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In the grip of the darkness
Nhÿx & Reeghan


 
L'obscurité soupirait, languissante déraison qui dévorait à présent les quelques quidams qui avaient le malheur de s'y trouver encore, dérivant dans cette ruelle délicieusement silencieuse sous l'écho taciturne de sa propre noirceur. La nuit serait longue, elle s'étirerait jusqu'à en étourdir ses victimes, laisserait se languir de sa fin les plus infortunés sous la caresse malsaine de la saison qui lui donnait les clés de ce royaume d'ombres et de ténèbres. Le soleil s'était dérobé si tôt que les mains décharnées de la catin insatiable semblaient déposer leur souffle contre des nuques trop exposées, des gestes trop imprudents. Mais sa plus pernicieuse créature n'apparut que sous ce faible plop qui laissa se dessiner une silhouette cadavérique que la venelle connaissait bien trop pour trembler de sa venue, mais pas assez pour ne pas frémir à son contact. Le regard glacé enfoncé dans ses cavités, il scruta rapidement les alentours avant d'incliner son visage de gauche à droite comme pour se délasser, ne délaissant à sa suite que deux craquements sinistres aussi distincts que le baiser de sa putride catin si peu partageuse, qui nuit après nuit, dévoilait sa délectable influence sur le chasseur de primes. Qui déjà, sous une venimeuse habitude, venait placer une cigarette éteinte entre ses lèvres, la faisant rouler entre ses dents comme un talentueux magicien, offrant à la scène un voile plus étrange, tandis qu'il s'avançait à la rencontre de son rendez-vous.

La ruelle l'avalait, le berçant de ses bras aussi putréfiés que les siens, la gangrène dévorait les lieux depuis suffisamment longtemps pour que même du temps où le Seigneur des Ténèbres ne gouvernait pas le monde, les Aurors préféraient s'en tenir éloignés. Étrange comme la noirceur semble toujours plus puissante qu'une lueur pourtant magnifique ? Les monstres s'y dissimulent, ils y rampent jusqu'à saisir leur proie et lui briser irrémédiablement la nuque sous ce même bruit capricieux que son être avait expié un peu plus tôt. A présent, ce n'était que le souffle, à peine une fragile et indistincte résonance qui accompagnait la furtivité de ses pas. Il avait appris à être invisible, à n'être que ce prédateur n'attendant que l'instant propice pour se révéler, dévoilant le venin de son apparence, comme en cet instant. "L'allée des embrumes, tu ne pouvais pas faire plus cliché comme lieu de rendez-vous." expia-t-il sous une ironie méprisante lorsqu'il arriva près de son contact. Il détestait conclure ses affaires à la vue de tous, bien que personne n'irait sûrement souffler ne serait-ce que le fragile écho de ce qu'il pouvait trafiquer, pour la simple et bonne raison qu'il connaissait trop de choses sur trop de personnes, influentes ou non. Il était la pensine des mauvais dessins, le souffle mortuaire acceptant tout travail à la rémunération aussi conséquente que l'acte demandé. "Et une clope au bec d'un cadavre, c'est quoi peut-être ?" demanda le premier ami qu'il s'était fait à Poudlard, le premier à ne pas avoir tremblé de son apparence, mais à l'avoir adopté parce que c'était cool. Aussi, en réponse à sa question, ses lèvres décharnées s'étirèrent en un étrange sourire aussi terrifiant que le reste de son apparence, pourtant il était tout simplement amusé par sa réflexion, et l'éclat rieur nargua d'ailleurs ses prunelles intactes. "Si tu me disais plutôt ce que je fais là avant que je me décompose." ironisa-t-il avec nonchalance, tandis que la cigarette s'égarait entre ses doigts, son dos s'appuyant contre l'un des murs de ce recoin étroit de la ruelle.

N'attendant visiblement que cet instant, l'autre lui tendit une missive cachetée dont il déchira l'attache pour en parcourir le contenu. "Si ça t'intéresse, va au rendez-vous." déclara-t-il, avant de mettre feu au papier qui se trouvait encore entre les doigts n'ayant plus rien d'humains, et qui relâchèrent leur prise, la cigarette profitant de cet instant pour s'embraser, alors qu'un nouveau sort de dispersion faisait se dissoudre les résidus pour que rien ne puisse être retracé. "Un jour il faudra vraiment que tu arrêtes d'en faire des tonnes." fit-il claquer contre sa langue moqueuse, tandis qu'il portait la catin filtrée à ses lèvres pour aspirer la première esquisse de son essence. "C'est moi qui en fait des tonnes ?" s'exclama l'autre avec amusement, faisant ostensiblement référence à l'apparence de Reaghan qui n'était pas ce que l'on pouvait faire de plus discret, même s'il n'était pas celui qui avait demandé à ressembler à cette ignoble créature dont il vomissait la venue, nuit après nuit. Mais déjà un plop s'éleva, laissant la créature ténébreuse chimérique dans une solitude malsaine... Solitude... ? Il n'irait pas jusque-là, non, vraiment pas. Le souffle fardé de la brume de nicotine que son ami avait fait naître pour chacune de ses respirations, Reaghan tourna ses traits en direction de l'attractive sensation qui le dévorait de l'intérieur. De délicates ailes de papillon semblaient effleurer chaque parcelle de son être, que celles-ci soient visibles ou non, la caresse invisible à la fois brûlante et glacée s'écoulait contre sa peau sous une détestable familiarité... Nécromancie. Mais elle, alors que sa silhouette se matérialisait sous son regard acéré, il était certain de ne jamais avoir croisé sa route. Pourtant son être se languissait de son contact, sa part cadavérique espérait se rouler dans la mer de son pouvoir, mais l'homme refuserait, toujours. Aspirant une nouvelle volute de fumée, la laissant s'évader de son être comme s'il transpirait la dévorante nicotine, le pli amer que cherchèrent à matérialiser ses lèvres n'accompagna que quelques mots crachés avec méfiance et hostilité. "Ne me confonds pas avec l'un de tes pantins, Nécromancienne."


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Depuis combien de temps maintenant l’Astre Lunaire avait remplacé son compagnon ; son contraire et pourtant complémentaire ; veillant de son regard glacial la silhouette dont les pas se faisaient par mille, dont les gestes se voyaient répétitifs ? « Un million d’années », viendraient murmurer les étoiles, petites compagnes lointaines, âmes égarées, destinées chanceuses ou malhabiles. « Bien trop de temps » soufflerait le ciel immuable, « pas assez encore » gronderaient dès lors les cadavres putréfiés, disciples dépourvus d’âme et attendant patiemment un ordre, un os à ronger ou de retourner bien sagement en terre, ainsi que pourrait l’ordonner ce mage noir animant leur semblant de vie. Elle, car il s’agissait bien d’une créature dite du beau sexe, se faisait insatisfaite, laissant son regard perçant contempler son échec, plissant paupières face à ce mystère pesant, cette absence de vie marquante, ce refus constant de trouver une âme pour régner dans cette enveloppe infernale. Ce n’était pas la première fois qu’un tel échec se produisait, agaçant la jeune femme dont la langue se mit à claquer contre son palais, tandis que le nez se plissait, rebutant la colère contre le fond de son âme. Seul le clappement sonore du livre se refermant sur lui-même indiqua réellement le mécontentement de l’héritière des Ténèbres, qui d’un coup de baguette, n’eut qu’à rejoindre ses pairs, trouvant une place dans l’immense bibliothèque, destiné certainement à ne plus jamais être importuné. Quant au sujet, bien qu’il n’eut à plaire à sa maitresse, il se fit un honneur de lui obéir, rejoignant le cachot ; ce foyer suffisant ; se faisant une place parmi ses compères, ces cadavres désœuvrés. Quant à la créature vivante, d’un autre coup de baguette elle rangea ce qu’elle appelait laboratoire, observant d’un œil critique chaque objet reprendre sa place naturelle, scellant par le sang et la plus sombre des magies ce qu’elle ne souhaitait laisser au regard indiscret. Ici bas, tout lui appartenait, ne répondait qu’à elle. Les créatures éveillées et dont la conscience se faisait une éternelle endormie, ne répliquaient qu’à son appel, attirées par cette fragrance dont elle était parée, ce doux parfum immortel. Si un intrus venait à pénétrer les lieux dont ils étaient gardiens, alors assurément, un parfum bien plus âcre viendrait embaumer l’air, étouffant les cris, dévorant la chair. Incontestablement, seul l’inconscient, l’impudent oserait entrer en ces lieux maudits sans qu’elle ne soit présente. Et des curieux, Baba Yaga le savait, il y en avait encore bien trop.

Sa silhouette, désertant le sous-sol spécialement aménagé pour elle, s’engagea dans les escaliers, laissant l’ombre l’avaler, la chérir et la guider. Il y avait longtemps désormais qu’elle ne craignait plus le noir et les possibles créatures y résidant. Le croquemitaine n’avait plus lieu de l’effrayer, reconnaissant en elle un tout autre genre de monstre, créature au visage innocent, renfermant pourtant la noirceur dans son plus bel apparat. Et chacun de ses pas la ramenait à la vie, captant les échos des remontrances de Magdalena, belle-sœur au caractère acariâtre. De toute évidence, son aîné, maitre des lieux et de la famille, n’était pas encore rentré, nourrissant la fureur de la maitresse de maison qui n’avait semblait-il, guère d’autre choix que de diriger celle-ci vers la rebut de son époux. Pauvre enfant, se serait-elle plut à penser, écœurée par ce retour à l’esclavage, si son esprit n’était lui-même accaparé par son échec de quelques instants plus tôt. Une journée gâchée par des préparatifs n’ayant rien donné, une énergie gaspillée pour les propos d’un charlatan. Et lorsqu’enfin ses doigts jouèrent avec la poignée de la porte, la vie vint l’étouffer, les propos de sa belle-sœur ne furent plus seulement des échos étouffés, les bruits de la bâtisse devinrent plus oppressants, plus réels, contrastant avec le silence et le sentiment de paix régnant sous les fondations. Une migraine psychologique à perte de vue, alors qu’elle refermait déjà la barrière entre son monde et celui-ci. Un roulement d’orbites enfin, alors que l’épousée jure, gronde, geint. Et la délicieuse Nhÿx ne rêverait plus que de l’enfermer dans le sous-sol. Une inspiration, et la silencieuse Emma se dresse devant elle, lettre en main, avant de repartir à l’ouvrage, sous peine de voir la harpie la dévorer. « Votre paquet vous attend. Votre humble serviteur. » La tension qui quitte enfin ses épaules, l’exhorte à se diriger vers le porte-manteau et attraper sa cape. Et comme un chien ayant flairé une odeur suspecte, la harpie pointe le bout de son nez, curieuse, insolente et hautaine « Où vas-tu ? » Indolence, tandis que la cadette Dolohov fait face à celle qui réclame des explications. Voilà longtemps que la jeune femme ne justifie plus ses actes. « Je sors. » Laisse t’elle échapper vaguement, sans plus d’explications avant de franchir la porte et disparaître dans un craquement synonyme du transplanage.

L’allée des Embrumes ne portait que trop bien son nom, brume encore légère ne demandant qu’à s’épaissir, ne cachant que vaguement les silhouettes s’y engageant, protectrice encore ensommeillée. Les pas de la Dolohov claquaient sur les pavés, marche déterminée, port de tête droit. D’aucun diraient qu’une créature de sa trempe n’aurait nullement sa place en ce lieu perdu, hélas, ces autres ignoraient bien à qui ils avaient à faire, à quelques exceptions près. C’est pourquoi le gérant de la boutique ne fut nullement surprit de la voir pénétrer son antre, n’accordant qu’un vague regard aux divers articles : ce qu’elle souhaitait n’était en vente libre, mais bien plus difficile à acquérir. « J’ai eu beaucoup de mal à trouver ce que vous cherchiez. » Cela, elle n’en doutait pas, néanmoins, n’avait aucune importance tant que son pair, son mentor et adversaire ne l’obtenait avant elle. « Mais vous l’avez n’est-ce pas ? » L’accent russe se faisait doux, et pourtant ferme. En aucune façon la jeune femme n’aurait souffert un échec. « Naturellement. Toutefois, j’ai eu une autre proposition… » Il n’en fallut pas plus pour que la Dolohov vrille son regard perçant sur le gérant, sentant son calme perdre patience. « N’y pensez même pas, Hookers. Laissez-vous aller à cette pensée, et je vous jure que vous regretterez d’y avoir songé. » Certes, elle n’était pas aussi intimidante que son frère, ou ses collègues, néanmoins, son nom était suffisant pour faire trembler quelques échines, et c’était bien sur cela qu’elle comptait, observant l’homme hésiter puis sortir un paquet de sous le comptoir. L’avidité, si elle se lut dans le regard de la créature, n’étincela qu’une seconde avant qu’une bourse ne soit posée dans la main du vendeur. Nul autre mot, alors qu’elle s’évadait déjà, glissant le précieux paquet dans son sac. Avec un peu de chance, peut-être ses recherches évolueraient-elles dans le bon sens. Elle aurait dû rentrer immédiatement, rejoindre les siens… Pourtant, l’idée de prendre l’air fut la plus forte, l’incitant à s’engager dans les rues malfamées. Oui, un pas après l’autre, telle l’innocence qui se promène dans la plus grande insouciance. Mais le pavé de l’enfer est semé de belles surprises, tandis qu’elle sent s’agiter ce sixième sens, la pousse à s’engager plus loin, attirée, aimantée par une attraction qu’elle ne connaît que trop bien, et qui pourtant, lui est parfaitement inconnue. Dérive, et accoste, jusqu’à rencontrer l’objet de son agitation : là, devant elle, se tient le plus majestueux des cadavres, et la fascination devient obscène, tentatrice. Ce n’est pas le désir qui suppure par ses pores, c’est le besoin de découvrir le mystère qui entoure le pantin qui n’est pas sien. « Ne me confonds pas avec l'un de tes pantins, Nécromancienne » Si elle avait été simple femme, nulle doute qu’elle serait partie avec la peur au bord du myocarde et des hurlements agaçants… Mais c’est bien un délicieux frisson qui la pousse à avancer, à détailler la créature qui se tient devant elle. « Fascinant. » laisse t’elle échapper de sa voix trainante, alors que la distance s’amenuise. « Tu es sans aucun doute le cadavre le plus… vivant que j’ai put voir jusqu’à présent. La parole… une âme donc… et … » Ah, comme elle ne retient plus ses gestes, repousse la fille de bonne famille pour n’être que la nécromancienne, laisse sa paume dériver à l’endroit où le cœur bat contre la pulpe de ses doigts. « … et un cœur bien vivant. Tu es à toi tout seul une convoitise. » Et qu’elle désirait ardemment, car là sous cette âme, le mystère se faisait plus que jamais intéressant.
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Nhÿx & Reeghan


 
L'obscurité ne rendait nullement raison à la scène qui se déroulait dans cette ruelle, sous les iris caverneuses d'une lune déraisonnable, les lèvres souriants presque maladroitement, comme si elle se doutait que l'interlude ne serait porteur d'aucune douceur légendaire. Elle frémissait de se languir de parvenir à n'ébaucher que l'ombre de la magie qui rampait allègrement entre les deux créatures que l'on pouvait apercevoir. L'immatérialité d'un vile mirage accompagné de chuchotements silencieux, invitation licencieuse, comme si les ténèbres ricanaient de cette rencontre improbable entre la maîtresse des morts et le cadavre qui ne l'était pas vraiment. Insensible à la beauté de l'ersatz de l'amante envieuse, c'était ce qu'elle dégageait qui désirait l’enivrer, le laisser vouloir se tendre vers cette silhouette qu'il regardait avec méfiance, accentuant la morbide scénette de cet étrange nuage que semblait transpirer chaque parcelle de son être. Il était ce cadavre pourrissant qui ne pourrait témoigner de la parfaite conservation de ses poumons, des folles irrigations sous sa peau, et qui pourtant se portait comme un charme. Les heures capricieuses lui avaient dérobé la moindre parcelle de ses pensées au sujet d'un éventuel client, il n'y avait qu'elle et le souffle honni de sa magie qui rampait avec adresse sur sa chair, l'effleurant, le touchant, le goûtant de ses lèvres gourmandes de l'essence de la mort que son être tout entier expiait. Il sentait la langue sacrificielle longer le fil de sa propre existence, trop solide pour être brisé néanmoins, et pourtant similaire à ceux dont elle jouait pour ramener ses marionnettes à un semblant de vie. Mais il n'était pas un vulgaire inferius, et ses mots l'en menacèrent, espérant qu'elle ferait demi-tour, se doutant malgré tout qu'elle ne le ferait pas. Il lisait la convoitise qui scintillait dans le souffre de ses prunelles, les étoiles carnassières qui désiraient le dévorer, le posséder... curiosité improbable pourvue d'une âme.

Les mots chutèrent, tandis qu'il portait sa catin pourrissante à ses lèvres pour lui dérober quelques parcelles d'existence et la précipiter plus encore vers l'état cadavérique qui était le sien. Il restait immobile, scrutant celle dont il ne parvenait à saisir que la magie, voyant au-delà de ses courbes appelant à la luxure, se perdant dans d'autres cimes que le premier quidam venu. C'était un autre appel qu'il percevait, plus sombre, crevant du désir d'étreindre l'étincelle crépitante de la mort... de la vie... il n'était pas certain de la sensation qu'il percevait, comme si un feu aussi froid que le marbre brûlait derrière ses indécentes prunelles.

Il la suivait l'impudente créature, laissant une fausse nonchalance envelopper son propre corps. Il la poursuivait de ses iris l’imprudente marcheuse des ombres, ne prenant pas la peine de chasser la nicotine autrement que par sa propre chair nécrosée. La parole… une âme donc… et … Sûrement aurait-il plissé les yeux, si ceux-ci étaient encore pourvus d'une paupière l'y aidant, à la place, il scruta celle dont la main se posa sans l'ombre d'une hésitation contre l'endroit précis où se fracassait l'organe agité. Il sentit la magie de la mort venir l'ébaucher de l'intérieur, ramper sous sa peau semblant aussi fine et fragile que du papier de soie. Il sentit l'ivresse... il y songea, une brève seconde, que serait-il en mesure de faire avec elle ? Sa magie serait-elle en mesure de lui apporter... ? Mais tout avait un prix, il était le premier à le susurrer avec audace. Elle était l'impérieuse, la dominante, la mort assoiffée... désirant l'avoir en son pouvoir. Lâchant le mégot d'un geste imperceptible, celui-ci n'avait pas encore touché le sol que ses doigts acides se refermaient sur le poignet insolent de la créature qui lui faisait face, le repoussant avant de cesser tout contact comme si sa chair brûlait la sienne. Son autre main vint simultanément braquer l'extrémité de sa baguette contre sa gorge, alors qu'il reculait d'un pas sans que ses prunelles aussi bleues et glacées que deux saphirs ne cessent de la fixer. Elle était l'oraison des ténèbres, l'ultime attirance de sa malédiction qu'il ne laisserait pas devenir victorieuse, ni cette nuit, ni une autre. Nul cheval de Troie ne s'immiscerait dans son esprit par l'intermédiaire du moindre contact, mais il ne douterait pas qu'il la bouterait sans hésitation si elle cherchait à agir ainsi. A présent et à jamais. Un sourire carnassier vint éclairer ses lèvres décharnées...

"Et c'est justement ce qui fait toute la différence... Je te vois. Je te sens." souffla-il avec l'assurance de cet esprit revêche qu'il possédait, cette indépendance qui terminait de consumer l'entièreté de son être déjà dévoué à sa morte concubine dont il pouvait sentir chaque nuit le contact souffreteux de son souffle, l'insatiable désir venir dévorer son corps d'homme pour le rendre à son image, aussi beau que le cadavre pourrissant qu'il était. "Mais si tu cherches à me convoiter, tu t'y brûleras les ailes." poursuivit-il encore, inclinant son visage légèrement sur le côté, laissant son regard dériver sur les courbes trop féminines et attractives de son démon. Mais courbes desquelles s'échappait une autre fragrance qui venait le chatouiller, cherchant à l'adoucir, le caresser, le pousser à se lover dans les bras de celle qui ne verrait pas cette nuit se produire. Et pour cela, plus qu'une promesse, c'était un fait qu'il énonçait, il n'y avait même pas à remettre en doute ses propos, la dureté teigneuse qui les accompagnait prouvait qu'il en pensait chaque syllabe. "Ou plus encore." termina-t-il d'un timbre chargé de menaces, se moquant ostensiblement de son identité ou de sa naissance. Elle n'était rien d'autre que la nécromancienne, et le verdict était sans appel.

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Captivée, séduite par le spectacle que les cieux voulaient bien lui confier, ses prunelles céruléennes ne quittant, ne dérivant jamais des orbites trépassées de cet étrange compagnon nocturne. Elle n’aspirait plus qu’à toucher, découvrir les raisons de cette énigme se tenant avec fierté dans la ruelle désertée. Chaque pore de sa peau pouvait déjà se permettre de transpirer tout le désir qu’elle éprouvait pour l’étrange, le cadavre dont l’aura différait bien de ceux qui se trouvaient enfermés dans le sous-sol du manoir familial. Ce n’était pourtant cet attrait languissant, de celui dont les humains se fardent et auquel cèdent, ce n’était la soif, l'envie de chaire, car la douce enfant, bien qu’attirée par la Faucheuse, n’aurait jamais profané autrement que par sa part ténébreuse le corps inanimé d’un défunt. Non, c’était bien au delà de toute cette futilité, bien plus spirituel. Elle pouvait sentir son propre pouvoir, cette particularité ensorcelante tâter le terrain, caresser du bout de ses ailes cette curiosité du moment… Elle pouvait sentir se besoin, cette convoitise de venir se lover contre le cadavre qui n’était pas sien. Et s’il n’était à elle, à qui donc pouvait il appartenir ? Travers lui-même ne savait créer d’aussi beaux spécimens, à peine plus habile qu’elle. Se pouvait-il qu’un autre nécromancien soit à l’heure dans les tristes rues de Londres ? La pensée négative franchit bien vite la barrière de son esprit : elle ne sentait aucune attache envers un autre maitre. Et lui-même, sous une voix on ne peut plus réelle, l’affirmait, attisant plus encore la flamme de la curiosité sous le sourcil relevé, et les lèvres étirées.

Et la Nécromancienne ne jurait plus que par ce besoin de toucher l’étrange créature, glissant dangereusement jusqu’à lui, abandonnant cette douceur qui caractérisait le plus souvent son visage de poupée pour une attitude bien plus famélique, ses doigts brûlant de s’attarder sur l’illusion de cette chair décomposée. Était-il aussi froid que le marbre ? Ou la vie semblant couler en ses veines absentes ne le rendait que plus brûlant ? Il semblait être ce miracle dont elle cherchait depuis quelques années les plus intimes secrets. Elle n’y tint plus, sa paume s’échouant sur ce palpitant battant, pulsant contre ses doigts, ne lui arrachant que l’ombre d’une surprise au fond de son regard. Son sixième sens ne pouvait se tromper, et là où la Faucheuse semblait avoir posé son dévolu, c’était la vie qui s’écoulait, encore et toujours, laissant l’homme devenir faux mort, piège certain pour tout nécromancien digne de ce nom. Le charlatan depuis longtemps serait allé se cacher, tremblant de peur et mourant à petits feux de sa terreur… Mais le véritable artiste… Ah celui-ci tomberait dans le piège sans l’ombre d’un doute. Car c’était bien l’attraction qui se jouait maintenant, vibrant d’un besoin impérieux, celui de posséder. La cadette Dolohov, amoureuse de la faucheuse voyait là un compagnon idéal, mais nullement d’un fiancé. Indescriptible relation, juste ce besoin de mêler son essence au mort le plus vivant qu’il soit. Et tandis que la convoitise s’inscrivait déjà à la surface de ses pupilles, la réalité reprit son triste cours, son poignet brûlant d’une étreinte qui n’avait rien de délicate, hélas, elle ne prit pas même la peine de trembler de peur à celle-ci, pas plus qu’elle n’eut de crainte lorsque l’extrémité de la baguette vint caresser la peau de sa gorge. Qu’y avait-il à craindre de toute évidence ? La mort ? Quand bien même elle n’aspirait à rejoindre la faucheuse trop rapidement, elle ne pouvait qu’espérer que cette dualité qu’elle ressentait était réciproque et empêcherait son vis-à-vis de commettre l’irréparable.

Les mots glissèrent alors, sous l’ébauche d’un sourire carnassier, sous le visage sournois de toute créature des ténèbres. Des paroles dignes d’un homme, de ceux qui refusent de céder à la faiblesse, qui combattent jour après jour l’inéluctable. Car maintenant qu’ils s’étaient rencontrés… comment oublier l’autre, l’étranger ? Comment ignorer le besoin impérieux de se lover dans ce pouvoir, de s’y baigner et d’y céder ? Ce simple contact de peau était suffisant pour chuchoter tous ses secrets à la prêtresse des Ténèbres, arcanes s’enroulant amoureusement autour de sa chair, glissant en ses veines et dévoilant tout ce qu’il y avait à savoir. S’il avait été autre forme, peut-être, certainement la nécromancienne n’y aurait prêté garde, hélas, c’était la forme de ses soldats qu’il arborait, et pour cela, elle était prête à l’enchainer à elle, lui qui s’y refusait. « Il est bien trop tard, créature maudite. » Souffla t’elle du bout des lèvres alors qu’elle-même laissait son visage glisser sur le côté, détaillant de nouveau chaque parcelle de ce visage, comme cherchant à lire les arcanes de la malédiction qui forgeaient son apparence. « Ne sens-tu pas cette tentation qui dévore tes chairs et brûle en tes veines ? » Nul autre geste si ce n’est celui de ses doigts qui repoussent la baguette, l’éloigne de sa gorge. L’instinct de survie aurait voulu qu’elle laisse glisser la sienne le long de son poignet pour mieux répondre à son agresseur… mais quelle importance ? « Je peux répondre à cet appel, t’offrir le salut, là où un autre te liera à lui sans te demander ton avis. » Le seul autre nécromancien de cette ville, de cette ère certainement. Mais il devait venir à elle, combler ce trou béant qui s’était formé sitôt qu’elle avait porté le regard sur lui.

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Nhÿx & Reeghan


 
Poupée vaudou des ténèbres, créature lascive aux innombrables tourments caressant sa chair, rappelant à la vie de pourrissantes apparitions. Mais ce n'était pas elles que convoitaient l’innommable engeance, seulement la silhouette maudite à qui le destin donnait l'aspect mortuaire de ses monstrueuses créations. Nulle tremblement n'avait ébauché sa peau lorsqu'il l'avait saisie pour la repousser, mais cela ne l'avait guère surpris, la magie, les essences, tout se mêlait, se noyait, se découvrait, s’enivrait. Tout possédait cette saveur qui se languissait de ne pas être perçue à sa juste valeur, comme un rejet brutal de ses doigts, une fin prématurée d'un contact qui déposait pourtant une myriade de possibilités à leurs pieds... aux siens ? Son pas de recul et sa baguette dressée, les mots avaient accompagnés ses gestes, venant mordre la main qui se tendait vers lui, frauduleuse chimère que nul n'était en mesure de percevoir. Il n'y avait rien que la distance, le gouffre que le mortifère gardien de la mort se refusait à franchir, ne cherchant qu'à l'accentuer par son attitude, ses menaces qui ne semblaient guère plus avoir d'impact sur elle que la prise mesquine de ses doigts sur son poignet. Les yeux si vivaces de la nécromancienne arboraient convoitise, possession, détermination, quand ceux de son vis-à-vis ne dardaient que rejet, indépendance et détermination... Tout, jusqu'à leurs respirations, semblaient présager du combat qu'ils se livreraient jusqu'aux confins d'un ciel crevant sous l'assaut des ténèbres. Tout suintait de cette magie nécrophage qui aimait se repaître de ce qu'ils étaient... mais le guerrier obscur n'avait pas l'intention de rejoindre la loyale dévotion qu'il devinait dans les iris de celle dont il ignorait jusqu'à la pureté assassine qui fardait son sang. « Il est bien trop tard, créature maudite. » laissa-t-elle s'échouer de ses pensées, la lacération de cette vérité foulant sa chair de son essence... Il la sentait... Il la voyait... Il percevait ce besoin cherchant le souffle salvateur qui le lierait à elle... l'enchaînerait serait plus juste, moins tendancieux puisque simple reflet de la vérité. Trop tard disait-elle... et le muscle saillant de sa mâchoire tressauta de la contrariété qu'elle osait faire naître en lui. Tandis qu'elle mimait l'inclinaison de ses traits comme un parfait reflet...

Les mots, comme de fragiles échos, se faisaient dessinateur, mettant en scène l’incommensurable sensation, la toile qui invariablement s'était tissée entre eux. L'araignée soyeuse de la nécromancienne avait agit sans leur consentement... ou peut-être celui de sa maîtresse, mais nullement celui de l'amant de la mort. Il sentait le miel de son timbre caresser les ténèbres obscures de sa malédiction qui se languissait de ce contact comme un chaton abandonné rechercherait des caresses ou du lait. Sans montrer l'ombre d'un geste belliqueux à son encontre, elle écarta doucement l'extrémité de la baguette de Reaghan qui ne cessait de la fixer avec méfiance, plutôt que de suivre le pas de danse presque lascive de l'écart qu'il n'empêchait pas. Il aurait pu. Il en avait les compétences. La vivacité. La rapidité. Mais il savait aussi qu'elle n'avait encore rien fait et qu'il ne savait pas qui elle était. Il n'était donc pas judicieux de s'en prendre à elle sans raison, même si l'envie... la nécessité d'étouffer la source mortifère qui le tenaillait comme cette tentation qui rongeait ses chairs et calcinait ses veines. S'il était certain qu'elle ne comptait pas, il l'égorgerait ici, dans cette allée, avant de se débarrasser de son corps pour qu'elle ne soit jamais plus une menace sous les nouvelles paroles qui s'élevaient des lèvres de la Nécromancienne. Mais il ne la connaissait pas. Il ignorait son nom, il ne connaissait que sa saveur sur le bout de sa langue sans même avoir ébauché d'un contact le satin de sa peau. Seulement sa magie, celle dont le toucher immatériel cherchait à le rouler pour l'attirer à elle, pour qu'il s'abandonne à sa volonté et l'appelle Maîtresse.

L'ironie, cette crevarde insatiable, venait tanguer dans l'ancre clair de son regard perçant la décrépitude de ses traits. "Le salut ?" ricana-t-il brutalement. Était-elle réellement sérieuse, elle lui promettait le salut ? Quel salut ? Ne plus se languir de sa magie ? Elle ne pouvait pas plus lui offrir qu'un autre ce que son cœur désirait, espoir contre-nature qu'il n'assumerait peut-être pas s'il n'était plus... lui. "Tant d'effort pour en arriver à ça ?" targua-t-il tout en abaissant sa baguette pour échapper à ses doigts, et être à nouveau parfaitement libre de son utilité, puisqu'il la gardait précieusement contre sa paume. "Tu t'imagines que j'ai besoin d'être sauvé... par une créature comme toi, Nécromancienne ?" glissa-t-il sardonique, laissant sous-entendre qu'elle n’était sûrement pas mieux que lui, et n'avait à lui envier que son apparence. Mais ce qu'il avait surtout perçu à travers ces mots était cette sourde menace dissimulée, enrobée, comme pour l'attirer dans son giron pour y être protégé. Le croyait-elle si naïf ? S'imaginait-elle réellement qu'il s'inclinerait devant de si piètres arguments ? "Ose au moins dire la vérité... si je ne te rejoins pas de moi-même, tu chercheras à m'y contraindre." laissa-t-il glisser de ses lèvres comme s'il avouait qu'il pleuvrait demain. "Sauf que je n'ai pas de maître et que je n'accepterai jamais d'en avoir." Quitte à m'en débarrasser. Le Seigneur des Ténèbres lui-même n'avait pas cherché à l'enchaîner. Ils ne s'étaient certes jamais réellement croisés, mais la réputation de ce qu'il était, se savaient chez les rafleurs. Peut-être l'avait-il aperçu lors d'un évènement, et rien. Rien. Pourtant cette gourgandine se permettait... "Qui que tu puisses être." précisa-t-il, sous l'envie qu'elle lui confierait un nom qui lui donnerait l'aval de l'assassiner sans encourir un trop grand risque.


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Prêtresse des Ombres, Déesse Infernale, ses yeux seuls trahissaient cet intérêt éveillé, inopiné et indomptable… car jusqu’alors, jamais la nécromancienne ne s’était trouvée aussi proche de la perfection qu’en cet instant, en ce lieu désolé et voilé, abandonné de toute Homme sain d’esprit. « L’excellence » n’était qu’à quelques mesures, dans cette sphère si égoïste, qu’elle n’aurait laissé personne d’autre y pénétrer. Et elle pouvait toucher, effleurer du bout des doigts, s’enticher de la vie émanant de la mort. Une âme dans un cadavre pourrissant, un mort aussi vivant qu’elle pouvait l’être, sans que la peau ne porte le fardeau de la couleur, l’âme miroitant très certainement sous ces orbes dépourvus. Elle pouvait la sentir, presque l’atteindre, se consumer pour la capturer, la chérir plus que la destinée, mourir pour une telle victoire. Et ses prunelles céruléennes de passer d’intérêt à surprise, d’émerveillement à neutralité, à l’image de son visage de poupée, le véritable portrait qu’elle dévoilait au monde sans exception. Nul tremblement, pas même un frisson, quand d’autres créatures se seraient évanouies pour une telle audace, une ignominie. Ses lèvres seulement s’étirent sous cette mimique dont elle possède le secret, et le face à face n’est plus qu’une bataille dont les deux adversaires n’espèrent que trop sortir vainqueurs. Nulle frayeur pulsant au creux de son ventre, pas même un tremblement trouvant de prétexte à sa peau, elle n’était pas de ceux qui craignent l’ombre trainant derrière eux. Le geste esquissé, cette attitude brusque et emportée ne saurait avoir raison d’elle. Comment même cela pourrait être possible, quand elle pouvait sentir, à l’image d’un désir qui consume et d’un vin qui enivre, ce besoin tyrannique d’unisson ? Elle pouvait deviner l’attraction se cachant sous sa peau, battant par le biais d’une artère qu’elle pouvait sentir contre son propre épiderme. Là, caché mais perceptible, ne demandant qu’à mettre fin à cette partie de cache-cache inutile. Délivrance est son nom, malédiction sa nature, et la prêtresse d’avancer ses premiers soldats d’ombres.

Sans jamais délivrer son poignet prisonnier, laissant cet adversaire avide de liberté se repaître de ce dont il était affamé, chérissant ce contact comme s’il pouvait être le dernier. Et pourtant, la captive possédait ses propres armes pour se défendre, jouant de mots, laissant son aura se faire aussi lascive que le ronronnement d’un félin satisfait, prête à enjôler le misérable. Et s’il daignait montrer l’ombre d’une agression plus poussée, alors que son Merlin lui vienne en aide, car sa malédiction ne saurait le sauver du courroux de la belle. Elle tâte le terrain, laisse l’autre croire en cette fragilité qui n’est pas, se fait bonne enfant, créature bien éduquée. Nul ne saurait s’y méprendre, elle n’a rien d’une fille de petite vertu et ses vêtements ne sont pas ceux d’une moins que rien, d’une bluffeuse. Ses mots eux-mêmes sont synonymes d’une bonne éducation, et le potentiel de sa magie n’est qu’à peine dissimulé. La Nécromancienne EST, respire et joue. N’attend qu’un geste dans la bonne direction, laisse le jeu se poursuivre.

Seul le ricanement brutal, impromptu suffit à faire chavirer l’étirement de ses lèvres, de quelques micromillimètres, obligeant son visage à retrouver une contenance lointaine, le mystère s’enrouler autour d’elle, telle la soie d’un foulard. Elle n’y rétorqua rien, laissant le semi-mort dévoiler ses pensées, ses attentes certainement. Elle n’était nullement pressée d’en terminer là, maintenant : une partie gagnée trop rapidement ne valait rien, et le trophée… n’en serait plus un. Pour sûr, elle se méfiait de cette baguette tournée contre elle, mais pas plus que cette poigne l’enserrant, allant jusqu’à faire jouer de ses doigts pour rappeler au mortel l’attirance qu’il ne faisait que maintenir. « Puis-je ? » Laissa t’elle finalement entendre, ne tournant que d’un léger tour de poignet, ne cherchant jamais à se dégager brutalement… Les gestes brusques excitent les bêtes à ce que l’on raconte, et apprivoiser celle-ci… allait certainement demander autant de douceur que de ruse. Le sauver ? Envisageable, hélas, tout sauvetage possède forcément un prix, celui qui jurera le contraire n’est qu’un odieux menteur. C’est un nouveau sourire assuré qui prend place, retient un gloussement amusé, alors qu’elle finit par se délivrer de son emprise. « Te sauver ? » A t’elle seulement évoqué cela ? Par Baba Yaga, non. Si elle n’est pas encore totalement dépourvue d’humanité, elle n’est pas non plus la fameuse Mère Thérésa moldue. « Qui a parlé de te secourir ? Me prendrais-tu pour un chevalier servant ? » Et il ne ressemble guère aux princesses murées dans des tours. À bien y regarder, il était ce monstre dont les livres font les méchants. « Mon offre est toute autre. Je ne suis pas la seule créature qui pourrait te contraindre, damné, mais je doute que mon compère soit aussi généreux que moi… » Jamais, jamais elle ne lui laisserait ce loisir. Elle voyait en cet homme bien plus qu’une propriété, une énigme à décortiquer, une réponse peut-être à la sienne ? Et finalement, la question fatale, sous entendue, arrachant une nouvelle lueur d’intérêt. Son identité, pour sûr, elle allait la délivrer aussi facilement ! « Aahh, mon identité… Je suis l’allégorie des ténèbres, mon prénom est divin. Mon patronyme est d’ailleurs et son utilisation la plus connue personnifie un être mineur de littérature. L’auteur y conteste les théories historiques, la science militaire et le génie de Napoléon. Vois-tu qui je suis ? » Un être d’une telle beauté ne saurait être que plus intéressant si son intelligence l’équivaut, n’est-ce pas ?
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In the grip of the darkness
Nhÿx & Reeghan


 
Elle était cette fragrance entêtante qui ne cessait de se glisser sous sa chair, de s'y entortiller jusqu'à hanter son âme. Une fraise languissante sur sa langue, refusant d'y rester lorsque ses dents se refermeraient sur elle... et pourtant, ce n'était pas l'ondulante maîtresse des ténèbres qui s'y refusait, mais bel et bien le monstre cadavérique qu'il s'avérait être à cette heure nébuleuse perforée contre le toit du monde qui s'étirait au-dessus de leurs êtres. Sardonique, la créature avait raillé la jeune femme face à lui, alors qu'elle lui demandait à présent presque la permission de se défaire de sa poigne, tandis qu'il sentait la liqueur glacée serpenter le long de son bras. Il n'avait pas réellement réalisé qu'il la maintenait encore, aussi relâcha-t-il sa prise avant de s'écarter d'un pas. Tel un maître du vaudou, il aurait presque craché sa répugnance au sol pour l'empêcher d'avancer si cela avait pu avoir l'ombre d'une vérité. Il ne pouvait simplement admettre et se résoudre à céder à cette créature aux allures humaines mais dont l'art s'en éloignait autant que si elle venait de se plonger dans les eaux tourbillonnantes du Styx. Le tissu soyeux de ce qu'elle portait flottant autour d'elle, alors qu'elle laissait l'obscurité l'avaler, ses cheveux ondulant sournoisement autour de ses traits quelques secondes avant qu'ils ne disparaissent. Elle était cette envieuse menteuse qui ondulait du doigt pour l'y attirer à son tour, à la fois curieuse et certaine qu'il ne ferait que rentrer là où il le devrait.

Les lèvres de la mystérieuse nécromancienne s'étiraient de ce sourire tandis qu'elle questionnait, sans réellement réclamer de réponse. Non, elle ne faisait que se gausser de ce qu'il avait pu émettre... mais elle ne s'évertuait qu'à jouer sur les mots, les entortiller autour de sa langue comme il pourrait y lover ses doigts pour la lui arracher. Aussi se moquait-il sincèrement de ses questions, les trouvant aussi insipides qu'il aimerait qu'elle le soit pour son être décrépit. Désireux, créature d'un Frankenstein raté, de ne jamais devenir la sienne, de ne jamais ressentir le besoin de la satisfaire au-delà de ses propres pensées. Et les nouvelles paroles s'échouant de ses lèvres reprirent une nouvelle fois ce qu'elle avait amené différemment auparavant, tandis que le muscle contrarié continuait à tressauter au niveau de sa mâchoire, saillante apparition que la pellicule de chair ne pourrait jamais dissimuler. "Tu crois qu'une démonstration de sémantique changera quoi que ce soit à ma position ?" fit-il claquer sous une lascive ironie contre sa langue, fixant attentivement la déraisonnable gamine qui semblait presque trop habituée à obtenir tôt ou tard tout ce qu'elle pouvait bien désirer. "Ce n'est pas parce que tu sais manier les mots que ta proposition sera plus alléchante, Nécromancienne." persiffla-t-il, appuyant volontairement sur ce dernier nom sans une once de respect. Il avait déjà dit non, et jamais il n'accepterait de devenir la marionnette de la manieuse de fils invisibles, ou bien plus simplement celle d'un autre.

La richesse recouvrait les courbes sentencieuses de la maîtresse des morts, mais l'hypothèse que son sang puisse ne pas être aussi pur que celui de l'élite lui donnerait l'incandescente noirceur de vouloir la tuer, de laisser l'éclat de ses prunelles défaillir et s'éteindre pour rejoindre le cristal du ciel. La réponse à cette question ne lui fut pas donnée, du moins pas aussi explicitement, à croire qu'elle désirait le mettre à l'épreuve, le laisser divaguer dans le marasme pourrissant des cadavres en putréfaction dont l'odeur trébuchait sur le corps de la sylphe crépusculaire. Une énigme s'échoua à ses pieds, rampant jusqu'à lui, réveillant son esprit qu'il mettait sans cesse à l'épreuve dans ses chasses ou autres quêtes que l'on venait glisser dans son existence. Mais ici, cela ressemblait bien plus à ces énigmes qu'il devait trouver avant de pénétrer à l'intérieur de sa salle commune du temps de Poudlard. Elle se déclinait en plusieurs temps... allégorie des ténèbres... obscurité, nuit, brume, noirceur. Prénom est divin... Une déesse de cela, l'ironie étira le recoin de ses lèvres blessées par la putréfaction, alors qu'elle devait très certainement porter un prénom lui allant à la perfection. Restait à déterminer à quelle croyance celui-ci s’apparentait. Erèbe ? Nyx ? Nephthys ? Perséphone ? Patronyme. Soit, qu'elle poursuive. Être mineur de littérature : théories historiques, la science militaire et le génie de Napoléon. Il n'était donc pas question de récits historiques, mais d'une histoire. La littérature... sorcière ? Non, moldue plutôt, compte tenu de sa référence à Napoléon. Quelles fictions... Pas d'ici. Tolstoï ? Voilà qui était un autre ayant écrit sur ces thèmes et assez étranger pour refléter le léger accent de la jeune femme. Ses iris précisèrent leur vision sur celle qui se tenait toujours face à lui, alors qu'il réalisait qui il avait sous les yeux. Une sang pur, autrement dit, une créature dont il ne pourrait se débarrasser discrètement, plus encore en réalisant de qui elle était la sœur. Celui-la même qui lui fourrait sans cesse entre les pattes une donzelle aussi utile que son apitoiement dissimulé pour leurs proies la rendait peu fiable. "Ça signifie sûrement que tu n'as pas l'habitude qu'on te dise non, Nécromancienne." reprit-il, comme s'il n'était pas parvenu à découvrir son identité, ou comme si cette dernière n'avait pas l'ombre d'une importance, que cela ne modifierait nullement le surnom qu'il lui offrait à l'ombre de cette obscurité taciturne. "Tu me prends pour un Charon capable de passer du royaume des morts à celui des vivants ?" laissa-t-il s'extirper de sa gorge, les palpitations dérisoires de son organe vital semblant vouloir donner raison à cette frauduleuse allégorie aussi idiote que la malédiction qui ruisselait sous sa peau, la recouvrant à chaque nouvelle obscurité. "Tu devrais plutôt aller baiser avec d'autres cadavres au lieu de chercher à envahir ma damnation." au sens propre, reprit-il sans la perdre de l'océan de son regard. "Parce que tu ne me baiseras pas." au sens figuré du terme, lui aussi jouant allègrement avec ces mots, sans se sentir emprisonné par une caste langagière, un sourire railleur éclairant ses traits obstinément revêches.


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Ô nuit, belle nuit, sous la brume de Londres, sous le regard languissant de la lune. Seules quelques étoiles étaient témoins et jury de cette scène, quand l’astre en quartier se faisait juge, spectatrice, critique et assassine. Elle était cette faible lumière dans les ténèbres, laissant à loisir contempler le triste damné, elle était responsable quelque part de la présence de la prêtresse des ténèbres et ne pouvait désormais qu’admirer le sombre spectacle. Triste ? Intéressant oseraient clamer les petites compagnes brillantes, allant jusqu’à se repaitre d’une scène que l’on ne voit pas toutes les nuits. Elles étincellent dans le regard glacial de la slave, scintillent par cet amusement dont elle fait preuve, n’agitant que ses doigts lorsque tout son corps tend à la grâce et la patience. En vérité ; et la brise pourrait en être témoin ; ce n’était pas la fraicheur de la nuit qui la faisait frissonner, arrachant parfois à son échine un long frémissement, mais bel et bien cette poigne, cet échange sombre, glacial et pourtant chaleureux. À l’image de quelque chose qui manque, qui complète et que l’on brûle de serrer dans ses bras. Étreinte langoureuse, passionnelle et pourtant chimérique. Et les ténèbres alentours n’ont que cette habilité à renforcer cette impression, quitte à contrer férocement le maitre des lieux, enjoignant la belle à se glisser plus lascivement contre cet amant qui ne veut pas l’être, à violer cette intimité qui n’existe nullement, à embrasser ces lèvres qui ne rêvent que de mordre. Voilà qu’elle récupère sa main, et ses doigts s’agitent de nouveau pour laisser le sang, ce liquide vital, circuler de nouveau jusqu’à ses extrémités, cacher cette pâleur cadavérique. Et elle n’a pas besoin de l’observer pour savoir qu’il s’est arrangé pour mettre de la distance entre eux, comme si elle était ce monstre et qu’il était la victime, quand l’inverse paraissait d’une évidence certaine.

La curiosité se faisait malsaine, et bien des questions se bousculaient dans ses pensées, sans qu’elle ne soit pourtant désireuse de connaître les réponses. Elle désirait que le temps s’arrête, ou qu’il s’étende alors pour lui laisser tout le loisir d’écouter, de découvrir, de déchiffrer l’homme, ou ce simulâcre, en face d’elle. Elle voulait disséquer son identité, apprendre par cœur la poésie de ses traits, s’enquérir de ce palpitant et de cette âme vibrante. La nécromancienne en elle s’exaltait d’une telle trouvaille, y espérait trouver des réponses à la grande énigme de son art… Sans que ce dernier pourtant ne soit coopératif, raillant la scène par un refus catégorique, situation ironique. Pis encore, il refusait de voir l’évidence, cette triste vérité. Si elle l’avait trouvé, rencontré, que croyait-il qu’il arriverait sitôt que le compère de la Dolohov le trouverait ? Le pouvoir appelle le pouvoir, plus on en a, plus on en veut, et la course d’ambition ne laissait aucun doute sur la nature prochaine de la dualité entre Travers et elle-même. Chacun voulait devenir LE nécromancien, celui qui surpasserait tous les autres, celui-là même qui serait apte à ramener les morts à la vie, à leur offrir une seconde chance. Et si les raisons différaient, le résultat demeurerait le même. Et lui, cet insolent, ce pauvre hère, il était peut-être le détail, la réponse ultime à cette énigme sans fin, la clé de la demeure de la Faucheuse. « À l’évidence, non. Je ne fais que te mettre en garde après tout. » Glissa t’elle, sans jamais hausser les épaules, sans laisser paraître quelconque manie synonyme d’un savoir sur son être. Il y avait bien longtemps qu’elle avait apprit à cacher ses pensées — excepté contre l’occlumencie, cela s’entend — et ses propres émotions, éducation Dolohovienne. « Ton sort m’importe, damné, et je ne nie pas mon désir de percer chacun de tes mystères, si c’est cela que tu souhaitais entendre. Je pourrais te contraindre, car ta nature m’appelle. » Un chant au delà des mots, irrésistible charme auquel elle souhaitait s’adonner toute entière. L’avouer toutefois ? Jamais, tout comme il était certain qu’il devait lui-même lutter contre cet appel, le manifestant trop bien par son fiel.

Puis cette énigme, cet indice laissant percevoir qu’elle était pratiquement intouchable, créature insolente par son attitude nocturne, pourtant douce et candide sitôt le jour levé. Patiemment, elle attendit sa réponse, laissant les secondes s’écouler quand l'impérieux besoin de se mouvoir se fit ressentir, l’incitant à esquisser quelques pas, respectant pourtant cette distance instaurée, ne franchissant jamais le pas, la limite, glissant sur la gauche, puis la droite, son regard amusé vrillant chaque parcelle de peau nécrosée, tout du moins ce que la lumière pâle de la nuit lui laissait entrevoir, comme pour la narguer, lui mettre sous le regard l’inaccessible. Et en sa raison, mille et une pensées pour le convaincre de la suivre, de la laisser explorer chaque fragment de son être, de s’unir à elle dans ces vastes ténèbres. « Ça signifie sûrement que tu n'as pas l'habitude qu'on te dise non, Nécromancienne. » Qu’on lui dise non ? Elle ne réclamait jamais rien, tout ce qu’elle possédait aujourd’hui, ou tout du moins une partie, elle l’avait gagné à force de travail. Sa nécromancie elle-même était la plus grande œuvre qu’elle avait arraché au destin. « Cela signifie que tu as trouvé ? » Laissa t’elle entendre, sans jamais répondre à sa question. Il n’était pas utile qu’il abandonne l’image qu’il avait d’elle : elle n’y prêterait de toute évidence aucune attention. Elle ne dévoilait jamais les détails de son existence, du calvaire de son enfance à l’abandon lent et tortueux de sa propre vie. « Charon est enchainé à son esquif. Toi, tu es autre chose. Ton cœur bat, ce qui signifie que tu n’es pas mort, mais que tu passes de vie à trépas sans jamais céder à la faucheuse. » Ingénieux, et pourtant, ses pensées s’activent, la belle réfléchit, laisse son esprit se torturer à trouver des réponses. Elle peut sentir l’attrait mortel, telle une fragrance entêtante, toile désireuse de voir l’araignée glisser sur ses fils, et la proie s’y loger. Pourtant, ses pas cessèrent sitôt les mots glissant hors des lèvres émaciées du semi homme, ses phalanges se refermant sur sa paume, retenant le geste, la provocation. Hélas, eut-il fallut que le cadavre se taise, car n’eut-il achevé sa litanie, que l’indolente se mure derrière son masque impassible et que la paume s’abat sur la joue, sans abîmer l’enveloppe corporelle. La décomposition n’est qu’une enveloppe, appuie la théorie de la malédiction, de l’illusion. Mais l’attirance elle, est bien réelle, et c’est à peine si la ténébreuse laisse le pantin de son royaume se rétablir de la gifle, ce geste agrémenté d’une coupure laissée par un ongle un peu trop long, car déjà, à l’image de la virulence dont il a sut faire preuve, elle enserre son poignet, et laisse son aura glisser, couler le long de sa peau, s’approprier, goûter ce que tous deux s’interdisent, le pouvoir, l’abandon, le désir… et malédiction sait quoi encore. Une démonstration de force certainement, un accès de colère peut-être, ou une simple mise en garde car quelques secondes se sont à peine écoulées, qu’elle relâche sa poigne, reprend ce qui lui appartient, retient ce souffle languissant qui cherche à s’échapper de ses lèvres. Et si elle s’éloigne, c’est pour mieux laisser sa propre baguette rejoindre sa paume, arme redoutable entre les mains d’une mage noire. « Ne juge pas ce dont tu ignores tout damné. » laisse t’elle finalement glisser entre deux halètements, insiste sur le surnom qu’elle lui a finalement donné, ignorant tout de son identité, sans même la lui avoir demandé. Car ce jugement pourrait bien être le dernier., « Ne me laisse pas te contraindre à ce que je ne désire nullement. »
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In the grip of the darkness
Nhÿx & Reeghan


 
Une mise en garde disait-elle, alors pourquoi avait-il l'indésirable impression qu'elle ne désirait qu'avaler son essence à travers son pouvoir ? Mais l'effeuillage de ses paroles ne tarda pas à lui laisser entrevoir les fourbes désirs de la Nécromancienne. Le dévorer. Le bouffer. Le dépecer pour qu'il ne soit plus que pantin entre ses doigts agiles, divaguant sur l'image irréelle d'un millier de fils en dépendant. Une lueur moribonde aussi déplaisante que le souffle mortuaire venant ébaucher ses lèvres nécrosées lorsque le faciès décharné de la mort lui faisait face. Il ne répondit donc rien à ces paroles ne faisant que ponctuer la réalité qu'il avait deviné bien des mots échangés plus tôt, n'ayant nullement besoin de s'envelopper dans une mer d'apparat. Il détestait ces habitudes risibles dont certains aimaient se parer, pourquoi jouer sur une vérité quand une autre que tout le monde connaît se dissimule derrière elle. Monstrueux mensonge aussi tortueux que le serpent d'un paradis aussi nécrosé que l'émissaire mortuaire qu'il était à cette seconde. Engeance infernale à bien des lèvres... Viendrait-il se repaître de votre chair lorsque vos songes vous attacheraient à votre lit ? Viendrait-il arracher cette peau à la lueur rougeoyante et carnassière d'une folie engluant ses prunelles aussi sombre qu'un ciel d'été ? Les murmures, ces chuchotements déplaisants, il s'y était habitué, jouant de ces rumeurs comme d'autant de capes dont il pouvait se vêtir pour terroriser ses proies.

Mais dans cette ruelle, face à elle, il savait que cela ne servirait à rien, sinon à exacerber l'intérêt qu'il semblait éveiller en elle, contre sa propre volonté. Ne pouvait-elle être comme les autres, assez niaise pour crier sa terreur de constater qu'il vivait, prisonnier de ces chairs pourrissantes, ne tressaillant nullement à son contact ? Non, bien sûr que non qu'elle ne le pouvait pas, déplaisante sang pur qu'il ne pourrait même pas égorger à l'ombre d'une ruelle sans en craindre les retombés. Ses lèvres, ses paroles, s'enveloppèrent d'un fiel perfide et sardonique à l'image de son apparence présente, comme s'il était le monsieur Loyal des ténèbres et qu'il en refusait l'accès à la prêtresse à ses risques et périls, de ce sourire aussi détestable que le reste de son attitude. Il cherchait à l'atteindre, à briser le masque amusé de l'amante des ombres, il voulait qu'elle le trouve trop insupportable pour ne pas vouloir s'embarrasser d'un type tel que lui. Il n'avait même pas pris le temps de lui répondre, de lui avouer avoir mis le doigt sur son identité... Il se moqua d'autant plus de sa réflexion sur Charon, enchaîné ou non, il pouvait naviguer d'une rive à l'autre et mademoiselle jouait sur des mots qui l'irritaient assez pour le pousser à ignorer ses paroles, les chasser comme un millier d'oiseaux et se montrer irrémédiablement vulgaire. La traitant ouvertement de nécrophile, tandis que lui-même ne s'adonnait à cette activité sous l'apparence qu'il arborait à cette heure du jour. Il rechignait à se laisser toucher, haïssant cette forme plus que nulle autre, mais ayant su apprendre à vivre avec, à en jouer, en abuser, conscient qu'ainsi il était capable de tromper les apparitions cadavériques arrachées au trépas, celles qui ne voyaient en lui que l'un de leur semblable, empestant la mort et autre chose, mais surtout la mort, la chair peu fraîche, déjà faisandée. Et ce n'était pas faux, il y avait là plus qu'une illusion, la réalité de sa malédiction était tout simplement trop avide pour ne jouer que sur une apparence. Non, il devenait ce cadavre dès que la nuit reignait enfin... preuve en était de l'attrait sournois du pouvoir de la Nécromancienne.

La créature reçut cette paume contre sa joue, l'acidité de son regard la fixant avec dureté, mais ce fut surtout ses doigts s'enroulant autour de son poignet, le pouvoir s'écoulant sur sa peau de cette chaleur presque enivrante qui poussait son autre part plus humaine à avoir l'absurde désir de lui arracher la gorge, quitte à le faire avec ses propres dents. Sournoise contradiction qui réveillait la part la plus primaire de l'être, de ces ressources qu'il possédait mais dont il n'usait jamais tant il vomissait ce qu'il était en cet instant. Plus créature ingérable que pantin chétif, l'éclat sauvage du prédateur étincela alors qu'elle le relâchait déjà, reculant d'un pas pour se farder de sa baguette. Le fleuve, fluide désagréable qui s'étiolait tel un fil fragile lui donna presque l'impression de sentir ses gestes à distance. Non pas l'envie de les reproduire, mais comme si chacun pourrait avoir conscience de ce que l'autre ferait s'ils osaient commettre l’innommable. Ses doigts toujours enroulés autour de sa propre baguette, il laissait l'impression se désagréger comme de la neige fondant en plein soleil. Toxicomane ressentant le manque presque instantanément, telle une brulure désagréable sur sa peau déjà malmenée par la décomposition. Elle éveillait l'appétit, le besoin, le sournois désir d'en savourer bien plus contre son palais, de connaître le parfum de son sang sur sa langue. Quelques gouttes à peine, meilleur que l'orviétan, indubitablement son frère perdait son temps avec cette merde. Le parfum de drogue était là, à quelques pas chétifs, sans qu'il n'ait encore esquissé le moindre geste, attendant de voir disparaître ce lien grotesque, ce besoin qui l'était tout autant, comme si un gémissement, meilleur qu'un orgasme libérateur, menacerait de s'échouer de sa gorge tremblante. Et il la haïssait déjà pour ça. « Ne juge pas ce dont tu ignores tout damné. »  "Ne désire pas ce qui ne t'appartient pas." répliqua-t-il sans attendre, son cœur continuant à traînasser dans sa poitrine, presque enhardi par l'écho taciturne de sa magie, comme si les coups ne s'en étaient fait que plus puissants à ses oreilles, pulsant le sang insensiblement plus vite. L’équivalent, sans aucun doute, d'un palpitant dans une course emballée pour cette apparence de cadavre. « Ne me laisse pas te contraindre à ce que je ne désire nullement. » Un sourire amusé étira alors ses lèvres... sourire grimacé par ces lippes décrépites et peu engageantes. "Pour quelques mots Nécromancienne ? Tu ne veux donc plus découvrir mes secrets ?" persifla-t-il sans la quitter des yeux, sa baguette prête à agir en cas de besoin. "Je n'ai pas l'intention de t'attaquer le premier... restons-en là, ton frère m'emmerde déjà assez à me coller dans les pattes votre petite protégée."


electric bird.
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Que l’enfer la dévore toute entière, elle ne parvenait à brider ce sournois désir, engeance impure l’incitant à dévorer son adversaire du regard, telle l’affamée à qui l’on présente le plus garni des festins. Était-ce mal que de vouloir goûter le plus fin des mets, de s’en régaler et d’en réclamer jusqu’à satiété ? Son aura, brûlante, ne faisait qu’attiser les braises de son propre pouvoir, de lui promettre mille merveilles tout en se retirant lentement, la narguer du bout des doigts, provoquer son courroux, son insuffisance. Le reconnaître ouvertement pourtant, demandait autant de courage que de folie, d’être en proie à l’abandon de soi, de la solution de facilité. Elle n’était pas de ceux qui abandonnent facilement pourtant, foutrement bien ancrée sur ses positions, jouant d’une patience que l’autre pouvait certainement être à même de mettre à l’épreuve. Pas parce qu’il était agaçant, Baba Yaga non, mais parce qu’il était fascinant, et que le mystère l’entourant ne demandait qu’à être percé, mis à jour. Voilà tout ce qui l’intéressait à l’heure actuelle, en cet instant fatidique et présent. Peut-être, si elle l’avait rencontré en plein jour, les choses auraient été différentes, sans doute se serait-elle intéressée à l’humain avant tout, l’aurait abordé sous un tout autre angle, aurait montré une façade d’elle bien moins intéressée par sa prétendue mort… Hélas, les circonstances actuelles lui faisaient cruellement défaut, jouant avec cet aspect de sa personnalité morbide ; celle dont elle ne pouvait plus se défaire, fragrance entêtante à laquelle elle était elle-même la proie.

Et quelques années plus tôt, elle aurait pourtant juré ses grands dieux, hurlé dans la sombre nuit face à une telle apparition. Quand avait-elle cessé de craindre les pantins de la mort ? Quand n’avait-elle plus fait de cauchemars dans lesquels les morts se relevaient pour mieux l’encercler ? Elle n’était plus cette naïve créature craignant le croquemitaine : elle en avait fait son compagnon. Les cadavres gisant derrière une cellule ? Ils étaient ses pantins, ses confidents, ces pauvres créatures dont elle possédait le droit de vie et de mort. Serviteurs loyaux, incapable de contrer le moindre de ses ordres, le moindre de ses désirs. Alors lui, ce pantin des ténèbres dont elle était servante, comment aurait-elle put le craindre ? Comment aurait-elle put fuir en hurlant quand tout son être tanguait désespérément de s’accrocher à lui, de plonger dans les eaux troubles avec lui et lui offrir un fragment de son âme ? Mais il ne comprenait pas, l’insolant, résistant avec acharnement à l’abîme, à l’abandon d’un combat inutile et perdu d’avance. Ni lui, ni même elle n’aurait la volonté nécessaire pour se battre contre l’inévitable. Tel le jour qui appelle à la lumière, la nuit aux ténèbres. Peut-être était-ce là le secret de sa patience, de la raison la poussant à demeurer là quand elle aurait put transplaner et partir, dériver loin de lui. Et elle aurait put espérer que les silences n’en étaient pas, juste des instants propices à la réflexion, à une tendance de l’homme dont elle ne voyait que l’état pourrissant à se diriger lentement vers elle. Hélas, les silences qu’il laissait peser n’étaient que pour mieux dégager sa rancœur, sa haine pour elle, le désir malsain de la descendre plus bas que terre. Idiot, pouvait clamer sa raison, jurant mille insultes en toute langue connue, ne rêvant que de les laisser couler hors de sa lippe, dont le sourire permanent, amusé néanmoins neutre, venait de s’évanouir, emportant avec elle le contrôle dont elle était pourtant maitresse en toute circonstance. Corde sensible touchée, abîmée. Elle respectait bien trop la mort et ses serviteurs pour s’adonner à une telle bassesse, un tel manque de considération. N’était-ce pas la Faucheuse qui avait permit que l’on découvre cet art subtil, qui délivrait les corps dont elle, nécromancienne, pouvait disposer selon son bon vouloir, pour peu qu’elle respecte le contrat passé avec cette magie ancienne, aussi sombre que les ténèbres dont elle se paraît sitôt qu’elle le jugeait nécessaire ? Mais lui, sournois cadavre, comment osait-il juger de la sorte ? Comment pouvait-il croire qu’elle pouvait aimer le contact de la chair affligée par le temps ?

Elle n’avait put le laisser penser cela plus longtemps, sa constance s’évanouissant telle la brume, son humanité reprenant le dessus, bientôt rattrapé par la nécromancienne dont le pouvoir était suffisant pour contraindre, mettre à genoux l’impudent et se repaitre de son malheur. Et quel malheur ! Ses doigts n’aspirant qu’à continuer de s’accrocher à cette peau dépassée, à sentir le flux de sa malédiction palpitant contre la pulpe, à décroiser chaque fil arcanique, chaque sigle de cette dernière. Détachée à temps, elle pouvait sentir ses paupières se faire lourde, son être presque alanguie, à l’image de la fin d’un contact charnel avec un amant. Et il n’était rien de cela, rien de plus qu’un être maudit dont elle pouvait désormais se méfier, ayant commit l’impensable, se préparant déjà à se protéger de lui, de cette aura assassine qu’elle pouvait deviner, tant l’air se chargeait d’une électricité néfaste. « Ne désire pas ce qui ne t’appartient pas. » « Ne me tente pas plus. » lui répondit elle de ce même ton, consciente de ce besoin naissant sous son propre sternum. Sans doute serait-il plus utile de percer le mystère de cette étrange attraction, cette fascination morbide dont elle était autant victime que celui dont la haine se faisait plus intense encore. Comme si elle était responsable ! Victime elle aussi après tout. « Les mots peuvent être aussi assassins que les actes damnés. Ne juge pas ma nature avec des actions terribles. Il faudrait être un monstre pour montrer si peu de respect aux défunts. » Et elle n’était pas ce genre de monstre là. « Mais crois-moi, je ne renonce pas à tes secrets pour une telle accusation. » laissa t’elle entendre, alors que son regard se plissait déjà, sous l’aveu qui lui était confié. « Elle n’est pas ma protégée. » Bien au contraire, l’héritière ne lui prêtant aucune confiance, blâmant jusqu’à sa présence au sein du manoir et la nouvelle position qui lui avait été offerte. Assez pour avoir envie de se débarrasser d’elle donc. Seul reproche notable envers son aîné. « Un sbire de mon frère donc. Je peux imaginer sans peine sa fureur si tu m’abîmes ou que je parviens à te lier à moi. » Piégés tous deux, de quoi abaisser sa baguette finalement. « Qu’as-tu à me dire sur Svetlana ? » vint-elle enfin questionner.
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