“ Hey. ” Elle sent la pression des doigts d'Alec et s'interrompt dans le plan qu'elle est déjà en train de mettre en place. “ You don't have to do this.” ” Non, elle n'est pas obligée de le faire, mais si lui compte s'investir pour essayer de permettre à sa patronne de s'en sortir, elle ne restera pas en arrière et l'aidera du mieux qu'elle le peut. Déjà parce qu'elle ne voudrait pas qu'il s'attire trop d'ennuis au passage - et c'est principalement pour ça qu'elle a menti à Elijah - mais aussi parce qu'elle ne voudrait pas qu'il échoue et soit triste ou…whatever pour Trishna. Elle n'est pas obligée, mais elle sait qu'il en ferait autant pour elle. Elle n'en doute pas un instant. Rien que la raison pour laquelle il lui a menti montre, maintenant qu'elle est disposée à faire preuve d'un peu moins de mauvaise foi, qu'il est prêt à beaucoup pour la protéger. Elle n'est peut-être pas d'accord avec les méthodes utilisées, mais elle sait qu'elle peut compter sur lui. Elle lui fait confiance, elle, sûrement plus qu'elle ne devrait vu que la réciproque n'est pas totale. “ I can't let you do this. Kala's a big girl, she'll find a solution. ” Il faudrait qu'elle lui demande c'est quoi cette histoire de prénom autour de laquelle elle navigue sans trop comprendre. C'est Kala ou Trishna ? Et pourquoi est-ce qu'elle a deux prénoms ? La réponse lui vient assez vite en réalité: elle imagine qu'elle aussi, dans des circonstances similaires elle aurait un pseudonyme pour échapper aux autorités. Pas besoin de se faire des films. Elle se contente de hocher la tête, s'il ne fait rien, s'il laisse sa chef s'en sortir seule, Mafalda n'a aucune raison de s'impliquer. “ I've got you too” Elle sourit un peu tendrement. Il l'a et elle le laissera pas tomber. Il l'a et elle espère qu'elle importe dans sa vie, qu'elle n'est pas qu'un détail, même si elle ne veut pas être tout non plus, parce qu'il mérite plus que ça, il mérite de faire quelque chose de safe et qui l'intéresse vraiment et d'avoir tout plein d'amis qui voient à quel point il est génial et un super appartement qu'elle viendrait squatter à longueur de journées avec ses devoirs. Ses lèvres trouvent ses phalanges, elle sourit un peu plus grand, malgré elle, la colère a disparu, elle ne sait plus trop quand, probablement au moment où il a décidé de tout lui dire. Elle avait peur en posant la question qu'il l'élude, ou réponde en trois mots. Elle aurait pu se contenter de ces derniers, sauf qu'Alec a décidé de lui raconter tout, vraiment tout, même les nouveautés, même l'Orviétan et le renard mort dans le bureau. Et dans ces circonstances elle a du mal à trouver comment lui en vouloir encore.

“ I didn't mean to exclude you. I don't have nothing, I have this job, I have Dude and I have you. ” C'est au tour de Mafalda de resserrer un peu les doigts. Elle sait que ce n'est pas ce qu'il a voulu dire. Elle est susceptible, mais ça pour une fois, elle n'a pas songé à mal l'interpréter, même l'espace d'une seconde. “ I'm sorry we fought, I'm sorry I lied, I'm sorry I- I said those things. I'm sorry for making you feel inadequate or like I didn't trust you. I'm sorry for not trusting you. ” It's okay. a-t-elle envie de lui dire. Même si..pas vraiment. Ce n'est pas ok. Mais il présente ses excuses et elle lui pardonne et elle espère juste que ça ne se reproduira pas. Et il mentionne tout, même ce qu'elle a pas trop voulu relever, les mots qu'il lui a dit et qui l'ont blessée (I'm not a charity case, I'm not something for you to fix), il mentionne tout ce qui pourrait faire qu'elle lui en veuille encore. Et il a l'air si sincère aussi et elle ne veut pas l'accabler plus, il ne le mérite tout simplement pas. Ce n'est pas encore tout à fait ok, mais ça le sera, elle le sait parce qu'elle a déjà envie de le prendre dans ses bras et de le faire sourire et de tout oublier. C'est presque ok parce qu'elle pense déjà à aider Trishna-Kala, alors qu'elle ne la connaît pas, alors qu'elle la déteste un peu par principe, la jalouse, ne la comprend pas, ne devrait pas lui faire confiance même un tout petit peu et devrait vouloir garder Alec éloigné d'elle. Idéalement c'est ce qu'elle ferait, mais elle n'est pas personne pour le tenir à l'écart, pour lui dire de quitter son job même s'il n'en a pas l'air très fier et qu'elle pourrait au moins utiliser la dangerosité du métier comme excuse. Elle n'est personne pour lui dire quoi faire. Elle n'a pas le temps de lui dire tout ça cependant parce que s'il s'interrompt tout seul, il reprend tout aussi seul, ramenant leur main sur son genou à lui. “ I... scheduled a meeting with a... shrink... in two weeks or so, I think, but errr... will you come with me? I'm guessing you won't be able to come in but like... hm... ” Elle est surprise, vraiment surprise. Parce que de toutes les petites choses qu'elle a pu rassembler jusque-là, elle a l'impression qu'Alec est soit dans le déni le plus absolu, soit dans l'ignorance pure et simple de sa condition. Prendre rendez-vous avec un psychomage c'est une super avancée. C'est qu'il prend les choses en main, c'est qu'il reconnaît le problème, la possibilité d'aller mieux aussi. Ce qu'elle ne comprend pas par conséquent c'est son choc devant le mot maladie, un peu plus tôt. Mais aucune importance, elle est contente qu'il fasse cet effort, serre automatiquement sa paume un peu plus contre la sienne et le regarde avec ce qui ressemblerait presque à de l'admiration. Il est courageux vraiment. Elle ouvre la bouche pour lui répondre, qu'évidemment elle viendra avec lui, que c'est nul comme question parce qu'elle genre de girlfriend serait-elle si elle ne soutenait pas dans un truc pareil ? Sauf que.. “ You really think I'm... sick? ” Elle combat la petite moue qui tire ses lèvres, regarde leurs mains, puis les prunelles sombres d'Alec. “I don't know” prévient-elle. Elle n'est personne pour savoir, mais... “I think... I've looked it up a little... Do you... Would you like to see what I found?” Elle ne sait pas si c'est une bonne idée, surtout s'il va voir un psychomage ensuite, il ne faudrait pas que son diagnostique erroné ait un impact sur le vrai, que le professionnel fera. Elle ne veut pas qu'il parte à son rendez-vous avec des a priori. Mais c'est trop tard elle a déjà parlé et s'il dit oui elle ira chercher ses notes dans la chambre. “It's not..I don't think of you as sick or anything but I think you might have something, something they know about and can help you manage.” Il y a des médicaments déjà, elle a même fait la recherche sur un ordinateur moldu dans un cybercafé l'autre jour - pas la foi d'aller chez sa mère pour ça - pour voir la différence, pour voir si la magie semble se montrer plus efficace. Elle a l'impression que oui, elle espère pour lui en tous cas. “Of course I'll come with you. If you want me there I'll be there and I'll wait in the corridor if that's what you want me to do and you can tell me about it afterwards, or not, that's fine too whatever you'll feel like and we can get ice cream afterwards or just crash on my couch again. Ok?” Et elle lève sa main libre pour la déposer contre sa joue. Si elle n'était pas encore fâchée, elle l'embrasserait ou le serrerait dans ses bras. Si elle n'était pas...Elle porte leurs mains liées à ses lèvres, une fois puis deux. Même fâchée elle ne peut pas s'imaginer refuser une demande pareille, ne pas être là s'il a besoin d'elle. C'est ce qu'elle a fait pour le procès d'Appleton. C'est ce qu'elle fera chaque fois qu'il trouvera en lui d'oser lui demander une quelconque aide.

“ I don't know. ” Alec serre les dents. Il déteste ne pas savoir, ne pas être sûr, déjà regretter de lui avoir dit ça, parce qu'elle va get her hopes up et être déçue quand il va lui dire que finalement, il n'a pas pu y aller, il ne peut pas y aller, il ne peut pas faire ça, il va bien et il est normal, il est normal, il doit être normal pour compenser le fait que Lisa ne le soit pas et ne l'ai jamais été, il doit être normal parce que sinon, qu'est-ce qu'il est? “ I think... I've looked it up a little... Do you... Would you like to see what I found? ” Bien malgré lui, Alec ne peut pas s'empêcher de se sentir... trahi, qu'elle soit allée dans son dos, même si il sait que ce n'est pas exactement ce qu'il s'est passé. Pourquoi a-t-elle cherché, qu'a-t-elle cherché, que doit-elle penser de lui? Mais elle a toujours sa main dans la sienne et elle l'a laissé entrer dans son appartement, l'a écouté parler quand il a dit ce qu'il avait à dire. Depuis quand sait-elle? Il avait vu son post sur MSN, back then mais n'en avait pas pensé grand-chose... ou plutôt si. IL en avait pensé beaucoup de choses, malgré. Mental illness, ça rime avec sickness et ça vet dire ill, malade, anormal. C'est dans la tête, mais c'est une maladie quand même; cette pensée lui est tout bonnement insupportable. Sa main tremble autour de celle de Mafie. “ It's not..I don't think of you as sick or anything but I think you might have something, something they know about and can help you manage. ” Il se force à écouter, à essayer de comprendre, même si il voit un peu rouge, qu'il est énervé contre elle, contre le monde, contre lui-même. Il garde ses yeux vissés sur leurs mains.

Il a honte aussi. Bright hot shame juste sous la peau de son visage. Il n'a toujours pas répondu à sa question, parce qu'il ne sait pas la réponse. Veut-il voir, veut-il savoir? Si il sait... il peut paniquer, et alors il refusera d'aller voir le psy. Seulement, depuis qu'il a vu Appleton — il ne lui a toujours pas parlé de ça... ni du fait qu'il va être éjecté de chez lui, d'ailleurs. Fuck —, il n'arrête pas d'y penser, il faut qu'il se répare la tête, qu'il puisse affronter le regard de son bourreau, qu'il puisse prendre une douche sans avoir l'impression de suffoquer. Et il y a le reste aussi, les choses qui ne puisent pas d'origines dans la vie qu'il a vécu. La dépression et le fait qu'il soit so fast comme disait Kat, alternativement, jamais en même temps, toujours par périodes. Les moments où il ne peut penser qu'au sexe et ceux où il ne peut pas sortir du lit. La pulsion qui lui fait acheter des tickets à des centaines de Gallions pour un concert qui le laisse plus ou moins indifférent, alors qu'il était sensé économiser pour acheter quelque chose d'important.
Il a peur. “ Of course I'll come with you. If you want me there I'll be there and I'll wait in the corridor if that's what you want me to do and you can tell me about it afterwards, or not, that's fine too whatever you'll feel like and we can get ice cream afterwards or just crash on my couch again. Ok? — Ok. Ok. ” Sa silhouette, déjà tendue, se tend un peu plus quand la main de Mafie se pose sur sa joue, et il relève les yeux vers elle, l'observant alors qu'elle embrasse sa main. C'est comme si elle venait d'aspirer toute la nervosité qu'il ressentait l'instant d'avant; il se détend, son corps perdant ses coins durs et nerveux, son expression fermée s'ouvrant un peu.

Il aimerait la prendre dans ses bras, l'embrasser, mais il n'en a pas le droit et il le sait; le poids de leurs mots, des siens surtout, qui vont le tourmenter pendant quelques temps encore, pèsent encore sur ses épaules. “ I- thank you, Mafie. I can't do this alone. ” Physiquement et émotionnellement. Il se souvient du support indéfectible de la main de Mafie au procès d'Appleton. Il s'en souviendra certainement toute sa vie. Il est véritablement tombé amoureux d'elle à ce moment-là, il pense. C'est la pensée et le moment vers lequel il se penche quand il a peur, s'est-il rendu compte.
Ici et maintenant aussi, sa main n'a toujours pas lâché la sienne. “ Thank you. ” De lui pardonner, de l'accepter, d'avoir fait des recherches, de tenir sa main, d'accepter de venir avec lui. Merci. “ About your... err, researches, I'm not sure it'd be... I mean, I know myself and I don't want to freak out before I meet him. The shrink. But I'm... ” Il fronce légèrement les sourcils. Il est en colère et il a honte et il déteste ça mais en même temps... “ I appreciate it. You looking into it but not... you know, forcing it down my throat. ” Son pouce caresse le dos de sa main, machinalement, alors qu'un petit sourire sans grande joie se dessine sur ses lèvres, sa voix prenant un ton qu'il espère amusé et moqueur, et qui n'est qu'un peu défait. Il a l'impression qu'il pourrait dormir pendant un milliers d'années. “ I love you so much, ” murmure-t-il, l'aveu déjà dit et répété n'appartenant qu'à eux. “ And I fall in love with you all over again. Every time I think I have you figured out... you change in the light and surprise me with something else. ”

“ Ok. Ok. ” Depuis qu’elle a fait ses recherches, Mafalda ne sait pas si c’est une très bonne idée d’en parler à Alec, elle se demande s’il ne lui en voudra pas d’être allée rechercher ses symptômes sans lui en parler, s’il ne va pas y voir précisément ce dont il l’a accusé un peu plus tôt, une tentative pour le réparer, comme s’il n’était pas assez bien pour elle comme ça. C’est pour ça qu’elle n'a rien dit même quand elle a pense avoir trouvé ce que c’était, ne se cachant pas au point de ne pas poster sur MSN au sujet des mental health issues, comme une main tendue vers lui, pour qu’il sache qu’elle s’y intéresse et que c’est important pour elle, mais qu’elle ne trouve pas les gens qui en souffrent bizarre, ou différents ou quoique ce soit d’autre. C’était pour lui ce message, s’il voulait l’accepter, il ne l’a pas fait, elle n’en a donc pas parlé et elle s’est demandée si elle devrait pas arrêter, parce que ce n’est pas bien de le diagnostiquer dans son dos, mais qu'en même temps elle ne peut pas venir le voir un matin avec ses notes comme lui est venu la voir avec ses essais. Pourtant, quand il lui a posé la question, elle n’a pas hésité, elle n’a même pas pensé à ses vieux doutes, à ses réserves bien-fondées, elle a dit très simplement qu’elle avait fait ses recherches et dans la réponse abrupte d’Alec, et dans la tension de ses muscles elle réalise son erreur. Ça se calme quand elle embrasse sa main, mais elle s’en veut. “ I- thank you, Mafie. I can't do this alone. ” Instinctivement elle serre ses doigts un peu plus fort dans les siens, parce que c’est tout ce qu’elle peut faire, outre lui sauter dans les bras et kiss the pain away et ça… Non. Plus tellement parce qu’elle lui en veut en cet instant précis que parce qu’elle s’en veut à elle-même. “ Thank you. ” Elle secoue la tête. “Don't.” Ses excuses elle les a pris, mais ses remerciements, pour ça surtout, non. Non, elle n’en veut pas, parce qu’ils sont inutiles. Quelle genre de girlfriend serait-elle si elle n’était pas là pour lui, si elle ne lui tenait pas la main, si elle refusait de l’accompagner et de voir que c’est bien plus grand et important que n’importe quelle dispute.

“ About your... err, researches, I'm not sure it'd be... I mean, I know myself and I don't want to freak out before I meet him. The shrink. But I'm... ” Elle hoche la tête, parce qu’il est raisonnable et ça fait sens et elle comprend et de toute façon elle n’a plus envie de les lui montrer elle a envie de les détruire et d’enfoncer son visage dans ses mains et de se fustiger pour son manque de tact. Elle aurait pu lui avouer ça de façon bien plus douce, qu’est-ce qu’il doit penser d’elle maintenant ? Toutes ses choses, ces arguments qu’elle s’est évertuée à démonter, son attitude semble les confirmer, même si c’est faux, c’est loin d’être ce de quoi ça a l’air. “ I appreciate it. You looking into it but not... you know, forcing it down my throat. ” Oh. Elle aimerait bien que ça soit vrai, que ça soit ce qu’il pense vraiment, mais même si son pouce caresse sa main et qu’il sourit un peu, elle sait qu’il reste tendu, elle sait que le sourire manque de joie. Pour être honnête au début elle a cherché pour elle, parce qu’elle s’inquiétait et aussi parce qu’elle ne le comprenait pas et c’était tout ce qu’elle voulait, essayer de le comprendre lui et ses vagues, elle n'était pas certaine de trouver quoique ce soit d’ailleurs. Mais ça ne l’a pas dérangée de trouver, ça l’a même plutôt rassurée, parce que mettre un nom dessus c’est aussi un premier pas vers des éventuelles solutions. “ I love you so much. And I fall in love with you all over again. Every time I think I have you figured out... you change in the light and surprise me with something else. ” Alors c’est…une bonne surprise ? Elle a les sourcils froncés alors que un tel aveu la remplit de joie évidemment et qu’elle donnerait tout pour…fuck it elle se défait de sa main et lance ses bras autour de son cou et enfouit son visage dans sa nuque et ferme les yeux quelques instants. “ I’m sorry I didn’t tell you earlier, I only wondered because I was worried when you said you didn’t sleep or couldn’t think straight and I also know sometimes your smile isn’t true and it breaks my heart and I just…I wanted to help and I’m sorry, I don’t want you to feel like you’re not enough or not normal that’s BS! Nothing is normal anyways and I love you too and I’m still angry but I love you and I’ll always be here for you.” Peu importe ce qui peut leur arriver, parce que même s'ils n'étaient pas ensemble, même si ça c'était passé pendant leur mois de silence absolu elle serait quand même venue pour lui, elle aurait fait la moue peut-être, mais elle serait venue. Mafie ne sait pas quand est-ce que sa voix s’est mise à trembler et quand est-ce que ses yeux se sont humidifiés mais elle s’essuie rapidement les coins des yeux pour qu’il n’y voie que du feu avant de s’écarter. “Anyways…” Elle croise les bras contre sa poitrine, plus parce qu’elle aurait besoin d’un câlin que parce qu’elle est énervée ou hostile de quelque façon que ce soit. “ I have to see my dad tonight” elle ne veut plus y aller, elle veut juste s'assurer qu'il aille bien et regarder un film sur le canapé avec lui et se laisser amadouer. Mais elle a promis. “ …and uh…I have to get ready and stuff but…do you want to stay? Do you have something to do? Wanna crash here and maybe we can talk some more later?” Elle aimerait bien le trouver là quand elle rentrera, même si elle n'a pas le droit d'espérer qu'il veuille bien l'attendre. Et puis, Trishna-Kala a peut-être besoin de lui, ça tire un peu le coin de ses lèvres vers le bas, mais elle comprend. Elle croit.

Quand elle jette ses bras autour de lui et l'amène tout contre elle et qu'Alec peut enfoncer son nez dans ses cheveux et refermer ses bras autour d'elle, il se rend seulement compte la tension qui l'agite tout entier, depuis tout à l'heure quand il a quitté le local. La tension qui ressemble à de la peur qui lui noue les muscles parce que c'est la cour des grands, maintenant, ils ont pas la BPM aux trousses mais un semi-loup qui veut du sang; et la tension qui l'agite depuis les quickies de Mafie, depuis qu'il a compris que c'était sérieux, cette dispute et que lui état- brisé, cassé, anormal, stupide. Toute cette tension disparait et Alec sait qu'il pourrait pleurer, seulement il ne veut pas pleurer devant Mafie, il peut pas, pas maintenant en tout cas, jamais. Elle le connait, elle le connait mieux qu'il se connait lui-même lui semble-t-il parfois. Ils se connaissent depuis des années, maintenant, littéralement des années. Et son étreinte, it's everything. Elle le connait. Vraiment. “ I’m sorry I didn’t tell you earlier, I only wondered because I was worried when you said you didn’t sleep or couldn’t think straight and I also know sometimes your smile isn’t true and it breaks my heart and I just…I wanted to help and I’m sorry, I don’t want you to feel like you’re not enough or not normal that’s BS! Nothing is normal anyways and I love you too and I’m still angry but I love you and I’ll always be here for you. ” Alec a la gorge nouée. Il la serre si fort contre lui qu'il pourrait la briser, lui semble-t-il, sauf qu'il oublie à chaque fois combien elle est forte, Mafie, tellement plus forte qu'elle en a l'air. Et lui il est pathétique, incapable de lui faire confiance, il veut, il veut vraiment mais- mais- mais-

Il ne répond rien, enfouit encore plus son nez dans ses cheveux, inspire profondément, expire tout aussi profondément, et la relâche quand elle bouge pour se détacher. “ Anyways… ” Il écrase le talon de sa main contre son oeil droit, puis le gauche, dans un geste qui n'a rien d'ordinaire mais au moins n'a-t-il pas craqué. Pas entièrement en tout cas. Il a toujours un noeud dans la gorge et un poids sur la poitrine mais ça va un peu mieux. “ I have to see my dad tonight. ” C'est comme une douche froide, bizarrement, une douche froide qui le glace là où il se trouve. Mafie s'est définitivement écarté, a croisé les bras, elle ne veut pas qu'il le touche, du moins il l'interprête comme ça. Lui regarde ses mains, devenues inutiles si elles ne touchent pas Mafie, posées sur ses jambes. It's fine, qu'il devrait dire. I get it. Ils sont partis si fort si rapidement, peut-être qu'ils devraient... devraient faire une pau-pause ou alors... “ …and uh…I have to get ready and stuff but…do you want to stay? Do you have something to do? Wanna crash here and maybe we can talk some more later? ” Alec se redresse comme si un courant d'électricité vient de le traverser. Il ouvre la bouche pour dire que oui et- “ uh, actually... Okay. Don't freak out? Please? ” Le meilleur moyen pour la faire freak out. Mauvaise idée. Alec grimace légèrement, tendant la main avec hésitation avant de reprendre la main de Mafie dans les siennes, plus pour réinstaurer un contact qu'autre chose. Il est hésitant, s'attendant presque à ce qu'elle le repousse vertement. “ I got- I mean- I'm kinda getting kicked out of my apartment? No, it's okay. Really. Yeah. I have- uh. Actually. Okay. I know what I'm going to do, it's fine, I found a place, I mean, I'll stay at work, we have a couch here anyways. Just for a few days, right, then I'm going flat hunting on Diagon Alley or something but. Um. ” C'est complètement confus et on dirait qu'il n'a pas du tout de plan... bon d'accord, peut-être qu'il n'a pas du tout de plan. Ceci dit, il aurait dû se douter que ne pas payer le loyer ni les factures pendant quelques semaines allaient lui retomber sur la gueule.

Il lève les yeux vers elle, avec un petit sourire plus confiant qu'autre chose, soudainement, levant une des mains qui tient celle de Mafie pour effleurer son menton, redresse un peu son visage à elle. “ No more lies. I wouldn't- I mean, I knew it might worry you but truly, it's fine. But yeah, I need to get my stuff out, Dude's at my friend's and I might check on him but we can- I mean, we can talk later? ” Il est vraiment trop hopeful pour son propre bien.

Mafalda s'attend un peu à ce qu'il s'échappe encore. Malgré leur conversation et le fait qu'elle essaye de comprendre un peu mieux Alec et le fait qu'elle essaye de se dire qu'il ne le fait pas exprès, elle commence à avoir l'habitude qu'il s'en aille. Et pour une fois il a sûrement vraiment mieux à faire que rester là, surtout si elle n'est pas chez elle après tout. Donc elle s'attend un peu à se prendre un refus, mais elle ne s'attend pas vraiment à ce qu'il se redresse aussi brusquement. “ uh, actually... Okay. Don't freak out? Please? ” Ses mains se détachent de ses coudes et tombent contre ses flancs. Quoi encore ? Elle se laisse faire quand il tend une main pour prendre la sienne, mais son hésitation lui fait peur. “ I got- I mean- I'm kinda getting kicked out of my apartment? No, it's okay. Really. Yeah. I have- uh. Actually. Okay. I know what I'm going to do, it's fine, I found a place, I mean, I'll stay at work, we have a couch here anyways. Just for a few days, right, then I'm going flat hunting on Diagon Alley or something but. Um. ” Il faut démêler tout ce qu’il dit parce que c’est très loin d’être clair et franchement Mafalda a très envie de break out. Pourquoi il s’est fait kicked out de son appartement ? Qu’est-ce qu’il a fait ? Il n’a pas payé ? Est-ce que…elle pense aux billets qui trônent dans une enveloppe sur sa table de nuit. J-8. Et dire qu’elle a osé accepter. Elle est contente d’être encore assise parce que sinon elle se laisserait tomber trop lourdement contre le dossier du canapé et Alec croirait qu’elle freak out alors que pas du tout, elle se hait juste. Elle passe une main sur son front et baisse les yeux, dégoûtée. Et puis dormir sur le canapé là où il travaille ? Là où c’est dangereux ? Il est sérieux ? Et pourquoi pas ici ? C’est mieux ici, surtout si c’est pour quelque jours et puis ça ne serait pas la première fois qu’il dormirait chez elle, qu’ils dormiraient ensemble. Elle va pour ouvrir la bouche et lui proposer de rester, mais alors qu’elle tourne la tête pour mieux l’observer, il lève le regard vers elle et il a un sourire confiant sur ses lèvres et sa main effleure son visage et il la distrait suffisamment pour réussir à parler avant elle; “ No more lies. I wouldn't- I mean, I knew it might worry you but truly, it's fine. But yeah, I need to get my stuff out, Dude's at my friend's and I might check on him but we can- I mean, we can talk later? ” Might worry her? Elle adore Alec, mais des fois, il dit des choses vraiment stupides. Comment ne pourrait-elle pas s’inquiéter du fait qu’il soit mis à la rue ? Il en a de bonnes. “Later has to be soon.” C’est sa seule condition. Later ça ne veut pas dire quand il veut, potentiellement jamais. Elle sait qu’elle est de mauvaise foi, il ne veut pas rompre avec elle et ils ont déjà au moins prévu de se voir dans deux semaines pour son rendez-vous, mais tout de même. Elle a besoin de le voir, le plus tôt possible, idéalement, elle ne le quitterait même pas. Idéalement elle resterait avec lui sur son canapé et ils parleraient jusqu’à ce qu’elle en ait assez, jusqu’à ce que la salive lui manque et qu’elle n’ait plus d’argument débile pour ne pas l’embrasser et juste tout oublier.

“What happened…why are you getting the boot? Alec if this is because of the EWS tickets” elle savait que ces tickets étaient problématiques. “We're selling them back on the market, we might get double the price” Et renoncer à son rêve de voir les Wand Direction de près et d'aller en France avec Alec, mais on sait jamais y a le concours aussi, elle n'a pas encore perdu. Et elle les aime vraiment ses boys, mais elle ne laissera pas Alec perdre son appartement pour ça. Pour elle, finalement. “ And why don’t you stay over?” Elle sent déjà qu’il va se dérober alors elle insiste. “Tonight at least Alec, I insist, please, do it for me? I’ll feel better knowing you’re here after everything I've learned today and I’ll patch dinner with my dad ok? I don’t really want to go anyways I know Talia will be in a bad mood and Mu--Ainslee will…” Elle ne sait plus comment agir avec sa belle-mère donc elle n’en sait rien du tout à vrai dire et Alec doit s’en ficher donc elle ne poursuit même pas. “ Look go get your stuff and Dude if you want, he can stay with me, I love him, he loves me.” I love you, aussi. “Just come back here, I’ll give you my keys you’ll be back before I am and just wait for me?” Elle ne se permettrait pas de lui demander une chose pareille de façon aussi nette, s’il ne s’agissait pas en réalité surtout de lui offrir un toit. Pour la nuit au moins si sa fierté ou elle ne sait quoi l'empêche de prendre plus. “ I’ll be happy to see you, fight or no fight and we need to talk a little more, I’ve got things to tell you actually and hm say yes please? please? please?” Elle approche son visage du sien et lui offre les meilleurs yeux doux dont elle est capable.

“ Later has to be soon. ” Il y a un moment de flottement sur le visage d'Alec, alors qu'il sait qu'il n'y échappera pas, que c'est le poisson qu'il ne peut pas noyer pour une fois; no more lies, de toutes façons, il faut qu'il arrête de la torturer comme ça, d'envoyer à la gueule de Mafie le fait qu'il ne lui fait pas confiance — non pas parce qu'il ne veut pas, mais parce qu'il ne peut pas, misérablement incapable de se faire confiance à lui-même de base. Il pourrait presque lui proposer le soir-même, mais il compte à moitié sur ce qu'elle soit suffisamment lasse et éreintée après le dîner avec son père pour qu'il puisse y réchapper; il sait que ce n'est pas le bon comportement à avoir en cet instant précis, après leur dispute... mais il ne peut rien y faire, il s'est construit ainsi. “ What happened…why are you getting the boot? Alec if this is because of the EWS tickets. — No! No it's not. It's not. ” It totally is, et Alec grimace, parce que no more lies mais il ne veut pas qu'elle culpabilise ou qu'elle pense... trop à ça. Ce n'est pas très grave. Il a acheté les tickets sur un coup de tête, et puis il n'y a pas que les tickets, il y a aussi les services qu'il a demandé à son pote de la JM et qui vont lui coûter bonbon, ainsi que la nouvelle MirrorTV parce que l'écran était plus grand, et le fait qu'il soit aussi allé s'acheter des vêtements et les cafés noirs apportés à Trishna et- bref, plein de petites et grosses dépenses déraisonnées et inégales qui creusent des trous dans un compte en banque qui n'a jamais été qu'en perdition. La Wizarding Bank a failli refuser de lui ouvrir un compte en voyant son dossier de Gringotts... “ We're selling them back on the market, we might get double the price. — We're not doing this. Come on, Mafie. ” Il y a la réservation de l'hôtel, aussi, et le Portoloin, dont il s'est chargé quand Mafie a accepté les tickets, avant que toute la foule assistant à l'EWS s'y mette (angoissé des transports et des voyages qu'il est, il s'y est pris en avance, trop peut-être), lui disant de ne pas s'inquiéter, qu'il s'en occupait. L'hôtel a intérêt à être bien, vu le prix, et le service impeccable.

“ And why don’t you stay over? ” Non. Ça s'inscrit aussi vite en réponse sur son visage. “ Tonight at least Alec, I insist, please, do it for me? I’ll feel better knowing you’re here after everything I've learned today and I’ll patch dinner with my dad ok? I don’t really want to go anyways I know Talia will be in a bad mood and Mu--Ainslee will… ” Il commence à faire non de la tête, il n'en est pas question, parce que c'est weird et qu'ils sont en train de dating, et de toutes manières il doit récupérer ses affaires et voir Dude et franchement ce n'est pas raisonnable, et c'est un peu trop vulnérable pour lui de mendier un toit pour la nuit. “ Look go get your stuff and Dude if you want, he can stay with me, I love him, he loves me. ” C'est vrai que le chien adore littéralement Mafie. Faux frère. “ Just come back here, I’ll give you my keys you’ll be back before I am and just wait for me? —  I'm not- I'm not doing that, ” marmonne-t-il, avec un peu moins de verve qu'il n'aurait utilisé il y a quelques secondes. “ I’ll be happy to see you, fight or no fight and we need to talk a little more, I’ve got things to tell you actually and hm say yes please? please? please? ” Elle s'approche de lui et Alec sait qu'il ne peut pas lui résister et il fait la moue et détourne les yeux et la regarde puis détourne les yeux de nouveau. “  'kay... ” dit-il lentement, avant de se reculer en levant un doigt entre eux d'un air sévère. “  I'll just- I still need to pack some stuff, I'm getting ejected tomorrow or something actually, I need to check... I need to go and see how Dude's doing... but I can come back after you're back from family dinner. ” Il y a une curiosité dans sa voix, une envie qu'il ignore lui-même être là. “  Just- just text me when you get back here and I'll come, okay? I- well, believe it or not, I don't mind spending time with you or talking to you. ” Même si c'est pour se disputer.

Parce qu'ils finissent toujours par s'entendre, finalement, et par- par s'aimer, aussi stupide que cela puisse paraître. Il lui adresse un petit sourire piteux, mal à l'aise, sa main retombant sur sa jambe sans qu'il ne la lâche du regard, la fatigue de la journée infernale qu'il a mené se déposant sur ses épaules et son visage comme on tire un rideau. Il faut encore qu'il aille voir Dude et fasse ses affaires jusqu'à ce que Mafie le texte, il ignore si il va tenir jusque là... mais il le doit. “  Things? to tell me? ” marmonne-t-il finalement, fronçant légèrement les sourcils, presque inquiet, comme si elle allait lui proposer de take a break après l'avoir invité à dormir chez elle.

“  'kay... ” Elle a su qu’elle avait gagné dès qu’il a détourné le regard devant ses yeux de chien battu, mais la confirmation lui arrache un petit sourire quand même et ce, en dépit du doigt qu’il lève sévèrement, l’air d’avoir des conditions à poser. Elle s’en fiche, elle a gagné et même si ce n’est qu’une nuit et que ça l’empêchera pas de s’inquiéter pour toutes les autres et de chercher des excuses pour qu’il reste — à tout hasard, s’ils font d’autres choses dans son lit et qu’il est tard, et qu’elle s’endort dans ses bras… — c’est déjà un début, une victoire. “ I'll just- I still need to pack some stuff, I'm getting ejected tomorrow or something actually, I need to check... I need to go and see how Dude's doing... but I can come back after you're back from family dinner. ” Mafalda hoche la tête, elle essaye vraiment d’être calme même si c’est difficile, parce que plus il parle de se faire virer de son appartement et plus elle a envie de paniquer et d’appeler son père sur son POW pour lui dire qu’elle a un empêchement. Elle devrait être là pour lui. Elle devrait l’aider à rassembler ses affaires et parler avec son propriétaire et marchander et trouver de quoi payer le loyer en retard — si c’est bien ça le problème, il n’a pas répondu donc elle ne sait pas. Elle devrait être là et elle s’en veut tellement. “  Just- just text me when you get back here and I'll come, okay? I- well, believe it or not, I don't mind spending time with you or talking to you. ” Elle se renfrogne un peu, mais hoche de nouveau la tête. Il a un sourire piteux qui l’empêche de réagir tout de suite, parce que ça lui serre le cœur de le voir comme ça. Elle ne veut jamais le voir comme ça. Elle ne veut jamais que le voir heureux, deux fossés creusés dans ses joues. “ Things? to tell me? ” Il a l’air un peu inquiet, donc elle secoue tout de suite la tête pour le rassurer. Elle n’est pas sûre que ce soit une très bonne idée de parler de ça maintenant, il a clairement d’autres choses à penser, mais en même temps ils se sont promis no more lies et ça vaut pour elle aussi.

Elle a une autre priorité toutefois: “’Dont mind’ spending time with me?” C’est tout ?, a-t-elle l’air de dire. Et elle sait que ce n’est peut-être pas du tout ce qu’il veut dire, que c’est juste l’anxiété qui parle ou que c’est un euphémisme, mais quand même ça vient plomber son estomac, s'ajoutant à la culpabilité et au stress qu’elle ressent pour lui.  Elle ne devrait pas être vexée. Elle ne devrait pas le prendre personnellement ou comme ça, mais elle ne peut pas s’en empêcher. Et ils doivent être honnêtes, right? “Don’t worry about it it’s not about…it’s not about us or anything.” C’est sur elle, ou plutôt ce qu’elle compte faire dans une semaine très exactement. Elle n’a pas eu l’occasion de lui en parler encore parce qu’ils ne se sont pas beaucoup vu depuis qu’elle a été mise au courant il y a quelques jours seulement et qu’elle n’a pas trouvé le bon moment pour lui dire que, non contente d’avoir aidé une première paire de prisonniers à fuir Azkaban, elle a décidé de participer à une nouvelle évasion. Mais ce sont des gens bien cette fois. Objectivement, ou presque. Et c’est une mission de la Renaissance du Phénix, ce qui, elle l’espère, lui donnera une certaine légitimité auprès d’Alec. Elle aimerait bien qu'il ne l'appelle pas a stupid child with no insight cette fois ci. Elle aimerait vraiment. Presque timidement elle attrape de nouveau ses doigts dans les siens et exerce une petite pression qui se veut rassurante. “But I want to have the time to explain it properly.” Elle a peur de sa réaction et elle ne voudrait pas qu’il change d’avis et ne revienne pas si elle n’a pas le temps de faire ça bien. Son hésitation est lisible sur son visage pendant quelques secondes, mais elle bat des cils après l'avoir regardé un peu trop fixement peut-être et se penche en avant pour poser ses lèvres sur les siennes quelques instants avant de s’écarter. We’re okay, est le message qu’elle souhaite faire passer, ou peut-être que ce n’est que we’re going to be okay. Ça veut aussi dire qu’il ne dormira pas sur le canapé ce soir, mais avec elle, dans ses bras. Ça veut dire qu’il n’a pas de raison de s’échapper, ni d’appréhender. Et puis elle lâche doucement ses doigts et se lève. “I’ll see you tonight then?” C'est dans sa voix à elle qu'il y a une pointe d'anxiété.

“ ’Dont mind’ spending time with me? ” Alec est un peu surpris de la note inquiète dans sa voix, et esquisse un petit sourire maladroit, resserrant légèrement sa main. “ Understatement of the century, ” marmonne-t-il en correction, en secouant la tête. Bien entendu que ça ne le dérange pas de passer du temps avec elle, il adore ça. Pas seulement parce qu'il se sent presque okay et normal et humain avec elle, et non pas aliéné par des émotions trop rapides ou trop tristes; mais parce qu'elle le fait rire, parce qu'elle est jolie, parce qu'elle illumine la pièce quand ils y sont tous les deux, parce qu'il l'aime l'embrasser et l'écouter parler des WD (même si il ne le lui dira jamais en face), parce qu'il aime quand ils se lancent des paris stupides ou se chamaillent pour des trucs encore plus stupides ou regarder la MirrorTV avec elle dans ses bras en commentant tout ce qui passe à l'écran. Elle le rend heureux, vraiment heureux, d'une manière qu'il n'aurait jamais pu imaginer il y a quelques semaines, mois, années. Quand il lui dit qu'il l'aime, il le dit avec chaque fibre qui le compose. Il n'a jamais été autant sérieux avec quoique ce soit que leur relation.

“ Don’t worry about it it’s not about…it’s not about us or anything. ” Alec se détend légèrement, malgré lui, offrant un sourire piteux parce que franchement, ça ne l'étonnerait qu'à moitié que les mots qu'il a prononcé, cruels et injustes, pendant encore au-dessus de sa tête... ils doivent encore parler, de ça et d'autres choses, et il ignore complètement ce qu'elle lui cache, mais il sait que ça va bien... se passer? Non? Il espère, en tout cas. Elle veut ça autant que lui, malgré la dispute, le fait qu'il soit nul et stupide, le fait qu'elle mérite mieux; elle veut ça, eux, autant que lui et c'est un sentiment rassurant. À se demander pourquoi il n'arrive pas à lui faire confiance. “ But I want to have the time to explain it properly. — Okay... okay. ” Il hoche la tête légèrement. Il est curieux et un peu apeuré mais bon, il comprend et il peut... attendre, de toutes manières, il va être trop occupé pour trop y réfléchir.

Elle s'approche et l'embrasse. Doucement, rapidement. Il garde les yeux fermés un instant de trop, et puis elle se détache et se relève et il fait de même avec un moment de retard. Ils sont... c'est nul, ils se sont disputés et Alec a toujours un poids sur la poitrine, autant qu'il a l'impression de s'en être débarrassé d'un autre. Il se sent stupide et inutile, injuste et cruel, et il n'arrive pas à se pardonner pour avoir crié et dit ce qu'il a dit. Mais bon... il parviendra à se faire pardonner pour de vrai (il reste persuadé que Mafie lui en veut). Et à se pardonner à lui-même, aussi, accessoirement. “ I’ll see you tonight then? — Yeah. ” Il hoche encore la tête, vérifiant qu'il a tout dans ses poches, rajustant sa veste sur ses épaules en se dirigeant vers la porte où elle l'accompagne. Il l'arrête quand elle s'apprête à refermer le battant derrière lui. “ Mafie, I-- ” Il reste immobile un moment, la main sur le battant avant qu'elle ne se glisse dans l'interstice de la porte pour aller se poser sur sa nuque, l'amenant à lui pour la serrer brièvement contre son torse. Il a l'impression qu'il va exploser, mais la crise est repoussée aussi vite qu'elle est survenue. “ I'm sorry for everything I've said. ” Il se détache lentement, lui adresse un dernier petit sourire incertain (mais pas triste, ou défaitiste) avant d'enfoncer ses mains dans ses poches et de partir, autant rassuré qu'accablé.

LATER THAT NIGHT. Finalement, il n'a même pas fait le tri dans ses affaires comme il comptait le faire (c'est un hoarder, il n'arrive jamais à se résoudre à jeter n'importe quoi; même parmi les Insurgés, il a gardé des trucs dans des storage rooms moldues payées à l'avance grâce à Lisa, même quand il squattait, il gardait ces trucs à disposition, au cas où), a plutôt lancé quelques sortilèges jusqu'à ce que tout tienne dans deux boîtes en carton plus lourdes et vastes qu'ils ne semble au premier coup d'oeil. Il va regretter de ne pas avoir fait le tri plus tard mais bon... Il met un change de vêtement dans son sac à dos après avoir déposé les deux boîtes au local sous le regard caféiné et pointu de Trish avec qui il échange quelques mots avant d'aller visiter Dude, s'assurer qu'il va bien et que son vieux pote de law school le traite bien. Il est considérablement plus tôt que prévu quand il se laisse aller contre le battant de la porte de Mafie, quelques deux heures avant qu'elle n'ait fini son dîner chez son père; heureusement, les voisins ne font pas trop d'allers-retours et personne ne vient l'embêter alors qu'il se sent drift off tout seul, le menton posé contre son épaule et le dos collé au battant. Il est tellement fatigué et il a l'impression d'avoir du feu dans les veines en même temps. Il regrette la dispute et tout ce qu'il a dit et il aimerait retourner dans le passé, mais il sait que c'est impossible — ou plutôt improbable, après tout, Alec sait que les Retouneurs de Temps sont généralement plus nocifs qu'autre chose. Il aimerait trouver les bons mots à dire à Mafie mais il s'endort trop vite et il n'a pas le temps d'y penser qu'il tourbillonne dans le monde confus et sans aucun sens des rêves.

Il est là, il est là, il est là: comme bien souvent dans ses rêves, Appleton enfonce des doigts cruels dans ses blessures, le noie avec de l'eau trop salée et l'oblige à faire des choses innommables; Alec est donc persuadé qu'il est là, juste là quand il se réveille, son corps réagissant avant son esprit, pour se séparer ou pour frapper ou pour repousser; Mafie évite son poing de peu et la main tremblante d'Alec finit par se poser sur son épaule, la serrant sans doute trop fort, dans une excuse silencieuse. Elle a essayé plusieurs fois de le réveiller d'un mauvais rêve, toujours avec des résultants violents et bruyants (il déteste être touché sans s'y attendre, même si généralement il peut dormir dans un lit avec quelqu'un, même si généralement il (son corps en tout cas) sait que c'est elle, mais pas dans le monde des cauchemars), et elle y est plus ou moins habituée, au moins il ne lui a pas fait mal (ce n'est pas arrivé, pas encore, il espère jamais, puis qu'il associe de plus en plus sa présence au calme et à la sécurité; toutefois, il ne peut pas maîtriser correctement sa mémoire musculaire, celle qui le fait réagir avant de réfléchir à tout contact inattendu). “ Sorry, ” marmonne-t-il d'une voix tremblante, s'appuyant sur son épaule pour se relever lentement contre le battant. “ And, uh, sorry for falling asleep on your doorstep. Everything didn't take as long as expected and, uh, I didn't want to bother you during your family dinner. ” Il la relâche lentement, la pression s'amenuisant en quelques secondes avant que sa main ne retombe.

De l'autre, il lui tend les fleurs qu'il a achetées et qui reposait jusque là sur ses genoux. C'était un bouquet en clearance qu'il a trouvé dans une grande surface juste avant qu'elle ne ferme, en chemin depuis l'appartement côté moldu de son ami de l'uni qui n'habite pas trop loin. “ I, uh, was supposed to think this through but, errr... I feel bad, so bad about what happened earlier, I mean, I'm not- I'm sorry I was so despicably angry and- I said things I didn't mean. I don't mean them now anyway. But, uh, yeah. I've never asked you if you liked flowers. ”

Comme prévu, le dîner était nul. Mafalda ne savait pas où se mettre, Ainslee non plus, son père semblait content de la voir, mais Talia pas tant que ça. La conversation s’est d'abord limitée aux cours, même si Mafie a bien senti que sa sœur a été plusieurs fois sur le point de demander pourquoi elle n'est pas revenue à la maison, pour de bon, pourquoi elle n'a pas repris sa chambre. Mafalda n’a même pas voulu la voir sa chambre depuis qu'elle a repris une vie normale, elle n’a pas envie de savoir si on l’a laissée telle quelle, ou si on est passé à autre chose pendant ses cinq ans d’absence. Elle n’a pas demandé et n’a pas voulu la voir alors qu’une partie d’elle pense aux choses qu’elle pourrait vouloir récupérer pour son nouvel appartement — des livres, sa vieille chouette en peluche, des photos aussi. Elle a interrompu Talia à chaque fois qu’elle l’a sentie sur le point de poser la question, le plus innocemment du monde redemandant un peu de dessert ou mentionnant tel ou tel cours, les études étant le seul sujet acceptable et safe, finalement.  “ Mafalda has a boyfriend.” C’est fou comme elle lance ça le plus simplement du monde, alors que Mafie s’étouffe sur la part de fondant au chocolat qu’on lui a servi. Elle sent le regard d’aigle de sa belle-mère sur elle et entend son père qui toussote légèrement. “ Is that so? ” Elle ne sait même plus pourquoi elle en a parlé à Talia. Mafalda parle beaucoup à Talia, pas des choses dont celle-ci voudrait qu’elle parle; comme de la guerre, ou de pourquoi elle les a pas contacté ou de pourquoi elle ré-emménage pas, pourquoi elle a même l’air d’éviter la maison. Alors Talia boude un peu et ne répond pas toujours, mais ça n’empêche pas son aînée de lui raconter absolument tout. Toutes ses notes, toutes ses soirées, tout ce qu’elle sait sur les Wand Direction, son avis sur les émissions de la MirrorTV et puis, Alec. Talia réagit pas beaucoup, mais visiblement elle l’a entendue; il faut dire que Mafie en parle au moins une fois par jour. Elle a un peu de mal à ne pas étaler sa joie. Elle hoche la tête et s’autorise un sourire. C’est un peu awkward parce que même si elle n’a jamais cessé d’aimer ni Ainslee ni son père, elle a l’impression de ne plus tout à fait les connaître. Mais c’est sans aucun doute plus facile d’en parler maintenant qu’ils se sont à peu près réconciliés, qu’à sa mère plus tôt dans la journée. Ainslee pose des questions, elle veut son nom — Mafalda se demande de façon un peu mesquine si c’est la nature de son sang qu’elle cherche, alors qu'elle sait pertinemment que sa belle-mère (non, sa maman) n'est pas comme ça — son père veut savoir ce qu’il fait dans la vie. “ He used to study Law, but now he works with Magical Creatures — Oh so like your cousin Charlie? — Yeah…kinda.” Pas du tout. Elle se demande si elle devrait les présenter, Alec et Charlie, si jamais Alec veut abandonner l’illégalité, mais continuer à travailler avec des animaux — en l’occurence des dragons — un jour. Son père a l’air content en tous cas, alors elle l’est aussi. “ He’s a really good guy. ”  Elle se demande si Talia cherchait à la gêner, ou à la dérider. Quoiqu’il en soit ça a fonctionné et si elle ne devait pas précisément le retrouver lui, peut-être qu’elle aurait un peu plus traîné après le dîner.

Elle lui envoie un quicky dès que la porte se referme derrière elle et elle a les yeux rivés dessus pendant tout le chemin, y compris dans le magicobus qu’elle emprunte pour rentrer chez elle, mais Alec ne répond pas. Ça l’inquiète un peu, mais elle se retient de le harceler de messages, il est peut-être occupé; il a peut-être changé d’avis aussi et elle a le cœur qui bat un peu trop vite, mais elle parvient à se retenir malgré tout. Il n’est pas très tard, il n’a sûrement juste pas fini tout ce qu’il avait à faire. Elle n’a remarqué aucun signe indiquant qu’il ne comptait pas revenir quand ils se sont quittés, au contraire, l’étreinte sur laquelle il l’a laissée lui a fait penser qu’elle pouvait aller chez son père sereine. Elle lui fait confiance, il a dit qu’il allait revenir, il va revenir. Elle est un peu fatiguée et haletante en grimpant les dernières marches de l'immeuble, mais elle ne s’arrête pas pour souffler sur le palier, parce qu’elle le voit, assis contre sa porte, comme dans l’après-midi et y a d’abord une vague de soulagement qui la secoue. Sauf qu’il n’est pas juste assis, il est endormi et semble se débattre dans son sommeil comme elle l’a déjà vu le faire, alors elle accourt vers lui pour l’arracher à son cauchemar, évitant de justesse le poing qui fuse avant qu’il n’ouvre les yeux. Les siens sont un peu écarquillés et son sac est tombé au sol, mais elle ne lui en veut pas, ce n’est malheureusement pas la première fois. Mafalda ignore ce qu’il voit dans ces cauchemars, mais elle sait qu’elle donnerait tout pour les aspirer, quitte à gâcher ses propres nuits, juste pour pas voir ce regard-là dans ses prunelles brunes quand il s’éveille. Les doigts d’Alec ont trouvé son épaule alors qu’elle est penchée vers lui, presque accroupie, il serre un peu fort, mais ça lui est égal. “ Sorry ” Elle secoue la tête, avec un “ are you okay?”  un peu (beaucoup) inutile, et se relève en même temps que lui. “ And, uh, sorry for falling asleep on your doorstep. Everything didn't take as long as expected and, uh, I didn't want to bother you during your family dinner. ” C’est pour ça qu’elle aurait préféré lui laisser ses clés, mais il n’a pas voulu. Ça l’embête qu’il l’ait attendue comme ça sur son paillasson quand elle aurait été prête à se lever en plein milieu du plat principal pour traverser Londres et aller lui ouvrir la porte de chez elle. Elle aurait encore plus écourté le repas si elle avait su qu’il était déjà là. Elle s’apprête à lui dire tout ça quand il lève un bouquet de fleurs qu’elle n’avait jusque-là pas remarqué. Il est mal assorti, et certaines pétales sont un peu abîmées, mais ce sont des fleurs. On ne lui a jamais offert de fleurs. Même quand elle était petite, sûrement trop insupportable pour qu’un gamin de son quartier de Londres ou Dublin songe à cueillir une pâquerette pour elle. Et après ça, bien sûr, elle est devenue encore moins supportable.  “ I, uh, was supposed to think this through but, errr... I feel bad, so bad about what happened earlier, I mean, I'm not- I'm sorry I was so despicably angry and- I said things I didn't mean. I don't mean them now anyway. But, uh, yeah. I've never asked you if you liked flowers. ” Elle cesse de s’émerveiller sur le bouquet — elle a les yeux aussi brillants que si Alec était en train de lui offrir un diamant — et relève son regardé azuré vers lui. “ Don’t worry about it. ” Il l’a blessée, oui. En sous-entendant qu’elle le voyait comme un espèce de cas social à essayer de régler. Comme une œuvre de charité à laquelle elle donnait de son temps. Comme quelqu’un à réparer. Il l’a blessée, mais elle sait qu’il était sur la défensive et surtout que la méchanceté des mots est la plus vive envers lui-même qu'envers elle. Elle sait, elle croit qu’il ne le pensait pas. Et si en plus il le lui affirme lui-même, ça lui suffit. Elle n’aime pas lui en vouloir de toute façon. Elle n’a pas menti à ses parents. Alec est quelqu’un de bien, vraiment. Et rien que de penser à lui, elle a envie de sourire. Avec des doigts presque timides elle attrape le bouquet. “ I do like flowers. ” Elle ne passe pas sa vie à les regarder ou à en acheter pour décorer son appartement ni même son balcon, mais elle aime bien qu’on lui en offre. Elle aimait bien l’idée qu’on lui en offre en tous cas et elle adore qu’Alec le fasse. “ My favourites are poppies and lilies-of-the-valley. ”  Des fleurs sauvages. Il y en a dans le bouquet d’ailleurs, une ou deux branches de muguets perdues dans les roses blanches et jaunes, trois pissenlits et quatre lilas. Elle ne sait pas qui a composé le bouquet et elle est très loin de s’y connaître, mais elle sait que ça ne vaut rien. Pourtant, de la main d’Alec, ça vaut tout. “ They’re lovely. ” fait-elle avait un grand sourire avant de se pencher pour attraper son sac et ses clés et leur ouvrir la porte d’un même geste. “ I’m glad you came back. ” Elle ne devrait pas admettre devant lui qu’elle avait peur que ça ne soit pas le cas, alors qu’il  lui a assuré son retour. Elle n’aime pas admettre qu’elle a douté, mais elle ne peut pas cacher son soulagement non plus. Elle referme la porte derrière lui et tenant le bouquet comme un trésor dans ses mains s’empresse de rejoindre la cuisine pour lui trouver un vase — si tant est qu’elle en ait un. “ I’m sorry you had to wait for me and fall asleep like that though. I hope I wasn’t too long.” Il devait déjà dormir quand elle lui a envoyé le quicky, c’est pour ça qu’il n’y a pas répondu, il ne l’a même pas lu. “ It was better than I thought actually.”  fait-elle distraitement en ouvrant les placards de la cuisine jusqu’à trouver un verre assez large et long pour contenir le bouquet. Elle achètera un vase dès le lendemain. Elle aimerait bien qu’il continue de lui offrir des fleurs. “ Mum actually talked to me and Dad was smiling and Talia…well she mentionned you.” Elle rit doucement en faisant couler un peu d’eau dans le vase improvisé. “ I think I sold you well enough that they might want to meet you someday.” Elle arrange les fleurs avec plus de douceur qu’elle n’en montre d’ordinaire avec quoique ce soit, avant de s’arrêter brusquement. “ I mean…if you want. Whatever.” Ils viennent tout juste de se réconcilier, et ils ne sont vraiment pas ensemble depuis longtemps, mais c’est vrai qu’elle a envie de lui faire rencontrer toutes les autres personnes qui comptent dans sa vie et inversement, de leur montrer à tous de qui elle est folle. C’est aussi pour ça qu’elle aimerait faire une fête pour son anniversaire le mois prochain — et un peu aussi pour célébrer sa majorité internationale. “ I love them.” murmure-t-elle en observant le vase et le prenant dans les mains avec précaution pour l’emmener jusqu’au salon. C'est surtout lui qu'elle aime. “ Thank you.”

L'expression sur le visage de Mafie quand elle voit les fleurs fait regretter à Alec le fait qu'il n'ait pas acheté un vrai bouquet, et non pas quelque clearance un peu miteuse qui n'est plus dans les rayons parce qu'il est trop vieux ou pas assez beau, et il se promet de lui offrir un nouveau bouquet, mieux celui-ci, un autre jour. Pour son anniversaire (leur anniversaire, en fait, vu qu'ils sont littéralement nés l'un après l'autre), ça c'est sûr, et puis à d'autres moments aussi. Alec aime bien faire des cadeaux aux gens, mais avec Mafie, c'est une toute autre histoire. Surtout quand elles les accueille comme ça. “ Don’t worry about it. ” Malgré lui et le sourire pitoyable qui étire ses lèvres, il ne peut s'empêcher de grimacer légèrement. Si, ça l'emmerde, il ne veut pas qu'elle y pense; mais peut-être qu'il devrait cesser de se tourmenter pour ça, si elle accepte ses excuses. Ça va rester dans un coin de son crâne sans aucun doute, et il va y repenser, et sans aucun doute essayer de se faire pardonner encore dans les jours, semaines à suivre, mais silencieusement. “ I do like flowers. ” Il se détend légèrement, observant le visage de Mafie qui regarde le bouquet avec plus de tendresse que quelques misérables fleurs méritent. Ça lui fait tout chaud à l'intérieur, il a l'impression qu'il pourrait fondre en cet instant précis.
Comme il le lui a dit il y a quelques heures, des fois, alors qu'il a l'impression de l'avoir comprise, il découvre une nouvelle facette d'elle et tombe encore et encore amoureux d'elle. “ My favourites are poppies and lilies-of-the-valley. — I'll remember that. ” Il n'a peut-être pas sa mémoire eidétique, mais il est plutôt bien pourvu de ce côté-là et clairement, chaque détail qu'il découvre de Mafie est dûment entreposé et gardé dans un coin de ses pensées.

“ I’m glad you came back. ” Il note le soulagement, le fait qu'elle soit rassurée qu'il soit revenu réellement, parce qu'il aurait pu tout aussi bien ne pas le faire et ils le savent tous les deux. Il essaie de ne pas être trop blessé mais il l'est un peu, et il sait aussi que c'est de mauvaise foi parce qu'il a hésité une centaine de fois avant de finir sur son pallier, parce qu'il n'aurait peut-être pas dû venir, parce que Trishna a toujours besoin d'aide et qu'il aurait pu inventer mille excuses. Mais il est là. “ Me too, ” dit-il après une hésitation, honnête parce qu'il aurait été misérable si il n'était pas venu, à repenser sans s'arrêter à leur dispute sans trouver de conclusion satisfaisante.
Il rentre à sa suite dans son appartement, soulagé qu'elle le laisse entrer sans mal cette fois (cette peur ne le quittera pas pour quelques jours, de peur de trouver un jour sa porte verrouillée et fermée à double tour). “ I’m sorry you had to wait for me and fall asleep like that though. I hope I wasn’t too long. — Don't worry about it, ” dit-il aussitôt, réutilisant ses mots avec une ombre de sourire. Il était en train de dormir, de toutes manières, donc ça ne fait pas grande différence pour lui. Il dépose son sac dans l'entrée de Mafie, le coin habituel, avant de la suivre dans la cuisine en tapotant ses poches à la recherche de son pow. Il a dû dormir... un peu moins d'une heure, à peu près. Il ouvre le quicky de Mafie qu'il a reçu et grimace. “ I, um, didn't see your quicky, sorry, ” marmonne-t-il, embarrassé. Il est vraiment nul parfois.

“ It was better than I thought actually. ” Il l'observe chercher un verre assez conséquent pour contenir les fleurs, puis le remplir d'eau. Elle parle du dîner et ça fait comme un pincement au coeur dans la poitrine d'Alec quand il repense à sa propre famille... “ Mum actually talked to me and Dad was smiling and Talia…well she mentionned you. ” Il arque un sourcil. “ Did she, now? ” Il ne peut pas s'empêcher d'être légèrement... pleased parce que ça n'a pas l'air d'être trop négatif. “ I think I sold you well enough that they might want to meet you someday. ” Oh. Il fronce les sourcils, malgré lui, appuyé contre le plan de travail. Un peu... weirded out, même si c'est pas un big deal de fou... si? Il n'est pas sûr. Il ne sait pas. Il est plutôt sérieux de sa relation avec Mafie, bien entendu, mais... mais c'est bizarre, parce que ça lui fait penser qu'il aimerait la présenter à ses parents à lui. Sauf que eux ignorent même qu'il est en vie. “ I mean…if you want. Whatever. ” Il fronce légèrement les sourcils, n'arrivant pas à déterminer si elle regrette d'en avoir parlé parce qu'elle pense qu'il est trop tôt ou que finalement elle n'en pas envie. Ou alors que lui en a pas envie. “ I love them. ” Il ne répond pas, perdu dans ses questionnements existentiels, la suivant quand elle va dans le salon pour poser le vase improvisé. “ Thank you. ”

Elle relâche les fleurs et il tend la main, les jointures de leurs poings s'effleurant avant qu'il ne pose sa paume contre la sienne, glissant ses doigts entre les siens et tirant doucement pour qu'elle se tourne vers lui. “ I'd love to meet your parents, ” dit-il simplement, jouant machinalement avec ses doigts alors qu'un sourire hésitant flotte sur ses lèvres. Le poids des mots prononcés plus tôt est encore un peu lourd sur ses épaules. “ I did meet your mum but, um... ” Bon disons que c'était surtout pour trouver son adresse, ce qui était un peu un stalker move rétrospectivement, même si il n'avait pas de mauvaises intentions. “ I mean, you don't have to introduce us if you don't want to, I don't want you to feel pressured into doing this or that, I'm just saying that, yeah, it'd make me quite happy to meet them, they're important to you and you're important to me so, uh, also I'm very good with parents? Mums love me. I'll have you know that I'm an excellent match and I have great conversation skills and extended knowledge on things that actual adults are interested in. ” Il est en train de ramble et le voit tout de suite à l'air dans les yeux de Mafie alors il se mord la lèvre pour s'arrêter avant de reprendre plus longtemps: “ so yeah. I'd like that. So whenever you want, you can start coaching me so I can be the- the best... boyfriend? ever. ” Ça semble un peu stupide mais il vérifie qu'elle n'est pas encore énervée contre lui, qu'elle ne veut pas se séparer; juste au cas où, mais on n'est jamais trop prudent.