Il y a ces regards qui ne vous transpercent, vous font flancher. ces yeux d'un bleu intense, aux reflets des anges. Il y a ces visages qui vous marquent, et vous ensorcèle, cette couleur pâle aux reflets porcelaine. Son corps bouge avec grâce et volupté. La courbe de ses hanches dessine des envies. Elle inspire le sexe, le désir, l'érotisme. Corps d'adolescente et jeu de guerrière, on se perd dans ses gestes. La musique retentit autour d’elle et tape contre les murs comme un écho sans fin. Elle se laisse aller aux plaisirs charnels. Elle n’est plus seule sur la piste. Ses reins frottent contre ceux d’un inconnu qui ne lui apportera rien. Ou peut-être que si. De la compagnie le temps d’une chanson, le temps d’une nuit. Cette mise en scène cache un manque affectif, le besoin de se sentir vivante, présente, entourée. Ses bras entourent sa nuque, ses doigts parcours sa peau et ses lèvres emprisonnent les siennes dans un baiser sauvage. Âme vagabonde aux envies meurtrière, elle le dévore. Elle sait que rien de tout ça n’est éternel alors elle l’embrasse comme si c’était la dernière fois. Entre violence et douceur, elle laisse des traces de son passage, sur son corps, dans son cœur, mais finira par disparaître. Car elle va rentrer et retrouver sa famille et prétendre que tout va bien. Je suis sortie, j'avais besoin de prendre l'air, je suis allée respirer. Voilà le discoure qu'elle leur offre chaque matin quand elle rentre complètement déchirée par la nuit. Car elle fait partie des dreamers, ceux qui se shootent, se balancent la tête en l’air, se jettent, se détruisent la cervelle. Ce qu’elle préfère, c’est le navitas. La poussière d’étoile, celle qui vous fait décoller si haut qu’on ne ressent plus la gravité. Elle vous élève jusqu’au ciel et vous promet de ne plus jamais vous faire descendre.  Dans le monde de la nuit, Swan n’est plus Rose, elle devient High. High, elle a peur de rien, surtout pas des ténèbres, encore moins de se déchirer la tête. Elle inspire la poudre de rêve par le nez et la fait vibré dans ses poumons, contre sa cage thoracique et elle s’éclate. Allongée sur le sol, elle a le sourire aux lèvres. Tout le monde sait que c’est pas vrai, que c’est fictif et que bientôt, elle retrouvera ses pulsions meurtrières mais on la préfère parfois comme ça, un peu plus humaine, un peu moins morte.


Elle a les yeux rieurs, la bouche malicieuse. Son rire éclate en un tas de petits morceaux et rebondissent sur le sol comme des perles que l’on aurait laissé tomber par inadvertance. Elle est sous son charme. Elle a le cœur qui bat si fort qu’elle pourrait presque en souffrir et pourtant, elle ne ressent que du bonheur. Elle sourit comme un soleil. Elle brille comme les étoiles et son regard illumine la pièce. Elle est à sa place, elle appartient à un monde. Elle glisse sa main sur son veston et appuie fermement sur le blason de leur maison. . Nous sommes des lions. Ne l’oublie jamais, love . L’animal qui représentait les Gryffondor. Pourtant, au fond d’elle, elle ne s’est jamais sentit totalement complète. Comme si une part de son âme appartenait à un tout autre langage. En cinquième année, elle avait pris ses marques, faisait trainer sa réputation derrière elle. L’indomptable Rose. Son amitié était simple à obtenir mais son cœur restait hors d’atteinte. Elle nourrissait des sentiments profonds pour quelques garçons mais ne se laissait jamais tenter. Fille respectable aux espoirs fous. Le but premier était de reconstituer une histoire noble à sa famille. Sang-mêlée, ses parents étaient prêts à tous pour retrouver leur rang de sang-pur. Une grand-mère née d’un parent moldus et leur réputation fut bafouée, réduite à rien. Se laisser distraire était une interdiction, un principe que Rose était prête à appliquer, quel qu’en soit le prix. Drôle, intelligente et vraiment gentille, elle était ce genre de fille que tout le monde aime bien, que l’on souhaite avoir comme amie. Et c’était le cas, elle en avait un tas. Électron libre, enfant sauvage, elle airait un peu partout, dans chaque maison et offrait son amitié avec sincérité. Une popularité qui marqua toute sa scolarité à Poudlard.


Le soleil va bientôt renaître. L’aube est là. C’est cet instant qu’elle veut capturer. Ce moment entre la vie et la mort, la nuit et le jour. Le recommencement. On efface tous les péchés accomplit et on débute quelque chose de nouveau. Elle le regarde et ses yeux l’implorent, la supplient. Elle reste inexpressive. On ne lit aucune émotion sur son visage alors que celui de l’homme qui se trouve face à elle est dévasté par la peur et l’atrocité. Il ne dit rien. Sa respiration est rapide, saccadée par des douleurs, les cicatrices marqués sur sa peau et dans son âme. Elle fait virevolter sa baguette et joue avec les éléments. Le temps est compté. Fais tes prières, tu vas bientôt rejoindre les étoiles. . Tu vas bientôt mourir et pourtant tu ne me supplies pas de te tuer. Tu es brave. C’est dommage, ça ne te servira plus à rien dans l’au-delà. Tu es sûr de rien vouloir ajouter avant de mourir ? . Il ne dit rien et son regard s’ancre dans le sien comme s’il essayait de capter la moindre part d’humanité. Mais celle-ci est morte depuis bien trop longtemps pour pouvoir réapparaître un jour. Elle a disparu quand on lui a volé son âme et ses sentiments, au détour d’un sort qui marqua sa peau pour toujours. Elle tourne autour de lui et finit par s’assoir face à lui, en tailleur. Elle n’a pas peur et lui, semble, avoir abandonné tout espoir alors son visage devient serein et elle ressent comme de l’admiration pour cet homme qui garde la tête haute jusqu’à la fin. . Tu t’es bien battu. Malheureusement, ce n’était pas assez. Tu sais pourquoi tu vas mourir. Tu as trahit les tiens. Tu as tourné le dos à des personnes qui semblaient être prêts à tout pour te sauver toi. Tu as tué une part d’eux. Une part de moi. Je suis prête à les venger. Tu vois cette cicatrice ? Elle incarne les démons de mon passé et comme toi, elle finira par s’effacer. Elle a déjà commencé mais contrairement à toi, elle ne disparaître jamais vraiment. Es-tu prêt à mourir ? . Elle se relève. Sa main se crispe sur sa baguette. Elle a le visage froid, les membres engourdis par la fatigue. Pourtant, elle n’est pas prête à faire machine arrière. Et c’est en un mouvement rapide et précis qu’elle met fin à ses jours. . AVADA KEDAVRA .


Une douleur insurmontable la fait hurler. Son réveil est brutal. Un tas d’images défilent dans son esprit. Elle revoit ce qui devait être son ami, se tourner vers elle dans le but de la tuer. Elle hurle de nouveau et sent que ses bras sont attachés au lit. Ses cris se font entendre un peu partout dans l’hôpital. Elle a les cheveux décoiffés et ne reconnait aucune odeur, pas même celle d’un ami. Elle est seule, sur ce lit. Une larme trouve son chemin sur le rose de ses joues porcelaines. Elle a hurlé pendant des heures, criant l’injustice, la trahison, la souffrance. Puis elle un jour elle s’est arrêté. Elle n’a plus rien dit. Elle est simplement restée là, le regard dans le vide, le corps inerte et les pensées agitées mais indéchiffrables. Elle a fini par sortir et les souvenirs de la bataille de Poudlard lui sont revenus en mémoire. A peine avait-elle intégrée le programme pour intégrer les Aurors, elle s’était retrouvée face au danger, à combattre les morts, défendant les vivants. Mais cette nuit-là changea tout. Cette nuit-là, ce n’est pas des amis qu’elle a perdu, mais son innocence. Elle ne fut jamais la même. Quelques semaines après, elle a retrouvé le meilleur ami de ce garçon et l’a tué. Le sang coulait et c’était elle qui avait causé sa mort. Pour la première fois, elle fut insensible à cette cruauté qui s’était dressée en elle. C’est à cet instant qu’elle comprit qu’elle n’était plus la même, que Rose était morte ce fameux soir. Il avait emporté une partie de son être, et son âme s’était échappée par la plaie béante et encore douloureuse de son avant-bras. Deux mois après, elle rejoignait les rangs du Lord dans le seul but d’accomplir sa nouvelle destinée. Swan elle était devenue. Meurtrière elle était devenue. Ange au sourire guérisseur elle n’était plus.


Une impression de partir à la dérive. Quand le jour se lève, nous allons dormir pendant que la population insouciante se lève pour aller travailler n’aillant aucune idée de notre existence. On se croise le matin et le soir. Je peux sentir les regards imbibés d’admiration et de dégout. On les fait à la fois rêver avec nos vies passionnantes mais il est évident que derrière leurs sourires hypocrites se cachent leurs réelles pensées car pour eux, nous ne sommes que des filles et des fils à papa en quête d’aventure et de danger car après s’être drogué toute la nuit, après s’être défoncé, et après avoir bu jusqu’à en crever, on ne sent plus rien. Nous sommes là et nous faisons le show mais nous ne sommes que des sacs de cruauté, les vulgaires reflets de ce que nous pensons être et non ce que nous sommes vraiment car une fois devant le miroir, face à soit même, on ne voit rien. Le vide. Et c’est ça qui fait mal. On se croit supérieur car nous portons la mort, on pense être les maîtres du monde parce que nos parents sont riches et que nous sommes forts mais nous ne sommes rien que des mangemorts, des gosses qui ont grandi trop vite et qui par la force des choses ont dû apprendre à s’adapter à un monde qui ne nous appartient pas. On fait envie, on nous adule mais on nous déteste. On aime ça, on en joue. Mais une fois couchés dans nos beaux appartements Anglais qui ont coûté une fortune à nos parents que l’on déteste, nous ne sommes plus rien. Du vent. La seule chose qui me fait me sentir vi-vante à présent, c’est écrire. Mettre des mots sur ce que je n’arrive pas à exprimer, c’est comme exorciser le fait que nous avons des vies merdiques. Ecrire me permets de me rendre compte à quel point j’ai atteints le fond. J’ai connu la gloire. J’inspirais la beauté et la grâce, j’avais cette impression de vivre, d’exister. On rêvait d’être moi. J’étais comme la princesse des beaux espoirs. C’était comme ça notre vie. On se pensait invincible, on s’imaginait continuer comme ça jusqu’à la fin mais ce qu’on ne nous dit pas, c’est qu’une fois arrivé à l’apogée de notre gloire, nous ne pouvons plus gravir les échelons. Et on dégringole.