sujet; and think you're still alive (hecate)

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nobody knows you're not coming home
I hear you're leaving town, And I am feeling down, You should know that nothing leaves my side, I'm gonna come around, I'm gonna shoot you down, You knocked my crown, Now you go six feet underground. Your lies have broke my life, Say goodbye my angel, I gave you all my love, To sleep alone my angel. Hey Ho, Nobody knows you're not coming home, Hey Ho, Nobody knows you're not coming home. Don't you take me here,  And don't you touch me there,  I am digging your grave and you stay there,  Can you see the light, And think you're still alive, Believe me baby you won't come back again. It didn't have to be this way,  Playing games and lost one day,  Have mercy on my lonely soul, It wasn't me it was you ya know. ~ hey ho.


Trop de gens. Beaucoup trop. Ça fourmillait dans tous les coins. Les gloussements, les conversations, allaient en s'amplifiant et Ettie ne se sentait pas le cœur à la fête. Son estomac était lourd alors qu'elle n'avait avalé qu'une cuillerée de soupe. Ses cheveux bouclés étaient ramenés en chignon au sommet de son crâne et, pourtant, elle se passait régulièrement la main sur sa nuque, chassant cette sensation inexistante de chaleur. Elle haïssait être seule, tout autant qu'elle ne supportait décemment plus d'être ici, en compagnie des siens. Dès qu'elle posait ses prunelles sur un visage de sa connaissance, ce dernier se transformait lentement ; il se tuméfiait, se paraît de marques rougeâtres et sanguinolentes. Elle avait appris les désastres de la guerre par l'observation. La contemplation silencieuse et, quelque part, elle avait donné son approbation à cette mort qui l'avait traumatisée. Elle était la responsable de son propre malheur mais parvenait-elle seulement à s'en blâmer ? La réponse était si simple que c'en était devenu ridicule. La bouche pâteuse, elle préféra rapidement le vin à l'eau, se noyant dans une avidité qui frisait la démence. Elle n'appréciait guère l'alcool, le goût était ignoble lorsque ce liquide se frottait à son palais, mais c'était bien la seule potion qui était susceptible de lui faire retrouver l'étincelle qu'elle perdait petit à petit. Qu'elle avait peut-être déjà perdue. Rien ne l'avait prédestinée à aimer un rebut (autant utiliser les bons mots, pensa-t-elle non sans amertume), tout comme rien ne l'avait poussée à détourner les yeux lorsqu'il s'en était allé. Elle s'était battue, certes, mais tardivement – il était déjà parti lorsque le nécromancien s'était décidé à agir. Trop tard.  Peut-être qu'il s'agissait désormais de son blase, celui vers lequel elle se tournait inlassablement. Trop tard ; elle n'a pas pu le sauver. Trop tard ; elle n'aurait jamais dû détourner les yeux. Trop tard ; elle aurait dû affronter son regard bleuté. Une dernière putain de fois. Ses doigts se contractèrent autour de son verre dans lequel le liquide rouge frémissait sous ses tremblements. Ettie porta son récipient transparent à ses lèvres, renversa la tête en arrière et en but l'intégralité. Ce geste était laid, elle en avait conscience mais elle n'en avait cure. Elle pouvait affronter le regard de sa mère avec davantage de facilité si elle était ivre et, si elle en était encore loin, elle espérait atteindre l'euphorie le plus rapidement possible. Déglutissant doucement, cherchant à se débarrasser de cette aigreur qui lui irradiait la bouche, Ettie admira un à un les différents membres de sa famille. Ils jouaient des apparences avec une extraordinaire facilité ; personne n'allait bien, personne ne se sentait prêt à s'amuser. Ils faisaient comme si, et c'était ce qu'Ettie leur enviait. Les années avaient passé et elle avait la sensation d'avoir pris de l'expérience depuis sa petite enfance. Elle ne parvenait toutefois pas à faire comme si et cette incapacité la mettait hors d'elle, la faisait grincer des dents plus qu'elle ne le voulait bien l'admettre. Elle faisait grise mine, les mâchoires serrées à s'en faire mal et le regard rivé sur un point invisible qu'elle seule semblait capable de voir.

Tous les efforts qu'elle pouvait fournir étaient avortés dans un ultime élan de lassitude ; elle n'avait pas envie. Tout simplement. Ses dents s'enfonçaient régulièrement dans sa lèvre inférieure tandis qu'elle acquiesçait sans souffler mot lorsqu'on lui proposait du vin. Une gorgée. Deux. Puis trois. Elle se souvenait de – de plein de choses. La position des marques et le visage à jamais gravé dans le marbre d'Amadeus. Peut-être (sans doute) fantasmait-elle sur les derniers événements qui avaient marqué sa vie. Elle assouplissait la vérité pour la rendre moins compliquée vivre – et personne n'aurait sérieusement songé à l'en blâmer. Elle faisait ce qu'elle pouvait, traversant les étapes du deuil avec une maladresse qui n'appartenait qu'à elle ; après tout, à qui pouvait-elle se confier ? Son frère aurait été d'une bonne aide mais il avait brutalement disparu, comme tout bon Shacklebolt respectant l'Honneur et la Justice. Des révolutionnaires. Ceci dit, Ettie n'aurait pas été contre un peu d'idéalisme. Jusqu'à présent, elle avait souvent croisé le regard de sa cousine ; cette cousine à qui elle n'avait jamais eu l'occasion de parler et pourtant avec qui l'alchimie était apparue dès leur première rencontre. Hecate appartenait à ceux qui partageaient son sang et qu'Ettie respectait profondément. Les lèvres anesthésiées par l'alcool ingurgité, la jeune femme déplia son long corps gainé de noir et contourna la table ; le brouhaha était incessant, personne ne prêtait attention à ceux qui se cachaient dans le noir et ce, même si ce repas familial était organisé en leur nom. Au nom de cette tristesse, pour l'une dont les larmes portaient un nom connu de tous et pour l'autre dont le chagrin était tout bonnement incompréhensible. Posant doucement sa main sur l'épaule d'Hecate, Ettie se pencha et frôla son oreille de ses lippes « et si on sortait un peu ? » cette initiative ne lui ressemblait guère, elle qui préférait se noyer dans son propre dégoût depuis la mort d'Amadeus, elle avait la sensation d'avoir enfin trouvé un individu qui partagerait volontiers sa peine. Ce cœur gonflé, cet estomac plombé, ces yeux bouffis de larmes une fois la nuit tombée. Elle avait besoin de s'isoler en compagnie de sa vis-à-vis – pour discuter, ou non. Surtout pour échapper à ce bruit percutant qui lui martelait les oreilles. Suivie de près par sa cousine qui, d'un hochement de tête, avait bien voulu lui emboîter le pas, Ettie se glissa en dehors du salon. Lorsqu'Hecate passa le pas de la porte, elle referma le battant boisé derrière elles et se pressa jusqu'à la porte d'entrée. Sans même saisir une veste, elle donna un coup d'épaule au carreau et se retrouva sur le perron. L'air frais lui caressait le visage et, même si ses épaules étaient dénudées, elle n'avait pas froid. Ettie sentit ses paupières se fermer. Sans même se retourner vers sa cousine, dont elle imaginait parfaitement l'expression, la jeune femme rouvrit les yeux et découvrit de nouveau le paysage qui les entourait « tu apprécies la soirée ?, demanda-t-elle de sa voix la plus conciliante, j'aurais moins rechigné à m'y rendre si j'avais su que tu y venais également. » elle ne faisait rien d'autre qu'exprimer la vérité qui résidait à la naissance de ses lèvres. Il était vrai que la présence d'Hecate ne lui avait pas été révélée - Ettie ne s'y était pas forcément intéressée, préférant se focaliser sur ses propres démons - et qu'il s'agissait d'une bien belle surprise qui lui accordait un semblant de crédit. Elle savait pour quelle raison elle était ici, alors qu'elle ne s'y sentait pas à sa place.
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Hécate se tenait tranquille depuis le début de la soirée, parfaite dans son indifférence et son dédain.  Assise à quelques places seulement de son père, de son oncle et de sa tante, elle n'avait pas décoché un mot du repas, se contentant de triturer le contenu de son assiette de la pointe de son couteau et de faire tourner le vin dans son verre sans pourtant en avaler une gorgée.
Quand tout le monde s'était ensuite levé pour passer dans le salon de réception des Shacklebolt, elle ne s'était pas levée et avait consciencieusement ignoré le regard désapprobateur de ses proches.
La jeune femme se moquait de leurs convenances et de leurs manières. Elle n'avait pas la moindre envie de quitter le confort solitaire de sa chaise et la table de dîner vide lui convenait tout à fait.

Pourquoi se serait-elle forcée à faire la conversation à qui que ce soit dans cette salle? les visages mates à la peau parfaite qui écumaient les pièces du manoir de son oncle lui étaient étrangers et penser qu'il suffisait d'une même couleur de peau, d'un même nom pour faire une famille était probablement une des chose les plus stupides au monde. Elle les regardait, ces femmes, ces hommes, cousins, tantes, oncles e tutti quanti, resplendissant dans leurs vêtements sombres, portant le deuil comme d'autres portent des parures, et affichant une sorte d’abattement de circonstance  qui n'avait rien à voir avec la véritable tristesse. Tous se moquaient bien de la raison officielle de leur venue -la mort de la petite Léda Shacklebolt et la mélancolie soudaine d'Ettie, l'étoile de la famille. Ils étaient venus faire briller les dorures de leur dynastie à grands renforts de robes, de lustres de cristal et de mets raffinés.

Tout cela n'était qu'une lugubre farce et pour l'hypocrisie de cet évènement, pour le soin qu'ils mettaient tous à y participer, Hécate les haïssait. Tous autant qu'ils étaient. Son père particulièrement, attirait ses foudres plus encore que les autres: il acceptait les condoléances avec un air peiné et l'oeil humide, se roulait dans sa peine comme un porc dans sa fange. Depuis la funeste matinée où Léda avait perdu la vie, il n'avait fait que cela: se complaire dans une tristesse aride et stérile. Pas un instant il n'avait accordé d'attention à Hécate, elle aussi dévastée par le chagrin, pas une seconde il n'avait joué son rôle de père, préférant l'attention que lui attirait la mort de sa benjamine à la fastidieuse besogne que représentait la paternité de ses enfants restant, eux bien vivants.

Il n'avait dit qu'une chose à Hécate, lorsque celle çi lui avait rendu visite à la Braun Tower, le soir de la mort de Léda. Une seule petite phrase qui avait achevée de briser le coeur de la jeune femme à un moment où tout ce qu'elle désirait était de se rouler en boule dans ses bras, comme lorsqu'elle était une petite fille.

"Tout reposes sur toi, Hécate...tu les trouveras n'est ce pas? tu feras ce qu'il faut?"

Hécate l'avait regardé, cet homme qu'elle admirait autrefois, avachi dans son fauteuil, la lettre de Poudlard entre les mains, alors qu'il pleurait sans retenue. Il pleurait des larmes de douleur et lui ordonnait de ravaler les siennes. La jeune femme avait soutenu son regard quelques secondes et avait finit par hocher la tête, lentement, la gorge compressée par un étau de fer et le coeur prêt à exploser.

"C'est bien...c'est bien...laisse moi maintenant...je suis fatigué je...je veux être seul. Rentres chez toi. Je t'enverrai de l'argent pour...la cérémonie et...nous parlerons à ce moment. Rentres chez toi.

Elle s'était levée et avait quitté l'appartement en silence, titubant sans but précis jusqu'à arriver aux abords de la Tamise. Là, elle s'était écroulée sur une volée de marches et avait pleuré à s'en briser la voix. Elle avait perdu sa soeur, tué une prisonnière sous la contrainte et subit le rejet d'un père dans la même journée. N'importe qui se serait effondré comme un château de cartes  et c'est ainsi qu'elle s'était sentie alors que le maquillage coulait sur son visage et qu'elle sanglotait seule dans la nuit. Nul soutient ne viendrait, sa peine était sienne tout comme ses responsabilités. Rabastan Lestrange avait eu raison lorsqu'il lui avait énoncé la terrible vérité qui depuis, ne la quittait pas:

Les autres n'avaient pas pitié. Ils n'avaient pas à en avoir. Il n'y avait que la solitude, des choix difficiles et des conséquences à affronter seul.

C'est à cela qu'elle pensait en contemplant le contenu de son verre de vin en jetant à la foule des Shacklebolt des regards assassins. Elle était seule au milieu de cette nuée d'hypocrites et aurait déjà quitté la fête avec perte et fracas si son esprit n'était pas plongé dans une sorte de cynisme froid et désabusé.

Lorsqu'elle sentit une main se poser sur son épaule, son corps se raidit instantanément mais un parfum de fleur d'oranger parvint jusqu'à ses narines et elle en déduisit immédiatement l'identité de sa propriétaire. Ettie, sa si belle, si talentueuse cousine dont elle avait plusieurs fois vu l'élégante silhouette et entendu la voix feutrée. Elle avait même assisté à l'un de ses concerts et observé les doigts de la jeune femme tandis que cette dernière faisait pleurer son instrument avec une justesse parfaite. Hécate aurait du haïr cette créature de rêve à la conversation diverse et aux manières si opposées aux siennes, Ettie aurait du constituer l'archétype de tout ce qu'Hécate détestait dans l'Angleterre sorcière, mais il brillait dans ses yeux une lumière, un feu, qui avait fait de cette sorcière un peu plus âgée qu'elle une fascination pour Hécate.

Hécate représentait la lune, à la fois sombre et splendide, mystérieuse et puissante. Ettie était une étoile, brillante quelles que soient les circonstances, si lointaine mais si brûlante une fois approchée d'un peu plus près. Deux mécaniques célestes dans la grande tapisserie du ciel, deux cousines, deux lueurs.

« et si on sortait un peu ? »

Hécate hocha la tête et la suivit dans les jardins de la propriété, ignorant les murmures qui les suivaient. Ettie était en noir, Hécate en blanc -un pied de nez à tout ce que cette réception de malheur représentait- et elles étaient semblables aux deux faces d'une même pièce.

Quand Ettie referma la porte des jardins derrière elles, Hécate inspira profondément le parfum de jasmin qui montait des massifs fleuris et écouta le bruit de la petite fontaine perdue dans les sentiers et dédales de la propriété. La nuit était claire et le ciel constellé de lumières blanches et éclatantes. La soirée aurait du être parfaite mais la jeune sorcière avait le coeur en lambeaux et la beauté des choses lui semblait presque être une insulte. Seul le travail permettait d'ôter la tristesse de son coeur et la rage de son esprit mais ces fêtes ne faisaient que lui laisser trop de temps pour penser.

La voix d'Ettie s'éleva de nouveau, cette fois çi plus voilée que dans le salon et Hécate posa son verre sur le rebord de marbre d'une fenêtre. Peu désireuse d'envelopper ses sentiments dans un drap de satin, Hécate regarda droit devant elle et lâcha d'un ton acide:

-Cette soirée est un désastre. Je ne connais pas le tiers des personnes présentes ici et aucune ne se soucie le moins du monde de Leda ou de toi. ils n'ont montré le bout de leur nez que pour savourer l'illusion de faire partie du beau monde et cancaner sur la raison de ton humeur de ces dernières semaines. "Vous pensez qu'elle a perdu l'inspiration?", "Je vous le dit moi, c'est un homme ma pauvre amie...la petite devrait penser à se marier". Ils peuvent tous crever pour autant que je m'en préoccupe.

Elle avala le contenu de son verre pour la première fois de la soirée et se rapprocha de sa cousine.

-Je suis cependant contente que tu sois là. Ta présence rend l'envie de me jeter sous un train moins impérieuse.

Il y eut un silence pendant lequel les deux jeunes femmes se contentèrent d'écouter les bruits de la nuit. Elles n'avaient jamais eu tant de temps ensembles, mais il passait entre elles comme un courant de compréhension mutuelle, celui qui lie les personnes ayant toujours été destinées à se connaître intimement. Hécate avait le coeur lourd et Ettie n'était pas plus enthousiaste, c'est ce qui poussa la plus jeune des deux à reprendre la parole.

-Est ce que tu vas me le dire? ce qui te ronge? ou est ce que tu préfères que nous jouions au classique "échange de confidences" pour rendre le tout plus équitable? je commence, si tu veux.

Hécate s'assit sur le rebord de la petite esplanade qui surplombait le jardin et regarda Ettie de dessus avant de croiser les jambes et d'attendre, patiente.
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