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sujet; NOTHING THRILLS US ANYMORE - ABELAIDE (FEVRIER 1999)

WIZARD • always the first casuality
Adelaïde Rookwood
Adelaïde Rookwood
‹ inscription : 29/08/2016
‹ messages : 219
‹ crédits : Myself + Paroles sign Lomepal - Enter the Void
‹ dialogues : #cc9999
NOTHING THRILLS US ANYMORE - ABELAIDE (FEVRIER 1999) Tumblr_m4wsrqlASV1r38wiq

‹ liens utiles :
‹ âge : 24
‹ occupation : Anciennement chargée du Remplacement des Elfes de Maison.
‹ maison : Serdaigle
‹ scolarité : 1991 et 1998.
‹ baguette : est en chêne rouge, ventricule de dragon, 26 centimètres, légèrement rigide.
‹ gallions (ʛ) : 3181
‹ réputation : je suis une garce de l'élite qui a trop profité de son statut pendant la guerre ; que je suis la nièce et l'unique parente proche de l'un des anciens Mangemorts les plus recherchés, Augustus Rookwood.
‹ faits : j'étais une enfant froide et renfermée, qui s'occupait seule de sa mère mentalement dérangée, avant d'être placée sous la tutelle de mon oncle, à la mort de cette dernière. Après avoir joui de la vie pendant des années, profitant du compte en banque d'Augustus et de ma situation de privilégiée, j'ai aujourd'hui tout perdu suite à la destruction d'Herpo Creek et à la chute du gouvernement.
‹ résidence : dans l'appartement d'Abel Burke, assignée à résidence par le nouveau gouvernement, en attendant de m'interroger sur la fuite de mon oncle.
‹ patronus : un gros chat sauvage
‹ épouvantard : ma folle de mère me couvrant de baisers et de honte devant tous mes amis d'enfance.
‹ risèd : une petite fille dans mes bras.
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Nothing thrills us anymore
In your mind, through your eyes. Do you see ? It's the fantasy.
Tes doigts caressent les différents flacons qui ornent l’étagère. Quel sera l’heureux élu ce soir ? Tu fermes les yeux pour mieux ressentir le verre sous tes doigts fins, entoure chaque récipient aux formes diverses de ces longues extrémités, avant d’en saisir un fermement pour le poser sur la coiffeuse. Tu t’assois tranquillement et retire le bouchon, se terminant par une tige en verre. Tu prends quelques secondes pour la porter à ton nez, et hume le doux parfum fleuri qui s’en dégage. Oui, il sera parfait pour ce soir. Délicatement, tu trempes à nouveau le bouchon-tige dans le flacon, pour finalement le passer sur tes poignets, ton cou, et l’arrière de tes oreilles. Ainsi se parfument élégamment les vraies sorcières.
Ton reflet dans le miroir te satisfait, et c’est chose rare. Le maquillage n’est rentré dans ton monde que depuis un an ou deux, et tu as encore du mal à te voir les cheveux détachés. Et pourtant, tu n’arrives pas à concevoir que cette créature attirante que tu vois dans la glace, c’est bel et bien toi. Ta chevelure rousse tombe en cascade sur tes épaules frêles, légèrement découvertes par la robe de créateur que tu as choisi pour ce soir. Elle est bien modeste, comparée à celles que tu oseras enfiler dans quelques années, mais met en valeur ta taille fine et tes jambes interminables. Le noir est une couleur simple, mais elle te va incroyablement bien. Elle s’efface pour laisser le monde contempler le bleu profond de tes yeux, souligné par cette tignasse de feu.

Tu retournes une énième fois la lettre dans tes mains, la lisant encore et encore, désemparée et excitée à la fois. Ce n’est pas ta première invitation, mais c’est la première que tu acceptes aussi intriguée. Tu fréquentes depuis peu l’élite sorcière, à peine une petite année, mais tu as déjà eu le temps de dresser un profil type des jeunes hommes voulant se montrer à ton bras. Entre vingt et vingt-quatre ans, puceaux ou au contraire don juan, sang-purs mais assez ouverts pour inviter une sang-mêlée, riches à souhait, désireux d’impressionner, un brin prétentieux, et surtout cherchant à finir la soirée dans un lit.


    « Adelaïde,Ce fut un plaisir de faire ta connaissance samedi. Accepterais-tu de m’accompagner jeudi soir, 20h, à l’inauguration du Central London Theatre ?Mes amitiés, Abel Burke »

Abel ne rentre pas dans ces critères. Abel est, tout d’abord, de dix ans ton aîné. Abel est, tu le sais, issu d’une famille prônant la suprématie du sang-pur, ce à quoi tu ne peux prétendre. Abel est charmant, et ne prend pas le masque d’un loup faisant scintiller ses canines devant ton corps bien fait et ton minois agréable au bout de deux phrases. Pour être honnête, il t’a fait une bonne impression samedi. Il te met étrangement à l’aise, ce qui est plaisant.
Ainsi, tu ne peux cesser de te demander « Qu’est-ce qu’il me veut ? ». Il faut l’avouer, son invitation te flatte. Oui, c’est ça, tu te sens flattée. Et pourtant, ta nature méfiante ne peut s’empêcher de chercher une explication rationnelle à cette invitation. C’est pourquoi tu as accepté sans la moindre hésitation. Ce que tu ressens réellement, c’est la curiosité.




Tu serres ta pochette contre tes maigres côtes. Tu te sens passablement idiote, perchée sur tes talons, à chercher des yeux ton cavalier devant le portail. Mais tu n’es pas la seule à attendre. Une vingtaine de sorciers et sorcières sont plantés dos à ce même portail, visiblement dans l’attente de leur prétendant ou prétendante. « Faîtes que je ne sois pas l’un d’eux, à patienter comme une conne ». Car s’il y a deux choses que tu ne supportes, c’est bien attendre et passer pour une conne. Alors tu avances lentement, l’air sûre de toi – mieux vaut paraître seule que débile. Tu prends le temps d’observer cette petite masse fumant cigarette sur cigarette, discutant entre eux ou fixant bêtement le vide. Ils puent tous le luxe, mais pas plus ni moins que toi. Tu reconnais quelques visages, croisés dans des galas classiques comme celui-ci, ou dans des soirées moins glorieuses que tu commences à fréquenter de plus en plus depuis quelques temps. « J’ai vu cette fille vomir ses tripes sur un canapé il y a trois semaines ». Et tu lui adresses un sourire, qu’elle te rend poliment.
C’est presque par miracle que ton regard croise celui d’Abel, qui semble être arrivé une seconde après toi. Alors, tu esquisses un sourire. « Pendant un instant j’ai cru que tu m’avais oublié. »


Dernière édition par Adelaïde Rookwood le Dim 5 Fév 2017 - 19:48, édité 5 fois
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« Tu devrais aller à cette inauguration, Abel » Avait dit son père. « Ça serait bon pour ton image. » Bien sûr qu'il allait y aller, il n'avait pas besoin que son père le lui dise. Il n'avait pas besoin de lui pour parfaire son image, il faisait ça très bien tout seul. « Peut-être pourrais-tu y aller accompagner ? » Bien sûr qu'il y allait accompagner, il avait même déjà choisit sa cavalière. Il n'avait pas besoin que son père lui rappel qu'il faut être accompagner à ce genre d'événement. « Vraiment ? Qui-est-ce ? » Adelaïde Rookwood. Le regard désapprobateur que son père lui avait lancé avait fait sourire Abel. C'était précisément ce qu'il avait cherché. Non père, tu ne me contrôles pas. « Conduit toi correctement. Fais nous honneur.» avait dit son père sur un ton chargé de sous-entendus : il n'était pas satisfait et Abel sourit davantage. Bien sûr qu'il se conduisait correctement... Après tout n'était-il pas en train de se rendre à une soirée probablement ennuyeuse à mourir simplement par soucis de l'image que cela renverra de lui ? Si. « C'est une enfant. » Certes elle est jeune. Surement trop pour lui, en effet. Mais il s'en fiche, Abel. (Tant que l'oncle de la jeune fille ne lui tombe pas dessus.) En fait ça l'amuse, même un peu... Sentir le désappointement de son père qui place tant d'espoir en lui, à commencer par celui d'un bon mariage. Mais ces préoccupations là ne sont pas les siennes. Abel s'en fiche du mariage, ça ne l'intéresse pas. Tout comme l'image de sa famille lui importe peut. Elle est déjà faite de toutes façons. En fait, le seul intérêt qu'il voit à ce genre d'évènement et strictement personnel. Il y va pour dire "Regardez je suis là. Je suis partout". Et ça n'a rien à voir avec les affaires de son père ni leur patronyme. Parce qu'Abel aspire à bien plus qu'à n'être que le fils de Caractacus Burke. Et Adelaïde, il l'a choisi parce qu'elle était trop jeune, trop belle, d'une position sociale beaucoup trop élevé pour son statu de sang. Parce qu'Adelaïde est une provocation. Et c'est exactement ce dont il a besoin. Une provocation au nom est si impressionnant, qu'on ne pourra jamais la lui reprocher. Une provocation que son père ne pourra jamais pleinement accepter, sans jamais pouvoir le dire pour autant. Non père, tu ne me contrôles pas.



Abel attend un peu en retrait de l'autre côté de la rue, fumant une cigarette. Dans sa poche il y a une petite boite qui contient quelque sphère plaines d'un liquide bleu électrique ; et d'autres remplies de poudres dorées comme celle qu'il vient de prendre un instant plus tôt. Quand Adelaïde arrive devant le théâtre, elle donne le change. Elle regarde autour d'elle, faignant d'avoir l'air détendu et confiante alors que son anxiété est palpable au milieu de tous ses bourgeois habitué à ce type de mondanité. Elle porte une robe noire tellement simple, mais tellement efficace qu'on ne voit qu'elle, avec ses cheveux de feux et ses grands yeux bleus. Elle s'accordera à la perfection avec le costume noir et la chemise bleu nuit qu'il porte. Il avait eu raison de miser sur elle. Enfin, ce n'était pas surprenant, il se trompait rarement.

Il jette son mégot et traverse la rue pour mettre un terme à ses angoisses, s'avançant vers elle d'un pas égale, sûr, avec un petit geste pour rajuster sa cravate. « Pendant un instant j'ai cru que tu m'avais oublié. » Il sourit et lui attrape la main pour y déposer un baisé. « Crois moi, tu n'es pas de celles que l'on oublie, Adelaïde. » Charmeur ? Oui, toujours. Menteur ? Non, pas cette fois. La petite appréhension se mêle à l'excitation. Attention Abel, tu pourrais t'emballer... Mais le Navitas fait correctement son travail et son cerveau ne s'attache à cette sensation qu'un court instant avant de retomber dans l'état de détente que procure la poussière d'or qui circule dans ses veines. Il lui tend son bras et elle s'en saisit avec toute l'élégance qui sied, les joues légèrement empourprées. Il la guide à l'intérieure et il sent les regards qui se retourne sur leur passage, le mélange de jalousie et d'admiration qui s'échappe de l'assistance ; les murmure de ces dames à leurs voisines et les coups de coude de ses messieurs à leurs amis. Regardez. Regardez tous qui est là. Abel à ce petit sourire en coin passablement satisfait qui s'étire sur ses lèvres. Pour être honnête, il n'avait pas cru que son petit scandale se ferait autant remarquer, mais c'est loin de lui déplaire. À côté de lui il sent la confiance d'Adelaïde qui vacille. « N'aie pas peur. » chuchotte-t-il à son oreille. « C'est toi qui les impressionne, pas l'inverse. » Aie confiance.

A l'intérieur du hall du Central London Theatre, se presse une petite foule de sorcier bien nés, triés sur le volet. « M. Burke ! Ça alors, comment allez-vous ? » fait une voix à leur droite quelque instant seulement après leur entrée. « White ! Très bien je vous remercie. » « Et qui est cette charmante personne qui vous accompagne ? » « Je vous présente Adelaïde Rookwood. » « Une perle rare.. » fait l'homme en détaillant Adelaïde. « Bien plus que vous ne l'imaginez, mon cher White. » Avance Abel sur un ton aimable, mais soudain étrangement distant. « Passez mes amitiés à votre père et votre oncle. Vous aussi, mademoiselle... À plus tard. » Fait-il avant de s'éloigner non sans un regard en biais dans leur direction. À deux autres reprises, ils sont interpellés dans hall, discutent quelques instants avant de se soustraire à la compagnie des autres invités.

Quand ils arrivent en fin au bout du hall, Abel entraine Adelaïde le long de l'escalier qui mène au premier étage ou se tien le cœur de la réception et il l'attire près du buffet. En passant il attrape deux coupes de champagne sur un plateau et en tend une à sa cavalière. Il lève son verre. « À toi, Adelaïde. » fait-il avec un sourire en faisant tinter le cristal avant de boire une gorgée et d'attraper un petit four sur la table près d'eux. Elle est de plus en plus à l'aise. Mais aussi de plus en plus intriguée. « Tu te demandes ce que tu fais là n'est-ce pas ? » Fait-il. Elle n'est pas idiote Adelaïde. Elle à même quelque chose de particulier, mais il semble à Abel qu'elle ne le sait pas encore. Ce n'est pas grave, elle le comprendra bientôt, il l'y aidera. « Allé, tu dois bien avoir une petite idée... » Il sourit. C'est parce que tu es spéciale. Et qu'un roi a besoin de sa reine.
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‹ baguette : est en chêne rouge, ventricule de dragon, 26 centimètres, légèrement rigide.
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‹ réputation : je suis une garce de l'élite qui a trop profité de son statut pendant la guerre ; que je suis la nièce et l'unique parente proche de l'un des anciens Mangemorts les plus recherchés, Augustus Rookwood.
‹ faits : j'étais une enfant froide et renfermée, qui s'occupait seule de sa mère mentalement dérangée, avant d'être placée sous la tutelle de mon oncle, à la mort de cette dernière. Après avoir joui de la vie pendant des années, profitant du compte en banque d'Augustus et de ma situation de privilégiée, j'ai aujourd'hui tout perdu suite à la destruction d'Herpo Creek et à la chute du gouvernement.
‹ résidence : dans l'appartement d'Abel Burke, assignée à résidence par le nouveau gouvernement, en attendant de m'interroger sur la fuite de mon oncle.
‹ patronus : un gros chat sauvage
‹ épouvantard : ma folle de mère me couvrant de baisers et de honte devant tous mes amis d'enfance.
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Tu détailles discrètement ton cavalier du regard alors qu’il s’empare de ta main pour y déposer un baiser, tel le vrai gentleman que son rang et son sang lui imposent d’être. Et tu dois avouer que vous formez un duo remarquablement assorti. Il est des ces hommes au visage osseux, tout comme le tien, au regard contrôlé, et au sourire poli. Tes yeux se perdent un instant sur sa bouche parfaitement dessinée, et tu rougis pudiquement à l’entente de sa voix prosaïque qui cherche à faire gonfler ton égo instable. Et tu ne peux t’empêcher de maintenir son regard en souriant, mais bien incapable de trouver quoi que ce soit à dire. La flatterie, tu commences à t’y faire, mais la sincérité dont fait preuve le ton d’Abel te trouble. Pourquoi ne ment-il pas ? Et ton teint pâle s’empourpre de plus belle. Ressaisis-toi. Maintenant. Tu retrouves une expression convenable – pas celle niaise et juvénile qui habitait ton visage quelques secondes auparavant – et s’empare doucement du bras qu’il te tend.

Alors vous traversez l’allée extérieure pour pénétrer dans le neuf et resplendissant Central London Theatre. Le luxe te saute à la gorge. Le luxe du lieu, certes, mais surtout celui qui s’émane des convives. Un luxe bien différent de celui que tu arbores. Pas celui de l’argent, de la richesse, mais celui de l’importante, de la légitimité, du pouvoir, du jugement. Un luxe qui t’englobe et t’étouffe subitement, mais que tu laisses t’envahir malgré tout. Ton cœur s’emballe, et tu t’accroches plus fermement à Abel, comme si tu allais tomber à la renverse, submergée par cette atmosphère déconcertante.
Et c’est au moment où tu oses vraiment lever les yeux que tu remarques les regards. Ils sont sur vous, sur Abel, sur son costume noir si saillant, sur ses mâchoires fermes, sur ta chevelure flamboyante, sur ta robe moulante, sur ton identité. Tu passes au scanner et, dans la plupart des esprits présents, cela déclenche une alarme les poussant à vous montrer du menton en chuchotant. Tu n’es pas à ta place, tu le sais, mais tu maintiens tous ces regards, les supportes avec autant de faiblesse que d’insolence. « N'aie pas peur. C’est toi qui les impressionnes, pas l’inverse. » Et tu as comme le sentiment qu’Abel a raison. Tu les impressionnes, tu les déranges. Tu brilles à côté de quelqu’un de légitime, et ça agace de ne pouvoir te juger pleinement pour cela. Alors les mots de ton cavalier te calment momentanément, mais ne peuvent t’enlever la sensation d’être une biche entourée de loups.

« Je vous présente Adelaïde Rookwood ». C’est à l’évocation de ton nom que tu reviens sur terre, et réalise qu’un petit homme grassouillet vous a arrêté dans votre défilé de provocation. Tu souris poliment, même quand son regard inquisiteur détaille tes jambes fines, tes seins inexistants, ton visage encore juvénile. Grossier personnage. « Bien plus que vous ne l'imaginez, mon cher White. » Tu ne peux t’empêcher de lancer un regard interrogateur à Abel, un regard peu discret, alors qu’il ne détache ses yeux de son interlocuteur. Tu es troublée au plus au point, mais cherches à ravaler cette sensation pour paraître le plus à l’aise possible. Tu ne trompes personne, et certainement pas ton cavalier. « Je n’y manquerai pas » oses-tu répondre en inclinant légèrement la tête pour saluer le grossier personnage.

Et ça n’en finit pas. Une blonde au décolleté plongeant vous arrête à nouveau, un sourire excité flottant sur les lèvres. Elle te méprise, et ça la fait jubiler de t’adresser à la parole, de pouvoir raconter plus tard à ses copines « J’ai parlé à Adelaïde Rookwood, qu’est-ce qu’elle est désagréable, ou ceci, ou cela ». Heureusement pour toi, ces créatures féminines assez incertaines pour rabaisser les autres afin de se sentir exister, ça ne t’impressionne pas. Tu en as maté plus d’une lors de ta scolarité, armée de ta répartie cinglante. Alors, vous vous insultez mutuellement du regard, comme savent si bien le faire les femmes, tout en gardant cette expression polie et enjouée. « En tous cas, Adelaïde, je ne m’attendais pas à vous voir ici. » Elle te connaît, elle sait qui tu es, elle connaît très certainement ton oncle, ton nom, leur réputation. « Moi non plus, même si je n’ai pas le plaisir de vous connaître. » Tu lui signifies que si elle te connaît, tu ignores son identité, aussi importante puisse-t-elle être. Elle est tout bonnement insignifiante, assez pour que la sale sang-mêlée que tu es ne connaisse pas son nom. Alors, elle coupe court à la conversation et tourne les talons, prétextant apercevoir une connaissance au loin. Tu souris en coin, alors qu’Abel te dirige vers le buffet. Et tous les regards sont encore sur vous. Ils ont osé.

« A toi, Adelaïde » Le tintement familier du cristal te met à l’aise. « À nous » rectifies-tu, avant de porter la coupe à tes lèvres parfaitement maquillées, y déposant le contour rouge de ta bouche. Tu es intriguée. Tu es intriguée par le regard charmant d’Abel, par sa politesse forcée, par la façon dont il se tient à tes côtés tout naturellement, comme s’il ne remarquait pas tous ces jugements sur votre duo. Aussi intriguée par le nombre de sang purs qui semblent te reconnaître. Et tu sais que si tu t’es déjà présentée quelques fois dans des évènements de ce genre au bras d’un cavalier plus légitime que toi, c’est la première fois que tu oses le faire avec quelqu’un du rang d’Abel. Et ils semblent vouloir te le faire payer. « Tu te demandes ce que tu fais là, n’est-ce pas ? » Oui, depuis qu’il t’a envoyé l’invitation. Quel intérêt a-t-il à se montrer près de toi, la nièce d’Augustus, le sang mêlé qui prétend à une place aussi importante auprès de Voldemort ? Mais il a raison sur un point, tu as une petite idée. « J’en ai peut-être une. » Et tu souris en détournant le regard, qui se pose sur les petits fours. Tu imites Abel et en porte un à ta bouche – même s’il en faudra bien plus pour venir à bout de ton appétit monstrueux. Tu ménages ton effet, et prend le temps de boire une nouvelle gorgée de champagne. Le liquide doré pétille dans ta bouche et te réchauffe la gorge. Tu désignes alors du menton la salle. « Pour eux. Pour les emmerder, les faire jaser et leur donner quelque chose à se mettre sous la dent. » Tu marques une pause et ricane faiblement avant de continuer. « Pour toi, pour faire un doigt d’honneur à tous ces… pantins. Pour pimenter un peu une soirée ennuyeuse à mourir, peut-être. Pour être un vilain garçon. » Tu lui jettes un sourire décomplexé et portes une nouvelle fois la coupe à tes lèvres. C’est drôle, à aucun moment ne te vient à l’esprit que, si tu es là, c’est peut-être aussi pour toi.


Dernière édition par Adelaïde Rookwood le Dim 5 Fév 2017 - 19:51, édité 2 fois
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Adelaïde change. Imperceptiblement pour la plus-part des convives, mais Abel le voit, le sent, parfaitement attentif à l'attitude de la jeune femme. Elle relève légèrement le menton, redresse un peu les épaules et mains cessent de s'agripper à sa pochette ornée de perles comme à une bouée de sauvetage. Abel sourit de la voir se révéler si vite, il a suffit seulement de quelques mots pour faire naitre cette pointe de fierté qui commence à monter en elle, lentement mais surement. Elle-même n'en est probablement pas encore consciente, mais son orgueil prendra bientôt la main. Alors irrémédiablement, ça déteint sur lui : lui aussi il se sent fière. Fière de l'avoir à ses côtés, fière d'avoir déniché celle qui fera parler de lui comme il le souhaite ; fière de lui-même en somme.
« J'en ai peut-être une. » Elle s'éloigne un peu de lui pour picorer gracieusement un petit four et il capte toute la retenue qu'elle met dans cette petite bouchée. Il rit intérieurement, mais ne dit rien, se contenant d'afficher un petit sourire en coin sans cesser de la fixer. Un instant il croise son regard insolent et c'est son tour d'être intrigué. Abel sait ce que ressentent les gens autour de lui, certes ; il ne sait pas pour autant ce qu'ils pensent. Et sa fierté à elle se renforce tendis qu'elle boit quelques gouttes de champagnes. Elle sait qu'il attend et ça l'amuse pourtant elle continue de fuir son regard « Pour eux. Pour les emmerder, les faire jaser et leur donner quelque chose à se mettre sous la dent. » Bien, elle a au moins comprit l'essentiel. Mais il y a autre chose, elle n'a pas fini. Abel fronce les sourcil, attentif. « Pour toi, pour faire un doigt d'honneur à tous ces… pantins. Pour pimenter un peu une soirée ennuyeuse à mourir, peut-être. Pour être un vilain garçon. » Qu'elle achève avec un sourire presque insolent.
Voilà qui devient intéressent : Adelaïde serait-elle en train d'essayer de comprendre à qui elle à affaire ? Probablement. Elle n'est pas stupide, contrairement à ce que beaucoup semblent croire. Là où la majorité des filles se seraient arrêtées à la première phrase, Adelaïde avait osée aller plus loin. Elle avait osée émettre une hypothèse sur lui. Sur ce qu'il était au-delà de ce costume de politesse et de bourgeoisie. Il était surpri. Elle avait réussi à le surprendre et c'était quelque chose qui lui arrivait très rarement. Il la fixe un instant de façon plus intense qu'il ne l'aurait voulu. Quelle autre surprise pouvait bien lui réserver cette gamine qui, semblait-il, était très loin d'en être une finalement. « Un vilain garçon, hein.. » fait-il doucement. Si tu savais Adelaïde... Il pince les lèvres, sans perdre son sourie pour autant et lève son verre avec un signe de tête. « Tu m'as démasqué je suis un mauvais garçon. » Il siffle d'un trait la fin de sa coupe de champagne.
Il est légèrement pris au dépourvut il faut bien l'avouer. Parce qu'elle n'est pas du tout allée dans la direction à laquelle il s'attendait. Parce que la fierté d'Adelaïde à enflé tout d'un coup et qu'elle semble réellement chercher à résoudre l'énigme. Abel n'avait pas prévue ça. Il avait prévue qu'elle comprendrait son désir de provoquer, de se servir d'elle pour faire jaser, bien sûr. Mais il n'avait pas prévue qu'elle cherche à comprendre pourquoi il voulait faire jaser. Il avait plus ou moins prévue de faire d'elle sa compagne officielle pour quelque temps... Histoire que son père lui foute un peu la paix; pour faire parler de lui, aussi; parce que c'est une Rookwood et que ce nom effraie ces bonnes gens de l'Élite, autant qu'ils le méprisent. Parce que c'était un joli minois, bien moins idiote que la plus part des jeunes et riches sorcières qu'il connaissait. Parce qu'elle avait ce petit quelque chose de spécial qu'il n'avait pas identifié jusque là, mais maintenant il sentait qu'il était proche. Il l'observe un instant et l'idée qu'il devrait peut-être changer ses plans s'immisce doucement dans son esprit... Peut-être qu'Adelaide pouvait être plus qu'un caprice d'Abel Burke, après tout ? Et cette idée lui plait. Oui, il va changer ses plans pour elle. Abel n'est pas un maniaque du contrôle, -ça c'est le job d'Isaac- il n'a rien contre un contre temps, un rebondissement. En fait ça lui plait. Cette soirée prend une tournure bien plus intéressante qu'il ne s'y attendait et c'est tant mieux.
Il pose sa coupe vide sur un plateau qui passe près d'eux, et en attrape une plaine à la place. « Serre-toi, ils sont là pour ça. » fait-il en désignant les différents mets disposés sur la table pour lui signifier qu'elle ne le leurrait pas avec ses petites bouchées de moineau. Il l'observe tout d'un coup plus sérieusement. « Donc tu penses que je me sers de toi pour emmerder mes paires, hein ? » Il jette un œil à l'assemblée de sorcier présents dans la salle, son sourire s'efface légèrement. Un instant il se perd dans l'excitation, l'envie et l'orgueil qui règnent autour de lui. « Je ne vais pas te mentir, tu as raison. » Fait-il sur un ton un peu absent. Puis il se reprend et tourne à nouveau son regard vers elle. « En partie... » Un nouveau sourire nait sur son visage et il s'approche d'elle, pose une main dans le creux de son dos. « Suis moi. » Il la guide vers un petit balcon dissimulé derrière un rideau. Il est temps de savoir s'il a vraiment visé juste avec elle.

Le balcon est éclairé par des petites lanternes qui émettent une douce chaleurs. Leur lumière rouge enflamme encore davantage la chevelure d'Adélaïde. La rumeur de conversation des invitées qui vont et viennent à l'entrée du théâtre en contrebas, les atteint vaguement. Abel boit une nouvelle gorgée de Champagne. « Tu es une fille intelligente Adelaïde. Et moi je sais que tu n'excepteras pas cette situation si tu n'y gagnes rien.» Il n'a plus son sourire charmeur, il l'a troqué contre l'air un peu sérieux de celui qui parle affaires. « Ce que je peux te garantir c'est que dans quelque temps, toutes les personnes présentes ici ce soir sauront qui tu es. Il ne t'aimeront pas plus, mais il n'auront jamais le droit de le dire. Et ils t'envieront, ils te jalouseront... » Et tu serra quelqu'un. Il tourne la tête vers le ciel nocturne pour la laisser digérer ses paroles. Polaris est déjà apparue, quelques mètres plus loin, il distingue les étoiles de Cepheus, le roi. Un petit rire travers ses lèvres et il reporte son regard sur elle. « Je suis un mauvais garçon, tu as raison. Mais la vrai question que tu dois te poser est la suivante... » Il se penche pour approcher ses lèvres de son oreille, conscient de l'ombre suggestive que projette leurs silhouettes sur le rideau de l'intérieur de la salle. « ...Es-tu une mauvaise fille, Adelaïde ? »


Dernière édition par Abel Burke le Ven 13 Jan 2017 - 22:26, édité 2 fois
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‹ réputation : je suis une garce de l'élite qui a trop profité de son statut pendant la guerre ; que je suis la nièce et l'unique parente proche de l'un des anciens Mangemorts les plus recherchés, Augustus Rookwood.
‹ faits : j'étais une enfant froide et renfermée, qui s'occupait seule de sa mère mentalement dérangée, avant d'être placée sous la tutelle de mon oncle, à la mort de cette dernière. Après avoir joui de la vie pendant des années, profitant du compte en banque d'Augustus et de ma situation de privilégiée, j'ai aujourd'hui tout perdu suite à la destruction d'Herpo Creek et à la chute du gouvernement.
‹ résidence : dans l'appartement d'Abel Burke, assignée à résidence par le nouveau gouvernement, en attendant de m'interroger sur la fuite de mon oncle.
‹ patronus : un gros chat sauvage
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Abel électrise l’intégralité de ta personne. Des garçons, tu en as connu pas mal depuis ton implosion, depuis la mort de ta mère, depuis que tu as découvert que la virginité était un poison dont tu voulais vite te débarrasser, depuis que tu ouvres les cuisses pour un visage charmant et une conversation un peu intéressante. Des hommes, tu en as connu peu. Et le regard que pose cet homme sur toi, la jeune sorcière sortant à peine de son cocon, fait bouillir en toi un feu dont tu ne soupçonnais l’existence. Tu es loin d’avoir le contrôle de la situation, et quelque part cela accélère les battements de ton cœur, ta respiration. Mais tu fais bonne figure, tu maintiens le regard d’Abel avec un sourire poli, sans réaliser la bombe que tu viens de lâcher. Non, tu n’as pas la moindre idée que ta répartie vient de t’ouvrir les portes sur un chapitre de ton histoire, sur une relation dont tu ne pourras plus te passer dans quelques années. Non, tu te contentes de sourire et de picorer le buffet avec appétit. Fuck it, fais toi plaisir Adelaïde, on te juge déjà pour avoir l’audace d’accompagner un sang-pur, qu’est-ce que ça peut bien te foutre qu’on te juge pour avoir mangé quatre petits fours – cinq, pour être honnête ?

« Donc tu penses que je me sers de toi pour emmerder mes paires, hein ? » Ce n’est pas que tu le penses, c’est que tu le sais. Tu avais déjà cette idée en tête en recevant l’invitation, mais tout s’est confirmé lorsque tu as franchi les portes du gala au bras d’Abel. Ces regards sur vous ne trompent pas, et ce sourire satisfait sur son beau visage ne trompe pas non plus. Évidemment qu’il se sert de toi, mais étrangement cela ne te dérange pas. Tu es curieuse. Tu veux savoir pourquoi. Pourquoi toi, pourquoi ici, et surtout pourquoi un homme de dix ans ton aîné, un sorcier respecté au nom connu de tous, voudrait enquiquiner ses pairs ? Certes, tu ne connais pas les réelles préoccupations des Sang-Purs, mais tu as l’impression que la provocation n’en fait pas nécessairement partie. Au contraire même, ils semblent tous vouloir se fondre dans un moule, celui de l’Élite, pour coller aux caractéristiques de cette race prétentieuse, afin de clamer haut et fort que oui, ils en font partie, regarde comme je suis comme les autres.
Mais Abel ne fait pas partie de cette catégorie, et c’est probablement la raison pour laquelle un frisson te parcoure l’échine lorsqu’il pose une main tiède sur ton dos. Tu as l’impression d’être une adolescente à son premier rencart, et c’est peut-être ce que tu es, au final.

Tu le suis sans un mot, en profitant pour attraper une deuxième coupe de champagne – c’est fou comme son nectar divin disparaît vite dans ta gorge. Le balcon offre une atmosphère presque féerique. Les lanternes rougeoyantes flottent dans l’air dans un léger mouvement de lévitation, éclairant faiblement vos visages dans la nuit noire. Une brise légère te caressa la nuque, et tu remets d’un geste élégant une mèche de cheveux qui vient balayer ton regard. Tu observes l’expression d’Abel, qui se trouve être plus sérieuse, plus dure, et tu souris. Le voilà enfin, le vrai Abel Burke, celui que tu voulais rencontrer. « Ce que je peux te garantir c'est que dans quelque temps, toutes les personnes présentes ici ce soir sauront qui tu es. Ils ne t'aimeront pas plus, mais ils n'auront jamais le droit de le dire. Et ils t'envieront, ils te jalouseront... » A ces mots, ton cœur s’emballe sans que tu ne saches pourquoi. Étrangement, une petite voix te pousse à aimer cette perspective, à souhaiter cette notoriété et cette image. Oui, ça te plairait plus que tout d’être quelqu’un, bien que tu n’oseras l’avouer. Et pourtant, n’est-ce pas ce que tu souhaites depuis quelques temps, t’offrir une réputation autre que celle de ton nom de famille ?
« Je suis un mauvais garçon, tu as raison. Mais la vraie question que tu dois te poser est la suivante... Es-tu une mauvaise fille, Adelaïde ? » Alors Abel approche ses lèvres de ton oreille, et tu sens son souffle chaud caresser ton visage. Tout ton corps est en ébullition, et ta respiration s’accélère malgré toi. Jamais, non jamais, tu n’avais autant eu envie de te jeter sur quelqu’un, et cette idée te fait honte autant qu’elle te fait sentir puissante. Alors tu tournes légèrement la tête pour lui faire face. Vos visages sont à quelques centimètres, et ton regard de vipère se plante dans ses yeux bleus. Le temps semble se suspendre, alors que tu te rapproches un peu plus, un sourire provocateur s’installant sur tes lèvres rouges. Secrètement, tu espères que l’élite entière observe vos silhouettes dessinées sur le rideau. « Oh Abel, est-ce que tu doutes vraiment sur le fait que sois une mauvaise fille ? »

Alors tu recules ton visage et fronce les sourcils, prenant une expression aussi sérieuse que la tienne. Tu le considères du regard un instant, le cœur battant toujours la chamade. Mais tu sais te ressaisir, et tu sais ménager ton effet. « Mais il faut que je sache. Qu’est-ce que tu y gagnes, toi ? Car je me doute que, tout comme moi, tu n’accepterais pas cette situation si tu n’en tires rien. » Allez, Abel, il est temps que tu sois honnête sur tes intentions.


Dernière édition par Adelaïde Rookwood le Dim 5 Fév 2017 - 19:57, édité 2 fois
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Le visage d'Adelaïde n'est qu'à quelque centimètre du sien; ses lèvres carmin ne sont pas si loin non plus. Il peut presque sentir les pulsations un peu trop rapides du cœur sa la jeune fille, comme si c'était le sien; il peut sentir le désir qui l'agite, délicieux mélange d'excitation et d'angoisse, frustration dont on se délecte un moment jusqu’à céder à la tentation. Abel pourrait sans difficulté la soulager de ce poids. Il pourrait poser sa coupe de champagne sur le rebord en pierres sculptées du balcon, posé une main dans le creux de sa taille pour l'attirer contre lui. Briser ses dernières résistances de quelques mots ou même d'un simple regard. Et puis il pourrait passer une main entre sa nuque et son oreille, plonger ses doigts dans ses cheveux et venir cueillir ses lèvres, arrachant d'un baiser volé ce sourire insolent. Il pourrait même, après un instant laisser glisser sa main de son dos à sa hanche jusque se sa cuisse, agripper légèrement sa robe, la remonter imperceptiblement de quelque centimètre pour venir effleurer ça peut. Il pourrait faire ça, elle en crève d'envie. Et tous les petits bourgeois qui font semblant de ne pas regarder ce qu'il se passe sur ce balcon auraient de quoi rassasier leur malsaine curiosité. Eux aussi ils seraient contents. Burke et Rookwood, se donnant en spectacle au Central London Theater, voilà qui donnerait un peu de grain à moudre à ses pipelettes de la haute bourgeoisie. On pouvait même faire la une de Witch Weekly avec ça, il suffirait d'y ajouter une belle sortie en s'assurant de passer devant un appareil photo tout en feignant d'ignorer sa présence. La jeune journaliste qui aurait le privilège d'écrire cette histoire s'attirerait probablement la jalousie de ses paires et ce ne serait pas pour lui déplaire.

Oui, Abel Burke ferait bien des heureux en cet instant, s'il embrassait Adelaïde Rookwood. D'ailleurs, ce serait si facile si elle ne mettait pas tant d'énergie à contrôler ses ardeurs. Mais tant qu'il ne la sentira pas céder, il ne ferait rien. Il n'était pas du genre pressé Abel. Là où les autres étaient avides d'avoir quelque chose à se mettre sous la dent le plus rapidement possible, il aimait l'idée de prendre son temps, savait apprécier la lente volupté du désir qui gonfle, s'enflemme, et vous dévore jusqu'à ce que vous n'en puissiez plus.

Hors, Adelaïde ne cède rien. Du haut de ses dix-neuf ans, elle fait preuve d'un remarquable contrôle d'elle-même. Abel doit bien le reconnaitre, il est impressionné. Elle se tourne vers lui sans pour autant s'éloigner. Elle plante son regard insolent dans le sien.  « Oh Abel, est-ce que tu doutes vraiment sur le fait que je sois une mauvaise fille ? » Il sourit ne répond pas. S'il doute qu'elle le soit réellement déjà, il ne doute pas qu'elle ait largement les capacités de le devenir. D'ailleurs en ce moment même elle joue les mauvaises filles. Et elle joue remarquablement bien. À cet instant là Abel sait déjà que leur soirée ne se terminera définitivement pas ici. Oui, sa décision est prise, Adélaïde vient soudainement de prendre une place bien plus importante que celle qu'il lui avait destinée à l'origine.

Elle s'éloigne finalement, comme pour se ressaisir, le laissant là dévorer d'une certaine frustration dont il ne sait plus si elle est à lui ou à elle. « Mais il faut que je sache. Qu’est-ce que tu y gagnes, toi ? Car je me doute que, tout comme moi, tu n’accepterais pas cette situation si tu n’en tires rien. » Qu'elle lance avec aplomb, une lueur de défis dans le regard. Il se redresse un peu, la jauge à son tour en se passant la main sur la machoir et le pouce sur les lèvres. Il sourit. Très bien, soyons honnêtes. Mais pas trop. Chaque chose en son temps. « Mon père veut que je me mari. » Commence-t-il sur le ton de la conversation. « Moi, comme tu peux t'en douter, je n'en ai pas la moindre envie. » Il boit une gorgée de champagne et reprend en la pointant brièvement du doigt. « Et toi, ma chère Adelaïde, tu es la solution à ce problème. Mon père n'osera jamais me demander de ne pas te voir, tu es la nièce d'Augustus Rookwood après tout, ce serait mal venu... Mais il ne me demandera jamais de t'épouser. Ne le prends pas mal, mais... ce serait mal venu. » Il avait dit ça sur un ton très sérieux en faisant quelque pas en long et en large sur le balcon; comme on parle affaires, explicitant les termes d'un contrat quelconque. « Voilà ce que je te propose donc, tu m'aides -en te rendant à mes côtés à ce genre d'événements- à éviter mes obligations de fils ainé; et en échange je te donne accès à un monde que tu n'aurais jamais pensé connaitre. » Il s'arrête, lui fait face. Si elle n'est pas idiote elle aura compris que c'est cette dernière partie la plus importante. « Et tu te doutes que je ne parle pas de galas de charité. »

Dans son plan d'origine, Adelaïde n'était pas destiné à entre dans l'autre mon d'Abel. Elle ne devait qu'être qu'un joli outil dont l'utilisation n'avait pour but que de lui épargner les désagréments de fiançailles forcées; jolie poupée très chère qu'il exhiberait de temps en temps à ses côtés histoire de rappeler à ses bonnes gens qu'il fait ce qu'il veut. Elle n'était pas censée entrer dans le monde de Fauste. Pourtant, elle avait vaillamment joué sa place, bien mieux qu'il ne s'y serait attendu. Il abandonne sa coupe de champagne vide sur le bord du balcon et fait un pas vers elle pour lui offrir son bras, l'air de rien. « Ce champagne n'est pas excellent et hormis ta présence, cette soirée est mortellement ennuyeuse. Pire qu'un gala de charité si tu veux mon avis. Il est peut-être temps pour nous de prendre congé. » Fait-il tranquillement en regardant à travers le rideau, reprenant son ton charmeur. « Si tu es d'accord bien entendu. » Et par là, il lui faisait probablement l'une des offres les plus décisives de sa vie.
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Adelaïde Rookwood
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‹ liens utiles :
‹ âge : 24
‹ occupation : Anciennement chargée du Remplacement des Elfes de Maison.
‹ maison : Serdaigle
‹ scolarité : 1991 et 1998.
‹ baguette : est en chêne rouge, ventricule de dragon, 26 centimètres, légèrement rigide.
‹ gallions (ʛ) : 3181
‹ réputation : je suis une garce de l'élite qui a trop profité de son statut pendant la guerre ; que je suis la nièce et l'unique parente proche de l'un des anciens Mangemorts les plus recherchés, Augustus Rookwood.
‹ faits : j'étais une enfant froide et renfermée, qui s'occupait seule de sa mère mentalement dérangée, avant d'être placée sous la tutelle de mon oncle, à la mort de cette dernière. Après avoir joui de la vie pendant des années, profitant du compte en banque d'Augustus et de ma situation de privilégiée, j'ai aujourd'hui tout perdu suite à la destruction d'Herpo Creek et à la chute du gouvernement.
‹ résidence : dans l'appartement d'Abel Burke, assignée à résidence par le nouveau gouvernement, en attendant de m'interroger sur la fuite de mon oncle.
‹ patronus : un gros chat sauvage
‹ épouvantard : ma folle de mère me couvrant de baisers et de honte devant tous mes amis d'enfance.
‹ risèd : une petite fille dans mes bras.
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Il t’a toujours paru essentiel, si ce n’est instinctif, de toujours être dans la maîtrise des évènements, mais également de ton image, de ta vie, des tous les éléments la composant. Enfant déjà tu étais dans le contrôle total de ton quotidien et de tes émotions, en grande partie pour survivre à l’instabilité de ta mère. En opposition à cette folie la poussant aux actes les plus imprévisibles, tu t’efforçais de conserver une certaine constance, afin de ne jamais te laisser envahir par l’inattendu. Tu t’es construite ainsi, tu es ainsi, un monstre du contrôle, du calcul, une émeraude choisissant précisément quand refléter la lumière, quand briller de mille éclats et quand rester terne, à l’abri de tous les regards. Ces trois dernières années auprès de ton oncle ont renforcé cette terrible manie d’être dans le plus grand contrôle du moindre élément et du moindre sentiment. À croire que Laeticia n’était qu’un miroir, dont vous vous teniez de part et d’autre, sans réaliser que le véritable reflet n’était pas cette pauvre âme perdue, mais bien ce qui se trouvait de l’autre côté de la glace. Augustus t’a enseigné, par sa manière d’être simplement, à ne jamais faillir face à l’imprévu, à toujours garder la tête haute et le regard froid. Toujours avoir un coup d’avance, et ainsi n’être jamais déstabilisée.
Tu es déstabilisée, car de toute évidence tu perds ce cher contrôle qui te rassure tant, qui te souffle souvent à l’oreille que tu as les cartes en main. Le fait est, ici, que tu n’as pas toutes les cartes en main, seulement certaines. Et ça te déplait, et ça t’excite, et ça te donne envie de jouer cette partie dont tu ne fixes pas les règles, justement parce qu’il est dangereusement confortable de ne pas mener entièrement la danse. Tu as peur, de cette Adelaïde qui sourit en se laissant dévorer du regard par un prédateur bien plus expérimenté qu’elle ; de cette Adelaïde qui serait prête à signer sans même écouter les différentes clauses du contrat ; de cette Adelaïde qui sait qu’elle s’apprête à quitter les amateurs pour entrer dans la cour des grands, mais sans en mesurer les conséquences ; cette Adelaïde insouciante qui se révolte, qui te bâillonne, qui te jette dans la cave sans un regard et qui prend les commandes sans ton consentement. Et pourtant, depuis l’obscurité de la caverne dans laquelle elle te musèle, tu l’observes avec satisfaction.

« Mon père veut que je me marie. » Ton cœur rate un battement, alors tu portes la coupe à tes lèvres en battant des cils, histoire de te donner de la constance, histoire de cacher ta bouche qui s’est entrouverte une seconde à l’évocation du mariage. Le mariage. Tu ne sais pas à quoi cela ressemble, tu n’as jamais connu que ta mère, seule, très seule, n’évoquant jamais ton père, s’il a existé, si tu n’es pas simplement le fruit d’un démon qui aurait égaré ton âme dans le corps de Laeticia le jour où il lui enleva son esprit – et c’est une question qui te maintenait souvent éveillée lorsque tu étais enfant. Le mariage, tu n’y connais rien, si ce n’est que les jeunes filles de ton dortoir à Poudlard semblaient en rêver, et que, bien choisi, il serait la clé pour inscrire le nom de Rookwood dans le registre des sang-purs. Augustus l’a déjà évoqué, alors que tu es encore bien jeune, mais il ne serait jamais trop tôt pour élever le blason familial. Si ce n’est que cela te rebute, te paraît synonyme d’enfermement éternel, et que tu es loin de retourner dans la prison dans laquelle tu t’es glissée pendant près de dix-sept ans. Il est absolument hors de question, et tu as bien été claire à ce sujet auprès de ton oncle, qu’on passe un anneau à ton doigt par intérêt. Alors, le mariage, cela t’angoisse autant que ça te fait doucement rigoler. « Moi, comme tu peux t'en douter, je n'en ai pas la moindre envie. » Et tu hoches la tête avec un sourire, comme la manifestation corporelle de ton soulagement à l’entente de cette simple phrase. Oui, tu t’en doutais, mais maintenant que tu as la confirmation, tu te détends légèrement – juste ce qu’il faut.
Abel entame quelques pas en long sur le balcon, le regard faisant des allers retours entre la ligne d’horizon et tes yeux azulés. Son ton direct et précis capte toute ton attention ; il est semblable au business man près à négocier les termes d’un contrat, empreint d’une assurance déconcertante et rassurante à la fois ; toi semblable à une acheteuse difficile, mais secrètement déjà décidée à apposer sa signature sur le papier. Et cette Adelaïde tentée par l’imprévisible, qui prend de plus en plus de place dans ton esprit, te murmure à l’oreille que quels que soient les clauses de votre accord, tu les accepteras, oh oui tu les accepteras, parce que tu as terriblement envie de jouer avec Abel. « Et toi, ma chère Adelaïde, tu es la solution à ce problème. Mon père n'osera jamais me demander de ne pas te voir, tu es la nièce d'Augustus Rookwood après tout, ce serait mal venu... Mais il ne me demandera jamais de t'épouser. Ne le prends pas mal, mais... ce serait mal venu. » Vous y êtes. Tu es la pièce parfaite sur son échiquier, celle lui assurant la victoire, car tout simplement indélogeable. Et tu le sais. Et sa façon de le présenter te le fait savoir d’autant plus. Oui, tu es bien l’autre côté du miroir d’Augustus. Ton nom te propulse au rang de sorcière possiblement influente, candidate à l’élite et à l’entourage des sorciers importants, alors que ton sang n’est que promesse de risée et de dégoût par tes pairs. Tu es une Rookwood, au sang aussi mêlé que ces insurgés considérés comme impurs, mais jouissant d’une posture privilégiée dans la société. Tu es une provocation ambulante, une provocation dont veut s’emparer Abel. « Mal venu, en effet. » tu reprends ses mots pour lui signifier que tu sais la particularité de ta place dans la communauté sorcière, et que tu n’as aucune raison de mal le prendre, puisque plus que de vivre avec, tu l’incarnes. « Voilà ce que je te propose donc, tu m'aides -en te rendant à mes côtés à ce genre d'événements- à éviter mes obligations de fils ainé; et en échange je te donne accès à un monde que tu n'aurais jamais pensé connaitre. » Et l’Adelaïde en devenir exalte face à cette perspective, elle t’implore de la saisir car vous seriez enfin en accord, pour la première fois depuis qu’elle croît en toi : elle se nicherait chaleureusement sous l’aile que vous tend Abel pour vivre les délices de l’inattendu, et tu jouirais du contrôle sur ton image, sur ta situation. Un échange de bons procédés largement avantageux, puisqu’il permettrait la cohabitation entre ces deux voix en toi, qui se rejoignent dès que tu croises les yeux de ton cavalier. Dès qu’il te sourit. Tu es loin, loin, d’avoir le contrôle sur quoi que ce soit, quand il te regarde. « Et tu te doutes que je ne parle pas de galas de charité. » Tu n’as pas besoin d’ajouter quoi que ce soit, tant le regard que vous échangez suite à cette petite phrase signe définitivement votre contrat. Oui, tu espères bien qu’il ne parle pas de galas de charité. Oh, tu espères qu’il parle de bien plus, tu espères qu’il te propose l’exploration d’un monde dans lequel tu trempes tout juste les lèvres depuis quelques mois, que tu observes en retrait avec pudeur, tout simplement parce que tu rêves de le laisser te submerger. Tu en fréquentes, des endroits peu fréquentables, et tu en as vu des choses, mais tu ne t’es jamais permis de te laisser complètement aller, d’offrir à cet univers ce que tu pourrais être. Mais tu sens, tu sais, qu’aux côtés d’Abel, tu te laisserais aller. Tu te laisses déjà aller. Tu as envie de te laisser aller à ses côtés, et cela te traduit sur tes traits détendus et intrigués. Non, tu n’as besoin de rien dire, mais tu prends tout de même la peine de lui répondre en reposant délicatement ta coupe de champagne sur le rebord du balcon. « Well, Mister Burke, we have a deal. » avant d’ajouter « Mais sachez que je compte surveiller de très près votre clause du contrat. » Tu ne sais pas à quoi tu joues, mais tu as très, très, très envie de jouer.

Lorsque ta main s’empare du bras qu’il te tend alors qu’il te propose de quitter les lieux, tu ne sais pas non plus de quelle Adelaïde il s’agit – mais il semblerait qu’il s’agisse bien de toi. Tu es aussi intriguée et excitée par la proposition que par Abel lui-même. Tu es loin d’être insensible à ce qu’il dégage, à ce qu’il éveille en toi, et il n’est plus secret que cette variable a lourdement joué dans l’entente orale que vous venez d’accepter. Tu aurais probablement ri au nez de n’importe quel autre sorcier à l’autorité uniquement fondée sur la pureté de son sang. Un tel sorcier n’aurais pas eu cette manière d’amener les faits, n’aurais pas eu autant de considération et d’intérêt à ton égard lors de la signature du contrat. Un tel sorcier aurait suinté l’égo et la puissance de pouvoir se permettre de proposer une telle opportunité à un petit agneau comme toi. À aucun moment Abel ne t’a donné l’impression de n’être qu’un outil, car Abel te propose bien plus qu’une simple démonstration régulière à ses côtés aux évènements mondains, ce qu’aurait probablement fait n’importe lequel de ces autres sorciers. Abel n’a pas à t’offrir ce qu’il t’offre. Et pour cette raison spécifique, Abel te fait sciemment la plus avantagée des deux signataires. Cette raison, et mille autres, font qu’il t’intrigue au point de le suivre aveuglément tu ne sais où. Oui, il a ce quelque chose de sérieux, décontracté, charmeur, assuré dans la voix qui t’enivre quelque peu et t’empêche de réprimer un léger sourire lorsque vous traversez l’immense salle de réception sous le regard inquisiteur des invités. « Je ne suis pas malheureuse de quitter ce banc de requins. » lui glisses-tu à l’oreille en resserrant un peu ton étreinte sur son bras.


Tu te presses légèrement contre Abel qui passe une main dans ton dos, avant de transplaner. Vous vous retrouvez dans une rue si petite qu’elle n’est éclairée que par la faible lumière d’un unique lampadaire. Tu jettes un regard derrière toi, pour constater que la rue est déserte. Tu n’as aucune idée de où vous êtes. Lorsque tu tournes à nouveau la tête, c’est pour croiser le regard de ton cavalier, qui t’adresse un sourire. Un sourire qui parvient étrangement à chasser le moindre doute de ton esprit. Étrangement, c’est le mot. Tu te sens étrangement bien.
Tu suis Abel jusqu’à une porte au heurtoir doré en forme de patte de lion, qu’il frappe contre le bois sombre. Une petite fente, ou plutôt une mince trappe incrustée dans la porte, s’ouvre pour laisser apparaître deux yeux verts finement maquillés. Ils s’ouvrent grand, puis la trappe se referme avant que la porte ne s’ouvre discrètement. Ton nouveau partner in crime te prend la main dans un sourire et te tire à l’intérieur. Tu as à peine le temps de voir la propriétaire des yeux qui vous ont accueillis par la fente saluer chaudement Abel, que tu te laisses submerger par mille images, mille couleurs, mille chaleurs, mille magies qui semblent un instant te transporter hors de la réalité. Tu lèves les yeux sur la vaste salle qui s’offre à toi, mais tu ne sais où les poser exactement. Tu voudrais les poser partout, absolument sur chaque centimètre du magnifique tableau dans lequel tu viens d’être introduite. Tu devines que tu n’as sous les yeux qu’une partie de la toile, puisque de part et d’autre de la pièce, on peut apercevoir des portes – ouvertes pour certaines, fermées pour d’autres. Ton regard capture ces grandes banquettes, ces grandes tables, ce grand lustre doré éclairant la pièce d’une lumière suffisamment puissante mais suffisamment tamisée, ces grands bacs à glace contenant d’aussi grandes bouteilles de champagne. Il se pose sur tous ces sorciers aux regards intenses, aux rires heureux ; mais aussi sur toutes ces sorcières aux couleurs surnaturelles. Elles vibrent sous des caresses ouvertement données à la vue de tous, rendues gracieusement et célébrées par des sourires détendus, de douces paroles. Tous ne s’adonnent pas à ces plaisirs, certains parlent, certains ont même tous leurs vêtements, certains dansent, et d’une si belle manière. Il te semble qu’ils bougent au ralenti dans une même respiration, sous une musique enivrante et révoltante. Tout est marbre et dorure, tout est luxe et vice, et tout s’offre à toi. Le sang bat dans tes tempes et une chaleur s’installe dans ton bas ventre, intensifiée par les battements de ton cœur, alors que tes yeux ne peuvent plus décoller d’une scène particulière parmi tous les éléments du tableau. Une femme uniquement couverte par une culotte en dentelle allongée sur le dos, cambrée dans un moment d’excitation particulière, s’empare de la tête de son partenaire pour la porter à son ventre. Tu y distingues parfaitement une poudre légèrement verte, ou plutôt émeraude, que l’homme fait disparaître dans sa narine droite d’une rapide inspiration. Et plus la chaleur de l’endroit s’empare de ton esprit autant que de ton corps, plus il te semble apercevoir ces poudres brillantes dans tous les recoins de la pièce, si ce n’est sur tous les corps découverts qui dansent dans un même gémissement. Tantôt émeraudes, tantôt dorées. Tu as l’impression que la pièce brille de ces drogues prises avec un bonheur insolent dans une magnifique célébration du vice. Et tu as envie de gouter à ce vice, à tout ce vice.

« Abel. » Tu reprends ta respiration et cherches ton « nouvel ami » de la main, qui finit par se refermer sur son bras. Tu ne sais pas ce qui t’enivre le plus entre le goût encore frais du champagne dans ta bouche, le contact de ta main qui presse finalement la sienne, la vue de ces couleurs éclatantes qui t’appellent, ou de ces sorciers libres et fiers qui t’offrent des images qui ne cessent de déconnecter un à un tes neurones. Tes yeux ne se détachent pas de ces grandes tables, ces grandes banquettes, ce grand lustre, mais tu te presses un peu plus contre le bras d’Abel. « Comment s’appelle la poudre brillante qu’ils prennent ? C’est magnifique. » Finalement, tu détaches ton regard de ce beau spectacle pour le planter dans celui de ton cavalier. Alors tu souris, et tu finis même par rire nerveusement, réalisant que tu n’es pas dans un rêve – heureusement. « Alors, apprends-moi comment on s’amuse dans ton monde que je n'aurais jamais pensé connaître. »
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S'échapper de l'ambiance nauséabonde du Central London Théater est aussi bien un soulagement pour Adelaïde que pour Abel. La rue le long de la quelle il l'entraine est parfaitement calme, faiblement éclairée et complétement vide. Pourtant quand il arrive devant la grande porte noir au heurtoir en or, il sent déjà la douce frénésie qui règne à l'intérieur et qui se mêle à l'appréhension mêlée de curiosité d'Adélaïde. Ça lui arrache un sourire et une folle envie d'un rail de navitas.

C'est Martha qui a ouvert la porte. Martha c'est une longue fille mince aux yeux verts presque aussi brillants que de l'excess et aux cheveux brun chocolat. Martha c'est une fille délicieuse et quand Abel entre elle l'enlace sans la moindre timidité, déposant et baisé sur sa joue avant de murmurer à son oreille: « Tu nous ramène de la chair fraiche ou du sang neuf ? » Elle s'écarte de lui avec un sourire provocateur. « Adelaïde Rookwood n'est pas juste un nouveau jouet, Martha. » Dit-il en lui rendant son sourire. Voilà qui répond aux deux questions: la chair et le sang. Martha aussi les sourcils puis éclate d'un rire cristallin. « Tu n'as vraiment pas froid aux yeux, Faust ! » « Tu me connais, je suis un homme ambitieux. » Fait-il en portant sa main à ses lèvres pour l'embrasser. Puis il se retourne pour reporter son attention sur Adélaïde qui a fait quelque pas de plus que lui dans le hall pour mieux apprécier le spectacle. Il reste un instant en retrait, l'observe.


Adélaïde est comme une enfant. Enfin, en quelque sorte. Abel a toujours trouvé ça amusant le fait que l'état d'esprit d'un adulte qui découvre ce qu'Adélaïde est en train de découvrir -un lieu ou raigne le vice -, soit aussi proche que celui d'un enfant quand il déballe ses cadeaux d'anniversaire. Il y a quelque chose de terriblement innocent dans l'émerveillement de la jeune fille quand elle entre dans ce qu'Abel se plait à appeler le royaume de l'extase. Elle vibre de curiosité, Adélaïde. Il sait que ses yeux ne savent plus où regarder et que son esprit ne parviendra pas à tout assimiler en une seule fois. C'est quelque chose qu'il apprécie particulièrement, cette excitation du début, de la première fois. Et il a conscience que dans cette déferlante de sensations nouvelles, il est son seul point d'ancrage. Un point d'ancrage nécessaire quand on met les pieds dans ce monde là. Il en a vu sombrer beaucoup, Abel. Mais pas Adélaïde. Alors quand tout d'un coup ses pensées se dirigent a nouveau vers lui il fait déjà un pas en avant pour se remettre à sa portée. « Abel. » Elle lui saisit le bras. Point d'ancrage. « Comment s’appelle la poudre brillante qu’ils prennent ? C’est magnifique. » Abel éclate de rire. Mettez une gamine dans un magasin de sucrerie, son attitude sera exactement la même. Elle lève les yeux vers lui et lâche un petit rire. « Alors, apprends-moi comment on s’amuse dans ton monde que je n'aurais jamais pensé connaître. » Elle est nerveuse.


« Tu vas voir. » Il passe un bras autour de sa taille et la pousse à faire un pas en avant pour entrer réellement dans la pièce. Plusieurs regards se tournent vers eux. Mais ses regards n'ont rien à voir avec ceux qu'on leur avait lancés au Central London Theatre. « Détends-toi. » Murmure-t-il alors que deux personnes s'avancent vers eux. La femme ne porte pas de vêtement si ce n'est une culotte en dentelle, on peut apercevoir sur son ventre quelque reste de poudre émeraude. « Bonsoir Faust » dit-elle en l'embrassant au coin de lèvres. « Qui est ton amie ? » « Rosie, je te présente Adélaïde. Adélaïde, Rosie. Et voici Rick. » Celui-ci leur tendit à chacun une coupe de champagne qu'il venait de faire venir à lui d'un coup de baguette. « Enchanté Adélaïde. » Dit-il en lui embrassant élégamment le dos de la main. Puis il se tourne vers Abel. « Aurais-tu quelque chose pour nous mon bon Faust ? » Fait Rosie avec un sourire. « Bien sûr. » Répond Abel en plongeant une main dans la poche intérieure de sa veste pour en sortir un sachet en soie noir. « Je suppose que tu as aussi quelque chose pour moi. » « Évidemment » Rick tire une bourse de galion de sa poche et la met dans la main d'Abel avant de récupérer le sachet de soie et de la donner a Rosie. « N'en abusez pas. » Fait Abel avec un petit rire. « Depuis quand tu te soucies de ce genre de choses, toi ? » Il avait fait un pas en avant vers Abel et lui adressés un sourire insolent. « Devine. » Fait Abel à voix plus basse. « Tu veux nous rejoindre ? Je te garde une dose.. Et tu n'es même pas obligé de rembourser. » « Bin voyons... Merci, mais pas ce soir. Je suis accompagné. » Fais Abel après une brève hésitation, resserrant un peu ses doigts sur la taille d'Adélaïde. Il est toujours difficile de résister à la tentation. « Je vois. » Fais Rick, avant de se pencher légèrement pour déposer un baiser sur les lèvres d'Abel. « N'oublie pas de lui dire qu'il faut partager. » Fait-il en remettant une mèche en place sur son front. Puis il s’écarte et attire Rosie contre lui et adressant son sourire le plus charmeur à Adélaïde. « Profite de lui tant que tu le peux. Il n'est pas facile à garder. » Fait-il avant d'éclater de rire et de s'éloigner.

Abel se tourne pour faire face à une Adélaïde quelque peu déconcertée. Il lui sourit passe un doigt sous son menton. « Tu voulais savoir comment on s'amuse ? Et bien tu viens d'en avoir un parfait exemple: l'idée c'est que l'on fait ce que l'on veut, avec qui on veut. » Et ca lui plait a Adelaïde, il en est sur. Il boit quelques gorgées de Champagne et l'entraine vers l'un des larges canapés libres dans le-quel il se laisse tomber. Il la fait s'assoir près de lui et fais raisonner sa coupe contre la sienne. « A nous ! » Et bienvenue dans mon monde. « Alors, où en étions-nous ? Ah oui, les poudres brillantes ! On appelle ça de l'Orvietan. » Il sort de sa poche un étui en bois dans lequel se trouvent plusieurs capsules bleues électriques, des cachets multicolores, des sachets émeraude, et d'autres capsules dorées. Il prend une capsule bleue et la lui montre. « Ce que Rosie et Rick ont pris: du Fictio. Cela permet de partager ses rêves. » Il repose la capsule en attrape un multicolore. « Fabuleo. Moins populaire dans ce genre d'endroit. » Il la repose prend une capsule dorée. « Navitas, ma préférée: le bonheur en poudre » Dit il en jetant un oeil à sa montre. Puis il la glisse entre ses lèvres et l'avale. Quelques instants plus tard, il sent un frisson lui parcourir la peau. « Mais ce n'est pas ce qu'il faut pour toi. » Il prend un petit sache qui contiens la fameuse poudre émeraude. « Et ça c'est pour toi... » dit-il en se penchant sur la table basse. « Excelsum Spiritus, dit Excess : L'extase. » Il vide de sachet d'une partie de la Poudre et à l'aide se sa baguette forme deux lignes impeccables. Puis il récupère une fiole de navitas et à l'aide de sa baguette en extrait la poudre qui vient dessiner deux lignes parfaites juste à côté de l'excess. Enfin il sort un petit tube en verre de l'étui et se penche sur la table, aspirant les deux lignes l'une après l'autre. Il est parcouru d'un nouveau frisson et l'instant d'après c'est une sensation de bien-être total qui l'envahit. Il rouvre les yeux et se tourne vers Adélaïde. Il plonge son regard dans le sien et lui tend le tube de verre. « Voilà. C'est ce que je t'offre en contrepartie de ta compagnie. Je ne te force à rien. Tu es libre de refuser et de t'en aller.» Dit-il calmement, mais il sait qu'elle ne s'en ira pas. Il y a trop de tentation en elle. Elle ne résistera pas. Elle n'a pas envie de résister. « Ou alors tu peux rester. Saisir ta chance, devenir celle que tu voudrais être. » Elle est belle Adélaïde. Elle est belle avec ses grands yeux vers, sa petite robe noire et sa chevelure flamboyante.


« Je serais avec toi. »


Elle est belle Adélaïde. Elle est jeune. Bien trop jeune pour lui, dirait son père.
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