sujet; ROLFLUNA#7 — the fault is not in our stars, but in ourselves.

HERO • we saved the world
Rolf Scamander
Rolf Scamander
‹ disponibilité : always.
‹ inscription : 27/09/2015
‹ messages : 876
‹ crédits : flightless bird, les gifs à tumblr et à maggie stiefvater pour la signature.
‹ dialogues : seagreen.
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‹ liens utiles :
rolf ft. ryan gosling, astoria ft. lily collins, theodore ft. dylan o'brien, édouard ft. bob morley, neville ft. daniel sharman, elijah ft. chris evans, ambroise ft. sen mitsuji, alexander ft. alfie enoch, olivia ft. emeraude toubia, brienne ft. natalia dyer, dean ft. john boyega, gregory ft. alden ehrenreich, priscilla ft. daria sidorchuk, charles ft. james norton, hwan ft. vernon choi, jay ft. gong yoo, hiram ft. abel tesfaye, adidja ft. reece king.


‹ âge : il a l'air d'avoir environ trente-cinq ans mais en a en réalité vingt-huit.
‹ occupation : employé à mi-temps dans un élevage indépendant de licheurs.
‹ maison : serpentard.
‹ scolarité : 1987 et 1994.
‹ baguette : est rigide, sculptée d'une salamandre à sa base, longue de trente-quatre centimètres, est faite de bois de sureau et contient un crin de Kelpie.
‹ gallions (ʛ) : 4333
‹ réputation : je suis quelqu'un qu'il est difficile d'approcher.
‹ particularité : empathe. J'entends et ressens les émotions d'autrui.
‹ faits : je suis empathe et après avoir abusé de l'usage d'un Retourneur de Temps, mon corps est toujours désynchronisé et je parais avoir six ans de plus par rapport à l'âge que j'ai réellement. J'ai fait cavalier seul pendant des mois jusqu'à finalement rejoindre Poudlard mi-juillet 2003, où j'ai rejoint la Renaissance du Phénix. Mon surnom parmi les Insurgés était Oz.

Je vis avec Luna depuis la fin de la Guerre, et avec notre fille née à la fin de la Bataille, Lesath — jusqu'à ce qu'elle ait contracté le syndrome de Rosier et soit en convalescence à Saint-Mangouste.
‹ résidence : dans la maison Lovegood.
‹ patronus : un loup
‹ épouvantard : moi-même, fou à lier, écumant, incapable de sauver la silhouette indistincte d'une femme qui se tord de douleur devant moi.
‹ risèd : rien de particulier. j'ai tout ce que j'ai jamais désiré.
http://www.smoking-ruins.com/t2982-rolf-too-weird-to-live-too-yo
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luna lovegoodThe calm troubled him; the fact that the physical absence of pain could elicit such a mental absence of panic was at once unnerving and rather fascinating.
Il avait oublié.
Stupidement, il avait oublié, s'était laissé oublier, aveugler, obnubiler par des choses, importantes et précieuses certes, mais qui l'avaient empêché de voir et de se rappeler qu'il y avait tellement de douleur dans le monde. Tellement de douleur pour laquelle il n'y avait rien à faire. Tellement de douleur qu'on ne pouvait arrêter, ni réprimer, ni ignorer bien longtemps.

Rolf avait pensé, avec beaucoup de sincérité, que ce bonheur allait continuer. Que la fin de la Guerre, cette guerre intestine et violent et sans fin, allait apporter un long et valeureux vent de bonheur et de joie dans sa vie. Que la naissance de Lesath allait tout changer. Elle avait tout changé, il avait juste, stupidement, pensé que ça allait durer plus longtemps.
Oh, Lesath. Il n'y avait pas de mots pour exprimer ce qu'il pouvait ressentir quand il la regardait, sa petite Lesath, avec ses yeux trop clairs et ses petites mains potelées de nouveau-né. Il n'y avait pas non plus de mots pour l'incroyable douleur qu'il ressentait en cet instant, comme si le poids de tous les Bruits du monde s'était abattu sur ses épaules. Ils étaient silencieusement rentrés à la maison, Luna et lui, et il n'avait pas lâché sa main. Il avait dû perdre conscience, à moins que ses pensées se soient juste dérobées; quand le médicomage avait fini d'expliquer à Luna ce qu'il lui avait expliqué quelques instants plus tôt, et qu'il avait vu l'expression sur le visage de l'une des personnes qu'il aimait le plus au monde, l'impuissance et la colère et la tristesse et l'incompréhension, il avait perdu le contrôle. Soudainement, la laisse serrée et féroce avec laquelle il contenait les Bruits l'environnant avait lâché, dans un bruit de fouet, et il avait eu l'impression de mourir. La seule chose qui lui avait permise de ne pas complètement se mettre à délirer et à se faire interner de nouveau, avait été la main de Luna qui s'était emparée de la sienne.

Elle ne l'avait pas lâché. Ils avait pris le Magicobus en silence, regardant partout sauf en direction de l'autre, leurs doigts entremêlés et tremblants, les arrêts défilant, le chauffeur se rendant sans doute compte qu'ils n'avaient pas envie tout de suite d'arriver à destination, dans une maison trop grande et trop vide sans les rires, pleurs, cris, humeurs de la chose la plus belle sur Terre.
Mais toute chose avait une fin, et leur trajet aussi. Le Magicobus dérapa violemment sur le terrain Lovegood comme si il avait été de béton et non de terre, et ils sortirent. Le bus disparut en un éclair, et ils furent de nouveau seuls.

Le Silence était le pire.

Le Bruit de Lesath était intoxicant. Horrible, étouffant, et il devait parfois sortir et marcher pendant des heures pour se remettre d'une nuit mouvementée pour leur fille; Luna le regardait partir et revenir avec un petit sourire compréhensif alors qu'il lui offrait une moue désolée. Plus le temps passait, plus il s'était habitué aux peurs soudaines de sa fille, à sa joie lumineuse et à ses autres émotions primaires, violentes.

Il avait toujours cru que c'était les Bruits qui allaient le rendre fou; mais non. Il s'était trompé sur toute la ligne.
Il n'y avait aucune manière de s'habituer à ce Silence.
Aucune manière de lui survivre.
Il allait devenir fou.

Je suis tellement désolé, ” dit-il brusquement, même si elle lui avait dit de ne plus s'excuser. Ils se tenaient toujours là où le Magicobus les avait déposés, à la bordure du terrain Lovegood, regardant la maison, leurs mains liées mais leurs regards détournés.
Lesath, comment allait-elle s'endormir sans les doux ronflements de son père, sans les histoires murmurées de sa mère, sans l'atmosphères paisible de chez elle? Et lui, comment allait-il sourire sans son Bruit étouffant, comment allait-il pouvoir regarder Luna, la mère de sa fille, dans les yeux sans s'en vouloir, s'en vouloir de ne pas avoir vu, compris avant?

Dans sa tête, sa fille était de nouveau dans ses bras, heurtée et bruyante, son Bruit plus fort que jamais alors que des larmes noires creusaient ses joues.

Il serra un peu plus fort la main de Luna, sans oser la regarder, sentant sans pouvoir réprimer une boule se former à l'intérieur de sa gorge, mélange de douleur, de larmes et d'impuissance. En quarantaine. Ils avaient mis leur fille, leur petit ange, le miracle de la vie de Rolf, en quarantaine. Syndrome de Rosier. Ils ne savaient pas quoi faire. Magie noire, leur avait-on dit. C'était à cause de la magie noire.
Cette Guerre ne les abandonnerait jamais vraiment. Il y aurait toujours les cauchemars et les souvenirs et les sourires distants aux regards distraits avec certains sujets abordés. Il y avait un espace noir dans leurs coeurs là où ils avaient dû faire l'innommable, se battre et blesser et tuer. Elle ne les abandonnerait jamais vraiment mais Rolf avait cru qu'ils pourraient un jour construire quelque chose libre de l'influence obscure et terrifiante de tout conflit.
Il était tellement stupide. Évidemment qu'ils ne pourraient pas, jamais. Il avait cru, pendant un instant, qu'ils avaient mérité leur doux épilogue; we've suffered enough.
Il lâcha brusquement la main de Luna, comme si il avait peur de la brûler, à la tenir trop longtemps. “ J'aurais dû-- ” Qu'avait dit le médicomage? Il n'y a rien qu'on puisse faire mais espérer. Rolf savait, rationnellement, que ce n'était pas de sa faute. Qu'il n'avait rendue sa fille malade. Que c'était au-delà de son contrôle.
Alors pourquoi tremblait-il? Pourquoi avait-il l'impression que ce Silence, nouveau et terrible, allait l'écraser? Pourquoi se trouvait désormais un trou là où aurait dû se tenir son coeur, pourquoi avait-il la sensation, similaire à la culpabilité chez lui, qu'on lui tordait les entrailles d'une poigne de fer? “ À quoi tu penses, Lovegood? ” demanda-t-il abruptement, se rendant seulement compte qu'il était tombé à genoux quand il tendit la main, la laissant s'enfoncer un peu dans la terre, les brins d'herbe se faufiler entre ses doigts, le contraste étrange entre l'herbe presque noire sous le ciel nocturne, et sa peau blanche.
Il avait oublié.
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Luna Lovegood
Luna Lovegood
‹ inscription : 31/05/2015
‹ messages : 5660
‹ crédits : LUX AETERNA (avatar), TUMBLR + MATHY LA BEST (gifs), KAZUO ISHIGURO (quote).
‹ dialogues : bleu (luna - #669999) ; rosé (marie - #cc6666).
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‹ âge : (depuis le 13/02/04) 23
‹ occupation : aventurière dans l'âme, souvent bénévole, étudiante par correspondance et mère à plein temps.
‹ maison : Serdaigle
‹ scolarité : septembre 1992 et décembre 1997.
‹ baguette : mesure 25, 8 centimètres, a été taillée dans du bois de sorbier et son cœur recèle un ventricule de dragon.
‹ gallions (ʛ) : 10416
‹ réputation : je suis différente ; même je ne suis plus aussi loony qu'auparavant.
‹ particularité : douée d'un sixième sens tel qu'on me soupçonne d'avoir le troisième œil.
‹ faits : Marie n'est plus ; que je me réhabitue à mon nom, mon visage et ma vie d'autrefois, tant bien que mal ; que les conséquences d'une année et demie volée sont rudes ; que je crois en Harry Potter depuis toujours ; que je suis une héroïne de guerre ; qu'il me manque du bon sens et une part d'humanité ; que je ne pourrais pas survivre sans ma fille, Lesath, ni son père, Rolf Scamander, à mes côtés ; que notre famille détonne ; que je suis l'une des sacrifiés scolaires de la guerre ; que Lesath est atteinte du syndrome Rosier.
‹ résidence : dans cette drôle de demeure du Devon, en forme de tour d'échecs, avec Rolf et notre fille, Lesath. Autrefois musée du gouvernement, aujourd'hui réhabilitée, elle s'élève toujours aux abords de Loutry-Ste-Chapsoule.
‹ patronus : un sombral, après de nombreuses métamorphoses (le lièvre et le panda ont été les plus marquantes).
‹ épouvantard : une forme prostrée dans un sous-sol tantôt calciné, tantôt humide (représentation d'un retour en arrière inéluctable, sans Lesath, sans Rolf, sans ceux qui comptent pour moi).
‹ risèd : une longue chaine dorée, sertie de six pendentifs très particuliers.
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rolf scamandersomeday my pain will mark you. harness your blame, walk through.
« Je suis tellement désolé, » Luna ne réagit pas lorsque Rolf brise enfin le silence.
Pas de froncement de sourcils, ni de mouvement involontaire sur son visage. L'envie de le rassurer la prend mais l'idée se forme pour se désagréger aussitôt: la pensée a à peine eu le temps de se former qu'elle s'est dissoute en rencontrant la barrière de ses lèvres, étroitement scellées en une longue ligne blanche.
Elle déglutit.
Difficilement.
Luna a du mal à respirer et c'est étrange (étrange-inquiétant et pas étrange-plaisant) parce qu'elle n'arrive pas à en identifier la raison: elle ne pense pas, elle ne ressent rien. Seuls ses sens continuent encore plus ou moins de fonctionner pour le moment.  
Du vide. Ses sens ne produisent plus que du vide. Tout ce qu'elle voit, sent, entend, goûte, touche, arrive jusqu'à sa conscience avant de s'y perdre, finalement. Tout est déconnecté, tout est privé de nuances. Les données affluent jusqu'à rencontrer un obstacle invisible et qui n'en finit plus. Elles s'accumulent de plus en plus: l'obstacle est invisible et douloureusement impénétrable.
Les données viennent par vagues et se brisent contre ce fichu mur que Luna n'arrive pas à faire sauter. Comme les lames d'une mer déchaînée en rencontrant des falaises: les vagues frappent sans jamais faire ployer ces côtes millénaires.
Les données viennent par vague et ne réussissent tout simplement pas à passer.
Elles viennent. Elles partent.
Elle reviennent puis repartent, sans jamais trouver un moyen, le moyen, n'importe lequel, de s'infiltrer dans une brèche pour enfin être prises en charge. Exploitées. Traitées. Appréhendées.
Acceptées.   
Elle voit la Tour (comment est-elle arrivée ici?). Elle voit la nuit (ne faisait-il pas jour la dernière fois qu'elle avait fermé les yeux?)
Elle sent l'humidité dans l'air (où est passée l'odeur aseptisée?)
Elle n'entend plus rien (et la cacophonie du Magicobus?)
Elle a un goût de cendres dans la bouche (et le jus de fraise qu'elle a avalé en début d'après-midi?)
Elle sent la pression de Rolf autour de ses doigts et- J'aurais dû-- » -ce n'est qu'en refermant les siens sur du vide qu'ils se mettent finalement à tressauter d'eux-même, et que sa main se met à trembler, et que ses traits retrouvent leur mobilité.
Et finalement au tour du mur de tomber.  

Luna écarquille rapidement des yeux, paupières battantes à tout rompre pour évacuer tout l’excédent salin qu'elle ne réussit pas à contenir. Les sensations ont réussi à passer: elle ne jugule rien et elles commencent à la noyer. Alors la blonde cherche Rolf du regard: elle a l'impression que tout (sa tête, son cœur, son esprit) va exploser lorsqu'elle baisse enfin la tête pour trouver le sorcier à terre. « À quoi tu penses, Lovegood? » Elle pense à plein de choses, Lovegood. Rolf ne peut pas être à terre. Il ne peut pas se laisser emporter. Elle ne peut pas le laisser être emporté: elle le lui a promis. Luna a mal. Elle a envie de hurler. Elle a envie de rappeler le Magicobus et de retourner là-bas. Elle ne veut pas rentrer chez eux. Elle veut que Rolf la prenne dans ses bras. Luna pense qu'elle veut retourner en arrière, vraiment cette fois, juste cette fois, pour retrouver l'aube et la torpeur nocturne qui la quitte, pour caresser la peau de Rolf et sentir les battements de son cœur sous ses doigts, pour respirer à plein poumon l'odeur de sa fille. Luna trouve qu'elle a chaud. Lovegood est certaine d'avoir froid. Elle veut que les pensées terminent de s'emboîter correctement pour pouvoir réfléchir en paix. Luna a encore plus chaud et toujours plus froid. Elle veut briser quelque chose. Elle veut qu'il la prenne dans ses bras. Elle veut qu'il lui dise que ça ira. Elle veut qu'il la regarde. Elle veut qu'il lui promette que tout ira bien même si elle sait pertinemment que c'est faux (comment tout peut aller si elle n'a plus le centre de son univers avec elle?). Elle pense que Lesath est juste chez... quelqu'un, elle ne sait pas qui, Hermione, avec Draco à Azkaban, avec Ginger, avec un Doxy, avec Newton Scamander, avec n'importe qui, n'importe qui c'est très bien parce que ça voudrait dire qu'elle n'est pas là-bas. Elle veut rappeler le Magicobus. Elle veut qu'ils la laissent la voir. « T'as failli te noyer, croasse-t-elle finalement, misérablement, à l'adresse de Rolf, le regardant sans véritablement le voir, cherchant à reléguer tout ce qu'elle peut ressentir à nouveau au second plan sauf cette donnée-là. Alors que le médicomage lui parlait, répétait les informations qu'il avait déjà donné à Rolf, et qu'elle commençait à ressentir toutes ces choses contradictoires (impuissance, colère, tristesse, incompréhension), Luna avait tourné la tête vers Rolf et croisé son regard. T'allais te noyer, » répète-t-elle, hoquetant tant à cause des larmes que du manque d'air qui la surprend, maintenant qu'elle n'a plus sa main dans la sienne pour l'empêcher de se laisser emporter par ces foutues vagues. « T'allais te noyer. Tu peux pas te noyer. Pas maintenant ni jamais. Tu- T'as pas le dr- » Maintenant qu'elle n'a plus sa main pour l'apaiser comme une potion de Paix pouvait bien le faire, elle a l'impression de manquer d'air. De s'asphyxier. Magie noire. Magie noire. Magie noire.

C'est la cicatrice, l'odieuse cicatrice, en haut de son bras gauche qui l'oblige à reprendre sa respiration. Un élancement suffit à électriser Luna des pieds à la tête et à endiguer la panique, l’ensevelissant sous la chape d'inquiétude et de honte et de désespoir qu'elle avait commencé à ressentir quelques heures plus tôt, en retrouvant Rolf dans le hall principal de l'hôpital magique. Un élancement lui suffit pour se calmer et terminer en face de Rolf, à terre, les deux genoux contre les siens tandis que du regard elle suit la main pâle, usée par le temps et les coups de bec, qu'il balade par-dessus l'herbe fraîche de leur terrain. Elle ne peut pas partir. Sa fille est là-bas, malade, dans un état qu'elle n'a pas pu évaluer elle-même parce qu'ils l'avaient placée en quarantaine et qu'ils l'ont empêchée de la voir 'pour le moment, pour son bien'. Sa petite fille est seule, elle souffre, elle n'a pas son père pour veiller sur ses rêves, on la lui a ôtée sans prévenir mais Luna ne peut la rejoindre (même si c'était juste pour l'entrevoir, même si c'était juste pour murmurer mommy's here dans les couloirs) parce que ça équivaudrait à laisser Rolf ici et à le laisser seul et à le laisser se noyer sans chercher à le sortir de là. Elle ne peut pas faire ça, elle ne veut pas faire ça. Magie noire, magie noire, magie noire. Luna n'a pas été à Serdaigle pour rien; elle n'a pas eu besoin d'attendre l'un de ses camarades de dortoir pour savoir qu'un cercle ne commence nulle part. C'est à cause d'elle si Lesath va mal, c'est à cause des relents de magie noire sous sa peau, sous la cicatrice qui a remplacé son tatouage. A cause d'elle si sa fille va mal. Si Rolf va mal. Si tout va mal. Bien sûr que ça a pu jouer, lui dira-t-on, avant d'ajouter une myriade de causes supplémentaires (la guerre, l'école magique infectée par les Carrow et les autres, les musées et leurs artefacts souillés) pour amortir son choc et pour alléger sa peine.
Mais les données ont fini par être emmagasinées. Et maintenant, une seule pensée vient la hanter: Pandora a donné sa vie pour elle mais elle? Luna n'est même pas fichue de seulement retourner là-bas parce qu'elle ne peut pas, elle ne veut pas, faire de choix. Pas si ça voulait dire perdre les deux êtres les plus chères à son monde en même temps. « Regarde-moi Rolf, s'il-te-plait. » Luna ne dit rien de plus, elle n'en a pas besoin, ses yeux parlent pour elle: je suis désolée dit-elle en retour, ne comprenant pas pourquoi il insiste pour s'excuser alors qu'il n'y est pour rien. Elle hésite avant de frôler la peau de Rolf du bout des doigts, apeurée de lui faire mal à lui aussi, pour finalement le chercher et entrelacer leurs phalanges ensemble. Toi, moi, ensemble, avait-il dit, il n'a pas le droit de se noyer sans elle.
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Rolf Scamander
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‹ baguette : est rigide, sculptée d'une salamandre à sa base, longue de trente-quatre centimètres, est faite de bois de sureau et contient un crin de Kelpie.
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‹ particularité : empathe. J'entends et ressens les émotions d'autrui.
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Je vis avec Luna depuis la fin de la Guerre, et avec notre fille née à la fin de la Bataille, Lesath — jusqu'à ce qu'elle ait contracté le syndrome de Rosier et soit en convalescence à Saint-Mangouste.
‹ résidence : dans la maison Lovegood.
‹ patronus : un loup
‹ épouvantard : moi-même, fou à lier, écumant, incapable de sauver la silhouette indistincte d'une femme qui se tord de douleur devant moi.
‹ risèd : rien de particulier. j'ai tout ce que j'ai jamais désiré.
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« T'as failli te noyer. » Il lui avait promis qu'elle ne lui faisait jamais mal, et qu'il n'allait jamais se noyer à son contact. Il y a quelques heures, il avait failli briser sa promesse. Il s'était senti aller en dessous de la surface, il avait senti le Bruit s'étouffer, s'inviter dans sa gorge, derrière ses yeux, dans le vide de son crâne à mesure que le médicomage parlait, répétait ce qu'il lui avait dit plus tôt. Plus tôt, Rolf n'avait pas su quoi faire de ses propres sentiments, celui d'être perdu, celui d'être impuissant, celui d'être un vaurien, celui d'être rien du tout, pas même un bon papa, pas un bon fils, pas un bon héritier, un bon petit-fils, un bon compagnon et rien du tout, rien du tout, juste une pauvre merde accrochée à son POW qui regardait le médicomage avec de grands yeux ouverts et hagards sans parvenir à formuler la moindre pensée cohérente, vu que Luna n'était pas là, vu que sa tête était remplie de Bruit, de neige, de rien, de cacophonies, de carillons, de vagues, jusqu'à ce qu'enfin ses lèvres articulent: “ je peux la voir? ” et que la sentence tombe: “ non.
« T'allais te noyer. Je suis désolé, ” qu'il dit en retour, en entendant le sanglot dans la voix de Luna, ne pouvant pas s'empêcher de se sentir coupable, d'entendre un reproche dans sa voix. Il a envie de la prendre dans ses bras et de la rassurer, de la cajoler jusqu'à ce qu'elle lui sourit mais il est incapable de bouger, ses yeux vissés sur la mer d'herbe qui se glisse entre ses doigts, chatouille sa peau. « T'allais te noyer. Tu peux pas te noyer. Pas maintenant ni jamais. Tu- T'as pas le dr- » Il n'a pas le droit, il n'est pas assez fort.

C'est ça, le secret. Il n'est pas assez fort. Pour s'occuper de sa famille. Newt avait raison. C'est ce qu'il lui a dit, d'homme à homme, quand ils sont allés en Irlande déposer la valise. “ Tu peux pas t'occuper d'une famille, Rolf. Regarde-toi.
C'est vrai. Il avait raison, bien entendu. Il n'est pas fait pour ça, il n'est pas fait pour être avec Luna, pour être papa, il n'est pas assez fort, il est un vaurien, il est con, il se noie toujours, il sait pas nager, protéger ce qu'il y a de plus précieux sur cette planète. Il peut pas, il peut pas, il peut pas, il peut p-
Luna se laisse lourdement tomber en face de lui, et il entend dans son Bruit la tristesse incommensurable, le poids de son sentiment d'impuissance dévastateur. « Regarde-moi Rolf, s'il-te-plait. » Il ne peut pas il ne peut pas il ne peut pas il ne peut pas. Il ne peut pas la regarder, soutenir son regard, quand il a trop tardé pour lui avouer que quelque chose n'allait pas bien chez Lesath, quand il l'a emmenée à l'hôpital sans attendre (elle pleurait noir, noir) et Luna n'a même pas pu lui dire au revoir, n'a même pas vu voir leur fille une dernière fois avant qu'elle ne soit cachée en quarantaine, loin des yeux loin du coeur. Il ne peut pas la regarder, il n'a pas le droit, il n'est pas assez fort, Merlin, il s'arracherait les cheveux de sa faiblesse. Il se déteste. Tout simplement: il se déteste.

Le contact de la peau de Luna sur la sienne l'électrise et il ne bouge pas, laissant le frisson aller et venir le long de sa colonne vertébrale, alors que la main de Luna se glisse lentement sur la sienne, jusqu'à ce que leurs mains soient jointes. Alors seulement il lève le regard.
Il peut.
Il doit.
Ils sont si jeunes et si stupides et si brisés, ils ont essayé d'être si forts et si heureux et si parfaits, pour leur fille, pour ses besoins, pour ses envies. Ils peuvent, ils doivent. Faire quoi? Rolf ne sait pas encore. Ne pas baisser les bras, sans doute. C'est ce que le médicomage a dit. “ Il ne faut pas baisser les bras: tout est encore possible à ce stade, parce que rien n'a encore été tenté. ” Il ne faut pas baisser les bras. Rolf n'a qu'une envie: relâcher tous ses muscles, s'allonger dans le sol, regarder les étoiles jusqu'à avoir les yeux qui piquent et dormir, dormir, se laisser bercer par le rythme lent et calme de la terre et dormir, dormir jusqu'à ce qu'on le réveille pour lui dire que sa fille a été soignée. Mais ça, ça, il ne peut pas. Il doit être fort, pour sa famille, pour sa fille, pour la femme de sa vie. Alors il lève la main, celle dont les phalanges ne sont pas entremêlées à celle de Luna, et la pose sur sa nuque, un peu brusquement, l'amenant en avant jusqu'à ce que leurs fronts se touchent, non sans violence. Il recule le cou seulement pour lui embrasser le front, avant d'y reposer le sien de nouveau. “ C'est pas ta faute. Arrête de penser ça. ” Son Bruit n'a pas de mots, mais il n'a pas besoin de ces derniers pour la comprendre et l'entendre, sa culpabilité et son regret et son sentiment d'horreur. “ Ça va. Elle va aller bien. Je le sais, Luna, et elle le doit. Elle est forte, comme sa mère et c'est une tête de mule, comme son père. ” Il ne sait pas d'où il puise cette force, cette détermination, qui n'a rien de naturel chez lui. “ Je vais pas me noyer. Je vais pas me noyer, t'es là alors je vais pas me noyer, j'te promets, mais que si tu me promets que toi non plus, tu vas pas te noyer avec tout ça. Que tu vas rester avec moi. Et qu'on va s'en sortir, de ça, comme on s'en est sortis du reste. On a survécu à une guerre, Luna. Qui peut dire ça? On s'en sortira aussi de ça.
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