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sujet; isincey — skyfall
MessageSujet: isincey — skyfall   isincey — skyfall EmptySam 15 Avr 2017 - 19:25

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(isincey) skyfall
❝ When something impossible happens, there are only two possibilities. Either your assumptions are wrong, either you've gone mad. ❞


TRAVIS. Elle est Travis - tu t'appelles Travis, tu es Travis. Elle s'efforce de ne pas éviter les regards, de ne pas s'écraser, se rapetisser lorsque l'un d'eux se pose sur elle - Tracey s'oblige à se rappeler que c'est probablement un hasard, que le Polynectar la dissimule et la protège de ces sorciers qui veulent tous sa peau. Nerveusement, son regard ne cesse de s'accrocher à la silhouette de son père sous polynectar. Il discute avec un bénévole qui, probablement, lui indique où il peut s'installer le temps que l'orage magique cesse - ou peut-être qu'ils ont été repérés et que Dad est en train de persuader l'autre de se taire. Peut-être qu'ils vont finir à Azkaban tous les deux - elle parce qu'elle a tué des gens, tellement de gens, et lui parce qu'il a cherché à la protéger. (Ils vont finir à Azkaban, ils vont finir à Azka-) “ Travis O'Donnell ? ” Elle sursaute, frissonne (et ça n'a pas de rapport avec l'eau glacée qui pèse sur ses vêtements trempés) Travis. C'est elle, enfin lui. D'un démarche raide, elle rejoint la table où discute toujours son père. La bénévole lui sourit, rassurante. Est-ce que c'est pour taire sa vigilance le temps que les Aurors viennent les cueillir ? Est-ce que c'est pour éviter qu'elle s'enfuie ? Tracey oublie totalement que c'est normal d'être un peu jumpy vu le chaos dehors. C'est le chaos dans sa vie - jusque dans sa tête où tout semble se mélanger, les souvenirs chavirent, instables, changeant du jour au lendemain, comme si les anciens rebelles/nouveaux héros avaient fait quelque chose à sa tête. Energiquement, elle secoue la tête, trempe probablement un peu la bénévole avec les gouttes échappées de ses cheveux bruns (de ceux de Travis) (elle est Travis pour le moment) (ses cheveux donc). “ Travis ? ” “ Hm. ” Un peu crispée, elle décoche un sourire désolé à la fille qui lui tend une couverture et lui indique un coin du refuge encore libre - pour Travis. Un autre coin que celui où on envoie Dad. Pas grave, s'efforce-t-elle de raisonner, parce qu'ils doivent retrouver le contact de Dad (celui qui leur donnera de quoi préparer les potions pour Dad) et ça leur permettra de couvrir deux fois plus de terrain sans que ce soit suspect. Mais dans les poches de sa cape, ses doigts sont crispés d'anxiété et d'inquiétude alors qu'elle suit le mouvement de la foule (s'éloigne de son dernier repère stable).

Travis erre pour s'occuper - Tracey, elle, fait semblant d'errer. Faire les cent pas, ça, ce n'est pas vraiment feint alors que la jeune femme traverse les allées de lits de camp. L'inquiétude lui grignote le ventre, elle n'a pas réussi à trouver le contact (peut-être qu'il est mort dans les accidents provoqués par la tempête qui gronde dehors ?) ou même son père (peut-être qu'il a un problème ?). Elle s'oblige à passer une seconde fois, s'apprête à le faire une troisième fois lorsque son oreille capte une voix familière. “ -rien à craindre avec Charming. ” C'est comme un vieux réflexe, un automatisme oublié mais jamais perdu, et elle tourne automatiquement sur ses talons (ceux de Travis) (les siens donc). Cinq rangées plus loin, un peu sur sa gauche, il est là ; et il sourit. Il sourit comme elle aimerait qu'il le fasse - sauf qu'aujourd'hui, il le fait à une autre jolie brune et c'est une jalousie brutale qui lui plombe l'estomac, lui brûle le cœur  C'est comme toutes ces fois où elle l'a vu rire avec une femme au bal des Aurors et qu'elle a réalisé, encore, qu'elle n'était pas pour lui, qu'ils n'étaient pas du même monde sans doute. Comme toutes ces fois où elle a vu envie de bousculer ces rivales, de les pousser dans la boue et la honte avant de se rendre compte qu'elles ne jouaient pas dans la même catégorie qu'elle. Comme toutes ces fois où son amour lui revient à la gueule, elle qui croyait s'en détacher.

Tracey devrait fuir quand Quinn lève les yeux et que les regards se croisent. Tracey qui fixe Quinn, c'est déjà suspect, et avec Travis, c'est probablement encore pire. Mais elle n'arrive pas tellement à s'en détacher, ballottée dans un orage plus triste que coléreux - elle se dit qu'elle devrait peut-être lui dire quelque chose (sans savoir si ses mots devraient être amoureux, désolés, insultants ou haineux). Tout se mélange encore dans sa tête, elle ne sait plus si elle doit l'aimer ou si elle doit le détester. Elle a des souvenirs qui disent une chose, d'autres qui en suggèrent une autre - rien ne semble avoir de sens et Dad n'est pas là pour lui expliquer, pour l'aider à démêler les choses. “ Oh, pardon ” s'excuse la mère qui vient de bousculer Travis en cherchant à rattraper sa gamine ; et Tracey retient à temps les remerciements qui lui viennent spontanément. A la place, elle secoue la tête, marmonne un “ pas grave ” avant de voir la baguette sortie de Quinn et de s'échapper dans la foule à la recherche de son père, l'instinct la pressant de partir loin.
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MessageSujet: Re: isincey — skyfall   isincey — skyfall EmptyMer 19 Avr 2017 - 1:23

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(isincey) skyfall.


La main passe dans les cheveux, ramenant les mèches mouillées en arrière. Le blond semble plus sombre, plus cendré sous l'effet de l'eau, te donnant des airs d'ours mal léché, mal luné. Un sourire passe lorsque tu perçois ton reflet dans les yeux d'une jeune fille ; Tu as surtout l'air d'un chiot qui s'est risqué à se baigner et qui a bien failli se noyer. « Monsieur O'Malley ? Croasse une voix choqué, indigné de ta présence en ces lieux. Que faites-vous ici ? Il paraît que vous avez besoin d'aide. », décroches-tu de ta langue. Le regard toujours interloqué, le pauvre volontaire semble complètement paumé, déstabilisé. « Le bureau des aurors vient aider », finis-tu par souffler, en roulant des yeux devant tant de débilités. Aussitôt, l'homme s'agite, reprenant soudainement vie en te dressant un portrait de la situation. La tempête magique semble avoir tout détraquée, tout déstabilisée. Plusieurs structures ont été touchées, plusieurs personnes sont terrorisées. Merci, Merlin, de cette information vitale alors que les sentiments ripent, lèchent, agressent tout ton être. Tu les entends pas hurler, après tout, leur terreur, leur douleur, leur frayeur.

Les mains dans les poches, les vêtements trempés collés à ton épiderme, tu prends garde à pas te laisser toucher, ni effleurer. Un simple contact pourrait tout faire dégénérer. « Mmh donc grosso modo, je dois juste sourire et calmer les inquiétudes ? Faire la boniche en d'autres termes. Oui, on avait demandés l'assistance de Saint-Mangouste. » Tu fermes les yeux, repassant la main dans tes cheveux. « Navré pour ça. Un auror est au service du peuple, n'est-ce pas ? » Il t'offre un pauvre sourire triste, ripant en écho sur ta haine de ce gouvernement idiot. « O-Oui, j'imagine. Bon, dans ce cas, je vais commencer par là. » conclues-tu en désignant un endroit assez éloigné des volontaires, là où des survivants s'amassent, dépassés, complètement dévastés. Tes pas t'amènent vers une femme au regard fuyant, aux doigts tremblants. Son coeur dégueule la peur, l'inquiétude, l'espoir aussi. « Bonjour, cales-tu dans un sourire éblouissant, digne de ce connard de prince charmant aux cheveux d'un blond éclatant. J'ai cru entendre que ça allait pas très bien, est-ce que je peux vous aider ? Blablabla, qu'est-ce que tu fous là ? Ce fichu département te prend pour qui ? Une infirmière moldue ? Surprise, elle te fixe les yeux grands ouverts. J-J'ai perdu mon frère, je ne sais pas où il est. Tu sors un calpin complètement mouillé de la poche arrière de ton jean. Lentement, tu fais rouler les feuilles pleine d'eau. Vous pouvez me donner son prénom, madame ? Oui, oui, c'est Will. Will comment ? Keynes. Un prénom s'écrit d'une écriture souple, quoiqu'un peu brouillonne. Et son physique ? » Et doucement la jeune femme parle, parle, exposant son histoire, ses faiblesses, ses inquiétudes pour son si jeune frère. Tu ne l'arrêtes plus en prenant des notes ( qui ressemblent d'avantage à l'esquisse d'un chat ). Tout ce dont elle a besoin à cet instant, c'est de parler et toi, tu dois juste encaisser pour la soulager. Sa peur a un goût d'eau de mer sur ta langue, ses inquiétudes se noient dans le bouillon au jus de citrouille de sa propre culpabilité de ne pas l'avoir assez bien surveillé. Ce n'est rien d'insupportable, ni d'invivable. Tu t'es habitué à être faussement détaché, complètement glacé face aux agressions trop égoïstes des autres. Elle finit par s'arrêter, les yeux emplis de larmes (fausses, égoïstes, coupables ), et lentement tu viens lui tendre un mouchoir un peu mouillé. « Eh, on va le retrouver. Et t'inquiète pas, tu n'as rien à craindre avec Charming. ». Le sourire s'étire, s'agrandit dans un souffle éclatant qui lui coupe la respiration. Pendant un instant, elle oublie, tombant sous le charme.

Et alors, les yeux bruns percutent l'éclat des tiens. Une tornade vient défoncer, exploser les murailles dressées, le coeur se froissant entièrement, agonisant complètement à sa merci. Le nom jaillit, surgit dans ton esprit : Tracey. Plongé dans le noir depuis une éternité, tu as enfin l'impression de respirer, d'exister. Et pourtant, la gueule de bois est dégueulasse, abominable. Elle te brûle l'estomac, bousillant les mécaniques fragiles du cœur, salopant l'usine bien huilée d'un quotidien sans trop ressentir, sans trop réfléchir. L'effet est toujours le même, toujours douloureux. Et pourtant, pourtant, c'est tellement stupide ce petit morceau de bonheur accroché à tes vieux os, c'est tellement risible ce manque enfin comblé.

C'est comme si tu n'attendais qu'elle pour être toi-même.

L'amertume est restée là, balancée en vague lentes sur les récifs acérées de tes souvenirs. Et là, dans l'amour, te revient la trahison, les mensonges, les pulsions. Et les promesses faites ; Plus Jamais. On ne t'y reprendra plus jamais. Alors la baguette est sortie, alors tu t'es redressé, le regard prêt à tuer. Auror talentueux, tu es de ceux qui ont appris à traquer, à blesser leurs proies. Monstre déterminé, tu n'as jamais de paix tant qu'ils ne seront pas tous attrapés, enfermés. « Tra- », et déjà, le lapin détale, effrayé, ressentant le danger. Et peut-être que c'est ça qui t'excite ; Les chasses, les fuites en avant. Peut-être que c'est ça ton élément. Peut-être que c'est ce qu'il y a de mieux pour oublier, pour t'oublier.

La foule s'abat, protégeant la traîtresse. Marée humaine perdue, abattue, la population sorcière cherche de nouveaux ses repères. Immonde, tu entres dedans, bousculant, dérangeant des survivants hébétés, déstabilisés. De temps en temps, un « pardon » est jeté à la volée, parfois, il y a même un « excusez-moi » automatique sorti. En vrai, tu en as rien à faire de les emmerder. En vrai, tu dois juste la trouver. Alerte, tu butes contre des personnes qui n'ont rien à voir. Parfois, tu en déranges mais ce n'est jamais elle. Et puis, soudainement, brusquement, tu lui attrapes le poignet, presque en lui tordant. Le contact est électrique, sensiblement pathétique. « Je te t- Le souffle est un peu coupé, lorsque tu réalises. Ce n'est pas Tracey, c'est un homme. Les yeux bruns sont fuyants, bien différent de ceux azur sale de Tracey. Les cheveux ne sont pas non plus d'un noir d'encre salé, ils sont plus brun. Et pourtant, il y a la sensation que c'est bien elle sous l'iris chocolat attristé. Il y a la sensation que sous cette peau, un vieil amour dort. Un peu gauche, un peu maladroit, tu le sens vibrer, s'écrier, t'engueuler. Tu l'entends presque respirer, exalter. P-Pardon, les cils battent, un peu choqués, méchamment désarçonnés. Je vous ai pris pour quelqu'un d'autre. », murmures-tu, en levant les mains, en comprenant que tu t'es trompé, que tu as fauté. Encore une fois, te voilà emporté, bien embêté parce qu'au fond, tu sais que tu n'as de cesse d'être hanté. Et c'est con ces yeux fauve embrumant, emportant, balayant toute raison, toute ta raison. Et c'est con d'encore une fois tomber, s'abandonner. « Je peux me faire pardonner en séchant vos vêtements ? Un sourire coupable, un regard tendre. Tu crois que peut-être cet homme est la porte de sortie pour oublier, renoncer à Tracey. Tu crois qu'il est peut-être temps de tanguer, chavirer pour un autre être. Et … en vous invitant à dîner ? » La main passe dans les cheveux du jeune homme, le sourire se tisse plein de malice, promesse de mille délices, d’innombrables caprices. Tu fais taire les ronflements, les hurlement du coeur ; Ce n'est pas Tracey. « J'ai entendu dire qu'il y avait un très bon café pas très loin d'ici. », les yeux semblent un brin effrayé, tellement jaloux. Tu reconnais la rythmique de Tracey dans chaque mouvement des sentiments, des ressentiments.

Au fond, tu sais.
Elle ne pourra jamais te berner. Un murmure s'égare au coin de son oreille, pourtant : « Votre père aussi aime beaucoup les cafés, nan ? Tu te redresses, malicieux, peu peureux . Puisqu'il semble que quelqu'un nous observe. » Et dans la cacophonie des émotions, tu perçois déjà quelque chose d'autre de familier, comme les pas d'un vieil ami ennemi.
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