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sujet; Tout ce qui est exquis mûrit lentement

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Tout ce qui est exquis mûrit lentement 62939814

Fêter un anniversaire était une coutume qui me convenait très bien lorsqu’il ne s’agissait pas du mien. Non pas que je refuse de me voir vieillir mais simplement parce que ce jour n’avait jamais rien eu de joyeux pour moi. Ma date de naissance avait été falsifiée et je n’avais jamais encore fêté la date réelle. Le seul souvenir qu’il m’en restait était celui de mes trois ans, jour où j’avais perdu ma mère, mon beau-père et toute ma vie en réalité. Les suivants, au 30 aout, n’avait été que des successions de reproches de ma « mère » le tout agrémenté parfois d’un gâteau préparé par Chat, notre elfe de maison. Alors non, je n’avais jamais vraiment fêté mon anniversaire. Mais nous n’étions pas le 30 juillet ou le 30 aout, non aujourd’hui c’était le premier Avril et Fred avait 26 ans. J’avais longuement hésité à me contenter d’un message sur son pow pour « marquer le coup » doutant qu’il veuille vraiment passer cette date de façon festive. Mais je n’avais pas envie de le laisser seul ce jour-là non-plu. Aussi avais-je décidé de lui faire la surprise de venir pour un petit déjeuner d’anniversaire. Ca n’était pas habituel mais rien dans le lien qui nous unissait ou notre histoire commune ne l’était alors c’était parfait. Je n'avais plus qu’à espérer qu’il soit d’accord sur ce principe-là. J’allais être rapidement fixée puisque je frappais à la porte arrière de son appartement attendant sagement, muffin à la main, bougie allumé qu’il ouvre.

Et une vague me submerge.

Le doute.

N’était-il pas trop tôt ? Et s’il dormait ? Si je réveillais le bébé ? Il ne veut peut être pas fêté son anniversaire du tout. Peut-être que c’est trop dur sans George. Peut –être même qu’il ne veut pas le fêter avec moi. Il n’est peut-être pas là. S’il n’aime pas l’idée du muffin/gâteau d’anniversaire ? J’ignore s’il prend des petits déjeuners ? Sait-il que c’est le repas le plus important de la journée ? Et pourquoi ai-je préparé autant ? Pourquoi ce sac est-il si lourd ? Et si le sort ne tenait pas, que tout était froid, ou trop chaud, le jus d’orange c’est peut-être renversé. Je n’ose pas regarder. Il ne répond pas, il doit être chez bill ou Charlie, Ron ou Ginny… un Weasley n’importe lequel. Je devrais partir ? Rebroussé chemin ? Non ? Depuis combien de temps suis-je devant la porte ? Combien de minutes se sont écoulés depuis que j’ai frappé ? 5 minutes ? Non… ce ne sont que des secondes ? Mais alors pourquoi suis-je si angoissée à l’idée qu’il rejette en bloc ma présence ? Il ne l’a jamais fait, malgré les mensonges et les découvertes il est resté à mes côtés. La flamme de la bougie vacille, ma respiration s’est accélérée. Par Merlin non, je devais faire attention de ne pas l’éteindre. Je n’avais pas passé tant de temps dans la cuisine de cet appartement moldu à comprendre l’utilisation de tout ce bazar pour tout foutre par terre en soufflant dessus ! Je ne suis même plus certaine d’être devant la bonne porte, je devrais tenter de frapper à celle de la boutique, qui sait il n’a peut-être pas dormi de la nuit et à commencer un inventaire, après tout c’est le premier… on ne fait pas ça le jour de son anniversaire. Je crois. Je n’en suis pas certaine. Mince, de la cire me tombe sur les doigts, je grimace alors qu'au même moment il ouvre la porte -forcement-. Surprise, je lui tend le muffin, à quelques centimètres à peine de son nez. Par chance la bougie ne s’est pas éteinte et je ne suis pas en train de le brûler. Bon anniversaire ! Et maintenant Gwen… respire.
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ce qui est exquis
Gwen & Fred
There are places I'll remember all my life, though some have changed Some forever, not for better, Some have gone and some remain. All these places have their moments With lovers and friends I still can recall, Some are dead and some are living In my life, I've loved them all But of all these friends and lovers There is no one compares with you And these memories lose their meaning When I think of love as something new Though I know I'll never lose affection For people and things that went before I know I'll often stop and think about them In my life, I love you more -  in my life, the beatles


Premier avril.
Cette date sonne au coeur des enfants comme celle de la journée des blagues. Où les farces habituellement prohibées sont tolérées par une population se soumettant à cette tradition aussi bien sorcière que moldue. Là où leurs confrères collaient des poissons dans le dos des gens à l'aide de ruban adhésif, les sorciers avaient plutôt recourt aux sortilèges et aux farces magiques beaucoup plus bruyantes, odorantes et colorées. Durant toute la semaine le brouhaha en bas de la boutique n'avait cessé et Fred Weasley, avait sans doute été plus occupé que d'habitude à ranger les rayons et produire toujours plus de marchandises. Pourtant aujourd'hui les rires ne franchissait pas la porte  orange de la boutique d'espièglerie et les gamins se contentaient de donner quelques coups sur la porte d’entrée, en vain. Elle restait close, malgré le petit matin tapant sur Londres, tout simplement parce qu'il n'avait pas envie d'y aller.

Dans la mélancolie du matin il était pourtant déjà debout, un biberon vide à la main tandis que dans ses bras se tenait un bébé à peine endormit qu'il berçait au son d'une comptine de son enfance. De leur enfance. Le jour des rires était cher à son coeur, c'était même son jour préféré. Il rassemblait ce qu'il y avait de plus précieux à ses yeux pétillants d'enfants. D'abord l'humour dont il vante les bienfaits à longueur de journée, puis la famille. Car c'est en ce jour qu'il était né comme un coup du destin, prévenant le couple Weasley de ce qu'allait devenir Fred et George. Deux tornades aux éclats presqu'en énervants qui manquaient tant maintenant, dans le silence cruel d'une maison désertée par ses occupants. C'était le jour où peu importe les bêtises faites par les jumeaux ou les querelles à propos de leur avenir qu'ils étaient célébrés par une fratrie, un père et une mère aimante jusqu'à ce jour qui marqua l'arrêt de ces fêtes d'anniversaire où l'unique gâteau épelait leurs prénoms sur un nappage chocolat-bieraubeurre. Pendant cette guerre il avait été remplacé par une bouteille de whisky, alcool sec se mélangeant à des larmes qu'il n'a jamais vraiment cessé de verser, contrairement au liquide ambrée dont les gouttes ne franchissait plus ses lèvres. À défaut c'est chez Bill que l'anniversaire aura lieu, pendant le week-end. La première véritable fête, maintenant que la guerre était achevée. Il pouvait certainement compter sur l'envie de bien faire de Fleur pour avoir un gâteau en tout plein semblable à celui que leur mère faisait, même si ce ne serait la même chose. Il pourrait compter sur la présence de ses neveux et nièces pour lui faire oublier un peu son coeur lourd.

Un peu comme les gazouillis de Benjen, charabia incompréhensible lui permettant de communiquer avait réussi à lui faire oublier pendant quelques minutes ce matin quel jour on était. Mais le bambin avait fini par clore ses lourdes paupières dans ses bras et la comptine était la seule barrière restante entre lui et le silence. Le vide, perturbé par des coups sur la porte raisonnant dans les escaliers menant à la porte de derrière. Hormis la famille et les amis personne n’utilisait jamais cette entrée secondaire donnant sur la petite place derrière sa boutique, mais visiblement les gamins avaient dû la trouver cette porte. Dans un soupire il renonce à les ignorer plus longtemps. Pas parce qu’il se sentait mal pour eux mais plutôt parce qu’il tenait à ses oreilles, tout autant qu’à sa tranquillité aujourd’hui. Dans un exercice plus périlleux qu’il n’y paraissait, mais que les mois de pratique rendaient presque simple, Benjen est couché sans qu’il ne soit réveillé dans ce qui était finalement devenu sa chambre. Les escaliers sont dégringolés et la porte ouverte, alors qu’on projectile lui arrive droit sous le nez. Un projectile affublé d’une bougie, qui se trouvait être un muffin qu’il observe sans vraiment réaliser, tandis qu’un bon anniversaire fusait derrière le gâteau. Lorsque ses yeux se posent derrière la pâtisserie, c’est le visage de Gwen qui apparaît. Et c’était peut-être tout aussi curieux. « Tu...m’as. C’est toi, qui l’a fait ? » dit-il, toujours aussi perplexe quand à sa présence, mais également à cette attention sortie de nulle part. La lueur de la bougie lui rappelle soudainement qu’il ferait mieux de la souffler avant que la cire ne ruisselle sur son gâteau d’anniversaire. Ce qu’il fait, libérant dans l’air cette drôle d’odeur de brûlé qu’il affectionne depuis toujours. « Merci. J'ai cru que c'était des enfants venu me demander d'ouvrir aujourd'hui. Après tout c’est la journée des blagues...Autant dire que je ne m’attendais pas à te voir. » C’est un message via pow ou via corbeau qui scellait les rendez-vous d’habitude, dans ce parc moldu dans lequel ils avaient pris leurs repères. En aucun cas il ne s’attendait donc à la trouver sur le perron de son bâtiment, les bras chargés de paquets le jour d’un anniversaire dont elle n’avait pas à se souvenir, mais visiblement, le faisait. Après avoir récupéré le gâteau il se pousse du passage, libérant l’accès à un vestibule minuscule menant à un appartement désordonné. « Entre, monte. qu’il baragouine en réprimant un bâillement. Benjen dort, par contre. On va éviter de le réveiller, ça vaut mieux pour nous. »  Avec les vêtements de la veille sur le dos et un manque quasiment cruel de théine dans le sang, on ne peut pas dire qu’il était en état de recevoir qui que ce soit et la réalisation de la situation ne fait que la rendre un peu plus étrange. Comique peut-être, mais aussi relativement gênante.





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Dernière édition par Fred Weasley le Mer 7 Juin 2017 - 17:12, édité 1 fois
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Il est là. S’il semble surpris de me voir sur la pas de sa porte il ne parait pas mécontent ce qui est déjà beaucoup. Ma présence ici n’avait rien d’habituel mais le jour en lui-même ne l’était pas et j’avais décidé de ne pas laisser passer ça. Pas aujourd’hui. Pas pour lui.Oui. Une petite moue apparait sur mon visage alors que je regarde le muffin, certes un peu bancal mais dont j’étais satisfaite avant qu’il ne pose sa question. ça se voit tant que ça ? Alors d’accord il n’avait pas la tête de ceux qu’on trouvait dans les grandes pâtisseries sorcières ou bien souvent le glaçage était animé mais il n’était pas raté non plus… si ? Il souffle sur la bougie évitant ainsi à mes doigts d’être davantage recouvert de cire. J’hausse un peu les épaules en m’excusant. Désolée, ça n’est que moi. Et je n’étais pas là pour faire marcher son commerce, je n’avais plus les fonds nécessaire pour cela, même si avoir obtenu un poste au ministère devrait sensiblement alléger mon quotidien de ce côté-là. Il est encore un peu tôt pour les enfants, les rues sont presque désertes.   Ce qui me convenait parfaitement. J’aimais toujours autant le regard que les autres sorciers pouvaient poser sur moi. Tu ne vas pas ouvrir du tout aujourd’hui? Je suis venue tôt justement parce que je pensais que ça allait être une grosse journée pour ta boutique. Pas pour lui, pour lui c’était une évidence, on n’oublie jamais la perte d’un être cher, pas une seconde, surtout lorsqu’il s’agit de son reflet. Oui, je voulais te faire une surprise et j’ai pensé que tu n’aurais rien de prévu pour le petit déjeuner. Contrairement au déjeuner et diner qui serait sans doute consacrés aux membres de sa famille, c’est ce que faisait les gens « normaux »se rassembler pour fêter celui dont c’était l’anniversaire.  J’espère que tu as faim.   Je lui montre mon sac contenant tout ce qu’il fallait pour un vrai petit déjeuner complet, un gobelin aurait sans doute dit que j’avais fait des folies mais c’était un cadeau comme un autre. Il prend le gâteau et se pousse légèrement pour me laisser entrer. J’hoche la tête en silence et grimpe les escaliers avant de lui murmurer. Il a quel âge maintenant ? Quelques semaines, mois ? Qu’il partageait la vie avec son filleul. Il dort toujours aussi peu ? Fred m’avait envoyé quelques messages afin de se rassurer sur la conduite à tenir avec un nouveau-né et j’avais tenté au mieux de lui répondre, le soutenir et lui venir en aide quand je le pouvais. Arrivé en haut j’observais un peu la pièce légèrement… encombré dirons-nous. Je ne savais pas vraiment ou aller, ou poser le sac sans déranger ce qui était peut être un bordel organisé. Je me retournais vers lui observant alors cette chemise, froissée et…  j’avançais ma main vers lui et effleurais le contour d’une tâche blanche sur son épaule. Je crois qu’il… a eu un petit renvoie malheureux. Puisque l’aspect de cette tâche avait tout de semblable à du lait caillé. Je peux mettre la table et ranger un peu si tu veux te changer.   Une honnête proposition pour lui qui semblait si peu réveillé ou plutôt le connaissant assez bien maintenant j’étais certaine qu’il avait surtout très peu dormi. L’idée de verser quelques gouttes de philtre de paix dans son thé passa furtivement dans mon esprit. Mais j’ignorais encore tout de son programme de la journée et je doutais sincèrement qu’il apprécie être ainsi « assommé » même si c’était pour son bien et celui du petit être qui partageait sa vie à présent.
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