|
sujet; STEVEN + Ready to grow young again |
WIZARD • always the first casuality Even Li ‹ disponibilité : dispo !
‹ inscription : 29/01/2017
‹ messages : 766
‹ crédits : neo venus.
‹ dialogues : sienna.
‹ âge : 18 yo (19.12.85).
‹ occupation : ancien élève de Mahoutokoro, 1er cycle achevé au RU par correspondance (vitmagic). désormais étudiant à la WADA cursus Arts visuels. jobbe en tant qu'animateur au CEPAS en semaine et au dirico express le samedi (club d'art pour une ribambelle de gosses qu'il adore).
‹ scolarité : 1992 à aujourd'hui.
‹ baguette : cerisier, 27cm, écailles de kappa.
‹ gallions (ʛ) : 3664
‹ réputation : party boy, slut assumée, toujours partant pour des hook up sans signification et probablement un brin obsédé par le sexe, sans limite, dork en compagnie de ses potes, skater taré, doué avec les gosses, artiste prometteur.
‹ faits : - personnalité:
steven jiélùn li, dit even • pyrokinésiste • il porte le nom de sa mère, sorcière pangcah (taïwanaise), plutôt que le "Matsuoka" hérité de son père (japonais) • il a 4 soeurs • tyrannisé à l'école, il a fait une tentative de suicide à 13 ans et est encore aujourd'hui terrifié par le vide. • il a un soft spot pour les gosses mal aimés de son club d'art. • sa famille paternelle est propriétaire de Shape the Future (grand groupe spécialisé en technomagie), où sa mère travaille en tant que directrice marketing de la branche brit. son père a délaissé l'entreprise familiale au profit de sa passion pour l'art et est désormais directeur de la Wada. sa soeur aînée est créatrice de mode, la cadette ingémage chez des concurrents, tandis que les deux dernières sont encore aux études.
- vu par le monde:
Even est de ces jeunes qu'aucun adulte ayant une vie stable et un boulot respectable ne prend au sérieux. de ces énergumènes aux fringues déchirées et aux piercings jugés rebutants, évoluant au sein de bandes qui dérangent l'ordre social, qu'on qualifie de punks et que l'on considère comme d'éternels adolescents attardés. on le fixe avec un agacement mêlé de dédain losqu'il déambule dans les rues avec sa planche coincée sous un avant-bras peinturluré, on le blâme lorsque les roues sales souillent les coussins d'un café, on l'accuse de risquer de cogner les passants lorsqu'il slalome à vive allure parmi la foule, on s'exclame qu'il est complètement inconscient quand il perd le contrôle en plein trick et que son board file entre les pattes des pauvres badauds (ou fait un vole-plané dans une vitrine) après l'avoir envoyé heurter une calèche de plein fouet. on dévisage ses membres couturés de cicatrices, d'égratignures ou pire, et ses genoux ouverts, en le traitant de casse-cou infréquentable. il s'en fiche, ces gens là ne comprennent pas la passion, refusent de voir que c'est un mode de vie, un vecteur de culture, un regard sur la ville et l'architecture. c'est une chose qu'on lui reproche aussi, d'ailleurs : de sembler se foutre de tout. héritier de culture fun et d'une contre-culture urbaine devenue street culture, adepte de pratique sauvage, obnubilé par l'esthétique underground, revendicateur d'un idéal libertaire. lorsqu'une girlfriend exigeant plus d'attention ou un rabat-joie critique le prend de haut, il soupire lourdement et réplique irrémédiablement, avec une patience feinte : "you don’t understand, mom. it’s not a phase. this is who I am."
il a toujours un appareil photo, des multiplettes ou un pinceau au bout des doigts • big softie sous ses allures punk • aime être sous les feux des projecteurs lorsqu'il est dans son élément mais devient socially awkward et mal à l'aise avec les gens aussitôt qu'il doute de lui-même. • praise kink • il préfère cependant se tenir derrière la caméra plutôt qu'être mis en avant. • dents de lapin, sourire de bunny. • veut devenir photographe pro. • poste des cover de chant et de danse sur son msn pour satisfaire ses autres passions. • trop d'alcool, trop de sexe, trop d'orviétan, trop de boissons énergisantes. il ne peut pas s'empêcher d'abuser, bien qu'il ait vu sa sœur Lily frôler la mort à cause d'une overdose. • ses potes et lui sont adeptes de bodypainting et font office de toiles humaines les uns pour les autres. • a l'air mort quand il dort. • infoutu de cuisiner, vit de bouffe à emporter et de gras de fast food. • passe un quart de son temps au skatepark, un autre à l'Espresso Patronum, et sèche beaucoup trop les cours pour son bien. • il a un caméléon (kowalski) et mickey et lui ont adopté d'autres animaux, dont un hérisson et un chien.
‹ résidence : vit au Sawl Yard, dans un appart pour deux avec son bff Rhee Min Ki (aka Mickey), rentre chez ses vieux un week-end sur deux environ.
‹ patronus : un kappa, encore une fois. Son animal totem, décidément : très protecteur de son territoire.
‹ épouvantard : ses proches privés de mémoire. Depuis qu'on leur a rendu un Shin tout sauf lui-même, Even s'aperçoit qu'être totalement oublié par quelqu'un qu'on aime est presque aussi terrible que le perdre à jamais... ou peut-être pire.
‹ risèd : quelque chose ayant trait à son paternel, probablement, mais Even préférerait crever plutôt que l'avouer.
| (St)even Jiélùn Liwild and free❝ We're running in circles again ❞wizard ; insp "Original Forty"☇ pseudo complet & surnom(s) ; Steven est son prénom d'usage, constamment troqué contre le diminutif Even (le e- prononcé i-, à l'anglaise). Le choix d'un prénom étranger est fréquent, dans sa taïwan natale, par souci de faciliter la communication. Son deuxième prénom porte, pour compenser, les consonances de son pays d'origine : Jiélùn. Plus significatif que le premier, il équivaut à la conclusion, l'achèvement, choix adapté à sa position de benjamin et de fils unique parmi une flopée de filles. Il porte Li, le patronyme maternel. Son père est ce qu'on appelle chez eux un "gendre adopté" : il a accepté de porter le nom de sa femme, d'honorer ses ancêtres et de léguer cet héritage à leurs enfants. ☇ naissance ; 1985, majorité passée de bientôt deux ans. Originaire du territoire ensorcelé de la forêt Taipingshan (Yilan County), invisible aux moldus et occupé par une communauté Pangcah de maîtres de la terre, elle a vu le jour à l'hôpital de la capitale sorcière Taipei (Taïwan). C'était un 25 décembre et pour sûr, Even ne manque pas de râler chaque année, bonnet rouge au pompon blanc enfoncé sur le front, arguant que Noël le prive de l'exclusivité méritée. Alors pour compenser, il s'attribue les jours qui suivent, jusqu'au 1er janvier, buvant à l'excès et fêtant à en perdre la raison. ☇ ascendance; mêlé, l'idéal de pureté ne comptant pas au nombre des critères d'élitisme de son peuple.☇ occupation ; il est encore étudiant : diplômé de Mahoutokoro, il a été accepté à la WADA (Wizarding Academy of Dramatic Arts), où il se consacre à l'apprentissage des Arts visuels. Il n'est pas rare de lui trouver un appareil photo, des multiplettes ou un pinceau au bout des doigts.☇ camp ; neutre, très neutre. Il n'a eu d'autre choix que de faire son service obligatoire, ce qui lui a valu de perdre six mois sur sa formation (soit deux sessions). Mais le fait d'être encore scolarisé et d'être originaire de Taïwan — reconnu par les administrations sorcières comme appartenant officiellement à la République populaire de Chine en dépit des réclamations d'indépendance — s'est avéré bénéfique : la Chine ayant maintenu les échanges et ententes avec le RU, Even n'a pas été forcé à s'investir plus intensément dans la guerre ravageant l'Angleterre. A présent que le conflit est enfin achevé, il se revendique clairement moderniste. ☇ réputation ; cf. info complémentaire #7. réputation; Even est de ces jeunes qu'aucun adulte ayant une vie stable et un boulot respectable ne prend au sérieux. De ces énergumènes aux fringues déchirées et aux piercings jugés rebutants, évoluant au sein de bandes qui dérangent l'ordre social, qu'on qualifie de punks et que l'on considère comme d'éternels adolescents attardés. On le fixe avec un agacement mêlé de dédain losqu'il déambule dans les rues avec sa planche coincée sous un avant-bras peinturluré, on le blâme lorsque les roues sales souillent les coussins d'un café, on l'accuse de risquer de cogner les passants lorsqu'il slalome à vive allure parmi la foule, on s'exclame qu'il est complètement inconscient quand il perd le controle en plein trick et que son board file entre les pattes des pauvres badauds (ou fait un vole-plané dans une vitrine) après l'avoir envoyé heurter une calèche de plein fouet. On dévisage ses membres couturés de cicatrices, d'égratignures ou pire, et ses genoux ouverts, en le traitant de casse-cou infréquentable. Il s'en fiche, ces gens là ne comprennent pas la passion, refusent de voir que c'est un mode de vie, un vecteur de culture, un regard sur la ville et l'architecture. C'est une chose qu'on lui reproche aussi, d'ailleurs : de sembler se foutre de tout. Héritier de culture fun et d'une contre-culture urbaine devenue street culture, adepte de pratique sauvage, obnubilé par l'esthétique underground, revendicateur d'un idéal libertaire. Lorsqu'une girlfriend exigeant plus d'attention ou un rabat-joie critique le prend de haut, il soupire lourdement et réplique avec une patience feinte : you don’t understand, mom. It’s not a phase. This is who I am. ☇ état civil ; single : Stay Intoxicated Nightly, Get Laid Everyday. 18 ans ou l'insouciance acharnée, la soif d'expériences, la quête de sensations sans souci d'engagement.☇ rang social ; il a compté au nombre des rachetés durant la guerre ; il est désormais simplement considéré comme un civil et très franchement, ça lui convient largement.☇ baguette ; cerisier, 27cm, écailles de kappa.☇ épouvantard ; ses proches privés de mémoire. Depuis qu'on leur a rendu un Shin tout sauf lui-même, Even s'aperçoit qu'être totalement oublié par quelqu'un qu'on aime est presque aussi terrible que le perdre à jamais.☇ risèd ; quelque chose ayant trait à son paternel, probablement, mais Even préférerait crever plutôt que l'avouer.☇ patronus ; un kappa, encore une fois. Son animal totem, décidément : très protecteur de son territoire.☇ particularités ; maître du feu, héritage asiatique.☇ animaux ; Kowalski, un caméléon sorcier devenu un peu particulier après être tombé dans une potion. . ☇ caractéristiques ; adepte de piercings, il en a aux oreilles, un à la langue et est tenté de s'en faire un à la lèvre et un à l'arcade. | ☇ Avis sur la situation actuelle : Il était temps que cette guerre prenne fin — le monde sorcier était si rétrograde et fermé que c'en était suffoquant. Quant à la politique magique, Even ne s'en soucie que lorsqu'il y a des raisons de s'en plaindre. Son côté bitchy se repait de scandales et son mantra reste fuck the system ; parce qu'il refuse de se conformer à un modèle qui s'applique à bousiller le commun des sorciers et à étouffer toute créativité débordant un peu du cadre. Les hommes se corrompent lorsqu'on leur offre le pouvoir, c'est un fait. |
☇ Infos complémentaires ;Il a commencé la danse très jeune, à la demande de son père. Clairement, ça ne lui a pas plu et il s'est prêté à l'exercice de mauvais gré. Il a longtemps dansé sans âme, avant d'apprendre à 13 ans à s'exprimer par le biais de l'Art. ••• Le skate s'est ajouté à l'équation aux environs de ses 9 ans, après qu'il ait observé des plus grands manier habilement la planche en rentrant de cours un jour et que Rhee Min Ki lui ait proposé d'essayer. C'est vite devenu une obsession et, alors qu'il s'entrainait sur de bêtes planches de bois ensorcelées pour léviter, durant les pauses qu'il partageait avec Mickey, le fait de réussir à tenir sur ce support instable ou de sauter en le faisant tournant tourner avant de réussir à se réceptionner est devenu un défi entre eux deux. Depuis lors ils ont bien évolué. ••• Le dessin lui est venu avec le skate, lorsque Minki lui a soufflé l'idée d'élborer des designs pour leurs fausses planches. C'est lui qui lui a montré les bases, d'ailleurs. Et ensuite, Even s'est intéressé à la photo. Après avoir acquis de vrais skateboards pour pratiquer non plus durant quelques minutes grapillées à l'arrâche, mais pendant des heures, ils ont eu besoin de décortiquer leurs mouvements et ceux des autres pour améliorer leur technique. Immortaliser les tricks sur une photo s'est imposé comme la méthode idéale pour cela, et Even s'y est attelé. Mais très vite le seul fait de prendre un cliché au hasard n'a plus semblé suffisant. Il voulait retransposer les mouvements sous des angles particuliers, les mettre en scène au coeur d'un décor, jusqu'à ce que les essais tournent en véritables shootings. ••• il est sorti avec un mec pour la première fois lorsqu'il était encore au Japon, étudiant à Mahoutokoro. Sale histoire, le mec l'avait sous son emprise et l'a accusé de l'avoir "détourné du droit chemin" lorsqu'ils se sont fait chopper. les relations entre hommes n'étaient pas franchement bien vues là-bas. ••• Puisque le skate n'avait pas sa place au Royaume-Uni, Shape the Future s'est intéressé à l'objet pour offrir à la jeunesse une version sorcière : le hoverboard, version privée de roues du skateboard de base, ensorcelée pour flotter en sustentation au-dessus du sol. Les garçons s'en sont contentés tant qu'a duré la guerre, mais pour Even, rien ne remplace les sensations offertes par une planche moldue qui rape et claque et vibre au contact du sol et de sa variété de surfaces. ••• Even n'aime pas particulièrement se retrouver sous les feux des projecteurs. S'il a l'esprit de compétition et est aussi talentueux qu'acharné, il n'en reste pas moins nettement plus à l'aise de l'autre côté de l'objectif : à capturer les prestations d'un autre ou la beauté d'un visage, d'un corps, d'un objet, d'un paysage. ••• Il est un peu awkward au premier abord, lorsque confronté à un étranger. Crispé et relativement fermé. Mais une fois la glace brisée, les limites de l'autre testée, il se lâche et redevient lui-même : insolent sur les bords parce qu'aimant taquiner ses aînés, cocky lorsqu'il prend ses aises et savoure ses victoires, mais surtout dork à ses heures, à envoyer des photos de grimaces à tout va. ••• Even a trop d'envies pour se faire tatouer sans risquer d'en être entièrement couvert à la fin — mais le bodypainting est l'une de ses passions et lorsqu'il ne colore pas ses propres bras, le dos de Mickey est sa toile préférée. ••• Il est en colocation avec Mickey dans un vaste appart de Sawl Yard, mais rentre chez ses parents environ un week-end sur deux. ••• Lazy ass lorsqu'il est question de ménage et de nettoyage, Even est toujours prompt à rappeler à sa mère qu'il est désormais un homme mais compte toujours sur elle pour lui fournir un stock de caleçons propres ou changer ses draps de temps à autres. Raison pour laquelle elle fait irruption à l'appart pour récupérer leur linge sale à Mickey et lui et s'assurer qu'ils aient quelques aliments sains dans leur kitchenette ("ça vous arrive d'avaler des légumes ?" "Des léquoi ?" "La pomme de terre ça compte ?" "Je n'en vois nulle part" "Regarde parmi les surgelés, silly !" "... non les garçons, les frites ne comptent pas."). En général elle se résout plutôt à leur emmener des barquettes de plats faits maison, parce qu'ils laissent tout gâter, infoutus de cuisiner quoi que ce soit de décent et préférant largement squatter des fast-food moldus ou manger chinois en chillant sur leurs Pow. ••• Ironie des choses, lorsqu'il rentre chez eux Even écope toujours de la corvée courses et ça implique tous les arrêts ou achats gênants que sa mère et ses quatre soeurs peuvent imaginer. Oui le pq et les ingrédients de potion puants sont pour sa pomme, à tous les coups. ••• Even est un grand consommateur de boissons énergisantes, il revit à présent que la fin de la guerre lui permet d'en acheter chez les moldus. Au moins a-t-il découvert un véritable trésor à l'époque où la communauté sœur était proscrite : les décoctions de Murtagh Scamander sont absolument dingues. Il en boit tellement en période d'examens qu'une fois les épreuves achevées, il dort pendant deux jours d'affilé au moins. ••• Il a probablement les trois quarts des torts imputables à la jeunesse insouciante : mange tantôt énormément et n'importe quoi, tantôt rien du tout ; fête trop, boit trop, jure trop, consomme occasionnellement de la drogue, procrastine, se couche au petit matin et sèche les cours dont l'horaire entre en conflit avec son horloge interne. ••• Sa consommation de psychotropes se limite aux fêtes — l'une de ses sœurs a failli mourir d'une overdose et il fait très attention à la fois à ne pas dépasser les limites et à ne pas mentionner les drogues sorcières en sa présence. ••• Ses sœurs et lui s'envoient souvent sur les roses, mais il respecte beaucoup ses aînées (même quand elles pourrissent ses rancards) et est très (trop) protecteur envers ses cadettes (enfin l'occasion de pourrir les rancards de quelqu'un d'autre). • Le réveiller est un sacré calvaire. Quand il dort il ne bouge pas, ne fait pas de bruit, semble à peine respirer. Il a carrément l'air mort, en fait, et il n'entend tellement rien qu'il est difficile de lui arracher une réaction (à moins de lui attaquer les tétons en fait — mais chut). ••• Il a une collection de t-shirts blancs ("wtf ils sont pas blancs, c'est albâtre, argile, céruse, (...)"), mais croire qu'il ne fait pas attention à son apparence serait une erreur fatale. Even est absolument, physiquement, incapable d'être à l'heure, à la fois parce qu'il se bouge trop tard et parce qu'il prend un temps fou à se préparer. Pire qu'une nana, et bon sang, en cas de voyage il ne sait pas se limiter à une valise. Il en faut une pour son lot monstre de chaussures et au moins deux ou trois pour le reste. • Il a du mal à se concentrer sur les activités purement théoriques, raison pour laquelle il peine tant sur les révisions et galère à maintenir ses notes dans les matières n'impliquant ni créativité ni mouvements ou, tout simplement, lorsqu'il n'est pas suffisamment passionné pour s'imprégner du sujet. Résultat, il finit souvent tête en bas sur son canapé, à contempler le plafond en posant des questions existentielles loufoques. Pas pour rien que Mickey Rhee est son bff. ••• A contrario, son acharnement lorsqu'il aime ce qu'il fait est assez fou. ••• Il jobbe en dehors des cours ; c'est quasiment une tradition dans sa famille. A l'heure actuelle, il intervient en tant qu'animateur au CEPAS, où il initie les plus jeunes à l'art. Il a eu une passe de flou total, durant laquelle il n'avait aucune idée de ce qu'il comptait faire de son avenir ; son stage d'AO l'a aidé à retrouver sa volonté de partager sa passion avec autrui. C'est ce qui a inspiré son choix d'emploi. Avec Minki, il cherche d'ailleurs un endroit où prévoir un atelier les samedi — il paraît qu'un café ouvrira bientôt et ils songent à tenter leur chance là-bas : après tout, ce sera un moyen d'attirer de la clientèle (les parents) alors c'est potentiellement rentable. ••• Vindicatif, Even s'échauffe et s'emporte assez vite, trop parfois. Le fait qu'il soit buté n'aide clairement pas : il peut nourrir griefs et rancune pendant un moment. Quand il se lance dans une guérilla d'ailleurs, il se montre petty, d'une mauvaise foi confondante et ne lésine pas sur les coups-bas. Le fait qu'il se soit procuré le numéro de Pow du fils Chang et ait noté à l'arrière de sièges de magicobus "call nao chang 4 a BJ" en témoigne. #1. Maîtres de la Terre / Maître du feu ; La communauté de sorciers Pangcah (aborigènes taïwanais) dont sont issus les Li vit depuis toujours sur le territoire ensorcelé de la forêt Taipingshan, connue et appréciée de moldus n'ayant aucune idée de la magie qui en entretiennent la beauté. Le mode de vie au sein de ce microcosme est relativement archaïque. Parmi eux, pas de place pour le modernisme caractérisant les grandes villes. Une part importante de leur économie repose sur la chasse et leur culture implique bien des danses et arts (poterie, sculpture...) tous très liés à la nature : ils travaillent en accord avec elle. Les femmes sont gardiennes des traditions séculaires, organisant les rites et orchestrant les activités du groupe. Les hommes y ont une place certaine, un rôle précis, mais se plient au règles de la matriarchie en place. La famille d'Even s'est toutefois arrachée à ce cadre pour embrasser pleinement le modernisme, tout en restant attachée aux valeurs ancestrales. Mère Pangcah, père japonais, tous deux appartenant à la tribu de la terre et la plupart de leurs enfants ayant hérité de la même affinité, ils font une fois par an le trajet jusqu'à la grotte Phraya Nakhon (en Thaïlande) et se rendent plusieurs fois au cours de ces douze mois à Snowdonia (RU) pour entretenir le flux magique entre ces sources d'énergie et les réceptacles que sont leurs propres corps. Avec la guerre cependant, seule la source secondaire a été visité de façon régulière, pour un cérémonial impliquant chants, danses, jeûne et quête de visions. Even, lui, a manifesté une affinité différente de celle du reste de ses proches : il est né maître du feu. Du fait de leur rôle à Taipingshan, les femmes pangcah choisissent leurs époux avec soin : la maîtrise de la terre doit demeurer leur élément dominant. Selon les vieilles croyances, des éléments complémentaires (feu et eau) sont acceptables, puisqu'ils renouvellent et renforcent le patrimoine génétique. L'air est, lui, est inacceptable : étant le strict opposé de la Terre, il menacerait l'équilibre de la magie. L'autre critère pris en compte par quelques familles conservatrice, mais non scientifiquement prouvé, est la théorie des éléments ataviques. Un enfant né d'une union terre (issu d'une longue lignée) + feu a, par exemple, presque toutes les chances de naître terre à son tour, et de ne voir le feu se manifester qu'à l'occasion, chez un descendant. Ainsi, bien que l'idéal reste de choisir un partenaire maîtrisant la Terre, les maîtres du feu comptent parmi les choix de prédilection des Pangcah. C'est d'un tel ancêtre qu'Even a hérité sa particularité. A l'occasion des rituels, il délaisse donc sa famille pour se joindre à des maîtres du feu à destination de l' l'île de Barren ou d' Arthur's Seat. #2. Portrait de famille ; installés en Angleterre en 1991 pour le travail ainsi que l'entrée de l'une de leurs filles à Poudlard, Li Daxia et son époux, Kyohei, prospèrent en cette période de reconstruction du monde sorcier anglais, comme bien des ressortissants étrangers installés pour affaires. Opportunité que le gouvernement accepte, bon gré mal gré : ce sont autant d'entreprises permettant de relancer l'économie, d'offrir du travail en plein cœur de la crise, de moderniser le Royaume-Uni. Le portrait des Li n'est toutefois idéal que sous sa forme de clichés animés : l'intérieur est moins glorieux, les enfants étant aussi soudés et proches de leur mère (quoique Even ait avec elle une relation conflictuelle) que le couple parental s'avère désuni. Culture oblige, des termes spécifiques sont employés pour désigner chaque membre de la famille. La tâche s'avère d'autant plus compliqué avec des parents d'origines différentes et tenant tous deux à leurs traditions, mais l'habitude est si ancrée qu'Even est moins familier avec leurs véritables prénoms qu'avec leurs dénominations. Du côté paternel, ils utilisent les titres et suffixes japonais, habitude que les années passées à Mahoutokoro ont consolidée. Even se refuse à employer otōsan vis-à-vis de son père, mais ne fait pas l'impasse sur le reste : Yuu Matsuoka, son grand-père, est ojīsan ; Yuri, sa grand-mère, obāsan ; son oncle Hiroki, ojisan ; sa grand-tante Mei aurait été ōobasan si elle était en vie et sa fille, Ren, Akiyama est techniquement une cousine, mais il la considère plutôt comme une tante, obasan, puisqu'elle a été adoptée par les Matsuoka ; raison pour laquelle il appelle la fille de Ren, Akane, cousine, soit itoko. Pour ce qui est du reste de la famille et du côté maternel, c'est encore une autre histoire. Sa mère, Daxia, est ma ou mama au quotidien et, quand il se sent d'humeur affectueuse ou tente de la soudoyer, ama ; l'aînée de ses sœurs, Fei, da jie ; sa grande sœur, Su, jiejie ; sa petite sœur, Lily, meimei ; et la dernière de la famille, Dylan, xiao mei. Quant à lui, ses aînées l'appellent dìdi, pour petit frère, et les plus jeunes gege, pour grand-frère. Mais avec les années passées à l'étranger, ils s'habituent de plus en plus à employer les prénoms plutôt que les titres. Néanmoins, Even utilise toutes sortes de termes de respect, qu'ils soient japonais, coréens, chinois ou autres, s'adaptant aux origines de la personne qui lui fait face. Habitude prise à Mahoutokoro, où se mêlaient énormément d'origines. #3. Lien conflictuel ; Even est le fils du directeur de la WADA. Bien qu'il y étudie lui-même, leur lien de parenté n'est pas vraiment connu, l'homme se présentant sous son nom de naissance dans le cadre du travail et le fils portant quant à lui le patronyme de sa mère. Even limite autant que possible les contacts avec ce géniteur qui a plus, envers lui, l'attitude d'un manager, désireux de le voir exploiter ses talents et évoluer sous les feux des projecteurs. C'est un "Matsuoka sensei" aigre mais froidement poli qui franchit les lèvres du jeune Li lorsqu'ils sont confrontés l'un à l'autre entre les murs de la WADA, tandis qu'il opte pour un formel "Matsuoka-san" (équivalant de monsieur) en privé. Il déteste être convoqué à son bureau ou pire, avoir à lui demander quoi que ce soit. Quand on le questionne au hasard sur son père, à demander comment il est, s'ils s'entendent, Even se contente d'un haussement d'épaules, mimant le détachement et s'enfonçant dans son déni. Le fait est que ce n'est pas un père — pas à ses yeux : et il s'est habilement convaincu qu'ils sont parfaitement indifférents l'un à l'autre, parce que ce qu'on refuse ne peut pas nous manquer, n'est-ce pas ? La vérité, c'est qu'Even n'a pas assez de finesse pour cerner le fond du problème. Il en faudrait, pour comprendre combien la femme de Kyohei l'a asphyxié des années durant — il a tout cédé, jusqu'à ne plus savoir qui il était. Tant, qu'il a littéralement dû s'amputer du business familial et des tâches qu'il partageait avec sa femme pour s'offrir un nouveau départ : lui cédant tout cet espace et partant s'accomplir ailleurs. La WADA est sa source d'oxygène : son succès personnel et à défaut d'avoir une autorité au sein de sa famille, un réel droit à la parole, Kyohei a tout donné à son travail. Pendant tout ce temps, il n'a que trop bien perçu l'hostilité de son fils à son égard et s'est appliqué à lui donner de l'espace, espérant l'apaiser et le voir revenir vers lui quand il s'en sentirait prêt. Sans s'apercevoir que plus il s'éloignait, plus la sensation d'abandon se faisait cuisante, oppressante. Que plus il autorisait le gouffre à se creuser, plus Even lui reprochait silencieusement de ne pas se battre pour lui, de n'en avoir rien à faire. Even a tort, lorsqu'il se convainc que la volonté de ses parents de le voir percer dans la musique, qu'il s'agisse de danse ou de chant, est une basique quête d'un peu plus de notoriété. Kyohei voit dans le penchant de son fils pour l'Art leur unique point commun, pont potentiel grâce auquel établir le lien qui n'a jamais existé entre eux. C'est sa façon d'être encore présent dans la vie d'Even en dépit des tensions qui ont toujours régné entre eux et sans doute qu'égoïstement, une part de lui voudrait participer par ses conseils et contacts au succès professionnel de son fils. Comprenant ce besoin, Daxia tente de son mieux de pousser Even dans cette direction afin que père et fils se trouvent enfin. Le problème, c'est qu'elle n'aide pas : la pression qu'elle exerce le braque et plus elle insiste, moins il veut céder. #4. Fratrie ; fils unique, père absent, Even a toujours été en infériorité numérique parmi les femmes de la maison, qui s'en sont tout à fait amusées. Il a eu droit à son lot de requêtes mortifiantes ; refaire les stocks de potions pour douleurs menstruelles de ses sœurs en faisait partie. Et bien sûr, elles avaient toujours raison. Position complexe que la sienne : à la fois tête de turc et petit trésor de la famille, agacé au quotidien mais beaucoup trop chouchouté. Son éducation ne l'a vraiment pas rendu délicat (il ajouterait que ses brutes de sœurs en sont la cause), mais elle l'a par contre rendu assez immature. On voit à son côté capricieux et possessif qu'il n'a jamais vraiment été privé de rien, à sa volonté de profiter des plaisirs plutôt que d'assumer des devoirs qu'il n'a pas tout à fait le sens des réalités de la vraie vie. Mais il y a eu de quoi compenser : devenir grand frère l'a rendu plus responsable. Voir sa mère si ambitieuse, si implacable et acharnée, si respectée, lui a valu d'estimer le dur labeur. Elle a d'ailleurs déteint sur lui, mais en le rendant compétitif au point d'en devenir mauvais perdant. Du haut de ses 18 ans, Even oscille entre l'homme et l'enfant, tantôt sérieux, tantôt irrécupérable. Tantôt mauvais modèle, tantôt fils ou frère attentionné. Majeur et désireux de voler de ses propres ailes, mais gardant inconsciemment un pied dans l'enfance, avec ses pyjamas de gosse et sa manie de toujours compter sur sa mère pour les besognes moins drôles — même alors qu'il ne vit pratiquement plus chez elle. Il est attachant d'une étrange façon. D'une façon frustrante, irritante, à vrai dire, parce qu'emmerdeur, avec son tempérament trop enflammé et on goût pour la contradiction, mais attachant, avec son sourire de gosse et ses dents de lapin. #5. Initiation ; accepté à Mahoutoukoro l'année de ses 7 ans, il a fait sa rentrée en avril, comme le veut la coutume, tandis que fleurissaient les cerisiers. Sa famille restée à Taïwan, Even logeait dans une pension extérieure à l'école et les trajets jusqu'à l'école ou pour en revenir se faisaient, comme pour tous les plus jeunes, à dos de pétrels-tempête géants. C'est là que les ennuis ont commencé, qu'Even a subi ses premiers passages à tabac. Dynamique freinée par le premier ami qui se soit imposé à lui : Min Ki Rhee (Mika ou Mickey pour les intimes). Dès que le plus âgé est entré à l'internat de l'école magique, les coups ont repris, en pire, sans qu'Even n'ose rien lui avouer. A 11 ans il a à son tour intégré l'internat, mais même alors, les violences scolaires et incitations au suicide ont perduré. S'il n'était plus seul cette fois, c'est uniquement parce que ses détracteurs aimaient lui soutirer de l'argent — ou le trainer avec eux pour le ridiculiser. Oh comme il s'est senti faible, minable, moins que rien, incapable de se confier à quiconque, en venant à se blâmer pour tout. Mika s'est aperçu de la situation et s'est à nouveau fait un devoir de lui coller aux basques ou, quand il ne pouvait pas le faire lui même, de le faire trainer avec un autre de ses amis. Forçant Even à sociabiliser et surtout, à ne jamais rester seul. Prenant parfois les coups à sa place aussi, et pas qu'une fois. C'est d'ailleurs l'un des potes de Mika qui lui a confié avoir subi la même chose, qui lui a permis de s'arracher à tout ça — et Even le voulait d'autant plus qu'il ne supportait pas de voir sourire Mika à travers un patchwork d'ecchymoses et de cocards matchant les siens. Ce gosse l'a aidé à comprendre qu'il ne pouvait pas laisser ses bourreaux dicter ses pensées, tant lorsqu'ils étaient présents que lorsqu'il était hanté par leurs mots, leurs voix. Qu'il avait le droit de se défendre, de dénoncer. Que ça ne faisait pas de lui quelqu'un de mauvais. Les mauvais traitements ont duré de ses 7 à ses 13 ans environ et à vrai dire, bien qu'il s'en soit tiré, il lutte encore contre les séquelles qu'il en a gardées. #6. Métamorphose ; Fasciné par l'assurance des plus forts, des plus populaires, de ces garçons capables de s' imposer, Even a connu son premier crush masculin à ses 15 ans. Ce n'était pas juste physique, pas comme les hormones le torturant face aux courbes généreuses des filles, c'était une bonne part d'idéalisation, de haine de lui-même. Ce type était juste tout ce que lui n'était pas... Even l'admirait pour ça. Il s'est passé quelque chose entre eux et ça ne s'est pas très bien terminé. L'ironie est que bien qu'ayant un certain dédain pour les fuckboys, Even... en est devenu un, par mimétisme. Il a fini par se construire une nouvelle carapace pour se prouver à lui-même qu'il valait mieux qu'avant, qu'il était différent, qu'il ne serait plus jamais faible, façade masquant un déséquilibre, une carence. Au fond, le manque de confiance et d'estime de soi perdure, poison latent. Et s'il a appris à se servir de ses poings ou de sa baguette, le garçon au fond de lui continue d'avoir peur. Peur de recroiser celui qui lui a brisé le cœur pour la première fois, peut d'être à nouveau rabaissé, ridiculisé, peur de ne pas être à la hauteur. Alors pour se défaire de cette compagne qui le talonne plus fidèlement que son ombre et l'étrangle, il se fixe des défis, parfois judicieux, parfois incroyablement stupides. Chaque jour est un nouveau défi. #7. Party boy ; Mickey et lui semblent tellement cool le jour, avec leurs vestes en cuir, pantalons déchirés âr des heures à skater, piercings assumés et sur les bras, des arabesques colorés peintes à même leur corps. Tellement intenables dans leurs nuits de débauche, à écumer les clubs, à embrasser des inconnus comme s'il n'y avait pas de lendemain, pour se retrouver à naviguer à travers leur journée de cours avec une gueule de bois monumentale le lendemain, accumulant les retards. Et tellement crétins ces soirs où ils enfilent leurs pyjamas surmontés d'oreilles ou de queues de lapins et se roulent sous une couette partagée, leurs membres tellement entremêlés qu'on ne saurait dire où commence l'un et où finit l'autre. Ce qu'on voit d'Even au SAWL Center, cependant, c'est cet invétéré fêtard qui navigue entre deux paires de lèvres sur le rythme d'une musique déjantée, qui consomme de l'alcool ou fume des substances douteuses dans l'une des baignoires de l'étage, qui s'emporte au point d'en venir aux poings lorsqu'on le cherche un peu trop. Alors forcément, comme toutes rumeurs étudiantes, celles courant à son sujet sont assez vite devenues wild. On dit qu'il aurait couché avec une prof pour valider l'un de ses cours, que sa tolérance à l'alcool est sans limite et qu'il boit comme un trou littéralement tous les soirs. Qu'un jour il a dépassé les bordes, toutefois, et qu'il était si bourré qu'il a demandé à un policier de le sucer. Exagérations, bien sûr, mais le voir débarquer en retard en cours avec des cernes de dix mètres de long n'arrange pas vraiment sa réputation ; il est ce garçon électrique et irresponsable en soirée, qu'on devrait éviter mais qui charme par ses gestes, et qu'on pense opposé à la seule idée de se caser. A vrai dire, après deux ruptures, Even a juste préféré arrêter de se fourrer tête baissée dans des histoires trop compliquées. Il s'est promis de ne plus se consacrer à quelqu'un qui n'en valait pas la peine — de réfléchir beaucoup plus sérieusement et de s'assurer que ses raisons soient bonnes, avant de s'engager émotionnellement. ça lui convient tout à fait, de juste s'amuser. Et puis il est bien plus aisé de sociabiliser quand on est intoxiqué. #8. Centre London-II « Wizarding Academy of Dramatic Arts » ; Even a horreur qu'on le dise, mais ceux qui connaissent assez sa famille ne manquent pas de le remarquer : il a hérité du penchant de son père pour l'Art sous toutes ses formes. Dessin, peinture, danse, chant, mais surtout, photographie, au grand damne de ses parents. Il a commencé petit, mais s'y est mis vraiment sérieusement lorsqu'il avait 13 ans : exutoire recommandé par la psychomage scolaire. S'il a été tenté de se consacrer exclusivement à sa passion pour la photo, il s'est vite aperçu qu'il se sentirait incomplet s'il n'avait l'occasion de dessiner, de peindre, de créer de ses mains. S'ajoutait également la contrainte de trouver un compromis avec ses parents, qui le voulaient de l'autre côté de la lentille ; il suit donc un double cursus Arts visuels / Arts de la scène (options danse et musique/chant). #9. Kowalski ; c'est son caméléon de compagnie, confié par Mika évidemment. D'une espèce sorcière apte à littéralement disparaître lorsque mécontent ou menacé et de changer de couleur selon ses humeurs, Kowalski est devenu un peu particulier après avoir chuté dans le chaudron de Pimentine préparé par Daxia à l'approche de l'épidémie de grippe il y a deux ans. Depuis, de la fumée lui sort par les narines et la bouche lorsqu'il est en colère et il devient rouge de la tête à la queue — ce qui lui a valu d'être rebaptisé Kowalski Express. Très possessif (tel maître tel caméléon, vous diraient les mauvaises langues), il dort dans le lit d'Even, le boude lorsqu'il découche (souvent, donc) ou accorde trop d'attention à quelqu'un d'autre que les personnes ou créatures avec lesquelles il n'est pas habitué à le partager. Even a des discussions très sérieuses avec lui parfois, mais loin des regards il le surnomme Kow, gazouille comme s'il avait à faire à un bébé et fond lorsqu'il le voit devenir rose de bonheur. #10. Magie mixte ; comme le reste de sa famille paternelle (Matsuoka), Even est fasciné par le monde moldu et, plus particulièrement, par ce qui peut être créé en fusionnant la créativité des deux communautés. S'il n'avait eu un tel penchant pour l'Art et n'était si rebuté par l'arithmancie avancée et les langues mortes, sans doute aurait-il opté pour l'ingémagie. En tout cas, il profite pleinement des productions de SF, constamment à l'affut des nouvelles créations, qu'elles soient basiques ou très complexes, d'autant plus maintenant qu'elles peuvent être légalement importées au RU. On ne le voit jamais sans un Pow greffé à une main et, à l'autre, son skate. Difficile de comptabiliser le temps qu'il peut passer à "skater" des rampes, des canalisations, des lits de cours d’eau bétonnés et asséchés, et à enchaîner les figures ou cascades dans les pentes, escaliers ou tout autre type de plateforme existant. Les pistes aménagées à l'étranger lui manquent depuis qu'il se trouve en Angleterre et il s'évade maintenant dès que possible pour squatter les bowls moldus, mais il tire surtout son parti de tout ce qu'offre la rue en terme de perspectives. ❝ Nothing compares to you ❞Deux mots sur l'IRL Appelez-moi lydie/heresy. J'ai 24 ans, je viens de france. Si tout va bien vous me verrez connecté(e) 4165664 jours sur 7.Approuvé par le Ministère de la Magie
Dernière édition par Even Li le Lun 31 Juil 2017 - 22:40, édité 27 fois |
| | | |
WIZARD • always the first casuality Even Li ‹ disponibilité : dispo !
‹ inscription : 29/01/2017
‹ messages : 766
‹ crédits : neo venus.
‹ dialogues : sienna.
‹ âge : 18 yo (19.12.85).
‹ occupation : ancien élève de Mahoutokoro, 1er cycle achevé au RU par correspondance (vitmagic). désormais étudiant à la WADA cursus Arts visuels. jobbe en tant qu'animateur au CEPAS en semaine et au dirico express le samedi (club d'art pour une ribambelle de gosses qu'il adore).
‹ scolarité : 1992 à aujourd'hui.
‹ baguette : cerisier, 27cm, écailles de kappa.
‹ gallions (ʛ) : 3664
‹ réputation : party boy, slut assumée, toujours partant pour des hook up sans signification et probablement un brin obsédé par le sexe, sans limite, dork en compagnie de ses potes, skater taré, doué avec les gosses, artiste prometteur.
‹ faits : - personnalité:
steven jiélùn li, dit even • pyrokinésiste • il porte le nom de sa mère, sorcière pangcah (taïwanaise), plutôt que le "Matsuoka" hérité de son père (japonais) • il a 4 soeurs • tyrannisé à l'école, il a fait une tentative de suicide à 13 ans et est encore aujourd'hui terrifié par le vide. • il a un soft spot pour les gosses mal aimés de son club d'art. • sa famille paternelle est propriétaire de Shape the Future (grand groupe spécialisé en technomagie), où sa mère travaille en tant que directrice marketing de la branche brit. son père a délaissé l'entreprise familiale au profit de sa passion pour l'art et est désormais directeur de la Wada. sa soeur aînée est créatrice de mode, la cadette ingémage chez des concurrents, tandis que les deux dernières sont encore aux études.
- vu par le monde:
Even est de ces jeunes qu'aucun adulte ayant une vie stable et un boulot respectable ne prend au sérieux. de ces énergumènes aux fringues déchirées et aux piercings jugés rebutants, évoluant au sein de bandes qui dérangent l'ordre social, qu'on qualifie de punks et que l'on considère comme d'éternels adolescents attardés. on le fixe avec un agacement mêlé de dédain losqu'il déambule dans les rues avec sa planche coincée sous un avant-bras peinturluré, on le blâme lorsque les roues sales souillent les coussins d'un café, on l'accuse de risquer de cogner les passants lorsqu'il slalome à vive allure parmi la foule, on s'exclame qu'il est complètement inconscient quand il perd le contrôle en plein trick et que son board file entre les pattes des pauvres badauds (ou fait un vole-plané dans une vitrine) après l'avoir envoyé heurter une calèche de plein fouet. on dévisage ses membres couturés de cicatrices, d'égratignures ou pire, et ses genoux ouverts, en le traitant de casse-cou infréquentable. il s'en fiche, ces gens là ne comprennent pas la passion, refusent de voir que c'est un mode de vie, un vecteur de culture, un regard sur la ville et l'architecture. c'est une chose qu'on lui reproche aussi, d'ailleurs : de sembler se foutre de tout. héritier de culture fun et d'une contre-culture urbaine devenue street culture, adepte de pratique sauvage, obnubilé par l'esthétique underground, revendicateur d'un idéal libertaire. lorsqu'une girlfriend exigeant plus d'attention ou un rabat-joie critique le prend de haut, il soupire lourdement et réplique irrémédiablement, avec une patience feinte : "you don’t understand, mom. it’s not a phase. this is who I am."
il a toujours un appareil photo, des multiplettes ou un pinceau au bout des doigts • big softie sous ses allures punk • aime être sous les feux des projecteurs lorsqu'il est dans son élément mais devient socially awkward et mal à l'aise avec les gens aussitôt qu'il doute de lui-même. • praise kink • il préfère cependant se tenir derrière la caméra plutôt qu'être mis en avant. • dents de lapin, sourire de bunny. • veut devenir photographe pro. • poste des cover de chant et de danse sur son msn pour satisfaire ses autres passions. • trop d'alcool, trop de sexe, trop d'orviétan, trop de boissons énergisantes. il ne peut pas s'empêcher d'abuser, bien qu'il ait vu sa sœur Lily frôler la mort à cause d'une overdose. • ses potes et lui sont adeptes de bodypainting et font office de toiles humaines les uns pour les autres. • a l'air mort quand il dort. • infoutu de cuisiner, vit de bouffe à emporter et de gras de fast food. • passe un quart de son temps au skatepark, un autre à l'Espresso Patronum, et sèche beaucoup trop les cours pour son bien. • il a un caméléon (kowalski) et mickey et lui ont adopté d'autres animaux, dont un hérisson et un chien.
‹ résidence : vit au Sawl Yard, dans un appart pour deux avec son bff Rhee Min Ki (aka Mickey), rentre chez ses vieux un week-end sur deux environ.
‹ patronus : un kappa, encore une fois. Son animal totem, décidément : très protecteur de son territoire.
‹ épouvantard : ses proches privés de mémoire. Depuis qu'on leur a rendu un Shin tout sauf lui-même, Even s'aperçoit qu'être totalement oublié par quelqu'un qu'on aime est presque aussi terrible que le perdre à jamais... ou peut-être pire.
‹ risèd : quelque chose ayant trait à son paternel, probablement, mais Even préférerait crever plutôt que l'avouer.
| one must still have chaos in oneself to be able to give birth to a dancing starNobuo Kimura décédé ancien ambassadeur japonais Riko Akiyama décédée ancienne prêtresse d'Inari et onmyojiMei Akiyama (fille Kimura) fille aînée, 1938-1972, consumée par Inari et exorcisée
Ren Akiyama (veuve de Makoto Hayashi) fille bâtarde née en 1968, eue avec Jerald Macmillan, adoptée par les Matsuoka assistante de direction à la SF époux: Makoto Hayashi (décédé en 2004), ancien sorcier à la défenseAkane Akiyama (fille Hayashi) née en 1992 élève au CEPASYuri Matsuoka (fille Kimura) grand-mère paternelle née en 1939
Yuu Matsuoka grand-père paternel né en 1934 Hsi Wang Mu Li grand-mère maternelle, matriarche
Bao Li (fils Zhang) grand-père maternel Kyohei Li (né Matsuoka) fils aîné né en 1957, directeur de la Wada (ancien DM de SF) épouse: Da Xia Li, Directrice Marketing de SFFei Fei "Fay" Li fille aînée née en 1975, créatrice de mode sorcièreSuàn "Su/Swan" Li cadette née en 1980, ingémage à SFJié Lùn Steven "Even" Li fils né en 1985, étudiant au SAWL CenterMĕi Lì "Lily" Li fille née en 1986, étudiante au SAWL CenterZhi Lan "Dylan" Li benjamine née en 1987, étudiante au CEPASHiroki Matsuoka fils cadet né en 1968, ingémage et directeur R&D de la SF ❝ Partie I ❞1953 - 1992☇ 1953-70 — Le mode de vie des sorciers Pangcah (aborigènes de Taïwan), ancestral et traditionaliste, très épuré et simplifié, lasse très tôt une Li Da Xia en quête de modernité. Elle ne manque jamais une opportunité de s'enfuir pour voir les grandes villes, avide de découvertes et appâtée par le progrès. La seconde moitié du XXe siècle est témoin de migrations fréquentes et c'est à cette époque que Daxia s'installe en périphérie de Taipei, à 17 ans, en quête de travail. Son esprit critique, son profil ouvert et prometteur et ses aptitudes en communication lui permettent de décrocher un poste à Shape the Future, entreprise japonaise implantée sur l'île. ☇ 1970-72 — Envoyé, à la fin de ses études, à Taipei en tant que Directeur Marketing de SF de la branche taïwanaise de l'entreprise de sa famille pour varier ses expériences, Matsuoka Kyohei, s'éprend de Daxia. Il l'épouse deux ans plus tard, renonçant à la succession de SF : les Li formant une matriarchie, il consent à un changement de nom incompatible avec le titre d'héritier. Accepte même — bien qu'avec plus de réticence — de vivre chez femme (logement à leur nom) selon la coutume Pangcah. Peu après, Daxia devient son assistante personnelle, ajoutant son sens de la communication, des affaires et de la négociation à la finesse artistique et stratégique du fils Matsuoka. Ils forment en apparence un couple parfait et l'idylle est bien réelle... pendant un temps. Mais ils finissent par s'avérer meilleurs partenaires en affaires que dans la vie privée. ☇ 1975 — Daxia donne naissance à leur première fille, Li Fei Fei, et la situation du couple se complique : habituée à ce que la femme soit le pilier de la famille, la jeune mère s'accapare la petite. Elle offre à son mari la possibilité de s'investir dans une certaine mesure, mais outre l'affection qu'il est libre de manifester, elle montre dès le départ que tout ce qui concerne l'éducation, les règles et choix de punitions sont sa responsabilité — que sa parole prime sur ces plans. ☇ 1980 — Naissance de leur deuxième fille, Li Suàn, alors que le couple est en voyage d'affaires au Royaume-Unis, les Matsuoka envisageant d'implanter SF en Angleterre. On les prévient qu'elle pourrait avoir la possibilité d'apparaitre plus tard sur la liste des étudiants de Poudlard mais, bien sûr, à la condition de maîtriser parfaitement l'anglais ; bien qu'ils ne l'envisagent pas vraiment, la langue est, de toute façon, un apprentissage jugé important par les Li, qui mettent l'accent sur cet apprentissage pour tous leurs enfants. ☇ 1982-85 — Fei est admise à Mahoutokoro, d'abord en tant qu'externe (résidant dans un pensionnat en ville ), puis interne dès ses 11 ans ( 85), comme le veut le règlement. A la fin de cette même année, le couple a un fils : Li Jiélùn. Commençant à se sentir dépassés par le rôle de parents, les tensions et le travail, Daxia et Kyohei prennent la décision (quoiqu'elle soit plus d'accord que lui) de placer les enfants auprès de leur famille maternelle et de troquer leur maison à la capitale contre un petit appartement pour deux : tant en guise de pied-à-terre pour le travail que dans l'espoir de se rapprocher de nouveau. La marmaille grandit parmi le peuple Pangcah, les parents les rejoignant ensemble tous les weekends et à deux ou séparément certains soirs de semaine. Replâtrage maladroit qui n'améliore pas la situation. Se sentant d'autant plus à l'écart, Kyohei prend ses distances, donnant tout à sa carrière et démissionnant tacitement de son rôle de père. S'il est toujours présent financièrement, l'oncle maternel des enfants représente leur véritable figure paternelle à cette époque et leur mère, bien qu'éloignée la moitié du temps, reste extrêmement présente dans leur vie. C'est d'elle que dépendent d'ailleurs toutes les décisions. ☇ 1986-87 — naissance de Li Mĕi Lì ( 86), puis de Li Zhi Lan, benjamine de la fratrie, 10 mois plus tard. Suàn entre quant à elle à Mahoutokoro en tant qu'externe (résidant dans un pensionnat en ville). ☇ 1991 — Suàn reçoit son invitation à étudier à Poudlard, avec accord de Mahoutokoro, tant grâce au droit du sol qu'au nom de l'accord économique entre les deux pays. Simultanément, Kyohei se voit proposer de se voir attribuer le poste du directeur marketing en poste dans la filiale du Royaume-Uni, l'homme étant jugé incompétent par les hautes sphères. Ils acceptent les deux propositions. Su intègre l'école écossaise en même temps que Harry Potter et est répartie à Serdaigle, où on la connait plus souvent en tant que Su ou Swan ( source). La même année, les Li s'établissent en Angleterre après avoir été mutés à Londres, selon leurs prévisions. Ils entament la procédure de naturalisation pour eux-mêmes et pour les enfants qu'ils ont à charge (mineurs). ☇ 1992 — Jiélùn entre à Mahoutokoro en tant qu'externe (résidant comme ses sœurs avant lui dans un pensionnat japonais, faisant chaque jour le parcours entre son logement et l'école à dos de pétrel-tempête géant, comme le veut la coutume). Introverti en présence d'étrangers, il est victimisé par son camarade de chambrée, plus vieux que lui ; le calvaire continue à l'école, où il est isolé (parce que le statut de victime est contagieux, m'voyez). Il fait connaissance à la moitié de l'année ( octobre, la rentrée scolaire étant en avril) avec Mika Rhee, qui s'impose dans sa vie, rompant sa solitude et par le fait même, son statut de sous-douleur. Au moins temporairement : Mika devient interne à la fin de l'année et le répit de Jiélùn cesse simultanément. Avril 92. Li-kuuun ! Un bras s'enroule autour de ses épaules, stoppant son avancée. Le timbre est sympathique, affectueux même, comme l'est le regard posé sur lui par le plus grand. Mais les émotions qui nouent vicieusement le ventre de Jiélùn sont diamétralement opposées à l'image innocemment amicale que renvoie leur duo. Tanaka Tsubasa ne se formalise pas de la rigidité de ses épaules. Au contraire, la prise de sa main se resserre légèrement et son sourire s'élargit, dévorant les trois quarts de son visage. Ah, mon ami, il reprend avec un soupire lourd de sous-entendus, qu'est-ce que je ferais sans toi ? J'ai encore oublié l'argent pour mon déjeuner. Son timbre est vaguement plaintif et tandis qu'il passent devant l'un des surveillants de la cafétéria de l'école, l'homme capte les mots, hausse un sourire réprobateur mais secoue ensuite la tête avec indulgence. Peut-être le regard de Jiélùn n'est-il pas suffisamment explicite. Il est pourtant certains que ses yeux légèrement écarquillés crient aidez-moi, mais déjà, l'homme détourne le regard et après avoir courbé la tête pour le saluer respectueusement, les garçons s'éloignent sans qu'il ne songe même à intervenir. Hey, tu ne réponds pas à ton senpai ? C'est impoli tu sais. C'est à son oreille qu'il susurre cette fois, et Jiélùn est plus accoutumé à ça. A la menace sous-jacente, terré sous les couches de faux semblants. J'ai- les sons se prennent dans sa gorge, le laissant muet une seconde, et il se déteste, se déteste tellement d'être si ridicule, si aisément impressionnable, j'ai s-seulement assez pour un repas, Tanaka senpai, il souffle, triturant nerveusement le bas de sa veste d'uniforme, et l'autre lui sert un sourire plaisant. Bien, c'est largement assez non ? Il tend une main, paume vers le ciel, réclamation explicite. Jiélùn voudrait résister. Il peut presque se visualiser frapper le dos de la main outrageante pour l'écarter de son chemin, contourner le garçon de dix ans pour rentrer d'un pas décidé dans la salle bruyante où s'installent déjà les autres, et où résonnent les sons des plateaux de métal claquant contre les tables. Mais ce n'est pas l'attitude que devrait avoir un cadet et il y a comme... une barrière. Lui d'un côté, les autres à l'autre extrémité, au-delà d'un précipice dont un mot de trop suffirait à le faire chuter. Personne vers qui se tourner. Pendant une seconde il songe à capter un regard. Mais à quoi bon ? Tanaka dort dans la même chambre que lui ; si quiconque l'interrompt ici, il attendra qu'ils soient cloîtrés entre quatre murs pour lui faire payer. Alors le cadet effectue le seul geste qu'il pense pouvoir esquisser pour ne pas aggraver les choses. La main de l'autre se referme sur l'argent et il s'en va avec un rictus satisfait, non sans lui asséner une claque à l'arrière de la tête — juste un peu trop forte pour être considérée comme inoffensive. Brave kohai, il murmure par-dessus son épaule, et cette fois, les accents mauvais de sa voix sont en accord avec la lueur déplaisante qui ne quitte jamais ses prunelles. Octobre 92. Jiélùn regarde en arrière, suspicieux. Fronce les sourcils. Accélère, ses petits poings crispés sur les anses de son sac à dos trop pesant (devra-t-il le jeter dans les buissons s'il doit opter pour une fuite rapide et efficace ? Il court vite, plus vite que certains de ses aînés, et il connait les raccourcis vers la pension, ça devrait suffire à lui sauver la mise). Nouveau coup d'oeil. Il est toujours là. Le garçon étrange qui l'a abordé à la cafèt' quelques jours plus tôt, avec ce sourire immense qui lui bouffe la moitié du visage (c'est indécent, d'être heureux comme ça). Jiélùn est pourtant certain de bien lui avoir poliment dit it was nice to meet you but i don't think we can get along well, dans son anglais un peu maladroit (il n'aime vraiment pas parler anglais, eomma insiste pour qu'il s'exerce mais il n'est jamais sûr de lui quand il bascule dans cette langue ; le problème, c'est que l'énergumène parlait un mélange maladroit de japonais truffé de beaucoup de mots anglais, le rendant difficile à comprendre, et qu'il n'a vraiment pas l'air de comprendre des notions aussi simple que au revoir ( adieu, même)). Les sourcils du plus jeune sont furieusement froncés, tant d'insatisfaction que d'inquiétude. Lorsqu'il accélère, l'autre en fait de même, lorsqu'il bifurque, l'autre bifurque, sur ses talons depuis qu'il a choisi de quitter l'institut à pieds (c'était vraiment stupide, mais Tanaka l'attendait avec quelques-uns de ses potes à côté des pétrels-tempête géants et... il a paniqué, fait demi-tour et est parti de son côté). Ok. Ok. Aux grands maux... Jiélùn pique un sprint. Brusquement, sans prévenir, il se met à courir à vive allure, attendant d'avoir tourné à un coin de rue pour se délester de son sac à dos et le "cacher" plus ou moins dans un taillis. Il ne prend même pas le temps de s'arrêter tout à fait, l'envoyant simplement voler là (il n'a pas vraiment réfléchi, c'est l'instinct d survie qui prend le pas) tout en continuant sa course acharnée. Et il ne s'accorde pas une pause pour souffler, pas tant que le pensionnat n'est pas en vue, pas tant qu'il n'a pas franchi les grilles, pas tant qu'il n'a pas posé la main sur la poignée, pas tant qu'il ne l'a pas enclenchée pour se faufiler à l'intérieur, à l'abri. Lorsqu'il se jette dans le couloir de l'entrée, claquant la porte devant lui et s'effondrant à genoux avant de basculer sur un côté, il a le souffle court, les poumons qui sifflent, les yeux écarquillés de terreur, et son sang bat si fort à ses oreilles qu'il ne percute pas immédiatement les éclats de voix raisonnant autour de lui. Li Jiélùn, que sont ces manières ! On ne claque pas les portes ainsi- et où étais-tu donc depuis tout ce temps ? Tous les autres sont rentrés depuis une éternité, l'heure du dîner est passée, sais-tu que nous étions sur le point d'appeler les autorités pour signaler ta disparition ? Il voudrait répondre oui, mais panique et rush d'adrénaline l'essoufflent tant qu'il n'arrive à rien dire, lâchant sporadiquement des mots hachés, dénués de sens. Je- manqué- pieds- me- suivait-, il bafouille en crispant une main sur sa poitrine là où son cœur tente douloureusement de s'éjecter hors de sa cage thoracique. Les mots avortent en un son étranglé et inquiète, la femme se baisse à sa hauteur pour. Jiélùn-kun, est-ce que quelqu'un t'a fait du mal ? elle demande, anxieuse, et il secoue la tête en un mouvement nerveux dont lui-même ne connait pas le sens, sautant au cou de la femme pour s'accrocher à elle comme si sa vie en dépendait. Il ne le fait pas souvent — non, il ne le fait jamais, Jiélùn le garçon un peu étrange et renfermé qui file toujours à travers les couloirs tête baissée, évitant tous les regards, refusant toute compagnie, ne parlant pas plus que le strict minimum. Il ne s'en remet jamais aux adultes et pourtant, il a eu si peur cette fois que le torrent menace de déborder, les aveux se précipitant à ses lèvres. Il a envie de lui dire ces nuits sans sommeil passées à étouffer des larmes dans l'oreiller. De lui raconter les tâches que lui impose Tanaka, de la plus banale à la plus pénible — du laçage de ses chaussures à l'argent qu'il lui taxe au quotidien, lui imposant de lui acheter à manger avec son propre argent, quitte à le laisser traverser la journée ventre vide. Mais il faudrait alors mentionner ces fois où il l'attend avec ses amis de 3ème année et où, postés en cercle, il le font rebondir d'une paire de main à une autre, jusqu'à ce qu'il chute, et le rouent de coups de pies en se moquant de lui. Il faudrait avouer l'humiliation d'avoir à lui lécher les basques, littéralement, avant de les lacer. Et alors, il resterait encore à dire toutes ces fois où il là suspendu et enfermé dans son casier à l'école, l'y laissant des heures durant avant de le libérer — les cours manqués de cette façon et les colères de sa mère à l'idée qu'il ait osé faire l'école buissonnière. Et ces instants où il se laisse trainer par le groupe dans les toilettes des garçons, enfoncer la tête dans la cuvette des toilettes et insulter jusqu'à ce que ses oreilles résonnent des injures et de la certitude de n'avoir aucune valeur. Il ne peut pas dire tout ça, il ne peut pas. Il parvient juste à geindre un Saito-san suppliant, étouffé contre son épaule tandis qu'elle le berce. Il a peur, il a tellement peur, et il voudrait la supplier de ne plus l'envoyer à l'école, de dire à ses parents qu'il est malade, très malade, qu'il doit rentrer à la maison, qu'il voudrait crever parfois et qu'il est trop jeune pour avoir ces pensées la. Supporter Tanaka est déjà si dur, tellement au-dessus de ses forces ; et voilà que ce nouveau garçon, ce grand, ce Rhee Min Ki se met à le suivre partout. Il ne lui a rien fait. Il n'a rien fait pour qu'ils veuillent tous lui faire du mal ! Je suis désolée d'avoir crié, calme-toi d'accord ? Regarde-moi, shh, tout va bien, tu es en sécurité, tu vois ? Dis-moi ce qui s'est passé, qu'est-ce qui t'a mis dans cet état ? Il ne s'est même pas aperçu que ses sanglots étaient devenus hystériques, mais les mots de l'employée du pensionnat lui font l'effet d'une douche froide. Il doit se calmer, il ne peut pas lui dire, il ne peut pas. Alors il ravale les larmes, maudissant les sanglots qui continuent de le secouer violemment tandis qu'il affirme que Tout va b-bien j'ai j-ju-uste- La porte d'entrée se rouvre sur ces entrefaites et les yeux de Jiélùn s'écarquillent à la vue du garçon qu'il pensait avoir réussi à semer. Konbanwa Saito-san ! Il salue tranquillement, comme s'il n'était pas étrange de la trouver assise par terre à caresser le dos de l'un des résidents du pensionnat, affalé sur ses genoux comme un cry baby. Jiélùn cache son visage au creux du cou de la jeune femme, mortifié et terrifié. C'est fini. Il est fini. Rhee Min Ki dira à tous les autres ce qu'il a vu et ils lui pourriront la vie jusqu'à la fin des temps et même dans sa vie suivante. Bonsoir Rhee-kun. Tu es en retard toi aussi, qu'est-ce qui se passe avec vous les garçons ? Elle soupire, frustrée de ne pas comprendre. Jiélùn se crispe dans ses bras, s'extirpant nerveusement de l'étreinte pour se replier sur lui-même, et elle comprend qu'il ne parlera pas. Sans réprimande, elle se relève simplement en même temps que lui, tentant de poser une main rassurante sur son épaule — mais il feinte, échappant au contact comme à son habitude. Ne prends pas de mauvaises habitudes alors que tu viens seulement d'arriver, réprimande-t-elle Rhee Min Ki avant de s'adresser à eux deux, mains sur les hanches. Les cuisines sont déjà fermées. Montez dans vos chambre, je vous emmènerai des sandwichs pour la nuit. Mais que les choses soient claires : c'est la première et la dernière fois. Arigatō Saito-san, murmure honteusement Jiélùn, Rhee Min Ki énonçant les remerciements d'une voix forte et tout à fait joyeuse qui le fait cringer. Ce garçon n'a-t-il donc aucune gêne ? Le taïwanais tente de se faufiler discrètement loin de lui, mais — Wait ! That's yours, right ? Oh. Oh. Est-ce que le sol pourrait l'engloutir ? Rhee tient son sac à dos à bout de bras, celui qu'il a voltigé dans le décor pour le fuir plus vite, et Jiélùn se sent incroyablement, horriblement, stupide. How can you lose such a big backpack ? Il s'esclaffe, et étrangement, ça n'a pas l'air menaçant. Pourquoi lui rend-il ses affaires ? Jiélùn vérifie à l'intérieur et... tout y est. Ses livres ne sont pas trempés et en lambeaux, ils sont parfaitement intacts. Pas d'encre déversée un peu partout, non plus. C'est vraiment bizarre. Rhee lui ébouriffe les cheveux d'un geste presque fraternel. You sure are a weird little thing, eh ? Il rit, et Jiélùn rougit violemment, marmonnant un remerciement en regardant ses pieds, avant de faire volte-face sans crier gare pour aller jusqu'à sa chambre. Quelques volées d'escaliers plus haut, une sensation étrange le submerge et il ne cède au besoin de vérifier que lorsqu'il atteint le quatrième étage. Il regarde en arrière... et il est encore là, à le suivre, encore. C'est un cauchemar ? Jiélùn accélère. Regarde derrière. Rhee lui fait un joyeux coucou de main. Sort en même temps que lui lorsqu'il s'extirpe de la cage d'escaliers. W h Y ?? Il est encore sur ses traces tandis qu'il traverse le couloir. Et s'arrête juste derrière lui lorsqu'il pile net devant la porte de sa chambre. Cette fois, Jiélùn se tourne fermement pour lui faire face, lèvres pincés, yeux plissés et bras croisés, le cœur battant à tout rompre sous la surface bravache qui menace de s'effriter d'une seconde à l'autre. Le coréen, lui, regarde le numéro de chambre d'un air surpris tellement peu crédible qu'on ne peut que deviner qu'il est surjoué. Looks like we're gonna be roommates ! s'exclame-t-il avant de le contourner tranquillement pour s'inviter à l'intérieur et se jeter sur le lit vide de Tanaka après avoir lâché son sac à dans l'armoire elle aussi vide de ce côté de chambre. Jiélùn reste plusieurs secondes interdit, bouche ouverte et regard fixé dans le vide, à embrasser la scène en se demandant ce qui se passe. Hey, t'es sûr que ça va ? La terre à Li-kun ! La question le tire de ses pensées, assorties d'un claquement de doigts. Il ne rêve pas, ce gars qui a l'air sympa avec lui a vraiment pris la place de Tanaka. Est-ce que quelque part, une divinité quelconque a enfin entendu ses suppliques ? Fierté oblige, Jiélùn se dirige résolument vers son côté de la chambre sans lui adresser la parole, se prépare pour la nuit et s'enfonce sous les couvertures jusqu'à la tête. Mais sous ses airs indifférents, il a le palpitant qui bat la chamade. Est-ce que Rhee voudra bien devenir son ami...? Tu veux dire que tu commences l'école juste cette année ? Jiélùn fronce les sourcils, grimaçant de mécontentement en fixant le jeu de go posé entre son compagnon de chambrée et lui. Les pions blancs et noirs se disputent les territoires sur la surface du goban, mais la guerre qui se mène dans la tête du plus jeune est toute autre : pourquoi il n'a pas pu entrer à l'école aussi tard, lui ? Ye. Au Royaume-Uni on commence à 11 ans et mes parents ont décidé un peu tard de me mettre à Mahoutokoro, so... Il hausse les épaules tandis que Jiélùn se mord la lèvre inférieure, hésitant avant de commenter : Tu n'as rien perdu, l'école c'est nul... A ça, Rhee hausse les sourcils, et il se méprend, pensant que le manque de terme de politesse l'a vexé ; Rhee senpai, ajoute-t-il rapidement pour l'apaiser. Ou... sunbae ? Mais l'autre éclate juste de rire, encore. Tu peux m'appeler hyung maintenant, tu sais ? Hyung ? Yeah. C'est pour... grand frère ? En coréen. Je n'appelle pas les étrangers grand frère. Senpai. Yah Li Jiélùn ! Je ne suis pas un étranger, je suis ton nouveau meilleur amiiii. Et sans crier gare, Jiélùn se fait engloutir dans une étreinte d'ours qu'il l'aplatit sur le matelas. Hyung. Hm ? Si tu commences l'école seulement cette année... est-ce que ça fait de moi ton senpai ? Aish, ce gamin insolent. Respecte ton hyung, demi-portion ! ❝ Partie II ❞1993 - 1998☇ 1993 — Fei entre à l' Université Sorcière de Chine pour se spécialiser en stylisme/mode. Diplômée en 96, elle suit son meilleur ami Arsenius Lestrange en Angleterre, rejoignant sa famille sur place et s'acquittant elle-même de sa paperasse administrative. Meili fait son entrée à Mahoutokoro (externe). ☇ 1994 — Zhilan est scolarisée à son tour. ☇ 1996-98 — Jiélùn est admis à l'internat de l'école. Il s'ouvre peu à peu aux autres, grâce à Mika, et finit par réussir à mettre fin au harcèlement. 1997. T'as pas emmené la décoction verdâtre que ta mère t'a dit d'avaler tous les matins ? Jiélùn gigote sur son siège, mal à l'aise. Regarde brièvement son sac à dos du coin de l’œil avant de retourner son attention sur ses mains croisées sur la table. Pas eu le temps... Oh ? Qu'est-ce qui peut bien être plus important que des épinards pulvérisés ? Mickey a un bout de mangue qui lui pend entre les dents comme une langue mutante et les lèvres entrouvertes autour, et il semble sincèrement intrigué. Jiélùn se contente de renifler impatiemment en haussant les épaules. Rien de spécial. Il ne peut quand même pas avouer que ladite substance douteuse a été déversée quelques minutes plus tôt au fond de sac par les bons soins de Tanaka, si ? Si le tissu n'était pas imperméable, il suinterait le jus pâteux d'épinard et d'encre dans lequel pataugent actuellement ses parchemins, plumes et autres affaires ruinés. Tu as oublié de te prendre un plateau ? Tu es tellement tête en l'air. Il ne sait pas si Minki y croit vraiment ou s'il dit les choses ainsi pour ne pas le heurter. Est-ce qu'il... sait ? Est-ce qu'il a perçu que le harcèlement a repris quelques années plus tôt et que Jiélùn n'a pas été assez fort pour s'en libérer ? A la fin des cours il s'est encore fait taxer et sa carte d'interne et son argent ; l'un ou l'autre lui aurait permis d'accéder au buffet, mais sans rien en poche il peut tout juste s'offrir un plateau vide ou se bouffer les doigts, rien de plus. Et à vrai dire la seule chose dont il ait envie, là, c'est de s'éclipser pour nettoyer le désastre qu'est son sac, mais Mickey ne le laisse jamais filer sur l'heure du déjeuner, question de principe. J'ai pas faim. Son ventre le fait mourir de honte en grondant bruyamment pour faire savoir qu'il ment. Mickey adopte cet air sérieux plutôt rare chez lui, met un coup de coude dans l'épaule de Park hyung en se levant de son siège. On va te prendre un truc. J'ai quelques pièces, t'as de quoi compléter dude ? Et Jiélùn voudrait encore disparaitre, tentant de refuser, paumes levées, tandis qu'ils cotisent pour le nourrir. C'est vraiment pas- Hush. Minki a claqué une main sur la table en se penchant brusquement, une colère froide dansant sur ses traits et réduisant Jiélùn au silence. Si quelque chose n'allait pas, tu le dirait à tes hyungs n'est-ce pas ? il questionne sombrement, et Jiélùn sait que Rhee sait qu'il ment, mais il hoche quand même lentement la tête. Park tape sur la surface de la table pensivement, avant d'esquisser un sourire et de lui ébouriffer les tifs. T'en fais pas, on s'occupe de tout. Et comme de fait, il se retrouve avec un bol bien garni de Kare Raisu (ris au curry) au fumé délicieux sous le nez, quelques minutes plus tard à peine. Itadakimasu, il marmonne en esquissant un sourire pâle mais reconnaissant, ne connaissant toujours pas la formule pour recevoir la nourriture en coréen — de toute façon, Mickey maîtrise vraiment bien le japonais, leur langue commune, à présent. Il a tout juste le temps de coincer une portion de nourriture entre ses baguettes que des éclats de rire résonnent derrière lui. Trop concentré sur son plat et son estomac affamé, Jiélùn ne voit pas les deux blaireaux qui s'amusent à se lancer un Souafle derrière lui et ne perçoit que trop tard la mise en garde de Park hyung. Fais g- (!) ...affe. L'un des types a loupé la balle et il se l'est prise à l'arrière du crâne, le choc l'envoyant s'écraser tête la première dans son assiette. Ouuuups ! Gomen ne Li-kun, tout va bien ? Il s'est redressé, visage maculé de sauce épaisse et regard rivé sur la masse infâme qu'est devenu le plat que lui ont payé ses hyungs, et ses oreilles bourdonnant de honte ne lui épargnent pas d'entendre percer les éclats de rire à ses dépends, mais le pire dans tout ça — le pire, c'est Tanaka qui respire le même oxygène que lui, penché par-dessus son épaule avec un rictus impénitent. Non, non ça ne va pas. Les épices lui brûlent les yeux et les moqueries s'enroulent autour de lui et l'étranglent tel un étau tangible qui lui coupe le souffle et la gêne est si intense qu'il a l'impression de brûler sur place et il a juste si honte d'être lui (que va-t-il devenir si Tanaka se met en tête de ne plus s'amuser à ses dépends à ses dépends, mais en public, constamment, désormais ? Il ne peut pas vivre ça- il ne peut pas). La sauce dégouline sur son uniforme mais il s'extirpe précipitamment de son siège, fébrile, prêt à chercher un lieu où s'enterrer. Ses mains tremblantes d'effacer son grimage rougeatre et- Oh... il se fige tel un vivet doré dans le champ de mire d'un attrapeur, attendant l'impact. Tanaka ramasse un bout de pomme de terre échoué sur son épaule et le lui temps. Tu as perdu ça, il lui lance avec un sourire, comme s'il lui rendait service. Bouche entrouverte et paupières clignant à peine, Jiélùn entend les rires redoubler d'intensité et c'est juste... trop. La carte, l'argent, le sac, tous ses putains de courset maintenant ça, il veut juste... il veut juste disparaître et qu'on oublie son existence. C'est sans même vraiment s'en rendre compte qu'il attrape son sac pour le porter à sa poitrine, mais le fond lâche (avec un coup de baguette, sans doute aucun) et alors, c'est une mixture verte mi-liquide mi-pâteuse faite de jus d'épinard et de parchemins détrempés et d'encre de chine qui se déverse sur ses jambes et ses chaussures, dégueulassant le reste de son uniforme et s'écrasant pitoyablement au sol avec ce qu'il avait encore de dignité. Il n'a même pas le temps de réagir. Un poing s'abat dans le nez de Tanaka avec une violence qui laisse le jeune taïwanais sans voix et Mika — Rhee Minki, Mickey, son panda personnel radieux 24/7, cette bombe de bonne humeur indécente — écrase de l'autre main un plat de yakiniku à la sauce soja sur la face qui pisse le sang par l'appendice éclaté. En un instant ils se retrouvent à se rouer de coups par terre, Mickey crachant des jurons anglais sonores (des you fucking piece of shit qui font rougir Jiélùn jusqu'à la racine des cheveux) qui vibrent de toute la force de sa voix de baryton. Park hyung jette précipitamment au plus jeune son pull pour qu'il s'essuie un peu le visage, avant de se jeter dans la mêlée pour arracher Min Ki au carnage, balançant au passage un coup de pied vicieux qui pêche Tanaka aux couilles. C'est très peu après qu'on parvient à tous les séparer, Park et Rhee d'un côté, Tanaka et deux de ses amis venus en renfort de l'autre, tandis que les surveillants s'égosillent furieusement, que les élèves contemplent et commentent avec délice les clichés immortalisés sur leurs Pocketowls à clapet, et que Jiélùn se glisse subrepticement aux côtés de ses deux amis, prêt à encaisser la punition avec eux. Qu'est-ce que tu fais là ? Mickey le fixe, tête penchée de côté, réellement surpris de le trouver dans le couloir menant au bureau du directeur, et Jiélùn cesse de battre des pieds sous sa chaise pour lever les yeux sur lui. J'attends d'être convoqué ? L'aîné fronce les sourcils. Pourquoi ? Il plaisante ? Pour... avoir déclenché la bagarre ? Mickey grince des dents et lorsqu'il se penche brusquement vers lui Jiélùn fait un bond en arrière, réflexe défensif stupide pour lequel il se morigène aussitôt. Bien sûr que Minki ne va pas le frapper. Il n'est pas Tanaka. Mais voir ce big softie se transformer en brute sans crier gare l'a... sorti de sa zone de confort. Il est horrible de penser ça. Mickey a fait ça pour lui. Alors qu'il ne le mérite même pas. Alors sur un coup de tête, se sentant horriblement coupable de l'air choqué qui s'est installé sur le visage de son hyung par sa faute, Jiélùn se jette en avant avec la même vigueur, bras autour de son torse, pour le serrer très fort contre lui. Mickey distribue des hugs comme il respire mais lui essaye toujours d'y échapper et c'est un gros effort que d'initier le contact, mais il ne regrette pas, même s'il a à moitié l'impression qu'il va s'évanouir ou se noyer dans le ridicule. Exclamation choquée de sa part lorsqu'il se rend compte qu'il macule la veste de Min Ki hyung d'encore plus de curry — mais alors qu'il s'apprête à reculer les bras du plus vieux l'écrasent contre son épaule pour l'empêcher de filer, étouffant ses excuses. Ne t'énerve pas, le prévient-il. Je leur ai dit pour Tanaka. Jiélùn se tend, ses bras retombant mollement de part et d'autre de son corps, mais Mickey ne le libère pas de son étreinte. Hyung, pourquoi ? il demande et son timbre est si lourd de désespoir, le gouffre de son désarroi menaçant de l'engloutir tout entier. Parce que c'est ce qu'il faut faire des bullies, baby. Il faut les dénoncer pour qu'ils cessent, tu comprends ? Mais j- Non. ça ne peut pas continuer Jiélùn, je ne peux pas les laisser te blesser tout le temps, ça me fait mal de te voir comme ça. Il enserre le visage du cadet entre ses paumes et les yeux de Jiélùn s'embuent parce qu'il n'avait pas songé à ça. Il n'a jamais pensé que quelqu'un pouvait souffrir avec lui, pour lui. Et parce que Mickey est un patchwork d'ecchymoses naissants, lèvre fendue et œil gonflé, et que ça fait si mal à voir — ça lui comprime la poitrine plus encore que lorsqu'il encaisse lui-même. Il cligne rapidement des paupières à plusieurs reprises pour chasser les larmes malvenues. J-je suis dés- Please don't. C'est pas ta faute ok ? C'est pas ta faute. Et le front pressé contre la clavicule de Mickey, Jiélùn se laisse bercer par ces mots qui ne soignent pas tout, mais qui apaisent un peu la tourmente de son âme, et dont il n'avait même pas conscience d'avoir besoin. Est-ce que tu as déjà songé à... tout arrêter ? Quelque chose dans l'inflexion de la psychomage pour adolescents et dans son regard chaleureux mais soigneusement dépourvu de pitié, juste assez distant pour lui donner le courage de s'ouvrir, lui dit qu'elle parle de... vraiment tout. Le silence s'installe et de ses yeux il retrace les usures que le temps a creusé dans le bois du bureau, son index dessinant dans la condensation de la bouteille d'eau qu'elle lui a offerte. Mais peu importe combien il en ingurgite, sa gorge reste terriblement sèche. La réponse est oui, mais pour une raison ou pour une autre, ces trois lettres sont incroyablement difficiles à associer à voix haute. A-t-il voulu tout arrêter quand il était jeune et esseulé, isolé, abandonné, pestiféré ? Oui. A-t-il voulu en finir lorsqu'il riait aux côtés de ses hyungs en tenant discrètement ses côtes douloureuses d'avoir été piétinées dans leur dos ? Oh que oui, ces pensées sombres et pernicieuses lui ont collé à la peau, s'insinuant sous son épiderme et crépitant autour de ses doigts lorsqu'une lame se trouvait à proximité et lui susurrant des solutions drastiques pour voir s'achever le calvaire. Oh que oui il a plus d'une fois pensé si c'est rapide et sans souffrance- comme s'il s'agirait d'une libération. Comment accueillir la mort autrement qu'à bras ouverts quand chaque journée est plus pesant que la précédente ? Ce n'étaient même pas les coups les pires. C'était la violence psychologique qui lui asphyxiait l'âme. Li-kun... cette fois où tu as failli tomber du toit de l'école- J'ai glissé, il intervient d'une voix rauque, mais ferme, et son regard trouve fermement celui de la psychomage. Elle ne s'énerve pas. Ne fuit pas ses yeux. Les capture des siens, au contraire, le faisant prisonnier de l'intensité de son attention, de l'acuité de ses observations, et il a l'impression qu'elle peut cueillir ses pensées à même son esprit sans qu'il n'ait besoin de formuler un mot. Les vérités. Ses mensonges. Vraiment ? Une pause. Et elle sait. Il sait qu'elle sait et que persister est vain, mais ravaler l'envie de nier jusqu'au bout nécessite de lui une énergie surhumaine. J'ai- Elle attend. J'ai voulu- j'ai pensé- Elle ne bronche pas. Il bouge, mal à l'aise. Il y avait- derrière la porte ils- Qui ils, Jiélùn ? Il a chaud. Si chaud. Tire sur son col, sans amélioration. ça le consumme. Tanaka Tsubasa ? Elle demande. Il a déjà fait une déclaration devant le directeur de l'école et une flopée d'autres adultes, en présence de sa mère, dont les jointures étaient blêmes autour des siennes. ça ne sert à rien de le cacher. ça ne sert à rien de mentir. Oui, répond-t-il dans un souffle, et comme à chaque fois que le cauchemar devient réel, tangible, avoué à haute voix, il se sent à l'étroit dans son corps. Il voudrait hurler et il y a cette part de lui qui pense qu'il l'a mérité, qu'il aurait dû être moins faible. Ils étaient- derrière la porte et i-ils m'appelaient et je ne voulais vraiment pas... vraiment pas y aller et il n'y avait pas d'issue, il n'y avait pas d'issue alors j'ai- C'est comme résumer sa vie entière en deux mots saccadés ( pas d'issue) et il tire sur le tissu de sa chemise, les doigts glacés. Elle attend toujours. Attend qu'il le dise. Pas pour un comité scolaire cette fois, mais pour lui-même. J'ai voulu m-me laisser tomber. Ce sont les bons mots. Il n'a pas sauté — il n'y avait pas d'impulsion, pas de force dans ses jambes, il a juste volontairement trébuché sur les genoux et a voulu se laisser basculer de l'autre côté du rebord, pathétique jusqu'au bout ; mais l'un des ami de Tanaka avait fini par ouvrir la porte juste alors qu'il baissait les bras et l'avait retenu avant qu'il ne s'effondre telle une poupée désarticulée. Il y avait de l'étonnement dans ses yeux et peut-être de l'horreur et peut-être du regret, Jiélùn n'en est pas sûr parce qu'aussitôt qu'il a été ramené à l'abri sur le toit, Tanaka a éclaté de rire et maudit son comparse de l'avoir sauvé. ça aurait été si drôle, il a dit, ta cervelle de moineau éclatée sur le pavé, avec son rictus mauvais. Et Jiélùn aurait sauté cette fois, probablement, mais le copain de Tanaka, celui qui l'avait sauvé et qui avait cessé de sourire, il s'est mis à gueuler des obscénités et à traiter le plus vieux de cinglé, son poing enserrant fermement le t-shirt de Jiélùn simultanément, pour l'empêcher d'aller où que ce soit. Elle lui fait dire, lui-même cette fois, les autres noms, et peu à peu, comme une barrière qui s'effondre, les mots s'écoulent de ses lèvres. Avec hésitation toujours, il consent à confier son ressenti, toutes ces émotions tues depuis son entrée à l'école, le bonheur entaché puis tout à fait détruit, ces révélations que même Minki n'a jamais su lui arracher. Et ce n'est pas miraculeux — mais il y a du mieux, il le sent. Non, il n'est pas question que tu restes ici une seconde de plus. Ma, stop ! Je ne compte pas partir, ne- mais arrête, pose ça- Ne me dis pas quoi faire, Li Jiélùn ! Elle est hystérique et ne veut rien entendre et s'il a hérité de quelque chose, c'est bien de son caractère buté. Comment as-tu pu... comment as-tu pu me tenir à l'écart, ne rien dire de ce que tu traversais, je- je ne comprends pas Jiélùn... Comme vidée de ses forces, éreintée, dépassée, elle se laisse tomber sur le lit traditionnel, jambes croisées et coudes sur ses genoux, visage caché dans les paumes de ses mains. Je croyais que tu avais confiance en moi. Ou en tes sœurs- mais tu as agi comme si tu n'avais personne ? Quel genre de famille ça fait de nous ? Il se renferme à l'entente des reproches. Il peine encore à faire le tri de ses émotions et quelque part dans ce marasme indicible, il y a de la rancœur pour tous ceux qui n'ont rien vu, rien fait, mêlée à une haine de lui même dont il peine encore à se dépêtrer. Il n'est pas prêt pour ce genre de discutions, d'explications. Ton père et moi ferons notre possible pour te transférer à Poudlard. C'est compliqué, mais notre statut devrait rendre cette option possible. S'il n'y aucun moyen alors tu iras ailleurs — nous avons posé une demande à Ilvermorny au cas où, Beauxbâtons ou Castelobruxo sont aussi envisageables si tu préfères. Mais je ne repars pas en te laissant ici. Quoi ? Mais je ne veux pas encore apprendre une nouvelle langue ! Ton anglais est suffisamment bon- Pour suivre des cours ? J'ai déjà assez de mal comme ça, merci, j'irai pas. Tu veux foutre mon avenir en l'air ? Ne me parle pas de cette façon ! Je n'aurais jamais dû t'inscrire à Mahoutokoro, j'aurais dû- M'emmener avec toi ? Pourquoi tu l'aurais fait, hein ? Depuis qu'on est gosse ton mari et toi- C'est ton père, tu lui dois le respect- -vous passez votre temps à vous débarrasser de nous pour partir de votre côté alors quoi, pourquoi ça changerait maintenant ? Le silence qui suit est assourdissant, Daxia le dévisageant comme si elle ne l'avait jamais vu. Tu ne penses pas ce que tu dis. Non. Si. Si, je le pense. Et maintenant je veux que tu partes. Tu peux pas- tu peux pas exiger que je recommence tout à zéro alors que je m'en suis sorti sans toi, tu peux pas m'obliger. Ses traits se durcissent comme s'il lui proposait un challenge. Ah vraiment ? Regarde-moi bien. Et déjà elle se lève pour partir en furie, sans doute prête à faire irruption de ce pas dans le bureau directorial pour procéder à un transfert, mais son fils se précipite devant la porte pour en barrer l'accès, bras tendus. Si tu le fais je ne te pardonnerai jamais- Ha, ça me fait une belle jambe. Ecarte-toi. Je te déteste, je vous déteste tous les deux, je ne veux pas venir vivre avec vous ! Oh cesse un peu de faire l'enfant. De toute façon je ne te demande pas ton avis, pas sur ce point. Tu te rends compte de ce que tu demandes à ta propre mère ? D'ignorer le fait que tu aurais pu mourir et de te laisser rester comme si de rien n'était ? Si Rhee Min Ki n'avait pas débloqué la situation pour toi, où en serions-nous aujourd'hui Jiélùn ? A placer des baguettes dans l'encens en pleurant devant ton portrait ? Tu serais vite passée à autre chose de toute façon. Ne sois pas injuste. Tu vas trop loin. Et toi, tu l'es pas, injuste ? Tu débarques dans ma vie comme si tu t'en souciais et tu veux m'obliger à tout plaquer ? C'est trop facile de venir quand tout est fini et de faire l'offusquée, mais si je suis encore là c'est grâce à Minki hyung et je refuse que tu m'envoies loin de lui. Elle se masse les tempes, furieuse et frustrée au possible, avant d'abdiquer. Tu auras intérêt à m'envoyer des lettres détaillées de tes journées. Une liste de tes amis. Je ferai Minki confirmer. Je resterai en contact avec tes professeurs. N'espère même pas me mentir ou me cacher quoi que ce soit, si je remarque que tu es isolé ou que tes notes chutent j'interviendrai immédiatement et rien ne me fera changer d'avis cette fois. Nǐ míngbai le ma ? (tu as compris ?) Il hoche lentement la tête, laissant retomber ses bras. Les lèvres de sa mère sont toujours pressées en une moue mécontente, mais après quelques secondes gênantes à se dévisager sans savoir comment réagir, il la laisse l'attirer dans ses bras. J'ai vraiment eu peur pour toi. Je me soucie vraiment de toi. Il acquiesce mollement, acceptant de la croire. Il mérite d'être pourchassé par un esprit néfaste. Et toi aussi ! Le glapissement outré de l'adolescent filtre à travers le combiné. Obasan ! Tu es supposée être de mon côté- Pas si tu te laisses faire. Demo- Pas de mais. Tu ne laisses plus quiconque s'en prendre à toi, compris ? Et il acquiesce, d'un ton mécontent que trahit son bref sourire. Il sait que Ren dit ça pour son bien, et qu'elle a raison — il n'est pas question que ça arrive à nouveau. Il est déjà suffisamment humilié que l'ensemble de la famille soit au courant.
Dernière édition par Even Li le Mar 7 Fév 2017 - 16:11, édité 12 fois |
| | | |
WIZARD • always the first casuality Even Li ‹ disponibilité : dispo !
‹ inscription : 29/01/2017
‹ messages : 766
‹ crédits : neo venus.
‹ dialogues : sienna.
‹ âge : 18 yo (19.12.85).
‹ occupation : ancien élève de Mahoutokoro, 1er cycle achevé au RU par correspondance (vitmagic). désormais étudiant à la WADA cursus Arts visuels. jobbe en tant qu'animateur au CEPAS en semaine et au dirico express le samedi (club d'art pour une ribambelle de gosses qu'il adore).
‹ scolarité : 1992 à aujourd'hui.
‹ baguette : cerisier, 27cm, écailles de kappa.
‹ gallions (ʛ) : 3664
‹ réputation : party boy, slut assumée, toujours partant pour des hook up sans signification et probablement un brin obsédé par le sexe, sans limite, dork en compagnie de ses potes, skater taré, doué avec les gosses, artiste prometteur.
‹ faits : - personnalité:
steven jiélùn li, dit even • pyrokinésiste • il porte le nom de sa mère, sorcière pangcah (taïwanaise), plutôt que le "Matsuoka" hérité de son père (japonais) • il a 4 soeurs • tyrannisé à l'école, il a fait une tentative de suicide à 13 ans et est encore aujourd'hui terrifié par le vide. • il a un soft spot pour les gosses mal aimés de son club d'art. • sa famille paternelle est propriétaire de Shape the Future (grand groupe spécialisé en technomagie), où sa mère travaille en tant que directrice marketing de la branche brit. son père a délaissé l'entreprise familiale au profit de sa passion pour l'art et est désormais directeur de la Wada. sa soeur aînée est créatrice de mode, la cadette ingémage chez des concurrents, tandis que les deux dernières sont encore aux études.
- vu par le monde:
Even est de ces jeunes qu'aucun adulte ayant une vie stable et un boulot respectable ne prend au sérieux. de ces énergumènes aux fringues déchirées et aux piercings jugés rebutants, évoluant au sein de bandes qui dérangent l'ordre social, qu'on qualifie de punks et que l'on considère comme d'éternels adolescents attardés. on le fixe avec un agacement mêlé de dédain losqu'il déambule dans les rues avec sa planche coincée sous un avant-bras peinturluré, on le blâme lorsque les roues sales souillent les coussins d'un café, on l'accuse de risquer de cogner les passants lorsqu'il slalome à vive allure parmi la foule, on s'exclame qu'il est complètement inconscient quand il perd le contrôle en plein trick et que son board file entre les pattes des pauvres badauds (ou fait un vole-plané dans une vitrine) après l'avoir envoyé heurter une calèche de plein fouet. on dévisage ses membres couturés de cicatrices, d'égratignures ou pire, et ses genoux ouverts, en le traitant de casse-cou infréquentable. il s'en fiche, ces gens là ne comprennent pas la passion, refusent de voir que c'est un mode de vie, un vecteur de culture, un regard sur la ville et l'architecture. c'est une chose qu'on lui reproche aussi, d'ailleurs : de sembler se foutre de tout. héritier de culture fun et d'une contre-culture urbaine devenue street culture, adepte de pratique sauvage, obnubilé par l'esthétique underground, revendicateur d'un idéal libertaire. lorsqu'une girlfriend exigeant plus d'attention ou un rabat-joie critique le prend de haut, il soupire lourdement et réplique irrémédiablement, avec une patience feinte : "you don’t understand, mom. it’s not a phase. this is who I am."
il a toujours un appareil photo, des multiplettes ou un pinceau au bout des doigts • big softie sous ses allures punk • aime être sous les feux des projecteurs lorsqu'il est dans son élément mais devient socially awkward et mal à l'aise avec les gens aussitôt qu'il doute de lui-même. • praise kink • il préfère cependant se tenir derrière la caméra plutôt qu'être mis en avant. • dents de lapin, sourire de bunny. • veut devenir photographe pro. • poste des cover de chant et de danse sur son msn pour satisfaire ses autres passions. • trop d'alcool, trop de sexe, trop d'orviétan, trop de boissons énergisantes. il ne peut pas s'empêcher d'abuser, bien qu'il ait vu sa sœur Lily frôler la mort à cause d'une overdose. • ses potes et lui sont adeptes de bodypainting et font office de toiles humaines les uns pour les autres. • a l'air mort quand il dort. • infoutu de cuisiner, vit de bouffe à emporter et de gras de fast food. • passe un quart de son temps au skatepark, un autre à l'Espresso Patronum, et sèche beaucoup trop les cours pour son bien. • il a un caméléon (kowalski) et mickey et lui ont adopté d'autres animaux, dont un hérisson et un chien.
‹ résidence : vit au Sawl Yard, dans un appart pour deux avec son bff Rhee Min Ki (aka Mickey), rentre chez ses vieux un week-end sur deux environ.
‹ patronus : un kappa, encore une fois. Son animal totem, décidément : très protecteur de son territoire.
‹ épouvantard : ses proches privés de mémoire. Depuis qu'on leur a rendu un Shin tout sauf lui-même, Even s'aperçoit qu'être totalement oublié par quelqu'un qu'on aime est presque aussi terrible que le perdre à jamais... ou peut-être pire.
‹ risèd : quelque chose ayant trait à son paternel, probablement, mais Even préférerait crever plutôt que l'avouer.
| ❝ Partie III ❞2000 - 2001☇ 2000 — A cause du décret du 7 novembre 98 formulé au RU, les enfants Li encore hors du territoire partent s'y installer en février 2000 au terme de l'année scolaire, rejoignant leurs parents. Jiélùn, qui se fait appeler par son second prénom, Even (Steven), en Angleterre, continue ses cours par correspondance ( Vitmagic), passant la majeure partie de son temps libre ou d'étude avec Mickey. Du moins, jusqu'à ce que son meilleur ami tombe amoureux d'une patiente de Ste Mungo's condamnée à mourir, et passe donc de plus en plus de temps à son chevet. ☇ fin août 2001 — Even, Damian, Shin et son épouse, Emi (infirmière de la future mariée), organisent en secret l' union de Blue et Mickey, cérémonie secrète entre les murs de l'hôpital. Shin se charge lui-même de l'office, typiquement asiatique, qui lie les âmes et les apaise, offrant ainsi une part de l'énergie vitale et de Mickey à sa jeune épouse et accroissant un tant soit peu son espérance de vie. Après quoi, le nouveau couple disparait des mois durant. Mickey rentre seul après la mort de sa femme et le sujet n'est plus jamais abordé. Février 2000. London, here we come ! Un poids lui tombe dessus et, habitude oblige, la taïwanais ne flanche même pas. Ses mains se calent automatiquement sur les cuisses qui lui encadrent la taille et d'un mouvement d'épaule il ajuste le sac qui manque d'en basculer. Ah hyung, t'es lourd ! il geint quand même, mais un coup d’œil suffit à lui révéler l'immense sourire impénitent d'un Mickey espiègle passé en mode koala et il sait pertinemment que dans ces moments-là, il est inutile de tenter de lui faire entendre raison. Alors il se contente de sautiller sur place pour le hisser un peu plus haut, cherchant un semblant de confort, tandis que le menton du plus vieux s'installe tranquillement près de son cou. A gauche toute, dirige le Rhee en pointant la direction d'un doigt, donnant des coups de talons pour presser sa monture. Il écope de quelques vagues claques sur les fesses supposées le calmer — parce que même s'il le presse, Jiélùn ne peut rien faire de plus que se frayer péniblement un chemin à travers la marée humaine qui encombre chaque centimètre carré de l'office des Portoloins Internationaux. Le plus jeune (qu'une poussée de croissante a toutefois rendu un poil plus grand) se hisse sur la pointe des pieds pour tenter d'apercevoir le bureau qui les intéresse et finit par y parvenir après maints coups de coudes et excuses essoufflées. Ohayō gozaimasu, quatre places pour le prochain portoloin en partance pour Londres. Pleaaaase, complète son excroissance dorsale avec un sourire plein de dents qui fait légèrement vibrer les commissures de l'employée. Noms, Prénoms et pièces d'identités, elle réclame en agitant sa baguette devant les écrans connectés via lesquels s'organisent les trajets. Mickey se charge de tout piocher dans le sac qui pend de l'épaule d'Even, toujours peu enclin à se comporter comme un être humain normal — une employée plus âgée les fixe avec insistance, sourcils froncés et lèvres formant une moue désapprobatrice, mais Jiélùn ne saurait vraiment pas dire ce qu'elle leur reproche précisément. Les pantalons trop cintrés, déchirés le long des cuisses et des genoux ? Les deux hoverboards coincés sous son bras ? L'énergumène qui s'agite impatiemment sur son dos comme le grand gamin qu'il redevient 20/24h ? Les oreilles percées ? La décoloration loufoque des cheveux Minki ? La frange trop longue qui tombe à moitié dans les yeux d'Even et qu'il écarte d'un coup de tête toutes les deux secondes ? Trajet simple ou aller-retour ? Pour combien de temps partez-vous ? Indéfiniment. Motif ? Regroupement familial. Avez-vous déjà obtene une dérogation pour le passage des frontières ? Et ça continue encore et encore, quasi-interrogatoire de près d'une demi-heure avant qu'ils ne puissent se frayer un chemin en sens inverse pour rejoindre Meili et Zhilan, assises sur les bagages à les attendre. Piste de départ E-58, il indique en arrivant à sa hauteur, relâchant ses bras — Mickey comprend le message et se laisse glisser au sol, pour qu'ils puissent ramasser leurs paquetages magiquement allégés mais encombrants, et décharger autant que possible les filles. Jiélùn grogne de mécontentement lorsqu'ils atteignent enfin la bonne plateforme. J'arrive pas à croire qu'ils nous forcent à aller vivre là-bas, geint Lily, avant d'ajouter d'un ton conspirateur, Vous croyez que leur premier ministre mégalo va vraiment nous permettre de rester ? Avec un peu de chance on se fera expulser- Un peu de chance ? interrompt Dylan terrifiée et Jiélùn soupire de frustration. Ne l'écoute pas, ça n'arrivera pas. Qu'est-ce que tu en sais ? L'entente entre la Chine et le Royaume-Uni est assez solide pour que vous n'ayez pas à vous inquiéter, rassure Mickey, mais Lily se fend d'une mimique boudeuse. J'espère que ça changera et qu'on pourra rentrer à la maison. Vous vous rendez compte qu'ils n'ont même pas de Pocketowls ? Comment je ferai pour rester en contact avec mes amies ? Jiélùn grimace sans démentir, Mickey esquisse une moue navrée. A ta place j'y compterais pas trop. A moins de miser sur des lettres... aussi brèves et impersonnelles que possible. L'humeur chute d'un cran, comme à chaque fois qu'ils se retrouvent à réfléchir à ce qui les attend. Et Lily d'ajouter dramatiquement : La prison, quoi ! Dylan se blottit contre le torse d'Even. Gege j'veux pas aller en prison moi, j'ai rien fait, elle plaide d'un timbre plaintif. Personne n'ira en prison. Meimei, arrête un peu de la faire flipper. Et puis tu te feras sûrement de nouvelles amies là-bas, t'en fais pas pour ça ! Hey, t'as bien caché les cadeaux pour la famille parmi tes vêtements hein ? Ils sont dans la valises de xiao mei. J'avais beaucoup trop de choses à emmener ! Turns out que la parenté installée au Royaume-Uni aurait mieux fait de ne rien leur demander de transporter. Arrivés à l'OPI anglais, leurs affaires sont fouillées consciencieusement et en plus de se faire confisquer la moitié desdits cadeaux (leurs objets personnels étant, eux, partis plus tôt, dans des caisses que Daxia et Kyohei se sont chargés de réceptionner), ils se font vertement réprimander pour avoir tenté d'introduire sur le territoire des objets dépassant la limite de taille autorisée et des produits alimentaires ou boissons typiquement taïwanais et japonais. Quand leur mère les réceptionne au pied de la tour après pas moins de quatre heures de calvaire et de remontrances mêlées de menaces, c'est un Jiélùn exaspéré qui passe devant elle sans la saluer, lèvres courbées en rictus furieux. Si ce n'était pas pour Mickey, il n'aurait jamais accepté de foutre les pieds dans ce pays de tarés. Mai 2000. What the f- Even est interrompu par une tape à l'arrière de la tête qui fait valser son cerveau à l'intérieur des parois de son crâne (du moins est-ce son impression). Debout les mômes, résonne une voix probablement amplifiée par dix sonorus ( wtF???) et qui, curieusement, est bien trop grave pour être celle de sa mère. Le taïwanais ouvre un œil. Geint, à l'agonie, ferme la paupière, s'accroche aux barreaux ( mais son lit n'en a pas ??!1!??1??) entre lesquels son front est pressé. Nope nope nope il ne bougera pas il ne- Allez, plus vite que ça. Cette fois, de la lassitude ; donc soit, ce n'est vraiment pas sa mère : il y aurait eu plus de cris, la couverture arrachée... pourquoi sa couverture est-elle si... lourde.... d'ailleurs.... Il balance un coup de patte pour la pousser de ses jambes et elle couine tel un chiot blessé et ce n'est vraiment pas normal que sa couette couine alors cette fois il consent à entrouvrir les deux yeux pour regarder plus bas et. Ce n'est pas sa chambre. Ce n'est pas du tout son lit. Il est recroquevillé sur lui-même à même le sol, Mickey affalé en travers de ses jambes (voilà qui explique le poids et les bruits — Even lui tapote la tête pour s'excuser pour le coup asséné), dans un petit espace qui a tout de, eh bien, une cellule, qu'ils partagent avec des jeunes de l'AO de Mickey. FUCKING HELL. Le constat a le mérite de le faire s'arracher au sol et, mine hagarde, yeux écarquillés, il finit par aviser le type qui l'a frappé tout à l'heure. En robe d'il-ne-sait-quel-poste (il ne comprend pas encore les différentes fonctions du gouvernement anglais et sait juste que si ça touche au ministère, c'est mauvais) et sans doute ferait-il mieux de se taire mais, Even étant Even, sa première réaction est de s'outrer. Vous m'avez frappé ?? C'est de l'abus de pouvoir vous n'avez pas le droit ! L'autre se passe une main sur le visage comme s'il se demandait quoi faire de lui (Even n'autorise personne d'autre que sa mère à faire cette tête de "mais-ce-garçon-est-désespérant"). Je t'ai à peine effleuré- une main l'arrête avant qu'il n'ait le temps de protester ; Ecoute, je viens de passer une nuit assez atroce à cause de tes petits camarades et toi alors je te conseille de ne pas en rajouter. Que vous buviez à votre âge est déjà assez contestable comme ça — vous ne devriez pas plutôt être à l'école ? Even se gratte la tête avec l'air de celui qui se demande ce qu'est l'école et la face de son interlocuteur tombe comme s'il était littéralement désespéré par son attitude. Mais pour sa défense, le pauvre gosse n'est même pas sûr de pouvoir compter jusqu'à dix tant il est juste taraudé par la nausée et par les ?? points d'interrogation ?? qui tournent ??? dans son esprit ???? parce que pourquoi est-il ????? dans une cellule ?!? Il cligne des yeux péniblement et écope d'un lourd soupir. Boire est une chose, mais il faut être complètement inconscient pour franchir les limites du monde magique par les temps qui courent, il reprend un ton plus bas, la mine sombre. Et si Even se sentait déjà dégueulasse (avec ses fringues de la vieille, mouillées d'alcool et le vomis de quelqu'un d'autre au bout de ses précieuses Timberlands et sa gueule de bois), il se sent encore plus minable lorsque son esprit amorphe finit par assimiler le pétrin dans lequel ils se sont fourrés. J'ai pris des précautions et des risques infinis pour que ça ne s'ébruite pas, mais le mieux serait que vous partiez maintenant avant que l'agent de la BPM en fonction ne soit remplacé par un collègue moins concilient. Alors réveille les autres et arrangez-vous pour être loin d'ici dès que possible. Après avoir nettoyé tout ça, du moins. Il désigne le sol souillé avec une moue désapprobatrice et tout effronté soit-il, Even a juste envie de se ratatiner sur lui-même en admirant l'état de ses loques de comparses — et le sien. Merde, merde et merde. Il est encore à moitié à côté de ses pompes, mais assez secoué par l'idée d'être passé à deux doigts de la catastrophe, et il ne peut pas regarder dans les yeux le type qui leur a sauvé la mise parce qu'il a vraiment trop honte. On it, il marmonne plutôt piteusement avant de se détourner pour shooter/secouer les autres ( il est lui-même tellement difficile à réveiller qu'il suppose que l'agent a dû énormément galérer avant de se résoudre à le réveiller en premier), à l'exception de Mickey qu'il ramasse et qui ne se fait pas prier pour s'accrocher à lui des quatre fers, se lovant dans son cou pour continuer à pioncer comme si de rien n'était. L'heureux homme. Moriyama-san ? S'il avait le choix Even serait loin, très loin de là, plutôt que de retour au ministère quelques heures seulement après s'être réveillé en cellule de dégrisement devant un agent qui le regardait comme s'il était sur le point de foirer sa vie. Ugh, oui ? Oh. Bon point déjà — il était à 99.99% certain de se bouffer du mépris mais Shin Moriyama semble juste surpris de le voir réapparaître ; alors l'adolescent, bien que mortifié, force ses jambes à s'activer et le rejoint pour lui mettre un paquet dans les mains, avant de se pencher respectueusement à plusieurs reprises. Domo arigato gozaimasu ! Je suis désolé pour les troubles que mes amis et moi avons causé hier et ce matin. Tête basse, il le fixe entre l'écrin de ses cils sombres en lui adressant le regard le plus attendrissant qu'il ait en stock (parce qu'il a beau constamment clamer qu'il est un homme un vrai, Even n'a jamais cessé et ne cessera probablement jamais de miser sur son âge pour faire flancher les plus vieux que lui), puis désigne la boîte. Ce sont des plats japonais, je ne savais pas ce que vous aimiez alors il y a des yakitoris, des crevettes tempuras, de l'omurice, euh, entre autres... Quoi d'autre déjà ? Sa mère a tenté de le lui faire retenir mais il était trop occupé à se morfondre pour mémoriser. Elle l'a quasiment forcé à se rendre au ministère à coups de pied au derrière, armé d'une montagne de bouffe en guise de calumet de la paix, et il lui a fallu décrire à l'accueil l'homme qu'il cherchait à défaut d'avoir un nom à donner. Il n'avait pas du tout l'air louche, à porter à manger à un inconnu sans pouvoir dire qu'il s'agissait d'un remerciement — loin de lui l'envie de causer un drame en révélant ce qui s'est passé la veille. Tout est fait maison, mais pas par moi heureusement, alors vous ne risquez pas de, ahem, vous intoxiquer- non mais qu'est-ce qu'il raconte bordel de merde. Mes parents aimeraient vous inviter à manger chez nous un jour ? Pour vous remercier en personne. Il esquisse un sourire, sourcils légèrement haussés surmontant ses grands yeux, en se mordillant la lippe (il déteste tellement montrer ses dents pour se faire qualifier de baby bunny, mais sa mère l'a quasiment menacé de le lui faire regretter s'il ne les sortait pas, sous prétexte qu'elles sont son meilleur atout ?? Et lui qui espérait plutôt que ce soient ses fesses, ou au moins les abdos sur lesquels il travaille si dur — mais il suppose qu'il est plus facile de montrer ses dents que ses tablettes à un agent du ministère), dans l'expectative. En somme : numéro de charme en bonne et due et forme. Hm, je, d'accord ? Il a toujours l'air un peu paumé face à tout ça, mais troque sa mine paumée contre un sourire chaleureux qui fait baisser d'un cran la dose de stress d'Even et lui soutire à lui-même une risette plus sincère — radieuse et pleine de dents (et da'ccord, il se pourrait bien que sa mère ait raison, parce qu'il est quasi sûr d'avoir entendu craquer le cœur de Moriyama-san, et ça lui plait beaucoup). 2001. Tu veux te quoi ?? Il devrait y avoir juste là une mention "insérer ici un grand éclat de rire et un JUST KIDDING ! tonitruant", mais Mickey n'est visiblement pas sur la même longueur d'ondes. Il est étonnamment sérieux et Even commence à flipper sérieusement. Me marier, il répond fermement au lieu de rétro-pédaler. S'étire un silence pesant ponctué par le regard ahuri et perplexe d'Even, qui le dévisage comme s'il venait de lui sortir un troisième œil au bout du nez. Il attend la chute, mais il n'y en a pas — son meilleur ami est stoïque et déterminé, ne cille même presque pas. Euh, ok- ... ok. Non, non ce n'est pas ok, c'est quoi cette histoire ? ça t'est venu comme ça ?? Aussi subitement qu'un bouton d'acné, que des plaques d’eczéma, qu'une maladie — peut-être qu'il est malade ??? Even lui pose une paume inquisitrice sur le front, soucieux, mais Minki attrape juste sa main et la serre d'une façon un peu solennelle qui semble de mauvais augure. J'y pense depuis un moment. Je n'ai pas encore proposé à Blue. Mais hyung, le mariage c'est un truc de vieux- Il a soudain cet air que le Li exècre ; les épaules un peu basses, la mine défaite, le front barré d'un pli inquiet. J'ai vraiment envie- envie de concrétiser notre relation tu vois ? D'en garder une trace même après- Il s'interrompt, mais le vide est chargé de non-dits, des " après sa mort" douloureux à formuler. Et d'un coup, la douleur inscrite sur les traits de Mika est troqué contre de la détermination. Je veux être certain de lui avoir tout offert tant que j'en aurai eu le temps. Tu sais, tout ça — les potions, les cachets et les injections et traitements usants qui la détruisent, c'est pas la façon dont elle veut partir. On ne lui laisse juste pas le choix. Sûrement parce que- parce qu'elle en a vraiment besoin non ? Il tente maladroitement, incertain quant à la réponse appropriée. Il ne sait pas où Mickey veut en venir, de ce qu'il a entendu cette fille, cette Blue qui a capturé le cœur de son meilleur ami et pour laquelle il la délaisse sans même qu'Even ne parvienne à lui en vouloir, est gravement malade et seulement maintenue en vie par les efforts des guérisseurs et expérimages qui s'attellent à prolonger son espérance de vie. Even, elle n'a aucune chance de toute façon. Le constat murmuré est catégorique à faire froid dans le dos, mais lourd de sens, et soudain le plus jeune voit l' évidence. Ce qu'elle subit, ce n'est pas une vie. Juste une lente agonie qu'elle n'a peut-être pas demandée. Mickey le surprend par un rire rauque, vibrant de peine. Mais ça a l'air impossible. Les mariages moldus et les mariages blancs sont interdits ici, mais un mariage sorcier impliquant les rites anglais serait beaucoup trop lourd pour elle. Et nous lierait d'une façon que j'peux pas envisager — de ce que j'ai compris, la perdre risquerait de briser ma magie pendant un temps. Mains sur ses genoux, il fixe ses paumes ouvertes, tournées vers le ciel comme s'il les blâmait de son impuissance ou cherchait dans leurs lignes une réponse à cette impasse. ça me flingue Even- Hyung- Putain, ça me flingue complètement. Et juste là, comme ça, il craque sous ses yeux et Even voudrait juste- il voudrait juste pouvoir bouleverser l'univers et le réformer de façon à offrir à Minki tout ce qui pourrait panser son palpitant en lambeaux. Un nouveau souffle pour Blue et toutes les cérémonies envisageables, n'importe quoi pour lui rendre le sourire. Mais il ne peut que lui souffler de piètres je sais, je sais- je suis là babe, t'es pas seul, jamais-, et espérer que la chaleur de ses bras suffira à compenser, même un peu, l'immense gouffre de désespoir qui menace de lui dévorer l'âme. P-pouvez-vous m-m'aider ? Even se plie en deux, mine froissée par une douleur feinte, main pressée sur son côté. Un problème ? L'infirmier lui accorde son attention de mauvais gré et l'entraîne jusqu'à un siège, l'aide à s'y asseoir. J'ai très... très mal... ah... Ici ? Le jeune homme hésite, secoue la tête, redirige sa main, geint lorsqu'il presse un peu plus sur la zone prétendue douloureuse. ça fait tellement maaaaaal- Il jette un coup d’œil rapide par-dessus l'épaule de l'homme, espérant voir la porte de la chambre s'ouvrir sur Emi, mais rien. Il a pourtant frappé pour la prévenir de l'arrivée d'un intrus, qu'est-ce qu'elle attend pour intervenir ? Aaaaaah je vais m'évanouir-, Even s'exclame d'un timbre agonisant, jurant intérieurement. Il se laisse chuter de son siège et se roule en boule au sol, sous l’œil consterné du type, et le manège se prolonge, encore et encore — l'infirmier est royalement exaspéré lorsqu'Emi apparait enfin, parfaitement calme et composée. Euh... je me sens mieux en fait, subitement... Pardon ?? Vous vous fichez de moi c'est ça ? Austen ? Quelque chose ne va pas ? son collègue infirmier inspire profondément, semblant à deux doigts d'étriper Even. Moi je vais bien- du moins j'allais bien, je te cherchais d'ailleurs, mais ce- Ok. Peu importe. Il semble s'exhorter à la patience, se détourne enfin de l'adolescent pour consacrer son attention à Emi, sifflant entre ses dents : Je venais te prévenir que les parents de ta patiente ont donné leur accord au guérisseur Levinson pour un nouveau traitement. Encore ? Hm. Soins novateurs expérimentés en Islande apparemment. C'est assez agressif, Levinson ordonne de la préparer pour la batterie d'examens qui l'attendent demain à la première heure. Oh, tu ne lui as pas encore donné son repas j'espère ? Ils la veulent à jeun. C'est vraiment nécessaire ? Elle a déjà fait l'impasse sur les repas les deux dernières nuits et a failli perdre connaissance cet après-midi lorsqu'ils en ont fini avec elle. Et on ne l'a laissé avaler que des biscuits secs et de la confiture, les cuisines étaient déjà fermées. Ecoute j'donne pas les ordres, je les transmets seulement. J'ai assez donné, Levinson a été aussi détestable que toujours à me traiter comme un sous-fifre et à m'engueuler vertement parce qu'il n'arrivait pas à te mettre la main dessus. Cette fille est condamnée de toute façon, tout le monde sait qu'à ce stade elle est quasiment un cobaye pour lui, ne vas pas te mettre dans le pétrin pour protester en sa faveur. De toute façon ses parents ont légalement le droit de prendre les décisions liées à ses soins et ils sont prêts à accepter toutes les pseudo solutions qui passent. Tu as raison, ça ne sert à rien de s'en mêler. Je vais la prévenir. Ouais, fais donc ça, grogne l'autre avant de s'en aller. Even serre les poings en le regardant battre en retraite. Mais quel enfoiré ! T'as vu un peu comment il parle de Blue ? Ce n'est pas vraiment de sa faute, les infirmiers n'ont pas beaucoup de marge de manœuvre tu sais.. Elle lui adresse un sourire espiègle le temps d'ajouter : Et de toute façon, inutile de s'emporter : une fois mariée Blue sera libre. Les décisions reviendront à Minki et elle, que ses parents ou Levinson le veuillent ou non. Combien tu paries qu'il n'y aura ni jeûne ce soir ni traitement agressif demain ? Lorsqu'elle l'invite à entrer, le décor est tel qu'il l'a laissé plus tôt : Damian et lui ont campé à l'intérieur tout l'après-midi avec l'angoisse de se faire prendre en dépit du sortilège de confusion posé par les soins de Shin devant la porte, tandis qu'Emi accompagnait la future mariée au travers de la ribambelle de tests qu'elle subit au quotidien. A leur retour, la jeune infirmière a dirigé Blue tout droit dans la salle de bains attenante à la chambre, une main sur ses yeux pour s'assurer de préserver la surprise. Les deux plus jeunes ont été témoins des exclamations de surprise et de joie étouffées par la porte close lorsqu'elle a découvert ce qui l'attendait : robe, maquillage, coiffe, souliers, de quoi faire d'elle la reine de la soirée, avec chic et simplicité. Damian a filé alors que tout était déjà bien quasiment terminé, pour intercepter Minki et le traîner en ville, en quête d'alliances, puis le préparer le temps que tout le reste soit en place. Even, lui, s'est posté dans le couloir pour faire le guet s'assurer que personne ne vienne spécifiquement s'adresser à Emi ou Blue au risque de découvrir ce qui se trame à l'intérieur. Le résultat est plutôt satisfaisant, pour un décor seulement élaboré à base d'éléments pouvant entrer dans un sac à dos sans fond. Un étendard doré trône sous le plafond, ensorcelé pour que s'inscrive vive les mariés ! sur la surface une fois le rite effectué. La table a été ornée d'une nappe nacrée, traversée par un chemin de table or lacé d'arabesques d'argent et piquée de morceaux de plumes duveteux et d'éclats de fausses pierres transparentes voués à refléter la lumière. Les deux fauteuils destinés aux visiteurs, quant à eux, se sont vus transfigurés et répliqués pour former quatre sièges, tandis que quelques fleurs blanches ont été disséminées à travers la pièce. Pour faire office de siège pour les mariés et d'autel tout à la fois, le lit a été placé à l'horizontal contre le mur, comblé de grands coussins épais, ses barreaux de métal masqués par une grande couverture qui s'étire jusqu'au sol et s'y accumule en une cascade de tissu fluide. Au-dessus, une gerbe de ballons dorés, également ensorcelés mais cette fois, pour exploser en confettis après l'échange des vœux. En somme, tout ce qui pouvait entrer dans un sac à dos au fond ensorcelé a été utilisé pour le décor et Even est assez fier du résultat, d'autant plus à la vue du visage radieux de Blue. Elle reste néanmoins le plus bel élément de la pièce, dans sa robe immaculée. Pour éviter autant que possible de l'épuiser avant l'heure, Emi l'a installée sur le lit, d'où elle irradie de bonheur, à la lueur intimiste prodiguée par la dizaine de mini lanternes flottant sous le plafond — créations sur lesquelles les Moriyama ont passé des jours et que Shin a manqué de détruire trente-douze fois avant qu'Emi n'ait eu le temps de toutes les mettre à l'abri de sa légendaire maladresse. Et ça en valait la peine n'est-ce pas ? Les semaines de préparation à l'insu des principaux concernés, les risques encourus, l'inquiétude de Shin à l'idée d'effectuer les rites de travers — mais un mariage asiatique était leur seule option pour satisfaire le souhait de Minki et d'eux tous, Emi et lui étaient les seuls à en maîtriser tout à fait les usages, puisqu'ils les avaient suivis pour leur propre union. Le lien établi entre leurs vies et leurs magies respectives est puissant, mais loin d'être aussi exigeant et drainant que ne le sont les traditions anglaises ; et surtout, le partage de magie qui en découle promet non pas d'affaiblir Minki une fois rompu, mais de fortifier Blue et de prolonger un tant soit peu son espérance. Il n'y avait pas non plus d'autre option que de célébrer les noces dans le secret de la chambre où Blue a passé deux années cloîtrée, mais pour la première fois l'atmosphère régnant entre les murs est emprunte de rires et de bonheur, plutôt que morne et pesante à l'approche d'une inéluctable fin. Instant immortalisés sur la pellicule de l'appareil photo d'Even. ça en valait la peine, oui, pour sûr ; même si, à la clé, tous ces efforts doivent être couronnés d'un au revoir. Lorsque la moindre trace de leur passage a été effacée, ne demeure sur le lit à nouveau blanc et gris qu'une lettre à l'adresse de la famille de l'épouse Rhee. Elle engoncée dans une tenue d'infirmière le temps de se faufiler hors des murs-prison, le costume de Mickey troqué contre un blouson qu'il rabat sur son visage pour passer inaperçu, ils parviennent à l'extérieur sans encombre, mais le cœur battant. Celui d'Even l'assourdit presque tant il tambourine éperdument. Il n'est pas prêt pour cette séparation, pas prêt à laisser disparaitre son frère — son pilier — pour la première depuis neuf ans, sans avoir la moindre de quand il reviendra. Mais il paraît que l'affection ne peut pas être égoïste. ❝ Partie IV ❞2002 - 2004 ☇ 2002 — Even effectue son AO en tant qu'apprenti galeriste à L&L gallery, tenue par Arsenius et Arhen Lambrecht, ayant postulé en secret auprès du meilleur ami de Fei après que sa mère ait soigneusement bousillé ses autres tentatives. Opportunité pour lui de participer au tirage dans l'atelier adjacent ; à la promotion des artistes de par l'entretien d'un carnet d'adresses et d'un réseau ; à l'édition de prospectus, brochures ou catalogues sur les artistes à l'occasion d'évènements particuliers (vernissages ou rencontres) ; en plus, bien sûr, de se retrouver en contact avec le public, tant pour présenter les œuvres exposées que pour conseiller les potentiels acheteurs. ☇ 2003 — Il intègre le SAWL Center ( WADA). 2002. La jambe d'Even bat nerveusement la cadence. Son mentor observe son travail d'un œil critique depuis de longues minutes, fronce particulièrement les sourcils à la vue de la dernière pièce qu'il y a ajoutée — shimmering globes, comme baptisé par Mickey. L'arrondi parfait et la peau de crème illuminée par les flammes qu'il avait invoquées au-dessus de son modèle rendent le rendu assez époustouflant, mais Lambrecht regarde le cliché comme ce qu'il est au fond — une paire de seins pointant vers son faciès agacé, ni plus ni moins. Belle qualité. Technique remarquable. Il crache ces mots comme une insulte en faisant glisser les photos à travers le bureau. Even stoppe leur dérapage avant qu'elles ne chutent du rebord. Euh... Merci ? Ce n'est pas un compliment. Okay. L'artiste se pince l'arête du nez, comme pour rassembler ce qu'il a de patience. Il te manque encore l'essentiel, Li. C'est creux. C'est plutôt rebondi à... vrai dire. Les deux derniers mots sont étouffés dans une toux feinte, parce que Lambrecht l'assassine du regard l'air de dire que ce n'est pas le moment pour des blagues à deux noises au sujet de sa paire de boobs. Je te parle d'âme. Je te parle de ce qui rend un projet artistique vivant. Il n'y rien de tout ça dans ce que tu me montres. C'est bien fait — mais c'est générique. Ce n'est pas toi. Les flammes sont de moi, il proteste. J'aurais pu allumer de simples bougies mais je les ai plutôt invoquées moi-même. Comme j'suis... vous savez bien, un maître du feu. Il gigote sur son siège, moue désabusée, yeux fixés sur la trace laissée sur le bureau par une tasse de café probablement. Sa défense improvisée est si piètre que même lui la trouve pathétique. I think I'm suffering from a creative drought, ugh... artist's block, il tente. Et cette fois la mine d'Arhen passe d'exaspérée à grave. You just need to put more sentiment into your human shots. Il cligne des yeux à plusieurs reprises. I'll... try. Show me something better next time or I won't validate your project. Sa mâchoire inférieure dégringole de quelques niveaux sous le coup du choc. La menace pourrait lui coûter ses ASPICs, bordel ! Sérieusement ? Les examinateurs de l'AO ne s'y connaissent pas spécialement en Art, ils s'en fichent vous savez. Arhen ne le gratifie même pas d'une réponse. J'sais que tu voulais bien faire mais t'aurais jamais dû m'envoyer là-bas, da jie. Even roule de frustration pour enfoncer son nez dans l'oreiller de Mickey. Son caméléon crache sa désapprobation en rampant de mauvais gré pour s'extirper de là où le mouvement l'a fait chuter, entre le cou et l'oreiller d'Even, avant de se hisser sur sa tête pour se faire un nid de ses cheveux. Simultanément, une claque sur sa fesse gauche fait Even relever la hanche pour permettre à Damian de récupérer le parchemin sur lequel il s'est allongé par mégarde. Dans la cheminée, le visage de flammes de sa sœur aînée se tourne légèrement le temps qu'elle lance quelques ordres à ses petites mains, avant que la styliste ne lui accorde à nouveau son attention. Darling, Arsenius m'a dit qu'Arhen a failli s'étrangler de rage pendant des heures parce que tu lui as dit quelque chose comme quoi- peu importe que ton projet n'ait pas d'âme puisque les examinateurs ne s'y connaissent pas ? Elle a presque l'air d'espérer qu'il démente, et Even croit entendre le cou de Minki se dévisser lorsque l'apprenti médicomage se tourne vers lui, bouche ouverte sous l'outrage. Even l'ignore. Rumine son mécontentement. Well, c'est vrai ? Sérieusement Even, pourquoi tu te prétends artiste ? Elle claque sèchement. Parce que je le suis. Il se redresse sur ses avant-bras, mine hargneuse. Pas si tu raisonnes de cette façon. Pourquoi tu as choisi la photo ? De ce que j'ai vu, tu mets plus d'émotions dans la danse et plus d'applications dans les designs de tatouages que tu crées pour badigeonner Mika de peinture. Mais la photo, c'est ce que je veux faire de ma vie. Tu ne me dis toujours pas pourquoi tu y tiens tant. Et à ça il reste... muet. Bouche ouverte. Puis fermée. Pourquoi la photo ? Damian, assit de l'autre côté du lit, jambes allongées à côté d'Even et chaussettes presque callées sous son nez, tousse quelque chose qui ressemble vaguement à -espritd'contradiction- et le Li lui adresse une grimace mécontente. Est-ce que c'est juste pour défier les parents ? Parce qu'ils voudraient que tu te consacres à autre chose ? Pourquoi ils pensent tous que c'est sa motivation ? Non ! Mickey secoue légèrement la tête, désabusé. Even a juste perdu ses objectifs de vue. Hyung- Quoi ? C'est vrai. Tu as passé tellement de temps à faire de ta passion ton cheval de bataille dans la guérilla contre ton père que tu enchaînes les clichés comme une machine. Sans vraiment te soucier de ce qu'ils peuvent représenter pour toi et évoquer à ceux qui les observent, tant qu'ils sont esthétiques. Et Damian d'acquiescer. Quoique, y'a bien un moment où tu as retrouvé la flamme, il fait remarquer d'un ton docte... avant de frissonner comme si un souvenir désagréable lui revenait. Quand tu as fait cette fixation sur les yeux globuleux de Kowalski. Les autres lâchent des exclamations allant de omg, ne m'y fais pas repenser à cette obsession creepy et Kow vire semble presque ronronner de délice, virant au rose comme s'il avait compris que le sujet a basculé sur lui. Mine heurtée, Even le récupère d'une main infiniment attentionnée et bascule à nouveau sur le dos pour lover son bébé contre sa joue. Ne les écoute pas, tes yeux n'ont rien de creepy et de globuleux, tu es la plus belle créature qui existe. Tu es ma muse. Mickey approuve, mais tempère quand même en faisant remarquer que ce n'est pas une raison pour refaire la tapisserie de leur appart avec des photos desdits yeux, arguant que les sentir le suivre du regard de partout, et jusqu'au chiottes pendant des semaines, a été une expérience traumatisante. Et peut-être qu'ils visent juste. Peut-être qu'il n'a aucune foutue idée d'où le porte l'avenir ; qu'à ce stade il sait seulement qu'il fera coûte que coûte ce qu'il a décidé plutôt que ce que sa mère essaye de lui imposer, pour satisfaire la soif de reconnaissance publique de son mari. Elle a été jusqu'à bousiller ses candidatures pour l'AO, annonçant dans son dos aux artistes qu'il avait contacté qu'Even avait déjà trouvé ce qu'il lui fallait, escomptant qu'il se rabatte sur le stage de backup dancer dégoté par Matsuoka-san. C'était mal le connaître — le jeune homme aurait été assez buté pour retaper sa septième année à défaut d'avoir un stage, si Fei ne l'avait mis en contact avec son meilleur ami, Arsenius Lestrange, pour une place dans sa galerie de photos. Et s'il y joue justement plutôt un rôle de galeriste, il n'en a pas moins un projet solide à élaborer au cours de son stage, sous l'égide de ses mentors, afin de témoigner de ce qu'il aura appris durant ces quelques mois. Ok, ok. Je vois l'idée, il soupire finalement. Peut-être bien que... d'une certaine façon... vous n'avez pas tort. C'est pas une question d'avoir raison ou tort, dìdi. Je te suggère une sérieuse introspection pour déterminer où tu comptes aller avec la photo et ce que tu veux inspirer ou révéler à ton public. Crois-moi, Arhen ne plaisante pas, il est vraiment capable de ne pas t'accorder son aval si tu n'y mets pas du tien. Et par là je veux dire que tu dois te donner à fond. Décembre 2003. You sore from last night ? Shut up. Seamus lui adresse un sourire en coin, moqueur. Knew it. Get your lazy ass up and skate bro, it will make everything better. Nah, go away. I'm expecting an answering sexky from a cute girl and your ugly face is, like, a boner kill. L'autre lui shoote la cuisse du bout de sa chaussure en guise de réponse et s'éloigne en ricanant. Even se redresse sur un bras avec un grognement fatigué, jette un coup d'oeil à son pow — toujours rien. Bah, tant pis. La fête de la veille a été wild et il a laissé Mickey encore enfoncé sous la couette à 4pm lorsqu'il est sorti un peu plus tôt, répondant d'un côté à une invitation de Seam à les rejoindre ses potes et lui côté moldu et relançant d'un côté sa compagne de la veille pour un deuxième round — ce qu'elle fait avec sa langue... Au final, sortir était un mauvais plan : il est encore cassé et a passé plus de temps affalé sur le sol glacé en étoile de mer, avec son appareil photo pesant sur son torse, que sur ses deux pieds depuis son arrivée. Il ne neige clairement pas mais il fait trop froid, ça ne devrait pas être permis putain. Peut-être devrait-il effectivement se secouer un peu pour skater, tant qu'à avoir fait le chemin jusqu'ici ? Il laisse mollement retomber sa tête en arrière, la bascule de gauche à droite à la fois pour détendre sa nuque et voir à quoi s'occupent les autres. Un bruit de roues approche à toute allure et une ombre le surplombe sans crier gare — ce con de Finnigan qui se sert de lui comme d'un obstacle. Even lui sert un doigt d'honneur et un rictus agacé, mais plus pour la forme que par réel outrage, puisqu'ils font tout le temps des idioties du genre. Impossible de faire autrement lorsqu'ils squattent un bowl et que les environs grouillent de skaters. Le miroir vibre enfin, mais pour annoncer un quicky de Park. I see you, qu'il dit. Even arque un sourcil sceptique, réplique y so obsessed w/ me avant de lever la tête par automatisme en entendant quelqu'un siffler plus loin. ça s'adresse à lui : Park est à quelques mètres du skatepark, parmi des danseurs, à l'ombre de bâtiments abandonnés que des crews revendiquent pour leurs battles, et où le coréen a déjà eu l'occasion de le trainer à quelques reprises. Au prix d'un effort surhumain, il roule sur le ventre en prenant soin de ne pas abimer l'appareil, se hisse sur ses genoux pour se relever et grimpe sur son skate pour le rejoindre, s'arrêtant régulièrement au passage pour photographier tantôt des tricks bien effectués, tantôt des groupes de jeunes aussi désinvoltes que visuellement intéressants, tantôt les danseurs rivalisant d'assurance et d'équilibre, lorsqu'il arrive à leur niveau. j'croyais qu'tu prévoyais d'agoniser toute la journée, l'accueille le plus vieux, et Even grimace. J'aurais dû. T'es venu seul hyung ? Il a vu (trop tard) en se réveillant le quicky qu'il lui avait envoyé pour lui proposer de l'accompagner, mais pensait qu'il aurait déjà migré ailleurs depuis. J'ai trainé un autre pote avec moi, puisqu'un certain dongsaeng ignorait mes messages. Impénitent, Even photographie sa mine renfrognée — front dégagé, t-shirt blanc rendu à moitié transparent par la sueur, il rend sacrément bien en noir et blanc, dans le décor de street dance dont il s'est entiché ces derniers temps. Qui ? Park lui désigne quelqu'un d'un mouvement de tête que le Li suit à travers l'objectif de son appareil photo. De l'autre côté de la lentille se dessine une tignasse orange qui aurait semblé ridicule sur n'importe qui et qui ne devrait clairement pas lui paraître souple au point de lui donner envie d'y glisser une main, pas alors qu'elle surplombe la face prétentieuse de Chang fucking Nao. Son index se crispe d'agacement, heurtant accidentellement le bouton et gravant Chang sur la pellicule, sourcil arqué et bouche rouge et pleine autour de ce qui a l'air d'être un hobakjeon. Veste noire sur un haut au col en v, chaîne d'argent discrète et pantalon classe ; Even ne peut s'empêcher de se dire qu'il tranche avec ce décor et avec lui-même — son jean plus moulant qu'une seconde peau déchiré par les chutes au point d'avoir plus de trous que de tissus, son t-shirt moldu never satisfied, always hungry, ses bracelets en cuir et ses baskets noires naturellement usées par la pratique. Aesthetic clash. Pourquoi lui, de toutes les options ? Even abaisse l'appareil avec une moue dubitative, le dévisage de la tête aux pieds. Il danse lui ? La remarque chargée de scepticisme s'adresse à Park plutôt que directement au concerné, dont les lèvres se pincent. "il" sait parler pour lui-même, il claque avant de se redresser. Park les interrompt. Ah, not again. Please. Son regard réprobateur flingue brièvement Even, qui croise les bras d'un air outré, l'air de dire j'ai fait quoi ?? Nao ne danse pas non, et c'est bien dommage parce que ses acrobaties au sol sont terrible. Chang hausse vaguement les épaules avant de se fendre d'une mine navrée. Je dois vraiment y aller avant de finir par être en retard au boulot. A cela Even lève les yeux au ciel dans son dos. Nao Chang et son emploi du temps de ministre, uh ? Un dimanche aprèm ? Ce type se prend vraiment trop au sérieux. Lorsqu'il dégage enfin, Even garde les yeux rivés sur son appareil pour ne pas avoir à le saluer ou quoi que ce soit (et pour éviter de lorgner son cul, parce qu'autant ce mec est infect, autant ce fessier est à se damner ; il y a des mois de ça, bien avant la rivalité née entre les murs du Sawl C, il s'est laissé avoir par cette belle gueule et ce corps prometteur et a cuisiné Park de questions au sujet du quidditchplayer... il était encore jeune et naïf (c'était il y a deux mois. Did you see his ass ? Il avait demandé, seulement pour se faire tapoter gentiment l'épaule en un réconfort lourd de sarcasme. Mighty fine ass, it is. And you’re never gonna get your hands on it. Rude dude.) Si vous pouviez mettre un terme à cette guerre froide ridicule franchement- reprend Park, le ramenant à l'instant présent, et Even le coupe direct : Il a commencé. L'aîné se plaque une main désabusée sur le visage. Aussi gamins l'un que l'autre, j'hallucine.
Dernière édition par Even Li le Mar 6 Juin 2017 - 22:43, édité 44 fois |
| | | |
WIZARD • always the first casuality Adidja Zabini | | | | |
WIZARD • always the first casuality Nao Chang | | | | |
WIZARD • always the first casuality Nao Chang | | | | |
WIZARD • always the first casuality Shin Moriyama ‹ inscription : 31/12/2016
‹ messages : 188
‹ crédits : nelliel.
‹ dialogues : chocolate
‹ âge : 26
‹ occupation : au chômage, pour le moment, il ne sait pas tellement quoi faire de ses dix doigts. Shin était Oubliator, et Nazir Chasseur de Trésors, autant dire que ça n'a rien à voir.
‹ maison : Shin était à Serdaigle et Nazir à Gryffondor.
‹ scolarité : 1989 et 1996.
‹ baguette : Nazir & Shin ont tous les deux perdu leur baguette, il a fallu leur en trouver une nouvelle : 29cm, taillée dans du saule, contenant une moustache de Tanuki.
‹ gallions (ʛ) : 2944
‹ réputation : on disait de Shin qu'il était intelligent, calme, discret, le genre de mec pas chiant, pas intéressant non plus. De Nazir, on disait que c'était une tête brûlée, un cancre, un type violent parmi les Insurgés, mais efficace. Aujourd'hui, les deux sont un peu morts, alors on en parle beaucoup, mais sans trop savoir quoi dire.
‹ particularité : c'est un Métamorphomage, mais il ne sait plus du tout contrôler son don et le tatouage qu'il a dans le dos l'empêche de l'utiliser correctement. C'est également un Maître de l'Air, qui a tout à réapprendre.
‹ faits : shin s'est marié jeune et a eu une gamine qui a maintenant six ans, Sun - sa femme et sa gosse, c'était tout pour lui - c'était un mec brillant, capable de parler trois langues (anglais, coréen & japonais) très à cheval sur son éducation stricte et rigoureuse, très branché culture asiatique - mais shin a été capturé par le gouvernement en 2001 et est devenu le cobaye du département des mystères - ils ont trafiqué son corps, joué avec son don de métamorphomage, ont fait de lui l'espion ultime - en 2002, il est devenu Nazir Peterson, Insurgé Belliqueux, meilleur ami d'Angelina Johnson - aujourd'hui, il ne sait plus qui il est, Shin ou Nazir, les deux ?
‹ résidence : il vit au Manoir Moriyama, sa famille ne veut pas le laisser tout seul après ce qu'il a vécu.
‹ patronus : informe désormais, autrefois il prenait la forme d'un porc-épic, il paraît que celui de Shin avait la forme d'une tortue géante
‹ épouvantard : un miroir, le plus souvent reflétant les traits de Shin.
‹ risèd : il se voit sous les traits de Nazir, avec Rocket et Doxy.
| lola t'es qu'une merde edit : GOLDEN MAKNAE!!!!!!!!! dis bjr à ton HYUNG. Sun be like "OPPAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA!!!!!!!!!" egfrebghrb ces rps de l'amour en approche j'reviendrai polluer we're not done.
Dernière édition par Shin Moriyama le Lun 30 Jan 2017 - 0:01, édité 1 fois |
| | | |
PRISONERS • bloodstains on the carpet Simon Rosier | | | | |
WIZARD • always the first casuality Daphne Greengrass | JE RÉSERVE MA PLACE JE VOUS HAIS TOUS edit. innerMika hurle à fond et il dit qu'Even est le plus cutie des cute (ça veut rien dire), qu'il l'aime et qu'il a hâte de débarquer et que gn ta fiche déjà jpp. Ce personnage me fait si mal et t'écris si bien et je l'aime et j'aime le couple avec Nao c'est trop parfait vite la suite, vite la validation et vite les rps
Dernière édition par Daphne Greengrass le Lun 30 Jan 2017 - 9:37, édité 1 fois |
| | |
|
|