L’air est étrange dans la pièce qu’on vous a légué pour votre mission, à Ada et toi. Ce n’est pourtant pas lié aux fameux articles que vous devez analyser toutes les deux, mais bien à votre partenariat. Vous qui avez jadis tout partagé, vous n’avez pas été réuni depuis déjà trop longtemps et un malaise persiste. Il vient d’elle, il vient de toi, il suinte de partout. Mais vous n’avez pas le luxe de vous permettre de faire du surplace et puis, tes mains n’ont pas pu s’empêcher de fouiller la malle magique. Tu es de nature curieuse, tu aimes toucher et découvrir, alors tu soulèves l’un des tableaux et si le rendu te laisse perplexe à première vue, tes sourcils se fronçant délicatement, tu ne peux qu’être admirative de la technique utilisée. Pire, du rendu, soit une représentation d’un lac en pleine forêt. Alors tu redresses les yeux et tu croises son regard, à elle. C’est tellement stupide toute cette tension, tout ce silence, que tu soupires et pivote légèrement, pour qu’elle voit, elle aussi le tableau et tout ce qui s’y trouve, soit des vers, qui se déplace paresseusement, créant un mouvement perpétuel au lac, mais aussi les diverses plantes, une véritable petite mine d’or, qui forment la forêt. Admirative, parce que tu as beau adorer les plantes, les potions, tu n’as aucun talent artistique, tu souffles tout bas avec un immense respect, qu’importe qui ait réellement été ce Lynch : « tout y est vivant, c’est magnifique, tu ne trouves pas ? » Toi oui, assurément et c’est presque avec adoration que tu poses doucement l’œuvre sur l’une des grandes tables disponibles, le bout de tes doigts caressant les rebords du cadre. Tu trouves ta baguette et ne faisant pas attention à ce que ta partenaire fait émerger de la malle, livres, bocal ou peintures, tu fais un gracieux mouvement du poignet « Specialis Revelio. » Tu n’attends rien de particulier de la part de l’objet, mais tu préfères être prudente, vous serez minutieuse, tu le sais déjà. Parce que même si vous ne vous êtes pas parlé depuis des années, sauf pour vous saluer lors de votre convocation, puis ce matin en vous rencontrant devant la salle qu’on vous a cédé le temps de vos recherches, tu sais qu’elle sera à la hauteur.

Évidemment, tel que prévu, il ne se passe rien et tu suis plutôt les contours de la vitre, curieuse, mais tu ne peux décidément pas retourner l’œuvre seule, de crainte de l’abimer ou de tuer ce qui y vit. Alors tu abandonnes, presque à regret, le tableau, pour plutôt l’observer elle, alors que tu rejoins la malle aussi. Tes doigts s’attardent déjà sur vieux livres s’y trouvant, mais se referment plutôt sur les notes rédigés d’une écriture familière.  « Ada… je ne sais pas ce qui s’est passé entre nous, mais… » tu redresses lentement les yeux sur elle, « c’est du passé, d’accord ? Cette atmosphère… » Ta main droite, libre de toute baguette, glisse contre ton front alors que tu soupires. Presque désemparée, alors qu’un petit sourire éclaire tes lèvres, « Je ne crois pas pouvoir travailler efficacement si nous restons dans cet état. Je ne t’en veux pas Ada, si c’est là ton inquiétude. » Non, tu ne lui en veux pas d’être partis et de ne pas avoir donné de nouvelle, d’avoir préféré profiter de sa belle vie, toute rose avec des rubans. « Je ne t’ai jamais souhaité que du bien alors… reprenons notre amitié et travaillons ensemble, d’accord ? Parce que je ne sais pas pour toi, mais je trouve cette opportunité terriblement excitante. » Oui, tu ne peux pas le nier et avec un petit sourire coupable, tu feuillettes les documents comportant les notes et la liste du matériel ici présent. Bon, vous devez vous mettre au travail et le sentiment de malaise passé, tu souris pour de bon cette fois, comme tu l’as toujours fait avec elle, comme la jeune Susanna le faisait quand elle allait jouer à l’apprentie expérimage. « Je propose que nous faisions l’inventaire du matériel, avant de nous lancer pour de bon dans nos explorations. S’il devait y avoir eu un vol, je refuse que nous soyons accusées l’une ou l’autre. » Puis, vous devrez regarder ce que Malfoy et Nott ont découvert sur les fameux objets, car à quoi bon lancer des Aparecium sur tous les documents de Lynch, si cela a déjà été fait ? À rien. Il est tout autant hors de question pour vous deux d’exclure les sorts de détections simples, surtout après avoir survolé les notes de ton blond favoris. L’endroit était fortement piégé et Lynch semble se plaire à coder ce qui était sien, les ouvrages lui appartenant risque donc d’être plus compliqué à traduire, mais tu as un atout non négligeable et déjà tu sens la maitre des runes en toi s’étirer. Oui, il est temps de vous mettre au travail.