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sujet; NEVINNY + breathings of your heart
MessageSujet: NEVINNY + breathings of your heart   NEVINNY + breathings of your heart EmptySam 7 Jan 2017 - 17:22

HERO • we saved the world
Ginevra Weasley
Ginevra Weasley
‹ inscription : 08/03/2016
‹ messages : 657
‹ crédits : av: praimfaya. ; gifs: veronicsalodge, holdingaheart.
‹ dialogues : sienna.
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‹ liens utiles : draco malfoy w/ lucky blue smith ; ginevra weasley w/ holland roden ; alicia spinnet w/ zoe kravitz ; calixe Davis w/ jennie kim ; ardal ollivander w/ matthew daddario ; indiana alderton w/ nicola peltz ; heath ravka w/ im jaebum ; even li w/ jeon jungkook.
‹ âge : 22 ans (onze août).
‹ occupation : mère à temps plein.
‹ maison : gryffondor.
‹ scolarité : 1992 et 1999.
‹ baguette : uc.
‹ gallions (ʛ) : 3969
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Neville & Ginny
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breathings of your heart

21 décembre 03. Passons un accord, Ginevra. Je vous fournis ce document et en échange, j'attends que vous coopériez. Cela ne vous engage à rien de terrible, je vous rassure. Nous pouvons avancer un pas après l'autre. Qu'entendez-vous par là exactement ? Accepter de parler à quelqu'un n'est pas un processus aisé, mais comprenez que l'attestation que vous me demandez n'est pas si anodine : je dois me porter garante de votre stabilité... sans que vous ne me laissiez la possibilité de l'évaluer. Vous vous doutez forcément que ma conscience de professionnelle- Elle l'interrompt d'une exclamation exaspérée. Oh pitié. C'est plutôt votre réputation qui vous inquiète non ? Peur que la lycanthrope perde la tête un jour de travail, décime ses collègues sur un coup de sang et que votre renommée en pâtisse ? C'est ridicule. En tant que professionnelle vous devez bien être consciente que l'ensemble de cette situation. est. ridicule. Mâchoire crispée par la frustration, elle la dévisage d'un air défiant. Que cette femme ose lui dire que son statut de louve la rend dangereuse en dehors des nuits de pleines lunes, elle qui, métier oblige, devrait être parfaitement au courant des caractéristiques de cette... particularité. C'est de la discrimination pure et simple et si vous cautionnez ce genre d'attitude, je peux me passer de vos services. Ginny décroise bras et jambes dans le même mouvement et quitte son siège, la colère faisant battre le sang à ses tempes si bruyamment qu'elle en a le vertige. Ms Weasley, l'interrompt la psychomage alors qu'elle a déjà la main sur la poignée, prête à l'actionner pour s'extirper de cette pièce étouffante. Vous avez été torturée des mois durant alors que vous étiez encore adolescente. On vous a emprisonnée à Azkaban. Puis réduite en esclavage. Vendue. Utilisée. Une fois sortie, vous avez affronté la guerre à nouveau. Vous vous êtes battue. Avez perdu votre compagnon et le père de votre enfant, seulement pour vous apercevoir ensuite qu'il n'était pas réellement mort. Le timbre est infiniment délicat, bas, comme si élever la voix plus haut qu'un murmure suffirait à la briser. Mais ça ne suffit pas. ça ne suffit pas à étouffer la violence de ces mots. ça ne suffit pas à en atténuer la portée et ils cognent aux portes de l'armure de Ginevra avec une brutalité qui lui fait trembler la main. Son visage reste fermé cependant. Imperturbable, regard fixé sur le panneau de bois.

(Les murs se resserrent autour d'elle et elle a la sensation terrible qu'ils finiront par la broyer).

Décidément, rien ne change. Les journalistes sont ne sont toujours que des fouines opportunistes prêtes aux pires ingérences pour satisfaire la curiosité de leurs lecteurs. Elle esquisse un sourire amer. Vous attendez des félicitations, peut-être ? Elle claque lentement des mains à trois reprises, puis — Alors bravo. Vous avez retenu vos leçons. L'effort qu'elle fait pour ne pas crier est incommensurable. Elle veut juste dégager d'ici et disparaître et oublier que le monde existe et que l'Angleterre entière connait les moindres aspects sordides de son existence — s'en sert pour la juger et la regarder de haut. J'énonce des faits, mais ce n'est pas ce qui compte. Je m'intéresse bien plus à votre vision des choses, à vos émotions. Je souhaite que vous me laissiez une chance de vous aider à faire le tri dans ce que vous ressentez, de vous aider à cicatriser avant que tout ce que vous étouffez ne finisse par vous détruire. Elle ne réagit pas, d'abord, mais finit par poser son front contre la porte, phalanges crispées autour de la poignée. Bien sûr qu'exiger qu'un psychomage atteste de votre aptitude à travailler en dépit de votre nouvelle nature est exagéré. Mais ce n'est pas une raison pour vous braquer contre la seule idée de consulter. A vrai dire, au terme de cette guerre, un suivi psychomagique est probablement la première chose que chacun d'entre nous devrait envisager de faire. Et ça a du sens, quelque part. ça en a. Mais elle est vraiment frustrée que l'on pense directement qu'elle fait partie de ceux qui en ont le plus besoin. Que cela devienne une barrière entre elles et quoi ? Un minable poste de vendeuse ? C'est abusé et humiliant et peut-être bien que sa louve est un problème tout compte fait, parce qu'elle la sent gronder entre ses crocs intangibles et lui souffler de faire payer leur attitude à ses détracteurs. Et vous ? elle demande après avoir pris une grande inspiration. Vous le faites ? Est-ce qu'elle suit son propre conseil ? La réponse est étonnamment affirmative. Bien sûr. Elle n'en dit pas plus, mais son micro-sourire reconnaissant tourné par automatisme vers le mur qui la sépare du bureau d'à côté laisse entendre que son collègue joue potentiellement un rôle dans lesdites consultations. Un certain Jack, Ginny n'a pas retenu son nom de famille. Je ne compte pas vous forcer à en dire plus que vous ne le souhaitez ou à entrer immédiatement dans les plus délicats de vos souvenirs. Dans un premier temps, il suffirait que vous me fassiez part d'une émotion dominante des jours passés, et nous pourrions construire notre discussion de la semaine autour de ce thème. Hm. Je vais y réfléchir, elle abdique. Encore incertaine, mais tendant à se dire que ce ne serait peut-être pas si mal, en réalité. Elle a juste besoin de temps.

7 février 04. Colère. C'est l'émotion qu'elle a évoquée aujourd'hui, à son rendez-vous (le deuxième seulement) avec la psychomage Whitaker. Colère. Trois syllabes qui lui ont flouté la vision des jours durant, enflant atour d'elle tel un nuage de brume.

Elle est en colère quand on l'arrête pour lui demander de parler de la guerre, comme si ce n'était pas déplacé et indiscret.


Elle est en colère chaque matin où une flopée de hiboux postaux déversent à travers sa fenêtre une nuée de lettres d'inconnus et de paquets — tantôt soutien, tantôt cadeaux en l'honneur du fils de Harry Potter, tantôt Beuglantes, colis piégés, insultes. Sale bitch, tu as fait du fils du Vainqueur un monstre, tu ne méritais pas de le porter ! Ces inepties ne devraient pas l'atteindre mais elle a une part de responsabilité, de culpabilité et elle voudrait vraiment pouvoir affirmer qu'un tel niveau de fanatisme et de malice la laisse froide ; mais la recherche d'emploi est déjà suffisamment éprouvante en elle-même pour être encore empirée par l'apparition de pustules sur ses mains et ses avants-bras après l'explosion d'une bombe de Pimple Rash sur le comptoir de sa cuisine (et maintenant elle en est réduite à porter de stupides gants même à l'intérieur, pour masquer les dégâts).

Elle est en colère lorsque des managers lui affirment avec un sourire faux que l'annonce de recherche d'employé placardée sur la vitrine de leur boutique est déjà périmée, qu'ils ont trouvé leur bonheur mais oublié de l'enlever, juste avant de recevoir d'autres candidats juste sous son nez.

Elle est en colère à chaque fois qu'elle pense aux doubles standards des sorciers, à leurs remerciements au détour d'une ruelle pour les sacrifices qu'elle a accomplis tandis que leurs regards trahissent leur dégoût pour tout ce qu'elle représente et que leurs prunelles avides tentent d'apercevoir le gonflement de son ventre.;

Elle en colère quand elle pense au petit garçon qu'elle mettra au monde dans ces circonstances, et sa gorge se noue à l'idée de lui ruiner l'existence en étant simplement... sa mère.

Le rendez-vous a été drainant, et elle ne sait pas encore si parler de toutes ces choses qu'elle peine à évoquer à voix haute, et face à quiconque, l'aide réellement. A la fin de la journée elle est toujours seule avec ses démons — alors à quoi bon ?

A moitié démoralisée elle a préféré éviter de rentrer chez elle après coup, consciente qu'elle n'y retrouverait que le capharnaüm causé le matin même par l'avalanche de messages anonymes et les inquiétudes causées par ces murs bien trop coûteux pour elle dont on l'a fait prisonnière à la fin de la guerre. Elle n'en veut pas, de ce foutu appartement. Ses nausées s'amplifient quand elle pense qu'un mangemort a vécu là avant elle ; elle récure constamment avec tous les désinfectants — potions ou sorts — qui lui tombent sous la main, mais ça ne l'empêche pas de rentrer sur la pointe des pieds dans la vaste baignoire comme si les canalisations risquaient de dégueuler au moindre instant des litres de sang et le pommeau, de la magie noire liquide plutôt que de l'eau. ça ne l'empêche pas de se demander si son prédécesseur a torturé des gens sur ce riche parquet qu'elle foule, s'il a signé des arrêts de mort et des condamnations sur la table basse du salon où elle n'ose pas poser ses pieds si gonflés qu'on devrait la rebaptiser Bigfoot (poils compris). La grossesse, ce n'est vraiment pas glamour, en plus d'être éreintant.

Et surtout, surtout, elle ne veut pas penser à combien elle est en colère depuis le jugement d'Edouard. Ce serait ouvrir la porte à toute une ribambelle d'autres émotions (culpabilitéhorreurdésarroidésespoirchocimpuissance-) — à un mental breakdown à vrai dire. Whitaker a dit une seule à la fois et la rouquine tente de s'y tenir. Pour que la panique ne la submerge pas, faisant du seul fait de respirer correctement, une véritable épreuve.

Alors au lieu de rentrer et d'affronter tout ce qui constitue actuellement son quotidien, Ginny a choisi un supermarché moldu en guise de destination. Elle a fait des emplettes, avec la bourse de gallions que Neville a """"""anonymement"""""" déposé devant sa porte en pleine nuit, croyant peut-être que sonner et disparaitre avant qu'elle n'ait eu le temps d'ouvrir suffirait à l'empêcher de deviner l'identité de son bienfaiteur. En dépit de l'effort qu'il a fourni, ses sens de louve ne pouvaient pas manquer, à vrai dire, la fragrance qui flottait encore dans l'air, si typique de lui et à la fois piquée de l'âcreté de l'alcool (odeur à laquelle elle est d'autant plus sensible à présent qu'elle doit absolument éviter d'ingurgiter ne serait-ce qu'une goutte de boisson). Un sort discret a allégé les deux cabas avec lesquels elle est sortie et, une fois à l'abri des regards, elle a transplané à Blackpool.

Un sourire triste traverse brièvement ses traits tandis qu'elle s'aperçoit de combien elle n'est pas venue ici souvent. Depuis l'installation de Neville, elle a peut-être mis les pieds deux fois sur son pallier, à tout casser. Ce n'est pas son genre de s'isoler, de s'éloigner des autres, mais à l'heure actuel il n'y a pas un sorcier qui soit tout à fait lui-même et dans son cas, les occasions où la meute ou la famille la poussent à se montrer sont probablement les seuls moments où elle se force à sociabiliser. Trop étranglée par les soucis qui s'amoncellent, occupée à courir d'une boutique à l'autre, sans diplôme ni fonds, mais tenue pourtant d'acheter de quoi prendre soin de son enfant à naître et de décrocher de quoi les faire vivre, elle et lui.

Raison de la bourse sur le paillasson, sans doute. Mais Ginny n'aurait pas pu garder cet argent pour elle, elle n'y arrive pas. Elle aurait eu l'impression d'être incompétente, mendiante, de ne pas l'avoir mérité, et elle espère que Neville ne sera pas blessé de s'apercevoir qu'à la place, elle s'en est servie pour faire quelque chose pour lui.

Du bout de sa baguette, elle agite la cloche à l'entrée pour prévenir de son arrivée, avant de se dandiner à l'intérieur de la propriété (faute de pouvoir faire mieux, avec deux cabas légers mais encombrants, un ventre commençant à lui peser sur le dos, un estomac en vrac et des jambes de yéti — Merlin soit témoin de toutes les souffrances par lesquelles elle passe depuis un peu plus de 5 mois à cause de Harry "Je t'Engrosse Sans Prévenir" Potter). Un Accio lui épargne de se plier pour récupérer la clé de secours cachée dans l'un des pots de fleurs de l'entrée et c'est sans hésiter qu'elle se faufile à l'intérieur. Hellooo ? It's me, elle lance à haute voix en posant ses charges le temps de se débarrasser de son manteau et de l'enrouler à l'entrée. Elle a un peu de mal à se repérer pour arriver jusqu'à la cuisine, souffle comme un Re'em mais est soulagée d'être arrivée au bout de son périple. Ses lèvres se pincent légèrement lorsque s'enroule autour d'elle cette même senteur piquante criant firewhiskey, mais elle ne fait aucun commentaire, s'attelle plutôt à placer les aliments sous sortilèges de conservation pour les ranger dans les placards. J'te dérange pas j'espère ? Je ne reste pas longtemps de toute façon, je suis juste passée déposer deux trois bricoles. Léger sourire, à nouveau, à l'entente de bruits de heurts et d'exclamations étouffées. Neville, cet éternel maladroit ; il a beau vouloir changer, elle espère vraiment qu'il ne perdra jamais ça. Et quand elle sent une présence derrière elle, elle ajoute en lui jetant un coup d'oeil affectueux par-dessus son épaule, tandis qu'elle se hisse sur la pointe des pieds pour atteindre l'un des placards, s'appuyant au comptoir pour ne pas perdre l'équilibre. J'aurais pu tout laisser devant la porte, mais ça aurait été dommage de manquer l'occasion de te voir.
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Dernière édition par Ginevra Weasley le Lun 17 Avr 2017 - 18:46, édité 2 fois
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Neville Longbottom
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‹ âge : vingt-quatre ans (30/07)
‹ occupation : chômage technique.
‹ maison : gryffondor.
‹ scolarité : septembre 91 et janvier 1999.
‹ baguette : bois d'if, crin de licorne, 28 centimètres 8, souple et rapide, inadaptée mais j'ai la flemme de la changer.
‹ gallions (ʛ) : 3807
‹ réputation : la guerre m'a endurci et changé, que je suis devenu assoiffé de sang et parfois incontrôlable, les longues années de conflit ayant brisé le garçon maladroit et parfois simplet que j'ai été.
‹ particularité : un semi-loup depuis septembre 2003.
‹ faits : je suis très différent du garçon que j'ai été à Poudlard, forgé par des années de guerre, de meurtres et de missions suicidaires. Je suis trop en colère, trop extrême, je n'ai plus rien du garçon timide que j'étais avant même si les blessure d'antan demeurent. La fin de la guerre m'a laissé détruit, et je me suis plongé dans les excès, surtout l'alcool, jusqu'à la naissance de mon neveu James, le fils de Ginny et d'Harry. J'essaie de joindre les deux bouts.
‹ résidence : dans la maison familiale à Blackpool, Angleterre, avec Ginny et son fils James.
‹ patronus : très difficile pour moi à invoquer, mais il a pris la forme d'un lama, une fois.
‹ épouvantard : alternativement le professeur Snape et les cadavres des gens à qui je tiens le plus: ma grand-mère, Luna, Ginny, Hannah, etc.
‹ risèd : une vie heureuse et ennuyante.
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ginny weasleyhow i lost you, and how i never had you, and how much i loved you.
Ce jour-là, il se réveille avec un certain mal de tête.
Ce n'est plus très rare, maintenant. Ça arrive même souvent: hier, et la journée d'avant, et la journée d'avant, il s'est réveillé avec un mal de tête. Il sait bien que c'est malsain, et qu'il se destinait à autre chose, à quelque chose de mieux, quand il était plus jeune et plus idéaliste et moins brisé; il sait qu'il suffirait juste de mettre au feu tous ces cadavres de bouteilles et toutes ces bouteilles encore pleines pour oublier qu'elles aient jamais existé et se trouver un hobby, aller courir le matin dans les rues désertes de Blackpool ou bien dessiner un peu plus, boire un peu moins. Il sait aussi que c'est plus facile à dire qu'à faire, il sait qu'il n'a pas l'énergie ni la force ni l'envie de se consacrer à quoique ce soit qui demande plus de réflexion que de verser le fameux liquide ambré dans des verres à fond plat pour l'avaler le plus vite possible. Il prend encore la peine de verser l'alcool dans des verres, c'est déjà ça, non? Et puis c'est juste une période de sa vie. Et puis il a le droit. Voilà, il le décrète et le répète à qui veut l'entendre: il a le droit. Il a assez souffert comme ça, s'est assez battu. Il a failli mourir à plusieurs reprises, donc il a le droit de boire, de se laisser aller, de faire son déchet dans son lit toute la journée si il en a envie. Il veut juste... Neville veut dormir pendant des années et des années. L'alcool lui donne des humeurs bizarres; quand il se traîne jusqu'à dehors pour prendre le Magicobus jusqu'au Chaudron Baveur et qu'il est entouré — comme il l'était agréablement lors du Nouvel An —, il devient... survolté, dingue, bavard, charmeur et charmant, drôle autant que se peut, il rit tellement fort, il respire fort, il parle fort, il frappe fort aussi.
Quand il est seul, c'est différent. Et il est souvent seul.

La maison est grande et vide et froide. Avant, elle trépignait de vie. Il y avait toujours quelqu'un en train de rire, de parler à un tableau, de chercher un livre, de courir dans les couloirs, de crier, d'attirer la tension, de respirer, de respirer.
Et là il n'y a que le silence. Et il n'y a personne à qui s'adresser, dans le silence, alors Neville boit, il sort, il rentre seul, et il boit encore, il passe des heures à écouter la pluie tomber sur les vitres de la serre du jardin de derrière qu'il a réparé. Il se socialise un minimum, quand il n'a pas le choix. Quand l'alcool va trop vite dans ses veines, il fait des trucs stupides. Il dépose des cadeaux, de l'argent pour Ginny même si elle le refuse souvent, quelque chose pour Emily quand il la trouve, une carte pour Luna, encore un peu d'argent pour Ginny...
Ginny lui manque.
C'est bizarre parce que Ginny ne doit pas lui manquer. Elle a sa propre vie et ses propres problèmes et... Ginny est Ginny, elle est forte, elle n'a pas besoin de lui alors il n'a pas le droit d'avoir besoin d'elle. Il n'a pas le droit. C'est needy, c'est clingy, c'est pitoyable, c'est digne de Trevor, pas de Paracelse, pas de Neville. Il est fort, il est grand, il vit seul, dans cette grande maison trop froide et trop vide et trop triste.
Ce n'est pas digne de lui, pense-t-il encore aujourd'hui, en se réveillant difficilement, la langue pâteuse dans sa bouche, le fond de la gorge amer et dégoûtant, la tête qui tourne et le monde qui tourne et sa vie qui tourne en rond.

Il aimerait que tout soit plus simple mais rien ne l'est.
Il est réveillé par l'alarme qu'il a posé à la porte d'entrée, dont la cloche ne résonne jamais assez fort; il enfile un t-shirt et un pantalon, attrape sa baguette et son POW qui brille légèrement sur sa table de chevet, avant de descendre rapidement les escaliers; déjà, il entend qu'on pénètre dans la maison. Il n'y a qu'une seule personne à qui il a laissé l'entrée libre — tout le monde doit attendre à la porte qu'il défasse les diverses sécurités un peu paranoïaques qu'il y a installées — et c'est Ginny et pendant un moment, il hésite, il pourrait faire comme si elle n'était pas là, partir, la laisser faire son affaire chez lui. Pendant un moment, il hésite, parce qu'il ne sait pas trop si il a envie de la voir, ou si il a envie de la voir alors qu'il est dans cet état, mal réveillé, pas douché, pas rasé, toujours un peu bourré.
Pathétique.
Pathétique petit Neville.
Pathétique petit Neville qui n'est ni fort ni courageux ni assez bien.
Pathétique petit Neville qui ne mérite rien, et encore moins des amis qui s'intéressent à lui.

Hellooo ? It's me. ” Neville se rend compte qu'il relâche une respiration qu'il n'avait pas eu l'impression de retenir: oui, c'est bien elle. Il était prêt à se battre, semble-t-il, prêt à repousser le Mangemort ayant volé la baguette de Ginny, prêt à crever s'il l'avait fallu. C'est stupide, sans doute, mais il n'est pas rare qu'il se réveille en nage, la baguette au poing, prêt à se battre et à sauter sur ses pieds et à crever. Il a vécu trop longtemps comme une bête chassée et haïe par un gouvernement totalitaire, ce n'est pas demain qu'il va oublier ce que ça faisait. D'être traqué. De manquer de mourir à chaque instant.
Le soulagement doit le rendre light-headed parce qu'alors qu'il descend la dernière marche des escaliers, il oublie simplement qu'elle existe et s'écroule à moitié, sa main posée sur la rampe s'y accrochant fermement, son coude se pliant aussitôt et tout son corps se retrouvant collé à la rampe, prêt à passer par-dessus; réflexe musculaire du bras brûlé, réflexe démesuré qui lui coupe la respiration, lui fait perdre l'équilibre et le voilà qui dévale les trois dernières marches sur les fesses en grognant. “ J'te dérange pas j'espère ? Je ne reste pas longtemps de toute façon, je suis juste passée déposer deux trois bricoles, ”  entend-t-il en provenance de la cuisine, et il grogne une nouvelle fois en se relevant, ramassant sa baguette parterre après avoir soufflé une mèche de cheveux bouclée de son front. Il a toujours été maladroit, mal dans sa peau, surtout après avoir grandi trop fort et trop vite; mais c'est pire depuis que sa main brûlée le hante et le torture, depuis que la magie noire du Feudeymon a laissé ses marques brûlantes sur sa peau. Quand ses nerfs et ses muscles ne lui répondent pas, c'est l'engourdissement qui se propage dans le bras. Il peut à peine utiliser sa baguette et sa magie; il n'en a pas parlé à personne et il regrette un instant de ne pas avoir enfilé un pull, non pas que le froid mordant de janvier le dérange (et ne l'aide pas à se réveiller) mais parce que Ginny va encore s'inquiéter de son état...

Il parvient enfin à la cuisine, accompagné de ses effluves de Firewhisky et de ses sourcils froncés, marmonnant un “ b'jour ” lâché du bout des lèvres alors qu'il observe rapidement la situation... elle lui rapporte de quoi manger. Suspicieux. “ J'aurais pu tout laisser devant la porte, mais ça aurait été dommage de manquer l'occasion de te voir. ” Neville reste un instant silencieux et immobile, presque timide — comme à chaque fois qu'il se retrouve dans le même endroit que Ginny, plus intimidé que timide à vrai dire: sa puissance et sa force et sa beauté et sa férocité le réduisent au plus sûr des silences — avant de s'avancer, se serrant un peu contre elle pour lui prendre des mains la conserve qu'elle essaye de glisser dans le placard; elle lui semble toute petite, contre lui, il ne s'en était jamais rendue compte avant. Il met la conserve sur l'étagère après en avoir lu l'étiquette. “ Je déteste la souuuupe, ” marmonne-t-il comme un gamin, se reculant après avoir refermé le placard pour darder la rousse d'un sourire amusé. Après un moment d'hésitation, il fait un pas en avant pour la serrer brièvement contre lui, avant de poser ses deux mains sur ses épaules, puis autour de son visage, les pouces redessinnant un instant ses pommettes. “ Tu as l'air fatiguée, dit-il sans tact aucun. Je vais te faire un thé. J'ai acheté un très bon thé la semaine dernière sur le Chemin de Traverse, au Lazarus' Pit, tu connais? Un bon thé revigorant pour le matin... ” Parfait pour une gueule de bois, en gros.
Il s'agite aussitôt comme un moldu après avoir indiqué à Ginny de s'asseoir d'un froncement de sourcil et d'un regard noir (dans ton état!, semble-t-il dire), mettant de l'eau dans la théière qu'il met sur le feu avant de pêcher deux tasses à peu près propres. Il ajoute un peu de sucre dans la sienne, abandonne l'idée d'y rajouter du lait — celui qu'il a acheté il y a deux semaines... doit avoir tourné — et en attendant que l'eau chauffe, finit de ranger les aliments qu'elle a acheté. Pour lui. “ Parce que tu sais, Ginny, ça m'arrive de sortir, d'acheter des choses pour moi... je n'ai pas besoin de ton aide. ” C'est plus un reproche qu'une critique qu'il lui fait, lui jetant un coup d'oeil un peu minable. “ L'argent était pour toi... et le bébé. Quelle sorte de parrain je ferais si je ne t'aidais pas de la seule manière que je peux? ” Il sait que c'est une histoire d'orgueil, et une histoire de passé familial aussi. Mais tout de même. Il a suffisamment d'argent pour acheter de l'alcool à foison; il peut bien lui en passer un peu pour vivre.
Il finit rapidement de ranger la nourriture et, en attendant que l'eau bout, s'appuie contre le plan de travail en se tournant vers Ginny. “ Comment tu te sens aujourd'hui? ” demande-t-il, ses yeux glissant sur son ventre bien rebondi.


Dernière édition par Neville Longbottom le Ven 28 Avr 2017 - 21:00, édité 3 fois
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7 février 04. il y a comme un instant de flottement lorsqu'il entre dans la pièce et la fixe sans un mot. Ce n'est pas foncièrement inhabituel — Ginny suppose qu'on est tous différent et que Neville s'accorde parfois un instant de contemplation de la situation qui se présente à lui avant d'y intervenir ; elle respecte ça. Alors elle se contente d'arquer un sourcil amusé tout en retournant aux conserves qu'elle range par nature et par taille et par dates limites de consommation, avec la rapidité que confèrent l'habitude et des années de vie avec une mère organisée. La différence frappante étant bien sûr que Ginevra achète des conserves là où Molly les préparait elle-même avec un talent incomparable. Les bocaux scellés ainsi alignés la laissent parfois incroyablement nostalgique, si basique et quotidienne soit la scène. Mais tout est vraiment très haut dans cette cuisine et les placards muraux lui mènent la vie dure, puisqu'elle ne peut user de sa magie rendue volatile et instable par la grossesse — cette grande perche de Neville prend heureusement pitié de son mètre soixante et vient à son secours. Je déteste la souuuupe, il geint au passage et, coincée entre son torse et le comptoir, Ginny ne peut s'empêcher d'éclater de rire, nuque rejetée en arrière, contre son épaule, et mèches rousses s'échappant de son chignon lâche. Neville Longbottom, elle gronde faussement en se tournant pour lui faire face, mains sur sa taille pour faire ressortir l'arrondi de son ventre (elle a découvert le pouvoir étrange que conférait la grossesse et aime bien en jouer pour voir les autres se ranger subitement à son avis, c'est une contrepartie positive pour contrebalancer un tant soit peu la montagne d'aspects négatifs qui viennent avec), j'ai le devoir de t'en apprendre les bienfaits si je ne veux pas que James et toi vous liguiez contre moi plus tard. Ses yeux pétillent de malice, la phrase ayant juste pour but de glisser le prénom du filleul de Neville au final — parce que ça y'est, son choix est arrêté. Un peu de Harry et un peu d'elle, bien qu'ils n'en aient pas encore tout à fait discuté ensemble : le pauvre en est encore à se remettre de l'angoisse de devenir bientôt père. Les garçons peuvent être si lents.

Hm. Ok, dix points en moins pour cette preuve de mauvaise foi et cette aptitude tout à fait pratique à oublier sa panique du début et ses mental breakdown absolument fréquents à propos du même sujet — au fond, ce sont des moments comme celui-ci qui lui permettent de tenir le cap ; les paumes immenses de Neville emprisonnant son visage en coupe et son regard attentif qui la scanne comme s'il se demandait quel remède lui offrir pour la remettre d'aplomb, alors même qu'elle assure aller plutôt bien (et là encore, un pang sourd au creux de la poitrine, cette fois à la pensée de Rohan et de son goût tout aussi prononcé pour les décoctions requinquantes ; ce qu'il peut lui manquer). L'assurance de ne pas être seule, pas alors qu'elle est si entourée. Son nez picote alors que les relents d'alcool se font plus distincts, prononcés au point de le lui faire froncer, mais c'est un sujet délicat et elle ravale les mots qui dansent sur le bout de sa langue, les sauvant pour une occasion plus appropriée. Tu as l'air fatiguée. Je vais te faire un thé. J'ai acheté un très bon thé la semaine dernière sur le Chemin de Traverse, au Lazarus' Pit, tu connais? Un bon thé revigorant pour le matin... Sympa, elle réplique, un peu pincée mais foncièrement amusée et seulement un poil exaspérée, un rien mélodramatique pour la forme : je me sentais encore jeune et fraîche jusqu'à ce que tu casses mes illusions. Elle se répète le nom à propos duquel il vient de la questionner, sourcils froncés tandis qu'elle tente de situer ladite boutique et le regarde s'activer comme annoncé, Je crois que je vois oui, c'est un apothicaire ? Tu crois qu'il y a des postes disponibles là-bas ? Obsession quand tu nous tiens. Elle écope d'un regard noir qui lui intime d'y aller plus doucement, et consent à s'asseoir — mais sur le comptoir plutôt que sagement attable. Vieille habitude et poste pratique pour continuer de travailler subtilement (d'ailleurs son perchoir est assez pratique pour continuer de trier le contenu des placards) sans tout à fait mériter de réprimandes pour son entêtement. Désolée, j'ai du mal à décrocher du mode "recherche d'emploi", elle avoue en traçant les guillemets dans l'air, de ses doigts. Mais j'imagine que mon ermite favori ne pourrait pas vraiment me renseigner à ce sujet de toute façon. C'est un peu sournois, de glisser ainsi le fait qu'il est trop terré chez lui avec ses bouteilles, mais il réplique du tac au tac et elle suppose qu'il était sur le point de le dire de toute façon : -tu sais, Ginny, ça m'arrive de sortir, d'acheter des choses pour moi... je n'ai pas besoin de ton aide. Elle lui sert un coup d’œil buté, parce qu'elle se doute de ce qui va suivre. L'argent était pour toi... et le bébé. Quelle sorte de parrain je ferais si je ne t'aidais pas de la seule manière que je peux? Un adorable parrain qu'on aime de tout notre cœur et qui a beauuucoup plus de valeur qu'un coffre rempli d'or ? Elle réplique, aussi piquante qu'à son habitude, avant de lever les paumes en un mouvement pacificateur (elle s'interrompt juste le temps de redéposer la boite qu'elle avait encore en main et avec laquelle elle se fait prendre en flagrant délit par un Neville exaspéré). First thing first : je te ferai savoir qu'on a toujours besoin d'une femme dans sa vie. Son âme de féministe exigeait qu'elle le sorte, et elle lui tire la langue de façon très mature pour appuyer le point. Deuxièmement, est-ce que ça te consolerait d'apprendre que j'ai quand même un peu gâté ton filleul avec l'argent ? Elle retrouve le sol pour fouiller le cabas qu'elle a laissé sur la table et en tire un sac cadeau qu'elle lui tend. A l'intérieur, trois t-shirts façon supporters de Blackpool Bats, équipe de ligue secondaire au jeu de laquelle Neville avait un peu converti tout le petit groupe à l'époque de Poudlard, moins alléché par le faste somptueux des tournois d'envergure et plus à l'aise dans les gradins du terrain local. Ils s'étaient offerts quelques escapades, même, pour assister à des matchs ensemble, durant des vacances scolaires. Dans une autre vie.

Il y a quatre tailles ; une toute petite grenouillère destinée au bébé, un haut pour Ginny, un autre pour Emily, et le plus grand indiquant World's best godfather en guise de nom de joueur, affublé du numéro 1. Elle le laisse découvrir le contenu puis approche pour lui récupérer le t-shirt des doigts et l'ouvrir grand devant lui, s'assurant d'avoir donné les bonnes indications de taille. Tu sais mieux que personne qu'avec les garçons, on n'a pas eu grand-chose en grandissant, juste le strict nécessaire. Et c'était pas toujours facile, mais plutôt suffisant au final. Je veux encore mieux pour James c'est sûr, (elle ne se lasse tellement pas de formuler son prénom, depuis des jours elle le glisse partout à la moindre occasion), si je peux éviter qu'il écope de moqueries stupides en plus du reste- (en plus de la condition de loup-garou qu'elle lui transmet déjà en tare)... elle se tait un instant, torturant sa lippe de ses incisives nerveuses avant de reprendre : Mais pas question qu'il baigne dans le superflu. Je ne veux pas d'un petit Malfoy imbécile qui croit que tout lui est dû, j'préfère qu'on le couvre d'amour et d'attention. Elle lui rend le cadeau une fois assurée de sa sélection, et pose un index accusateur au bout du nez de Neville, les yeux plissés de façon menaçante. Quant à toi, Longbottom, la prochaine fois que tu te tires en me laissant des sous sans même prendre le temps de dire bonsoir, j'te jure que je te suis fissa pour te les coincer où je pense. Quitte à me coltiner le trajet en magicobus si j'peux pas transplaner. Ne me teste pas. Elle renifle dédaigneusement, T'es mon meilleur ami, pas mon suga daddy. On est d'accord ? Son message établi, elle s'adoucit, consciente que la maladresse n'avait rien d'un manque d'attention, bien au contraire. Plutôt un trop plein d'envie de bien faire mêlé à la crainte de ne pas le faire correctement. Alors elle enroule ses bras autour de son torse, haïssant juste un peu le fait de devoir lever autant la tête pour croiser son regard (d'accord, en vrai peut-être qu'elle adore ça, depuis que les stigmates de la guerre la rongent et qu'elle craint elle aussi de ne pas être à la hauteur et qu'être dans l'ombre de Neville est soudain incroyablement rassurant plutôt qu'horriblement frustrant). Tu pensais au loyer, hm ? J'ai réfléchi à m'en servir pour ça mais Nev, ça me rendrait dingue. Payer avec ta prime de guerre cette... ridiculement grande et inutilement chère demeure de mangemort dégueulasse qu'ils m'ont refourguée, je suis désolée, je peux pas. Ça me tue de vivre là-dedans, surtout quand elle songe que les occupants précédents avaient peut-être un rebut, que ce parquet luxueux en a peut-être bu le sang, j'attends juste de trouver quelque chose de correct pour me tirer de là à la première occasion.
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Dernière édition par Ginevra Weasley le Lun 17 Avr 2017 - 18:46, édité 4 fois
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HERO • we saved the world
Neville Longbottom
Neville Longbottom
‹ disponibilité : always
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‹ crédits : freesia, tumblr et khalid.
‹ dialogues : firebrick
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‹ âge : vingt-quatre ans (30/07)
‹ occupation : chômage technique.
‹ maison : gryffondor.
‹ scolarité : septembre 91 et janvier 1999.
‹ baguette : bois d'if, crin de licorne, 28 centimètres 8, souple et rapide, inadaptée mais j'ai la flemme de la changer.
‹ gallions (ʛ) : 3807
‹ réputation : la guerre m'a endurci et changé, que je suis devenu assoiffé de sang et parfois incontrôlable, les longues années de conflit ayant brisé le garçon maladroit et parfois simplet que j'ai été.
‹ particularité : un semi-loup depuis septembre 2003.
‹ faits : je suis très différent du garçon que j'ai été à Poudlard, forgé par des années de guerre, de meurtres et de missions suicidaires. Je suis trop en colère, trop extrême, je n'ai plus rien du garçon timide que j'étais avant même si les blessure d'antan demeurent. La fin de la guerre m'a laissé détruit, et je me suis plongé dans les excès, surtout l'alcool, jusqu'à la naissance de mon neveu James, le fils de Ginny et d'Harry. J'essaie de joindre les deux bouts.
‹ résidence : dans la maison familiale à Blackpool, Angleterre, avec Ginny et son fils James.
‹ patronus : très difficile pour moi à invoquer, mais il a pris la forme d'un lama, une fois.
‹ épouvantard : alternativement le professeur Snape et les cadavres des gens à qui je tiens le plus: ma grand-mère, Luna, Ginny, Hannah, etc.
‹ risèd : une vie heureuse et ennuyante.
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Neville a toujours trouvé les femmes enceintes... gonflées. Pas moches, hein, Neville a jamais trouvé une femme moche dans sa vie, juste... gonflées, genre ballons, genre pas à l'aise, genre maladroites. Luna... Luna était rayonnante, bien entendu, mais il a toujours trouvé que c'était bizarre, le rebondi de son ventre, ça semblait pas naturel, d'où vient toute cette peau après tout??? Et toute cette force dans le dos.
Sauf que Ginny, bah Ginny, elle est magnifique. C'est peut-être le fait que cet enfant-là soit son filleul, c'est sans aucun doute le fait qu'elle est magnifique quoiqu'elle fasse, Ginny. Mais elle est magnifique et son ventre rebondi, Neville pourrait l'observer pendant des heures. “ Neville Longbottom, j'ai le devoir de t'en apprendre les bienfaits si je ne veux pas que James et toi vous liguiez contre moi plus tard. ” La seule chose qui rattrape un peu sa phrase (Neville ne comprend pas comment quelqu'un peut apprécier la soupe, même si il imagine sans mal que c'est un acquired taste et aussi quelque chose de simple et de pas très cher à produire, et qu'il ne se permettrait pas d'insulter véhément une nourriture avec laquelle elle a pu grandir), c'est le prénom du fils de Ginny, du fils d'Harry, de son filleul à lui et à Emily. James.
James. Il trouve ça... il trouve ça magnifique, beau, simple et élégant et aussitôt son esprit se met à courir avant lui: James Potter? James Weasley? James Weasley-Potter? James Potter-Weasley? Il lui faut quelques instants avant de se souvenir que c'était le nom du père d'Harry. James the Second? Et lui qui pensait ne pas pouvoir plus aimer cet enfant à naître. “ James? James, ” dit-il, essayant le mot sur sa langue, un sourire satisfait venant rapidement envahir son visage, ses yeux plissés d'amusement.

Ses pouces caressent machinalement ses pommettes, le prénom un instant étranger sur sa langue avant d'être familier, genre oui, oui, évidemment que le fils de Ginny allait s'appeler James. James. Il a tellement hâte de le voir et c'est stupide, parce que ce n'est même pas son fils. Il a tellement hâte de le choyer et d'emmerder Ginny et de prendre mille photos qu'il montrera à tous ses anciens camarades de classe qui grogneront d'agacement et d'impatience. Il sera là à chaque étape aux côtés de Ginny, l'épaulera peu importe les difficultés. Ce petit être, James... représente trop de choses à ses yeux. Il sera là jusqu'à la fin pour l'emmerder, sa mère aussi, même si ça veut dire lui dire qu'elle a l'air fatiguée parce qu'après tout, madame est enceinte et essaie toujours de conserver un rythme de vie normal. Dork. “ Sympa. Je me sentais encore jeune et fraîche jusqu'à ce que tu casses mes illusions. ” Il lève les yeux au ciel avant de se détacher, pour s'occuper de ce thé revigorant, le coeur léger et les pensées un peu plus claires à l'idée de James qui ne va pas tarder à envahir leurs vies. “ J'ai dit que t'avais l'air fatiguée, pas que t'étais toute fripée. Je crois que je vois oui, c'est un apothicaire ? Tu crois qu'il y a des postes disponibles là-bas ? ” Regard noir. Incorrigible, mais elle reste après tout Ginny, enceinte jusqu'aux dents ou pas. “ N'y pense même pas. ” Elle finit par s'asseoir, et Neville retourne à la concoction précise du thé, même si il est devenu expert en la matière et pourrait le faire les yeux fermés. “ Désolée, j'ai du mal à décrocher du mode "recherche d'emploi". Mais j'imagine que mon ermite favori ne pourrait pas vraiment me renseigner à ce sujet de toute façon. ” Il n'est pas un ermite. Il est sorti hier! Bon, dès que le soleil s'est couché, et en faisant bien attention à ne pas tomber sur quiconque qu'il connaissait... mais tout de même.

Il sort parfois, même si c'est juste pour acheter du thé anti gueule de bois. “ Un adorable parrain qu'on aime de tout notre cœur et qui a beauuucoup plus de valeur qu'un coffre rempli d'or ? ” Il roule des yeux puis fronce un sourcil en la voyant toujours mettre de la bouffe dans ses placards d'un air discret. “ First thing first : je te ferai savoir qu'on a toujours besoin d'une femme dans sa vie. Ça, c'est très hétéronormatif, ” rétorque-t-il aussitôt, les sourcils arqués pour la défier de commenter son grand vocabulaire. “ Deuxièmement, est-ce que ça te consolerait d'apprendre que j'ai quand même un peu gâté ton filleul avec l'argent ? ” Il est trop curieux pour la relancer sur le fait que tout de même il ne voulait qu'aider; à la place, il s'approche et reste très immobile quand il voit les quatre vêtements, les trois t-shirts et la grenouillère, aux couleurs noir et bleu royal des Blackpool Bats, équipe de ligue deux locale, équipe favorite de Neville et sans doute son seul intérêt pour n'importe quelle équipe où ne se trouve pas Harry Potter. Sa gorge se ferme pendant un instant quand Ginny lui prend le t-shirt duquel il s'est emparé machinalement et l'étend devant lui (il se redresse machinalement, et voit le World's best godfather au dos, ainsi que le numéro un, ce qui le touche plus que ça ne devrait) alors qu'il la regarde, la regarde vraiment.

Ça le frappe pour la énième fois qu'ils sont jeunes, vraiment jeunes. Qu'ils ont vécu des choses que personne n'aurait dû vivre, jeune ou non. Qu'ils se sont battus et ont tué et sont presque morts à de nombreuses reprises, et tout ça pour un futur par aussi prometteur qu'espéré, pas aussi brillant et parfait.
Et pourtant, il y a encore de l'amour à faire et à donner dans ce monde, des cadeaux à offrir, des sourires à observer et à composer. Elle est magnifique, Ginny, et Neville se demande pourquoi lui se ruine comme ça. Elle a toujours été tellement plus forte que lui. “  Tu sais mieux que personne qu'avec les garçons, on n'a pas eu grand-chose en grandissant, juste le strict nécessaire. Et c'était pas toujours facile, mais plutôt suffisant au final. Je veux encore mieux pour James c'est sûr, (James! Il adore ce prénom) si je peux éviter qu'il écope de moqueries stupides en plus du reste... Mais pas question qu'il baigne dans le superflu. Je ne veux pas d'un petit Malfoy imbécile qui croit que tout lui est dû, j'préfère qu'on le couvre d'amour et d'attention. ” Elle lui rend le t-shirt et Neville fait glisser le tissu entre ses doigts, silencieusement. Il se sent aussi heureux qu'il se sent mélancolique, parce que le reste c'est la lycanthropie possible (voire très probable, d'après les Médicomages) de James, et celle de sa mère. Parce que le reste, c'est les tuteurs qui ne seront jamais normaux, qui auront grandi trop vite, qui ont encore des marques et des cicatrices et des cauchemars. Parce qu'il n'aura jamais une vie normale, et est-ce vraiment de l'amour que d'apporter un enfant dans un monde où-

Le doigt de Ginny sur son nez lui fait relever le regard, et lui arrache aussi un petit sourire. “ Quant à toi, Longbottom, la prochaine fois que tu te tires en me laissant des sous sans même prendre le temps de dire bonsoir, j'te jure que je te suis fissa pour te les coincer où je pense. Quitte à me coltiner le trajet en magicobus si j'peux pas transplaner. Ne me teste pas. T'es mon meilleur ami, pas mon suga daddy. On est d'accord ? ” Attendri et amusé par la tirade de Ginny, il sourit légèrement, embarrassé et mal à l'aise mais sérieux, quand il répond un: “ d'accord. Je m'inquiète, c'est tout. ” Il hausse les épaules (ils ont déjà parlé de ça de toutes manières, de l'injustice de ce nouveau système, du fait qu'elle n'ait pas trouvé de boulot alors que lui croule sous les offres qu'il refuse, de l'argent qu'il a reçu et l'argent des Longbottom qu'il a conservé en partie alors qu'on a octroyé à Ginny Weasley une misère; bref), et sourit encore plus quand Ginny noue ses bras autour de lui, lui rendant son étreinte machinalement, son ventre rebondi entre eux deux. Il retient sa respiration pour lui épargner l'alcool, non sans une pointe glaciale de culpabilité. “ Tu pensais au loyer, hm ? ” Le sourire embarrassé de Neville parle pour lui. “ J'ai réfléchi à m'en servir pour ça mais Nev, ça me rendrait dingue. Payer avec ta prime de guerre cette... ridiculement grande et inutilement chère demeure de mangemort dégueulasse qu'ils m'ont refourguée, je suis désolée, je peux pas. Ça me tue de vivre là-dedans, j'attends juste de trouver quelque chose de correct pour me tirer de là à la première occasion. Viens vivre ici. ” Il fronce les sourcils.
Wait. Sa langue est allée un peu plus vite que ses pensées pour le coup.

Il ne peut s'empêcher de devenir rouge, très rouge, parce que c'est embarrassant et qu'il se fait l'effet d'un petit idiot, il ne sait pas trop pourquoi, parce qu'on dirait la solution d'un enfant à un problème d'adultes: tu ne sais pas où vivre? viens chez moi! sauf que ce n'est pas ça. Ce n'est pas une slumber party, ce n'est pas une proposition anodine, ce n'est pas comme ça, ils sont juste meilleurs amis, il est le parrain de James, son enfant à naître, et elle vit dans cette maison pleine de magie noire alors qu'il vit dans cette maison trop froide et trop triste et trop grande tout seul, si bien qu'il est plongé dans les affres délicats et terribles de l'alcool. “ Je suis sérieux, ” il a l'air hésitant, pourtant, quand il parle. Prudent, peut-être, pour pas qu'elle prenne cet acte de charité comme les précédents: avec un peu trop d'orgueil, et une pointe de culpabilité. “ Cette maison est trop grande, il fait trop froid, je me fais chier et il y a... il y a six chambres, Ginny. Six chambres, et je n'en occupe qu'une seule. Je- j'ai tout à refaire, je suis bien conscient que c'est pas le meilleur endroit de tous les temps mais, mais, mais, mais, mais, ” il se remet à bégayer comme autrefois et se force à fermer la bouche, pour recommencer: “ c'est pas grave si tu veux pas, hein, je propose juste... je pense de toutes manières à vendre la maison pour emménager autre part, ” il n'en a aucune envie, la maison Longbottom étant sa propre institution, chaque coin rempli de souvenirs et d'horreurs et de vides, mais de ce sentiment familier tout de même, mais Neville sait bien qu'il vaudrait mieux qu'il vive dans Londres-même, dans un endroit plus petit... la fière famille Longbottom ne se résume qu'à lui, ses oncles et cousins étant en fuite ou morts ou disparus, et rien ne devrait plus l'attacher ici. Sauf que. “ Un petit appartement ou... peu importe. Je sais que t'aimes pas ta maison, donc voilà, j'me dis... ce serait pas si différent qu'au camp, hein? ” Sourire fatigué et pitoyable, à ce souvenirs de ces choses auxquelles il n'a aucune envie de penser. “ T'es pas obligée de répondre maintenant... t'es pas obligée de rien. ” Il se détache lentement de son étreinte, heurté plus qu'il ne devrait l'être par son silence, s'échappant à son regard et reposant le t-shirt des Bats sur la table pour aller servir l'eau bouillante dans sa théière — il tend le bras droit d'abord, mais peut à peine soulever l'objet que ses doigts gourds et affaiblis par les brûlures lâchent un peu brutalement avant qu'il n'utilise la main gauche comme si de rien n'était — dans les deux tasses au fond desquelles il a déposé le thé acheté chez Scamander. En parlant de lui, il décide de changer le sujet: “ pour le Lazarus' Pit... je suis persuadé que Scamander t'engagerait, il ne me frappe pas comme étant... comment dire. Préjudicié? envers les loup-garous. C'est le cousin du mec de Luna. Randolf. ” Il lui tourne le dos mais sa grimace est audible dans sa voix. Il n'a pas beaucoup d'amour pour le mec de Luna. “ Mais il est hors de question que tu essaies quoique ce soit avant l'accouchement, Ginny, c'est vraiment pas sérieux, ” marmonne-t-il, mettant sous le tapis le sujet de l'emménagement, mortifié à l'idée d'avoir eu cette idée. Il peut être si stupide parfois.
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Ginevra Weasley
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‹ âge : 22 ans (onze août).
‹ occupation : mère à temps plein.
‹ maison : gryffondor.
‹ scolarité : 1992 et 1999.
‹ baguette : uc.
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Neville & Ginny
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7 février 04. Viens vivre ici, il lui lance sans crier gare, et elle recule le buste pour le regarder avec de grands yeux choqués, relâchant finalement son étreinte. Neville en rougit jusqu'à la racine des cheveux, visiblement pris de court autant qu'elle par sa propre idée, alors elle ne sait pas quoi lui répondre : déjà qu'elle n'avait jamais même songé à cette option, elle ne voudrait pas qu'il l'ait fait sur un coup de tête et regrette ensuite, se force parce qu'incapable de ravaler sa proposition. Je suis sérieux, ajoute-t-il, mais il a l'air tout sauf sûr et elle ne peut s'empêcher d'être dubitative. Honnêtement ? ça la soûlerait qu'il le fasse parce qu'il pense en avoir le devoir. Subir quelqu'un au quotidien n'est pas forcément une mince affaire, elle ne veut pas être un fardeau pour lui — et elle songe à tout ce qui les attendrait potentiellement, après la grossesse ; à Neville qui a déjà ses démons et qui n'a pas besoin d'écoper de ses obligations à elle par-dessus le marché. Peut-être est-elle trop sur la défensive, Ginny ; peut-être est-elle trop braquée et trop accrochée à ce qu'il lui reste de fierté à présent qu'elle a retrouvé sa liberté, est son seul maître, mais subit encore les regards chargés de pitié de ceux et celles ayant eu vent de son statut de rebut pendant la guerre. Peut-être surestime-t-elle, aussi, les forces rendues par sa nature de louve, et peut-être a-t-elle un désir trop démesuré et déplacé de prouver que loin d'être un handicap, la morsure a réparé son esprit brisé, son corps affaibli, lui a rendu tout ce que les humains lui avaient arraché. Peut-être, peut-être, peut-être. Elle ne sait pas elle-même ce qui la bloque ; mais se doute qu'il y a aussi une part de déni, parce qu'à cette étape de sa vie elle aurait pu tout avoir — un emploi, un compagnon, une solide réputation dans le milieu sportif, un entourage stable. Au lieu de quoi elle n'a rien, rien d'autre qu'un ventre distendu autour d'un enfant arrivé trop tôt et, à ce stade, commencer à dépendre de quelqu'un d'autre qu'elle-même serait un peu la goutte d'eau.

Ou non. Elle ne sait pas, ne sait pas, ne sait pas.
Parce que quelque part c'est que aussi- c'est si tentant. De pouvoir cesser de prétendre qu'elle a l'énergie de tout faire en dépit de la fatigue physique, de la peine et de la culpabilité qui la taraudent sauvagement depuis que Molly a été placée à la clinique Mnémosyne, de sa magie que la grossesse rend capricieuse instable et aussi fiable que celle d'une cracmole, et de la colère colère COLÈRE qui gronde sans cesse au creux de son estomac lorsqu'elle deale avec le monde extérieur et une réalité sans queue ni tête qui l'a poussée à renoncer à deux autres de ses frères.

Neville est un havre. Neville est l'apaisement. Neville est abimé, cassé comme tous les sorciers de leur génération ayant dû affronter l'horreur et la guerre et le sang, mais Neville est un rempart contre la tempête. Neville est la chaleur et la maladresse familières, avec ses mots qui s'entrechoquent et son âme de preux Gryffondor ; Neville la surprend toujours, mais jamais en mal. Neville est rassurant et protecteur et il ne la jugerait sans doute pas si elle cédait enfin et s'appuyait sur lui — elle est la seule ici, à se juger, mais c'est sans doute le pire obstacle qui soit : son entêtement.

C'est pas grave si tu veux pas, hein, je propose juste... je pense de toutes manières à vendre la maison pour emménager autre part, il se décompose en réponse à son trop long silence, et elle fronce les sourcils en une mimique troublée ; se torture la lippe, soucieuse. Un petit appartement ou... peu importe. Je sais que t'aimes pas ta maison, donc voilà, j'me dis... ce serait pas si différent qu'au camp, hein? ça la fait frissonner, de repenser au camp. Ce ne serait pas pareil, non ; pas pareil que la peur au ventre et la cohabitation avec des dizaines, vingtaines de sorciers sur les dents, cernés jusqu'aux joues et talonnés par la mort ; la misère et l'absence d'intimité et la certitude latente de voir un jour disparaître tous ceux qu'on aime sous une pluie d'éclairs verts. Ce serait très différent, diamétralement opposé : Neville est la sécurité. T'es pas obligée de répondre maintenant... t'es pas obligée de rien. Il se détache d'elle et les bras de Ginny retombent le long de son corps sans qu'elle ne sache trop quoi en faire ; elle a un peu froid, quand il s'éloigne comme ça, mais ne l'avouerait certainement pas, ne le retiendrait clairement pas. Au lieu de quoi, elle courbe ses paumes autour de James en un geste défensif, comme pour se rétracter dans ce petit microcosme imaginaire où il n'y a que lui et elle et aucune décision de taille à prendre dans la minute.

Merlin qu'elle déteste cet appartement pourtant. Elle déteste ces murs qui se rapprochent la nuit jusqu'à la faire suffoquer et ce plancher qui se couvre chaque matin de lettres débordant de haine. Elle déteste les souvenirs dont est chargée la structure et l'odeur piquante du luxe acide, bâti sur une mare de sang. Elle déteste les ombres qui surgissent (des recoins sombres ou de son esprit hanté ?) et la laissent pantelante et terrifiée et elle déteste la chambre désertée par Molly après qu'elle ait renoncé à s'occuper d'elle. Elle déteste tout et n'a pas fait de chambre d'enfant parce que tout son être rage à l'idée que James fasse ses premiers pas chez l'ennemi, et qu'une toute petite parcelle de son esprit rechigne également à songer au jour où ils ne seront plus un (elle peine à se l'avouer, cette envie coupable de le garder au creux d'elle, à l'abri du monde, compagnon permanent et présence tantôt terrifiante, tantôt d'un incommensurable réconfort).

Neville s'attelle à s'occuper du thé (d'un bras droit qui lui fait défaut, elle note presque inconsciemment) tandis qu'elle mène sa lutte intérieure, respirant comme on le lui a appris durant les cours de préparation à l'accouchement pour exhaler la boule d'angoisse qui lui noue la gorge, et pesant le pour et le contre jusqu'à ce que les arguments se brouillent. Elle craint aussi que ça se passe mal. Elle a perdu George et Percy et Fred et ses parents et Edouard et Rohan et les choses sont encore un peu compliquées avec Emily et Harry et s'il fallait que des désaccords explosent avec Luna et Neville par-dessus le marché- Ginny ne le supporterait pas. Elle sait et assume son caractère, mais un peu moins lorsque les hormones et les stigmates de la guerre en exacerbent les angles déplaisants.

Si Whitaker l'interrogeait immédiatement, sa réponse serait affolement.

Pour le Lazarus' Pit... je suis persuadé que Scamander t'engagerait, il ne me frappe pas comme étant... comment dire. Préjudicié? envers les loup-garous. C'est le cousin du mec de Luna. Randolf. Rolf, elle corrige machinalement (Ginny l'approuve carrément, elle ; un peu coincé et difficile d'accès dans son genre, il faut dire qu'elle n'a pas étudié le cas de près, mais il a l'air d'avoir une carrure à se damner et bon — c'est un très bon point). Mais il est hors de question que tu essaies quoique ce soit avant l'accouchement, Ginny, c'est vraiment pas sérieux, Neville persiste, et voilà- voilà un sujet fâcheux et répétitif entre eux, un exemple concret de désaccords pouvant mal tourner (ça la gonfle tellement que tout le monde veuille la traiter comme une impotente !).

Mais son argument fétiche, "tu as une solution à me proposer peut-être ? Et ne propose même pas de payer mon loyer ou je hurle." tombe à l'eau parce qu'il lui en a proposé une, de solution. Vivre ici. Avec lui. Et d'un coup, les murs d'objection qu'elle érigeait pour nourrir son scepticisme s'effondrent, parce que c'est Neville. Neville est le confort.
Elle regarde autour d'elle d'un œil nouveau, encore hésitant, mais essayant au moins de se projeter au lieu de constamment se braquer. Et c'est vrai- ça n'a rien de design et c'est somme toute morose et terne, peu fonctionnel, perdu sous une couche de poussière et de vieux bois à l'ancienne. Mais c'est une base qui fredonne à son esprit créatif des milliers d'idées, comme à l'époque où, toute jeune mais résolue à ne plus partager une chambre avec Ron, elle a déménagé ses affaires dans une pièce servant de débarras et s'est attelée à en faire un petit coin agréable à vivre. C'était juste une pièce, mais le travail était massif — et certes, songer déjà à retaper l'intérieur alors que Neville vient à peine de l'autoriser à réfléchir à y poser ses valises est assez présomptueux, mais il la connait forcément trop bien pour penser qu'elle laissera l'endroit en l'état.

Encore titillée par les "mais", mais attisée par les possibilités, Ginny quitte l'endroit où elle était restée figée pour faire lentement le tour de la pièce. Pas de recherche d'emploi dans l'immédiat alors. Content ? elle rétorque finalement, blasée, mais reconnaissant à demi-mots qu'en effet, son état ne lui permet plus vraiment de s'acharner. A quoi bon ? Si par miracle elle décrochait un contrat, il lui faudrait quitter son poste d'ici quelques semaines. On aura un problème, par contre, si tu m'interdis aussi les travaux. La déco d'époque a un certain charme, mais pas dans un tel état d'abandon. Elle tourne la tête pour chercher le regard de Neville par-dessus son épaule et voir s'il a compris que c'est un oui, un sourire plus timide que ses assertions lui étirant les commissures. Sourire qui retombe lorsqu'elle abandonne les détours empruntés pour annoncer sa décision, au profit d'un manque d'assurance qu'elle ne laisse que rarement filtrer ouvertement. Tu es sûr de toi ? Je veux dire- tu te rends compte que tu signes pour... mon humeur massacrante probablement, pour des mois de nuits sans sommeil après l'accouchement, que tu n'échapperas pas aux changements de couches fréquents et potentiellement à un bordel monstre les fois où je n'arriverai pas à gérer- Elle a hérité de sa mère la baguette rapide et efficace sur les sorts ménagers mais sans magie c'est tout de suite monstrueusement plus pénible et compliqué. Durant sa diatribe, Neville a avancé jusqu'à elle et elle ne peut s'empêcher de plisser les yeux avec méfiance à son approche, avant que l'amusement n'éclose au creux de sa poitrine tandis qu'il tente de l'attraper et elle de le fuir. Il gagne en deux pas et se penche pour nouer ses bras autour de sa taille, menton dans son cou, et dos à lui, Ginny capitule, posant à travers son rire un bref baiser reconnaissant contre la tempe du brun. et je ne fais pas la cuisine, je te préviens ! Le talent pour ça par contre, Molly l'a gardé rien que pour elle-même ; il y a peu de choses que Gin' déteste plus que la cuisine (déni : c'est surtout la cuisine qui ne l'aime pas, plutôt que le contraire). Ses paumes trouvent les mains de Neville pour les glisser sur son ventre, à l'intérieur duquel James s'affole joyeusement comme pour ajouter son grain de sel à la conversation. Ton filleul est d'accord aussi, je crois, elle lui souffle avec une tendresse qui n'est réservée qu'à lui — le meilleur des amis.
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Neville Longbottom
Neville Longbottom
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‹ âge : vingt-quatre ans (30/07)
‹ occupation : chômage technique.
‹ maison : gryffondor.
‹ scolarité : septembre 91 et janvier 1999.
‹ baguette : bois d'if, crin de licorne, 28 centimètres 8, souple et rapide, inadaptée mais j'ai la flemme de la changer.
‹ gallions (ʛ) : 3807
‹ réputation : la guerre m'a endurci et changé, que je suis devenu assoiffé de sang et parfois incontrôlable, les longues années de conflit ayant brisé le garçon maladroit et parfois simplet que j'ai été.
‹ particularité : un semi-loup depuis septembre 2003.
‹ faits : je suis très différent du garçon que j'ai été à Poudlard, forgé par des années de guerre, de meurtres et de missions suicidaires. Je suis trop en colère, trop extrême, je n'ai plus rien du garçon timide que j'étais avant même si les blessure d'antan demeurent. La fin de la guerre m'a laissé détruit, et je me suis plongé dans les excès, surtout l'alcool, jusqu'à la naissance de mon neveu James, le fils de Ginny et d'Harry. J'essaie de joindre les deux bouts.
‹ résidence : dans la maison familiale à Blackpool, Angleterre, avec Ginny et son fils James.
‹ patronus : très difficile pour moi à invoquer, mais il a pris la forme d'un lama, une fois.
‹ épouvantard : alternativement le professeur Snape et les cadavres des gens à qui je tiens le plus: ma grand-mère, Luna, Ginny, Hannah, etc.
‹ risèd : une vie heureuse et ennuyante.
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Il est en train de s'occuper avec le thé, genre c'est la mission la plus importante de tous les temps, pour ne pas avoir à être confronté au regard de Ginny... sauf que c'est Ginny, et ça semble injuste de la traiter ainsi alors qu'il s'étouffe sur sa propre stupidité, son propre embarras à l'idée qu'elle ait jamais pu... penser vivre avec lui. Avec l'alcool qui empeste dans son haleine à toute heure du jour et de la nuit; avec lui et sa maladresse maladive, et surtout, surtout: elle accouchera bien vite, maintenant, c'est une question de semaines. Et alors quoi? Il veut bien être parrain mais il ne peut pas prendre la place de père, pas dans la vie de tous les jours, ce n'est même pas... traditionnel, normal, non, vraiment, comme d'habitude, il parle sans réfléchir et propose des choses impossibles, il se déteste vraiment parfois. C'est Luna la penseuse, et Hermione, et quiconque, sauf lui. “ Pas de recherche d'emploi dans l'immédiat alors. Content ? ” Neville inspire profondément. Expire. Il a refusé de voir un psychomage, comme ça lui a été recommandé — et proposé — depuis la fin de la Guerre, mais il a quand même cherché des tips en ligne, pour se calmer quand la folie rageuse qui le prend parfois, réminiscence de la Guerre, s'empare de lui. Sauf que maintenant qu'il n'a plus d'ennemi, plus vraiment, elle se retourne contre lui...
Inspire. Expire. Il prend les deux tasses et se retourne, lève les yeux au ciel dans une fausse exaspération. “ Plus que jamais, ” dit-il avec un léger sourire néanmoins, s'approchant du comptoir duquel Gin fait le tour et glissant sa tasse vers elle (au motif animé des ailes de chauve-souris des Blackpool Bats, bien entendu, le seul élément de merch disponible avec les t-shirts pour ce club de seconde ligue). Il sait que ça doit beaucoup coûter à Ginny d'admettre qu'elle ne peut pas, décemment, chercher un boulot, le trouver et le garder dans son état et il n'a pas spécialement envie de remuer le couteau dans la plaie. C'est une chose délicate et fragile, Ginny, toute en fierté et en délicatesse, en vulnérabilité et en force inébranlable.

Neville, toujours embarrassé par sa proposition stupide, se détourne de nouveau en faisant mine de s'occuper... lui-même ignore de quoi exactement. Il ouvre des placards et observe des étagères vides à la recherche de biscuits, sans aucun doute. “ On aura un problème, par contre, si tu m'interdis aussi les travaux. La déco d'époque a un certain charme, mais pas dans un tel état d'abandon. ” Il tourne les yeux vers Ginny. Dans son regard trône le doute qui va avec sa maladresse sournoise et maladive; sur son visage cette incompréhension curieuse qui ne laisse pas place à la reconnaissance ou à la satisfaction ou au soulagement ou au bonheur; il a, à de trop nombreuses reprises, effleuré le bonheur sans parvenir à l'attraper, pensant que ses parents étaient en rémission, croyant que toute la situation allait s'arranger. Pour quelqu'un qui s'est battu ardemment pour la liberté pendant des années, Neville a toujours un peu piétiné sur l'espoir, sans jamais pouvoir l'éliminer pourtant.
Mais ça n'a rien à voir avec toutes les déceptions qu'il a pu connaître. Le regard de Gin est sûr et froid et sincère sur lui, elle y croit et il le voit sur son visage, même si elle est hésitante, même si elle doute parce qu'ils sont des êtres de doute et de force, désormais, incertains de tout, préparés à tout.

Tu es sûr de toi ?  ” Neville n'est jamais sûr de lui. Mais il est sûr d'elle, et il est sûr d'eux. “ Oui.Je veux dire- tu te rends compte que tu signes pour... ” pour les sautes d'humeur et les nuits sans sommeil, les disputes stupides et les chamailleries incessantes, la lassitude et les reproches et le reste, mais il s'en fout, ils ont déjà vécu pire que ça et ils ont survécu, ils ont vécu, ils sont là pour en parler et pour s'y accrocher et pour s'en souvenir. Ils sont plus forts que ça, à deux ils sont plus forts que tout alors Neville sent déjà un énorme sourire se tordre sur ses lèvres, alors qu'il contourne à pas de loup exagérés le comptoir en se rapprochant, ouvrant peu à peu les bras pour la prévenir qu'il va l'enfermer dans une étreinte d'ours en bonne et due forme. “ Mon humeur massacrante probablement, pour des mois de nuits sans sommeil après l'accouchement, que tu n'échapperas pas aux changements de couches fréquents et potentiellement à un bordel monstre les fois où je n'arriverai pas à gérer- ” Il penche la tête sur le côté et il voit l'ombre d'un sourire sur les lèvres de Ginny; elle essaie d'y échapper mais Neville la rattrape, enlace ses bras autour d'elle et la ramène contre son torse, agité tout entier d'une impatience qui, peut-être, n'est due qu'aux relents de l'alcool ou à l'idée magique et fantasmagorique d'emménager avec sa meilleure amie sur terre... mais il ne veut pas y croire, que c'est juste ça. Ce n'est pas l'alcool qui parle, c'est son âme, son âme qui adore celle de Ginny, son âme qui lui fait confiance, qui frémit quand les lèvres de la rousse se déposent sur sa mâchoire. “ -et je ne fais pas la cuisine, je te préviens ! Thank Merlin for that, ” rétorque-t-il, parce que la cuisine de Ginny... well, disons que Neville, même si il n'est pas un professionnel dans le domaine, a bien vite dû apprendre à y pallier de ses propres doigts.

Ginny prend ses mains et les pose sur son ventre. Le contact est intime, étonnamment, avec le corps de Ginny pressé contre le sien, la respiration de Neville dans sa nuque, sa paume qui épouse parfaitement la courbe de son ventre, ses pouces qui caressent machinalement la peau. Pendant un bref instant, Neville sent son coeur faire un bond dans sa poitrine. Mais non. Ce n'est pas comme ça. “ Ton filleul est d'accord aussi, je crois. James, ” marmonne-t-il, savourant toujours le prénom en l'utilisant à tout va. Il se détache lentement et fait tourner Ginny, pour qu'elle lui fasse face, posant un genou à terre d'un air très cérémonieux, ses mains se détachant à peine de son ventre arrondi, jusqu'à ce qu'il vienne poser ses lèvres contre le tissu. “ Ne rends pas ta mère trop insupportable s'il te plaît, ” marmonne-t-il, se baissant dans un grand rire quand la main de Ginny fait mine de claquer légèrement sa tempe, se redressant rapidement pour passer un bras autour de ses épaules. “ Maintenant, assieds-toi et profite de ton thé, maîtresse de maison: on doit parler de beaucoup de choses, y compris de comment t'imagines tout le design incroyaaaable de la cuisine, ” fait-il avec une assurance familière et naturelle quand il est auprès d'elle, ravi et impatient et effrayé et férocement déterminé comme il l'est devenu durant la Guerre.

TROIS MARS. Le coeur de Neville bat à cent à l'heure dans sa poitrine. Il a mal à la tête, il a les pieds trempés, il ne comprend pas exactement tout ce qu'il se passe; il y a juste la main du Médicomage, envoyé par Dillinger, qui s'est enserrée autour de son bras et le soulève-traîne à travers les couloirs de l'hôpital Saint-Mangouste. Les gens sont affolés, hurlent et tremblent, de froid et de peur, certains prostrés dans leur coin, d'autres cherchant désespérément de l'assistance; mais Dillinger a été catégorique, il faut repêcher Longbottom de l'enfer qu'est devenu l'hôpital en cette nuit de tempête, et l'amener à la chambre... Neville a déjà oublié, la tête pleine d'alcool et d'anesthésiants, le crâne bourdonnant de douleur et d'inconfort. Ils montent ou ils descendent des escaliers, vont à droite ou à gauche et finalement, finalement il est quasiment jeté dans une chambre d'hôpital... vide? Vide.
Neville n'aime pas les hôpitaux. Il n'a jamais aimé les hôpitaux. Les seuls souvenirs joyeux qu'il a de Saint-Mangouste, c'est les moments volés avec Flora Carrow à la cafétéria, autour d'un chocolat chaud; mais ces moments sont depuis bien longtemps partis, envolés en fumée. Maintenant, c'est que l'angoisse qui l'étreint, même si l'alcool et la douleur et l'inconfort parviennent légèrement à tenir cette terrible nervosité loin de lui, à alléger le poids qui s'est abattu sur ses épaules et sa poitrine.

What the fuck dude?! ” s'exclame-t-il en se retournant vers le Médicomage qui l'a conduit ici. Il n'y a même pas de lit dans cette pièce, juste des machines technomagiques, une fenêtre, des murs tristes, une chaise... “ On est à quel étage? ” Neville connait tous les étages de Saint-Mangouste, mais il était trop dans le coltard pour remarquer n'importe quel signe en arrivant ici et maintenant il est perdu, il s'apprête à ressortir de la chambre pour attraper le bras du Médicomage mais- “ SORTEZ DE LÀ, MAIS QU'EST-CE QUE VOUS FAITES? ” -il s'abat contre le mur pour laisser passer le lit d'hôpital sur lequel Ginny est allongée.
Neville sent son coeur faire un saut périlleux dans sa poitrine, puis tomber dans son estomac, dans le fond de ses chaussettes. Il fait un mouvement en avant, deux en arrière, cherchant... du sang, une blessure, quelque chose- “ Vous êtes le père? Pardon? Non, c'est le parrain, dit pour lui le Médicomage qui l'a amené ici, ordres de Dillinger. Vous avez mis la main sur Potter? Il est où? Non! Les POWs marchent pas, c'est l'orage. Attendez, mais qu'est-ce qui se-- Votre POW? Longbottom! Votre POW, il fonctionne? ” Il le sort d'une main tremblante de sa poche. “ Euh... oui?APPELEZ POTTER! ELLE VA ACCOUCHER!

Ginny.
Va.
Accoucher.

HOLY SHIT. ” Il écrit ça à Harry, puis fpshdfphsfphsd puis ST MUNGOS NOW GINS DELIVERING et puis il est en train d'écrire un quatrième texto quand la main d'un Médicomage — le même, il semble avoir un fétiche pour son bras — l'attrape et le précipite vers le lit... à la place, c'est l'emprise de fer de Ginny autour de ses doigts qui l'attrape et Neville réprime un gémissement-grognement de douleur. “ TOUT VA BIEN! ” Pourquoi il crie? Il n'a pas reçu d'entraînement à cette situation, lui. “ TU VAS BIEN! TOUT VA BIEN SE PASSER! C'EST DES PROFESSIONNELS! TOUT VA BIEN GINNY! Pourquoi il crie? Les nerfs. TOUT VA BIEN, RIGHT? COMMENT VA LE cOL, le co-col, tout va bien, hein, y'a pas de problème, quand même, si? ” Il serre en retour la main de Ginny, stressé et paniqué et apeuré et impatient et vraiment terrifié. “ Holy shit, ” marmonne-t-il pour la énième fois. “ T'as mal??
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Ginevra Weasley
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7 février 04. Thank Merlin for that, Hey ! Elle s'offusque, mais il ricane juste, l'insolent, et elle peut difficilement répliquer parce qu'il est l'une des malheureuses victimes de ses préparations chaotiques. Il y a eu l'époque où elle se retroussait les manches en affirmant je m'en occupe, et où les autres s'exclamaient, surpris, tu sais cuisiner Gin' ?, lui faisant rouler les yeux et répliquer j'ai ça dans le sang, duh. Et il a suffi de quelques expériences pour qu'elle s'aperçoive, consternée, que le talent en cuisine n'était pas héréditaire. Ce qui ne l'empêche pas de s'acharner, parce que Ginny considère qu'être une femme accomplie implique de savoir bosser et d'avoir du caractère et de gérer son intérieur d'une main de maître, bref : pouvoir tout gérer, toute seule. James interrompt (ou prend part à) la conversation en se manifestant et son cœur se gonfle d'amour d'une façon si intense et totale qu'elle est elle-même prise de court, avant de se rendre compte. Il y a un poids de moins sur sa poitrine, maintenant qu'elle envisage l'avenir accompagnée plutôt que seule, et elle pourrait s'agacer contre elle-même pour cela — mais c'est Neville. Alors elle se sent juste... rassurée et comblée. Il la fait tourner sur elle-même et elle s'abaisse au niveau de son ventre pour s'adresser à son filleul d'une façon vraiment trop craquante et Ginny a le sourire jusqu'aux oreilles. Ne rends pas ta mère trop insupportable s'il te plaît. Elle prétend le frapper mais il évite le geste sans peine et elle voit d'ici le duo terrible qu'ils formeront se liguer contre elle pour la tourner chèvre et oh, ce qu'elle peut adorer cette vision là. Ce qu'elle peut adorer ce Neville, insouciant et- oserait-elle le dire ? Heureux, plutôt que misérable et tourmenté et hanté. Maintenant, assieds-toi et profite de ton thé, maîtresse de maison: on doit parler de beaucoup de choses, y compris de comment t'imagines tout le design incroyaaaable de la cuisine. J'espère que tu es motivé, parce que j'ai trouvé une astuce in-cro-yable pour moderniser d'anciens meubles. Sans parler de la tapisserie monstrueuse à enlever d'urgence, rien de mieux qu'un bon coup de peinture pour faire office de maxi dépoussiérage et mettre en valeur cette hauteur sous plafond ridiculement impressionnante. Impressionnant, c'est le terme. Lorsqu'elle se concentre assez pour se projeter dans une version plus lumineuse de la pièce, elle a cette sensation d'apaisement et de- liberté, presque, elle qui se sent facilement à l'étroit depuis la guerre, les cachots puis les espaces restreints où l'enfermait Pansy, et les tentes partagées à plusieurs.

Et bon, elle affirme toujours qu'elle n'a pas besoin de luxe ou de grandes surfaces pour être satisfaite — ce qui est vrai —, mais si Neville a l'espace et qu'ils peuvent le potentialiser sans gaspiller une quantité faramineuse de gallions, well. Elle ne va tout de même pas se plaindre.

3mars 04. T'aurais pas pu choisir- un râle douloureux l'interrompt, la laissant pantelante, et il lui faut quelques secondes avant d'ajouter : pire timing que ça. On lui a dit de parler à son bébé pour établir le lien avec lui et le rassurer et- elle essaye. Vraiment. Mais les déclarations et projets d'avenir qu'elle lui souffle habituellement se muent en pitié pitié pitIÉ DÉGAGE ??, sous le regard consternés du plus jeune infirmier de l'équipe d'urgence qui est enfin parvenue à se frayer un chemin jusqu'au refuge à travers la tempête. Il y a une nana zen dans le lot qui lui sert des bullshit à base de visualiser votre utérus — concentrez-vous sur la façon extraordinaire dont votre corps se prépare pour permettre la naissance de votre précieux petit trésor. Et Ginny sert les dents pour ne pas lui demander (exiger) de la fermer parce que franchement, non, ça n'aide pas. La magie a constamment des ratés et le transplanage dans son état est un no no, un abrutis suggère le portoloin et les yeuxd de la rouquine manquent de sortir de leurs orbites parce que cette option est contre-indiquée (interdite même) depuis des mois. L'autre insiste parce que de toute façon ça fait quoi, ça déclenche juste des contractions non ? Et elle en a déjà alors- encore un type super malin. On finit par opter pour les bonnes vieilles méthodes : une calèche, et la voilà bringuebalée par un convoi rendu incroyablement instable par les intempéries, mais au moins en partance pour sa délivrance.

Tout au long, elle retient les sons qui se bousculent à la coupe de ses lèvres, en dépit des exhortations de la zénitude incarnée de laisser sortir, c'est préférable, exprimer la douleur est plus supportable et plus sein. Je voudrais plutôt l'expulser en même temps que le môme, vous attendez quoi pour me libérer ?? elle réplique, avant de se caler entre les dents un bout de tissu tendu par une urgentiste pour le mordre férocement. Les sorts font défauts — c'est terrible parce qu'elle morfle depuis 19h et qu'elle commence à désespérer d'en voir un jour le bout. A la place, on masse avec force des points précis de son corps (points d'accupression) en lui demandant vous avez encore mal ? A quoi elle répond systématiquement, Non, je prends carrément mon pied, ça s'voit pas ? parce que oui ça fait mal et non elle ne sent pas la différence quand on lui tâte l'intérieur du poignet et la chair entre les doigts.

Le trajet vers St Mungo's est infernal et interminable. Quelqu'un semble bon de lui dire certaines femmes accouchent vraiment très vite. J'ai eu l'occasion de me charger d'une patiente dont le bébé a pris moins de deux heures pour montrer le bout de son nez ; il a glissé comme une lettre à la poste ! Elle roule des yeux, à la fois d'exaspération et parce qu'elle aimerait bien s'évanouir et se réveiller une fois tout fini, mais malheureusement, ça ne se fait pas sur commande. Lucky her, Ginny grince, clairement de plus en plus de mauvais poil, mais la logorrhée verbale ne cesse pas. Cela dit, dans d'autres cas les complications sont terribles. Tu te rappelles, Terry, de cette femme dont l'enfant a vraiment eu du mal à sortir, au point de lui déchirer tout le- For FUCK'S SAKE, que quelqu'un la fasse tAIRE !

C'est sur ces entrefaites qu'ils arrivent à destination, et qu'on la débarque en civière lévitante pour la mener à une chambre le plus tôt possible. Sa main s'enroule, de fer, au poignet d'un aide-soignant. Susan- Dillinger, elle halète, secoue nerveusement la tête. Je suis désolé, on devra se contenter de voir qui est disponible- la tempête- Et Ginny de cracher : Well, vous porterez la responsabilité, bien sûr, si le bébé de Harry Potter ne survit pas à cause du vous. C'est un coup bas mais si elle a appris quelque chose en huit mois, c'est bien que jouer cette carte est le seul moyen d'obtenir que quiconque se bouge pour se montrer efficace. Dans la pièce où on la confine, elle a la surprise de retrouver un visage aussi inattendu que rassurant et l'explosion nerveuse de Neville a le mérite de lui arracher un rire, quoique nerveux, tandis qu'elle enfonce un peu plus l'arrière de sa tête dans l'oreiller sous la pression d'une contraction. TOUT VA BIEN, RIGHT? COMMENT VA LE cOL, le co-col, tout va bien, hein, y'a pas de problème, quand même, si? Oh si on lui demande une nouvelle fois de fermer les paupières, de respirer et de se concentrer sur son utérus, elle va définitivement arracher un œil ou deux. Holy shit- t'as mal ? Elle prend une brusque inspiration par le nez, puis : Et toi ? elle persiffle vertement en enfonçant vicieusement ses ongles dans la chair de son bras. Si je mets la main sur cet enfoiré de POTTER- Elle se tait pour ravaler un nouveau râle de douleur, sueur et larmes perlant sur son front et aux coins de ses yeux, traits tirés à l'extrême et paupières fermement closes ; ne se relaxe que lorsque la douleur reflue un peu. Mais les phases de répit sont de plus en plus courte et argh, elle ne pourra pas endurer ça plus longtemps. Monitoring ? elle balbutie, J-je veux savoir comment va mon bébé- Navré miss Weasley, les sorts sont trop instables pour que- Et sa phrase se noie dans un déluge intense et soudain qui se déverse sur eux, à l'intérieur même de la chambre, et oh, really, il ne manquait plus que ça. Nous allons procéder à un examen (...) Elle n'entend pas grand-chose par-dessus les trombes d'eau, mais ils soulèvent le draps couvrant le bas de son corps et si en d'autres circonstances elle leur aurait flanqué son talon dans le nez, Ginny n'a plus aucun souci de ce qu'on qualifierait de dignité. Son cerveau lui crie que ce n'est pas franchement le moment et elle peut subir tout ce qu'ils veulent tant que quelqu'un lui dit enfin comment va James. Elle les entend chuchoter qu'il y a quelque chose d'anormal, que le col est à peine ouvert — Ginny se redresse à moitié, malgré les protestations autour d'elle, pour attirer sauvagement Neville plus près et s'appuyer contre son épaule, bouleversée. Faites-le juste- sortir. Peu importe comment, découpez-moi s'il le faut, mais faites sortir mon bébé- Elle a rarement eu aussi peur de toute sa vie.

Il y a des discussions, des décisions rapidement prise, et les intempéries magiques se calment alors qu'arrive l'aube. Des sortilèges et des potions (la réserve ayant été inaccessible du fait d'elle ne sait quel accident qui ne pouvait être résolu sans baguette) et enfin, enfin, le soulagement. Elle est littéralement épuisée et se contente de fermer très fort les yeux lorsqu'on lui apprend que le bébé était très mal positionné, coincé contre le bassin, mais que tout semble aller bien — que c'est un battant. Bien sûr que c'est un battant, elle murmure faiblement, serrant brièvement la main de Neville avant de simplement la laisser calée dans la sienne, sans force ; c'est un loup. Et peu importe que l'équipe soignante cache mal le dégoût que la déclaration inspire à de nombreux sorciers, parce qu'ils peuvent se carrer leurs préjugés là où le soleil ne brille pas.

(Elle angoisse à l'idée de la douleur que son fils subira à chaque transformation, mais se refuse à avoir de ce qu'il est, de ce qu'ils sont elle et lui, unis dans leur malédiction).

On l'informe que son corps est trop épuisé et que l'accouchement sera déclenché le lendemain à défaut d'avoir pu avoir lieu de façon naturelle ; qu'en attendant il lui faut reprendre des forces. Et elle sombre facilement dans le sommeil, bercée par les sons rythmés des sortilèges de monitoring lui assurant que tout va pour le mieux.

Jusqu'à l'arythmie. On la secoue et Ginny émerge, confuse, pour s'apercevoir que les sons ont changé, saccadés, et qu'un Harry échevelé est apparu à ses côtés. Les termes détresse et urgence fusent et on lui parle de césarienne et elle répond Oui, oui, oui, tout ce qu'il faudra, avant d'être emmenée en salle d'opération, tandis qu'un quelconque soignant lance à un Potter déjà blême, Souhaitez-vous être présent pour tenir l'enfant une fois qu'il sera né ?

Après quoi, tout va très vite. C'est l'affaire d'une quinzaine de minutes seulement et lorsque Ginny rouvre les yeux, elle est amputée de l'abdomen proéminent qui l'a accompagnée huit mois durant, seule en salle de réveille, et annone Où est mon James ? mais l'anesthésie fait encore trop effet pour qu'elle tienne éveillée bien longtemps.  
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Neville Longbottom
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rolf ft. ryan gosling, astoria ft. lily collins, theodore ft. dylan o'brien, édouard ft. bob morley, neville ft. daniel sharman, elijah ft. chris evans, ambroise ft. sen mitsuji, alexander ft. alfie enoch, olivia ft. emeraude toubia, brienne ft. natalia dyer, dean ft. john boyega, gregory ft. alden ehrenreich, priscilla ft. daria sidorchuk, charles ft. james norton, hwan ft. vernon choi, jay ft. gong yoo, hiram ft. abel tesfaye, adidja ft. reece king.


‹ âge : vingt-quatre ans (30/07)
‹ occupation : chômage technique.
‹ maison : gryffondor.
‹ scolarité : septembre 91 et janvier 1999.
‹ baguette : bois d'if, crin de licorne, 28 centimètres 8, souple et rapide, inadaptée mais j'ai la flemme de la changer.
‹ gallions (ʛ) : 3807
‹ réputation : la guerre m'a endurci et changé, que je suis devenu assoiffé de sang et parfois incontrôlable, les longues années de conflit ayant brisé le garçon maladroit et parfois simplet que j'ai été.
‹ particularité : un semi-loup depuis septembre 2003.
‹ faits : je suis très différent du garçon que j'ai été à Poudlard, forgé par des années de guerre, de meurtres et de missions suicidaires. Je suis trop en colère, trop extrême, je n'ai plus rien du garçon timide que j'étais avant même si les blessure d'antan demeurent. La fin de la guerre m'a laissé détruit, et je me suis plongé dans les excès, surtout l'alcool, jusqu'à la naissance de mon neveu James, le fils de Ginny et d'Harry. J'essaie de joindre les deux bouts.
‹ résidence : dans la maison familiale à Blackpool, Angleterre, avec Ginny et son fils James.
‹ patronus : très difficile pour moi à invoquer, mais il a pris la forme d'un lama, une fois.
‹ épouvantard : alternativement le professeur Snape et les cadavres des gens à qui je tiens le plus: ma grand-mère, Luna, Ginny, Hannah, etc.
‹ risèd : une vie heureuse et ennuyante.
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Et toi ? ” Elle enfonce ses doigts dans sa peau et Neville étouffe un gémissement surpris de douleur. Des fois, il oublie qu'elle est loup-garou maintenant, et légèrement plus forte que les autres sorciers — et puis des fois il s'en souvient de manière très violente. Et c'est pas non plus come si Ginny avait toujours été un modèle de douceur et de délicatesse: il a toujours su qu'il valait mieux pas lui chercher des noises.
Alors Ginny qui accouche... “ Si je mets la main sur cet enfoiré de POTTER- ” Elle se tait donc Neville en profite pour caser un “ il arrive et puis tu sais c'est pas sa faute, c'est le miracle de la vie, tu sais! ” qu'il espère encourageant. Il reste à proximité, se sentant inutile et stupide et balourd et incapable, les yeux rivés sur ce que font les médicomages aux corps de sa meilleure amie avant de comprendre qu'ils regardent là-dessous et parlent bien entendu du col honni (Neville n'a aucun problème avec les cols de l'utérus!!! Mais c'est juste l'idée que le crâne d'un bébé-) (il faut vraiment qu'il arrête de penser, qu'il arrête de penser, qu'il arrête de penser); il tourne la tête vers Ginny, raffermissant son emprise pourtant déjà bien ferme sur sa main. “ Tout va bien, Gin, je suis là, tout va bien. ” Il est détrempé, il a mal à la tête, elle lui fait un peu mal à la main mais il ne la lâcherait pour rien au monde. Ensemble ou pas du tout.

Il reste près d'elle jusqu'à ce que sa prise sur sa main se relâche légèrement, jusqu'à ce qu'on leur annonce que ça va, ça va, il n'y a pas de problème notable, elle va s'en sortir, il faut qu'elle reprenne des forces. C'est un battant mais évidemment que c'est un battant, comme elle l'a dit plus tôt: James est le digne fils de ses parents après tout. Neville reste à côté du lit de Ginny quand elle s'endort, il a l'impression qu'il reste dans cette position pendant des heures, il est physiquement incapable de bouger ou de partir. Il a des milliers de personnes à prévenir, et Harry n'est toujours pas là, mais il ne peut pas bouger, juste l'observer dormir, repousser une mèche de cheveux collée à sa joue par la sueur derrière son oreille. Elle a jamais été aussi fatiguée, même pendant des années de Guerre et de souffrances et de privations, mais elle n'a aussi jamais été aussi belle.
Tout en elle crie Pack et c'est une sensation étrange pour Neville. La Meute, il sait ce que ça veut dire mais c'est seulement maintenant qu'il comprend. Ginny est liée à Douglas pour toujours et Neville est lié à un inconnu... mais quoiqu'il arrive, il sera toujours lié à elle, à James aussi. Il a tellement peur que quelque chose n'aille pas bien. Il a tellement, tellement peur et pourtant, il n'a jamais été aussi fasciné par quoique ce soit d'autre.

Il a dû s'assoupir, ou alors son esprit s'est juste déconnecté de la réalité. Il cligne des yeux en entendant qu'on entre dans la petite chambre et il se retourne aussitôt, peut-être que c'est son nouvel instinct de semi-loup qui parle pour lui; un instant plus tard, Neville est sur ses pieds et serre brièvement Harry contre lui. “ How is she? ” La voix du Survivant est tremblante, ses yeux avides sur la silhouette endormie de Ginny. Il a l'air de quelqu'un qui n'a pas dormi longtemps. Il est complètement hébété et Neville n'est pas mieux, lui tapant rudement l'épaule, content de le voir là. “ Ça va. Ils vont provoquer l'accouchement demain. On ferait mieux d'attendre dehors, elle doit se reposer à tout prix. ” Harry hoche distraitement la tête, se fait entraîner dans le couloir, mais ses yeux verts ne quittent pas un instant Ginny et Neville a comme un pincement au coeur qu'il déglutit avec gêne.
Ils restent pendant un long moment dans le couloir et Neville finit par se lever, n'y tenant plus d'attendre, pour aller aider quelques médicomages et spécialistes s'occuper des réminiscences de l'orage et essayer de faire fonctionner, en vain, son POW à l'extérieur. Harry a la tête de quelqu'un qui préférerait rester seul.

Quand il revient, Harry n'est plus dans le couloir mais à l'intérieur de la chambre. Neville l'observe depuis l'encadrement de la porte — son ami ne l'a pas entendu entrer. Il se tient sur la chaise que lui-même occupait quelques dizaines de minutes plus tôt (sa place à lui, pas celle de Neville) et il observe Ginny sans rien dire. Neville a la gorge nouée. Il finit par se l'éclaircir pour signaler sa présence, allant déposer dans la main de son ami de toujours une tasse de café. Ils ne disent rien, occupent la pièce en attendant que Ginny se réveille. Bizarrement, Neville a l'impression qu'ils devraient parler, de ce qui va se passer ensuite. Ginny va continuer à vivre avec lui à la maison Longbottom mais c'est pas bizarre, pour Harry? Et puis il en pense quoi, Neville n'a pas encore eu l'occasion de le lui demander? C'est pas weird ou quoi? C'est bien fini entre lui et Ginny, non? Non pas que Neville soit intéressé mais c'est juste que c'est pas un sujet qu'il se sent d'aborder avec Ginny. C'est juste pour vérifier.
Il pense trop à tout ça. Il s'efforce d'envoyer des messages à Emily et Luna. En vain.

Il s'est endormi près de la fenêtre quand soudainement, un collège entier de médicomages débarquent dans la pièce. On parle de section C (Neville n'a aucune idée de ce que c'est) d'urgence et il se précipite vers le lit de Ginny mais il est fermement repoussé en arrière, ils doivent s'occuper d'elle, la préparer à l'opération, avoir son assentiment et Neville trouve sa place à côté d'Harry. “ Tu sais ce que c'est-- ” Il est interrompu par un médicomage: “ Souhaitez-vous être présent pour tenir l'enfant une fois qu'il sera né ? ” Harry reste interdit et il a pas l'air d'être sur le point de former une pensée cohérente et la formuler à voix haute alors Neville le frappe fort dans le dos. “ Mec. Go. OK. Oui. OK! Oui! ” Et il est emmené, avec Ginny, dans la salle où James va naître.

Neville a l'impression qu'il va mourir.

Sa tête a un peu cessé de tourner mais c'est sans doute parce qu'il a avalé le fond de la flasque (extensible) qu'il avait dans la poche. Il est assis dans le couloir, prostré en deux, ses doigts emmêlés à ses cheveux et ses coudes sur ses genoux. Il aimerait tant que Luna soit là. Ils ne sont pas vraiment... en de bons termes, en ce moment, mais il donnerait tous les Gallions du monde pour qu'elle soit là, qu'elle le distraie, lui dise quelque chose. Ce n'est pas son fils qui est en train de naître dans la pièce d'à côté, mais il n'a jamais eu autant peur de toute sa vie. Il aimerait savoir si ça va, si tout se déroule bien. Si Ginny n'est pas en train de souffrir, si Harry va bien, si James va bien, si-

Longbottom? ” Il saute sur ses pieds. Il voit toutes les couleurs sur ses yeux là où il a appuyé les talons de ses mains. “ Vous êtes le, euh... parrain? Oui. Oui, c'est moi, Neville... Le nourrisson est encore en train d'être examiné mais tout s'est bien passé, monsieur Potter est avec lui. Est-ce que vous voulez-- Où est Ginny? Elle est en salle de repos. Est-ce que vous voulez-- — Amenez-moi à Ginny! ” Il lui faut quelques minutes pour convaincre le médiomage mais finalement, on l'amène à Ginny qui, il le sent, est toute déboussolée et fatiguée et il a envie de la prendre dans ses bras pour la ramener à la maison mais elle est là et elle cherche James et James va bien et Harry va bien et ça s'est bien passé. “ Il arrive, il va bien, Ginny, t'en fais pas, ” qu'il s'entend dire, les mots sortant naturellement d'entre ses lèvres pour la rassurer, alors qu'il se précipite vers elle pour prendre sa main entre les siennes, avec force. Quelque chose s'apaise en lui quand il la voit et la touche, quelque chose qu'il a appris à discerner comme étant un loup, celui qui vit avec lui dans ce corps, celui qu'il est devenu en septembre dernier — en même temps qu'elle. “ Il arrive, James, il arrive, tu l'as fait, il va bien, Harry est avec lui, tout va bien. ” Et elle est si belle, et elle va bien, et Neville se sent tellement soulagé qu'il a l'impression qu'il va exploser de l'intérieur.
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HERO • we saved the world
Ginevra Weasley
Ginevra Weasley
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‹ âge : 22 ans (onze août).
‹ occupation : mère à temps plein.
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‹ scolarité : 1992 et 1999.
‹ baguette : uc.
‹ gallions (ʛ) : 3969
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Neville & Ginny
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3 mars 04. Il arrive, James, il arrive, tu l'as fait, il va bien, Harry est avec lui, tout va bien. Malgré ses efforts elle se rendort — ne reprend tout à fait connaissance qu'un peu plus tard, le prénom de James aussitôt sur ses lèvres.

Et alors plus rien ne compte : ni le plafond dont certains pans continuent de déverser des trombes d'eau dans la chambre, ni le personnel qui se presse pour endiguer le flot, l'épuisement, la peur, les derniers coups d'éclat de la tempête... rien n'a d'importance, parce qu'elle fait enfin la rencontre de ce petit être qui a grandi en son sein, encore tout violacé aux extrémités et fripé et si frêle qu'elle craint que son souffle même suffise à le casser et- il est parfait. Parfait comme la fin d'une époque et le début d'une nouvelle, parfait comme dans ses rêves d'adolescentes enamourée bien que la guerre ait tout bouleversé. Parfait même si arrivé trop tôt et dans des conditions inattendues, parfait parce que son cœur n'a jamais été aussi gonflé d'amour qu'aujourd'hui. Et elle qui s'était toujours promis de ne pas verser de larmes à un tel moment (de ne gagatiser pathétiquement devant aucun enfant non plus, si adorable soit-il), ne peut contenir l'hémorragie lacrymale qui la prend de court — larmes de joie pure. C'est parfait parce que Harry est là, à ses côtés et que, même séparé d'elle, elle sait qu'il sera un père merveilleux ; parfait parce que Neville la rassure et l'encourage, attendrissant de maladresse et d'attentions ; parfait parce que la silhouette d'Emily se dessine dans l'entrebâillement de la porte ; parfait parce qu'il y aura Lou, mais surtout, sa chair et son sang : Ron, Bill et Charlie, tout comme le reste de la famille élargie. Bienvenue, louveteau, elle souffle en effleurant le tout petit nez du bout du sien, avec une infinie précaution. Tu vois ce grand gaillard que tu rends fragile ? C'est ton papa. Ta mission si tu l'acceptes sera de le mener par le bout du nez, elle plaisante, rien à travers ses propres larmes de celles que verse Harry. Oh elle le voit déjà d'ici, et sans l'ombre d'un doute ; le papa gâteau mordu de sa progéniture. Et à coté de lui, ce sont tes parrains et marraine. On t'attendait tous avec impatience.

La guerre est finie et c'est concret, à présent : ils peuvent vivre. Alors elle s'autorise enfin à croire en l'avenir qui se profile.

20mars 04. Tout va bien mon cœur- là, c'est fini. Tentative louable, mais ça ne l'est pas- fini. La voix exténuée de Ginny se brise un peu sur les bords et elle ferme fort les paupières en comptant dans sa tête pour ne pas permettre à ses nerfs de craquer. James, lui, hurle à plein volume, à en devenir pourpre. James, s'il te plait, calme-toi, elle retente plus fermement, ou essaye du moins — ça sonne comme une supplication et il redouble d'ardeur, l'air de dire non, non il ne me plait pas. Sa main tente de caresser son front rougie, chauffé par l'effort, mais il ne cesse de gigoter en brandissant ses petits poings dans un excès de fureur. Elle se sent si... si impuissante. Si incapable, à le regarder s'emporter sans pouvoir faire grand-chose de plus que tenter de l'apaiser par sa voix, et ses paumes qu'il rejette, réclamant plus. Il n'aime pas être allongé ainsi, et bien qu'elle veuille le bercer pour l'apaiser, Ginny ne peut pas le faire.

Comme à chaque fois qu'il lui semble faillir à son rôle, elle ne peut s'empêcher de se déprécier. Elle n'est même pas capable de porter son enfant, peine ne serait-ce qu'à le placer correctement pour l'allaiter et le moins que l'on puisse dire est qu'elle le vit mal. C'est pénible, de devoir compter sur Neville pour placer des oreillers sous bras et sur son ventre, puis caler James contre son sein mais assez loin de la coupure-souvenir laissée par la césarienne. Cela fait deux jours, mais il n'a toujours pas cessé de rougir à chaque fois que la responsabilité retombe sur ses épaules ; et Ginny, elle, est trop épuisée pour ne pas s'impatienter face à sa gêne, ses nerfs menaçant constamment de craquer. Elle s'efforce de rester calme, vraiment, mais l'immobilisme et l'enfermement forcés la font suffoquer, les précautions exigées le temps qu'elle récupère n'améliorant en rien la situation. Pas plus tard qu'il y a deux jours elle est parvenue à rouvrir sa plaie et a dû retourner à l'hôpital le temps qu'on referme les tissus, à son grand damne : sa lycanthropie n'est-elle pas supposée la rendre au moins plus solide ? Elle a eu beau réclamer une potion apte à achever le travail en quelques minutes, on lui a rétorqué que guérir naturellement était la meilleure option dans son cas et qu'il fallait de toute façon qu'elle accorde du repos à son organisme.

Le bébé, pourtant, n'entend rien des chipotages des adultes ; il réclame au gré de ses envies et plus il s'égosille, plus elle se sent misérable. Neville est sorti boire. Elle voudrait être contente qu'il ait pris la peine de sortir pour le faire — si on cherche un aspect positif à la situation, c'est déjà un progrès, kinda — mais elle s'aperçoit qu'elle avait surestimé sa propre tolérance dans l'équation qui l'a poussée à conclure que s'installer avec lui serait une bonne idée : le voir se détruire ainsi la rend folle. Elle se pensait plus forte, après être passée par l'alcoolisme de Fred, mais c'est tout le contraire : l'expérience l'a rendue hypersensible au point que la seule idée de dépendance à cette boisson terrible lui fasse perdre toute once de chill. Ça la rend furieuse mais surtout, elle a peur. Peur qu'il ne s'arrache jamais à ce cercle vicieux, peur de l'agressivité induite par l'alcool également. Neville n'a jamais été violent mais ses mots se font progressivement plus tranchants, les clash de plus en plus fréquents, et Ginny flaire la dégringolade aussi sûrement que si un hypothétique troisième œil la gratifiait de ses tristes augures. Neville est sorti boire et elle songe fine, I don't need him anyway, mais son cœur pulse désagréablement, mû par une sensation d'échec et d'abandon bien trop démesurée : elle ne devrait pas le prendre tant à cœur, non ? Il n'est que son meilleur ami, ne lui doit aucun compte et pourtant, elle est incapable de ne pas se sentir blessée lorsqu'elle l'imagine dans un bar, entouré de vieux amis d'enfance et de femmes, transformé par les verres qu'il s'enchaîne. A vrai dire, même l'image est floue et incertaine : elle ne connait pas ce Neville, pas assez pour pouvoir anticiper ses attitudes, pas assez pour être en confiance plutôt que tracassée.

Fine, elle se répète, serrant les lèvres et s'extirpant précautionneusement du lit. Elle peut bouger, bien sûr — c'est même recommandé. Le problème vient du fait que le port de tout poids approchant ou excédant quatre, cinq kilos lui est interdit, mais que James atteint déjà presque cette limite. Les médicomages et leurs contre-indications sont une chose, mais est-elle supposée laisser son enfant s'étrangler de rage sous prétexte qu'elle est incompétente ? Faible, elle qui s'est toujours tant targuée d'être forte.

L'effort s'avère plus pénible qu'elle ne l'avait anticipé. James l'épuise déjà en bougeant et elle peine un peu à trouver une position dans laquelle le placer ; mais quand elle y parvient, l'agréable sensation d'avoir remporté une petite victoire la pousse à songer qu'elle en est capable. Alors elle lui fredonne une contine sorcière du bout des lèvres en effectuant quelques pas avec lui. Sans résultat. Elle s'attèle à le changer, mais même une fois propre baigné de son irrésistible odeur de bébé, il ne se tait pas. Quoi qu'elle tente, rien n'y fait et la fatigue reprend ses droits, supplantant la résolution. Ayant pris le risque de descendre jusqu'au salon, Ginny prend dès que possible appui sur le dossier du canapé alors qu'une désagréable sensation lui noue le ventre. Le liquide carmin suinte à travers le tissu de son débardeur, rétribution salée pour son audace. Elle s'oblige à contourner le meuble pour poser James sur le fauteuil, l'entourer d'oreillers par précaution, et puis sa main tremblante se glisse dans la poche de la robe de nuit enfilée à la va-vite par-dessus son haut et son short ; elle y pioche son pow, peine un peu dans la liste de contacts, puis finit par sélectionner le numéro de Neville. Elle s'en veut tellement- de le priver de sa liberté, d'avoir tant besoin de lui, mais elle s'effondre et ne sait quoi faire d'autre, alors elle lance l'appel. Ferme les yeux tandis que la tonalité retentit une, deux, trois fois sans résultat, étouffe un sanglot rageur lorsqu'elle bascule sur la messagerie. Le bip retentit mais pendant quelques secondes elle est incapable de trouver sa voix, et seul James sature la ligne de ses protestation. Nev- elle finit par craquer ; Je- je me doute que tu es occupé mais- oh comme ça lui pèse de dépendre de quelqu'un, d'avouer qu'elle ne sait pas prendre soin de son propre fils sans une aide extérieur, de songer que Neville même partiellement ivre s'en sortirait peut-être mieux qu'elle. Mais ce n'est pas que pour James. Elle est tellement- tellement seule et désemparée sans lui et- J'ai besoin de toi. Rentre... s'il te plait, elle plaide finalement, sans l'avoir calculé et sans parvenir à le refouler. Elle veut juste qu'il soit là- sa chaleur, ses exclamations paniquées, ses bras, même son haleine chargée de tout ce qu'elle hait — elle veut juste qu'il soit là, avec elle.
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Neville Longbottom
Neville Longbottom
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‹ particularité : un semi-loup depuis septembre 2003.
‹ faits : je suis très différent du garçon que j'ai été à Poudlard, forgé par des années de guerre, de meurtres et de missions suicidaires. Je suis trop en colère, trop extrême, je n'ai plus rien du garçon timide que j'étais avant même si les blessure d'antan demeurent. La fin de la guerre m'a laissé détruit, et je me suis plongé dans les excès, surtout l'alcool, jusqu'à la naissance de mon neveu James, le fils de Ginny et d'Harry. J'essaie de joindre les deux bouts.
‹ résidence : dans la maison familiale à Blackpool, Angleterre, avec Ginny et son fils James.
‹ patronus : très difficile pour moi à invoquer, mais il a pris la forme d'un lama, une fois.
‹ épouvantard : alternativement le professeur Snape et les cadavres des gens à qui je tiens le plus: ma grand-mère, Luna, Ginny, Hannah, etc.
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20 MARS. Ils sont dans un salon de tatouage du Chemin de Traverse quand Neville reçoit un appel de Ginny; Harry est en train d'hurler comme un veau qu'on égorge tandis que Mylan rit nerveusement en continuant son oeuvre d'art sur sa fesse, les vibrations de la machine résonnant dans l'air de la fesse, rendant toute conversation quasi-impossible, même si ça n'empêche personne de se gueuler dessus pour se faire entendre. La perspective que le fessier du Survivant se retrouve infecté par les mains poisseuse de Dirico frit de Mylan ne semble effleurer personne; ils arrêtent pas de rire, d'hurler, de boire aux bouteilles achetées en chemin parce que bien évidemment, la soirée ne va pas se finir comme ça, la soirée ne finit pas jamais. Son pow est sur silencieux, il ne l'entend pas vibrer dans sa poche et il est aussi suffisamment bourré pour ne pas le sentir non plus; il passe un bras autour des épaules de Ron et rit d'une blague qu'il vient de lancer. Il est content de revoir ses potes, ça fait longtemps, même si y'a le poids de ces dernières années et des gens qu'ils ont perdu, Dean notamment, qui pèse sur leurs épaules.

Comme à toutes les soirées où il sort, Neville se dit que c'est la dernière. Que ça n'arrivera plus jamais. C'est depuis la naissance de James qu'il se dit ça chaque soir où il rentre un peu trop déglingué pour bien check on sa meilleure amie et son filleul. C'est depuis la naissance de James qu'il essaie de s'empêcher, essaie vraiment, mais finit toujours par y retourner parce que James ou pas, il a l'impression que son crâne est rempli de plomb et de glaçons, et qu'il faut réchauffer tout ça, et qu'il revoit le regard sans âme d'Augusta et c'est quelque chose à laquelle il faudra qu'il se confronte plus tard, mais il préfère ne pas le faire maintenant, plus tard sounds good.
Il sait qu'il a un problème et que c'est pathétique. La seule qui semble savoir, c'est Ginny — normal, elle vit avec lui — même si il a pas tort de penser que le reste du gang a dû remarquer aussi, sans vraiment se rendre compte de l'étendue des dégâts, des doigts de whiskey versés dans le café le matin, de la bière systématique à chaque repas. Il n'a jamais eu le temps d'être un adulte; il aime le goût, prétend-t-il, comme si la simple perspective de switcher à l'eau ne le remplissait pas d'angoisse. Il veut juste faire la fête. Profiter de la vie tant qu'elle est là. Et puis le Firewhiskey lui permet d'oublier les lancements de sa main brûlée, blessée, inutile; à croire que le feu de l'alcool atténue le feu de magie noire invoqué par Hermione pour tuer Voldemort, ah!

Il n'est, de toutes manières, clairement pas en état pour prendre l'appel; c'est quelques minutes plus tard, alors qu'il dégaine son téléphone pour photographier les larmes pitoyables d'Harry, qu'il voit la pastille rouge au milieu de son écran et soudainement, la Terre cesse de tourner et malgré la quantité plutôt impressionnante d'alcool qu'il a avalé ce soir — les autres ne sont pas en reste mais en cet instant précis Neville est à peu près 90% fait and counting —, il sent son crâne se remplir de plomb et de glaçon, comme si un Détraqueur venait de lui envoyer un texto pour l'inviter à dîner. Il regarde son écran pendant quelques secondes, relâche Ron et s'éloigne avec un sourire distrait pour rassurer tout le monde (mémoire musculaire et réflexe ordinaire de la part de Neville) pour écouter le message. Il ne comprend pas tout la première fois, le réécoute; la deuxième fois, il a compris la moitié des mots qui de toutes façons ne font pas de sens pour son cerveau embrumé par l'alcool. Ils ont mis une bulle de silence dans la pièce pour que personne les entende — clarté d'esprit étrange venant d'eux dans cette situation, mais appartement le propriétaire vit au-dessus donc bon — alors Neville se permet de sortir une baguette tremblante de sa main non directrice mais pas blessée, pour augmenter le volume; et puis, la voix de Ginny qui, couverte par les gémissements porcins d'Harry et les rires bovins des autres, n'est entendue que par lui.

Nev- Je- je me doute que tu es occupé mais- J'ai besoin de toi. Rentre... s'il te plait.

C'est pas du plomb qu'il a dans la tête, ou de la glace: c'est du Feudeymon et de la lave, c'est feu stérilisant et destructeur, c'est quelque chose de brûlant qui lui fait encore plus mal que les griffures de loup-garou qui s'étalent sur son torse — il ne sait même pas quoi faire pendant un moment, son pouce flottant au-dessus du bouton pour la rappeler; mais il est soudainement pris de court quand Seam pose une main sur son épaule, hilare, en disant un truc que Neville ne comprend pas. Le message ne l'a pas rendu sobre, loin de là; il est juste trop choqué pour comprendre et donne un — violent — coup d'épaule pour reposer son pote qui le regarde sans comprendre, heurté peut-être, les sourcils froncés. “ J'dois partir.Mate? ” Neville n'écoute rien. Il vérifie qu'il a son porte-feuille, sa baguette et son pow dans ses poches, c'est tout ce qui compte. “ Hey, mate-- ” La main de Seam se tend pour se poser sur son épaule mais Neville s'écarte. Même Mylan et Harry se son tus, la machine en suspension dans l'air. “ J'dois partir, ” réplique-t-il de nouveau, avant de sortir violemment du salon de tatouage, la porte manquant de sortir de ses gonds alors qu'il envoie le battant rejoindre le mur dans un bruit de tous les enfers. Il devrait s'inquiéter qu'on les entende, qu'on les surprenne mais il ne pense à rien. Ou plutôt si, il ne pense qu'à une seule et unique chose: il pense à Ginny.

Ils ont dû aller en précipitation à Saint-Mangouste il y a deux jours, mais ils ont dit qu'elle allait bien, qu'elle devait se ménager, et elle a promis de le faire, et James dormait quand il est sorti pour rejoindre les autres au pub, il a même demandé la permission à Ginny, il lui a demandé la permission, nom de Merlin et de toutes façons, il a le droit, il- sauf que ce n'est pas une histoire de justifier ce qu'il fait, mais plutôt une histoire de justifier ce qu'il ne fait pas: s'occuper de sa meilleure amie et de son enfant, comme il l'a promis de le faire, et comme il échoue misérablement.

Il n'a pas préparé de Portoloin alors il sort comme une furie du Chaudron Baveur qu'il a rejoint et traversé en courant et sans s'arrêter — ses poumons sont en feu, son coeur bat trop vite dans sa poitrine, il a envie de vomir mais il ne s'est pas arrêté une seule seconde pour réfléchir — pour commander un Magicobus de nuit, ceux qui s'arrêtent un peu partout, d'un coup de baguette. Il va vomir aux pieds du contrôleur... et non, il parvient à ne pas être malade, dépose dans les mains de ce dernier une somme bien trop conséquente en lui indiquant le nom de la ville côtière, puis le simple nom de sa maison; l'autre semble voir qu'il est très malade et qu'il va sûrement lui vomir sur les pompes si il trouve pas son arrêt bien vite, alors il tape sur la fenêtre séparant le chauffeur du reste du bus pour dire quelques mots, certainement pour lui dire de mettre Blackpool en tête de liste malgré les quelques autres sorciers, certains dans un état similaire à Neville, dans le bus. Il se fout comme d'une guigne des regards de travers et des expressions dégoûtés ou curieuses quand il est reconnue; il s'en fout, se concentrer sur son pow, qui est devenu le centre de son univers. omw, est tout ce qu'il parvient à envoyer à Ginny, ses doigts fébriles et tremblants à la surface de l'objet. Il devrait se concentrer pour écrire plus mais il a un haut-le-coeur à cause du Magicobus et décide de fermer les yeux, laissant sa tête aller contre la paroi du fond du bus contre laquelle il s'est laissé traîné jusqu'à terre. Il manque de rouler cul par-dessus tête à plusieurs reprises mais il soupçonne la compagnie de bus d'avoir acheté des amortisseurs dignes de ce nom. Ce qui compte, c'est qu'il ne finisse pas le nez dans la poussière, ou en train de vomir ses tripes sur ladite poussière.

Longbottom House, Blackpool. ” Il adresse un signe de remerciement au contrôleur en se laissant tomber dehors, manquant de tomber si tôt que ses pieds touchent le sol. “ Woah, you alright there, buddy? Ça va, ça va. ” Il va bien, tout va bien, il a le droit, il a demandé la permission, tout va bien; il entend le Magicobus déraper sans plus état-d'âme, et il s'effondre presque en s'appuyant sur le petit mur de l'enceinte du jardin, sentant ses genoux follement trembler sur lui avant de lâcher, rencontrant le sol durement alors qu'il vomit ses tripes sur le sol.

Quand il se redresse, il est toujours désorienté, il a l'impression d'avoir perdu ses sens de semi-loup et de se retrouver amputé d'une partie de son audition, comme c'était le cas avant sa griffure; il est complètement déboussolé, s'avançant à pas d'ivrognes jusqu'à la porte, laissant retomber un poing contre le battant comme pour prévenir Ginny avant de chercher ses clefs dans sa poche, fumbling through it all, ses doigts tremblants et maladroits à la manche entachée de ce qu'il vient de vomir finissant par se refermer sur la petite clef noire... sauf que la porte s'ouvre, et qu'il y a Ginny de l'autre côté du battant.

Il pourrait se jeter à ses pieds pour pleurer et la supplier de le pardonner que ça ne ferait aucune différence. Elle a toutes les raisons du monde d'être furieuse et elle devrait lui dire qu'il n'a pas le droit d'entrer, elle devrait le faire crouler sous les Aguamenti jusqu'à ce qu'il la supplie d'arrêter, elle devrait... il ne sait pas ce qu'elle devrait faire, il pense de manière confus et désordonnée mais il sent des larmes de honte le prendre aux yeux qu'il a baissé. James est en train de hurler, il faut qu'il arrête, il faut qu'il dorme, Neville ne supporte pas le bruit de son filleul qui hurle, qui a mal, qui a faim, qui a quoique ce soit, et l'abus d'alcool n'arrange rien de rien. Il s'accroche à l'encadrement de la porte, livide et en nage, reprenant son équilibre pendant un instant. L'alcool l'empêche de réfléchir, peut-être que Ginny parle, peut-être qu'elle attend qu'il lui dise quelque chose; toujours est-il qu'il ne l'écoute pas, ne dit rien, se contente d'entrer dans la maison de sa famille leur maison (il aime mieux y penser comme ça plutôt qu'en des termes qui lui donne envie de pleurer) sans la délicatesse maladroite qui lui vient normalement aux alentours de Ginny; au contraire, son épaule rentre dans la sienne sans grande douceur, alors qu'il chercher son filleul du regard, machinalement, retirant sa veste lourde de sueur qui finit par terre, retroussant les manches de sa chemise dans des gestes aux doigts gourds et tremblants.

C'est là que l'odeur de sang l'assaille, noyée par l'odeur de son propre corps — alcool et vomi et le dirico frit trop gras qu'ils ont mangé — jusqu'alors, mais précieusement conservée dans la maison. Il suit la source des hurlements et finit par trouver James, vers lequel il tend les mains, machinalement, avant de s'arrêter, se rendant compte que son bras-Feudeymon lui fait mal, que ses bras tremblent, qu'il est tremblant de bout en bout et complètement incapable de s'occuper d'un bébé. Et le sang ne vient pas de là.
Il se détourne du canapé pour regarder Ginny et son coeur bat tellement forte dans son ventre et ses tempes et ses oreilles. Il lui a promis d'être le meilleur parrain de la planète et il est juste un déchet, un poids pour elle, rien de plus. Ils n'arrêtent pas de se disputer — pas de se chamailler, de se disputer —, de se trouver tous les défauts sur Terre. Il est nul et il ne mérite pas d'être là. Qui croyait-il qu'il était, le père de l'enfant? qu'il pourrait véritablement s'en occuper correctement (Mais c'est lui qu'elle a appelé, lui murmure une voix insidieuse. Pas Harry. Lui plutôt qu'Harry).

Il pourrait se jeter à ses pieds mais il reste immobile, il y a une odeur de sang dans l'air, fraîche comme une plaie en train de suinter, et elle vient d'elle. On lui a donné un portoloin d'urgence, quand ils étaient à Saint-Mangouste il y a deux jours. Il est dans sa chambre. Bizarrement, James s'est calmé de voir mère et parrain dans la même pièce, ou alors sa résistance faiblit-elle, ou alors Neville est juste en train de noyer férocement le bruit insipide sous ses pensées confuses. Son visage s'ouvre comme si il allait dire quelque chose puis il tourne les talons et se met à courir dans les escaliers pour aller s'emparer du portoloin (un objet qui n'a pas vraiment de nom, comme un bouton sans détente, aux armes de Saint-Mangouste) dans sa chambre, le cherchant sous les vêtements sales et dans les tiroirs à moitié vides, retournant toute sa chambre avec des poumons vides, un coeur qui bat trop vite, et un estomac dans tous les sens. Quand il l'a trouvé, refermant son poing autour de l'objet enroulé dans une protection spartiate pour ne pas l'activer par mégarde, il sort de sa chambre comme d'une fusée, redescendant les escaliers à toutes blindes.

Bien entendu, même sobre, il tombe au bout de quelques marches plutôt deux fois qu'une; il parvient néanmoins à établir un record, alors qu'il est complètement bourré, de quelques cinq marches avant de dégringoler, un bras s'accrochant machinalement à la barrière mais la main-Feudeymon faisant presqu'aussitôt des siennes, les doigts lâchant et les muscles s'endormant dans une brûlure fantôme douloureuse qui lui arrache un gémissement, et bientôt il perd l'équilibre et glisse, chose plutôt classique pour Neville, même depuis la griffure. Il a mal partout, il s'est pris une marche dans la pommette et il a mal au genou et au coude et il a pris un gros coup sur le crâne qui l'a sonné quelques secondes quand il arrive au bas des marches... mais il arrive au bas des marches, cherchant à l'aveugle le Portoloin de secours, marmonnant des inepties sous sa respiration. Décision du hasard ou choix dramatique de Ginny, il trouve le Portoloin et juste à côté, le pied nu de la rousse; il relève les yeux vers elle, l'odeur de sang plus forte que jamais, les larmes menaçant de couler à grands flots dans ses yeux tristes et flous de toutes façons. “ Je suis... j'suis désolé. ” Et malgré des années à se déprécier et à se mépriser et à se trouver tous les défauts du monde, il ne s'est jamais haï tant qu'en cet instant précis où, fragile, bancal et pitoyable, il demande une absolution pour laquelle il n'est pas prêt à se battre.
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