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sujet; HEATH + the fault in our stars |
WIZARD • always the first casuality Heath Ravka | Heath Côme RavkaHe says please send all your moonbeam levels to me, I'm lookin' for a better place to die. Maybe he's lookin' for a different world, for a brand new high. Maybe he would like a nice condo overlookin' the rings of Saturn, maybe he wants affection instead of a plastic life, maybe he doesn't know what he wants at all.❝ We're running in circles again ❞wizard ; inventé☇ pseudo complet & surnom(s) ; Heath, consonances anglophones certes, mais s'inspirant d'une culture issue de l'Extrême-Orient. Au sein du khal qui a vu naître son père, la communion avec la nature s'invite dans chaque aspect du quotidien, jusqu'au choix du prénom déterminant l'identité d'un enfant. Suit Côme, dont les français commençaient tout juste à l'époque à tomber amoureux et au charme duquel sa mère n'a pas résisté ; et Ravka, enfin, confirmation de la panoplie d'origines qui l'ont forgé. ☇ naissance ; à Londres un 21 mars, au printemps 1978. ☇ ascendance; pur sang-mêlé, riche de sa diversité. Heath est mi-français mi-russe et typé asiatique, porte le gentilé anglais par droit du sol, se sent sorcier au plus profond de l'âme sans pour autant manquer de respecter et de chérir sa part moldue. ☇ métier ; Heath fait partie des Maîtres de ce que les sorciers appellent Dixième Art. Chef cuisiner de guilde épris de gastronomie à la française et fasciné par ses défis, ses saveurs délicates tout en finesse, équilibrant à la perfection créativité et technique, émotions et précision. Couronné d'une première étoile au début de la vingtaine seulement, il en porte le tatouage sur le pouce gauche et le col de sa veste de cuisine noire a été, en conséquence, orné d'un ruban doré. Il fait face cinq ans plus tard au défi de reprendre les rennes d'un restaurant doublement étoilé et d'en perpétuer — d'en améliorer — les critères d'excellence. Succès qui lui a valu une seconde étoile, un second ruban. En Angleterre depuis mars 2003, il risque toutefois de perdre ces récompenses s'il ne parvient à maintenir la barre. Il a été embauché à L'Elysea qui, comme chaque restaurant de la chaîne Cosmos, propose les plats d'un pays sélectionné avec soin : la gastronomie française en l'occurrence. Amoché par la guerre, le restaurant risque la fermeture. Nouveau pari risqué, accepté moins par envie de prendre encore des risques que par nécessité : en s'engageant pour sauver l'établissement Heath s'est assuré un emploi, les places de chef étant peu nombreuses et chères dans le Londres sorciers ; et il a fait parler de lui dans les journaux, occasion (espérait-il) de faire savoir à son frère qu'il était rentré. ☇ camp ; révolté passif en toutes occasions. Il est profondément idéaliste ; des révoltes tempêtent dans sa tête en permanence et les injustices ne trouvent jamais grâce à son regard brûlant de critiques, de jugements. Sa langue enflammerait les cœurs des révolutionnaires et pourtant, jamais sa baguette ne se dresserait aux côtés des leurs : Heath, tout en promesses et en rêves, mais si rarement en actions. ☇ réputation ; bien que de plus en plus réputé dans son milieu il reste un parfait anonyme aux yeux des non-initiés. Tantôt chef de guilde respecté tantôt sorcier anonyme, Heath est revenu de France durant la guerre ☇ état civil ; éternel célibataire, il a eu des aventures à l'adolescence sans jamais réussir à se sentir comblé. Actuellement, il n'arrive pas ne serait-ce qu'à s'intéresser à quelqu'un suffisamment pour tenter quoi que ce soit. ☇ rang social ; racheté, aux dernières nouvelles, mais la bataille qui fait rage promet de bouleverser la situation. ☇ baguette ; 29,7 cm de bois de charme pour un cœur de licorne. ☇ épouvantard ; banal et douloureux à la fois — Heath craint de perdre Aspen. Avant d'apprendre ce qui se tramait en Angleterre, il se voyait lui-même, étranglé par la solitude dans laquelle il s'enferre. Mais depuis qu'il a pris conscience de la situation de son frère, il craint de le retrouver dans une mare de sang, son regard éteint braqué sur lui en une accusation muette. Il le voit gamin, dans ce cauchemar, parce qu'en frère indigne qu'il est, Heath ne connait pas vraiment ses traits de jeune adulte. ☇ risèd ; Aspen, ses deux boules de poils et lui, une sorte de famille recomposée. ☇ patronus ; un cerf. ☇ particularités ; aucune. ☇ animaux ; deux petits golden retriever qu'il a trouvés installés dans une de ses commodes ouvertes en rentrant chez lui au petit matin. Il n'a pas eu le cœur de les chasser et les a donc gardés ; le mâle, au poil blanc, a pris le nom Gansey II en souvenir du chien qu'avaient les Ravka autrefois. Il a appelé la femelle Gold, parce qu'il n'a aucune originalité et qu'elle a le poil brun/doré. Heath a un doute quant à l'identité de la personne qui les a laissés entrer... ce ne serait pas la première intrusion d'Aspen chez lui en son absence. | ☇ Avis sur la situation actuelle : La situation l'horrifie, c'est un fait. Mais il est passif, beaucoup trop impliqué dans sa passion pour se mêler à la politique. Il a suivi à travers les journaux la nouvelle de la destruction d'Herpo Creek ; dans son entourage on ne parle pas trop fort de la situation, mais certains marmonnent qu'avant que les insurgés n'attaquent ce village, le gouvernement a donné l'exemple en rasant Godric's Hollow. Il n'y a ni bons ni méchants dans cette guerre trop longue ; tous ont les mains tachées de sang : ceux qui s'engagent et qui sèment la mort, ceux qui se défilent et laissent le carnage se prolonger. Heath penche plus pour l'idéal de la rébellion et espère que les plus sains d'esprits d'entre eux emporteront la bataille de Pré-au-Lard ; mais il a une rancœur personnelle contre le groupuscule terroriste que forment les belliqueux. |
☇ Infos complémentaires ; #1. origines ; c'est un sujet qui intrigue. Heath a essuyé plus d'une fois le quolibet "chintok" et sa connotation péjorative — pas blessante du fait des origines qu'on lui suppose, mais à cause de son aspect réducteur. On s'arrête d'abord à l'apparence, mais ensuite son accent intrigue. C'est subtile : les r qui roulent et se déroulent sur le bout de la langue sur une tonalité grave, et les voyelles un peu ouvertes. Habitudes adoptées à force d'écouter son père, Nikolai, et de se familiariser avec ses langues d'origine, le nivkhe et le russe, vers lesquelles il basculait sans cesse à mi-phrase. Heath porte l'empreinte de cette influence tant sur son anglais que sur son français. Polyglotte, cette dernière langue a longtemps été celle qu'il maîtrisait le moins bien. Sans doute parce que Vivienne, sa mère, ne l'employait quasiment que pour pester à l'encontre de criminels (ou de collègues) qui lui donnaient du fil à retordre. A présent, c'est ce vers quoi il revient instinctivement, après avoir vécu plus d'une décennie dans l'Hexagone. #2. Éclats éparpillés ; Année 1989. Vivienne malade, Nikolaï tué par sa passion même : les dragons. Juste ainsi tout s'est effondré. Heath s'est vite senti dépassé par son rôle d'aîné, mais il a essayé. Il n'avait pas d'autre choix que de tenter. Il ne fallait pas que le ministère découvre qu'à la maison, tout n'allait pas très bien ; il ne fallait pas que maman se retrouve à l'hôpital et Aspen et lui, arrachés à leur foyer. Il fallait donner le change, alors quand les idées de Vivienne ont commencé à s'embrouiller, Heath a pris le flambeau en endossant certaines de ses tâches. Cuisine, rangement, un peu de lessive. Y aller plus en profondeur était lassant, pesant, alors il s'est contenté de ça, s'enferrant particulièrement derrière les fourneaux, qui le passionnaient, et négligeant le reste. Une façon pour lui de fuir la pression, sans doute. La culpabilité l'a longtemps talonné, mais c'était plus fort que lui : incapable de faire mieux, de faire tout ce qu'il aurait peut-être dû, désireux de vivre lui aussi, il a ressenti un soulagement teinté de tristesse quand la mascarade a finalement été découverte et que sa famille, déjà physiquement, psychologiquement et émotionnellement disloquée, a été officiellement dissoute, quelques mois plus tard au cours de cette même année. Aspen et lui sont dès lors passés de foyers en foyers, incapables d'espérer l'adoption puisqu'ils sortaient des critères favoris des couples en quête d'enfants : au nombre de deux, déjà ; et l'un adolescent, l'autre âgé de plus de cinq ans. L'année de ses 16 ans, Heath a convaincu son frère d' essayer de se laisser placer sans lui, arguant qu'il approchait de la majorité et pourrait de toute façon lui rendre visite aussi souvent que possible. Que ce serait comme s'ils n'étaient même pas séparés. Quelques mois plus tard, le plaidoyer variait : il annonçait son départ en France, désireux de se spécialiser en art culinaire ; certifiait que tout irait bien et qu'ils resteraient assurément en contact. Il est parti en laissant derrière lui un cadet de bientôt neuf ans et s'il ne l'a jamais oublié, la promesse de le contacter a abord été scrupuleusement tenue... dans un premier temps seulement, avant que les lettres ne finissent par s'espacer. Plus tard, il n'y a simplement plus eu de courrier du tout. C'est un fait : Heath n'est pas doué pour entretenir les relations à distance, si capitales soient-elles. #3. Idéaliste ; son prénom est un trait d'union entre le métissage cultivé en terre étrangère et l'héritage paternel, une tradition de famille que Heath regrette parfois, foncièrement convaincu du poids du nom sur l'individu. Peut-être parce que la lande évoquée par ces cinq lettres s'accompagne du goût pour les vastes horizons et les voyages, facette indéniable de son propre caractère : de sa quête incessante d' un ailleurs meilleur, de son incapacité à trouver l'épanouissement là où il est, cette éternelle insatisfaction qui l'a mené vers d'autres contrées, loin de son frère, lui faisant oublier l'essentiel, les véritables priorités. C'est remarquable et terrible à la fois, comme cette syllabe unique lui colle à la peau : Heath est de ceux qui espèrent le bonheur et le cherchent sans discontinuer, ici, là-bas, toujours plus loin, mais sans le générer. Beau-parleur aux utopies tatouées sur les lèvres, il vend du rêve quand il s'exprime, sait si bien parler de sa vision de ce que devrait être le monde ; quand il s'emballe, passionné et profondément vivant, on voudrait le croire, le suivre jusqu'au bout de la terre. Mais une de ses ex lui a dit un jour qu'il a l'âme d'un politicomage. Démagogue résolument installé sur son séant, infoutu de batailler pour donner vie à ses espoirs. #4. Défaitiste ; Heath a deux visages et ne sait être transparent que face aux rares personnes auxquelles il confierait son âme même. Monstre d'insécurités sous une assurance feinte, chaos intérieur scrupuleusement masqué par la carapace qu'il ne laisserait s'effondrer pour rien au monde. Il a quelque chose d'impressionnant, dit-on. Sa façon de marcher en conquérant ; belle maison, belle carrière, doigts en or, parfait au cheveux près. Sourire charmeur, compétitif, battant — mais en façade seulement. C'est à sa difficulté à accepter tant les compliments que les critiques qu'on le perçoit. Heath affiche ce qu'il a de meilleur pour étouffer sa laideur ; ses succès pour cacher aux yeux du monde les ratés qui le rendent vulnérable ; car il oscille entre orgueil dévorant et manque cruel d'estime de soi. Il y a de la lâcheté dans ses mouvements : il ne sait pas prendre de risques inconsidérés et, tétanisé par la seule perspective d'un échec, préfère baisser les bras ou mieux — ne pas les lever. Déclarer forfait. Nature défaitiste vite enrobée de couches d'autodérision et de plaisanteries savoureuses, pour détourner l'attention. Faire rire en prétendant se moquer de lui-même est, ironiquement, son réflexe de survie — parce qu'il peine à encaisser l' humiliation et la critique si elles ne sont pas strictement contrôlées par lui. N'est-il pas plus aisé de se dire que c'était couru d'avance ou de prétendre qu'il n'a pas donné le meilleur de lui-même, que d'accepter de perdre après avoir fait de son mieux ? Car si son mieux n'est pas suffisant, n'est-ce pas sa valeur même qui est remise en doute ? C'est la raison pour laquelle même les plus beaux compliments ne sauraient le convaincre de se mettre en mouvement lorsqu'il est persuadé de ne pas pouvoir atteindre un objectif ; il sourit placidement sans assimiler les encouragement, ou se braque et s'énerve, mais demeure dans tous les cas terriblement borné. #5. Perfectionniste ; et parfois il part gagnant. Il y a ces instants précieux où il se sait à son avantage et refuse, dès lors, de céder la moindre parcelle de terrain. Dans ces moments, rien ne l'arrête : sa quête de l'excellence ne connait plus de limites. Il n'a de cesse d'améliorer encore et encore, de transformer, d'expérimenter, mû par la certitude de voir ses efforts salués par un résultat remarquable. Quitte à se montrer déloyal. Heath est slytherin jusque dans la facette dévastatrice de son ambition démesurée, dans les extrêmes qu'il pourrait atteindre pour remporter ses batailles. #6. Vocation ; quand on le qualifie de prodige et qu'on vante son aptitude à réussir tout ce qu'il entreprend, ses commissures s'étirent en un petit sourire en coin, signature — celui que l'on dit cocky et qu'il porte si bien sur les photographies. Assuré, empreint d'arrogance : c'est ainsi qu'on le lit. Le véritable sens du rictus est pourtant « si seulement ». Car il n'ose imaginer l'état de perdition psychologique dans lequel il se noierait s'il n'avait trouvé sa voie à un jeune âge, lui qui se lasse de tout et de tous et qui ne s'estime suffisamment bon en rien. La cuisine l'a sauvé. Il n'en doute pas un instant, ne s'imagine pas une autre carrière. Courageux, impétueux même derrières ses ustensiles et ses fourneaux ; créatif, inspiré, généreux. Il y met ses joies et ses peines, y exprime le talent dont la nature l'a doté, y affine les acquis accumulés à la sueur de son front ; il y excelle, s'y sent entier, et c'est un trésor indicible. #7. Un esprit sain dans un corps sain ; passion rime avec pression et dans le domaine de prédilection de Heath, l'idée se vérifie assurément. Son rôle de chef est plus physique et éreintant qu'on ne le pense alors, lorsqu'il pose la toque, c'est sur un terrain qu'il se réfugie, se défoule, déverse le trop plein et les ondes négatives qui l'accompagnent. Heath prend soin de son corps pour être constamment capable d'en tirer le meilleur, pour conserver un moral de battant, et sa carrure s'en ressent. #8. Sorcier anglais ; droit du sol, titre de naissance, duo de mots qu'il a comptés pour acquis pendant longtemps avant d'en être brutalement privé. Lorsque la guerre a éclaté, Heath a reçu une enveloppe expédiée par le ministère anglais. C'était en novembre 98 et à l'intérieur, une lettre rapportait le décret selon lequel quitter le territoire sans autorisation ou passer plus de deux ans à l'étranger sans séjour d'au moins 6 mois en terre anglaise sont des trahisons passibles de bannissement et de perte de la nationalité. Résident en France depuis 92, il aurait dû prendre des dispositions immédiates pour rentrer au plus tôt, passer une demi-année là-bas puis tenter de repartir... mais l'enveloppe et son contenu ont accidentellement fini leur course sous un meuble du salon. Deux mois plus tard, annonce d'une rupture : la perte de son statut de sorcier anglais oblige, il était désormais persona non grata sur le territoire, pour cause de dérogation aux exigences du régime en place. Élan de panique. Heath s'est enfin précipité pour tout faire : paperasse interminable et lettres par dizaines ont rythmé son quotidien pendant les mois qui ont suivi, mais il était trop tard. Il lui a fallu lutter et insistant jusqu'en 2003 : près de cinq ans de recours par voie légale, de demandes de réexamination de son cas et d'assurance de son soutien total au gouvernement lui ont permis de récupérer son statut. Il a pu franchir les barrières (véritables barreaux de prison) magiques cloisonnant le RU en mars 2003 et ce, principalement grâce à la Loi Martiale qui s'apprêtait à être éditée, appelant autant de baguettes que possible à offrir leur soutien aux forces de l'ordre. Heath a exécuté son service obligatoire à l'arrivée avec un faux zèle, en refoulant le dégoût que lui inspiraient les traques. Aujourd'hui, de retour en cuisines grâce à une dérogation obtenue du fait d'une blessure à la jambe, il satisfait le ministère en passant aux tables de ses hauts fonctionnaires pour leur serrer la main sous les flashs des appareils photo. Tout cela n'a qu' un véritable but : il veut retrouver Aspen qui, portant le nom Dunstan par adoption, s'est vu affublé à tort du statut de né-moldu. Les démarches sont en cours pour le reconnaître comme son frère, lui rendre le patronyme des Ravka et la sécurité du sang-mêlé qui coule véritablement dans ses veines ; mais son frère est majeur, terré il-ne-sait-où, et lui en veut terriblement pour son abandon d'il y a onze ans. Sa signature est requise pour valider les documents et, sans sa coopération, Heath est face à une impasse. #9. Dixième Art ; anobli par les français et les italiens il y a des siècles, il se décline depuis sous toutes ses formes à travers les communautés sorcières du monde entier. Nombre de ceux qui s'y spécialisent, quelles que soient leurs origines, ont pour objectif de devenir Maîtres de la Guilde des Arts Culinaires. On compte huit Arts qui forment un cercle complet : amuse-bouches, entrées, féculents & produits céréaliers, légumes & protéines végétales, viandes, poissons & crustacés, desserts, boissons. Il faut toutes les acquérir au premier échelon, pour se voir discerner un col au(x) ruban(s) d'or symbolisant le cercle maîtrisé. Le premier ruban s'accompagne d'une étoile tatouée à l'extrémité du pouce maniant le couteau, le second d'une étoile à l'index et ainsi de suite. Les restaurants peuvent acquérir jusqu'à trois étoiles — mais les excellents chefs possédant plusieurs établissements peuvent donc collectionner plus d'étoiles. Mais les étoiles peuvent se perdre comme elles peuvent se gagner (on dit alors que le tatouage meurt, devenant bavure d'encre disgracieuse et marquant son porteur à vie). Ceux qui, quel que soit leur grade au sein de la Guilde, se distinguent en enrichissant le Dixième Art, peuvent prétendre à l' Ordre de Merlin de Troisième classe : médaille d'or sur ruban blanc remis pour féliciter la " Contribution à la somme de nos connaissances ou de notre culture". Le Maître le plus étoilé à l'heure actuel est, dit-on, tatoué à chaque phalange supérieure (des distales aux proximales) et porte au col le numéro 28 pour symboliser les cercles franchis. Heath est fasciné (au point de frôler l'obsession) par cet Art riche, modulable et sans cesse en mouvement offrant une marge de progression infinie et ne tolérant pas la régression. Pour lui qui s'accoutume, par la force des choses, à perdre tôt ou tard son intérêt pour tout, la flamme encore impérissable qu'a fait naître la cuisine est un véritable cadeau et même si elle venait à s'étioler, l'orgueil l'obligerait à continuer de se maintenir au lieu de tout abandonner. Pour l'heure, il exploite en tout cas cet intérêt au mieux de ses capacités, perfectionniste acharné cherchant sans cesse à sophistiquer sa maîtrise. Les défis constants caractérisés par la course aux étoiles nourrissent son ambition, préservant son ardeur. #10. Agueusie ; Sa condamnation, tombée tel un couperet en juin 2003. Victime de l'attaque de Ste Mungo's, Heath en est ressorti miraculeusement intact... en apparence. Il est rentré chez lui tout à fait soulagé, avant de se rendre compte d'un curieux détail. Sa tisane manquait de saveur. Trop peu infusé peut-être ? Le jus de chaussette a fini dans l'évier, mais la seconde tasse s'est avérée aussi fade, quels que soient ses ajouts, modérés puis en surdoses. Il a vidé ses placards, a tout goûté, tout tenté, rien n'y a fait : ce n'était pas la boisson le problème. ça venait de lui. S'il a espéré que cette curieuse perte du plus important de ses sens s'avère passagère, le souhait n'a pas été exhaussé. Au contraire, voilà des mois que cette inquiétude lui pèse et qu'il s'efforce de couvrir un secret à même de détruire sa carrière s'il vient à être mis à jour — sa crédibilité, tout ce qu'il a construit. Il ne sait s'il est question d'un traumatisme curable ou d'un réel handicap physique, dû à un choc peut-être, ou aux fumées toxiques inhalées après l'explosion ; dans l'incapacité de demander un diagnostic à quiconque, il ne crée plus depuis des mois, limitant ses recettes à ce qu'il maîtrise au mieux, incapable de s'assurer des résultats. On murmure que la qualité commence à s'en ressentir, à mesure que les mois s'écoulent et que l'angoisse s'intensifie, rendant ses gestes moins assurés, moins précis, gommant progressivement les automatismes durement acquis. ❝ Nothing compares to you ❞Deux mots sur l'IRLAppelez-moi HERESY., Lydie. J'ai 24 ans, je viens de France. Si tout va bien vous me verrez connecté(e) 7777878717 jours sur 7. Un dernier mot ? mot . Approuvé par le Ministère de la Magie
Dernière édition par Heath Ravka le Ven 14 Avr 2017 - 21:41, édité 2 fois |
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WIZARD • always the first casuality Heath Ravka | Only fools fall for you I'm always leaving but I never go away, help me pack my bags and I'll ride. I'm always leaving, but I never go away, don't you know that I've tried ?31 août 89 & Godric's Hollow Il y a ce moment — ce seuil, ce tournant. L'instant où il se dit maman n'est plus maman. Changée, méconnaissable. Il a 14 ans, Aspen seulement 5, et Heath se demande depuis quand ? Il cherche, cogite, remonte le fil des souvenirs, cherchant à comprendre comment sa mère, organisée et polyvalente et dynamique et vive et compétente est devenue si... étrange. Si frustrante. A "ne pas retrouver" les clés accrochées à l'entrée, les lunettes posées sur son nez. A s'interrompre tous les deux mots pour chercher ses idées. A l'appeler par les noms de ses frères à elle, à croire qu'Aspen est lui. A fatiguer si vite, tout le temps, à lui demander de l'aider pour des tâches minimes, ridicules, à peiner au travail au point d'être forcée à prendre congé, à confondre les épices, à mettre le sucre pour le sel. Constamment paumée. Il y a le moment où la dynamique bascule radicalement, indéniablement : la mort de papa. Mais en rétrospective Heath s'aperçoit qu'il a seulement refusé de voir les signes annonciateurs. Il se souvient de toutes ces fois où papa frappait de deux coups discrets à la porte de sa chambre, le tirant des piles de romans sorciers et moldus dans lesquels il s'abîmait. Sur les lèvres un sourire piteux, d'excuse presque, et un tu peux aider ta mère à préparer le dîner ? Ce n'est pas un bon jour. Se souvient de combien il trainait des pieds les premières fois, récalcitrant, outré presque, avant de prendre goût à ça — aux mélanges, aux recettes improvisées, aux sourires radieux à table et à la fierté qui en découlait. C'était seulement un début, un avant-goût du pire à venir. Parce qu'il y a eu la grossesse, la naissance d'Aspen, la dépression, les nouvelles missions, l'abus de sorts d' Oubli et les crépitements de sorts nocifs à long terme. Et puis, de moins en moins de bons jours. Dégringolade brutale, décadence achevée. Où est Nikolaï ? Incessante ritournelle : de semaine en semaine le dialogue (s'il existe) est le même. ça faisait si mal les premiers temps, et puis Heath est devenu froid. Non pas guéri, comme... anesthésié. Elle l'a forcé à encaisser le deuil très vite, trop vite, à force d'oublier, de toujours tout oublier. Il est mort, maman. C'est trop brutal sûrement. Le timbre est doux et fatigué à la fois mais les mots, abrupts. Au bout de la quinzième, trentième annonce, Heath ne sait plus comment faire montre de tact ; il arrache le pansement d'un mouvement sec et laisse l'impact se répercuter sur le visage émacié de l'ombre de sa mère... de toute façon, elle ne souffrira que jusqu'à la prochaine vague d'amnésie. Est-ce encore important ? Elle est sortie de sa chambre, au moins. Il voudrait s'en réjouir, mais comme chacun des matins qu'ils entament par un face à face avec leur nouvelle réalité, la main d'Aspen dans la sienne est moite et vice versa. En cet instant, Heath voudrait juste qu'elle disparaisse. Il pose le plateau déjeuner improvisé avec leurs maigres moyens, après en avoir prélevé une part qu'il emmène jusqu'à la chambre en guidant Vivienne d'un bras autour de sa taille. Allonge sa mère dans ses draps défaits mais si froids, si vides de confort, de compagnie depuis la perte de l'homme de sa vie. Il doit acheter des plats à emporter, sur le chemin du retour. On mange viet' ce soir. Elle a le regard perdu par la fenêtre et cette fois, les larmes traitresses grimpent jusqu'aux yeux de l'adolescent. Il n'a pas la force de le dire une nouvelle fois ce soir, que papa est mort, maman. Que c'est arrivé il y a des mois déjà, qu'ils n'ont pas mangé viet' ce soir-là. Parfois il s'emporte et le clame à pleins poumon, comme pour l'imprimer une fois pour toutes dans cet esprit spongieux qui laisse échapper toutes informations. Mais parfois il voudrait juste pouvoir ne plus s'en souvenir non plus, du tout. Il y pensera sûrement, il ment, tandis qu'à gestes mécaniques il la dorlote, remonte la couette sous son menton. Essaye de manger, d'accord ? Il faudra sûrement la nourrir à vrai dire, parce qu'elle ne pensera pas à le faire, même si elle acquiesce d'un vague mouvement de menton. Il se sent monstrueux de se sentir... de plus en plus détaché. De plus en plus ennuyé, comme si son cœur amer se couvrait de gel pour ne plus manquer de battement à chaque coup porté. ça attendra plus tard. D'abord Aspen — pour que leur voisine trop curieuse voie bien les plats sales, vides, lorsqu'elle passera tout à l'heure épier ce qui se passe chez eux demander si tout va bien. Pour qu'elle pense que rien ne cloche vraiment, même si maman va mal, même s'ils portent leurs pulls chauds à l'intérieur pour compenser les sorts qui périclitent à présent que maman ne songe plus à réguler la température. Puis ils viendront tous les deux, lui sur la chaise près du lit, Aspen allongé à ses côtés, et le cadet déroulera le fil de ses histoires dénuées de sens, pendant que Heath la convaincra de son mieux d'avaler une cuillerée après l'autre. C'est pas un bon jour, disait papa quand il était là. Heath ne sait plus trop ce qu'étaient les bons jours. Donner le change est de plus en plus difficile : ses propres ténèbres l'assaillent, obscurcissent ses pensées et ses habitudes bien ancrées ne couvrent que quelques-unes des innombrables tâches requises pour tout garder en ordre. Repas, vaisselle, rangement, quelques linges dans l'urgence. Derrière, la lessive s'accumule, les araignées tissent leurs toiles le long des murs, envahissant ce territoire à la fois habité et déserté. Et Heath les regarde seulement faire, dépassé. 1992 & Chemin de Traverse Majorité. Heath contemple son reflet dans la glace et cherche dans la ride d'inquiétude qui barre son front un semblant de sagesse. Il n'y trouve rien de spécial : pas de réponses, pas de preuve de maturité. Seulement toujours plus de questions et de doutes. Voilà trois ans qu'il songe à partir sans oser prendre sa décision. Trois qu'il oscille et hésite au bord du précipice, diablement tenté vers le vide et pourtant attiré par la terre ferme tout à la fois. La terre, le sol bien connu, familier, c'est l'Angleterre. C'est son frère, c'est la vie compliquée mais courue d'avance qui se profile depuis qu'ils n'ont plus vraiment de parents. Ce sont les complications, un jeune garçon à charge et pas d'avenir, juste de la survie. D'un job à l'autre, pour gagner une misère en jonglant avec ses responsabilités. Le vide, c'est la découverte. L'ailleurs auquel il a toujours aspiré, depuis son jeune âge, guidé par un vague à l'âme et les piles de livres qui le poussaient à rêver une autre vie. Le vide, c'est choisir de vivre son rêve et ça le démange, Heath, de céder à cette envie là. Tout est sous contrôle. C'est pour le mieux, qu'il se dit en refusant de regarder ses mains qui tremblent sur l'émail du lavabo. Il n'a pas peur de partir, étrangement : curieusement anesthésié des sentiments, tout le temps, depuis si longtemps ; tout ce qu'il ressent est atténué, étouffé, assez minime pour être occulté. Tout sauf ce qui se manifeste brusquement, sortant des méandres d'émotions floues pour se faire vif et dévorant : la culpabilité. Sa plus fidèle compagne. S'il tremble, c'est de l'appréhension d'affronter le regard d'Aspen quand il lui dira... quand il lui dira-
Comment c'est, chez les Dunstan ? Une petite heure s'est écoulée depuis son face à face avec le miroir. Heath s'est calmé. Sourit, même, de cet air paisible et en contrôle qui caractérise sa carapace. Aspen a huit ans et la vie devant lui. Une nouvelle famille, même s'il reparle encore régulièrement de Gansey, leur chien d'avant. De papa et maman. Du passé, trop souvent. ça lui passera avec le temps, il comprendra qu'il faut aller de l'avant. Ils sont- ils sont pas mal, hésite son frère, et l'aîné voit à son attitude que cette fois, il y a quelque chose de différent. C'est une bonne famille, très loin de l'ambiance des foyers où ils se sont retrouvés ensemble. Et ça le conforte dans son idée, Heath ; ça le pousse à se convaincre que partir est la solution. S'il reste, il rappellera sans cesse le passé à Aspen, de par sa seule présence, et vice versa. Alors même qu'ils pourraient grandir, mûrir, évoluer en laissant derrière eux leurs chaînes. Tu vois, nous séparer n'était pas une si mauvaise idée. Tu as enfin trouvé une famille, sans mon âge et moi pour plomber tes chances d'adoption, il fait mine de rire en lui ébouriffant les cheveux, sans savoir si l'amusement est naturel ou feint. A ce stade, il ne sait jamais où s'arrête l'honnêteté et où commence le semblant lorsqu'il exprime ses prétendus sentiments. Ils te traitent bien ? Il réitère, pour se rassurer. Triple hochements de tête : c'est un grand oui. Pas débordant de joie, mais inspiré par une confiance naissance. Et Heath ne peut éloigner ses mains du gamin qui lui fait face, tandis que lui est posé sur un genou pour être à sa hauteur. Ses paumes passent sur les frêles épaules, les joues, son pouce retrace le nez, puis il redescend sur le cou, comme pour l'apprendre par cœur. Comme pour chercher quoi ressentir, mais la vérité- La vérité, c'est qu'il voudrait être déjà parti. C'est difficile, les au revoir, surtout lorsqu'ils se font d'un commun accord, mais que l'un est plus d'accord que l'autre. Aspen- Il se jette à l'eau. Se suspend, puis reprend : Je vais partir. Pour apprendre la cuisine là où maman a grandi. En France. C'est loin, la France. C'est loin, surtout quand on a huit ans et qu'on n'a plus personne. Mais Aspen a les Dunstan, à présent. Ta nouvelle famille prendra soin de toi, tout ira bien. Je leur ai parlé, ils t'aiment beaucoup tu sais ? Comme si tu étais d'eux. Ses mots se veulent chaleureux et rassurants. Aspen, pourtant, est incertain. Avec cette lueur dans les yeux : celle qui dit qu'il veut le croire, mais qu'il doute. On s'écrira souvent et quand je serai un grand Chef, je viendrai te chercher. Je te ferai les meilleurs plats de l'hexagone et tu me raconteras tout ce que tu auras accompli en mon absence. Qu'est-ce que tu en dis ? Heath est démagogue. Arriviste manipulant les promesses creuses. Le fait terrible est qu'il y croit lui-même, certain de pouvoir maintenir le lien en dépit de la distance. Mais le temps dément les pactes construits sur le sable plutôt que gravés dans la roche ; il les balaye et n'en laisse nulle autre trace que le parfum salé des larmes versées. 1994 & Paris Ce n'est pas tout à fait comme il se l'imaginait, la France. Pas que ça lui déplaise — mais peut-être ses attentes étaient-elles simplement trop irréalistes : on s'imagine toujours un Eldorado quelque part, ailleurs. Si le sien existe, il ne l'a pas encore trouvé. Les premières heures, les premiers jours même ont été parfaits. Il a noirci des pages de parchemins, contant à son frère sept jours de découverte de son environnement, des mœurs, des gens, de la monnaie, de l'excentricité vestimentaire des parisiens et du temple voué à l'Art culinaire que constituait ce pays, entre autres, lui remettant ainsi en offrande une liasse de lettres vouées à prouver sa bonne foi. Il était bourré de bonne volonté, Heath, vraiment ; décidé à écrire une fois par jour afin d'expédier un paquet par semaine contenant trace écrite, délices déshydratés ou broutille plus coûteuse en affection qu'en monnaie. Puis l'apprentissage a débuté. Parmi une poignée d'aspirants au poste d'apprenti tentant de se démarquer du reste du groupe pour échapper à un système d'élimination progressive et rejoindre un jour les cuisines pour de bon, Heath a récuré le sol, enchaîné des montagnes de plonge, transporté des poubelles plus lourdes que lui, couru d'un bout à l'autre des cuisines suivant la pluie d'ordres stricts et précis d'un chef impatient, exigeant, dans un français rapide qu'il peinait à comprendre. Il a essuyé des humiliations, de vives critiques, des insultes ; a éviscéré, dépecé, désossé ; reçu sur la tête les bouillasses infâmes dont étaient qualifiées ses sauces lorsqu'elles n'étaient pas estimées dignes des critères de l'établissement, brisé des assiettes dans sa hâte maladroite, encaissé quelques taloches à l'arrière du crâne en retour. Bondi d'une tâche à l'autre durant des heures et des heures de service interminables, de jour, de nuit, étudié des recettes jusqu'à ne plus avoir d'yeux, pour apprendre par cœur les spécialités des sorciers du pays ; tranché, épluché des montagnes et des montagnes de légumes, fruits, racines, condiments ; épicé, assaisonné, fouetté des crèmes à ne plus en sentir ses bras, étalé des kilomètres de pâtes, sué dans la fournaise des cuisines à en frôler le malaise, enchaîné aux fourneaux un soir sur deux puis vigoureusement mené par le bout du nez en journée. Il a concocté en s'endormant à moitié au-dessus des chaudrons des désastres qu'on l'a ensuite forcé à avaler jusqu'à la dernière goutte, ou miette, pour lui faire passer l'envie de gaspiller les produits fins constituant le trésor du garde-manger. Il en a vomi tripes et boyaux, seulement pour revenir aux aurores le lendemain et trimer, trimer, les doigts brûlés sur les plaques chauffantes, les sourcils manquant de cramer lors des premières flambées, les poumons crasseux d'avoir fumé des kilos de produits de la mer. Il a acquis de la technique, du savoir, il a progressé. Découvert comment dresser des assiettes avec art, en équilibrant les saveurs, les quantités, leur positionnement sur la surface du plat choisi ; à tirer les chaises, à choisir et à servir les alcools, les thés. On l'a taquiné, fait trébucher, moqué, apprécié, puis on l'a adopté, à mesure que le nombre d'aspirants s'amenuisait et que pour sa part, il gagnait par son zèle inaltérable quelques grammes de considération ; par son bon tempérament le fruit du respect qu'il accordait à autrui ; par ses plaisanteries placées au bon moment les éclats de rire qui construisent des relations plus saines. Il a encaissé la compétitivité, les rivalités, les préparations piégées, les fausses accusations — poli en surface, revanchard une fois les dos tournés, il s'est débarrassé de obstacles qui se dressaient avec trop d'acharnement sur son chemin, usant des mêmes basses méthodes qu'on lui servait, jusqu'à pouvoir souffler. Ce qu'il avait connu jusque-là n'était qu'une mise en bouche, test de sa motivation, de sa détermination, de son aptitude à gérer la pression, de ses bases. Huit mois plus tard, dernier aspirant restant, sacré apprenti, il accédait enfin au sein secret du chef, passant réellement de sous-fifre-à-tout-faire à celui d'apprenti. L'ambiance n'était pas vraiment la même ensuite. Il y avait toujours quelques tensions pour décrocher l'affection du chef, mais il était désormais question de travailler avec l'équipe qu'il rejoignait enfin, alors on ne sapait pas le travail d'autrui : car tous payaient pour chaque erreur, le client le premier. Beaucoup de sorciers ne feraient même pas la différence entre un plat gastronomique et des boulettes de fientes d'oiseau dorées au verni à balai. Ce qui vaut d'être qualifié de médiocre pisse dans ces cuisines est un nectar des dieux ailleurs, alors accroche-toi gamin. Si tu me déçois tu échoueras bien dans un autre restaurant, mais tu passeras à côté d'une chance de devenir exceptionnel. Ce sont les mots qui l'ont accueilli sur ce qui s'avérait n'être qu'une ligne de départ, début d'une longue course. Le travail est plus intense, plus passionnant aussi, plus enrichissant qu'il ne s'y attendait ; les félicitations et coups de cœur du chef, durs à décrocher — et d'autant plus précieux, de fait. A l'extérieur, ses quelques heures de libre sont mises à profit pour s'obliger à s'adapter, rire, sortir, faire du sport. Mais quand il rentre, lessivé, sans un soupçon d'énergie à dépenser ne serait-ce que pour soulever une plume, il s'endort comme une masse en se promettant d'écrire à Aspen demain, enterrant le manque et les remords en se disant que sûrement, tout va bien pour lui là-bas. Une lettre par mois. Puis deux mois plus tard. Puis quatre. Et un jour- Attends, rappelle-moi quel jour on est ? -c'est l'anniversaire de son cadet qu'il manque, de deux bonnes semaines. Cadeau empaqueté avec soin, préparé dans les cuisines du restaurant avec l'autorisation d'un chef renfrogné : macarons fourrés à la crème de cerise et à la coque dorée rangés dans un écrin de nougatine ; duos de bateaux fantômes en pâte d'amande et aux voiles en filets de caramel blanchi pour un effet "déchiré" ; fausses bougies en gâteau de la forme de son âge : paire de 1 surmontés d'un bâton de chocolat pour l'allumette et d'une larme de meringue faisant office de flamme, jaunie au chalumeau ; parchemin en chocolat décoré d'un message en glaçage tracé à la douille, mentionnant sa future entrée à Poudlard et le remerciant de rester en bonne santé, de bien grandir. L'attention aurait sûrement été d'autant plus charmante si Aspen n'avait pas tout juste fêté ses dix ans. 2003 & Chemin de Traverse Ne me dis rien. Isobel se frotte les mains, un sourire plein d'attente aux lèvres, le regard brillant d'intérêt. Sur la table se déclinent plusieurs assiettes soigneusement dressées. Amusé mais surtout anxieux quant au verdict, Heath place devant elle la première assiette du menu imaginé avec soin ces derniers mois. A la première bouché, le sourire qu'elle arborait s'efface pour ne laisser place qu'à une totale concentration. Eto bezumiye (c'est fou), il râle. Je suis plus stressé que face aux inspecteurs chargés de discerner les étoiles. Façon de parler bien sûr, lesdits inspecteurs étant toujours anonymes, déguisés en clients banals. Heath se mord la lippe, impatient et excité d'entendre ses avis — mais inquiet également. Elle a connu les plats du chef triplement étoilé qui occupait les fourneaux de l' Elysea avant lui et le voilà qui se retrouve à rivaliser avec le souvenir d'un Maître plus expérimenté que lui. Le restaurant français de la chaîne Comos (désireuse de représenter toutes les cuisines du monde à travers ses multiples établissements) a pâti de la guerre : la désertion du cuisinier réputé, français d'origine et rebuté par les tensions entre l'Hexagone et le Royaume-Unis, a été un coup de taille. Son successeur, anglais jusqu'aux ongles, était talentueux mais manquait de la maîtrise des secrets typiques de la gastronomie française ; et peu à peu la clientèle s'est éloignée, cherchant l'exotisme ailleurs, creusant des gouffres dans les recettes autrefois très rentables. C'est la dernière tentative : changement de chef, changement de carte, rafraichissement du décor et de l'organisaion du restaurant. Embauché pour prendre la relève, Heath veut être l'homme de la situation, relever le défi. Les deux étoiles et les rubans d'or qu'il a durement acquis en dépendent, plus encore : il pourrait en gagner de troisièmes, s'il parvient à maintenir les récompenses de l'Elysea. Relativement aisé sur le papier, plus complexe à exécuter toutefois. Hm.. suprêmes de volaille- du Dirico ? Il acquiesce. Excellent choix. C'est tendre, fondant, un peu pénible à dégraisser cela dit non ? Il hausse les épaules, appuyé sur ses coudes, bras croisés posés sur table. Oh, quand on utilise les bons sorts... Le licheur est deux fois plus casse-pied et les français en raffolent alors forcément, il y a de bonnes méthodes. Qu'est-ce que tu reconnais d'autre ? La sphère centrale... purée pomme de terre-chorizo et. Un fromage non ? Fromage de laguioles, oui. Et pour le croustillant, les chips- pomme de terre aussi ? Et peau de poulet. Elle pose les couverts sans finir l'assiette, nécessité de garder de la place pour la suite oblige ; s'enfonce dans la chaise en le faisant volontairement mijoter... puis éclate de rire. C'est vraiment très bon Heath. Les saveurs son équilibrées, les textures variées, le jus est un délice, la volaille n'est pas trop sèche- j'aime beaucoup. Comment tu l'as appelé ? Ballotines de Dirico cœur fondant déclame-t-il en français, puis en anglais, et elle applaudit du bout des doigts avec un bonheur enfantin, frais. Je valide ! Il coche le premier intitulé. Annonce la suite du programme. Pour nos végétariens, quatre plats mettant à l'honneur un panier de légumes. Commence par le Gâteau tomates-fenouil : sablé à la crème mascarpone, fenouils confits dans du sirop de vanille, pétales de tomates séchés au four et tartare cru de fenouil et tomates assaisonnés au citron vert. Elle acquiesce, appréciatrice. Intéressant. ça fait un peu... alliance pâtisserie-cuisine, et l'assiette épurée et gourmande. Très gastronomique, chef, elle taquine et il rit légèrement, ravi par son air comblé. S'en suit une Gelée de crudités : carottes-citron vert, tomates, concombres-céleri-menthe, poivrons, piperade. Gelées toutes compartimentées, présentées en tartelette colorée et goûteuse. La dernière création, plus technique : l' Arlequin de pâtes aux légumes. Assemblage de pâtes transformées à l'aide de jus de légumes en guise de colorant — jus de betteraves pour le rouge, jus d'épinards pour le vert, encre de sèche pour le noir, bandes de pâte blanche pour les séparations. Le tout servant de base pour soutenir un crémeux d'artichauts et, parsemés en jardin, des légumes tantôt crus tantôt cuits, croustillants ou fondants. Sa collègue salue avec autant d'emphase le Magret de Jobarbille, boude un peu la Tagliata d'Ethonan, mais la Tarte terre et mer associant Poisson-diable, chèvre et compotée de tomates la réconcilie avec la suite, et elle semble se régaler du Foie gras poêlé de Focifère aux condiments figues et cèpes. Les plats acceptés rejoignent les entrées validées deux jours plus tôt et, repue, Iso abdique en s'étirant de tout son long, repoussant d'une main la dernière assiette entamée au quart. Je m'en veux toujours, quand je ne vide pas une assiette- mais là c'est un carnage, j'en laisse presque une dizaine bien remplies... J'aurais été franchement plus inquiet si tu les avais toutes terminées, il se moque en revenant s'asseoir à ses côtés avec deux belles coupes de vins : fond liquide carmin dans de larges bulles de verre. Elle attrape le sien d'un geste élégant et habitué, index et majeur à la base de la coupe, coinçant le pied mince et élancé, sa deuxième main soutenant délicatement le bas du verre, plus par esthétique que par nécessité. Si ça peut te rassurer, je prévois de les reconditionner et les distribuer dans la rue. Mais je compte sur toi pour ne rien dire aux proprio, il grimace, regrettant soudain d'avoir trop parlé. Bien sûr, ce sont ses ingrédients, ses préparations, et elles ne sont pas encore commercialisé. Mais il est sous contrat et c'est dans ce cadre précis que les créations ont été réalisées. Techniquement, elles sont la propriété du restaurant — si, du moins, les supérieurs hiérarchiques valident la proposition de menu avec autant d'entrain que celle qui lui fait office de conseillère. Le courant est immédiatement passé avec Isobel, lorsqu'il est arrivé à l' Elysea. Ce n'était pourtant pas gagné d'avance, le reste de l'équipe s'étant montré peu coopératif au départ, gangréné par les récents échecs de l'établissement et peu motivés à suivre les ordres d'un nouveau. Loin d'être déstabilisé par leur hostilité, Heath s'est montré dur en réponse, imposant ses décisions et refusant toute mise en doutes gratuite de ses choix et plans de modifications ; bien décidé à remettre l'endroit au goût du jour — et à la mode d'un Paris sorcier en perpétuelle évolution. Remodeler l'équipe a entrainé son lot de mécontentement, d'autant plus que renvoyer des employés en tant de guerre est assez délicat. Isobel a été, tout au long de ce début de parcours semé d'embuches, un atout de taille. De son tact à la finesse avec laquelle elle maniait et apaisait les sensibilités des uns et des autres aux conseils distillés en toute discrétion à Heath pour lui faire saisir les particularités de l'équipe, elle a facilité la transition sans s'imposer en bras droit. Plutôt en conseillère, non envahissante, soucieuse respecter la hiérarchie — et c'est lui-même qui, le temps tissant peu à peu une relation de confiance, a fini par la considérer comme une véritable partenaire au travail. Au travail... et dans la vie peut-être ? La question le taraude de plus en plus depuis quelques semaines. Comme une évidence, il voit la complicité se teinter d'attirance. Se surprend à quémander son avis en dehors des cuisines, pour des décisions tel que le choix de costume pour telle réception, de nœud de cravate mieux assorti aux coutures d'argent de telle robe sorcière, et ainsi de suite. Elle lui semble être, parfois, une personnalité complémentaire à la sienne ; extravertie et vive, le tirant inconsciemment de ses retranchements. A ses côtés il se sent vivant, euphorique même, spontané. Les questions et autres introspections qui habituellement le freinent fondent d'elle-même, laissant place à un naturel et à une légèreté rafraichissant. Et tout à la fois, il freine, parce qu'elle l' épuise émotionnellement à long terme. C'est particulier, sans doute lié à sa propre nature introvertie. Des jours durant, ils sortent à la moindre occasion ; rencontrent du monde, bain de sociabilité qui le fait se sentir un autre homme. Et du jour au lendemain, il ne veut plus rien. Se force littéralement à ouvrir les courriers qu'elle lui adresse, traine des pieds, le vague à l'âme, avec une frustration lui rongeant les entrailles, l'impression qu'elle ne comprend pas, ne perçoit même pas ses limites. Sourire est difficile. Parler, tout autant. Ses commissures pèsent, ses réponses deviennent onomatopées. Il tire sa tête de dépressif, comme elle dit, broyant du noir sans raison, ruminant des épisodes de sa vie datés d'il y a longtemps, les ressassant en se demandant pourquoi il a réagi comme ci plutôt que comme ça, revivant de petites hontes en pensées, se maudissant pour ça — temps perdu, qu'elle clame lorsqu'elle parvient à lui tirer les vers du nez. Et de lever les mains au ciel en lui recommandant de laisser le passé au passé. Facile à dire. Il n'en maîtrise pas les résurgences, elles s'imposent d'elles-mêmes. Et si souvent il se terre dans sa propre tête, il lui manque parfois une oreille attentive, à même de lui dire moi aussi, je ressens ça. Compagne de déprime. C'est ridicule, vraiment. Il en rit lui-même, quand il y repense plus tard. Mais sur le moment, le sentiment de solitude est éreintant. Il fait un pas en avant, donc, puis deux en arrière. Et elle — il lui semble qu'elle attend qu'il... se jette à l'eau. Tente quelque chose. Et si elle se lasse ? L'idée de la perdre à cause de ses hésitations lui tord les entrailles. C'est une habitude, chez lui. La quête d'un idéal inexistant. Au début, l'autre lui semble parfait, et il en est si accro qu'il peine à s'en passer ne serait-ce qu'un instant. Intense, entier, charmeur. Peu à peu les défauts qui le faisaient craquer au premier abord lui semblent pesants. Petit à petit, il prend ses distances. Toujours affectueux, mais plus réservé. Plus critique, intérieurement, malgré ses sourires inchangés. Plus vite lassé. S'il atteint déjà ce stade vis-à-vis d'elle avant même d'avoir été au-delà de la simple amitié, est-il vraiment sage d'envisager... plus ? Mais il y a la perspective de la perdre qui se manifeste encore, embrouillant ses pensées. Alors Heath repose son verre et, dans le même élan, pose une main sur la sienne. Merci pour ton soutien et tes avis, vraiment. Je ne sais pas ce que je ferais sans toi. Elle lui répond par un demi-sourire taquin, le regardant à travers son écrin de longs cils sombres. Ah, c'est tout l'intérêt d'avoir une femme dans sa vie. Et il ne peut s'empêcher de répondre à ce sourire, son regard oscillant des lèvres pleines au regard que le vin a rendu un peu plus pétillant. Elle est plus proche qu'il ne le pensait — ou s'est-il avancé sans s'en apercevoir ? Lorsque le bout de leurs nez s'effleurent, le contact est si fluide et naturel qu'il cesse de se torturer les neurones en calculs et en doutes. Sa bouche caresse la lèvre supérieure de la jeune femme, dont le soupire appréciateur détache la lippe. Son souffle le heurte, l'électrise. Il se penche encore, pour un contact plus franc. Et c'est plaisant, assurément. ça fait si longtemps à vrai dire — est-ce le manque de la chaleur d'un corps pressé contre le sien qui nourrit sa fougue, ou spécifiquement elle ? Elle l'attire de ses mains tentatrices et, légèrement maladroits, tentant de coordonner leurs gestes sans se détacher l'un de l'autre, ils quittent leurs sièges, la table, pour trébucher sur le canapé juste à côté. La lumière est un peu trop forte mais il n'ose récupérer sa baguette pour la tamiser, craignant qu'elle ne croie qu'il tente de la pousser à donner plus alors qu'il se contenterait volontiers de ça : des baisers tantôt papillons, tantôt humides, de sa langue au parfum du vin s'enroulant autour de la sienne, de son poids sur lui, de ses hanches un peu trop dessinées entre ses paumes, de sa poitrine un peu trop proéminente- ah... Il ne sait pas. Il ne sait pas. C'est comme si leurs corps ne s'emboitaient pas de la façon qui lui plairait. Comme si elle était beaucoup, mais pas encore assez. Comme si soudain, l'affection saupoudrée d'attraction et d' et si redevenait purement... amicale. Comme si les réponses qu'il fuyait lui explosaient à la figure, là, maintenant, elle entre ses bras, leurs jambes entremêlées, le décor imparfait et l'étreinte un peu étrange. Alors qu'elle, elle semble trouver ça bien. Qu'est-ce qui cloche chez lui, really ? Depuis son adolescence déjà, la rengaine est la même. La différence étant qu'il se laissait quand même emporter par les hormones à l'époque, un simple effleurement bien placé suffisant à l'animer ; et qu'à présent, plus âgé, frôlant la trentaine, il doit déplorer le manque de réactivité de son corps lorsque la stimulation n'est pas... eh bien, assez convaincante. Attends... attends- interrompt-il, coupable et mal à l'aise, en se soustrayant à la pluie de baisers tendres dont elle lui parsème la mâchoire. Elle est douce et fougueuse à la fois et elle est si belle, les joues un peu rougies par l'alcool et l'excitation du moment, ses grands yeux sombres pleins des questions qu'il vient d'y aviver, son visage légèrement penché sur le côté dans l'attente d'une raison à son soudain recul. Elle est confiante, aussi. Parce qu'ils se respectent, parce qu'ils sont amis, vraiment, et parce qu'entre eux, ça se construit progressivement mais sûrement, depuis des semaines. Oh Heath, qu'est-ce que tu fous ? C'est peut-être la femme de ta vie.Une voix sourde, sournoise, lui souffle que peut-être que oui, mais peut-être que non. Il ferme fort les yeux, tentant de remettre de l'ordre dans ses idées. De trouver les mots justes pour se tirer de cette terrible situation. Mais il n'y a pas de méthode, de protocole à même de ne pas la blesser. Il ne peut que limiter la casse. Se maudire de s'être laissé emporter pour reculer au plus indélicat des moments. Ses paumes épousent les joues d'Isobel, prenant son visage en coupe. Je- Elle soupire. Se redresse, pour se laisser retomber assise à côté de lui. Damn it. Elle a compris. A force de le côtoyer, de connaître ses réticences, sa nature sans cesse changeante. Je pensais- Moi aussi. Qu'est-ce qui- ? Je ne sais pas. Je ne sais vraiment pas. Son front se plisse, son regard s'abaisse sur son giron. L'excitation, brève, est déjà retombée. Pas de feu d'artifice, pas de tsunami d'émotions bouleversantes, juste une vague... qui se fracasse et se retire. Tu es merveilleuse, vraiment, belle et talentueuse et si- Oh, ne me joue pas la carte du "c'est pas toi, c'est moi", elle plaide en cachant son visage entre ses mains, mortifiée. Il les retire. Un peu triste. Coupable. Navré pour elle, mais beaucoup pour lui, pour cette perle qu'il est incapable de faire sienne. Et pourtant c'est le cas. Du dos de l'index, il retrace sa pommette, geste apaisant, doux, geste d'ami réconfortant, non d'amant. J'aurais voulu- J'aurais voulu être celle pour toi. Elle se tait, et il voit bien ce qui vient. Ce qu'il craignait. La honte qui se mue en colère, le sentiment d'injustice, l'impression de s'être fait avoir, alors qu'il ne s'est pas joué d'elle. Pas volontairement. Qu'est-ce que tu cherches, Heath ? Qu'est-ce que tu- qu'est-ce que tu attends de la vie, et des autres ? Qu'est-ce que tu attends de moi ? Il ouvre la bouche... et la referme. C'est rare pour lui, d'être à court de mot. ça n'arrive que lorsqu'on lui demande de révéler ce qui se passe au creux de la coquille vide qu'il est à l'intérieur. Ce qu'il attend de la vie ? Si seulement il le savait. Retrouver son frère, cuisiner... ce sont là ses seules certitudes. Oh bien sûr, il rêve d'une compagnie. D'un alter-égo, d'une confidente, de passion, de drames. Il voudrait bien avoir mal d'aimer, parce qu'il ne se sent jamais aussi entier que lorsque les émotions douloureuses et addictives le prennent aux tripes, angsty, un peu dépressives, et féroces à la foi. Il voudrait bien- mais tout a plus de sens dans sa tête que dans la réalité. En vérité, rien ne le satisfait une fois expérimenté. Je ne veux pas te perdre. Je ne veux pas te promettre plus que je ne peux t'offrir, te blesser plus que je ne l'ai déjà fait. Crois-le ou non, tu m'es vraiment précieuse et si je savais- si je pouvais comprendre ce qui me manque, ce que je ne trouve en personne, si j'y parvenais, je n'en voudrais aucune autre que toi. Elle secoue la tête, refusant de croiser son regard, l'air lassée. Je n'en peux plus, tu sais. De ton... éternelle quête de quelque chose qui n'existe pas, de ton éternelle insatisfaction- j'en ai assez, je crois. Ils restent un instant immobiles, figés, gâchés. Il lui vient à l'esprit que peut-être, elle attend de lui qu'il se rétracte, la retienne. Mais il ne sait pas faire ça. Alors elle se fend d'une moue amère. Déçue. Très bien. Il déglutit difficilement aux accents de finalité que contiennent ces deux mots. Elle s'extirpe du canapé, récupère ses chaussures dans une main, un peu précipitamment son sac dans l'autre. Est-ce qu'on est toujours- ? Il demande dans un sursaut d'éveil, de panique à l'idée qu'elle lui dise que non, ils ne sont plus amis, et une part de lui sait pertinemment que ça manque de tact, que ce n'est pas le bon moment pour ça. S'il n'en avait pris conscience de lui-même, il l'aurait assurément vu à la tension des épaules d'Isobel, tandis qu'elle appuie pesamment sa tête contre la porte sur la poignée de laquelle repose sa main. Je ne sais pas Heath, là comme ça je ne sais vraiment rien, j'ai besoin de- de réfléchir. Ok, il répond tacitement. Il ne bouge pas lorsqu'elle ouvre la porte, qu'elle la franchit, qu'elle la referme. Il ne bouge pas, même plusieurs heures plus tard, vautré dans sa solitude et ce drôle d'état entre apaisement et déprime qui résume, à vrai dire, ce cœur étrange qui palpite sourdement dans sa poitrine, gonflé d'incertitudes. 2003 & Chemin de Traverse mai. La porte claque et, à l'abri de cette barrière dressée entre le monde et lui, Heath laisse retomber ses mensonges. Dos contre le panneau de bois, il se laisse glisser jusqu'au sol, les jambes encore sciées par les efforts fournis — les sensations refoulées. L'adrénaline fait trembler ses membres, le dégoût lui obstrue la gorge. Sans crier gare, une vague de nausée lui contorsionne l'estomac et il se précipite jusqu'à la salle d'eau, bascule au-dessus des WC. Déverse dans la cuvette les relents des horreurs qu'il a regardé commettre et auxquelles il a participé sans ciller. Une langue d'acidité lui court le long de la trachée tandis que la bile déborde de ses lèvres, de ce jaune vif que tant de cultures associent à la trahison. C'est ce qu'il ressent : l'impression de s'être trahi. D'avoir craché sur ses idéaux, sur ses plus intimes convictions concernant les droits des sorciers, sur son honneur. Il n'a pourtant pas vraiment le choix. Le service obligatoire était la seule façon de prouver sa bonne foi, son respect pour le régime actuel — cette tyrannie immonde. S'il avait laissé filtrer le moindre doute, on ne lui aurait jamais permis de franchir la frontière ; Heath ne pouvait pas prendre un tel risque. Pas alors qu'Aspen l'attend quelque part, trop longtemps négligé, trop longtemps classé au second plan, oublié. Il se laisse retomber assis contre le muret de la baignoire, les yeux dérivant sur les pavés du mur pour ensuite échouer sur ses mains. Il y a encore du sang coincé sous ses ongles, sang d'un blessé, d'un captif ; il ne lui a pas ôté la vie mais c'est tout comme, car l'exécution est ce qui attend le pauvre hère au bout du chemin. A cet instant il se hait, vraiment, pour l'abomination qu'il a consenti à devenir en rentrant — un vulgaire pantin œuvrant comme on le lui ordonne, faisant mine de n'éprouver que respect pour les politicomages et autres juges vendus qui défilent aux tables de l'Elysea. Et il est coincé, car de son soutien dépend leurs apparitions au restaurant (celles-là même qui améliorent les recettes de par la publicité qu'elles génèrent) ; que de ces recettes, forcément, dépendent les objectifs fixés par les propriétaires pour sauver le restaurant ; et de ce sauvetage, enfin, la préservation de ses étoiles. Il ne peut pas reculer. Il lui faut penser à l'essentiel, il lui faut penser à l'avenir, penser à Aspen. Se contenter d'espérer que l'injustice soit un jour terrassée, mais par d'autres que lui.
juin. Le désordre qui règne à Mungo's est drainant. Intact mais encore sonné, Heath appuie ses coudes contre ses cuisses, attendant sur le brancard flottant en plein couloir que l'infirmier l'ayant pris en charge l'autorise à retourner à son appartement. Une large bande lui entoure le haut de la tête, quelques égratignures parsèment son corps, l'un de ses poignet a été légèrement foulé — rien de plus grave. Chargé de la sécurité mais relégué à un poste secondaire en fond de salle, en tant que recrue temporaire dans le cadre de son service obligatoire, il n'a pas encaissé le gros du drame et se sent mal à l'aise, là, à prendre de la place, à recevoir des soins, tandis que d'autres plus amochés, plus démunis, plus malheureux, gisent au sol en attendant désespérément leur tour depuis des heures. ça court dans tous les sens, ça geint, ça pleure ; il se précipite à bas du brancard pour retenir une femme enceinte au bord de l'évanouissement, la guider jusqu'à la couchette de fortune qu'il vient de libérer. Ne vous inquiétez pas, quelqu'un s'occupera sûrement de vous bientôt, promet-il, armé de ce sourire rassurant et chaleureux qu'il ne manie que trop bien. Ce sont les mots dont elle a besoin, les mots qu'elle veut entendre tandis qu'elle ferme les yeux, épuisée ; mais ce sont des mots creux. Les mains manquent. Les mieux lotis se sont jetés sur les remèdes miracles à base de pouvoirs ou d'extraits de vélane, réclamant des check up complets qui prennent des heures. Heath a refusé le privilège. A quoi bon, alors qu'il se sent bien ? Il s'éloigne d'un pas, puis d'un autre, son regard perdu d'un visage tordu par la souffrance à un autre, son poignet bandé l'élançant moins que la culpabilité tenace. Toujours elle. Il trébuche en arrière sur une jambe amochée trainant dans le passage, s'excuse platement et, renonçant à attendre plus longtemps l'infirmier, finit par s'extirper du théâtre de l'horreur ayant bouleversé Londres quelques heures plus tôt. Son mal de tête lancinant passera, son poignet guérira ; ses mains restent fonctionnelles et il n'a besoin de rien de plus. D'autres ont perdu la vie ce soir et il se raccroche à ce fait immonde pour ne pas sombrer. C'étaient les insurgés. Des criminels. Est-il moins coupable, alors, du fait de ne les avoir pas soutenus ? S'ils sèment le désespoir, ne sont-ils pas condamnables et mauvais eux aussi ? Il ne sait trop par quel miracle il parvient intact à son luxueux appartement, mais le calme qui y règne est d'un soulagement sans nom. Peu à peu, Heath s'apaise, retrouve sa précieuse solitude, s'y repait — se régénère. Il lui faut de longues minutes pour retrouver contenance et son réflexe, une fois de nouveau maître de lui-même, est de s'accorder un long bain dans lequel il somnole jusqu'à en avoir le bout des doigts fripé. Puis de se couler une tisane relaxante. Mélisse et Valériane s'unissent au creux d'une tasse haute, couvertes d'eau bouillante puis d'une soucoupe retournée le temps d'infuser lentement, de distiller leurs précieuses vertus. Enfin, quelques minutes écoulées, Heath s'installe au bar de sa cuisine ouverte, sa boisson chaude lui chauffant les mains, la radio allumée sur la fréquence de la RITM. « ... -oint sur l'attentat qui a secoué Londres aujourd'hui. Une puissante explosion- » Fail. Le liquide dépourvu de goût lui tire une grimace insatisfaite et, sans même y réfléchir à deux fois, il le vide dans l'évier. « -bilan lourd : une vingtaine de morts, quatre-vingt-six blessés et un nombre indéterminé de victimes encore sous les décomb- » Avec l'efficacité que confère l'habitude, il réitère la préparation d'une main, celle freinée par le bandage s'agitant à peine ; s'assure de ses dosages, laisse tremper les plantes fraiches finement coupées un peu plus longtemps. « -emé l'incompréhension et engendré une panique générale. Les sorciers anglais sont plongés dans l'angoisse et le service des urgences est encore pris d'assaut par le flot continu de blessés affluant de l'aile détruite- » Agrémente le tout d'un filet de miel. L'arôme du mélange est un délice pour l'odorat — mais une fois encore, le goût le trahit. Agacé, il s'accorde le plaisir-sacrilège d'un nuage de lait, souille encore le tout en saupoudrant de sucre de canne, simple question de ressentir quelque chose. « -certains ont pu rejoindre leur domicile, au grand soulagement de leurs familles, mais bien d'autres sorciers n'ayant pas été présent au moment du drame campent devant l'hôpital pour tenter de découvrir ce qu'il est advenu de leurs proches- » Le résultat est toujours fade, fade, fade, et c'est sans vraiment y penser qu'il ajoute une autre cuillère, encore une, encore une... « -ès probables que le drame soit imputable au groupement d'insurgés particulièrement agressif qui sévit depuis plusieurs m- » ... avant de se figer brusquement en s'apercevant de ce qu'il fait. Quelque chose cloche. Le son de la radio est baissé d'un mouvement de baguette. Sans brusquerie, il verse quelques grains de sucre dans sa paume, les fait fondre sur sa langue. Rien. S'y réessaye, avec un sel assez puissant cette foi, agrémenté d'herbes aromatiques et d'extraits d'algues. Rien. Fouille les placards avec une frénésie croissante. Teste. Goûte. Cherche. Empile les bocaux sur le comptoir qui, de vide et parfaitement rangé, se charge d'aliments. Fruits coupés, abandonnés. Rien. Cœurs d'endives passés sous l'eau pour en faire ressortir l'amertume. Rien. Paquets ouverts, éventrés, jetés de côté. Rien. Pâte de piment. Rien, rien, rien. Il ne ressent pas un soupçon de goût, il ne ressent rien. Un exclamation frustrée lui échappe, ses mains se portent machinalement à ses yeux, la saveur épicée oublié les lui brûle. Il ressent ça. Il le ressent affreusement, se noie la tête sous l'eau en quête d'apaisement — mais sa langue ? Elle est comme morte et soudain, il se sent prisonnier d'un monde en noir et blanc ; non, pire, il se sent aveugle, car privé du plus important de ses sens. Il se sent démuni, diminué, fini. Qu'est-il sans le goût ? Est-il seulement encore un chef, s'il ne ressent rien ? C'est sûrement temporaire, se rassure-t-il de son mieux. Sûrement une erreur. Déraillement passager, éphémère. ça passera forcément d'ici demain. Ou pas. fin 2003 & Elysea (CdT) Il a quelque chose. Heath le pense en tout bien tout honneur évidemment ; ça le frappe juste à chaque fois qu'il le regarde, du coin de l’œil, décharger le stock habituel de l'Elysea manuellement. En tout bien tout honneur oui, il est juste- objectif et assez honnête pour reconnaître que- whatever. Sa pomme d'Adam danse le long de sa gorge en une déglutition un peu pénible tandis que le jeune homme s'applique à faire craquer sa nuque, révélant quelques carrés de peau pale et l'esquisse de la clavicule que couvre le col de sa chemise. Il faut quelques secondes à Ravka pour s'apercevoir qu'il lui tend le bon de livraison ; à vrai dire, ce n'est que lorsque le parchemin s'agite sous son nez, tenu à bout de bras par son livreur goguenard, qu'il parvient à reporter son attention sur les lignes manuscrites attendant d'être paraphées. De la pointe de sa baguette il trace ses initiales, sans vouloir reconnaître qu'il y met un peu plus de temps que nécessaire pour prolonger le moment. Damn, il couve sûrement quelque chose ; il a chaud en pleine fin d'automne et un frisson lui court le long de l'échine lorsqu'il rend le parchemin et que l'autre effleure ses doigts par mégarde. Mylan Rhee, indique le badge autour de son cou, celui qu'Heath est à présent accoutumé à le voir porter lorsqu'il se présente à l'arrière du resto avec sa cargaison, deux fois par semaine. Sa tâche achevée, Rhee s'adosse au mur, cigarette sorcière entre les lèvres avant de lui en tendre une ; l'habitude s'est instaurée depuis les trois, quatre derniers passages, mais cette fois Heath refuse l'offre, se contentant de regarder. Définitivement, il a quelque chose qui attire l’œil, un charme nonchalant et moqueur qui fait probablement fureur auprès des femmes. Heath exhale un rire bref à cette idée, la gorge un peu nouée ; autre symptôme imputable à la météo instable, sûrement. Un problème ? susurre Mylan et Heath détache péniblement les yeux de l'angle de sa hanche qu'il n'avait pas eu conscience de fixer, un peu fiévreux. ça ne s'arrange pas vraiment lorsqu'il avise les prunelles rivées sur lui, à travers les paupières mi-closes ; l'arrière du crâne posé contre les dalles grisées par la pénombre ambiante, Mylan souffle une bouffée de fumée qui brouille brièvement son image et Heath, troublé, se surprend à lorgner cette fois les lèvres insolentes qui se closent en un rictus satisfait, avant d'en revenir à ses iris sombres. Hm. Non ? Il cligne des yeux, essayant de chasser la léthargie étrange dans laquelle il est englué. Avance d'un pas, sans bonne raison, avant de s'apercevoir qu'empiéter ainsi sur l'espace vital des autres n'est pas vraiment civilisé ; mais son vis-à-vis n'a pas l'air dérangé par leur proximité, ou par la façon dont la paume de Heath se cale autour de sa main, pour piquer le cylindre de papier coincé entre deux de ses doigts. Juste ce temps instable qui me joue des tours, apparemment. Pour une raison ou pour une autre, la mine de Mylan s'affaisse, dubitative à l'entente de son excuse. Heath esquisse son habituel sourire rassurant et précise Rien de grave, pour le rassurer (puisqu'il semble s'inquiéter alors que ce n'est vraiment pas grand-chose ?), avant de reculer, sa prise en main, et de céder à son tour à la tentation d'une taffe. Il n'a jamais été qu'un fumeur occasionnel, mais il s'était promis d'arrêter complètement, il y a quelques jours de ça, de crainte d'aggraver son état. Résolution solidement tenue jusqu'à... Mylan. Après avoir tourné à quelques reprises le mégot finit sa course au sol, écrasé par le bout de la chaussure du plus jeune et Heath fronce les sourcils avant d'user d'un evanesco, civisme bien ancré. Il sait déjà quels mots vont suivre. Je file, annonce son livreur, parce qu'ils en sont à cette partie de la soirée, celle où il s'éloigne tandis que Heath livre une guerre mentale en quête de raisons de le faire s'attarder un peu plus longtemps. ça le fait toujours un peu culpabiliser, en fait, de le regarder bosser puis de le laisser partir sans rien faire en retour (même si c'est irrationnel, ce gosse est sûrement payé pour ça). Comme à chaque fois, il ne trouve rien de valable et se contente donc de hocher lentement la tête, un flot de mots coincés à la coupe de ses lèvres. Son regard suit la silhouette qui place le portoloin sur le container pour le renvoyer à l'entrepôt du fournisseur, puis qui s'éloigne... mais se fige quelques mètres plus loin et fait brusquement demi-tour — Heath se tend imperceptiblement, alerte, en le voyant revenir vers lui en courant. Cœur un peu affolé, Merlin knows why ; mais Mylan s'arrête à quelques pas de lui, hors de portée de main (hm...), une main sur la nuque, l’air un peu blasé. J'ai complètement oublié. J'devais t'faire goûter quelque chose — un nouveau produit. J'ai foutu l'échantillon dans l'une des caisses, Belcher insiste pour que j’lui rapporte c’que t’en as pensé. Ce n’est pas la familiarité de Mylan qui le crispe (il a un peu tiqué la première fois, ça lui est passé depuis), mais bien cette requête… sortie de nulle part, qui le met dans une mauvaise posture. Quel imbécile il fait — ça devait bien finir par arriver, mais Heath a réussi à y couper depuis que son problème de goût s’est manifesté et une part de lui avait espéré que ça dure. Maintenant ? Ce n’est pas urgent, non ? il demande avec une grimace clairement réticente, mais Rhee hausse juste les épaules. Dunno, il ordonne j’exécute, ça m’évite de me faire engueuler. Okay, il s’entend répondre aussitôt, parce qu’il ne voudrait pas mettre l’autre dans le pétrin pour une broutille ; mais il regrette déjà d’avoir acquiescé. Le plus pratique aurait été d’attendre le lendemain et de s’arranger pour avoir l’avis de quelques-uns des employés fiables du restaurant, mais il est réduit à devoir verser dans une cuillère la substance emprisonnée dans une bouteille dont il n’est, effectivement, pas familier, et de l’enfourner. C’est… dépourvu de goût et il n’a d’autre choix que de prétendre sentir quelque chose. Déguster était un exercice auquel il se prêtait avec attention, concentration et délice, à la base ; à présent chaque aliment s’éteint sur sa langue telle de la cendre, et le plaisir se fait fardeau. Excellent, excellent, il marmonne en avalant difficilement et en forçant un sourire qui n’en est pas vraiment un. Mylan arque un sourcil en le dévisageant comme s’il venait de lui pousser une deuxième tête. T’es un original toi, dis. C’est un putain de mélange d’arômes, un truc puissant, comment tu peux en avaler autant, et pur avec ça ? Et effectivement, ça brûle la gorge. Il n’avait pas remarqué avant que ça ne lui flingue l’œsophage. L’habitude, il croasse péniblement, Bon, tu as fini cette fois ? Si tu permets, je dois fermer. Et de chasser l’énergumène qui se laisse pousser vers la sortie mais ne se prive pas de lui adresser un clin d’œil par-dessus son épaule. Tu dois être vachement perturbé par le mauvais temps, indeed. Et il a l’air tout content de lui quand il se tire finalement, laissant derrière un Heath perplexe. Well il n’a pas compris la blague, mais tant pis, hein.
Dernière édition par Heath Ravka le Ven 2 Déc 2016 - 8:33, édité 7 fois |
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OUTCAST • all hail the underdogs Aspen Dunstan | PFOJSGPGODJ edit; je suis OUTRÉE par tant de beauté dans ce perso, HEATH NE MÉRITE PAS D'ÊTRE BEAU ET COOL ET HAAAN PARCE QUE C'EST UN FRÈRE INGRAT JE LE RENIE mais du coup j'ai des sentiments conflictuels vis à vis du perso entre aspen pas content et moi l'ananas que tu terrasses à chacune de tes fiche-ass (juste pour la rime tg). C'EST PAS COOL, C'EST PAS COOL DU TOUT. mais jtm et jm le perso et jm le big bro et j'attends juste troooop impatiemment les retrouvailles (btw je pense lancer le sujet genre je le sens BIEN pour une fois lmao) ET JE VEUX QUE MON CLÉBARD REDEVIENNE UN RAVKA PARCE QUE LES BRO RAVKA ONT TROP LA CLASSE PTN. et pssst, dis toi qu'on approche du nasty, j'espère que t'es ready, je suis ready mais j'ai juste TELLEMENT hâte TLM TLM jpp c'est affreux, trop de feels en quelques semaines je ragequit bye je te déteste et est-ce que j'ai complimenté cette fiche ? EST-CE QUE J'AI DIT A QUEL POINT ELLE EST BELLE ? et ta plume et ton perso aaah que de bonnes choses bb de oim, bro de oim, jpp jtm sorry j'ai pas relu MDR mais bon je sais que le demi-cerveau que tu es va réussir à traduire et capter tout ça (tu as deux heures) héhé
Dernière édition par Aspen Dunstan le Jeu 1 Déc 2016 - 18:54, édité 2 fois |
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WIZARD • always the first casuality Mylan Rhee ‹ inscription : 29/11/2016
‹ messages : 342
‹ crédits : moony.
‹ dialogues : lightsteelblue (design foncé), steelblue (design clair).
‹ âge : 24 ans
‹ occupation : criminel en période de probation | apprenti Mage Social.
‹ maison : gryffondor
‹ scolarité : 1991 - 1994.
‹ baguette : a été brisée à son emprisonnement à Azkaban. A sa libération, on lui a refilé une merde complètement bridée, de 25cm, taillée dans du noyer et contenant un crin de licorne.
‹ gallions (ʛ) : 3384
‹ réputation : on dit que c'est un délinquant, une petite frappe qui essaye de retrouver une vie normale, décente. Les anciens SM et les autres gangs du Londres Sorcier disent que c'est un traître, un vendu.
‹ particularité : c'est un maître du feu, le seul de sa famille puisqu'ils appartiennent tous à la tribu de l'eau.
‹ faits : il était le n°2 des shadow moses, qu'il a créés aux côtés de mood - mais ce dernier l'a trahi et il a passé un an et demi à azkaban - à son retour, mylan a décidé de quitter le gang - il a fait tout un tas de trucs nuls et c'était pour survivre, mais ça pèse lourd sur sa conscience - il ne supporte plus d'être enfermé - il est extrêmement tactile mais surtout, il a besoin qu'on le touche, qu'on lui rappelle qu'il est vivant - il ne ressent pas la douleur et ça le rend dangereux, mais c'est extrêmement pénible à vivre - il mange sans arrêt, adore cuisiner - il aime les chiens, déteste les chats - il ne supporte pas d'avoir froid - c'est un nabot, mais faut surtout pas lui dire, il déteste qu'on lui rappelle sa petite taille - il sait parler coréen, mais c'est un peu rouillé - il a deux petits frères qui sont sa seule famille, puisque ses parents et son aîné l'ont renié - il veut sortir les mômes de la rue, les aider avant qu'ils se retrouvent avec un casier judiciaire long comme le sien.
‹ résidence : techniquement, dans un appart' miteux au Chemin de Traverse, en réalité, chez Heath Ravka.
‹ patronus : il n'a jamais appris à en faire un.
‹ épouvantard : lui, dans sa cellule vide et glacée à Azkaban, privé de tous ses sens.
‹ risèd : lui, entouré de ses proches.
| Htvrcrgkkhgfsrhj Je lis et j'edite demain psk je suis sur mon tel mais BAE. |
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WIZARD • always the first casuality Daphne Greengrass | Je peux te pincer les joues edit ; tu remarqueras que c'était même pas une question |
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WIZARD • always the first casuality Ambroise Moriarty ‹ inscription : 24/11/2016
‹ messages : 348
‹ crédits : GΔINTOOKLEY, tumblr, maggie stiefvater.
‹ dialogues : slategray.
‹ liens utiles :
rolf ft. ryan gosling, astoria ft. lily collins, theodore ft. dylan o'brien, édouard ft. bob morley, neville ft. daniel sharman, elijah ft. chris evans, ambroise ft. sen mitsuji, alexander ft. alfie enoch, olivia ft. emeraude toubia, brienne ft. natalia dyer, dean ft. john boyega, gregory ft. alden ehrenreich, priscilla ft. daria sidorchuk, charles ft. james norton, hwan ft. vernon choi, jay ft. gong yoo, hiram ft. abel tesfaye, adidja ft. reece king.
‹ âge : vingt-quatre (13/07)
‹ occupation : un employé d'Alastar Doherty officiant principalement comme bookmaker, fraichement innocenté pour ma collaboration avec le gouvernement du Magister.
‹ maison : serpentard
‹ baguette : mesure vingt-cinq centimètres virgule sept, est faite du même chêne rouge que mes soeurs et contient une canine de dragon (boutefeu chinois) réduite en poudre. Elle est prédisposée aux maléfices impliquant le feu.
‹ gallions (ʛ) : 3196
‹ réputation : je suis un manipulateur-né, de la même trempe que le fameux Gatsby. Ma soeur est cinglée et on a observé chez moi des comportements "anormaux" comme on aime dire. Je suis un parieur, et je ne peux jamais refuser un défi, aussi farfelu puisse-t-il paraître.
‹ particularité : empathe, ainsi qu'un maître du feu.
‹ faits : je suis un empathe utilisant son don pour manipuler et extorquer autrui. Grâce à mon métissage, j'ai une affinité avec l'élément du feu, même si cette caractéristique m'est un peu inutile et me semble, encore aujourd'hui, obscure. Je suis, secrètement, atteint d'une malédiction depuis un an environ, qui me ruine la vie et a divers effets (douleurs brûlantes chroniques, magie parfois instable/trop puissante, apparitions de tatouages, décoloration de la peau). J'ai été Adhérent sous le Magister mais je me suis sorti sans mal de mon procès.
‹ résidence : sur le Chemin de Traverse, avec mes parents.
‹ patronus : un niffleur.
‹ épouvantard : ma soeur jumelle Ariane sur un rocking-chair, l'écho de son propre Épouvantard.
‹ risèd : la richesse et la reconnaissance du reste de l'Élite.
| JE SERAI LE RAT CACHÉ DANS TES CHEVEUX OMG jtm |
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WIZARD • always the first casuality Heath Ravka | ASPEN + bb bro, frère indigne, on se retrouvera j'y croiiis MYLAN + hey sexy tu veux une glace à la menthe ? DAPH + gnh, je peux pas te dire non à toi EMBERS + HELL YEAH ON A UN DEAL RATATOUILLE #teamchinoiserie |
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WIZARD • always the first casuality Mylan Rhee ‹ inscription : 29/11/2016
‹ messages : 342
‹ crédits : moony.
‹ dialogues : lightsteelblue (design foncé), steelblue (design clair).
‹ âge : 24 ans
‹ occupation : criminel en période de probation | apprenti Mage Social.
‹ maison : gryffondor
‹ scolarité : 1991 - 1994.
‹ baguette : a été brisée à son emprisonnement à Azkaban. A sa libération, on lui a refilé une merde complètement bridée, de 25cm, taillée dans du noyer et contenant un crin de licorne.
‹ gallions (ʛ) : 3384
‹ réputation : on dit que c'est un délinquant, une petite frappe qui essaye de retrouver une vie normale, décente. Les anciens SM et les autres gangs du Londres Sorcier disent que c'est un traître, un vendu.
‹ particularité : c'est un maître du feu, le seul de sa famille puisqu'ils appartiennent tous à la tribu de l'eau.
‹ faits : il était le n°2 des shadow moses, qu'il a créés aux côtés de mood - mais ce dernier l'a trahi et il a passé un an et demi à azkaban - à son retour, mylan a décidé de quitter le gang - il a fait tout un tas de trucs nuls et c'était pour survivre, mais ça pèse lourd sur sa conscience - il ne supporte plus d'être enfermé - il est extrêmement tactile mais surtout, il a besoin qu'on le touche, qu'on lui rappelle qu'il est vivant - il ne ressent pas la douleur et ça le rend dangereux, mais c'est extrêmement pénible à vivre - il mange sans arrêt, adore cuisiner - il aime les chiens, déteste les chats - il ne supporte pas d'avoir froid - c'est un nabot, mais faut surtout pas lui dire, il déteste qu'on lui rappelle sa petite taille - il sait parler coréen, mais c'est un peu rouillé - il a deux petits frères qui sont sa seule famille, puisque ses parents et son aîné l'ont renié - il veut sortir les mômes de la rue, les aider avant qu'ils se retrouvent avec un casier judiciaire long comme le sien.
‹ résidence : techniquement, dans un appart' miteux au Chemin de Traverse, en réalité, chez Heath Ravka.
‹ patronus : il n'a jamais appris à en faire un.
‹ épouvantard : lui, dans sa cellule vide et glacée à Azkaban, privé de tous ses sens.
‹ risèd : lui, entouré de ses proches.
| azy j'édite pas j'RÉPONDS psk j'suis une thug. OKAY ALORS. oui pour la glace, nourris-moi g faim. - Heath Ravka a écrit:
- Oh Heath, qu'est-ce que tu fous ? C'est peut-être la femme de ta vie.
non, ça, c'est moi. MAIS HEATH CE GRAND FRÈRE SI PLEIN DE BONNES INTENTIONS ET SI NUL JPP. tout ce passage avec Isobel mon dieu le Mylan en moi est GÊNÉ pour ce gros bêta et moi je suis juste ça va s'arranger bb tu verras. ohlala je sens déjà VENIR les intenses sessions de FACEPALMING tellement cet idiot ne comprend rien et jsp va falloir un OUVRE BOÎTE pour le décoincer ce machin mais t'en fais pas le nabot est du genre têtu. j'aime le dernier gif là. ET CE PASSAGE APRES SAINTE MANGOUSTE MON PAUVRE JE. imma protect him. même s'il dit qu'il en a pas besoin. jolem. tu es merveilleuse et j'ai hâte. |
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OUTCAST • all hail the underdogs Aspen Dunstan | - Heath Ravka a écrit:
- ASPEN + bb bro, frère indigne, on se retrouvera j'y croiiis
JE TE RENIE j'ai changé de nom go die je suis pas ton frère (mon edit arrive wsh et juste parce que je veux que tu souffres, pense au NASTY, soonsoonsoon) |
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WIZARD • always the first casuality Heath Ravka | MYLAN + comprend rien à quoi ???? JE VOIS PAS ??? t'as l'air si mignon si doux avec ta couronne de fleur, j'dis ça objectivement sans intérêt particulier obviously, âme d'esthète et tout (gnh ça me fait trop plaisir que t'aime ) ASPEN + ptn mais cette cruauté jpp ça va tlmt être le smiley de Heath ça victime de la vie |
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| | | | | HEATH + the fault in our stars | |
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