Astoria, les pièges et tous les tarés dans le labyrinthe
Quatre nouvelles tentatives s'évadèrent de ses lèvres, sans même qu'elle ne se rende compte qu'elle était à nouveau à genoux sur le sol, le vent glacial s'évertuant à la frigorifier sans qu'elle ne parvienne à y prêter attention, sans même réaliser que ses traits changeaient, qu'elle devenait celle qu'elle avait toujours été, même prisonnière de cette forêt qu'elle haïssait de toutes ses forces. Elle n'y arrivait pas, elle n'y arriverait... les regards accusateurs, le souffle capricieux du vent chahutant sa chevelure sur ses traits, le petit être immobile à quelques pas d'elle... Elle n'y arriverait pas... peut-être parce qu'ils étaient réels, que ce n'était pas des épouvantards, qu'ils se tenaient devant elle parce qu'ils étaient aussi réels que les trois dernières années désastreuses que sa vie, où la fine cicatrice que portait son être depuis quelques jours suite à une rencontre avec Beatrix et Daphné qui avait guéri plus vite grâce à son don. Ils étaient réels et son fils... Mais deux bras vinrent l'enlacer, un souffle s'égarer contre sa nuque sans même qu'elle n'ait la force ou la volonté de se soustraire à cette étreinte familière, sûrement un nouveau jeu de ces secondes, de son esprit alors qu'elle reconnaissait le timbre de Draco lui assurant qu'il était là. Autant que son double qui la regardait avec haine sûrement... Ce fut cet instant que choisit Emrys pour lui faire remarquer que le polynectar ne fonctionnait plus, mais cela n'avait pas d'importance.
Elle secoua son visage faiblement, comme si elle se refusait à les croire sans pourtant rejeter la présence du père de son enfant contre son corps si fragile. Elle aurait pu le lui dire ce "tu n'es pas réel", qu'il n'était que le reflet de l'un de ses frêles espoirs, alors qu'il la remplaçait, qu'il liait son destin à une autre. Non, il ne l'était pas, mais la sensation était trop douce pour s'en extraire. Pourtant, lorsqu'il resserra son bras autour d'elle et s'empara du sien pour le mouvoir, le dresser face à l'épouvantard, ses nouvelles paroles la privèrent d'un battement, tandis que son palpitant venait finalement se fracasser contre sa poitrine. La créature ne chercherait jamais à lui donner la force de l'éliminer, alors... son regard pivota pour percevoir ses traits derrière le filet de cheveux qui frissonnait devant ses yeux. Draco, qu'Emrys menaçait à présent. Une chose après l'autre, ou elle n'y parviendrait jamais. Reportant son attention sur ses pires cauchemars, elle fit le geste avec lui, et prononça ce mot sur lequel elle eut plus de conviction... "Riddikulus !" s'exclama-t-elle d'une voix fragilement éraillée d'avoir trop pleuré, mais ce qui se tenait devant elle devint créatures piégées dans un miroir... le contraire du rised qui lui arracha un faible sourire fardé d'un soupir tandis qu'elle se laissait aller contre l'homme trop réel qui l’étreignait, faisant rempart de son corps dans un même temps. Un murmure s'évada de ses lèvres, loin des remontrances, des accusations, et de tout le reste, trop imprégnée du soulagement de le retrouver... "Ne me laisse pas... ne les laisse pas me ramener là-bas, s'il te plaît Draco..." ... alors qu'elle nichait son visage dans le creux de son cou. Elle parlait de Daphné, d'Henry, de Morgana, d'Ichabod, ... et de... relevant son visage, elle braqua ses prunelles en direction de son ami. "Emrys arrête ! Tu m'as promis que tu ferais tout à part m'aider à fuir... tu ne le fais pas, mais lui le peut."
‹ occupation : ancien langue de plomb (spécialisé dans les expérimentations magiques) ; fugitif et informateur de la RDP entre le 26.05.03 et le 08.12.03 ; condamné à 22 ans à Azkaban pour terrorisme, au terme d'une assignation à résidence et d'un procès bâclé, tenu à huis-clos.
‹ maison : Slytherin — “ you need a little bit of insanity to do great things ”.
‹ scolarité : entre 1991 et 1997.
‹ baguette : un emprunt, depuis qu'il est en fuite. elle n'est que temporaire et il ne souhaite pas s'y intéresser ou s'y attacher, puisque la compatibilité est manquante.
‹ gallions (ʛ) : 14294
‹ réputation : sale mangemort, assassin méritant de croupir à vie en prison pour expier ses crimes et ceux de ses ancètres.
‹ particularité : il est occlumens depuis ses 16 ans.
‹ faits : Famille.
• Narcissa (mère) en convalescence. sortie de son silence depuis peu pour réfuter l'annonce de son décès ; reconnue martyr. lutte pour que le jugement de son fils soit révisé.
• Lucius (père) mort durant la tempête du 03.03.2004.
Spoiler:
• Aramis est plus un frère qu'un cousin par alliance, de ces relations précieuses qui se consolident au fil des épreuves.
• Nyssandra, marraine de Scorpius, et cousine par alliance depuis qu'épouse Lestrange. Un moyen légal d'officialiser le fait que plus qu'une amie, elle a toujours été un membre de la famille, de cœur sinon de sang.
• Severus, en sa position d'ami de longue date de la famille, a joué auprès de moi le rôle de précepteur, puis d'enseignant, de protecteur. Je ne lui ai pas toujours fait confiance, à cet étrange personnage pétri de mystères, mais le Serment Inviolable qu'il a accepté de formuler à la demande de ma mère il y a quelques années m'a poussé à me tourner vers lui au moment de choisir un parrain à Scorpius. Je ne sais toujours pas à l'heure actuelle quel est son réel camp, mais il est assurément un allié redoutable.
• Gwen... Gwen. Usurpatrice Lestrange, Black insoupçonnée. J'ai perdu une cousine pour en gagner une autre, et si les faits prouvent à présent que le sang nous lie, je ne sais si je l'aime ou si je la hais pour ses mensonges. Son existence remet en doute de trop nombreux principes: pourquoi n'ai-je pas décelé qu'elle était différente, sang-mêlée, si le sang est si crucial et le mélange inadmissible ? Je ne supporterais pas de la perdre, mais lui faire face est encore trop... déboussolant.
• Simon, canaille défraichie, cousin décadent. Notre entente est vache est étrange, mais le sang l'emporte souvent - même sur les différences. Il a été, étonnamment, le plus apte à me fournir des échappatoires, qu'il s'agisse d'Orviétan, d'alcool de choix à consommer sans modération ou de planque relativement imprenable.
• Sansa, traitresse. La baguette qui s'érige, qui frémit, qui s'abaisse au creux de phalanges crispées, et la rancoeur qui salit des années de complicité.
• Hestia, cousine & partenaire de crime. Elle est étrange, creepy, et c'est sans doute ce qui fait son charme. Nous avons plus ou moins grandi ensemble, élevés pour tisser des ententes et projets dans l'ombre en quête de plus de pouvoir. Mais à présent, il est surtout question de survie.
• Flora, cousine. Elle a changé, c'est un fait, victime du brainwashing imposé par le gouvernement aux dissidents. Et notre alliance d'origine lutte, mais ploie sous l'intensité de sa nouvelle allégeance au Magister.
• Nephtys, cousine Shafiq, victime d'un don... malédiction. Elle est l'une des raisons pour lesquelles soutenir de régime a été plus difficile d'escompté ces dernières années. Le moins que l'on puisse dire est qu'il est un Maître ingrat, et Cissy et Nephtys ont été des martyres, sacrifiées sur l'autel de ses ambitions cruelles.
• Andromeda, tante. Reniée, (re)trouvée... je ne sais pas ce qu'elle m'inspire. De la consternation, peut-être; elle a toujours été une idée, un souvenir, l'ombre d'un passé révolu, et la voilà qui surgit à présent du néant, tangible. Traître à son sang. Mon statut d'extrémiste ne m'a toutefois guère porté plus de chance que le sien, et l'existence de son petit-fils... de mon cousin, ne peut me laisser indifférent, en dépit de son ascendance peu flatteuse.
A protéger.
• Âme-sœur de toute une vie - ou de plusieurs. Rien n'a jamais été réellement simple entre nous et pourtant elle a toujours été une évidence, un essentiel. Le sentiment s'étend à ses filles, que j'en viens parfois, souvent, à considérer comme les miennes.
• Nott est un ami d'enfance. Malgré la distance imposée à l'adolescence par son refus de se trouver rabaissé au rang de sous-fifre, le lien a perduré, latent. Il est ce frère auquel il n'est pas toujours nécessaire de tout dire, dont je m'éloigne souvent, mais que je retrouve inexorablement - et vice versa.
• Loony persiste à nous prétendre amis et peut-être ses délires ne sont-ils plus si faux à présent... elle est en tout cas une alliée précieuse et s'est révélée étonnamment loyale. Et tenace. Les réminiscences de vies antérieures me poussent d'ailleurs à croire qu'elle a été une présence récurrente au fil des siècles, et dans cette vie comme dans les autres, elle semble partager les instants les plus sombres de mon existence.. et inversement.
• Astoria m'a offert ce que j'ai de plus précieux: un fils. C'était une erreur et Merlin sait qu'elle nous a coûté cher, mais il reste ce qui nous lie aujourd'hui, la principale raison pour laquelle je ne laisserais rien lui arriver.
• Greg a d'abord été un banal sous-fifre, avant que la soif d'émancipation puis la mort de Vince ne bouscule notre dynamique. C'est une... amitié particulière, à tendance haineuse sur les bords, car des années d'entente mêlée de mépris ne s'effacent pas aisément. Pas plus que la colère qu'il nourrit à mon encontre depuis la mort de son comparse - mon ami d'enfance. Reste qu'il fait partie de cette poignée de sorciers dont la présence dans mon existence est non négociable. Frère d'arme.
• Chang, partenaire sur le terrain, entente masquée en public sous des couches d'agacement mutuel, chaleur humaine et réconciliations fiévreuses en privé. On s'est plus d'une fois retenus de sombrer, sauvés, mais l'équilibre fragile est à présent vicié par le brainwashing qu'elle a subi.
• Ardal est une connaissance de longue date, mais aussi le cousin de Pansy - celui qui n'hésite pas à me faire part de sa façon de penser lorsqu'elle a des raisons de plainte à mon sujet. C'est assez agaçant, à vrai dire, que d'avoir laissé à quelqu'un suffisamment de marge pour écoper de remarques lorsque mon attitude lui déplait - mais il a eu la décence de ne jamais en abuser, plus ami que moralisateur.
Compliqué. Susanna, il y a eu la passion, les tensions, la séparation, la fureur, le manque. L'étape suivante aurait dû être la réconciliation - j'étais prêt à l'épouser. C'était avant qu'on ne la découvre coupable de trahison, avant qu'une vision d'Aramis ne révèle sa relation, avant que la dénonciation à laquelle j'ai consenti ne lui coûte la vie. Déchiré entre colère et regrets, j'ai fait le choix d'effacer les sentiments qui perduraient pour ne conserver que la haine. Rien d'autre que la haine.
• Granger est infecte - mais la fréquenter est utile. C'est ce qu'elle est: une partenaire forcée, une alliée de poids, un point d'interrogation sur l'échiquier de mes vies antérieures et actuelle. Lui laisser percevoir mes failles est insupportable, mais je sais pourtant qu'elle restera une tombe et ne saurait me trahir: à défaut de confiance et d'entente, nous avons un pacte.
• (Tracey, amie proche d'Astoria - et de Susanna, autrefois. Elle n'a pas cautionné notre rapprochement et notre entente, depuis, a été étrange, ambivalente. Mais cordiale. Avant, du moins, qu'elle ne devienne une mangemort fanatique.
• Blair. J'ai aidé cette gamine à échapper à la rage des Carrow, autrefois, et détourner leur attention m'a valu des maléfices mémorables. Ce qui m'y a poussé ? J'en doute encore aujourd'hui - la compassion n'a jamais compté au nombre de mes défauts. Mais les révélations de Beltane me poussent à croire que nos âmes liées m'ont influencé: elle a été ma sœur, dans une autre de ces vies qui ne cessent de resurgir aux moments les plus inappropriés.
• Winchester est la marraine de Teddy, la responsable de la quête au bout de laquelle je les ai cherchés, sa grand-mère et lui.
• Darja et moi, on formait une paire efficace en laboratoire, seul cadre dans lequel elle s'illuminait par ailleurs. Et nous est arrivé de nous inquiéter l'un pour l'autre sous nos masques de mangemorts; mais elle est insondable et je ne prendrais pas le risque de la sous-estimer si je la croisais baguette au point, fort de mon nouveau statut de prétendu traître.
• Avery était un allié de père, subissant comme lui les griefs des mangemorts ayant été fanatiques au point de gâcher des années de vie derrière les barreaux. Il est sans doute un dangereux ennemi, à présent.
A enterrer.
• Potter, foutu sauveur à deux noises. Il m'a imposé une dette de vie, le plus lourd fardeau qu'il m'ait jamais été donné de porter. Il est la cause de l'entente avec Granger, mais aussi un élément récurent de tous les évènements négatifs de ma vie. Plus récemment, il m'a dérobé un bien que je ne savais même pas en ma possession: la mythique Baguette du Pouvoir. Je suis supposé le prévenir, mais la haine qui nous sépare a toujours été trop intense pour favoriser les compromis.
• Zabini, allégorie de la trahison, de la confiance brisée ; même le temps n'allège pas l'intensité de ma rancoeur, et pour cause: il était le dernier de la part de qui je me serais attendu à recevoir un sort dans le dos. Le rituel qui nous lie rend son absence pénible, physiquement douloureuse, mais si nous nous recroisions les différends se règleraient à la baguette et aux poings.
• Weasley - tant Fred que Ronald et le reste de leur smala dépeuplée, je ne lèverais pas le petit doigt s'ils brûlaient dans un Feudeymon. Bien au contraire, je me délecterais du spectacle.
• Matteo, bel emmerdeur, journaliste rapace - de cette engeance qui se nourrit des déboires d'autrui. Je préfère prétendre que cette St-Valentin 03 et l'intoxication à l'Amortentia n'a pas eu lieu. Jamais.
• Rabastan. Les Malfoy et les Lestrange n'ont jamais été faits pour s'entendre - à vrai dire la jeune génération constitue l'exception. Mais si les tensions étaient jusqu'alors mesurées, masquées, elles ont atteint leur paroxysme lorsque Rabastan a contribué à l'enlèvement de ma mère.
• Wyatt, cette ordure, ce fumier. Il était l'image même du père et du futur beau-père idéal, avant que l'arrivée de Scorpius ne fasse surgir au grand jour sa véritable nature. Ses tentatives de meurtre avortées n'ont fait qu'exacerber la haine mutuelle, et son rôle dans l'enlèvement de Mère a été la goutte de trop. Il est intouchable, en odeur de sainteté auprès du Lord. Et d'une puissance non négligeable. Mais si je venais à le croiser sur un champ de bataille, je prendrais le risque d'extérioriser la soif de sang qu'il m'inspire, quitte à y périr.
• Rookwood. Ancien mentor imposé par le Maître. craint et respecté à la fois, pendant un temps. Je ne serai jamais à la hauteur de ses critères en terme de cruauté, mais ses prétentions me hérissent. Il n'est après tout qu'un sang-mêlé désireux d'exterminer sa propre engeance.
(d-e, wiz, ins, rdp, hun)
‹ résidence : emprisonné à Azkaban depuis le 06.01.04. en fuite depuis le 08.05.04.
‹ patronus : inexistant.
‹ épouvantard : l'éxécution de juillet 02, ses proches en guise de victimes: leurs regards vidés par l'Imperium, la baguette de Draco dressée, les étincelles vertes des AK et leurs cadavres empilés comme de vulgaires déchets.
‹ risèd : un portrait de famille idéal, utopique.
« Astoria, le polynectar ne fait plus effet ! » « Thanks, captain obvious », marmonna Draco, condescendant – blessé qu’il l’était dans son orgueil de n’avoir remarqué l’intrusion avant que le cours du temps ne la trahisse. La tension pulsait dans ses veines et ses paumes en sang tâchaient de sillons carmins la robe que portait Astoria, tout autant que la peau pâle qu’il avait agrippée d’un geste impérieux pour la tirer de la léthargie dépressive provoquée par les épouvantards. Atkins avait pourtant décidé de bouleverser l’ordre de priorités qu’il s’était fixé, visiblement – et l’ordre qu’il eut l’audace de scander eut le mérite d’ancrer Draco dans la réalité. It doesn’t matter what you want. Ce soir, les ordres et le show passaient avant tout le reste, et ce peu importait la réapparition d’une ancienne fiancée venue pimenter l’évènement en y instillant une dose considérable d’émotions contradictoires et, dans de telles circonstances, déplacées. Plusieurs centaines de paires d’yeux étaient rivées sur les couloirs tortueux du labyrinthe à cet instant précis, et l’une d’elle, écarlate et cruelle, graverait sans compassion les marques de faiblesses et les lui ferait longuement payer.
Par ailleurs, l’insurgé s’érigeait lui-même doublement en ennemi en tentant de lui arracher celle qui, désormais, pourrait être considérée comme une prisonnière de guerre si le Lord l’accordait. Ce fut donc sans une once de remord que le blond se releva, emportant dans son mouvement la sorcière désespérément accrochée à son cou. Si elle s’épuisait en vains dialogues, que son tendre ami s’offrait lui aussi un tel luxe alors même qu’il dirigeait vers Malfoy une baguette se voulant menaçante, ce dernier ne se donna pas une telle peine : le bon sens tendait à exiger qu’il lance l’offensive. D’un geste ferme et purement stratégique, il plaça Astoria devant lui plutôt qu’à ses côtés. Bouclier humain qu’il s’autorisait pour une simple et bonne raison : « Je doute que tu souhaites courir le risque de blesser ta précieuse amie », susurra-t-il, la mine close, usant de son bras pour maintenir son étreinte sur la jeune femme ébranlée par sa confrontation avec la haie de créatures, alors qu’il dirigeait contre son homologue sa main armée. « Acidum Anguis », asséna-t-il d’un ton brusque — le jet d’acide fusa de la tige d’Erable finement taillée et, comme doué de vie, s’immisça impitoyablement dans la chair à sa portée, rongeant le membre, s’étirant pour poursuivre sa course et attaquer tout le corps qui lui avait été livré. « Incarcerem ! » Cette fois cependant, l’éclair lumineux fut détourné par une intervention extérieure et les cordes qu’il créait échouèrent au sol, lambeaux inachevés. Les traits furieux de Draco furent aussitôt rivés sur Astoria. « N’interviens pas. Ta loyauté est remise en doute, ta vie est en jeu, et s’il me faut te pétrifier le temps d’entraver Atkins, je n’hésiterai pas à le faire. » Il la défiait du regard, prêt à en découdre si jamais elle prenait le parti de l’ennemi. La confiance entre eux n’était plus qu’une chimère altérée par les rouages du temps et les malentendus ; chaque seconde perdue, chaque soupçon de défiance suffirait à l’effilocher un peu plus. La suite fut murmurée, une ombre passant dans les yeux gris alors qu’il attendait que tombe le couperet final : qu’elle tranche entre son propre sort et celui du rebelle qui convulsait sous l'emprise du sort qui le dévorait de l'intérieur, dilemme sans doute insoutenable pour elle. « Mon Astra était une égoïste. » Et Merlin savait que ce trait avait, étrangement, contribuer à le conquérir. « A quel point t’ont-ils changée ? » Portée plus profonde que le cas dans lequel ils se trouvaient actuellement : es-tu encore loyale à notre cause ?
Finalement, elle réussit son sortilège. Tu vois les épouvantards disparaître et c'est un soulagement pour toi. Seulement, la partie est loin d'être finie. Au contraire : elle ne fait que commencer. Parce qu'elle s'accroche au mangemort, parce qu'elle le supplie presque de l'emmener. Tu ne peux pas le laisser faire. Tu ne peux pas, les insurgés ne l'accepteraient pas et ce serait trop dangereux pour Astoria. Il ne faut pas qu'il parte. Alors non, tu secoues négativement la tête aux propos de ton amie. Elle te connaît, elle sait que tu ne peux pas la laisser partir. Tu ne peux pas. Ce qui veut dire que tu vas devoir te battre, ce dont tu as une sainte horreur. Mais quand on n'a pas le choix, il faut bien se décider à agir. Tu es trop gentil Emrys. Tu sais que c'est là ton plus gros défaut et tu en es parfaitement conscient. Malheureusement, ce n'est pas pour autant que tu vas changer de sitôt. Malfoy en profite pour se relever, emportant la brune avec lui, et tu serres d'autant plus les dents en voyant qu'il s'en sert comme d'un bouclier humain. Non, tu ne prendras pas le risque de la blesser. Pas si tu n'as pas d'autre choix en tout cas. Mais tu n'es pas certain de l'avoir, ce choix.
-Espère de lâche. lui lances-tu.
Tu n'as pas desserré les doigts de ta baguette magique, sur tes gardes, prêt à te défendre lorsqu'il lancera l'offensive. Mais tu as beau te sentir prêt, lorsque le sort fuse de sa baguette, tu cries de douleur. L'acide s'infiltre dans tes veines, ravageant tout sur son passage. C'est la première fois que tu subis ce sort, c'est la première fois que tu ressens pareille douleur. Alors tu tombes à genoux, puis complètement au sol, tes jambes ne te supportant plus sous le coup de la douleur. Tu te tords sur le sol, le feu ravageant tes veines sans la moindre pitié. Tu voudrais crier mais le son reste bloqué dans ta gorge. Tu as mal, oui. Mais cela ne te fait pas oublier Astoria. Tu n'oublies pas qu'elle est toujours là, même si tu ne vois pas qu'elle te défend en empêchant le père de son fils de te ligoter. Il faut que tu réagisses, il faut que tu l'aides, il faut que tu... Tu as mal. C'est la seule chose dont tu es certain : tu as mal. Et pourtant... Tu serres les dents, t'assois difficilement, ta main étant devenue blanche autour de ta baguette magique à force de la serrer entre tes doigts. Tu entrepris de viser et... « Stupéfix ! » Tu ne sais pas par quel miracle le jet rouge vient frapper le mangemort mais tu l'as touché, malgré ton état. Tu l'as touché, tu l'as neutralisé. Galvanisé par cette pseudo victoire, tu te relèves avec difficultés, le feu courant toujours dans tes veines mais tu as l'impression que cela commence déjà à devenir moins douloureux. Même si tu doutes que la torture cesse de sitôt. Tu t'avances jusqu'à faire reculer Astoria, même si elle n'est pas d'accord.
-Désolé... Je peux pas te laisser partir... Je ne peux vraiment pas...
Tu ne peux pas. Tu trembles de douleur, tu as chaud, rester debout est une épreuve, mais vous ne pouvez pas rester sur place. C'est impossible. Il n'empêche que... Tu regardes Malfoy, figé au sol, et... Tu devrais éliminer la menace, c'est ce que ferait un belliqueux. Mais tu es un pacifique. Tu es Emrys Atkins. Et quand on t'attaque, on en paye les conséquences. Alors tu pointes ta baguette vers lui, ta main tremblante... « Crache-limace. » Mais comme ta main tremble, le sort manque sa cible et se perd dans l'herbe. Tant pis, tu auras essayé. Alors tu attrapes le poignet d'Astoria, essayant de l'entraîner vers le labyrinthe, vers une sortie potentielle même si tu n'arrives pas à l'entraîner très loin, vu ton état.
-On ne peut pas rester là... Tu ne peux pas rester là et te faire attraper... Tori, je ne peux pas faire ça, c'est trop dangereux pour toi, les insurgés ne l'accepteront pas, je ne peux pas... Je...
Tu te sens mal, très mal. Mais il faut partir. Il le faut. C'est ce que tu as en tête. Sauf que lorsque tu entres dans un étrange nuage noir et bleu, tu as la réaction instinctive de la lâcher. Tu sens des milliers de piqûres sur les espaces où ta peau est à nu, ta tête se met instantanément à tourner. Les haies se colorent de bleu et de violet, tu vois des racines sortir du sol pour essayer de t'attraper. Avec cette douleur qui parcourt déjà tes veines, tu as du mal à comprendre ce qui se passe. Mais tu te retournes, cherchant encore et toujours Astoria du regard. Sauf qu'elle a disparue. Elle n'est plus là. Mais non Emrys, c'est toi qui viens de disparaître.
Changement de zone.
Dernière édition par Emrys L. Atkins le Jeu 20 Nov 2014 - 9:33, édité 2 fois
Astoria, les pièges et tous les tarés dans le labyrinthe
Le visage exprimant cette négation au même titre que le bras de Draco l'enserrant solidement alors qu'il la plaçait devant lui pour le protéger... ses propres paroles venant confirmer cette insidieuse constatation. Et face à un autre insurgé ? Agirait-il de la même manière ? Penserait-il qu'ils ne voulaient pas sa mort ou... Le souffle égaré, les battements saccadés de son palpitant virevoltant dans sa poitrine, elle vit Emrys s'écrouler au sol, se tordre de douleur. Mais elle ne permit pas le second sort qui menaçait l'existence de son ami, le déviant, pour la laisser se retrouver sous les accusations de celui qui avait eu tant d'importance dans son existence... Ordre, et non conseil, le venin de ses lèvres était d'une clarté agaçante. Mais les paroles à venir furent plus incisives, détestables, la laissant se noyer sous le marasme des reproches qu'elle vouait au blond, cette trahison avec sa meilleure amie, la perdition de son fils, son abandon dans ces bois, et...
"Tu crois que je les ai rejoint ?" lui demanda-t-elle, incrédule, l'ironie venant farder ses lèvres délicates sous l'ombre d'un sourire, reprenant d'un timbre plus bas pour éviter que de possibles oreilles l'entendent. "Je sais simplement ce que je lui dois. A lui, qui a toujours été là, qui a pris des risques pour que je ne reste pas prisonnière de cette forêt immonde aujourd'hui." murmura-t-elle, avant de laisser son timbre retrouver une octave normale sous les émotions contradictoires qui la dévoraient. " Et toi... " tu étais où pendant les trois ans où j'étais captive... où j'ai tenté de fuir sans savoir transplaner ? Hein Draco ? Tu étais où ? aurait-elle voulu l'accuser, et bien plus encore, mais Emrys profita de ces secondes pour lancer un sort sur Draco, qui l'atteignit de plein fouet. Le souffle étourdi par la surprise, ses doigts vinrent s'apposer sur sa joue... la caressant comme si brusquement tous ses reproches n'avaient plus de raison d'être, et pourtant, cette rancune... tout prenait ce goût de fiel à ses lèvres, tout comme cette manie que les autres avaient de croire qu'ils savaient mieux qu'elle ce qui lui convenait... Daphné lui ressassait cette excuse depuis trois ans pour justifier sa captivité, pour tenter de lui faire entendre raison. Il se tenait là à présent, son regard fixé sur elle, tandis qu'Emrys la rejoignait, la forçant à se détacher du mangemort, la contraignant à reculer alors qu'elle s'y opposait fermement, mais pas assez...
Tandis qu'il lui glissait... "Tu ne peux ? TU NE PEUX ? Dis plutôt que tu ne veux pas !" l'accusa-t-elle d'une œillade rancunière, alors qu'elle voyait la douleur glisser sur sa peau... celle qu'un instant plus tôt elle aurait supplié Draco de la laisser au moins l’apaiser, mais qu'à présent, sous la colère sournoise qui rampait sous sa chair, elle se réjouissait presque qu'il ressente. Mais lorsque ses prunelles dévièrent sur l'être à présent au sol, presque trop fragile, un simple battement de cil et elle vit le sort dévié, bien que mineur, qu'il venait de lancer avant de s'emparer de son poignet pour la tirer derrière lui. A nouveau ce discours... à nouveau ces excuses... son père... sa mère... sa soeur... Ichabod... Draco un instant plus tôt et maintenant Emrys ! L'envie de leur dire Merde ! lui dévorait les lèvres telle une liqueur corrosive. "Tu ? Tu ne peux pas ! Tu penses que c'est mieux pour moi ! Et ce que MOI je pense t'en fais quoi ? S'il te plaît, je n'ai..." ...rien à faire parmi les insurgés, Emrys ! Je ne veux pas retourner dans cette prison... aurait-elle voulu poursuivre, tenter un énième monologue avant de réagir, incapable de le suivre volontairement en ces lieux qui ne seraient que sa prison, cherchant déjà à se soustraire à sa poigne. Ainsi, lorsqu'il lâcha ses doigts ne le suivit-elle pas, reculant même de quelques pas sous l'effet, le regardant affronter cet étrange nuage, sans avoir ne serait-ce que le courage de l'y suivre. Mais la brume se concentrait sur lui, exclusivement sur lui, le suivant... la laissant sombrer sous une inquiétude aussi contradictoire que ce qui la tenaillait un instant plus tôt. Déjà il n'était plus que chimère et le piège s'évaporait comme s'il n'avait jamais existé. Elle espérait qu'il allait bien alors qu'elle se retrouvait... Seule ? Non. Non, elle ne l'était pas, et elle avait une chance de rentrer avec... Rapidement, elle rebroussa chemin pour revenir vers Draco, prononçant distinctement un "Enervatum !" dans sa direction pour lever le sort d'Emrys. "Il faut qu'on sorte d'ici Draco, il faut que tu m'emmènes ailleurs. J'ai déjà essayé de leur échapper, si d'autres remarquent que je suis ici, ils ne me laisseront jamais partir... Daphné..." souffla-t-elle en le regardant sans forcément aller au bout de ses pensées, alors qu'elle avait craint un instant qu'Emrys devienne comme les autres, qu'il l'empêche de fuir... et de finir par lui en vouloir. Cela n'avait pas été le cas, mais c'était les Belliqueux qui l'inquiétaient, ceux qui ne permettraient jamais que son aînée perde sa captive. Ceux qui voyaient en elle une menace, alors que ce qu'elle savait n'aiderait jamais à gagner une guerre... moins encore à présent que les masques étaient tombés, les visages dévoilés sous le miroir se dévoilant à la foule.
‹ occupation : ancien langue de plomb (spécialisé dans les expérimentations magiques) ; fugitif et informateur de la RDP entre le 26.05.03 et le 08.12.03 ; condamné à 22 ans à Azkaban pour terrorisme, au terme d'une assignation à résidence et d'un procès bâclé, tenu à huis-clos.
‹ maison : Slytherin — “ you need a little bit of insanity to do great things ”.
‹ scolarité : entre 1991 et 1997.
‹ baguette : un emprunt, depuis qu'il est en fuite. elle n'est que temporaire et il ne souhaite pas s'y intéresser ou s'y attacher, puisque la compatibilité est manquante.
‹ gallions (ʛ) : 14294
‹ réputation : sale mangemort, assassin méritant de croupir à vie en prison pour expier ses crimes et ceux de ses ancètres.
‹ particularité : il est occlumens depuis ses 16 ans.
‹ faits : Famille.
• Narcissa (mère) en convalescence. sortie de son silence depuis peu pour réfuter l'annonce de son décès ; reconnue martyr. lutte pour que le jugement de son fils soit révisé.
• Lucius (père) mort durant la tempête du 03.03.2004.
Spoiler:
• Aramis est plus un frère qu'un cousin par alliance, de ces relations précieuses qui se consolident au fil des épreuves.
• Nyssandra, marraine de Scorpius, et cousine par alliance depuis qu'épouse Lestrange. Un moyen légal d'officialiser le fait que plus qu'une amie, elle a toujours été un membre de la famille, de cœur sinon de sang.
• Severus, en sa position d'ami de longue date de la famille, a joué auprès de moi le rôle de précepteur, puis d'enseignant, de protecteur. Je ne lui ai pas toujours fait confiance, à cet étrange personnage pétri de mystères, mais le Serment Inviolable qu'il a accepté de formuler à la demande de ma mère il y a quelques années m'a poussé à me tourner vers lui au moment de choisir un parrain à Scorpius. Je ne sais toujours pas à l'heure actuelle quel est son réel camp, mais il est assurément un allié redoutable.
• Gwen... Gwen. Usurpatrice Lestrange, Black insoupçonnée. J'ai perdu une cousine pour en gagner une autre, et si les faits prouvent à présent que le sang nous lie, je ne sais si je l'aime ou si je la hais pour ses mensonges. Son existence remet en doute de trop nombreux principes: pourquoi n'ai-je pas décelé qu'elle était différente, sang-mêlée, si le sang est si crucial et le mélange inadmissible ? Je ne supporterais pas de la perdre, mais lui faire face est encore trop... déboussolant.
• Simon, canaille défraichie, cousin décadent. Notre entente est vache est étrange, mais le sang l'emporte souvent - même sur les différences. Il a été, étonnamment, le plus apte à me fournir des échappatoires, qu'il s'agisse d'Orviétan, d'alcool de choix à consommer sans modération ou de planque relativement imprenable.
• Sansa, traitresse. La baguette qui s'érige, qui frémit, qui s'abaisse au creux de phalanges crispées, et la rancoeur qui salit des années de complicité.
• Hestia, cousine & partenaire de crime. Elle est étrange, creepy, et c'est sans doute ce qui fait son charme. Nous avons plus ou moins grandi ensemble, élevés pour tisser des ententes et projets dans l'ombre en quête de plus de pouvoir. Mais à présent, il est surtout question de survie.
• Flora, cousine. Elle a changé, c'est un fait, victime du brainwashing imposé par le gouvernement aux dissidents. Et notre alliance d'origine lutte, mais ploie sous l'intensité de sa nouvelle allégeance au Magister.
• Nephtys, cousine Shafiq, victime d'un don... malédiction. Elle est l'une des raisons pour lesquelles soutenir de régime a été plus difficile d'escompté ces dernières années. Le moins que l'on puisse dire est qu'il est un Maître ingrat, et Cissy et Nephtys ont été des martyres, sacrifiées sur l'autel de ses ambitions cruelles.
• Andromeda, tante. Reniée, (re)trouvée... je ne sais pas ce qu'elle m'inspire. De la consternation, peut-être; elle a toujours été une idée, un souvenir, l'ombre d'un passé révolu, et la voilà qui surgit à présent du néant, tangible. Traître à son sang. Mon statut d'extrémiste ne m'a toutefois guère porté plus de chance que le sien, et l'existence de son petit-fils... de mon cousin, ne peut me laisser indifférent, en dépit de son ascendance peu flatteuse.
A protéger.
• Âme-sœur de toute une vie - ou de plusieurs. Rien n'a jamais été réellement simple entre nous et pourtant elle a toujours été une évidence, un essentiel. Le sentiment s'étend à ses filles, que j'en viens parfois, souvent, à considérer comme les miennes.
• Nott est un ami d'enfance. Malgré la distance imposée à l'adolescence par son refus de se trouver rabaissé au rang de sous-fifre, le lien a perduré, latent. Il est ce frère auquel il n'est pas toujours nécessaire de tout dire, dont je m'éloigne souvent, mais que je retrouve inexorablement - et vice versa.
• Loony persiste à nous prétendre amis et peut-être ses délires ne sont-ils plus si faux à présent... elle est en tout cas une alliée précieuse et s'est révélée étonnamment loyale. Et tenace. Les réminiscences de vies antérieures me poussent d'ailleurs à croire qu'elle a été une présence récurrente au fil des siècles, et dans cette vie comme dans les autres, elle semble partager les instants les plus sombres de mon existence.. et inversement.
• Astoria m'a offert ce que j'ai de plus précieux: un fils. C'était une erreur et Merlin sait qu'elle nous a coûté cher, mais il reste ce qui nous lie aujourd'hui, la principale raison pour laquelle je ne laisserais rien lui arriver.
• Greg a d'abord été un banal sous-fifre, avant que la soif d'émancipation puis la mort de Vince ne bouscule notre dynamique. C'est une... amitié particulière, à tendance haineuse sur les bords, car des années d'entente mêlée de mépris ne s'effacent pas aisément. Pas plus que la colère qu'il nourrit à mon encontre depuis la mort de son comparse - mon ami d'enfance. Reste qu'il fait partie de cette poignée de sorciers dont la présence dans mon existence est non négociable. Frère d'arme.
• Chang, partenaire sur le terrain, entente masquée en public sous des couches d'agacement mutuel, chaleur humaine et réconciliations fiévreuses en privé. On s'est plus d'une fois retenus de sombrer, sauvés, mais l'équilibre fragile est à présent vicié par le brainwashing qu'elle a subi.
• Ardal est une connaissance de longue date, mais aussi le cousin de Pansy - celui qui n'hésite pas à me faire part de sa façon de penser lorsqu'elle a des raisons de plainte à mon sujet. C'est assez agaçant, à vrai dire, que d'avoir laissé à quelqu'un suffisamment de marge pour écoper de remarques lorsque mon attitude lui déplait - mais il a eu la décence de ne jamais en abuser, plus ami que moralisateur.
Compliqué. Susanna, il y a eu la passion, les tensions, la séparation, la fureur, le manque. L'étape suivante aurait dû être la réconciliation - j'étais prêt à l'épouser. C'était avant qu'on ne la découvre coupable de trahison, avant qu'une vision d'Aramis ne révèle sa relation, avant que la dénonciation à laquelle j'ai consenti ne lui coûte la vie. Déchiré entre colère et regrets, j'ai fait le choix d'effacer les sentiments qui perduraient pour ne conserver que la haine. Rien d'autre que la haine.
• Granger est infecte - mais la fréquenter est utile. C'est ce qu'elle est: une partenaire forcée, une alliée de poids, un point d'interrogation sur l'échiquier de mes vies antérieures et actuelle. Lui laisser percevoir mes failles est insupportable, mais je sais pourtant qu'elle restera une tombe et ne saurait me trahir: à défaut de confiance et d'entente, nous avons un pacte.
• (Tracey, amie proche d'Astoria - et de Susanna, autrefois. Elle n'a pas cautionné notre rapprochement et notre entente, depuis, a été étrange, ambivalente. Mais cordiale. Avant, du moins, qu'elle ne devienne une mangemort fanatique.
• Blair. J'ai aidé cette gamine à échapper à la rage des Carrow, autrefois, et détourner leur attention m'a valu des maléfices mémorables. Ce qui m'y a poussé ? J'en doute encore aujourd'hui - la compassion n'a jamais compté au nombre de mes défauts. Mais les révélations de Beltane me poussent à croire que nos âmes liées m'ont influencé: elle a été ma sœur, dans une autre de ces vies qui ne cessent de resurgir aux moments les plus inappropriés.
• Winchester est la marraine de Teddy, la responsable de la quête au bout de laquelle je les ai cherchés, sa grand-mère et lui.
• Darja et moi, on formait une paire efficace en laboratoire, seul cadre dans lequel elle s'illuminait par ailleurs. Et nous est arrivé de nous inquiéter l'un pour l'autre sous nos masques de mangemorts; mais elle est insondable et je ne prendrais pas le risque de la sous-estimer si je la croisais baguette au point, fort de mon nouveau statut de prétendu traître.
• Avery était un allié de père, subissant comme lui les griefs des mangemorts ayant été fanatiques au point de gâcher des années de vie derrière les barreaux. Il est sans doute un dangereux ennemi, à présent.
A enterrer.
• Potter, foutu sauveur à deux noises. Il m'a imposé une dette de vie, le plus lourd fardeau qu'il m'ait jamais été donné de porter. Il est la cause de l'entente avec Granger, mais aussi un élément récurent de tous les évènements négatifs de ma vie. Plus récemment, il m'a dérobé un bien que je ne savais même pas en ma possession: la mythique Baguette du Pouvoir. Je suis supposé le prévenir, mais la haine qui nous sépare a toujours été trop intense pour favoriser les compromis.
• Zabini, allégorie de la trahison, de la confiance brisée ; même le temps n'allège pas l'intensité de ma rancoeur, et pour cause: il était le dernier de la part de qui je me serais attendu à recevoir un sort dans le dos. Le rituel qui nous lie rend son absence pénible, physiquement douloureuse, mais si nous nous recroisions les différends se règleraient à la baguette et aux poings.
• Weasley - tant Fred que Ronald et le reste de leur smala dépeuplée, je ne lèverais pas le petit doigt s'ils brûlaient dans un Feudeymon. Bien au contraire, je me délecterais du spectacle.
• Matteo, bel emmerdeur, journaliste rapace - de cette engeance qui se nourrit des déboires d'autrui. Je préfère prétendre que cette St-Valentin 03 et l'intoxication à l'Amortentia n'a pas eu lieu. Jamais.
• Rabastan. Les Malfoy et les Lestrange n'ont jamais été faits pour s'entendre - à vrai dire la jeune génération constitue l'exception. Mais si les tensions étaient jusqu'alors mesurées, masquées, elles ont atteint leur paroxysme lorsque Rabastan a contribué à l'enlèvement de ma mère.
• Wyatt, cette ordure, ce fumier. Il était l'image même du père et du futur beau-père idéal, avant que l'arrivée de Scorpius ne fasse surgir au grand jour sa véritable nature. Ses tentatives de meurtre avortées n'ont fait qu'exacerber la haine mutuelle, et son rôle dans l'enlèvement de Mère a été la goutte de trop. Il est intouchable, en odeur de sainteté auprès du Lord. Et d'une puissance non négligeable. Mais si je venais à le croiser sur un champ de bataille, je prendrais le risque d'extérioriser la soif de sang qu'il m'inspire, quitte à y périr.
• Rookwood. Ancien mentor imposé par le Maître. craint et respecté à la fois, pendant un temps. Je ne serai jamais à la hauteur de ses critères en terme de cruauté, mais ses prétentions me hérissent. Il n'est après tout qu'un sang-mêlé désireux d'exterminer sa propre engeance.
(d-e, wiz, ins, rdp, hun)
‹ résidence : emprisonné à Azkaban depuis le 06.01.04. en fuite depuis le 08.05.04.
‹ patronus : inexistant.
‹ épouvantard : l'éxécution de juillet 02, ses proches en guise de victimes: leurs regards vidés par l'Imperium, la baguette de Draco dressée, les étincelles vertes des AK et leurs cadavres empilés comme de vulgaires déchets.
‹ risèd : un portrait de famille idéal, utopique.
Trop concentré sur la tourmente de mécontentement provoquée par l’intervention d’Astoria en faveur de l’insurgé et à la vue de l’ensemble de la communauté sorcière, Draco ne vit pas le brun se remettre peu à peu des effets du sort. Il était furieux. Furieux et – oserait-il se l’avouer ? Effrayé. A l’idée de la découvrir étrangère. A l’idée qu’elle puisse s’être attachée au camp ennemi – syndrome de Stockholm, aurait-il pu souffler s’il avait été de ces spécialistes moldus qui attribuaient un nom à tous les modes de fonctionnement. A l’idée de la retrouver pour mieux la perdre : soit en la voyant repartir, soit en souffrant qu’elle soit accusée de trahison pour un geste malheureux, puisqu’en cette époque de trouble il suffisait de peu, d’un rien même, pour écoper d’un tel jugement. Mais la poupée accoutumée au fait d’être impitoyablement soumise, de force ou de gré, aux opinions de son entourage, saturait visiblement d’écoper de l’avis des autres comme de chaînes destinées à dévorer son libre arbitre, si bien qu’elle n’attendit pas une seconde pour mordre en retour, tout bas : « Tu crois que je les ai rejoint ? » questionna-t-elle, comme soumise au plus outrageant des blasphèmes. « Tu as eu le malheur de baigner dans leur crasse et leurs idéaux trois années durant, comment suis-je supposé savoir – » « Je sais simplement ce que je lui dois. A lui, qui a toujours été là, qui a pris des risques pour que je ne reste pas prisonnière de cette forêt immonde aujourd'hui. » Réplique inattendue. Plissés par le scepticisme, les yeux de Malfoy coururent sur ses traits, sur ses lèvres vibrant d’honnêteté, d’indignation, d’accusation : « Et toi… » Il eut le temps de se raidir pour encaisser l’impact de ses mots, ses traits de se crisper alors qu’il anticipait l’inévitable suite – mais un éclair lumineux jaillit de quelque part sur sa droite et le frappa de plein fouet, le plongeant dans un état second, quasi-comateux, qui lui fit perdre toute notion du temps et de l’espace. Il eut vaguement conscience de l’absence de tonus dans ses muscles, de la lente chute en arrière qui le fit s’écrouler dans une dune de sable, de glace et de neige mêlés.
Trou de noir.
Eveil progressif des sens. En une fraction de seconde : tension palpable dans l’atmosphère glacée qui le laissait transi, brume dessinant dans le froid ambiant le moindre de ses souffles, phrases pressantes entrechoquées ; visage familier dans son champ de vision. Par réflexe, il leva une main pour prendre en coupe la joue d’Astoria, s’ancra dans la réalité au contact de la soie de sa peau, accueillant le boomerang d’informations qui lui revenaient simultanément. Et, de nouveau lui-même, il se redressa sur un coude, un sentiment d’urgence au creux du ventre avivé par les exhortations qu’elle lui lançait. « On devrait pouvoir… bollocks » – le juron si peu Malfoy interrompit sa phrase à l’instant même où il vit se profiler un essaim d’insectes agressifs diablement attirés par eux. Ils n’eurent guère le temps de fuir que, déjà, la nuée les enveloppait, et Malfoy se raccrocha fermement aux phalanges de la jeune femme dans l’espoir que cela suffise à les entraîner au même endroit.
Il fallait continuer. Avancer, se perdre dans les méandres de ce labyrinthe sadique. Ysolde était essoufflée, à bout de nerfs, paniquée. Elle avait échappé au feu par deux fois et sa baguette refusait obstinément de fonctionner, la laissant dans ce guêpier infernal. Des gouttes de sueur perlaient sur son front et l'odeur des flammes ne quittait pas ses narines. Les yeux irrités par la fumée et les jambes alourdies, la blonde refusait de se laisser abattre. Impossible, elle avait pris une décision en entrant dans cette cage, elle s'était promis de rester en vie. Et les épouvantards successifs n'allaient certainement pas la décourager.
Après être restée allongée le long d'un mur froid du labyrinthe, Ysolde avait fini par se redresser et percevant des voix, elle reprit sa route, sans savoir où elle allait. La voix exaspérante de Draco Malfoy se fit entendre et aussitôt, la rebut tourna afin de s'en éloigner. C'était bien la dernière personne qu'elle souhaitait croiser, ce fourbe aurait été capable de l'enfoncer encore plus, elle qui était déjà accablée, éreintée. Les cris féminins qu'Ysolde avait perçu auparavant s'étaient calmés mais cette femme (Astoria) semblait toujours proche, sa voix perçant à certains moments dans le silence. Des éclairs lumineux de baguette étaient perceptibles un peu plus loin mais Ysolde prenait soin de ne pas s'approcher de la civilisation, trop effrayée par un éventuel avada kedavra.
Elle ne faisait pas réellement attention au décor, elle se contentait de tourner et retourner parmi les murs immenses du piège, incapable de dire si elle était déjà passée à cet endroit-ci ou non. Marcher, rester vigilante, observer les alentours au mieux. Elle avait l'impression d'être une espionne, elle marchait sur la pointe des pieds et risquait sa vie à chaque nouvelle allée du labyrinthe. Ce n'est qu'en passant un nouvel angle qu'Ysolde perçu un nouveau danger. Une imposante forme noire était accrochée à l'un des murs et en y regardant de plus près malgré la prénombre, les huit pattes horrifiantes de l'acromentule se dessinèrent plus distinctement. La blonde étouffa un léger cri avec sa main tandis que la créature tournait sa tête affreuse vers la sorcière. Ysolde fit aussitôt demi-tour, sachant sa baguette incapable de fonctionner, et à nouveau, ses jambes la portèrent le plus rapidement possible. Dans le virage, elle glissa et tomba, si bien que l'une des imposantes pattes velues eut le loisir de laisser une longue griffure le long du mollet de la rebut. Un cri perçant lui échappa, révélant à n'importe lequel des mangemorts à proximité, la situation actuelle de cette proie. Sans se laisser abattre, Ysolde se releva et reprit sa course infernale, trainant par moment sa jambe et refusant obstinément de se retourner. Elle savait qu'une acromentule ne venait jamais seule et elle ne souhaitait pas être gagnée par la panique en constatant qu'une colonie était à ses trousses. Et tandis qu'elle commençait à gagner un peu de distance, sa vision commença à se troubler et ses oreilles à bourdonner.
Piège numéro 2 Il les avait entendus, très bien même, mais il avait décidé qu’au final, les acromentules n’étaient pas la pire chose a quoi il pourrait faire face a l’instant présent. Oui, il préférait de très loin la compagnie d’animaux a huit pattes, velus, et avec beaucoup trop d’yeux pour le rendre confortable, que celle d’un ancien couple et d’un élément perturbateur. Au moins, les acromentules, il pouvait les repousser, et c’est ce qu’il faisait depuis de longues minutes, gagnant un peu plus de terrain a chaque essai, reculant de trois pas a chaque fois, se rapprochant au fur et a mesure d’un nouveau coin de labyrinthe qui lui serait plus favorable. Peut-être. Cette chasse a l’homme, il n’en avait pas vraiment grand chose à faire. Il était coincé ici contre son gré. Il ne comprenait juste pas pourquoi des rebuts étaient utilisés. Les rebuts étaient utiles, ils avaient un but dans la vie. Pourquoi ne pas utiliser de simples moldus ? La chose serait bien plus divertissante. Pouvez-vous imaginer un moldu faisant face à la magie pour la première fois de sa vie dans de telles conditions ? Oui, utiliser les rebuts était un véritable gâchis, une perte de potentielle. A vrai dire, il espérait juste que sa propre rebut sans sorte sans trop d’égratignures, ou il savait parfaitement qu’il en entendrait parler pendant des semaines. Et il s’y était attaché à la bestiole… Et puis un bruit le fit sortir de ses pensées, un bruit différent de ceux qui l’accompagnait depuis que les acromentules étaient arrivées, il n’était plus seul, quelqu’un venait lui aussi de se faire avoir par les araignées. Une rebut. Il ne la connaissait pas, il ne voulait pas la connaître, mais il voulait l’aider. Plus ou moins. C’est d’ailleurs ce qu’il allait faire lorsque la jeune femme se mit à courir. Pas très loin, elle venait de s’écraser par terre, laissant l’opportunité a une des acromentules de la griffer, ce qui n’empêcha pas la jeune femme de continuer sa route une fois s’être relever. Génial… Elle ne tiendrait pas longtemps debout. Le jeune homme soupira et pris sa direction, baguette fermement en main, lançant des Aragna Exumaï un peu partout autours de lui.
STOP ! Je ne vais pas te courir après dans tout le labyrinthe ! Il avait haussé la voix pour dire ca. J’ai très franchement passer l’âge….
Il espérait sincèrement qu’elle s’arrêterait. Elle n’avait pas de baguette, elle était sans défense. Aussi déplaisant que cela puisse paraître, il était son seul espoir. Il s’arrêta sec, sentant a nouveau une nouvelle présence. Nouvelle présence qui avait par ailleurs fait fuir les acromentules. Cillian ne savait pas trop s’il devait prendre ca comme étant un bon signe. L’odeur du sang se fit sentir, et une silhouette apparue au détour le plus proche. Un loup… Un vrai ou un faux il ne savait pas, mais il n’était pas prêt a prendre le risque. Baguette toujours en main, il lança un Protego Maxima Fianto Duri Repello Inimicum espérant que son sort serait assez puissant pour aussi inclure la demoiselle…
La douleur était difficilement soutenable. Boiteuse, vulnérable, Ysolde faisait néanmoins tous les efforts du monde pour s'en sortir. La vision troublée, elle continuait d'avancer tentant d'échapper aux araignées immondes qui gagnaient du terrain. Elle aurait continué sa course indéfiniment si elle n'avait pas entendu cette voix masculine, autoritaire. Des sorts s'échappaient de sa baguette et Ysolde, ne pouvant mettre un nom sur cet homme su malgré tout avec certitude qu'il s'agissait d'un mangemort. Un éclair de panique passa dans les yeux de la rebut, apeurée. D'un mouvement de baguette, le sorcier fit battre en retraite les acromentules et Ysolde ne put s'empêcher d'avoir un brin confiance en lui. Les affreuses arachnées s'éloignaient, vaincues par le sort qui venait de s'abattre sur elles.
Soulagée et reconnaissante, Ysolde s'apprêtait à remercier le mangemort quand elle le vit lui tourner le dos, attiré par un bruit. Lorsqu'elle perçu le grognement, l'esclave comprit que ce n'était pas le sortilège qui avait fait fuir les acromentules mais cette créature qui approchait doucement, lentement face à deux nouvelles proies. Les crocs luisaient dans le noir, à plusieurs mètres d'Ysolde et de son sauveur. La question lui traversa l'esprit : pourquoi ce mangemort se mettait-il à la protéger ainsi ? Elle ne s'attarda pas sur ces interrogations et profita plutôt de son sort de protection. C'est du moins ce qu'elle comptait faire avant de se rendre compte que le sort ne la protégeait pas. L'animal se faisant plus menaçant, Ysolde recula lentement jusqu'à se heurter à la paroi du labyrinthe, bloquée mais néanmoins un minimum cachée derrière le mangemort. Elle fut incapable de dire s'il avait remarqué sa vulnérabilité, elle se contenta de rester collée au mur, la jambe toujours douloureuse. Le bourdonnement dans ses oreilles s'intensifia mais elle ne fit pas le rapprochement avec l'un des nombreux pièges de l'arène. Elle resta immobile, essayant de respirer calmement et de ne pas paniquer. Mais la nuée noire s'abattit sur elle d'un coup, lui laissant échapper un cri lorsque le premier insecte la piqua. Aussitôt, sa vision se brouilla. Elle ferma les yeux pour échapper à ce délire et bientôt, de nombreuses voix résonnèrent dans sa tête. Sa mère, lui reprochant de l'avoir laissée mourir. Vyk, réclamant inlassablement de l'aide, d'être sauvé. Clyde poussant un râle d'agonie. Un parfum de chair brûlée envahit les narines déjà sensibles d'Ysolde qui se mit à respirer avec la bouche. Devant tous ces cris, toutes ces voix, la blonde ouvrit les yeux, paniquée, à deux doigts de la crise de nerfs. Le sorcier et le loup avaient disparu. Une ombre sembla se dérober à l'angle qu'elle avait en face, une chevelure rousse disparaissant derrière les remparts, rappelant celle de Daphné Greengrass. Ysolde se lança aussitôt derrière cette silhouette fantomatique avant de s'arrêter net en constatant qu'il n'y avait personne. Elle crut voir les yeux déterminés d'Hannah Abbot dans la pénombre et même la voix autoritaire d'Hermione résonna dans la tête de la rebut.
Elle tenta d'avancer à tâtons, posant un pied devant l'autre avec d'infinies précautions. La peur lui tordant les entrailles, devenue peu à peu incapable de discerner le vrai du faux. Ce n'est qu'en marchant un moment qu'elle constata que ni le sorcier qui l'avait aidée, ni Draco Malfoy et les autres sorciers (Astoria et Emrys) qu'elle avait entendu auparavant n'étaient présent. Avec horreur elle comprit qu'elle n'était plus au même endroit, elle avait quitté la zone est du labyrinthe.
L’air n’était pas plus respirable dans cette zone là du labyrinthe. L’odeur de la fumée se propageait même ici, et si les sens de Vyk et Ysolde ne s’en étaient pas accoutumés, ils en auraient probablement été asphyxiés. « Je reconnais cet endroit… Ces murs glacés et barbelés. » Vyk leva un sourcil : alors, c’était ici qu’Ysolde avait commencé sa course à travers le labyrinthe infernal. Il en venait presque à regretter la zone sud, qu’ils venaient de quitter. Ici, le climat était insupportable. Sans surprise, il avait froid. Et il pouvait sentir les légers tremblements, provenant du corps d’Ysolde, pas tout à fait habitué à cette température. Vyk resserra son étreinte autour des cuisses de la jeune femme. La chaleur corporelle qui émanait d’eux, bien qu’infime, était déjà agréable. « Attention au vent. C’est le genre à donner la crève. » Quelle ironie : ils allaient devoir affronter bien pire qu’un rhume, et Vyk en était conscient. Mais il avait tenu à donner ce moindre petit conseil.
« Oh merde… » murmura Vyk, avec désespoir. Il venait de tourner un nouvel angle, Ysolde toujours fermement accrochée à lui. Et voilà ce qui les attendait : un véritable gang d’acromentules ! Déglutissant, Vyk fit un pas en arrière, tout en murmurant à Ysolde le nom d’un sortilège. Aragna Exumaï. La blonde secoua la tête, lui répondant qu’il était inutile, et que mieux valait prendre la fuite, puisqu’elle avait déjà eu affaire à ce piège-là. Oui, mais à quoi bon fuir une bête dotée de huit puissantes pattes ? Elle serait infiniment plus rapide qu’eux, et ce, dans n’importe quelle circonstance. Vyk eut alors un plan, qu’il confia à Ysolde. Une fois sûr de l’approbation de cette dernière, il balança sa jambe vers l’avant, mimant un coup de pied. De quoi affoler les araignées, qui cherchèrent aussitôt à riposter. « Maintenant ! » Une par une, les acromentules se pressèrent pour atteindre les deux humains qui constitueraient leur repas. « Preasidum Facere. » Timing parfait : le bouclier destructeur se dressa entre le couple et les acromentules, au moment pile où les bestioles se jetaient sur eux. Une par une, elles furent désintégrées, pendant que la Serdaigle maintenait le bras levé, concentrée sur le sortilège qu’elle exerçait.
« Qu’est-ce qui se passe ? » interrogea Vyk, les sourcils froncés. Les acromentules s’étaient dissipées, sans chercher à les attaquer pour se venger des sœurs qu’elles avaient perdues. Toute aussi intriguée que lui, Ysolde abaissa le bras, les sens en alerte. Une odeur de sang se diffusa, recouvrant celle désagréable de la fumée et du carbonisé. Une brindille craqua, et, peu à peu, dans la pénombre, la silhouette d’un loup se dessina. Pire qu’un cauchemar… Vyk comprenait mieux pourquoi les araignées s’étaient empressées de fuir. Naturellement, sans le moindre mouvement brusque, le jeune homme libéra Ysolde, lui faisant regagner la terre ferme. Dans un murmure, il souffla « Fuis. Va t’en par là. Je te rejoins dès que j’en ai fini avec lui. Allez ! » Ysolde semblait prête à protester, absolument pas convaincue par le plan de Vyk, pour le coup. Pour elle, il était hors de question qu’ils se séparent. Et pourtant, il le fallait. Sans quitter la bête des yeux, Vyk ajouta : « Allez, j’ai déjà eu affaire à des dragons. Ce n’est pas un loup qui viendra à bout de moi. » Lui-même n’était pas convaincu par ses propres paroles, mais il tenait à ce qu’Ysolde détale. Et pour ça, il afficha un sourire, le plus rassurant possible. Jamais il ne pourrait s’en sortir. Il récupéra un bâton qui traînait au sol, dans la neige. Sa baguette était restée avec Ysolde, c’était la volonté de Vyk. La dernière, peut-être.
Ysolde se sentait soulagée d'avoir pu franchir les frontières du sud vers l'est avec Vyk. Le jeune homme était d'un soutien indéfectible et la rebut ne savait absolument pas comme elle parviendrait à le remercier s'ils sortaient vivants du labyrinthe. L'air de la zone est était foncièrement différente, froide et étouffante, l'atmosphère était suffocante. Pourtant, c'était ici qu'Ysolde s'était retrouvée dès l'ouverture des portes, entre ces murs qui semblaient désormais tellement imposants, à tel point que l'espace d'un instant, elle se sentit claustrophobe. Mais Vyk avait resserré son emprise, Ysolde toujours perchée sur son dos avait également resserré ses bras autour du cou du dragonnier. Il la portait toujours, ne la lâchant pas un seul instant et Ysolde eut presque envie de pleurer en pensant qu'il se ralentissait, qu'il risquait sa vie pour ne pas la laisser seule.
Lorsque les acromentules firent leur apparition, la panique gagna les deux sorciers et Ysolde eut une affreuse impression de déjà vu. Les énormes araignées, la fuite et soudain, la disparition presque miraculeuse des insectes. Une paralysie s'empara de la jeune femme lorsqu'elle comprit qu'il s'agissait, encore, du loup. Celui là même qu'elle avait failli affronter précédemment avant d'être emportée ailleurs. Toute la scène se rejouait de la même manière sauf que pour la protéger, il ne s'agissait plus d'un mangemort inconnu mais bien de Vyk. Vyk qui ne lui ordonna non pas de se calmer pour rester à ses côtés mais de fuir. La panique s'intensifia chez la rebut qui secoua la tête d'abord la tête sans prononcer un mot. Était-elle vraiment capable de continuer seule ? Et pouvait-elle seulement abandonner Vyk face à ce sorcier caché sous le pelage d'un loup ? « Non, non. Je ne peux pas, je ne veux pas te laisser. » sa voix était suppliante et son regard rempli de larmes de désespoir. Pourtant, Vyk se détourna, il ne la regarda pas et se concentra sur le loup dont le museau se dessinait dans l'ombre. De son corps, il fit un barrage et Ysolde, comprenant qu'elle ne pouvait pas négocier, commença à courir dans la direction opposée, celle que Vyk lui avait indiquée.
Les jambes d'Ysolde la portèrent pendant un moment, malgré les coupures et les douleurs qui apparaissaient régulièrement. La chute fut aussi désagréable qu'inattendue. La blonde s'étala lourdement sur la paroi glissante et mit un instant, en se relevant, pour comprendre qu'elle faisait face à son propre reflet. L'effet fut étrange et là encore, il fallut un moment pour qu'Ysolde comprenne qu'elle était à l'envers, sa chevelure blonde complètement retournée, pendant dans le vide. Ysolde remarqua qu'elle avait lâché la baguette de Vyk et désarmée, elle se sentit totalement vulnérable, une proie parfaite. C'est à cet instant que les voix se firent à nouveau entendre. Intenses, Ysolde ferma les yeux lorsque les râles d'agonie de sa mère lui emplirent les oreilles. Vyk l'appela aussi, tout comme d'autres amis ou connaissances. Tout un tas d'innocents qu'Ysolde aurait voulu sauver. Après un brouhaha insupportable, il y eut un soudain silence et la voix de Siwan se fit entendre, comme résonnant sur les parois du miroir. Impossible de dire si c'était une nouvelle illusion ou si la sorcière était vraiment présente, ayant quitté sa place dans les tribunes pour rejoindre son esclave.
Ysolde crut, pendant un instant, qu'elle s'était évanouie. Les voix étaient toujours là, accablantes, si provocantes et pourtant porteuses d'un message totalement vrai. Ysolde avait bel et bien laissé sa mère mourir. Elle avait bel et bien laissé Vyk face à un animagus aux crocs aiguisés. Tout un tas de personnes auxquelles Ysolde n'avait pas porté secours. Les mains fermement collées à ses oreilles, la rebut tentait en vain de réciter des formules pour se sauver, pour ne plus entendre toutes ces horreurs. Impossible de dire quand le silence fut de retour, un nouveau noir semblait avoir happé la jeune esclave, qui ne fut capable que de ressentir la douleur insupportable qui s'emparait de sa main tatouée.
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