hululements, les chants, les sifflements et les grandes claques sur les fesses d'un Bagman qui hurle toujours d'une voix qui se brise lorsqu'elle essaye d'être trop aiguë : « OH OUI ! ENCORE ! ENCORE ! » Et tout est drôle, soudain. La couleur des maillots, la bataille d'eau sous les douches, les blagues sur la taille de l'engin de Stevens. Ils se demandent quoi faire, certains prétendent retourner auprès de leur femme, mais ils se font vite rattraper. « Hors de question ! Ce soir on se la colle, on hurle, et on ne paye RIEN ! On est les champions les mecs ! ON EST LES CHAMPIONS ! » Et ça hurle, hurle, hurle encore. Ludo se permet même d'ébouriffer les cheveux du petit nouveau Yaxley, à qui il a fermement l'intention d'apprendre à draguer autrement qu'en jouant au bouffon. Parce que ça, draguer, Bagman sait faire. Il est beau, le grand batteur aux cheveux blonds comme l'or et les yeux bleu d'un clair à couper le souffle, et il a le sourire le plus ravageur du continent, c'est Sorcière Magazine qui l'a expliqué la semaine précédente. Il pioche où il veut, et dernièrement il veut beaucoup, surtout depuis que Moira... non, on ne pense pas à Moira aujourd'hui, elle peut aller se faire foutre. Sans les gosses, il ne reparlerait jamais à cette truie et... on a dit quoi Ludo ? Ah oui. Arrête de penser à Moira. « Je vous préviens, ce soir vous devrez me TRAINER jusqu'à l'hôtel parce que je ne compte pas tenir debout longtemps ! » Des bourrades, encore, des cris, des sifflements, et ça commence enfin à se rhabiller, à faire voler les déos, les vêtements et, Stevens c'est pas ta faute si t'en as une petite, c'est le terrible lot des attrapeurs tu sais. Lorsque soudain, Ludo sent quelqu'un lui attraper le bras. Il se retourne et découvre un des managers de l'équipe, un petit binoclard dont il n'a jamais retenu le nom. Il lui sourit. « Bagman... c'est ta femme... enfin ton ex-femme. Moira ? Elle veut te voir. » Il ne sourit plus. Yaxley, à côté, regarde le manager comme si une deuxième tête de gnome venait de lui pousser sur le cul. Ludo lui lance un regard, dégoûté, parce que ce n'est vraiment pas le moment de parler de pension alimentaire, de garde, ou de faire l'énième bilan de toutes les erreurs qu'il aurait pu faire tout au cours de ma vie (oui, il y a vraiment des gens qui ont le temps de faire ça). C'est son collègue qui finit par hausser les épaules, avant de lancer : « Elle doit juste en vouloir après ton cul, maintenant que tu te balades plus en maillot jaune citron. » Ludo lui lance aussitôt une serviette pleine de sueur à la figure. Jaloux. Jaloux mais perspicace. Il n'y avait pas trente six raisons pour se présenter juste après un match mondial. Il aurait jamais du lui filer des tickets, mais sans ça, les petits seraient jamais venus. Et hors de question qu'Aodh et Colm ne puissent pas se souvenir du jour où leur Papa est devenu le meilleur batteur de la galaxie.

Moira, bien sûr, est magnifique. Elle n'aurait pas été sa femme aussi longtemps, sans ça. Il devrait être ému, sûrement, de la voir, mais il ne peut que se souvenir de tout ce qu'elle lui a fait subir ces dernières années. Leur divorce aurait pu bien se passer. Il ne peut que la détester, à présent, cette merveilleuse femme qui lui sourit avec une tendresse qu'il n'a pas vu depuis la guerre. Et c'est terrible, comme Yaxley a raison, et comme il sent, soudain, au creux de son ventre, que lorsqu'elle le félicite pour son match et essaye de trouver une occasion de se voir pour parler des enfants ce n'est pas innocent. Il a envie de vomir, soudain. On parle de son ex-femme, pas d'une vulgaire fan qu'il aurait tringlée. Certes, c'est ainsi que ça a commencé, ça commence toujours comme ça avec Ludo, puis il s'attache, atrocement vite, et il demande en mariage, se dévoue, y croit. Il y a cru tellement fort, à ce mariage. Même lorsqu'elle lui claquait la porte au nez, même lorsqu'elle le rendait jaloux en se trouvant quelqu'un d'autre, même lorsqu'elle l'incendiait devant les jumeaux, même quand elle essayait de récupérer la majorité de son argent. Il y a cru, comme un con, comme d'habitude. Sauf que si Ludo est une bonne poire, il est aussi un très, très, très mauvais perdant. Ah ça, il peut être mauvais, quand il en a envie. Alors il rit avec elle, roucoule contre elle, et ses doigts viennent distraitement taquiner son col, épousseter son épaule, presser son bras dans sa paume. Il se penche finalement, frôle son oreille de ses lèvres et susurre, doucement :
« Tu m'as manqué tu sais, tu m'attends devant ma chambre, comme la première fois ? »
C'est fascinant comme une personne peut revenir en arrière, comme ça, d'un coup. Moira, en cet instant, lui lance le regard de cette fan un peu trop motivée allant jusqu'à traquer le numéro de sa chambre d'hôtel. Alors qu'ils ont été mariés et qu'elle aurait du comprendre y a longtemps, bien longtemps, qu'il est bien loin d'être le grand imbécile qui se moque de tout. Il sait déjà qu'elle redeviendra sa Moira le lendemain, l'amère, sévère, revancharde Moire, lorsque ses sens reviendront, et qu'elle se souviendra qu'il est si facile à manipuler, dès que l'on titille sa susceptibilité. Mais pour l'instant, elle est sous le charme, comme elle l'a été toutes ces années, et elle rougirait même, avant de s’éclipser doucement en chuchotant : « Je t'attendrai. »

Les double battants de la porte des vestiaires volent alors que le batteur de l'équipe Anglaise de Quidditch fait de nouveau irruption dans la pièce. Et avec un large sourire particulièrement fier de lui, il s'exclame : « Qui m'héberge ce soir pour humilier Moira ? » Et, bien sûr, c'est Yaxley qui lève le bras en premier.



Dernière édition par Ludovic Fudge le Sam 31 Déc 2016 - 13:21, édité 2 fois
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Ludo • Don't leave me hanging on like a yo-yo Empty
ShameOnce bitten and twice shy
I keep my distance But you still catch my eye.
Tell me, baby, Do you recognize me?
Well, It's been a year, It doesn't surprise me
❝ Directeur des Catastrophes et Accidents Magiques & Directeur des Jeux et Sports Magiques ❞SEPT. 1982 • Ministry of Magic

« Bagman ? » La salle de réunion résonne un peu lorsqu'un des Directeurs laisse échapper son nom, de surprise, alors qu'il entre dans la pièce. Cela fait quelque jours maintenant que Ludo est Directeur des Jeux et Sports Magiques, une promotion aussi surprenante que providentielle. Son vice-directeur et sa secrétaire ont déjà compris qu'il ne fallait pas l'attendre avant dix heures du matin et ne pas espérer qu'il s'occupe d'autre chose que d'événement sociaux et autres programmations sympathiques. Il est champion du monde, oui ou merde ? Bref, c'est donc avec un air blasé que la tendre Monica l'a accueilli ce matin avec un petit dossier bleu : « Bon Ludo, tu es en retard pour la réunion des Directeurs, elle a commencé il y a cinq minutes. » Oups. Merci Monica. Il a donc trottiné jusqu'à la salle concernée, heureusement pas trop difficile à trouver... mais il a bien sûr fallu qu'il soit reconnu trois fois sur le trajet. C'est donc très discrètement qu'il a fait son entrée dans la salle. Ils sont neuf, ils vont pas se formaliser de son absence non ? Il aurait même pu ne pas se faire remarquer, si l'un des Directeurs (impossible de se souvenir de qui c'est) (Ludo n'est pas vraiment du genre à lire la rubrique politique de la Gazette) n'avait pas laissé échappé son nom comme une bombe au milieu de la salle.
Il a un sourire gêné, pendant que le fautif rougit à vue d’œil. « Excusez mon retard, je me suis un peu perdu dans les couloirs... Une vraie fourmilière hein ? » Il a un petit sourire, simule encore un peu d'être intimidé, puis s'assoit à la seule chaise encore disponible. La suite de la réunion, sans surprise, se déroule avec Ludo dessinant distraitement pendant que les vrais adultes parlent des vraies choses sérieuses de la vraie vie politique sorcière. Dans le même temps, l'ex joueur de Quidditch lance des coups d’œil intéressés à celui qui a laissé échapper son nom. Cela doit être un fan. Et un fan vachement assidu, voire même intéressé, vu la facilité avec laquelle il s'est mis à rougir. Ludo se sent particulièrement satisfait de le sentir le fixer quand il dessine, avant de détourner directement le regard dès qu'ils se croisent. Oh, mais il est timide. Cela donne envie au grand blond de le croquer en dessert...

Il suffit de cinq minutes autour d'un café suite à la réunion pour que Ludo arrive à cerner sa nouvelle petite victime. (Il lui a suffi de jouer le petit nouveau perdu, et de lui demander quelques conseils pour que l'autre se précipite pour l'aider.) Marié, trois enfants, fonctionnaire modèle et, surtout, gay comme un pinson. Comment peut-il encore croire être hétéro malgré la façon qu'il a de dévorer des yeux Ludo comme s'il était le cookie le plus appétissant du monde reste un mystère. Le joueur de Quidditch, en tout cas, s'amuse comme un petit fou. Sa proie a bien essayé de lutter, mais en quelques questions un peu détournées, il a commencé à craquer : « Tu as clairement amené les Winbourne Wasps à un tout autre level, tu vas vraiment manquer à- à l'équipe. Ce n'est pas étonnant que tu sois allé jusqu'à l'équipe anglaise vu tes performances de la dernière saison. Ce match contre les Harpies était... » Ludo ne l'arrête à aucun instant, son sourire ne faisant que s'élargir au fur et à mesure qu'il comprend à quel point ce petit homme est potentiellement son plus grand fan. Il se demande s'il a acheté son maillot, ou s'il n'a pas quelque poster de lui dans un placard caché de sa femme.
Le plus drôle reste cependant de le voir rougir comme une tomate dès que Ludo se met à parler de son atroce prise de poids (un kilogramme) depuis la fin de sa carrière (à peine un mois) en remontant les manches de sa chemise. Il est mignon, ce petit Directeur, et il a l'air gentil, surtout. Et attentionné. Un vrai père et un mari modèle. Complètement adorable lorsque Ludo laisse échapper le fait qu'il est divorcé et que : « Oh, ah, tu - tu es célibataire du coup ? Tu- Enfin, le divorce a du être dur ? »
C'est sûrement à ce moment que Ludo s'est penché au travers de la table pour lui susurrer, tendre et mauvais à la fois : « Beaucoup moins dur que de m'imaginer nu dans ton lit s'il te vient un jour l'envie de vouloir me retirer cette chemise. » Oh Merlin, comme cela lui coupe le souffle ! Ludo le regarde virer au blanc, puis au rouge, puis de nouveau au blanc avant de bafouiller quelque chose qui devait sûrement ressembler à des excuses et des salutation. Il rit doucement en le regardant s'enfuir à toutes jambes. « A bientôt. »

Comment s'appelle-t-il déjà ? Ah oui, Cornelius Fudge..

❝ Bagman & Potter ❞AOUT 1994 • DARTMOOR

Ludo... Je suis occupé ce soir. On est le soir de la finale, et monsieur est trop occupé. Maudit Cornelius. Maudits Bulgares. Maudite sensibilité. Les Irlandais ont gagné la Coupe du Monde de Quidditch. Tant mieux pour eux. Les Bulgares ont attrapé le Vif d'Or, mais ils ont triché. Ludo déteste les Bulgares. Cela fait un an qu'il prépare cet événement, ou plutôt qu'il fait semblant de préparer cet événement pendant que Ross, son vice-directeur, se charge de tout avec ce bon vieux Barty. Cela fait cependant des mois et des mois que Ludo attend avec impatience ce moment. Notamment parce qu'il sait à quel point Christianne Fudge, l'épouse de Cornelius, déteste le Quidditch. Ludo le sait bien, puisqu'il est devenu son confident officiel à peu près au moment où il réussissait à guider le Directeur du Département des Accidents et Catastrophes Magiques jusqu'à son lit. Pauvre Christianne, qui lui explique depuis dix ans maintenant comment elle sent son mari s'éloigner d'elle. Et Ludo qui sourit, qui soupire, qui s'afflige, qui la conseille, tout en attendant avec impatience chacune de missions à l'étranger (c'est que madame est interprète) (Cornelius n'aurait pas pu en marier une moche et conne ?) afin de pouvoir pleinement profiter du mari de sa meilleure amie. C'est donc lui qui l'a convaincue de ne pas venir. Qu'il garderait un œil sur son mari. Et quel œil...
Il aurait bien voulu, Ludo, passer la semaine à surveiller les fesses de Cornelius Fudge, son très cher et estimé Ministre de la Magie. Merlin il est même disposé à le surveiller durant son sommeil, s'il le faut ! Mais non, M. Fudge travaille. Quelle idée. En pleine Coupe du Monde ! Il pourrait pas se détendre, comme tout le monde ? (Barty ne compte pas, Barty ne se détend jamais, c'est à se demander comment il a pu trouver le temps de se faire un gosse, et quand on dit faire on parle juste de la conception hein, vu comment il a tourné... bref.) Bilan ? Cornelius passe plus de temps avec le Premier Ministre Bulgare qu'avec son amant. Qu'il ne voit déjà presque plus. Une fois par semaine, voire une fois toutes les deux semaines. Comme si c'était acceptable. Ludo le hait. Il voudrait juste passer la soirée avec Cornelius, fêter leur victoire, mais non, non, et re-non. Il faut qu'il se tienne tranquille, parait-il.
Qu'est-ce que tu crois Ludo, que je vais quitter ma femme pour toi?
Oui. Absolument. C'est ce qu'il attend, depuis beaucoup trop de temps à son goût. Il pourrait au moins se dire que le Ministre daignerait lui promettre de divorcer après son mandat ? Que nenni ! Il compte trop à sa place politique. Et puis Un Ministre gay, ça ne s'est jamais vu! qu'on lui dit. Au moins il l'avoue, être gay, mais jamais à plus de trois mètres des draps de Ludo. Merlin, il n'ose même pas le chuchoter dans son bureau, comme si son TIROIR allait l'entendre !
Non mais de toute manière, Ludo s'en fiche. Il se balade, voilà, il se balade, dans la forêt, il regarde le paysage, il savoure l'odeur de la nuit, il essaye d'oublier ses dettes, le remariage de sa femme, l'attrapeur bulgare, le fait qu'il ai perdu un pari contre les jumeaux Weasley. Il essaye de se remonter le moral, d'ignorer les bruits venant du campement (que les bulgares pouvaient être bruyants). Ah non Ludo, ne repense pas aux bulgares !

Soudain, alors qu'il dépasse un arbre, Ludo se fait illuminer par deux baguettes, le tirant brusquement de ses pensées. « Qui est là ? » s'exclame-t-il en essayant de deviner les visages des trois personnes devant lui. Il finit par les reconnaître, c'est les gosses qui étaient avec lui dans la loge, (et avec Cornelius), il y a Harry Potter, le petit Weasley et... la fille bouclée. « Qu'est-ce que vous faites ici tous seuls ? » Ils se regardent les uns les autres avec un air surpris. Quoi ? Il a quelque chose sur le visage ? C'est le petit Weasley qui se racle la gorge avant de lui dire doucement : « Bah... y a un peu une émeute, en fait. » Ludo essaye doucement de revenir sur terre, cligne des yeux, se demande ce qu'ont encore faire les Bulgares. « Quoi ? » La gêne monte, Ludo aussi commence à s'inquiéter, lui qui ne s'inquiète jamais. « Au campement... ils ont capturé une famille de Moldus... » Il n'a pas besoin d'en dire plus, Ludo est assez vieux pour se souvenir parfaitement de la guerre, des mangemorts et- « Merde ! » Il transplane aussitôt, sentant la panique définitivement s'installer dans son ventre.

Il faut qu'il trouve Cornelius. Même si c'est juste pour jouer à l'imbécile de Directeur qui ne sait pas ce qu'il fait là. Il arrive au milieu du campement, et il y a des flammes, des cris, des gens qui courent partout, et il sent encore sa gorge se nouer. Il pense à cet imbécile de Fudge, qui doit être en train de se souvenir de la guerre, de la moldue avec les bombes. Il a envie d'être avec lui, et tant pis s'il y a le Ministre Bulgare. Lui, Ludo, il s'en fiche, il n'est pas fragile comme Cornelius. Quand il arrive à la tente du Ministre cependant, il ne trouve rien, personne. Il tourne un peu en rond, comme un imbécile, se demandant ce que- « Ils ont du le mettre en sécurité. » Mais oui, il s'en souvient maintenant, de Cornelius qui lui explique que non il n'aura pas besoin de sa protection en cas d'attaque, puisqu'il aura ses Aurors qui le mettront en sûreté au moindre risque. « Imbécile... » murmure-t-il, observant un instant la cuisine parfaitement rangée où il s'attendait à retrouver son amant. Il ressort, déboussolé, ne sachant trop ce qu'il est censé faire et soudain, il la voit : la Marque de Ténèbres.

C'est foutu, il ne va pas revoir Cornelius avant trois semaines.

❝ Ludo & Cornelius❞Juin 1995 & Lettre

28 Juin 1995, Londres
Très cher et estimé Ministre de la Magie,

Va te faire foutre.

Va te faire foutre avec ton poste de merde, ta femme de merde, tes gosses timbrés, ton chapeau melon pourri et ta morale à deux sous. Tu te crois malin avec tes codes, ta radinerie, ton mépris ? Ah ça, tu adores m'expliquer mes tords, me traiter comme de la merde, me faire tourner en bourrique. Tu aimes me voir te supplier de me prêter de l'argent, puis m'envoyer me faire foutre avec les honneurs ? Bah va TE faire foutre Cornelius, et par une femme, parce qu'il faudrait pas que tu aimes ça.

Tu as gagné, c'est bon, je pars. Je quitte l'Angleterre, et je te quitte aussi au passage. C'est bon, tu vas avoir la paix maintenant, c'est bien hein, plus de Ludo pour te courir après. Va te faire foutre, Cornelius. Parce que tu vas sûrement profiter de mon absence quelques jours, te féliciter de t'être retiré une épine du pied, et toutes ces conneries que tu te répètes le soir pour te permettre de dormir.
La vérité, mon petit chouchou, c'est que tu vas t'en mordre les doigts jusqu'au sang, et lorsque tu auras compris ton erreur, je serai loin et toi tu vivras ta petite existence merdique. Et la seule personne sur qui tu pourras pleurer, ce sera sur Christianne.
Ta belle, intelligente, compétente Christianne que tu trompes depuis plus de dix ans. Tu ne l'as jamais aimée, Cornelius. Tu ne l'aimeras jamais. Tu ne la voudras jamais. Tu vas passer les prochaines années de ta vie à essayer de te souvenir du contact de ma langue sur ta peau pour arriver à survivre aux rares nuits où tu n'arrives pas à t'enfuir loin de ses bras.
Je sais que tu ne m'oublieras jamais. Je sais que tu ne pourras jamais regarder ta table à manger sans te remémorer ce que je t'ai fait dessus. Tu ne regarderas plus jamais la piscine en te souvenant de tes enfants pataugeant dedans, mais uniquement de cette semaine que nous avons passé ensemble lorsque Christianne était à l'étranger.
Et t'en trouveras sûrement un autre, de petit jeune athlétique complètement gaga de toi qui subira tous les affronts pour que tu le regardes. Malgré tes grands airs, tu n'aimes pas être seul. Alors tu me remplaceras, bien sûr, tu seras pas le premier.
Oh que tu vas être déçu.
Tu vas te haïr, Cornelius. Parce que tu n'aimeras jamais personne plus que tu ne m'as aimé, et personne ne te fera mieux l'amour, et ne te comprendra mieux que moi. Personne. Tu es accro à mon entêtement, ma jalousie, mon immaturité, mes excès, mon audace, le fait que je te donne l'impression, au moins un instant, de ne pas être un pitoyable petit rat de bibliothèque incapable de prendre le moindre risque.
Tu vas le regretter Cornelius. Et moi, je vivrai la belle vie. Je ne te dirai pas où, déjà parce que je ne veux pas que tu viennes me chialer dans les bras, mais en plus parce que tu serais capable d'envoyer ma nouvelle adresse à mes créditeurs. Crois juste en ma capacité à profiter de ce que la vie me donne.
J'ai toujours été plus doué que toi pour être heureux.

Alors va te faire foutre, Cornelius.

Sans aucune cordialité,

Ludo.

PS : Christianne, si tu es tombée sur cette lettre, sache que je t'ai complètement baratinée toutes ces années sur la secrétaire de Cornelius. Il ne t'a jamais trompée avec personne d'autre que moi.

❝ Ludo & Eric ❞Juin 1996 • Paris

« Ludo ? On t'inscrit à quel nom du coup ? » Ludo sursaute, reconcentre ses yeux bleus sur Eric qui se tient à côté de lui dans la chambre d'hôpital. Celui-ci agite un stylo au dessus d'un formulaire et le regarde d'un air sévère et lassé (qui lui rappelle dangereusement quelqu'un). Ludo a été accepté la veille dans un hôpital moldu après avoir été retrouvé ivre mort et passé à tabac par quelque débiteur. Il ne sait par quel miracle un vieil ami, Eric, joueur de Quidditch à la retraite tout comme lui, l'a trouvé. Ludo a toujours eu beaucoup de chance. Il n'a jamais cherché à savoir comment elle lui tombait sur la figure. Cette chance-là, par contre, est en train de se retourner salement contre lui. « Non mais tu sais t'as pas besoin de faire ça pour moi Eric... je vais bien... il faut juste que je retrouve une baguette et... » Le stylo se lève et l'arrête au milieu de sa phrase. « Tu ne me la feras pas à moi Ludo. Tu as un problème. Et te laisser partir avec quelques gallions et une tape dans le dos, ce n'est pas aider. » Ludo grimace. Il ne veut pas aller en désintox. Surtout en désintox moldue. Certes, il a un petit soucis d'argent et il a tendance à un peu trop parier mais ce n'est pas une raison pour... pour l'interner ! On interne pas Ludovic Bagman ! « Que vont bien pouvoir faire les moldus contre mon addiction au jeu Eric ? Ils ont un système monétaire absolument absurde en plus ! Déjà que je ne comprends rien aux livres, alors les francs... » Eric hausse les sourcils... et la ressemblance donne à Ludo une envie de pleurer. Cornelius avait tendance à le regarder ainsi lorsqu'il disait des bêtises. Ce qui arrivait souvent.
« Tu n'es pas ici pour tes problèmes d'argent Ludo, même si ça ne devrait pas faire de mal. Je t'inscris pour alcoolisme. » Il déglutit. Ses mains s'agitent, ses doigts s'emmêlent, alors qu'il bafouille soudain avec un rire forcé : « L-L-L'alcool ? Mais voyons Eric, tu sais très bien à quel point je tiens bien ! Qu'est-ce que tu me racontes ? » Eric, lui, ne rigole pas du tout. « Je sais que t'es rarement ivre Ludo, et difficilement. Mais dis-moi, quand est-ce que tu as été sobre la dernière fois ? » Il y a, soudain, comme un bourdonnement à l'arrière des oreilles de Ludo. Il sent sa gorge s'assécher et il a soif, vraiment soif. Il n'aime pas comment Eric le regarde, comme s'il pouvait tout voir.  : « ... A mon arrivée en France ? » Et encore. Il serait prétentieux de dire qu'il a écrit sa lettre au Ministre complètement sobre. Eric hoche de la tête d'un air sérieux, ayant visiblement récupéré exactement ce qu'il voulait. Ludo est mal à l'aise. Il ne le connaît pas tant que ça, ce type, et il n'est pas censé le comprendre autant. Comment il fait ? Celui-ci doit comprendre sa question, puisqu'il arrête un instant de remplir le formulaire pour lui expliquer, un peu brusquement : « Ma femme est ici aussi. Tu verras, ils ont une très bonne équipe, et au pire tu pourras aller lui parler de magie. M'enfin, je doute que tu ais des soucis d'intégration où que ce soit... » Le fugitif hausse un sourcil, presque offusqué. Oui enfin, ils sont moldus quand même ! Mais il connait déjà le prénom de son infirmière, ainsi que celui de ses trois enfants, alors il ne rétorque pas trop.
Il laisse Eric s'occuper des trucs de moldu. Lui n'est même pas sûr d'être capable d'utiliser un stylo. Il affronte plutôt son propre visage dans le reflet de la vitre, rendu maigre par le manque, les cheveux blonds en désordre, un œil au beurre noir, la lèvre fendue à plusieurs endroits. Il est dans un état effroyable. Il se préférait largement gras et enjoué, gonflé d'orgueil et d'oisiveté, plutôt que ce cadavre étrange et ridicule, au sourire tordu et aux yeux fatigués. La voix d'Eric, encore, le distrait. « Ludo ! On t'inscrit à quel nom ? » Ils se regardent un instant en silence. Ludo, visiblement, ne comprend pas. « Tu fuis les gobelins, non ? On va éviter de te mettre dans des documents officiels sous Ludovic Bagman non ? » Oh. Ah oui. Il fronce les sourcils et regarde autour de lui, à la recherche de quelque chose qui pourrait lui inspirer un faux nom. C'est là qu'il remarque la Gazette Française posée négligemment au côté d'Eric. Il ne comprend pas les gros titres mais il voit explicitement écrit le nom de Cornelius Fudge, avec une terrible photo de lui coiffé son chapeau melon ridicule et fuyant l'objectif de ses petits yeux tristes. Il sent son ventre se serrer, et il a à la fois envie de tuer et d'enlacer l'image. Il oublie, parfois, qu'il lui souhaite tout le malheur du monde. Va te faire foutre, Cornelius. n'est-ce pas ? « Ludo ? Si tu veux je mets juste le mien, hein. »
Oh et puis merde. C'est l'occasion de réaliser ton rêve débile, non ?
« Mets-moi à Ludovic Fudge, tiens. J'ai hâte de voir des moldus se moquer du nom de famille du Ministre de la Magie. »
Car ce n'est pas avec son niveau abyssal en français qu'il pourrait lire Cornelius Fudge destitué, l'Angleterre continue de sombrer.

❝ Chouchou & Loulou ❞30 SEPT. 2000 • QUIBERON

« Loulou ? » La voix est distante, lointaine. Il grommelle, quelque chose comme : « Pas le vif dans la soupe Oreste, » qui fait rire la voix au dessus de lui.  « Arrête de me prendre pour ton attrapeur et réveille-toi. » Ludo peut alors sentir une main glisser dans ses cheveux, puis sur sa tempe, afin de pincer très légèrement sa joue. Cela suffit à le réveiller, et à réaliser que c'est Cornelius qui est en train de le tirer du sommeil, et que l’insupportable capitaine des Quiberon Quafflepunchers Oreste de Meaulnes n'est pas du tout dans les environs. Ce sale homophobe lui ferait presque regretter d'avoir accepté de devenir entraîneur de son équipe. Il chasse cependant vite le visage du petit nobliau français pour se saisir de la main de Cornelius avant même d'ouvrir les yeux. « Chouchou, j'ai faim. » Leurs doigts s'entremêlent alors qu'il ouvre les yeux, pour découvrir le sourire attendri de l'ancien politicien anglais. Ludo réalise, par la même occasion, qu'il a encore du s'endormir sur le canapé en rentrant du travail, et que Cornelius a du le trouver là en rentrant de la mairie. Cela doit faire trois ans maintenant, qu'il a été sauvé des affres de l'hôpital parisien par l'ancien Ministre. Ils vivent depuis ensemble, et assez confortablement pour que Ludo oublie absolument tous les malheurs du monde.
La preuve, la présence de l'homme qu'il aime à ses côtés, qui n'essaye même pas de s'enfuir, malgré son air déjà lassé de ses caprices. « Je veux un chocolat chaud, avec des cookies. » Ludo adore se faire cajoler, et même si Cornelius le garde loin de l'alcool et de l'argent, il compense en le couvrant d'attentions que le Bagman n'aurait jamais osé recevoir de l'homme distant qu'il a connu en Angleterre. Il est heureux. C'est étrange, de trouver le bonheur auprès d'un homme brisé, alors qu'on sort soit-même de désintoxication. Cornelius est sûrement moins épanoui maintenant, sans pouvoir. Il est bien trop ambitieux pour se contenter d'un petit poste dans une mairie moldue, et Ludo le sait. Il sait aussi que son amant ne rêve que de retrouver sa gloire d'autant... mais était-ce si terrible de vouloir qu'il ne redevienne jamais comme avant ? « Avec de la cannelle, et du miel, et de la chantilly. » Un petit rire se fait entendre, alors que Ludo commence doucement à se redresser, à s'essuyer les yeux, et à appréhender de nouveau le salon chaleureux qu'ils se sont trouvés dans une petite maison de Quiberon. Il pleut dehors, comme d'habitude. Mordred a du chanter, mais Ludo a le sommeil bien trop lourd pour que cela le réveille. Cornelius dépose un baiser sur ses lèvres, finissant de le réveiller et de réveiller avec lui le sourire malicieux qui ne semble jamais le quitter dernièrement : « Et tu me fais un carrott cake ? » Ludo aime exaspérer les gens, et cela ne manque pas, une fois de plus. Pourtant, après un léger soupir, Cornelius se lève vite du canapé, en déclarant : « Je te prépare ça de suite. »
Oh oh.
Il se passe quelque chose. Ludo le sait, c'est évident, parce que Cornelius n'aurait jamais du accepter aussi rapidement ses caprices. Ni lui faire ce petit sourire tendre. Pas que Cornelius ne soit pas gentil, mais Ludo sait quand il dépasse les bornes, parce qu'il adore titiller son amant. Là, il doit se reprocher quelque chose. Aussitôt, Bagman se voit trompé, trahi, abandonné. Un des secrétaires a du se dire que M. Fudge était quand même très charismatique lorsqu'il avait raison. Cette petite pute avait du essayer de... La colère et l'indignation monte doucement, fait se serrer la mâchoire de Ludo alors qu'il roucoule doucement : « Mais ne pars pas tout de suite... Tu as passé une bonne journée ? Quoi de neuf ? » Cornelius s'arrête net sur le chemin de la cuisine, et le regard qu'il lance à son amant lui confirme presque immédiatement ses doutes. Il se passe quelque chose. Il y a trop de culpabilité et de tristesse dans ces yeux. C'est le regard qu'il lui lançait quand il devait annuler un rendez-vous à cause de Christiane. Ludo se sent déglutir difficilement, sans quitter son sourire, prêt à exploser au moindre aveu. « Heu... Il y a quelque chose dont... on doit parler mais... peut-être devant ton chocolat ? » Ludo sent déjà tout son sang quitter sa tête et son cœur pour venir se réfugier dans un creux distant de son ventre. « Je préfère le savoir maintenant, » lâche-t-il brusquement, se sentant déjà devenir plus cassant alors qu'il s'imagine le scénarios les plus affreux. Il voit comme dans un rêve Cornelius revenir vers lui et rester là, debout, devant lui, sans savoir où se mettre. Il n'a jamais su dire les mauvaises nouvelles.
« Ludo... » Voilà, il utilise son prénom, il est foutu. « ... Arthur Weasley est mort. »
D'abord, sa tête se sent plus légère, assez cruellement, parce que Cornelius ne le quitte pas. Pourtant au moment précis où il se détend, l'annonce vient le saisir au col et lui serrer la gorge avec une violence qu'il n'avait pas prévu. Arthur Weasley est mort. Il se souvient alors brusquement que, de l'autre côté de la Manche, la guerre fait toujours rage. Sauf qu'Arthur n'est pas censé mourir. C'est absurde. Ludo ouvre la bouche, parce qu'il faut expliquer à Cornelius que non, c'est une erreur, Arthur ne peut pas être mort. Il est trop jeune, déjà, pour mourir. Il a l'âge de Ludo, à quelques mois de différence. Et puis Molly est vraiment intenable quand il n'est pas là. Qui va éduquer Ginny ? Qui va payer pour ses études ? Elle a quel âge, déjà, la petite ? Elle est trop jeune pour perdre son père, ce n'est pas normal. Il rouvre encore la bouche, parce qu'Arthur est père de sept enfants, donc il ne peut pas être mort, en fait. C'est ridicule. Qui a dit ça ? Il faut qu'il leur envoie une lettre et qu'il leur explique... Il faut leur dire, qu'Arthur n'est pas mort. Parce qu'à Poudlard, il a subi avec tellement de courage les coups de Pringle. Et puis, un fois la guerre terminée, il voulait l'inviter en France pour assister à la victoire de son équipe à la Ligue Française. Il ouvre encore la bouche, pour expliquer à Cornelius qu'il ne peut pas être mort, parce que les jumeaux vont faire exploser la voiture s'il n'est pas là pour les surveiller. Puis il se souvient que Georges aussi est mort. Et qu'il n'a jamais pu lui dire à quel point il est désolé.
Il ouvre la bouche, mais il ne peut rien dire parce qu'il réalise soudain que Cornelius l'a pris dans ses bras et qu'il est en train de manger sa chemise. Il referme la bouche et il réalise qu'il y a quelque chose d'humide et de salé sur ses lèvres, et que ce sont des larmes, et qu'il doit donc être en train de pleurer.
Et Cornelius est sûrement en train de lui expliquer quelque chose, mais il ne l'entend pas, il ouvre encore la bouche, parce qu'il doit lui expliquer, le rassurer : Arthur n'est pas mort, alors il faut arrêter de pleurer.

❝ Les Fudges ❞JANV. 2004 • LONDRES

« Ludovic, ne commence pas ! » Le verre éclate en morceau sous la pression des doigts de Ludo. Lorsque Cornelius utilise son prénom, cela a deux effets : soit le calmer, soit l'énerver davantage. Aujourd'hui, c'est la seconde option. « Que JE ne commence pas ?! Tu espères vraiment que JE ne commence pas alors que c'est TOI qui vient de me dire que tu as trouvé un travail au ministère ?! » Ils sont enfin arrivés à Londres. La guerre est enfin finie. Ils sont enfin mariés. Ils sont enfin censés être heureux. Sauf que l'Angleterre n'a jamais été le secret de leur bonheur et ne le sera jamais. Passé l'effervescence du retour, des retrouvailles avec les enfants, de l'annonce de leur couple aux proches et l'achat de leur appartement, tout recommence. Tout recommence avec Cornelius qui retourne au ministère et Ludo qui brise des verres. « Et bien... oui. Tu pourrais me féliciter pour avoir trouvé un travail en cette période de crise, et puis tu sais ce n'est rien de vraiment haut placé. On va s'occuper de ta main mainte-NE TE FOUS PAS DE MA GUEULE !  » Les derniers morceaux de verres dans sa main giclent alors qu'il fait un mouvement brusque du bras. Cornelius a un instinct de recul, que Ludo ne voit pas, trop occupé à commencer à arpenter la pièce en hurlant. « Toi qui retourne au Ministère ? Mais tu crois quoi, qu'ils vont juste t'accepter et t'écouter et que tu vas retrouver ta gloire et ton pouvoir ? Et toi pendant ce temps ? Tu vas tout faire pour retrouver ta place ! Je te connais Cornelius, cela fait douze ans que je te connais maintenant, et je sais déjà que ça va commencer avec des retours du travail à minuit, des réunions le week-end, puis tu ne voudras plus être vu en public avec moi, tu- » Il continue, furieux, terrorisé, sous le regard de Cornelius qui a l'air d'en avoir marre, si marre, des caprices de son mari. Il peut le voir lever les yeux au ciel, et cela ne fait qu'attiser le feu de sa rage.
« Je refuse de devenir Christiane, Cornelius ! » Ludo se fait fusiller du regard, d'avoir osé prononcer ce prénom. Il s'en fout. « Je ne t'attendrai pas sagement à la maison ! Je ne passerai pas ma journée à me demander en silence avec qui tu peux bien être ! Je ne me laisserai pas passer au second plan, encore une fois ! Merin, que dis-je le second plan, il faudrait déjà que j'arrive jusqu'au dixième plan pour avoir plus d'importance que la dernière fois ! » L'Angleterre, pour Ludo, c'est le dédain et l'oubli de Cornelius, c'est de passer après son travail, après sa femme, après ses enfants, après sa cuisine, après les journalistes, après le public. « Elle acceptai peut-être d'être la cinquième roue du carrosse mais je te rappelle que tu es marié avec MOI Cornelius ! Pas avec l'Angleterre ! » Il veut lui répondre quelque chose, mais Ludo ne lui en laisse pas le temps, les mots fusent, de plus en plus forts et de plus en plus brisés à la fois. « Tu n'as pas le droit de m'abandonner pour un vulgaire poste dans un bureau ! Le monde n'a plus besoin de toi, il est passé à autre chose, mais moi je suis encore là et je ne peux pas ! Ecoute-moi Cornelius ! Je ne peux PAS ! Et tu as beau faire l'innocent moi je – moie je- » Il s’essouffle enfin, sans arriver cependant à s'arrêter de marcher. Il ne sait pas comment faire pour lui expliquer à quel point, pour lui, ce n'est pas une bonne nouvelle, et comment son ventre se tort et comment il en a déjà marre de refuser de prendre un verre avec tous ses vieux amis ou d'expliquer à ses enfants pourquoi il ne gère pas son argent. Alors si en plus... « Je ne t'abandonne pas, tu sais. » Il s'arrête enfin, fait volte face, le visage défait et la gorge sèche.
« Hein ? » demande-t-il, d'une petite voix, pendant que Cornelius s'approche enfin de lui. Maintenant qu'il ne bouge plus, maintenant qu'il ne crie plus. Il est injuste, Cornelius, parce qu'il le connait trop bien et il sait exactement comment le calmer. Il n'a pas le droit de faire ça, se dit stupidement Ludo en essayant en vain de s'énerver sur le calme insupportable de son mari. « Je ne vais pas t'abandonner. C'est un petit poste, ce n'est pas pour autant que nous allons divorcer, Ludo. » Il ne sait pas quoi répondre, bafouille un « Mais... » qui se perd dans sa gorge, pendant que Cornelius le regard avec un air sérieux. « Montre-moi ta main maintenant. Elle est en sang, et même si toi tu t'en fiches, le tapis non. » Il est sarcastique mais l''inquiétude perce à travers la remarque sur le mobilier, alors Ludo tend docilement la main. Il observe alors Cornelius retirer les derniers bouts de verre d'un coup de baguette méticuleux. Il ne sait plus quoi dire. « Je sais que revenir en Angleterre n'est pas simple pour toi, mais ne t'inquiète pas pour si peu. Et tu sais que tu n'as rien de Christiane, sur aucun point alors arrête de faire l'idiot. » Il a envie de le prendre dans ses bras, là, maintenant, malgré le sang qui continue de couler et les éclats de verre par terre. Il hésite un instant, parce que Cornelius est concentré et qu'il va grogner, avant de déterminer qu'il l'a bien mérité, et d'utiliser son bras libre pour amener le politicien dans ses bras.
Là. Ça va mieux. « Tu mets du sang partout, Ludo. » Il colle sa tête à ses cheveux, ferme les yeux, s'accroche à lui. C'est mieux comme ça. « Je sais. » Il sent le sourire de Cornelius plus qu'il ne le voit, alors que des mains passent dans son dos pour doucement le lui masser, finissant de le calmer. « Je ne t'abandonnerai pas,  » répète-t-il. « Je sais, » répond-il encore. Il commence doucement à y croire de nouveau. « Et de toute manière, je ne te laisserai pas faire. » Un petit rire lui répond, parce que le retour de l'égo de Ludo est toujours bon signe. Il n'y a rien de pire qu'un Ludo qui n'a plus confiance en lui. « Et puis tu sais Ludo, me demande d'arrêter la politique... c'est un peu comme te demander d'arrêter le Quidditch. »

Non Chouchou. Te demander d'arrêter la politique, c'est un peu comme me demander d'arrêter de boire.

Mais il ne dit rien.



Dernière édition par Ludovic Fudge le Jeu 5 Jan 2017 - 11:10, édité 4 fois
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‹ occupation : aventurière dans l'âme, souvent bénévole, étudiante par correspondance et mère à plein temps.
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‹ scolarité : septembre 1992 et décembre 1997.
‹ baguette : mesure 25, 8 centimètres, a été taillée dans du bois de sorbier et son cœur recèle un ventricule de dragon.
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‹ réputation : je suis différente ; même je ne suis plus aussi loony qu'auparavant.
‹ particularité : douée d'un sixième sens tel qu'on me soupçonne d'avoir le troisième œil.
‹ faits : Marie n'est plus ; que je me réhabitue à mon nom, mon visage et ma vie d'autrefois, tant bien que mal ; que les conséquences d'une année et demie volée sont rudes ; que je crois en Harry Potter depuis toujours ; que je suis une héroïne de guerre ; qu'il me manque du bon sens et une part d'humanité ; que je ne pourrais pas survivre sans ma fille, Lesath, ni son père, Rolf Scamander, à mes côtés ; que notre famille détonne ; que je suis l'une des sacrifiés scolaires de la guerre ; que Lesath est atteinte du syndrome Rosier.
‹ résidence : dans cette drôle de demeure du Devon, en forme de tour d'échecs, avec Rolf et notre fille, Lesath. Autrefois musée du gouvernement, aujourd'hui réhabilitée, elle s'élève toujours aux abords de Loutry-Ste-Chapsoule.
‹ patronus : un sombral, après de nombreuses métamorphoses (le lièvre et le panda ont été les plus marquantes).
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edit ; grand seigneur que je suis : kr
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‹ baguette : est en bois de charme, contient une plume de phénix et mesure 26,4 centimètres.
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‹ réputation : je suis fragile et que j'ai été manipulée par mon compagnon.
‹ particularité : occlumens.
‹ faits : je suis de sang pur, que je fais partie de la famille Grimaldi, que je suis d'origine italienne, que j'adhère aux idées insurgées mais que je me suis résolue à ne jamais les rejoindre pour le bien être de ma fille, que je suis une ancienne guérisseuse et que je sais donc comment soigner les gens de diverses pathologies, que je me défends en duel, que j'adore lire, que j'apprécie les jolies choses.
‹ résidence : dans un petit studio sur le chemin de traverse que le gouvernement a bien voulu me donner pour mon implication de guérisseuse durant la guerre. La demeure des Grimaldi à Herpo Creek ainsi que mon appartement à la Bran Tower avaient été saisis. Je dispose toujours d'une résidence secondaire et tertiaire à Brighton (maison d'été) et à Florence (terres italiennes).
‹ patronus : un lapin, patronus de Thomas
‹ épouvantard : un entassement de corps, celui de mes enfants et des êtres qui me sont chers.
‹ risèd : ma famille heureuse et recomposée.
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gaaah, t'es plutôt pas mal :siffle:
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Ludo • Don't leave me hanging on like a yo-yo Empty
Plein de persos qui ont de la bouteille (et presque mon âge !) je suis amour kr
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Ludo • Don't leave me hanging on like a yo-yo Empty
Luna > QUE TU ES GENEREUSE AVEC LE PAUVRE ETRE QUE JE SUIS.

Anna > Eheheh, tu veux venir tâter ? hehe *évite le lancer de pantoufles de Chouchou*

Meda > Ouiiiiiiiiiii kr Tous ces petits jeunes ne savent pas de quoi ils parlent style

PS : Vous aurez la suite et fin de la fiche à mon retour hehe
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Ludo • Don't leave me hanging on like a yo-yo Empty
c'est pas possible d'être aussi fab ??? ??????, ,,,? gaah gaah gaah gaah
que quelqu'un l'arrête???? gaah gaah

j'ai tellement hâte d'assister à vos scènes de ménage ptn hehe hehe
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Ludo • Don't leave me hanging on like a yo-yo Empty
NOBODY CAN STOP ME. I'M FREE.

Et tkt mon petit, tonton Ludo va tout t'apprendre jule
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Ludo • Don't leave me hanging on like a yo-yo Empty
ohmy mdr
c'était donc CA le complot ? mdr
ça sent le fou rire par barres mdr

re-bienvenue à la maison kr
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