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sujet; les roses sont plus présentables

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Elle a l'air sincèrement surpris, quand il lui affirme qu'elle change quelque chose. Est-ce si surprenant, si inattendu ? Davius n'est sans doute pas le premier à... la remercier. À lui dire un compliment. Enfin, ce qui est un compliment pour lui, un agréable constat. Son rire est quelque peu désabusé, sa voix également, faisant jaillir quelques mots tristes auxquels il ne répond rien. A-t-il besoin de répondre à cela ? Il hoche simplement la tête quand elle le remercie. De rien, semble-t-il dire. Il n'est pas un homme à offrir des compliments qu'il ne pense pas, ni à parler à travers son chapeau, encore moins à remercier pour le plaisir. Il pense tout à fait ce qu'il a dit. Un hochement de tête, une esquisse de sourire, et le noir voile subitement tout son regard.

Il tente de le cacher, de le camoufler, donc il s'appuie contre le plan de travail, s'appuyant contre la paume de sa main. Il a subitement trop chaud et il sait que ce n'est pas normal, pas naturel. La bouffée de chaleur ne s'estompe pas, mais le noir vire au blanc, passant d'opaque à translucide, le laissant deviner les contours des meubles et des objets de l'atelier. Sa bouche est pâteuse, mais son articulation est claire : « C'est mon but. De le tuer. »
Le Magister. Lord Voldemort. Qui d'autre ?
(oh, plusieurs autres)
Ce ton docte de constat est froid, lent. Il ferme les yeux pour mieux percevoir les mouvements de Nyssandra, mais un bourdonnement persistant a envahi son ouïe. Le champ de vision obscurci, c'est handicapant, mais là... Oh, il sait bien ce que c'est. Il se doute bien ce qui va arriver. Que bientôt, il goûtera (encore) le sang dans le bouche, qu'il sentira du métal, que ses doigts fourmilleront, jusqu'à ce qu'il ne sente plus aucune partie de son corps. Il se doute bien que bientôt, même assis, il ne pourra plus supporter... quoi que ce soit. Cet endroit bourré de magie n'aide sûrement pas à sa condition. Il la sent vibrer autour de lui – alors qu'au centre de son corps, la magie s'échappe, vibre et étouffe, s'étrangle dans les tentacules noirs de cette magie sombre qu'il ne peut contrôler.

Un geste : sa main vient attraper le poignet de la Ollivander. Doucement. Il n'a pas la force d'avoir une poigne solide, pas en ce moment. « Arrêtez. S'il vous plaît. » D'examiner sa baguette. Si la baguette avait eu quelque chose, elle l'aurait déjà trouvé. Et en ce moment, il sent tout. Il sent sa baguette, sa magie toujours aussi vive, rugissante comme le dragon dont vient son écaille. Davius rouvre ses yeux. La fatigue est revenue, plus forte que jamais, plus lourde que tout sur son visage terreux. « C'est moi... le problème. Il le sait. C'est évident, n'est-ce pas ? C'est en train de me dévorer de l'intérieur. » De noire et grise, sa vision devient subitement trop vive, précise, les couleurs éclatent dans ses yeux, agressives et hurlantes. Il ne bronche pas. Même sa voix reste plate et effacée, curieusement distante. Comme s'il n'était pas là. « Je dois... y aller... avant de... » Mourir. Tomber. Se vider complètement de toute magie, comme il a l'impression de le faire. Tout cela à la fois. Le sentiment d'urgence se fait pressant; il se lève du tabouret d'un geste sûr, bien qu'il vacille sur ses pieds. Il passe ses mains dans ses cheveux, comme si cela allait avoir une quelconque influence sur sa vision, mais rien. Il voit trop, il voit tout, et son oreille siffle terriblement. Il sent, déjà, le goût du sang. « J'espère que nous aurons l'occasion de nous revoir... avant la mort du L-Lord. » Il a bégayé. La langue est difficile à manier. Sa main attrape sa baguette, comme il attraperait une bouée de sauvetage. Avec désespoir. « Mer... ci. » Laborieux. Pourtant vrai.


Dernière édition par Davius Llewellyn le Sam 16 Mai 2015 - 7:03, édité 2 fois
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• DASSANDRA #1 •

Tellement de choses sont fragiles, après tout.
Les gens se brisent si facilement, tout comme
les rêves et les cœurs.


« C'est mon but. De le tuer. » Nyssandra le savait. Elle en était sûre - un voyant ne l'aurait pas mieux perçu qu'elle - : son coeur idiot et naïf (et stupide, et con, désespérément con) ne peut pas s'empêcher de le croire. De penser qu'il va vraiment le faire. Davius en est persuadé. Et ses boucliers sont érodés, alors la certitude s'imprime en elle. Elle, désabusée, la désillusionné, s'imprègne de son assurance. Il va tuer Voldemort, pense-t-elle. Croit-elle. La pensée fait battre un peu plus vite son pouls. C'est l'anticipation. Comme un Noël en avance.

Sauf que le Père Noël, ce sont des fadaises qu'on raconte aux enfants.
Elle n'est plus une enfant. Crétine.

Avec empressement, ses doigts s'enroulent autour du bois de la baguette. Plus vite il partira et moins il aura le temps de l'infester. De l'infecter. Quand il sera parti, elle pourra écraser de nouveau les idéaux idiots qui sont les siens. Puis, une fois les braises étouffées par la cendre - avec personne, et surtout pas Davius Llewellyn, pour les raviver -, tout ira mieux. Et tout sera comme avant. Normal. Simple. Et indolore.

Occupée dans son examin fébrile, l'empathe ne le remarque pas tout de suite. Que Davius va mal et s'effondre. Il faut la main sur son poignet, la voix rauque qui râcle contre ses oreilles. « Arrêtez. S'il vous plaît. » Nyssandra se tourne vers lui, et instinctivement, son corps recule, son poignet s'arrache au contact entre eux. « C'est moi... le problème. C'est en train de me dévorer de l'intérieur. Je dois... y aller... avant de... » Il craint de mourir. Et ça s'infiltre partout à travers les failles et les fissures. Fuis. Avec ses barrières fracassées, c'est son seul mécanisme de défense. Mais ses doigts se referment sur eux-mêmes, se crispent à en faire blanchir les jointures et la douleur de ses ongles dans sa paume lui redonne un peu d'aplomb. C'est Davius, ce n'est pas elle. Elle ne risque pas de mourir - pas aujourd'hui. Elle n'est pas en danger de mort. Nyssandra se le répète, inlassablement, comme un mantra protecteur. La jeune femme cherche à rationaliser, à ne pas céder à la panique. « J'espère que nous aurons l'occasion de nous revoir... avant la mort du L-Lord. » Sa main s'agite, éloigne les remerciements. Ce n'est pas le moment. « Ne pensez pas à ça. » Contre ses tympans, c'est aigü. Trop aigü. Autant pour elle, son self-contrôle commence à s'étioler et ses propres craintes en profitent pour refaire surface. Tu ne vas pas mourir, tu ne vas pas mourir.

« Est-ce que je- » Ses jambes sont raides quand elle les force à s'avancer. Ses mains se posent sur le pardessus, elles évitent la peau. Elle est trop près de lui, elle se prend toutes ses émotions délétères en plein coeur. « Vous aider. Est-ce que je peux vous aider ? » La sorcière essaie de le soutenir, mais perchée sur des talons hauts et avec son mètre cinquante-cinq, elle ne fait pas vraiment le poids. « Davius, vous devez sortir d'ici. Vous ne pouvez pas vous effondrer ici. » Sa voix est empressée. Le sentiment d'urgence qui saisit Davius est contagieux, et plus elle le ressent, moins elle parvient à maintenir ses boucliers. « Dites-moi ce que je dois faire, Davius. » Parce qu'elle n'a aucune idée de ce qu'elle doit faire. Elle ne sait pas quel mal le frappe, elle connait encore moins son remède. Elle ne sert à rien, c'est le résumé de sa vie.

CODE (c) HERESY
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La voix lointaine, la voix trop proche.

« Ne pensez pas à ça. »

À quoi ? Mourir ?
Tuer le Lord ?
C'est tout ce à quoi il pense depuis trop longtemps.

Debout, immobile comme une statue, il tente de garder un équilibre qui lui semble bien trop précaire. Difficile à conserver. « Est-ce que je- » Les mains sur le pardessus – il les sent à travers le tissu, presque douloureuses alors qu'en temps normal, il ne sentirait rien. L'air est saturé de magie et ce qui le gruge ne peut s'en nourrir, ne peut s'y abreuver, alors c'est son cœur qui y passe. Dévoré de l'intérieur. « Vous aider. Est-ce que je peux vous aider ? » Il veut répondre, mais il n'en a aucune idée. Incapable de bouger, incapable de penser. Les couleurs se content de brûler ses yeux. «  Davius, vous devez sortir d'ici. Vous ne pouvez pas vous effondrer ici. » Elle a raison. Il hoche la tête, pour marquer son approbation, et réussit à articuler un : « On m'att-tend. » Dehors. Un insurgé. Qui, déjà ? Berserker, il en est à peu près certain. Il l'attend pour que dès qu'il mette un pied hors de la boutique, ils puissent transplaner de concert vers un endroit sûr. Qui sera sûrement le quartier général des Pacifistes, vu son état... oh, lui qui pensait mieux aller... comme il s'est fourvoyé. Lourdement. On l'attend et il est incapable de bouger du sol. Tout son corps est devenu trop lourd. Et il y a une magie supplémentaire qui s'est apposée sur lui, dès le moment où Nyssandra a touché son pardessus. Il ne sait pas ce que c'est, mais il sait que la chose s'en délecte. C'est dangereux pour elle. Encore plus que pour lui, peut-être. « Dites-moi ce que je dois faire, Davius. » Son prénom, encore – Davius Davius Davius. C'est cette répétition qui lui permet de se concentrer et de bouger, de tourner la tête vers la jeune femme. Sa voix est presque désincarnée, hors de lui : « Enlevez vos... mains. Ça se nourrit de v-vous. » La chose. Le monstre tentaculaire. Il réussit à lever son bras pour faucher les mains de la Ollivander, les enlevant de son pardessus, puis à se diriger vers la sortie de la boutique. Protéger, défendre, servir. Hors de question que la jeune femme subisse les contrecoups des sorts qui dansent au centre de son corps. Surtout pas alors qu'il est venu pour s'excuser. Le parfum des pivoines lui revient brutalement dans les narines, se faisant agressif – rouge. La couleur qui envahit tout son champ de vision. Oui. Il lui a volé des pivoines pour s'excuser. C'est ridicule. Il est tout de même content de l'avoir fait.

Automate, il se retourne vers la sorcière, flairant sa magie. Il doit partir. Il ne doit pas s'effondrer ici. Ce sera difficile à expliquer. La silhouette est plus claire, dans le rouge de sa vision, et il esquisse maladroitement un sourire, triste. Il se bute contre la porte, collée par ses propres soins – le sort jaillit si vivement de sa baguette que la porte en craque sinistrement, fendue tout autour de sa poignée. La magie qui fuit, qui s'échappe, qui lui file entre les doigts, qui ne lui obéit pas. Davius tourne la poignée et conclut sa visite par une seule phrase, avant de disparaître sur le Chemin de Traverse : « Vous changez quelque chose. »

(sujet terminé)
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