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sujet; (ROLFLUNA#6) + the longest night |
HERO • we saved the world Luna Lovegood ‹ inscription : 31/05/2015
‹ messages : 5660
‹ crédits : LUX AETERNA (avatar), TUMBLR + MATHY LA BEST (gifs), KAZUO ISHIGURO (quote).
‹ dialogues : bleu (luna - #669999) ; rosé (marie - #cc6666).
‹ âge : (depuis le 13/02/04) 23
‹ occupation : aventurière dans l'âme, souvent bénévole, étudiante par correspondance et mère à plein temps.
‹ maison : Serdaigle
‹ scolarité : septembre 1992 et décembre 1997.
‹ baguette : mesure 25, 8 centimètres, a été taillée dans du bois de sorbier et son cœur recèle un ventricule de dragon.
‹ gallions (ʛ) : 10432
‹ réputation : je suis différente ; même je ne suis plus aussi loony qu'auparavant.
‹ particularité : douée d'un sixième sens tel qu'on me soupçonne d'avoir le troisième œil.
‹ faits : Marie n'est plus ; que je me réhabitue à mon nom, mon visage et ma vie d'autrefois, tant bien que mal ; que les conséquences d'une année et demie volée sont rudes ; que je crois en Harry Potter depuis toujours ; que je suis une héroïne de guerre ; qu'il me manque du bon sens et une part d'humanité ; que je ne pourrais pas survivre sans ma fille, Lesath, ni son père, Rolf Scamander, à mes côtés ; que notre famille détonne ; que je suis l'une des sacrifiés scolaires de la guerre ; que Lesath est atteinte du syndrome Rosier.
‹ résidence : dans cette drôle de demeure du Devon, en forme de tour d'échecs, avec Rolf et notre fille, Lesath. Autrefois musée du gouvernement, aujourd'hui réhabilitée, elle s'élève toujours aux abords de Loutry-Ste-Chapsoule.
‹ patronus : un sombral, après de nombreuses métamorphoses (le lièvre et le panda ont été les plus marquantes).
‹ épouvantard : une forme prostrée dans un sous-sol tantôt calciné, tantôt humide (représentation d'un retour en arrière inéluctable, sans Lesath, sans Rolf, sans ceux qui comptent pour moi).
‹ risèd : une longue chaine dorée, sertie de six pendentifs très particuliers.
| rolf scamander Have you ever been in love? Breathtaking isn't it? It makes you so vulnerable. It opens your chest and it opens up your heart and it means that someone can get inside you and mess you up. You build up all these defenses, you build up a whole suit of armor, so that nothing can hurt you, then one stupid person, no different from any other stupid person, wanders into your stupid life... You give them a piece of you. They didn't ask for it. They did something dumb one day, like kiss you or smile at you, and then your life isn't your own anymore. Love takes hostages. It gets inside you. It eats you out and leaves you crying in the darkness, it hurts. Not just in the imagination. Not just in the mind. It's a soul-hurt, a real gets-inside-you-and-rips-you-apart pain. But I love that, and most of all, I love you. december 21th, 2:15 p.m ; Luna ne souvient pas avoir un jour été matérialiste, ni même piquée par une quelconque frénésie. Ses rares caprices d'enfant étaient tous basés sur l'apaisement de ses sens: elle pouvait traîner ses parents durant des heures, à bout de bras, juste pour voir, toucher, entendre, goûter et sentir tout ce que le monde avait à lui offrir. Elle était passionnée par les choses immatérielles, Luna, par les concepts et par les paradoxes: ses envies puisaient leur dynamique dans l'essence même des rêves. Quant aux choses matérielles, elles l'attiraient autant que les Héliopathes de Fudge: elle s'en passait bien volontiers, sans même broncher, depuis sa plus tendre enfance. Pourtant, là, après avoir passé près de deux heures à fixer le vide dans la longue galerie des cheminées du Ministère, adossée contre l'une des arches sombres, elle s'est trouvée une soudaine et irrépressible envie d'agir, de faire quelque chose, de posséder du tangible. Luna doit arrêter de réfléchir: elle doit meubler ses pensées. Elle doit oublier, oublier, oublier, ce que le mangemort Nott vient de lui apprendre, et vite. Son esprit ressemble plus que jamais à un puzzle: il est émietté en un millier de pièces, si ce n'est plus, complètement démantelé. Et à force de contempler cet ensemble bancal, la blonde ne peut s'empêcher de croire qu'elle ne parviendrait sans doute jamais à rassembler tous les petits morceaux en de petits tas, pour y voir plus clair ; qu'elle ne pourrait sans doute jamais les examiner afin d'en déterminer la nature de chacune et ainsi leur faire retrouver leur place initiale.
Sa ration de poudre de cheminette lui est distribuée dans le creux de la paume par un employé du Ministère, celui-ci lui indiquant d'un vague signe la main la cheminée qu'elle devait emprunter. Ses pas la portent sans même qu'elle ne s'en rende compte: Luna navigue en même temps que le reste de la foule, sans remarquer les changements régissant désormais le Ministère, sans se demander si ces nouvelles règles venaient de l'organisation du Magister ou du gouvernement actuel. Elle est tout aussi ignorante des regards portés sur elle durant son avancée. Amitié, compassion, curiosité, admiration, étonnement, surprise: étrangers à son monde et visages connus se confondent, Luna ignore les réactions pour gagner sa file d'attente le plus vite possible. Pourtant, dans un jet de flammes émeraudes, Luna capte la couleur d'une écharpe avant que celle-ci ne disparaisse avec son propriétaire. C'est brusque, brutal: comme une illumination, ou une tempête au beau milieu de nulle part, elle trouve un début de sens au tourbillon émotionnel qui la désoriente intérieurement, ce qui pourrait lui permettre de recréer un semblant de logique. L'étole disparue dans la cheminée en partance pour le Chaudron Baveur était de la même teinte que les yeux de Lesath. De l'éclat si particulier qu'arbore Rolf. C'est ça, la première pièce du puzzle ; c'est à ça qu'elle doit se raccrocher pour reprendre contrôle du capharnaüm sans nom qui s'est installé sous crâne. C'est à eux qu'elle doit penser et à rien d'autre. Tandis que les sorciers se volatilisent les uns après les autres dans les âtres de départ, Lovegood essaie de se fixer dans le temps, de remonter les heures pour pouvoir s'imprégner de l'odeur et de la chaleur de Scamander, pour entendre la respiration profonde et apaisante de Lesath. Elle tente de rattraper les bribes d'idées qui l'avaient coupée d'autres pensées infernales, quelques heures avant l'aube. Elle avait imaginé les carnets, les livres, le gâteau: elle s'était vue préparer cette petite fête surprise et intime pour adoucir la blessure surprise dans le regard de Rolf. Elle pense au Chemin de Traverse pour arrêter la douleur et la tristesse qui lui enserrent la poitrine. Nouveau tourbillon verdâtre et c'est finalement à son tour de quitter le bâtiment ministériel. D'une voix aérienne mais claire, elle prononce de façon automatique sa destination aux pierres avant de relâcher sa précieuse poignée de poussière au sol. C'est le vingt-et-décembre, jour de Yule et l'anniversaire de Rolf. C'est tout ce dont elle a besoin, tout ce dont elle doit se rappeler. Tout ce qu'elle s'autorise à penser.
december 21th, 7:26 p.m ; Les derniers rayons solaires ont balayé la lande vallonnée, se sont confondus en une myriade de couleurs orangées et violacées quelques heures avant. Le temps a été clément, aujourd'hui: pas de pluie, pas de vent, rien. Juste l'air glacial pour rappeler à Luna que le solstice d'hiver est bien arrivé. Cela fait trois jours qu'ils campent, Rolf, elle, et leur fille, sur la vieille propriété Lovegood et malgré l'étrange aura qui enveloppe la haute Tour Noire, la sorcière ne peut pas s'empêcher de regarder la maison de son enfance avec des yeux émerveillés. Pourtant, dans la distance, son cœur s'alourdit lorsque Luna se met à détailler les arbrisseaux flanqués de part et d'autre de la porte d'entrée. Les prunes dirigeables ne lui apportent pas le sentiment de réconfort qu'elle a cherché en foulant le sol du Chemin de Traverse. Celui qu'elle a pourchassé et trouvé, fugacement, en parcourant toutes les boutiques rouvertes au cœur du Londres sorciers... Non, Luna, non, ne retourne pas sur cette pente glissante: elle ne peut que te mener à un gouffre sombre et sans fin. Luna retourne sous la tente après un dernier regard sur la Tour interdite. Ses joues et son nez rougissent une fois la chaleur rassurante de la tente retrouvée. À peine a-t-elle ôté sa cape que la blonde s'active, baguette au poing. Elle ne saurait dire à quel point ça la rend heureuse de pouvoir à nouveau pratiquer la magie: si elle est encore endormie, entravée par les derniers effets de sa grossesse, les potions qu'on lui a prescrite à Ste-Mangouste sont redoutables d'efficacité et lui rendent ses capacités, jour après jour. Les sortilèges les plus simples lui sont de nouveau accessibles, ne se mélangent plus comme ils en avaient l'habitude lorsqu'elle portait Lesath en son sein. L'idée que sans magie, Luna serait retournée sous la tente avec une bonne dizaine de paquets sous le bras était amusante. L'idée que sans magie, elle aurait mit plus d'une heure à installer tous les lampions colorés aux quatre coins de la pièce principale ne manquait pas de ridicule. L'idée que sans magie elle n'aurait pas eu le temps nécessaire pour terminer ses préparatifs la distraie suffisamment pour chasser les Joncheruines qui l'ont envahie. Imaginer la surprise sur le visage de Rolf l'empêche vraiment de penser à autre chose. L'empêche de se laisser rongée par...
À peine sortie de sa boîte que la pâtisserie flottante retombe lourdement sur la table dans un bruit sourd. « Rolf? » Le silence. Elle n'a pas fait attention au silence de mort qui l'encercle de toute part depuis son retour. Pas de gazouillis contentés ou de pleurs affamés sous la tente. Pas de paroles réconfortantes pour apaiser ou d'explications méticuleuses et passionnées sur les faunes sorcière et moldue. Luna tourne la tête de gauche à droite et de droite à gauche, lentement, balaie les quatre recoins de la pièce de fortune en tendant l'oreille. Rien. Elle n'entend rien si ce n'est son cœur battant la chamade entre ses tempes. Ses doigts se sont refermés dangereusement autour du bois de sorbier, l'inquiétude remontant un chemin insidieux le long de ses veines. Un pas, deux pas, trois pas. Elle soulève nerveusement la tenture séparant l'espace principal de la petite pièce d'eau avant de faire demi-tour: personne. Un, deux, trois, quatre, cinq, six, sept, huit: la sorcière rejoint le fond de la tente, la chambre, comme une banshee. Le lit est vide, le berceau est vide. Personne. Il n'y a personne et cette absence totale de vie l'oblige à se concentrer sur les détails pour ne pas se mettre à hurler. Il y a une tonne de linge et de vêtements un peu partout ; il manque aussi la gigoteuse et le couvre-lit patchwork de Lesath, aussi... Non, non, non... Inspire, Luna, respire. Ne panique pas. Ne panique pas. L'espoir lui revient lorsqu'une idée supplante les autres, les appréhensions et la peur. Elle est même prête à abandonner l'hypothèse d'une descente de Mangemorts, juste le temps de faire le tour du lit... pour se laisser percuter à nouveau de plein fouet par elle. De l'autre côté du lit, la valise de Newton Scamander est bel et bien présente mais désespérément close, entravée par ses sangles ensorcelées et ses loquets fermés. Cela veut dire que Rolf n'est pas à l'intérieur avec Lesath. Et qu'il n'y a personne ici avec elle, pour elle. Il n'y a plus personne. Ses jambes se mettent à trembler pour ne plus la supporter du tout au bout de quelques secondes: Luna se laisse tomber sans la moindre aménité au sol, rabat ses jambes contre sa poitrine et va fixer de son regard bleu, vide, la vieille mallette en cuir. Non, non, non. Si elle la regarde assez longtemps, Rolf sortirait de là finalement, non ? La panique, soudaine, vive, écrasante, la paralyse complètement et l'empêche de se relever pour refaire le tour de la tente. L'idée d'attraper son miroir à double-sens pour joindre Rolf, quelqu'un, n'importe qui, pour demander de l'aide ne lui traverse même pas l'esprit. Panique, panique, panique. Sa solitude est terrible, totale: plus douloureuse encore qu'une flopée de Doloris. Ordre, désordre. Plein, vide. Son esprit ne ressemble à rien d'autre qu'à un brouillard épais, opaque, éternel.
C'est le vingt-et-décembre. Aujourd'hui, c'est le jour du Yule et l'anniversaire de Rolf. Mais elle ne sait pas où il se trouve. Sa fille n'est pas là non plus. Elle est seule, seule, seule. C'est le vingt-et-n décembre. Elle a l'impression qu'un trou béant s'est formé dans sa poitrine, d'être totalement déconnectée du reste du monde, d'être une enveloppe vide. Aujourd'hui, Luna a apprit que Theodore Nott a mit fin aux jours de son père.
- Spoiler:
Dernière édition par Luna Lovegood le Sam 18 Fév 2017 - 16:22, édité 3 fois |
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HERO • we saved the world Rolf Scamander ‹ disponibilité : always.
‹ inscription : 27/09/2015
‹ messages : 876
‹ crédits : flightless bird, les gifs à tumblr et à maggie stiefvater pour la signature.
‹ dialogues : seagreen.
‹ liens utiles :
rolf ft. ryan gosling, astoria ft. lily collins, theodore ft. dylan o'brien, édouard ft. bob morley, neville ft. daniel sharman, elijah ft. chris evans, ambroise ft. sen mitsuji, alexander ft. alfie enoch, olivia ft. emeraude toubia, brienne ft. natalia dyer, dean ft. john boyega, gregory ft. alden ehrenreich, priscilla ft. daria sidorchuk, charles ft. james norton, hwan ft. vernon choi, jay ft. gong yoo, hiram ft. abel tesfaye, adidja ft. reece king.
‹ âge : il a l'air d'avoir environ trente-cinq ans mais en a en réalité vingt-huit.
‹ occupation : employé à mi-temps dans un élevage indépendant de licheurs.
‹ maison : serpentard.
‹ scolarité : 1987 et 1994.
‹ baguette : est rigide, sculptée d'une salamandre à sa base, longue de trente-quatre centimètres, est faite de bois de sureau et contient un crin de Kelpie.
‹ gallions (ʛ) : 4349
‹ réputation : je suis quelqu'un qu'il est difficile d'approcher.
‹ particularité : empathe. J'entends et ressens les émotions d'autrui.
‹ faits : je suis empathe et après avoir abusé de l'usage d'un Retourneur de Temps, mon corps est toujours désynchronisé et je parais avoir six ans de plus par rapport à l'âge que j'ai réellement. J'ai fait cavalier seul pendant des mois jusqu'à finalement rejoindre Poudlard mi-juillet 2003, où j'ai rejoint la Renaissance du Phénix. Mon surnom parmi les Insurgés était Oz.
Je vis avec Luna depuis la fin de la Guerre, et avec notre fille née à la fin de la Bataille, Lesath — jusqu'à ce qu'elle ait contracté le syndrome de Rosier et soit en convalescence à Saint-Mangouste.
‹ résidence : dans la maison Lovegood.
‹ patronus : un loup
‹ épouvantard : moi-même, fou à lier, écumant, incapable de sauver la silhouette indistincte d'une femme qui se tord de douleur devant moi.
‹ risèd : rien de particulier. j'ai tout ce que j'ai jamais désiré.
| luna lovegood I wanted to tell them that I never knew that people like Luna existed in the world, people who looked at the stars, and knew the mysteries of water, and knew enough to know that birds belonged to the heavens and weren't meant to be shot down from their graceful flights by mean and stupid boys. I wanted to tell them that she had changed my life and that I would never be the same, not ever. And that somehow it felt like it was Luna who had saved my life and not the other way around. I wanted to tell them that she was the first human being aside from my grandmother who had ever made me want to talk about the things that scared me.C'est fou comment tout change, et en si peu de temps. Il y a un an... il y a un an, il était tellement loin. Tellement loin d'ici, et tellement loin de la personne qu'il est aujourd'hui. Rolf trouve ça stupide, effrayant, inquiétant, très inquiétant. Il y a un an, il a passé la journée à se balader dans une petite ville moldue en lisant relisant relisant relisant la lettre de la fameuse Marie, avant de s'asseoir dans un fast-food pour le dîner, en essayant de repousser la pensée que tous ses anniversaires allaient ressembler à ça, désormais. Et aujourd'hui? Aujourd'hui, il s'est battu dans une guerre, a retrouvé Marie, perdu Marie, retrouvé Luna, perdu Luna, retrouvé encore une fois Luna, il s'est battu à Pré-au-Lard, il a perdu la moitié de son audition, il a failli mourir plus de fois qu'il ne saurait le compter, il s'est fait de nouveaux amis, a vu son grand-père et Ma se faire emprisonner par le Ministère, leur maison saisie, et oui, ça fait beaucoup de choses perdues mais maintenant, il y a Luna. Et Lesath.
C'est fou comment tout change, et en si peu de temps. Deux semaines à peine et c'est un enfer, c'est vraiment un enfer, ils ferment à peine l'oeil et il y a toujours quelque chose à faire, une couche à changer, de la nourriture à lui faire avaler, des kilomètres à arpenter dans la tente pour la bercer. Il y a toujours quelque chose à faire, il est épuisé, fourbu à force de dormir sur le sol, le Bruit de Lesath est plus bruyant, si c'est possible, que tout ce qu'il a pu imaginer avant, il a encore la douleur d'un vieux sortilège à l'omoplate qui le hante et pourtant, Rolf n'a jamais été aussi heureux. C'est un bonheur simple, stupide, de voir Luna essayer de discuter avec Lesath alors que celle-ci est à peine âgée d'une poignée de jours; simple, de voir Lee se tortiller comme un asticot entre eux, dans son sommeil, et passer des heures et des heures et des heures à la regarder en silence; simple, d'embrasser rapidement Luna sur les lèvres dès qu'il le peut, de la voir lui adresser le sourire qu'elle lui réserve, celui avec les étincelles dans les yeux et les légères ridules aux coins des lèvres. Simple. Satisfaisant.
C'est son anniversaire. Luna doit aller au Ministère pour quelque affaire sordide; lui grapille le sommeil qu'il a encore, même si il est un peu contrarié qu'elle parte, même si il fait comme si ça ne le dérangeait pas. Ils ont toute la journée, raisonne une partie de son sérieux. Ils ont toute la journée, et toute l'année, et tous les autres anniversaires à venir. Du temps, songe-t-il quand Luna quitte la tente et qu'il roule sur le flanc pour observer Lesath qui dort, normalement entre eux deux et désormais auprès de lui. Du temps, juste du temps, juste du temps, juste un temps, du temps, du te......
Il se réveille avant que Lesath ne se mette à crier, comme souvent: son Bruit le frappe comme un mur, quelque chose qu'il n'arrive pas vraiment à identifier et qui fait peur, très peur, le genre de truc qui soulève des vagues dans l'estomac de Rolf et tord ses entrailles. Luna saurait quoi faire, elle sait toujours quoi faire: à croire qu'elle était faite pour être mère, alors que lui... il panique pour un rien, angoisse d'un cri, se ronge les ongles d'une émotion, l'idée qu'un petit humain souffre semble le renverser, ou alors c'est juste son don qui le tue à petit feu, le fait qu'il sache quand elle a faim, mal, qu'elle est mal à l'aise ou qu'elle est heureuse. Quand elle est heureuse, c'est comme allumer toutes les lumières, toutes les étoiles dans le ciel. Quand elle est heureuse, Rolf a l'impression qu'il pourrait mourir, enroulé dans un manteau tissé de joie et de bonheur, il a l'impression que tout va bien, tout est beau et surtout, il a l'impression que tout ira bien. Sauf que là, ce n'est pas du bonheur qu'elle ressent — c'est autre chose, et Rolf n'arrive pas à démêler ce que c'est. Tout ce qu'il sait c'est que quand il ouvre les yeux, elle pleure, elle pleure si vite et si fort qu'il sent les larmes lui monter aux yeux aussi et qu'il la prend contre lui (“ Lesath, Lesath, baby, tout va bien, shh, shh ”) mais rien ne va et l'instant suivant, il rassemble ses affaires, dans l'espoir fou de se rendre au Ministère... avant se décider pour le Chemin de Traverse, à bord du Magicobus, Murtagh saura quoi faire et il ne fait pas confiance aux hôpitaux.
Mais il n'y a rien à faire. Aucune potion à prescrire — à un nouveau-né? Même Ginger est perdu, et même le chartreux n'a pas hurlé. La gamine s'est fatiguée, tue au bout d'un moment, replongée dans son sommeil après avoir dormi, comme si de rien n'était. Murtagh lui a demandé ce qui se passait, dans son sommeil. Rolf n'a pas su quoi dire. Il ne comprend pas ce qui se passe dans le Bruit de Lesath mais peut-être qu'il n'est pas très fort avec le Bruit des nourrissons. Oui, ça doit être ça. Ça doit être ça.
Il s'est attardé chez Murtagh, de peur de réveiller Lesath avec les secousses folles du Magicobus. Le soleil est couché, déjà, et il se demande si Luna est rentrée; dans un grincement, le bus violet dérape et s'arrête et Rolf tient un peu plus fort Lesath contre lui; elle reste endormie, mais de peu, Rolf sent son Bruit s'éveiller, se poser des questions... il dépose les pièces dans la main tendue du contrôleur et descend délicatement, se mettant en route du petit sillon de route qui monte jusqu'à chez les Lovegood et le terrain sur lequel ils campent en attendant que la maison soit débarrassée de l'influence noire des Mangemorts. La tente est toujours là, dressée malgré tout, et Rolf continue de murmurer des paroles rassurantes à Lesath en avançant, sa baguette éclairant son chemin. Il se baisse et se penche pour entrer; et seulement là, le Bruit de Luna le frappe. L'angoisse et la peur le prennent à la gorge. Il serre plus fermement Lesath contre lui. “ Luna? Luna, je suis là, ” qu'il parvient à sortir de sa voix la plus douce, la plus chaude aussi, glissant avec habitude dans la tente en maintenant toujours leur fille contre son torse, sa main sur son crâne pour la protéger de tout, du monde entier. “ Luna? Luna, je suis là, tout va bien, j'arrive. Je suis allé chez Murtagh, j'avais besoin d'acheter quelque chose, tout va bien Luna, je suis là, ” qu'il dit, le plus calmement du monde, mettant son propre Bruit de côté, se focalisant sur celui de la Lovegood pour se diriger droit vers elle, plié en deux sous la toile de la tente, sans lâcher Lesath une seule seconde. Il lui adresse un grand sourire quand il la voit, petite silhouette recroquevillée sur le sol, ses grands yeux humides comme hésitants, comme si il n'était pas vraiment là. “ C'est moi. Tout va bien, je vais bien, Lesath va bien, je suis là. ” Il s'assied en face d'elle, inutile de la brusquer. Rolf sent l'angoisse se faufiler sous la peau, l'inquiétude, la panique de Luna se mêler aux siennes; il repousse tout ça, il repousse, il ignore, il met tout ça dans une boîte dont il jette la clef par-dessus son épaule. Il s'assied en tailleur. Lesath dort toujours. “ Missed me? ” qu'il sourit, en arquant un sourcil la mettant au défi de dire la vérité.
Dernière édition par Rolf Scamander le Sam 28 Jan 2017 - 14:31, édité 1 fois |
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HERO • we saved the world Luna Lovegood ‹ inscription : 31/05/2015
‹ messages : 5660
‹ crédits : LUX AETERNA (avatar), TUMBLR + MATHY LA BEST (gifs), KAZUO ISHIGURO (quote).
‹ dialogues : bleu (luna - #669999) ; rosé (marie - #cc6666).
‹ âge : (depuis le 13/02/04) 23
‹ occupation : aventurière dans l'âme, souvent bénévole, étudiante par correspondance et mère à plein temps.
‹ maison : Serdaigle
‹ scolarité : septembre 1992 et décembre 1997.
‹ baguette : mesure 25, 8 centimètres, a été taillée dans du bois de sorbier et son cœur recèle un ventricule de dragon.
‹ gallions (ʛ) : 10432
‹ réputation : je suis différente ; même je ne suis plus aussi loony qu'auparavant.
‹ particularité : douée d'un sixième sens tel qu'on me soupçonne d'avoir le troisième œil.
‹ faits : Marie n'est plus ; que je me réhabitue à mon nom, mon visage et ma vie d'autrefois, tant bien que mal ; que les conséquences d'une année et demie volée sont rudes ; que je crois en Harry Potter depuis toujours ; que je suis une héroïne de guerre ; qu'il me manque du bon sens et une part d'humanité ; que je ne pourrais pas survivre sans ma fille, Lesath, ni son père, Rolf Scamander, à mes côtés ; que notre famille détonne ; que je suis l'une des sacrifiés scolaires de la guerre ; que Lesath est atteinte du syndrome Rosier.
‹ résidence : dans cette drôle de demeure du Devon, en forme de tour d'échecs, avec Rolf et notre fille, Lesath. Autrefois musée du gouvernement, aujourd'hui réhabilitée, elle s'élève toujours aux abords de Loutry-Ste-Chapsoule.
‹ patronus : un sombral, après de nombreuses métamorphoses (le lièvre et le panda ont été les plus marquantes).
‹ épouvantard : une forme prostrée dans un sous-sol tantôt calciné, tantôt humide (représentation d'un retour en arrière inéluctable, sans Lesath, sans Rolf, sans ceux qui comptent pour moi).
‹ risèd : une longue chaine dorée, sertie de six pendentifs très particuliers.
| « Luna? Luna, je suis là, tout va bien, j'arrive. Je suis allé chez Murta... » Le brouillard reste épais, c'est une véritable purée de pois qui s'est infiltrée sous son crâne. Luna est tellement enfoncée dans son angoisse et dans sa peur panique qu'elle distingue à peine les pas et la voix qui viennent de résonner quelques mètres plus loin. Son regard embué continue de fixer les contours de la vieille valise, espérant toujours que quelque chose en sorte, tandis que ses doigts s'enfoncent de plus en plus profondément dans sa chair, malmenant de ses ongles les mailles de son collant. Elle ne fait pas attention à ses battements de cœur qui redoublent d'ardeur à mesure que Rolf s'enfonce sous la tente ; elle ne voit que les images terribles que lui balance sa mémoire infaillible, qui ne suit aucun ordre ni aucune logique si ce n'est un fil souillé par les pires souvenirs qu'elle possédait de lui. Le bois, Poudlard, le cottage, la presqu'île de St-Michael: Luna imagine sans parvenir à les arrêter les possibles les plus catastrophiques, ceux où Rolf n'est plus à ses côtés, ou pourchassé, ou blessé, ou pire ; ceux où Lesath subit les mêmes atrocités que son homonyme... « ... quelque chose, tout va bien Luna, je suis là, » Une tenture bruisse, le son des pas devient subitement distinct: la blonde rassemble les morceaux éparpillés de sa volonté pour diriger toute son attention sur la présence qui vient de faire son entrée. Ses sens anesthésiés se réveillent et recommencent à fonctionner, en cherchant par tous les moyens de l'extirper de sa torpeur épouvantée ; de lui faire comprendre que les images appartiennent au passé et que ce qu'ils perçoivent, eux, se situe bel et bien dans le présent, dans la réalité. Malgré le voile humide qui lui brouille la vue, Luna distingue Rolf, et son sourire, et ses mains qui soutiennent et portent la chose la plus précieuse qu'ils aient tous les deux au monde ; malgré l'impression d'avoir les tympans pris dans de la ouate, elle entend sa voix, profonde et lancinante, sa respiration, calme et maîtrisée, les mots rassurants qu'il lui adresse tout en continuant son avancée vers elle. C'est sensible, lent, très lent, mais Luna s'éloigne peu à peu de son garde-fou intime, sent la tension accumulée dans ses membres s'envoler à mesure que son vertige s'efface. Instinctivement, Luna pivote depuis son assise sur le sol pour faire face à Scamander une fois qu'il eut atteint son niveau. « C'est moi. Tout va bien, je vais bien, Lesath va bien, je suis là. » Sa déglutition est difficile, douloureuse. Là où certains sorciers prouvaient leur légitimité en répondant à des questions originales et uniques, Rolf recouvrait toujours Luna par des réassurances forgées dans une émotion indestructible, éternelle, lorsqu'il la retrouvait dans tous ses états ou simplement ailleurs. Il utilisait souvent ces petits mots simples, s'était-elle fait la réflexion un jour, lorsqu'il était devenu évident (pour lui comme pour elle) qu'ils étaient nécessaires pour leur tranquillité d'esprit. Je suis là, Lesath est là. Tout va bien. Mais cette fois, ce ne sont pas les cauchemars qui l'ont perdue. Ce sont des terreurs bien réelles qui la paralysent encore un peu: Luna voit bien Rolf mais elle hésite, elle reste prudente. Elle craint plus que jamais la seconde où il s'évanouirait de son regard, disparaîtrait dans le vide, comme un simple mirage.
La sorcière acquiesce faiblement et observe attentivement le mouvement de Rolf pour la rejoindre à terre, tout en prenant garde à la petite forme endormie dans ses bras, protégée dans une étreinte tendre. C'est là qu'elle percute vraiment, Luna, et qu'elle commence doucement à revenir: elle sent la peur et l'angoisse refluer vers ce territoire qu'elle ne veut pas approcher de trop près ou explorer de fond en comble. Plus le temps passe, plus ils s'éloignent de la guerre, plus elle en prend conscience: Rolf est devenu la seule personne qui réussisse à l'apaiser, à lui rendre sa sérénité, le seul être dont elle est certaine de ne plus jamais pouvoir se passer. Ça aussi, ça la terrifie affreusement. « Missed me? » Luna ne répond pas immédiatement, renvoie à son expression défiante un sourire qui ne tient pas longtemps. À la place, ses doigts s'envolent et vont se poser contre sa jambe, pour en éprouver la tangibilité et s'assurer de sa présence ; ils remontent consciencieusement le long du tibia avant que la paume ne finisse par épouser l'articulation au bout de quelques secondes. Les tissus se froissent tandis qu'elle se redresse sur ses deux genoux, se penchant un brin fébrile pour aller jeter un coup d’œil sur Lesath, instantanément hypnotisée par sa silhouette endormie. Son cœur bondit un peu plus fort dans sa poitrine, vient lui frapper les côtes si intensément qu'elle s'étonne toujours de ne pas souffrir du traitement qu'il lui administre à chaque fois qu'elle pose les yeux sur elle. La blonde dépose délicatement sa main libre par-dessus celle de Rolf, en redessine du bout des doigts les phalanges avant de plonger son regard dans le sien. Réalité, réalité, réalité, hurlent de nouveau ses sens et ces derniers l'emportent, la conduisent à réduire la distance qui les sépare alors: ses lèvres cueillent celles de Scamander dans une caresse qui se prolonge, se fixe, s'éternise, le temps de balayer les dernières angoisses et de retrouver son calme.
Les paupières restent closes lorsqu'elle se détache, appose son front contre le sien pour ne pas briser immédiatement l'instant: leurs vrais moments à deux sont trop rares et trop précieux pour que Luna les laisse filer aussi impunément. Son sourire, lui, reste bien trop éthéré pour seulement paraître timide. « Oui... mais c'est surtout parce que je pense pas pouvoir dévorer tout un... gâteau, à moitié écrasé sur la table pliante, ... tout un monceau de bouillie sucrée à moi seule. Great! » Luna soupire longuement, désabusée, avant de se rasseoir sur son séant, flanquant sa hanche contre celle de Rolf et son bras autour de sa taille. De là où elle est, le visage posé avec nonchalance sur l'épaule de Scamander, elle fait face au plus beau des paysages du monde: Lovegood a encore beaucoup de mal à croire que cette si petite créature aux yeux clos, l'air paisible au rythme des battements cardiaques de son père, logeait encore en elle deux semaines auparavant. Ses entrailles se tordent encore et la réveillent la nuit en se rappelant l'absence de vie à protéger à tout prix. « J'ai paniqué, j'ai cru que... que tu avais disparu, que tu étais blessé, envolé, perdu, mort, que tu étais devenu comme Daddy, une cible, une simple formalité rituelle pour obtenir une marque abjecte, que les Mangemorts étaient passés à l'offensive pour récupérer ce qu'ils avaient perdu à la mort de leur Maître, j'ai cru que quelque chose t'était arrivé et j'ai paniqué et maintenant, ton gâteau est ruiné. Je suis désolée, » elle se mordille la lèvre inférieure, en se rendant finalement compte de son absurdité: réagir au quart de tour n'était définitivement pas sa tasse de thé. De l'index, Luna écarte légèrement un pan de la combinaison de Lesath pour lui frôler la joue et aller caresser sa tempe. Dans un murmure qu'elle espère suffisamment enjoué, pour ne pas inquiéter Rolf, elle demande: « Tu crois que je suis trop vieille pour me mettre à la pâtisserie? » Elle était douée pour étudier, Luna, elle adorait apprendre et assimilait les connaissances nouvellement acquises à une vitesse fulgurante. Mais si elle est bien consciente de ses qualités, elle l'est tout autant de ses défauts: elle doutait pouvoir rester concentrée suffisamment longtemps pour préparer quoique ce soit de comestible en dehors d'un cadre qui ne dépendait pas du domaine simple de la survie.
Sa tête pivote légèrement et Luna frôle l'épaule de Rolf de ses lèvres avant de déposer son menton contre celle-ci. « Je pense que les Joncheruines m'ont infesté j'ai eu un moment de flottement... tu me disais quoi tout à l'heure? Tu devais récupérer quelque chose? Chez... hm... Amelia? Mustang? par Merlin, fais un effort Loony!, Mardi... Murtagh! Tu étais à la boutique de Murtagh, c'est ça? » Le visage de Lovegood s'illumine puis se décompose lorsque la nature de ladite boutique lui revient en mémoire, prise en tenaille à la fois par l'hésitation et l'incompréhension totale. Dans le même temps, Luna se fait la réflexion qu'il aurait peut-être préféré avoir sa famille près de lui aujourd'hui, ses amis, pas juste elle et Lee sous cette toile de tente ridicule ; Luna s'en veut de ne pas avoir fait plus, de ne pas y avoir penser plus tôt. C'est bizarre, comment la fin d'une guerre et le fait de devenir mère la font réfléchir un peu plus (étrangement) rigoureusement maintenant: elle se rend compte qu'il y a des milliers de choses sur lesquelles elle aimerait avoir une, deux, voire trois longueurs d'avance. Les sourcils se froncent et son front se plisse, les traits marqués par une inquiétude sourde. « Quelque chose ne va pas? »
Dernière édition par Luna Lovegood le Sam 18 Fév 2017 - 16:24, édité 1 fois |
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HERO • we saved the world Rolf Scamander ‹ disponibilité : always.
‹ inscription : 27/09/2015
‹ messages : 876
‹ crédits : flightless bird, les gifs à tumblr et à maggie stiefvater pour la signature.
‹ dialogues : seagreen.
‹ liens utiles :
rolf ft. ryan gosling, astoria ft. lily collins, theodore ft. dylan o'brien, édouard ft. bob morley, neville ft. daniel sharman, elijah ft. chris evans, ambroise ft. sen mitsuji, alexander ft. alfie enoch, olivia ft. emeraude toubia, brienne ft. natalia dyer, dean ft. john boyega, gregory ft. alden ehrenreich, priscilla ft. daria sidorchuk, charles ft. james norton, hwan ft. vernon choi, jay ft. gong yoo, hiram ft. abel tesfaye, adidja ft. reece king.
‹ âge : il a l'air d'avoir environ trente-cinq ans mais en a en réalité vingt-huit.
‹ occupation : employé à mi-temps dans un élevage indépendant de licheurs.
‹ maison : serpentard.
‹ scolarité : 1987 et 1994.
‹ baguette : est rigide, sculptée d'une salamandre à sa base, longue de trente-quatre centimètres, est faite de bois de sureau et contient un crin de Kelpie.
‹ gallions (ʛ) : 4349
‹ réputation : je suis quelqu'un qu'il est difficile d'approcher.
‹ particularité : empathe. J'entends et ressens les émotions d'autrui.
‹ faits : je suis empathe et après avoir abusé de l'usage d'un Retourneur de Temps, mon corps est toujours désynchronisé et je parais avoir six ans de plus par rapport à l'âge que j'ai réellement. J'ai fait cavalier seul pendant des mois jusqu'à finalement rejoindre Poudlard mi-juillet 2003, où j'ai rejoint la Renaissance du Phénix. Mon surnom parmi les Insurgés était Oz.
Je vis avec Luna depuis la fin de la Guerre, et avec notre fille née à la fin de la Bataille, Lesath — jusqu'à ce qu'elle ait contracté le syndrome de Rosier et soit en convalescence à Saint-Mangouste.
‹ résidence : dans la maison Lovegood.
‹ patronus : un loup
‹ épouvantard : moi-même, fou à lier, écumant, incapable de sauver la silhouette indistincte d'une femme qui se tord de douleur devant moi.
‹ risèd : rien de particulier. j'ai tout ce que j'ai jamais désiré.
| Son soulagement le frappe comme une vague, comme un mur. Et son amour, aussi. Sa fascination instantanée pour Lesath — et son amour. Rolf aime aimer Luna. Aimer Luna, c'est pas facile tous les jours ou toutes les heures, surtout quand y'a un bébé qui a besoin de temps et d'affection et d'amour et d'attention, surtout quand c'est impossible de dormir une nuit entière et que c'est angoissant de toujours se réveiller avec un cauchemar coincé en travers de la gorge. C'est pas facile, quand elle parle de Joncheruines, quand elle se referme comme une huître ou quand elle refuse de lui dire pourquoi elle tremble, la nuit, même quand il la tient férocement contre lui, calmant ses spasmes pour pas qu'elle ne réveille Lesath en les étouffant contre son torse, entre ses bras. C'est pas facile, d'aimer Luna. Parce qu'elle a toujours été mystérieuse, spéciale, cryptique, pas comme les autres. Trop franche, trop courageuse, trop honnête, trop bizarre parfois. C'est pas facile d'aimer Luna mais il aime ça, parce qu'il aime encore plus se faire aimer par Luna. Entièrement. Parce que quand il y pense, c'est pas facile d'aimer Luna, mais ça doit pas être non plus facile de l'aimer lui, Rolf, avec ses silences profonds et ses froncements de sourcil contrariés et ses terreurs silencieuses et ses secrets pesants. Ça doit pas être facile, mais elle l'aime, et il l'aime. Ils ont survécu à une Guerre; ils survivront au reste. Sa main remonte le long de sa jambe et il la laisse faire, silencieux et immobile, tenant toujours fermement Lesath contre lui, sans la lâcher un seul instant du regard. Quand la peau rencontre la peau, le Bruit de Luna en devient presque assourdissant, et si ça aurait été quiconque d'autre, il aurait rompu le contact. Pourquoi est-elle si inquiète, si paniquée? Il y a une certaine douleur, aussi, à son Bruit, trouve-t-il. Quelque chose de sourd et d'ancré profondément dans sa chair, dans sa colonne vertébrale, dans la personne qu'elle est. Rolf ne sait pas tout de ce qui est arrivé pendant la Guerre à Luna. Mais il sait qu'il l'aime quand même.
Elle l'embrasse doucement et il accepte son Bruit, il l'accepte toute entière, souriant contre ses lèvres et souriant encore quand elle les quitte, gardant les yeux fermés pendant un instant de trop, pour savourer le moment et ancrer ce nouveau sourire dans son esprit, le goût de sa bouche, l'aspect de son Bruit... Il rouvre un regard tendre sur Luna en s'écartant un peu. Il n'a jamais été un homme qui se destinait à une vie domestique. Il n'a jamais su qu'il voulait ça: un amour simple et sincère, et des baisers volés, et une petite chose à protéger au péril de sa vie au creux de ses bras. Et pourtant le voilà. « Oui... mais c'est surtout parce que je pense pas pouvoir dévorer tout un- tout un monceau de bouillie sucrée à moi seule. Great! » Il ne répond pas, hoche simplement la tête avant de jeter un regard en direction du fameux monceau de bouillie sucrée sur la chaise... un gâteau. Il n'ira pas jusqu'à prétendre qu'il a oublié que c'était son anniversaire, parce que ça l'a beaucoup taraudé, le fait qu'elle parte aux aurores sans rien lui dire, parce qu'il a été vexé, heurté, blessé... mais il s'en fiche. Elle est là, et Lesath est là, et ils vont bien, ils sont en bonne santé et ils s'aiment et elle est contre lui, là, son bras autour de sa taille, en train d'observer le visage de leur fille, et il n'a pas besoin de gâteau ou de cadeau ou de n'importe quoi. Juste d'elle.
« J'ai paniqué, j'ai cru que- j'ai cru que quelque chose t'était arrivé et j'ai paniqué et maintenant, ton gâteau est ruiné. Je suis désolée. — C'est pas grave, Luna. Luna. Je m'en fiche. ” Et il sourit, lançant un peu son épaule contre la sienne pour attirer son attention, pas trop fort pour ne pas réveiller Lesath mais suffisamment pour qu'elle relève un instant on regard sur lui. “ Je suis content que tu sois là. C'est le plus important. ” Et ce sera toujours le plus important. Pas trop ambitieux, le serpentard, finalement: elle lui convient et lui suffit, et cette pensée n'est même pas dérangeante. « Tu crois que je suis trop vieille pour me mettre à la pâtisserie? — Il n'est jamais trop tard pour apprendre quoique ce soit, Luna. C'est pas ton père qui disait ça? Et puis, tu as tout le temps du monde. Et je me soumettrai à chacun de tes tests, promis. ” L'évocation de Xenophilius, comme toujours, pique le Bruit de Luna, le colore de quelque chose que Rolf n'a pas le coeur à décrypter aujourd'hui, ni maintenant, ni jamais. Il y a certaines vérités qui méritent d'être tues, sans doute. « Je pense j'ai eu un moment de flottement... — C'est pas grave, lui assure-t-il presqu'aussitôt. — Tu me disais quoi tout à l'heure? Tu devais récupérer quelque chose? Chez... hm... Amelia? Mustang? Mardi... — Murtagh. — Murtagh! Tu étais à la boutique de Murtagh, c'est ça? » Et puis son inquiétude. Rolf construit rapidement des murs autour de son coeur, parce qu'il va devoir lui mentir, elle est déjà suffisament inquiète comme ça, il ne peut pas lui faire du mal, lui dire que Lesath a des humeurs étranges, des émotions qu'il a du mal à démêler, à comprendre. Des douleurs qui vont et qui viennent sans sens. « Quelque chose ne va pas? — Tout va bien, Luna. ”
C'est leur fille à tous les deux, la plus belle chose qu'ils aient faite. Il ne peut pas lui mentir, c'est sa fille à elle aussi. Mais c'est juste... c'est tellement futile, lui semble-t-il, peut-être qu'il ne comprend juste pas les nouveaux-nés, peut-être qu'ils ont mal, parfois, et que ça n'a aucun sens; peut-être qu'ils souffrent et qu'ils pleurent et qu'ils sont malheureux sans raison, il n'est pas un professionnel en la matière et ils savent tous les deux qu'il est un angoissé, quelqu'un qui s'inquiète trop, trop protecteur, trop nerveux, trop possessif aussi. Si ça se trouve, ce n'est rien. “ C'est rien, je pensais que Lesath avait quelque chose, elle n'arrêtait pas de pleurer... mais ça s'est arrêté sans mal. Murtagh m'a juste conseillé de revenir le voir ou d'aller à Saint-Mangouste si ça recommençait fréquemment. ” Il tourne la tête, lui embrasse le front. “ Ne t'inquiète pas. Que te voulait le Ministère? ” lui demande-t-il pour changer de sujet maladroitement, l'embrassant ensuite sur le nez, le menton, pour lui arracher un sourire. Et il commence à sentir le Bruit de Lesath s'agiter, de la même manière, imprévisible, que plusieurs heures plus tôt. |
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HERO • we saved the world Luna Lovegood ‹ inscription : 31/05/2015
‹ messages : 5660
‹ crédits : LUX AETERNA (avatar), TUMBLR + MATHY LA BEST (gifs), KAZUO ISHIGURO (quote).
‹ dialogues : bleu (luna - #669999) ; rosé (marie - #cc6666).
‹ âge : (depuis le 13/02/04) 23
‹ occupation : aventurière dans l'âme, souvent bénévole, étudiante par correspondance et mère à plein temps.
‹ maison : Serdaigle
‹ scolarité : septembre 1992 et décembre 1997.
‹ baguette : mesure 25, 8 centimètres, a été taillée dans du bois de sorbier et son cœur recèle un ventricule de dragon.
‹ gallions (ʛ) : 10432
‹ réputation : je suis différente ; même je ne suis plus aussi loony qu'auparavant.
‹ particularité : douée d'un sixième sens tel qu'on me soupçonne d'avoir le troisième œil.
‹ faits : Marie n'est plus ; que je me réhabitue à mon nom, mon visage et ma vie d'autrefois, tant bien que mal ; que les conséquences d'une année et demie volée sont rudes ; que je crois en Harry Potter depuis toujours ; que je suis une héroïne de guerre ; qu'il me manque du bon sens et une part d'humanité ; que je ne pourrais pas survivre sans ma fille, Lesath, ni son père, Rolf Scamander, à mes côtés ; que notre famille détonne ; que je suis l'une des sacrifiés scolaires de la guerre ; que Lesath est atteinte du syndrome Rosier.
‹ résidence : dans cette drôle de demeure du Devon, en forme de tour d'échecs, avec Rolf et notre fille, Lesath. Autrefois musée du gouvernement, aujourd'hui réhabilitée, elle s'élève toujours aux abords de Loutry-Ste-Chapsoule.
‹ patronus : un sombral, après de nombreuses métamorphoses (le lièvre et le panda ont été les plus marquantes).
‹ épouvantard : une forme prostrée dans un sous-sol tantôt calciné, tantôt humide (représentation d'un retour en arrière inéluctable, sans Lesath, sans Rolf, sans ceux qui comptent pour moi).
‹ risèd : une longue chaine dorée, sertie de six pendentifs très particuliers.
| « C'est pas grave, Luna. Luna. Je m'en fiche. Par automatisme, le coup dans l'épaule que lui donne Rolf la met en mouvement: comme une vague, Luna s'éloigne puis revient contre lui, s'appuyant un brin plus fort contre son bras pour mettre l'emphase sur sa moue dubitative. Pourtant, là, le visage enfin incliné en direction de Scamander, elle s'apaise entièrement. Le regard profond qu'il lui dédie a pour effet immédiat de lui faire hausser un sourcil curieux et d'étirer le coin de ses lèvres en un savant mélange espiègle et pensif. Je suis content que tu sois là. C'est le plus important. » Elle n'arrive pas clairement à s'expliquer le phénomène, Luna, mais le regard intense de Rolf, et ses murmures tendre, font toujours s'emballer les battements de son cœur de bien des façons. Elle se fiche pas mal de ne pas savoir définir ce qu'elle ressent pour lui, elle sait qu'elle n'a jamais ressenti ça auparavant et que c'est une palette d'émotions qu'elle n'échangerait contre rien au monde. Elle se presse un peu plus contre lui, pour lui communiquer un peu de son ressenti, avant d'abandonner sa taille pour entourer le creux de son bras du sien. Non, elle n'arrive pas clairement à s'expliquer tout ce qu'elle ressent pour lui mais elle sait que c'est assez fort et puissant pour ne jamais s'arrêter de grandir. À défaut de l'étiqueter nettement, l'amour de Luna pour Scamander est parfaitement appréhendé par la jeune femme: comme le cœur d'une jeune étoile, il s'auto-alimente, tantôt violemment, tantôt paisiblement, dans le seul but de s’accroître et de rayonner le plus longtemps possible. Elle aime cette image. Elle aime se dire qu'elle compte pour quelqu'un, pour lui, autant que la vie a besoin de lumière pour s'épanouir. Oui, l'importance qu'il lui dédie agit bien mieux qu'un point d'ancrage auquel se fixer pour que jamais plus Luna n'en vienne à se perdre: comme un phare dans la nuit, sa lumière la guidera toujours jusqu'à lui...
Comme maintenant, lorsqu'il parle de Xenophilius. Son étreinte autour de son bras s'intensifie un peu avant de relâcher la pression imposée au creux du coude. « Vrai, admet-elle d'une voix claire, la conscience prise d'assaut par l'image d'un Xeno cherchant ses prises, escaladant un arbre sous ses directives, lors de leur première année en tant que rebelles. À quarante-sept ans, il apprenait encore à grimper aux arbres, et l'idée d'avoir près de quatre décennies de retard ne lui avait même pas traversé l'esprit. Et puis, tu as tout le temps du monde. Et je me soumettrai à chacun de tes tests, promis. La promesse, donnée avec une solennité ambiguë, donne franchement envie à Luna de rire mais elle fait tout son possible pour garder le même air sérieux que lui. Par le diadème de Rowena, il y en a qui aiment vraiment vivre dangereusement ici... dans ce cas! Je ferais tout mon possible pour ne pas trop les rater. Promis! » Et pour sceller sa parole, elle lui embrasse tendrement l'épaule avant de reprendre tout son sérieux, cherchant à retracer le fil de sa journée à lui. « Quelque chose ne va pas?, et quand elle dit ça, elle concentre toute son attention sur son visage. Elle n'est pas empathe, Luna, elle pense même que le don de Rolf lui donne un avantage sur elle sans que ça ne la dérange. Elle possède une banque de données mémorielle plus que conséquente à son sujet, le connait depuis assez longtemps pour avoir emmagasiné les informations nécessaires à sa compréhension globale. Leurs échanges épistolaires, et leur relation à deux, avaient seulement donné à la blonde les outils nécessaires pour organiser tout ce savoir. Par exemple, elle devine ce qu'il ressent en le voyant froncer son sourcil gauche: c'est de la suspicion, ce qu'il va faire lorsqu'il entrouvre légèrement les lèvres avant de se détourner tout entier: il va éclater de rire; ce qu'il expérimente lorsque sa joue se creuse d'une profonde fossette - du contentement, ce dans quoi il s'emmure lorsque son visage se fige complètement - l'indifférence la plus totale, pour ne pas se laisser emporter les vagues. Là, la commissure de ses lèvres se fige en même temps que l'éclat de son regard: Tout va bien, Luna. » Lovegood devine de la prudence. En plus de l'arcade sourcilière, c'est un peu tout son visage qui se fronce: l'ancienne Serdaigle est ennuyée de ne pas deviner la nature exacte de son appréhension. L'impatience s'infiltre de plus en plus à mesure que le temps passe, fatiguée de ne plus pouvoir pleinement compter sur son sixième sens depuis près d'un an maintenant.
Elle cherche quoi lui dire, hésite même à lui lancer le 'à quoi tu penses?' providentiel, quand il reprend enfin la parole. « C'est rien, je pensais que Lesath avait quelque chose, elle n'arrêtait pas de pleurer... mais ça s'est arrêté sans mal. Murtagh m'a juste conseillé de revenir le voir ou d'aller à Saint-Mangouste si ça recommençait fréquemment. » Elle s'est laissée aller à contempler le visage de Lesath tandis que Rolf déroulait ses explications, ces dernières tamisant ses inquiétudes autant qu'elles ne les envenimaient. Si Luna confie sa vie aveuglément aux rares élus qui possèdent déjà sa confiance sélective, il n'y a qu'en Rolf qu'elle a une foi totale lorsqu'il s'agit de Lee. Elle a beau connaître sa nature anxieuse, deviner les nombreuses angoisses incompréhensibles qui le rongent en son for intérieur, elle sait aussi que ses pressentiments s'avèrent le plus souvent justes. Par définition, Lovegood use de chemins de traverse pour affirmer ses instincts, pas Scamander; et c'est là sûrement que réside la plus grande différence entre l'empathe et l'ancienne Serdaigle, dans leurs ressentis: pour Rolf, ce sont des faits, pour Luna, des présomptions. La douceur persistante de ses lèvres contre son front ramène Luna sur Terre. « Ne t'inquiète pas. — Ok, lâche-t-elle dans un souffle rassurant, un sourire venant illuminer son visage pour le rassurer, lui, lui montrer qu'elle prenait ce malaise-ci en charge et l'enfermait dans l'une de ses nombreuses zones grises. Rares sont les peurs qu'ils ne partagent pas aujourd'hui, et la promiscuité partagée ces dernières semaines a même eu pour effet de consolider les fondations de leur relation, de renforcer le lien qu'ils s'appliquent de tisser ensemble. Là où l'un défaille, l'autre prend systématiquement le relais, assurant ainsi à leur mécanique une continuité rarement dérangée par l'inertie. Elle n'échangerait pour rien au monde ce qu'elle a avec Rolf; elle garde leur passé et leur présent précieusement gravés au plus profond d'elle-même, attendant avec autant de patience que d'empressement l'avenir. Que te voulait le Ministère? » Même si, inconsciemment, elle sait bien que la Guerre les hanterait encore longtemps. Il l'embrasse, sur le nez, la joue, et ces impulsions taquines agissent sans tarder sur elle, bloquent même le souvenir du Ministère quelques secondes. Elle rit, Luna, tandis qu'intérieurement, elle se blinde, enfouissant les violentes émotions de sa journée sous des tonnes et des donnes d'images, de sentiments, d'envies. L'amour qu'elle ressent pour lui, le souvenir de ses achats sur le Chemin de Traverse, le gâteau qu'elle finirait par manger de toute façon, peu rebutée par ce genre d'aspect abstrait, sont autant de distractions pour elle que de boucliers destinés pour Rolf... Et à Lesath de l'aider en se mettant brusquement à pleurer. That's my girl, pense-t-elle tout en se penchant sur le poupon, ignorante du masque que revêt alors le visage de Rolf.
Un instant, elle se demande si elle-même agissait comme un placebo pour Xenophilius et Pandora. Se concentrer uniquement sur leur fille permet à Luna de repousser tout ce qu'elle ne veut pas ressentir immédiatement à plus tard. C'est pour ça qu'elle tremble autant la nuit, ses rêves n'oublient jamais de lui faire rattraper le fil de la réalité. « Oh, baby... ne pleure pas, Lee, hey, Lesath, Luna se détache alors de Rolf et déplie ses jambes devant elle, On va te retirer tout ça, tu dois mourir de chaud là-dessous maintenant, pas vrai? Elle passe sa main sous celle du blond, s'assure de sa prise sous la petite tête avant de le libérer du poids de leur fille. N'hésite pas à me le faire savoir si tu as faim, d'accord? » Sur les jambes relevées de sa mère, Lesath oscille, le comportement hésitant entre continuer de s'époumoner ou arrêter de pleurer. Un compromis naturel doit s'opérer en elle parce que quand Luna commence à défaire les pressions de sa combinaison sorcière, les cris de Lesath s'amoindrissent et perdent de leur intensité, toujours présents, le caractère perçant en moins. C'est là qu'elle se décide finalement à parler du Ministère, Luna. Pour calmer sa fille. Elle avait remarqué que sa voix avait pour effet d'apaiser instantanément le poupon et ce, depuis l'époque où elle l'avait sentie bouger pour la première fois en elle. Ça lui plait de se dire que Lesath pourrait aimer les histoires qu'elle aurait à lui conter, plus tard. Ils voulaient me parler de Xenophilius, l'usage du prénom lui tort le cœur, mais pas autant que si elle l'avait appelé comme le faisait toujours, en disant 'mon père' ou 'daddy', ils m'ont demandé si je me souvenais de la dernière fois où on s'est vus. Où, comment... ce genre de choses. Quand elle libère enfin Lesath de sa grenouillère, Luna frôle du bout des doigts son visage et s'attarde longtemps sur ses joues roses, effaçant minutieusement les fines traces salines qui la recouvrent à défaut de pouvoir se débarrasser de l'amertume qui la plombe elle, Ils... j'ai rencontré le sorcier qui l'a assassiné, aussi. » Il y a quelque chose qui vrille étrangement en elle à cette déclaration. C'est trop... paradoxal, bizarre, de prononcer de tels propos en fixant droit dans les yeux les billes innocentes d'un enfant... même pour elle. Lentement, elle passe ses mains sous le crâne et le dos de Lesath pour l'amener contre elle, respirant à pleins poumons l'odeur délicate qui l'enveloppe après l'avoir installée dans le creux de son cou. « C'est pour ça, je crois, que je ne t'ai pas demandé de venir avec moi. Je savais déjà qu'il aurait été là et... » Luna s'arrête, ne développe pas plus, ne sachant pas vraiment si c'était leur fille ou lui qu'elle avait voulu épargner le plus. En rouvrant les yeux, le visage interdit de Rolf la fait doucement sourire. Un peu comme avant, aussi, de cette façon éthérée et distante qui la caractérisait tant. « À quoi tu penses? » |
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HERO • we saved the world Rolf Scamander ‹ disponibilité : always.
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‹ âge : il a l'air d'avoir environ trente-cinq ans mais en a en réalité vingt-huit.
‹ occupation : employé à mi-temps dans un élevage indépendant de licheurs.
‹ maison : serpentard.
‹ scolarité : 1987 et 1994.
‹ baguette : est rigide, sculptée d'une salamandre à sa base, longue de trente-quatre centimètres, est faite de bois de sureau et contient un crin de Kelpie.
‹ gallions (ʛ) : 4349
‹ réputation : je suis quelqu'un qu'il est difficile d'approcher.
‹ particularité : empathe. J'entends et ressens les émotions d'autrui.
‹ faits : je suis empathe et après avoir abusé de l'usage d'un Retourneur de Temps, mon corps est toujours désynchronisé et je parais avoir six ans de plus par rapport à l'âge que j'ai réellement. J'ai fait cavalier seul pendant des mois jusqu'à finalement rejoindre Poudlard mi-juillet 2003, où j'ai rejoint la Renaissance du Phénix. Mon surnom parmi les Insurgés était Oz.
Je vis avec Luna depuis la fin de la Guerre, et avec notre fille née à la fin de la Bataille, Lesath — jusqu'à ce qu'elle ait contracté le syndrome de Rosier et soit en convalescence à Saint-Mangouste.
‹ résidence : dans la maison Lovegood.
‹ patronus : un loup
‹ épouvantard : moi-même, fou à lier, écumant, incapable de sauver la silhouette indistincte d'une femme qui se tord de douleur devant moi.
‹ risèd : rien de particulier. j'ai tout ce que j'ai jamais désiré.
| Le truc avec ces pleurs, c'est qu'ils ont une racine que Rolf ne peut pas lire dans son Bruit, qu'il ne peut pas comprendre. C'est une douleur qui n'a pas de sens, qui frappe un côté de la magie que Rolf ne comprend pas: il a fait des émotions et des sentiments sa spécialité, pas les autres problèmes de magie. Celle-ci est si intimement liée aux émotions d'un sorcier que parfois, on pourrait presque le prendre en train de décortiquer la nature intrinsèque d'un mage à travers son Bruit. Mais Lesath? Lesath n'est pas une sorcière. Elle ne fera pas preuve de magie avant des années. Et pourtant... il y a quelque chose... Non. Il est en train de rêver.
Rolf est juste fatigué et inquiet; ça lui arrive souvent, tout comme il arrive souvent que Luna rigole en le voyant si anxieux, appuyant son index entre ses doux sourcils pour le forcer à effacer sa ride du lion. Là, elle essaie d'adoucir son anxiété nerveuse latente en mettant des couches et des couches d'amour, de tendresse et de bonheur sur son Bruit, espérant peut-être le tromper. Il lui a tant dit sur son don, ça ne l'étonnerait pas qu'elle puisse le faire au quotidien, le tromper sur son état d'esprit sans mal... mais impossible pour elle d'échapper au regard scrutateur de Rolf quand il sait que ce qu'elle a vu au Ministère ne lui a pas plu et que, bien évidemment, elle ne ressent pas du bonheur ou de la joie ou n'importe quoi comme ça en repensant à sa journée loin de lui. Il a envie de lui dire ça, tout comme il sait qu'il ne peut pas, qu'il ne doit la forcer en rien, en aucune affaire; alors il reste silencieux, observateur, l'observant rire et s'occuper de Lesath dès que celle-ci se met à s'agiter plus franchement, puis à crier; il la laisse faire, lui donne leur fille sans rien dire, l'observe s'en occuper sans pouvoir réprimer l'élan de tendresse qui lui étreint violemment le coeur, alors qu'elle emploie la voix douce et gentille qu'elle n'utilise que pour s'adresser à leur fille, dont les cris et pleurs se calment à mesure que Luna la défait de ses vêtements apparemment trop chauds. Rolf est très attentif au Bruit de Luna, alors que celui de leur fille se calme progressivement, et qu'il note consciencieusement dans un coin de sa tête toutes les aspérités d'une malade qu'il pense imaginaire, sortie de son esprit par ses multiples angoisses à l'idée d'être un père parfait.
Quand Luna reparle finalement, ses yeux ancrés dans ceux de Lesath, Rolf sait que, malgré ses vaines tentatives pour lui cacher ses états-d'esprit, elle ne va pas bien. Il le sait à cause d'un lien qui dépasse l'empathie, à cause des journées passées ensembles et des nuits trop courtes à cause de Lesath et des cauchemars; il sait parce qu'il l'aime, l'aime vraiment, et a parfois l'impression de la connaître depuis des années. « Ils voulaient me parler de Xenophilius. » Xenophilius. Elle ne l'a jamais appelé que Daddy; Rolf n'a pas besoin d'imaginer la douleur qui l'agite toute entière parce qu'elle, même elle en le connaissant si bien, ne peut pas réprimer le très bref pic de souffrance. Xenophilius... Rolf ignore complètement ce qui lui est arrivé: c'est sans doute la seule chose qu'il n'a pas demandé à Luna. Ils en parlent en coup de vent, comme si il était encore en vie quelque part, mais il sait qu'il ne l'est pas. Il l'a toujours su, tout comme il savait que sa maison avait été transformée en musée, tout comme il pensait Luna morte... finalement, peut-être portait-il encore un peu d'espoir avec lui. « Ils m'ont demandé si je me souvenais de la dernière fois où on s'est vus. Où, comment... ce genre de choses. » Elle est si méthodique dans ce qu'elle dit, attentionnée sur les mots utilisés, prononcés. Rolf essaie d'avoir le regard le plus pesant possible, ses yeux vrillés sur elle plutôt que sur leur fille pour une fois, guettant ses réactions. « Ils... j'ai rencontré le sorcier qui l'a assassiné, aussi. » Il a donc été assassiné. Rolf ferme brièvement les yeux, triant l'information et l'envoyant se ranger ailleurs. Pour l'instant, il se concentre sur Luna.
« C'est pour ça, je crois, que je ne t'ai pas demandé de venir avec moi. Je savais déjà qu'il aurait été là et... » Elle s'arrête, comme un automate qu'on aurait oublié de remonter. Rolf l'observe toujours sans rien dire. Il ignore quand elle a cessé d'être expressive, d'être plus comme lui. Puis elle sourit, lentement, comme si elle n'était pas vraiment là. « À quoi tu penses? » Il tend la main et lentement, sa paume vient épouser la courbe de sa joue. “ À toi. ” Il se demande comment quelqu'un peut être si fragile et fort à la fois. “ Des fois, j'ai l'impression que tu vas te casser en deux et d'autres fois, que tu supporterais mon poids sans broncher pendant des siècles, avec mon Bruit et tout. ” Son pouce retrace sa pommette avant que la main ne se faufile dans la nuque, l'attirant légèrement à lui pour lui embrasser le front. “ Tu n'as pas besoin de me mentir, Luna, ” dit-il, ne faisait pas référence aux mots, mais au reste. Il laisse sa main là, revenant contre Luna, posant un instant son menton sur son épaule avant de se tourner vers Lesath. “ Je serai venu si tu m'avais demandé, et je t'aurais aidée. ” Il embrasse son épaule, doucement, son menton râpeux sur la peau douce. Il est à deux doigts de lui demander: qui? puis se retient. “ Et toi, tu penses à quoi? Sans se cacher. ” |
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| | | | | (ROLFLUNA#6) + the longest night | |
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