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sujet; (thibaïs) ❖ on a parfois l'coeur soulevé par la sauvagerie du monde.

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(thibaïs) ❖ on a parfois l'coeur soulevé par la sauvagerie du monde. Empty

malheureux, toujours en colère.
We clawed, we chained our hearts in vain, We jumped, never asking why, We kissed, I fell under your spell, A love no one could deny. Don't you ever say I just walked away, I will always want you. I can't live a lie, running for my life, I will always want you.


Assise sur le rebord de sa fenêtre, les jambes dans le vide, prête à dégringoler, à tomber du troisième étage de cette maison pareille à un asile, Naïs était seule, triste et fatiguée. Elle pensait et réfléchissait, et des tas de choses inutiles et banales, à des conversations insolites, à des situations sans importance. Elle n’avait plus grand-chose d’autre à faire, lorsqu’elle ne faisait ni le ménage, ni la cuisine, ni lorsqu’elle exécutait tous les ordres de monsieur, et sévissait tous les caprices de madame. Bouc-émissaire de la famille Warwick depuis quelques mois déjà, son existence ne se résumait à rien. Elle avait tout perdu en perdant son indépendance et en gravant son statut de rebut sur son identité. C’était presque à se demander si elle n’avait pas laissé son âme-même dans cette salle d’audience qu’elle maudissait à jamais. Elle pouvait encore entendre la voix du sorcier chargé des enchères ce jour-là résonner dans sa tête. Lui aussi, elle le maudissait à jamais. Comme tous ces autres salops qui étaient venus s’installer confortablement, tels des sultans, dans les sièges inoccupés, se battant les places pareils à des enfants. Des enfantillages, voilà ce dont-ils faisaient preuve. Même Naïs, alors encore insouciante et innocente du haut de sa vingtaine d’années fleurissante et mitraillée par les malheurs, voyait la stupidité de ces êtres qu’elle ne comprenait pas, qu’elle ne comprendrait jamais. Où trouvaient-ils cette cruauté alarmante ? Que trouvaient-ils d’amusant à maltraiter des nés-moldu ou soit-disant ennemis de l’état, de les exploiter comme dans ce temps révolu, il y a des centaines d’années, alors que l’esclavage était une affaire courante et totalement légale ? La question se posait, inlassablement, dans son esprit, et malheureusement, personne n’y apportait de réponse. Allait-elle donc passer le restant de sa vie enchainée à cette injustice, reliée par cet horrible tatouage à ces criminels, ces meurtriers, ces assassins ? Ils avaient tué la jeune fille attachante, aimante et un brin rebelle qu’elle avait été, autrefois, et elle regrettait cette époque heureuse où ses seules préoccupations étaient l’humeur de ses amis, le sourire de ses parents. Aujourd’hui, l’amitié et la famille n’étaient plus des valeurs essentielles pour elle. La première était morte le jour-même où elle avait été enlevée par Lysander Selwyn, enfermée à Azkaban le soir-même. La deuxième s’était évanouie lorsqu’elle avait connu l’abandon, le manque, l’absence. Il n’y avait plus que de l’égoïsme et une envie de vengeance dans l’âme de cette petite à qui on avait coupé les cheveux par faute de gout. Le monde la répugnait, et Naïs s’était de nombreuses fois demandée si le suicide n’était pas un meilleur échappatoire. La mort pourrait résoudre tous ses problèmes. Mais elle se l’était promis : plus jamais elle ne serait la fille faible qu’elle avait été, qu’elle était peut-être encore aujourd’hui, un peu. Elle serait forte. Elle allait se battre et faire couler le sang. Leur sang.
Du rez-de-chaussée, elle entendit monsieur Warwick l’appeler. Levant les yeux au ciel, elle quitta sa position fétiche et après avoir fermé la fenêtre, descendit les escaliers en prenant soin de ne pas faire grincer trop fort le bois sombre, car elle savait que la maîtresse des lieux n’aimait pas cela. Naïs, depuis son arrivée, était une rebute obéissante et aimable. Elle disait bonjour, préparait le petit-déjeuner avant même qu’on le lui demande et faisait les tâches ménagères pareille à une vieille femme qui avait passé sa vie à laver les sols et les carreaux. Privée de sa baguette, elle jouait chaque jour à la cosette, et ne se plaignait pas, parce que ce n’était pas autorisé. Elle qui avait toujours été un brin désobéissante et insolente sur les bords, on ne la reconnaissait pas dans cette attitude sage qui ne reflétait pas sa véritable personnalité. C’était le but, c’était ce qu’elle voulait, parce que c’était une stratégie. Naïs n’avait jamais beaucoup aimé les stratégies, parce qu’elle n’était ni stratège ni très intelligente. Elle s’était toujours contentée de foncer tête baissée et d’en payer les conséquences après. Mais elle s’était promis de changer. Elle allait tous les duper, et elle se vengerait. Elle leur montrerait qu’elle n’était pas bonne à rien, qu’ils avaient voulu faire d’elle une esclave, mais qu’au fond, elle avait l’âme d’une rebelle. Elle était indomptable, comme la bête féroce qui sommeillait en elle. « Y a-t-il un problème ? » Demanda-t-elle en passant la tête à travers l’arche séparant la salle à manger du salon, où était paresseusement allongé monsieur Warwick, feuilletant un journal que Naïs reconnut aussitôt : la Gazette du sorcier. C’était d’ailleurs elle qui l’avait achetée le matin même au marchand de journaux du coin, et même si on lui avait clairement interdit de le lire, elle n’avait pu s’empêcher de jeter un léger coup d’œil à la couverture : on annonçait des attaques des insurgés, et un large sourire s’était dessiné sur son visage, éclairant ses pupilles d’une lueur d’espoir qui semblait s’être éteinte depuis bien des semaines déjà. La rébellion se préparait. Quelque chose de grand allait se produire. Ils viendraient la libérer, elle en était certaine. « J’ai besoin de poudre de cheminée avant quinze heures. Va m’en acheter, s’il te plait. » Il lui lança une cape trouée qui pourrait la couvrir du froid automnale, et lui adressa un regard rapide. Monsieur Warwick avait toujours été un homme poli et respectueux, même avec Naïs. Ou du moins, il essayait de faire des efforts, car la jeune Goldstein l’avait bien compris : il se cachait au fond de lui une avarice sans égale, et un besoin de richesse et de renommée qui, certes, n’atteignait pas le niveau de celui de son horrible femme, mais dépassait des sommets. Il avait toujours été assez clément avec Naïs. Peut-être s’était-il laissé conduire par la tyrannique madame Warwick, son épouse, pour l’acheter. Ces gens étaient connus pour avoir retourné leur veste un bon nombre de fois, et Naïs savait qu’ils ne partageaient pas réellement les idées du nouveau gouvernement. Seul le pouvoir les attirait, et avoir un ou plusieurs rebuts leur permettait d’afficher une certaine richesse. Ils essayaient de se racheter, étant considérés comme des potentiels traitres. Ce qui n’arrangeait pas vraiment les affaires de Naïs. Elle attrapa le vêtement, prit un peu d’argent sur la commode rustique et, après avoir pris soin de fermer la porte derrière elle, quitta la maison des Warwick.
Le Chemin de Traverse ne se trouvait qu’à quelques centaines de mètres de la demeure de ses propriétaires, et Naïs n’eut qu’à marcher une dizaine de minutes avant de rejoindre l’allée sorcière. Elle enfonça un peu plus sa capuche par-dessus ses cheveux lorsqu’elle aperçut les premières baguettes magiques dans les mains de certains passants ; elle ne tenait pas particulièrement à être reconnue. Chaque jour, lorsqu’elle sortait dans la rue pour acheter ce qui subviendrait aux besoins de monsieur et madame Warwick, elle était victime des insultes et méprises de ces mangemorts et autres partisans de Voldemort, quel que soit leur rang social ou leur statut. Ils la répugnaient, la dégoutaient. Elle les détestait, tous autant qu’ils étaient, et elle aurait bien voulu leur cracher dessus, s’ils n’avaient pas ce droit de la frapper ou de lui lancer un sortilège bien trop douloureux à chaque instant. Et tous les motifs étaient bons pour lui procurer une quelconque douleur. Alors, fuyant les problèmes et surtout la souffrance et le surplus de malheur, Naïs faisait profil bas, et lorsqu’elle quitta la rue principale pour s’engouffrer dans une ruelle adjacente où se trouvait une boutique qu’elle avait l’habitude de fréquenter pour les achats de monsieur, elle put respirer un peu plus tranquillement, restant tout de même vigilante. Vigilance qui n’était sûrement pas assez présente, puisqu’elle bouscula quelqu’un, et trébucha par la même occasion, aplatissant le malheureux contre le mur, écrasé entre elle et la pierre. Surprise, elle retira aussitôt sa capuche pour y voir plus clair et porta une main à sa bouche. « Par Merlin, je suis sincèrement désolée ! Je ne vous avais pas vu, je n’avais pas fait attention… » C’était un homme, plutôt bien habillé, revêtu de vêtements qu’elle avait déjà eu l’occasion de voir dans la vitrine d’une boutique chic du côté sorcier de la capitale anglaise. Aucun doute ; cet homme était très certainement un mangemort, ou au mieux un membre haut placé du Ministère. Elle allait payer pour son inattention, et cela reviendrait aux oreilles de ses propriétaires. Non, ce ne serait vraiment pas sa journée, et persuadée qu’elle allait passer un sale quart d’heure, Naïs releva timidement le regard, et la vision du visage de la personne qu’elle venait de bousculer fut comme une révélation pour elle, une apparition si surprenante qu’elle en resta bouche-bée. « Thi-Thibalt ? » Oui, c’était bien lui, et des milliards d’images s’affichèrent très nettement dans son esprit. Mais il était un des leurs, maintenant, et sa mine se fit plus grave. Il n’aurait sûrement aucune pitié avec cette maladroite. Il n’était plus le Thibalt qu’il était lorsqu’elle l’avait rencontré, ou du moins, c’était ce qu’elle osait imaginer, après l’avoir croisé plusieurs fois lors d’évènements mondains organisés par des membres de la communauté défendant les idéologies mangemortes. Il était un des leurs, et à cette idée, elle releva la tête fièrement. Elle n’allait pas se laisser intimider par cet homme qui fut autrefois son ami, et bien plus encore, puisque cette rencontre inattendue chamboulait son esprit et son corps comme jamais ils n’avaient été chamboulés.
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(thibaïs) ❖ on a parfois l'coeur soulevé par la sauvagerie du monde.

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