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sujet; HENRY • Nothing's gonna hurt you
MessageSujet: HENRY • Nothing's gonna hurt you   HENRY • Nothing's gonna hurt you EmptyMer 28 Déc 2016 - 15:10

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HENRY • Nothing's gonna hurt you Empty
Aylesbury & 27 dec 2003When we're laughing in the microphone and singing With our sunglasses on, to our favorite songs, Nothing's gonna hurt you baby. As long as you're with me, you'll be just fine. Nothing's gonna take you from my side
Angelina n'arrivait plus à savoir qui des deux, Specs ou elle, avait eu l'idée en premier. Sûrement Specs. Enfin Harry. Il fallait qu'elle arrête de l'appeler comme  ça, tout comme tous les autres. Sortir de la guerre était encore très  complexe, après tout cela faisait à peine une vingtaine de jours qu'ils étaient en paix, et deux semaines qu'elle était de retour sur Londres. Concrètement, dernièrement, Angelina ne savait pas quoi faire de sa vie. Elle n'avait jamais prévu de survivre à la guerre, et n'avait absolument rien imaginé pour la suite. Elle restait là, au Chaudron Baveur, à aider Turner, à faire du sport, à aller voir Dox- Cormac, et après ? Et après ? Rien, absolument rien.
Le Quidditch ? La vue d'un balais lui donnait envie de pleurer. Le Chaudron Baveur ? Elle se faisait insulter au moins trois fois dès qu'elle envoyait une commande en salle. La politique ? Elle était allergique à la popularité. La BPM ? Elle se sentait incapable de travailler pour le gouvernement, et l'idée de nouveau, pour de l'argent, lui donnait envie de vomir. Katie ? Elle n'existait plus. Alicia ? Elle s'éloignait. Turner ? Elle ne comprenait pas ce qu'elle vivait. Cormac ? Il comprenait trop. Elle pouvait faire la liste de tous ses amis, ainsi, sans comprendre qu'au fond c'était elle qui les rejetait, et pas l'inverse.

Harry avait été l'étrange exception. Peut-être parce qu'il était un des rares à ne pas tant lui en vouloir de ce qu'il s'était passé. Elle le soupçonnait même de se sentir coupable, d'avoir l'impression que c'était ton absence qui avait provoqué Herpo Creek. Elle lui aurait bien expliqué qu'il n'aurait rien pu faire pour l'empêcher, mais pour ça il aurait fallu en parler, et ils ne parlaient jamais de la guerre. Elle le comprenait, au fond. Le gosse entendait depuis ses onze ans qu'il était l'élu, le sauveur, celui qui avait et allait tout changer. Il devait se sentir coupable d'à peu près tout ce qu'il se passait dans le monde sorcier. C'était une existence qu'Angelina ne se serait jamais imaginé supporter. Être Capitaine de l'équipe de Quidditch de Gryffondor une seule année avait failli la tuer de stress, sans parler de la pression qu'elle avait du subir en tant que force de frappe majeure des belliqueux. Elle le faisait bien, elle était une leader née, mais Merlin qu'elle haïssait cela...
Elle n'arrivait pas à imaginer Harry appréciant toute cette attention. Elle devait être d'ailleurs une des rares à hocher la tête avec empathie lorsqu'il s'en plaignait. Tous deux étaient devenus des personnages bien trop publics, lui grâce à ses miracles, elle grâce à ses monstruosités. Il en avait marre qu'on l'embrasse partout où il allait, et elle en avait marre qu'on lui lance des légumes (quel gâchis) au moindre moment d'inattention.

Ils voulaient revenir à l'ombre et à l'anonymat, aussi absurde que cela puisse paraître aux autres. Ils se voyaient parfois, seuls, et profitaient du silence, à parler de trucs ridicules comme le Quidditch ou leur addiction au POW. L'idée avait du venir d'une fois où l'un d'eux avait du se plaindre de ne plus pouvoir faire les courses tranquille. Peut-être Harry avait expliqué comment Privet Drive lui manquait presque, tant il avait été si longtemps invisible là-bas. Tout avait du partir de là. Ils avaient du, chacun, trouver une idée, puis s'approuver l'un l'autre, et finir par se donner rendez-vous ce vingt-sept décembre dans la petite ville d'Ayeslbury, entre Oxford et Londres. Il n'y avait quasiment pas de population sorcière là-bas, et ils pourraient facilement se fondre dans la masse.

Avec les dernières règles de sécurité (affreusement énervantes et qui, comme d'habitude, injustes pour les sorciers les plus pauvres qui n'avaient pas de Cheminée chez eux) elle du sortir de Londres en Cheminée avant de pouvoir transplaner dans la petite ville moldue.
S'habiller avait été presque plus simple que d'habitude. Angelina n'était pas vraiment allée acheter de vêtements depuis son retour à Londres, et elle s'habillait principalement des vieux trucs moldus qu'ils avaient trouvés avec Cormac, durant leur fuite. Léopoldine lui prêtait parfois des trucs, mais concrètement elle s'habillait toujours de la même manière que durant la guerre, et durant la fuite. Comme si, au fond, elle n'avait pas vraiment changé. Des baskets de sport, un vieux jean délavé, un pull tricoté de noel et un manteau noir un brin trop grand, trop vieux et trop masculin. Elle n'y faisait plus vraiment attention. Elle devait encore porter un caleçon de Cormac, puisque cela faisait longtemps qu'ils avaient mis leur garde-robe en commun, et n'avaient pas vraiment fait le tri à leur retour.

Elle était censée retrouver Harry à la mairie. Elle s'y trouva, bien entendu, avec cinq minutes d'avance. Elle ne pouvait s'empêcher de regarder tout autour d'elle, curieuse. Elle n'était pas vraiment une habituée du monde moldu, malgré sa proximité avec Alicia, comme si elle avait toujours un peu nié cette partie de sa vie (qui lui rappelait trop sa mère). Finalement, le Potter montra le bout de son nez, qu'elle accueilli avec un vague sourire un peu fané, mais sincère : « Yo Specs. » Il fallait vraiment qu'elle arrête de l'appeler comme ça. La guerre était finie. « Alors ? On t'a demandé des autographes sur la route ? Moi à part une vieille qui m'a bousculée à moitié, on m'a envoyé aucune insulte. » Elle laissa échapper un léger ricanement, alors qu'ils se mettaient en route. Le but, initialement, était surtout de se balader dans les rues. Tranquillement. Peut-être aller dans des magasins, même si Angelina n'aurait certainement pas de quoi se payer grand chose, avec ses dix livres moldus dans ses poches. Prendre un verre, se faire arroser par la pluie, réapprendre à ne pas sauter au plafond au moindre contact avec un inconnu. Essayer de se reconnecter avec soit-même, loin des affres de la guerre, et loin du jugement de la foule.

Ils tournaient au deuxième embranchement lorsqu'Angelina fronça les sourcils, interpelée par un petit assemblement de tentes blanches dont s'échappait une odeur de nourriture et, au loin, un grand espace où elle pouvait voir des gens crier avec excitation. « C'est quoi ce bordel ? » demanda-t-elle, ayant une énième fois oublié qu'ils étaient en pleine période de fêtes.
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