No love to set us free. Watch our souls fade away. Let our bodies crumble away Don't be afraid. I will take the blow for you.
Janvier 1999
En silence, Katie écoutait l’entraineur de l’équipe la féliciter une nouvelle fois pour sa technique et son adresse. Bientôt, il lui disait, elle entrerait dans l’équipe nationale d’Angleterre. Il paraissait confiant. Du haut de ses vingt ans un grand avenir dans le Quidditch l’attendait. Elle souriait en l’écoutant faisant semblant de s’enthousiasmer devant cette nouvelle alors que son esprit était ailleurs. Katie était immensément reconnaissante envers l’entraineur des pies de Montrose. Il lui avait donné un alibi en béton pour le soir de la bataille de Poudlard. Alors, pour lui elle faisait un effort et s’appliquait à se montrer heureuse et épanouie même si ce n’était absolument pas le cas. Heureusement depuis peu, elle était de moins en moins suivies, il n’y avait plus de rafleurs trainant en bas de chez elle. L’hiver glacial de cette année avait du avoir raison de leur motivation.
Katie parvint assez rapidement à se débarrasser de son entraineur et se rendit au vestiaire pour prendre une bonne douche méritée. Elle resta de longue minute en silence, savourant l’eau chaude sur son corps. Ses muscles se détendaient et Katie laissait échapper un soupir de contentement avant d’aller se rhabiller. La demoiselle quitta alors l’Écosse pour le Chemin de traverse où elle avait deux trois courses à faire. Elle portait une tenue somme toute standard, un peu trop moldu au goût des sorciers les plus conservateurs mais la demoiselle était excusée, c’était une sportive, les joueurs de Quidditch portaient souvent ce genre d’accoutrement. Quelques passants s’étaient retournés sur son passage mais personnes ne l’avait interpellé, tant mieux la rouge et or n’avait pas trop la tête à faire des sourires ce soir. Il neigeait sur Londres en ce début de soirée et cela arracha un mince sourire à Katie. Sa saison favorite était l’hiver juste pour la neige. Elle trouvait cela tellement surréaliste une ville sous la neige, comme si toutes les composantes de ce paysage urbain flottaient.
La bise arracha un tremblement à la jeune femme qui hâta son pas en direction du chaudron baveur. Une fois à l’intérieur, elle demanda un chocolat chaud et une patacitrouille. Katie passa quelques heures de sa soirée à lire dans un coin tranquille de la taverne près de la cheminée. Personnes ne vint la déranger et la jeune femme apprécia sa lecture solitaire loin de son appartement londonien. Elle avait du mal à rester seul là-bas, elle n’y retournait que pour y dormir. C’était le lieu qui accueillait ses cauchemars, ses angoisses, ses crises soudaines de larmes, ses cris…tout ce qu’elle gardait enfoui au fond d’elle refaisait surface entre ces quatre murs. Doucement, en voyant l’heure à sa montre elle referma son livre et quitta le chaudron sans payer. Elle règlerait sa note à la fin du mois.
Marcher seule dans les rues de Londres lui faisait du bien. Elle avait décider que ce soir elle ne transplanerait pas chez elle directement. Katie avait besoin de marcher pour se vider l’esprit. La demoiselle empruntait les petites rues pittoresques que la capitale comptait pour arriver à son appartement qui n’était qu’à une de marche du chemin de traverse. Le froid avait fait se rosir ses joues et refroidir le bout de ses doigts même s’ils étaient protégé par ses habituels gants de cuir. Katie n’avait jamais les mains découvertes, elle ne voulait pas qu’on voit l’encre noir des runes qui imprégnaient sa chair.
Tandis qu’elle montait une volée d’escaliers en pierre désert elle a perçu au loin l’éclair d’un sortilège. Alertée la jeune femme s’approcha d’un peu plus près pour voir à quelques mètres d’elle deux rafleurs s’en prendre à une sorcière. Katie savait ce qu’elle avait à faire, détourner le regard et continuer sa route. Ne pas intervenir. Ce n’était pas son rôle dans cette guerre, les insurgées avaient besoin d’alliées invisibles, Katie en faisait partie. Mais cette nuit, avec la fatigue et l’usure de toujours tendre la joue et ne pas rendre les coups la demoiselle craqua. Les deux rafleurs avait mis à terre leur pauvre cible, sans hésiter Katie cacha son visage avec le capuchon de sa cape de sorcier et d’un geste vif de la baguette fit s’effondrer l’échafaudage se trouvant derrière les deux rafleurs.
Katie profita de cette diversion pour sprinter en direction de leur cible la prendre dans ses bras et transplaner vers son appartement. Avec un peu de chance ils ne se seront même pas rendu compte de la présence d’un autre sorcier que leur cible espérait la brune. Une fois dans la chaleur de son appartement la jeune femme contempla sa rescapée. C’était une femme, un peu plus vieille qu’elle, brune, les yeux bleus. Si elle était insurgée, elle ne lui disait rien. Elle n’avait sûrement pas pris part à la bataille de Poudlard. Elle était vraiment dans un très sale état. Katie la porta jusqu’à son canapé et le fait de porter à nouveau un poids mort lui fit un choc. Elle se retint de la laisser tomber sans ménagement mais la rouge et or tint le coup la déposer délicatement sur son sofa. Katie resta de longues minutes silencieuses à calmer sa panique interne le souvenir du transport du corps de Colin s’étant rappelé à son bon souvenir quand elle transportait la femme désormais allongée sur son canapé. Pourquoi elle avait fait ça ? C’était une prise de risque qu’elle ne pouvait vraiment pas se permettre. Toutefois, le mal était fait.
Encore encapuchonnée la jeune femme se rendit dans la salle de bain chercher ses divers remèdes. Elle apporta tout sur la table basse près de son canapé et observa à nouveau cette femme qu’elle ne connaissait ni d’Eve ni d’Adam. Elle était encore consciente, déjà, c’était bon signe. Katie décida de se débarrasser de sa cape de sorcier, gardant tout de même ses gants.
« Pourquoi les rafleurs en avaient après vous ? Rebut en fuite ? Insurgée ? » Katie demande l’air distraite d’un ton neutre. Elle avait tellement l’habitude d’entendre des histoires sordides qu’une simple rafle ne l’étonnait guère pour ce genre de futilité. Puis, Katie prit le temps de détailler un peu plus son invitée. « Hmm vu votre allure je serais bien tenter de dire que vous fuyez depuis un moment ? » Désormais ses angoisses intérieures apaisées, la brune prépare les onguents pour les appliquer au plus vite ne souhaitant pas laisser son invitée dans la douleur. « J’irais même jusqu’à dire que votre tête doit être mise à prix. » ajouta la demoiselle, ses yeux bleu-gris plongeant dans ceux de son interlocutrice en quête de réponses.
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Dernière édition par Katie Bell le Lun 23 Fév 2015 - 1:19, édité 2 fois
Let the skyfall. When it crumbles, we will stand tall.
Janvier 1999
« Qui marche dans la neige, ne peut cacher son passage ». Notamment quand la neige en question est souillée par l’écarlate poisseux de ton sang. Tes lèvres sont blêmes, tes mains moites. Tu penses amèrement aux données confidentielles que tu transportes avec toi. « Par les boules de Merlin, quelle connerie ! ». Tu gémis intérieurement. Pourquoi ne pas s’être contentée de rester en Alaska ? Tu aurais pu profiter du spectacle de la grandeur et de la décadence de l’Angleterre en te gavant de patacitrouilles. Non, tu as voulu jouer les frondeuses et regarde où cela t’a mené. « La pureté prévaut ! ». Voilà ce que remâche leur bouche sale et toi, tu bouts d’une rage si indécente qu’elle ne peut que les transpercer. Tu ne les comprends pas. Tu refuses de les excuser. Ils méritent leur asservissement. Et tu seras là pour contempler leur chute. Ou mourir en essayant. Un pas. Tu es dans une merde impossible et tu le sais. Alecto ne tardera pas à rappliquer si tu ne te bouges pas. Force toi. Tes jambes ne te portent plus ? Et alors ? Tu ne la laisseras pas mettre la main sur toi. Non, avant tu partiras dans une grande explosion. Voilà ce que décides alors que tu atterris lourdement dans la poudreuse. Elle te brûle la joue et c’est une mer de métal qui envahit ta bouche. Ta lèvre s’est fendue dans l’opération. Tu tentes de te redresser sur un coude, ta baguette pointée approximativement dans la direction de tes assaillants. De toute façon, quitte à être pendue… Laisser le flot d’énergie glisser dans tes veines pour… Tes cibles gisent sous un tas de décombres. Une silhouette encapuchonnée se penche sur toi. Tu fermes les yeux, une larme silencieuse glissant le long de l’arrête de ton nez lorsqu’elle te soulève. Le soulagement lave un instant la douleur qui bat sourdement contre ta peau et tu te laisses apaiser par le parfum de l’inconnue.
Tu n’es pas morte. Pas encore. Du bout des doigts tu tentes d’identifier le tissu qui couvre le sofa. Ta protectrice se tient à côté de toi, silencieuse, peut-être se maudit-elle de son acte inconsidéré. On paie au prix fort les actes de bravoure et de charité dans ce pays. Peut-être va-t-elle décider de te remettre aux autorités finalement. Ton regard clair est fixe, attendant le verdict final. Elle finit par s’éloigner et ce n’est qu’au cliquètement du verre sur la table basse que tu tournes la tête. Tu distingues les traits fin de son visage. Elle est incroyablement jeune mais ne te semble pourtant pas si étrangère. Tu fouilles dans ta mémoire en vain. Pas d’explications. Cela te reviendra sans doute. Ton regard calme étudie le gris de ses yeux avant de suivre l’ondulation de l’une de ses mèches brunes. Tes prunelles se troublent un peu alors qu’une gangue de lassitude chaude te recouvre et t’entoure. La jeune femme commence à te parler. Oui cela fait longtemps que tu fuis. Toute ta vie en fait. La première fois ton identité, puis ta famille, puis ton boulot, puis l’une des personnes que tu estimais le plus au monde et maintenant…Maintenant, tu fuyais une horde de psychopathes ségrégationnistes et potentiellement génocidaires. Ta voix n’est qu’un craquement faible lorsque tu prends la parole. « No shit Sherlock ». Tu n’es pas sûre quelle comprenne l’allusion à la culture moldue. Tu ne veux pas te montrer désobligeante, mais les plaies qui jalonnent ton corps onttendance à prendre le pas sur la maigre patience dont la nature t’a dotée. Tu clignes des paupières en signe d’excuses. « Je suis désolée. » Des phrases courtes, parce que le reste t’épuise. « Merci et je suis désolée pour votre canapé ». Tu parles des tâches brunâtres qui ne manqueront pas de maculer son sofa. « Quitte à être franche. L’attentat contre le Département des Mystères, c’était moi. » Tes dents grincent lorsque le désinfectant entre en contact avec la plaie de ton bras. Il faudra bientôt lui indiquer que la plus grave se trouve sur l’abdomen, tu ne voudrais pas que tes boyaux se répandent dans le confort discret de son salon. « Rookwood était d’ailleurs très contrarié ». Ton sourire victorieux flotte un instant sur tes lèvres. Revoir son cou ensanglanté t’apporte une telle satisfaction que tu en oublierais presque le sortilège qui s’affaire à recoudre les lèvres de la balafre qui courre de ton épaule à ton coude. « Autant vous dire que vous pourriez me revendre à bon prix…mais je ferai un rebut tout à fait détestable. Je ne sais pas faire le ménage, et la couture n’en parlons pas. Non, si vous voulez me vendre, tuez-moi d’abord. Vous toucheriez moins, mais vous aurez fait une bonne action ». Ta respiration est sifflante et une quinte de toux violente t’interrompt. « Morgana ». Tu te présentes en tendant une main fine et pâle vers l’autre femme. Ta main gauche puisque la droite est obstinément appuyée contre ton ventre et est poisseuse de sang. Ton regard s’étrécit lorsque tu touches sa main. Il y a quelque chose d’étrange. Tu n’arrives pas encore à identifier. De toute manière ton esprit est tourné depuis le début de la discussion vers l’idée d’une pie. L’un des gars du bunker est un inconditionnel du Quidditch. Pour ta part, tu n’utilises les balais que pour semer tes assaillants. « Vous êtes poursuiveuse, n’est-ce pas ? » Tu ne comprends toujours pas pourquoi elle est intervenue. Elle aurait très bien pu passer son chemin et poursuivre sa vie tranquillement jusqu’à la prochaine crise. Pourquoi prendre ce risque ? La question lui brûle les lèvres mais sans doute moins que la douleur qui la ronge. C’est certes moins qu’un endoloris. Alecto adorait user de ce maléfice. La sensation qu’on vous arrachait la peau, que l’on vous retournait les muscles, que des lames chauffées à blanc vous transperçaient l’estomac. Et votre conscience qui ne peut sombrer que dans la folie pour échapper aux tourments du corps. Pas d’échappatoire. Vous faire hurler jusqu’à ce que vos cordes vocales pètent, jusqu’à ce que vous ne puissiez plus que gémir et supplier et vous traîner à ses genoux en pleurant. Personne ne pouvait résister à cette souffrance aigüe qui broyait vos os, arrachait vos ligaments et vos tendons avant de vous réduire en une minuscule étoile de chaos et de destruction. « Pourquoi m’avoir sauvé ? » [/color]
There's a room where the light won't find you. Holding hands while the walls come tumbling down
Attendant toujours que la sorcière réponde, Katie s’était afférée à préparer ses divers paumades et onguents car au vue des blessures de son invitée de simples sortilèges de soin standard ne suffiraient pas. Une chance que soit une joueuse de Quidditch et que de fait elle se blessait régulièrement , elle avait chez elle tout le nécessaire pour soigner des blessures plus ou moins importantes sans que l’on puisse la soupçonner d’un quelconque trafic. Entendre la voix faible de son interlocutrice résonner dans le silence du petit appartement eu pour effet de détourner Katie de sa mixture pour jeter un regard hésitant entre l’agacement et l’amusement à la brune. L’un de ses sourcils s’arqua et un fin sourire se dessina sur les lèvres de Katie. « Je ne savais pas que le sarcasme était une forme de remerciement possible pour votre sauveteur. » Elle reposa à nouveau son attention sur la pommade qui était bientôt terminée. « Sherlock…je ne pensais pas entendre ce genre de remarque d’une sorcière. Ma mère adorait les livres de Conan Doyle. » Ajouta la demoiselle histoire de faire la conversation, se remémorant au passage sa mère lui lisant des passages du signes des quatre quand elle était plus jeune. Cela lui arracha un soupir discret puis elle se saisit du bol et fit le tour de la table basse pour aller s’asseoir à côté d’elle sur le canapé.
Katie décale avec beaucoup de délicatesse les jambes de la sorcière et se penche vers elle pour l’examiner. La demoiselle enlève le gant de sa main droite pour étaler la pommade sur la plaie se trouvant sur le bras de l’inconnue. Rapidement, elle pénètre sous son épiderme et entame son travail de désinfection et de cicatrisation. Ce serait long, mais plus rapide que si elle n’avait pas été soignée du tout. « Ce n’est rien, la douleur vous égard. Je ne mettrais pas cela sur le compte d’un potentiel caractère de cochon. » dit Katie esquissant un fin sourire tandis que son regard concentré s’affairait à suivre les mouvements de sa main et faire en sorte de ne pas faire plus de mal à son invitée. « Mince c’est vrai j’aurais mieux fait de vous laisser agoniser sur mon plancher plutôt pour préserver un canapé. Ne vous en faites pas il est ravi de servir pour une fois. » Katie laisse échapper un rire léger quand l’inconnue lui confie qu’elle est l’auteur de l’attentat au ministère de la magie. Le regard de la jeune femme tandis qu’elle termine avec son bras aperçoit qu’elle se tient le ventre, une grimace tire les traits fins de son visage. La sorcière doit vraiment souffrir. Sa seconde remarque fait rire doucement la brune « En effet, je pense qu’il devait être ravi de voir qu’une sorcière fiche la pagaille dans ses affaires toujours si bien ordonnées. »
La demoiselle pose l’onguent et saisit une paire de ciseaux avant d’ajouter calmement. « On va jeter un coup d’œil à la plaie que vous tenez, je vais devoir découper vos vêtements. Je ne la soignerais pas immédiatement seulement j’aimerais éviter que tu meurs vidée de ton sang. Cela rendrait mes efforts vains. » Explique l’ancienne gryffondor avec beaucoup de calme essayant de la rassurer. Katie écoute la brune lâcher des inepties et elle ne peut retenir un claquement de langue agacée quand elle expose la possibilité que Katie veuille la vendre. Cela pinça Katie que la brune puisse penser cela d’elle, même si elle ne la connaissait ni d’Eve ni d’Adam on ne prenait pas autant de risque pour sauver une inconnue si c’était pour la vendre le lendemain en temps qu’esclave. Les prunelles hésitant entre le gris et le bleu de la jeune femme s’enflammèrent et croisèrent celle de l’inconnue. « Si je ne voulais pas vous venir en aide, j’aurais mieux fait de vous laisser crever ou emporter par les rafleurs. Je ne comptais pas vous vendre, mais je peux encore changer d’avis si je vous entend encore sortir de tels âneries » Explique Katie se reconcentrant sur ses ciseaux coupant le tissu qui séparait Katie de la plaie. La main droite de la brune allait bientôt poser un problème vu qu’elle était sur le chemin des ciseaux de la poursuiveuse. Elle l’entend se présenter. Katie sers sa main gauche de la sienne, gantée, l’autre occupée par le tissus. « Enchantée, Katie Bell, pour vous servir. » Dit la jeune femme distraite, prenant la main droite de la dénommée Morgana dans la sienne pour la décaler de la plaie un instant. Le regard de la jeune femme se veut rassurant.
Elle décolle le tissu poisseux qui entoure la plaie et déglutit lentement, Morgana ne s’est vraiment pas ratée. « C’est impressionnant, mais bonne nouvelle : vous ne répandrez pas le contenu de vos entrailles sur mon canapé. Ce n’est pas si profond. » Explique la brunette son regard aiguisée détaillant la plaie. Par ailleurs elle remarque que le sortilège pour recoudre la balafre qu’elle avait dans son dos que tu avais lancé au début quand tu t’occupais à côté de la plaie sur son bras avait achevé son travail elle s’en occupera après avoir posé une compresse sur son ventre. Katie prend la gaze épaisse qui se trouvait sur la table basse et après avoir nettoyé la plaie, elle l’applique dans le silence. « Bon, désormais vous ne risquez plus de vous vider de votre sang. Vous pouvez reposer votre main si vous y tenez. » Dit la jeune femme avant d’ajouter : « D’ailleurs vous pouvez me tutoyer je préfère, ça me fait bizarre à vingt ans à peine que l’on me vouvoie…en fait, il n’y avait que… » Katie réalise que c’est une pente glissante et laisse sa phrase mourir dans le silence de l’appartement esquissant un sourire triste son regard nostalgique. Morgana la sort de ses pensées lui demandant si elle est bien poursuiveuse. Katie acquiesce tranquillement tandis qu’elle passe désormais de l’onguent sur la plaie fraichement recousue. « Oui, je joue dans les pies de Montrose. Mais j’ai pour politique de ne signer d’autographe que lors de nos matchs. Il faudra donc attendre » Déclare Katie amusée en faisant un clin d’œil à Morgana. La poursuiveuse savait reconnaître les vrais fans de Quidditch et savait pertinemment que la femme en face d’elle n’en était pas une.
Un silence confortable s’installa entre les deux jeunes femmes jusqu’au moment où Morgana lui posa une question auquel Katie ne voulait même pas se répondre à elle-même. Elle détourna le regard de son invitée et déglutit lentement. Elle sortit simplement de sa poche à l’aide sa main valide son petit miroir triangulaire aux reflets jaune pâle. Cette forme et ces teintes effrayaient la plupart des insurgées mais elles représentaient fidèlement ce qu’était Katie. « Pourquoi pas ? Je n’ai pas abandonné le combat. C’est juste que…c’est dur d’être à ma place. » Dit-elle en déglutissant légèrement lançant un sourire compatissant à Morgana. Elle ne lui en dirait pas plus, personne ne savait, personne ne pouvait comprendre. Il fallait être là…il y a sept mois. « Et vous pourquoi faire un attentat au ministère et risquez de perdre la vie ? » Ce n’est pas une vraie question que la jeune femme pose là, elle ne pense pas en attendre une réponse. On ne demande pas de raison pour les actes désespérés comme la sauvetage de Morgana ou bien son attentat au ministère. On connaît tous la réponse au fond de notre être.
La brune soupire et prend une bande sur la table basse et s’attèle à bander son avant bras puis son dos. « Je crains qu’il va me falloir vous gardez plus d’une nuit le temps que vous récupériez de vos blessures. Croyez moi la plus douloureuse restera votre lèvre fendue. » Dit Katie en lui offrant un sourire tout en pointant de sa main gantée sa propre balafre à la lèvre. « Et encore vous avez de la chance, quelqu’un s’occupe de vos blessures, c’est vraiment pas une mince affaire se soigner seule. » ajoute-t-elle souhaitant à tout prix changer de conversation.
« Vous devriez pourtant. Bon nombre de mes proches me qualifient de Magnard à Pointes. Je ne vous parle pas de ceux qui sont restés du côté de Voldemort. Eux, je les tuerai avant qu’ils puissent ouvrir la bouche. » Un éclat intense et dangereux passe dans ton regard. Peut-être la bête qui sommeille au fond de toi qui pousse l’un de ses rugissements. Pourtant ta voix est restée basse, quasiment neutre quoique légèrement amusée. Non, s’il y a bien une chose que l’on pouvait te reconnaître, c’est que tu n’étais pas de très bonne composition : tantôt irascible, tantôt cynique, tantôt glacée, rarement douce et compréhensive. Pourtant, un sourire fugace éclaire ton visage. Tu aimes Doyle. Tu aimes le dix-neuvième siècle et ses dandys. Tu aimes les enquêtes et les mystères. Un instant, tu te replonges dans les quêtes insensées que tu vivais lorsque tu étais encore langue-de-plomb au Ministère. C’était une belle époque où tu pouvais battre la compagne et te dissoudre dans le monde sans que cela ne pose problème à personne. « J’ai eu l’occasion de passer quelques temps chez les moldus. Ce fut une expérience…intéressante. » C’était surtout le seul endroit où tes parents ne seraient pas venu te chercher. Depuis le début de ta traque, tu avais trouvé refuge en leur sein. Il était étrange de vivre sans magie mais cela permettait d’échapper un temps aux traqueurs. Jusqu’à ce qu’Alecto et Rookwood ne t’envoie de nouveau leurs chiens d’attaque au train. « Je lui ai laissé une belle cicatrice. Il se rappellera longtemps de moi, même s’ils finissent pas me rattraper et de me faire rencontrer un détraqueur. Je pense que personne ne voudrait de moi comme esclave. Je finirai par leur planter une fourchette dans le dos ou bien je tenterais sûrement ma chance avec un rouleau à pâtisserie. Ca serait comme dormir avec un dragon dans sa chambre. » Tu jappes un rire qui résonne dans la petite pièce et tu finis par esquisser un mouvement las du menton.
Tu te laisses faire en évitant au maximum de grimacer. Katie-puisque c’est son nom- fait ce qu’elle peut pour te soigner et il ne faut pas être un mauvais patient. Tu supposes qu’elle serait tout à fait capable de te balancer par la fenêtre si tu faisais ta mauvaise tête trop longtemps. Pourtant lorsque ses doigts passent sur la plaie qui barre ton abdomen, tu halètes fortement. Le traqueur ne t’as pas loupé. Tu détestes le sortilège du Sectusempra. Ca laisse d’effroyables cicatrices en plus. Tu ne peux t’empêcher d’étudier son visage alors qu’elle se concentre. L’arc bien dessiné de ses sourcils qui se fronce dans un effort de concentraition. Ses lèvres pincées mais dont la courbe te semble douce. Les iris oscillant entre le gris et le bleu iceberg. Cela te rappelle la mer arctique lorsque tu sillonnais le Groenland à la recherche d’un artéfact inuit. Tu te souviens de cet été aux longs jours sans fin, à cette lumière rasante et inédite. C’est peut être celle-ci que tu retrouves dans son regard à elle. Il te rassure et te réchauffe un peu. Tu rit doucement à sa remarque. « C’est rassurant. Je suis tout de suite moins efficace sans mes intestins. A ce qu’on raconte, c’est très utile pour vivre. » Tu reposes ta tête contre l’un des oreillers et tu souffles doucement. Certaines des plaies sont déjà suturées et ne tirent plus que légèrement. Cela te rappelle vaguement la fois où tu avais atterri à Sainte Mangouste après une tentative ratée pour te transformer en animagus. Il était très désagréable d’avoir les articulations des membres inférieurs dans le mauvais sens et la potion de Repouss’os avait été un véritable calvaire. Tu peux, sans mal, te remémorer chaque seconde de cette nuit là. « D’accord Katie. A une condition. Tu fais de même. Je n’ai même pas trente ans . Je suis condamnée à mort mais ce n’est pas une raison. » Tu lui offre un clin d’œil. Ton corps, quant à lui, ne peut cesser de sursauter et de s’agiter à chaque bruit produit. Le craquement du bois te fait dresser l’oreille, le bruit du vent dans les rares arbres au dehors te donne la sueur froide. Depuis quand es tu devenue si sensible, prête à t’enfuir au moindre signe. Même allongée, un bon nombre de tes muscles sont bandés, dans l’expectative d’une attaque. Tu tentes de les identifier et de les relâcher un par un. Tes lèvres se plissent en une moue amusée lorsque la jeune femme te parle de son travail : « Merlin, non : J’ai mieux que ça, quand les gars vont savoir que je me suis vidée de mon sang sur le canapé de l’une de nos gloires nationales, ils vont baver de jalousie. » Tu te tais un instant, avant de lui glisser un petit regard de côté, comme un test. « Et puis je dois t’avouer que la dernière fois que j’ai assisté à un match de Quidditch, je veux dire en tant que joueuse, c’était avec ma première petite amie, et je me suis ramassée un cognard en pleine tête. J’ai fait une chute de quatre mètres et je me suis cassée à peu près tous les os que je pouvais me casser. Pomfresh était totalement folle. Je l’entends encore hurler « Miss Ives, je vous pensais moins stupide que Miss Jones. Voler sans sort anti-chute alors que vous savez à peine tenir sur balai. Vous auriez pu vous tuer ». J’ai ramassé – 50 points pour serpentard mais ça ne nous a pas empêché de remporter la coupe. Depuis j’ai fait des efforts mais ce sport me rappelle trop le goût de l’infirmerie. » Tu baisses la tête, faussement timide avant de te mordre la lèvre inférieure. « Mais il ne faut pas rester sur un échec n’est-ce pas ? Peut-être que tu me montreras un jour ».
Tu goûte le silence avec respect. Deux âmes qui arrivent à se taire pour écouter au-delà des mots sont faites pour s’entendre. Alors tu l’écoutes lorsqu’elle te montre son propre éclat de miroir, son éclat de passé et tu sors le tien. Affreusement étoilé, d’une teinte rouge sang. « Moi aussi, à ma manière je ne sais pas où es ma place ». Tes prunelles ne quittent pas les arrêtes. C’est son passé qui est d’écarlate. Tant de rage et de colère. Sang sur sang. « Un jour, tu te sentiras suffisamment prête pour combattre. Tu sauras où me trouver. » Tes doigts effleurent doucement le verre. Un triangle, c’était si rare en ces jours troublés. Tu la respectes un peu pour ça, pour l’idéalisme que tu ne saurais avoir. Ah cette question. « Certaines choses ne devaient pas tomber entre les mains du gouvernement. Certaines de mes découvertes. Avant tout cela, je travaillais dans la salle de la mort, vois tu ? Et pour une âme équilibrée, elle n’est qu’une étape vers d’autres contrées, vois-tu ? ». Tu la fixes. « Je n’ai pas peur de mourir. Et quand bien même. » Presque tendrement, tu lui prends la main et tu souffles : « Ecoute Katie, je sais que tu as peur. Mais il n’y a rien de mal à avoir peur. La peur est un pouvoir. Elle te rendra plus rapide, plus forte, plus rapide. Et si tu es intelligente, ce que tu ne manques pas d’être, elle ne te rendra pas plus mauvaise ou plus lâche. Tu auras toujours peur, j’ai toujours peur. La peur peut te faire traverser des obstacles que tu pensais infranchissables. Elle peut te ramener chez toi. »
Oui je rêvais de notre monde. Et la terre est bien ronde. Et la lune est si blonde Ce soir que dansent les ombres du monde.
Au fur et à mesure de la nuit, Katie écoute avec attention ce que lui raconte Morgana. Si l’on pouvait compter beaucoup de défaut à la demoiselle tel que son manque de tact, son absence total de féminité et cette dissimulation de tout sentiment derrière son masque de neutralité Katie faisait preuve d’une capacité d’écoute. Ce qu’on lui disait, elle le retenait, elle avait une très bonne mémoire et au-delà ce qu’on lui racontait l’intéressait, la touchait même si elle préférait que cela ne sache pas. Elle apprit beaucoup de celle à qui elle était venue en aide. Apparement elle venait de ses familles aux idées tordues que Katie dans ses dernières années à Poudlard remettaient tous ces sales petits rats à leur place avec l’aide de Peeves. Ce fantôme pouvait parfois être une véritable enflure mais parfois il se trouvait être un allié efficace. Ces familles tordues au sang pur, que leur consanguinité tel un poison les avait rendu fous. Ces mêmes familles désormais au pouvoir. À cette pensée la brunette soupira et préféra ne rien ajouter à la colère sourde qui se lisait au fond des prunelles de l’insurgée allongée sur son canapé. Katie se dit que Morgana aurait pu faire une bonne serpentard. Même si elle avait un peu du mal à s’en convaincre. La jeune femme ne s’était jamais vraiment bien entendue avec les Serpentards, surtout ces enfoirés de la brigade inquisitoriale. Quand la sorcière évoqua sa vie chez les moldus cela fit sourire doucement Katie. « Mes grands-parents sont des moldus. Ce sont vraiment des personnes admirables. » Souffle la demoiselle tandis qu’elle poursuivait son travail.
Cela déplait à Katie d’entendre la sorcière à nouveau se considérer comme une potentiel esclave et préfère ne rien ajouter à ses propos même si la balafrée arrive à la faire rire doucement à l’image d’elle attaquant son maitre avec un rouleau à pâtisserie. Elle l’imaginait tout à fait capable de le faire. Ses petits traits d’humours arrachent deux trois sourires à Katie tandis qu’elle s’occupe de nettoyer les plaies de Morgana. « Oui, pardon, si tu veux Morgana…J’ai toujours vouvoyé mes ainés par réflexe mais si tu préfères cela ne pose aucun problème. » Dit Katie un peu trop distraite par son dur labeur. À un moment la demoiselle s’arrête sentant les muscles de la sorcière se contracter. Au début, elle craint de lui avoir fait mal mais après elle réalise en l’observant que la vie de fugitive avait du forcément la marquer. Katie aimerait qu’elle se détende et aurait fait quelque chose pour y remédier si elle n’était pas déjà affairée à prendre soin d’elle. « Je ne suis pas sûre que c’est une chose à raconter, autant pour moi, que pour toi » Déclare la jeune femme un sourire amusée et un bref regard complice avant qu’elle ne raconte ses mésaventures sur un balais. Le fait qu’elle ait une copine ne surpris guère la jeune femme, elle-même appréciant autant la compagnie des hommes que des femmes. Même si ses mains étaient occupés Katie écoutait Morgana ne prenant pas la peine de lui jeter des regards fugitifs pour lui prouver qu’elle suivait. L’évocation de Madame Pomfresh eu pour effet immédiat de stopper l’ancienne Gryffondor dans son travail. Un instant ses mains tremblèrent mais elle se reprit et lui offrit un faible sourire. « Madame Pomfresh, c’était une brave femme, elle s’est aussi occupée de moi, beaucoup pour des chutes au Quidditch. Je te rassure même avec de l’expérience une chute est toujours possible. Le Quidditch est un jeu brutal. » Explique Katie nostalgique, c’est Hermione qui disait ça tandis que Ron les observait avec admiration et Fred et Georges faisaient les singes avec ses deux meilleures amies Alicia et Angelina. « Les cognards sont de vrais saletés, je peux comprendre le fait qu’après tu n’apprécies plus trop remonter sur un balai. Je me doutais bien que tu étais dans la maison des Serpentards. Vous avez gagnez la coupe jusqu’à l’arrivée de Harry et moi-même chez les Gryffondors. » Lâche Katie un sourire acerbe et une lueur de provocation dans ses yeux, elle ne pouvait pas s’en empêcher, tout ceci était encore si frais, si proche d’elle. Elle prend le temps de lui tirer la langue avant de retourner à ses plaies. « Un jour si tu veux, je te le promet. »
Par la suite Katie écoute en silence ce que lui dit Morgana. Elle essaye de rester distante, de ne pas s’appliquer mais c’est toujours difficile quand la vérité sors de la bouche d’une autre et qu’il faut lui faire face. La jeune femme aimerait à cet instant s’éloigner, retirer sa main de la sienne, détourner le regard de ses yeux. Pendant quelques minutes elle a le souffle coupé et ne trouve pas ses mots. Sa vision se troublait de temps à autre et son regard contre sa volonté s’était humidifié. Pas au point de verser des larmes, elle était trop fière pour cela mais suffisamment pour entrapercevoir cette fragilité qu’elle tentait à tout prix de dissimuler au quotidien. « Oui j’ai peur, mais ce n’est pas elle qui m’empêche de vous rejoindre, de participer plus activement au sein de l’Ordre…enfin des insurgées. » Le regard perçant de Morgana et sa fatigue ont raison de Katie et elle laisse échapper qu’elle souhaiterait taire. « J’ai déjà combattu. Je suis surveillée. » Avoue-t-elle tandis qu’elle finit de passer de la pommade sur la majeur partie des plaies de la demoiselle. Elle regarda sa montre. Quatre heure du matin. Elle soupira extenuée, il y avait encore tant à faire pour Morgana. Katie se leva et alla rallumer la plupart des bougies qui s’étaient éteintes pour être sûre de voir claire quand elle s’attaquerait au plus gros. Doucement elle saisit une boite d’allumettes magiques et alluma ses bougies qui prirent pour la plupart une teinte bleuté.
[color=#3399ff] « Ne t’en fais pas, cela fait un bon moment qu’ils ont lâché l’affaire mais on est jamais trop prudent. Pour sûre ils ne viendront jamais te chercher ici » Explique Katie s’asseyant une fois de plus à ses côtés avec dans la main un verre et une bouteille de Whisky pur feu. Elle observe distraitement quelques minutes leurs ombres dansants sur son mur. « Je vais recoudre la plaie sur ton abdomen à la main. C’est plus sûr, ce serait dommage de te tuer par accident après tout le mal que je me suis donnée. Je vais essayer de faire au mieux mais je ne promets rien. » Katie lui serre un verre presque plein de Whisky qu’elle lui tend et une fois dans sa main elle soulève la gaze prépare le file et l’aiguille stériliser et se met au travail. Le silence devient total et Katie s’applique avec beaucoup de minutie. Elle ne sait pas combien de temps elle passa à recoudre la chair de Morgana mais quand elle coupa le fil elle laissa échapper un soupir de soulagement et lui offrit un large sourire satisfaite d’elle même ainsi qu’à deux doigts de l’évanouissement. Katie n’était pas habituée à charcuter les gens et ce serait mentir de dire que son estomac ne s’était pas retourné une ou deux fois lors de la suture. À l’aide d’une serviette elle nettoya avec délicatesse la plaie puis posa une compresse propre imprégnée de pommade cicatrisante et apaisante. Enfin elle saisit une bande et du se mettre à califourchon au dessus de Morgana pour bien faire passer la bande et la serrer suffisamment pour qu’elle ne se défasse pas au moindre mouvement.
Une fois qu’elle eu terminée elle se retint de se laisser tomber de fatigue sur la blessée. Katie se ressaisit et prend une serviette humide pour la débarbouiller un peu avant de s’occuper sa lèvre fendue. La saleté de l’ancienne serpentard est affligeante. Katie prend le temps de détailler ses lèvres avant de prendre l’onguent sur la table basse. « Entrouvre tes lèvres ce sera plus facile d’appliquer l’onguent » Ceci fait la demoiselle effleure de ses doigts fins la coupure de Morgana n’ayant pas quitté sa place sur son ainée. Elle sait toutefois rester sérieuse et une fois qu’elle termine sa tâche prend immédiatement des mains de Morgana le whisky et en bois une gorgée « Santé » ne peut-elle s’empêcher de lancer à Morgana. Elle posa la verre puis saisit une boule noirâtre. « Mâche ça, c’est un antidouleur très efficace. J’en ai tout un stock à la maison au cas mon mal se réveillerait… » Réalisant ce qu’elle venait de dire Katie se redressa et quitta sa place sur le canapé pour aller se chercher un verre d’eau pour elle et pour Morgana et aussi pour retrouver la face. « …enfin au cas où mes vieilles douleurs d’anciennes chutes se réveilleraient… » Katie essaye de se rattraper maladroitement. Elle décide donc de changer de conversation s’asseyant dans un fauteuil face à la sorcière. Préférant garder ses distances, sa proximité lui faisant visiblement dire des choses qu’elle préférait taire. « Ça va un peu mieux déjà non ? »
No more dreaming of death as death itself was undone No more dreaming like a crow for the boy, for the body in the garden No more dreaming like a girl so in love, so in love, No more dreaming like a girl so in love, so in love No more dreaming like a girl so in love with the wrong world.
Morgana l’observe avant de serrer ses doigts autour du verre. Ne pas jeter un regard au liquide ambré. Elle connaît chacune des réactions de son corps. D’abord, l’étrécissement de son œsophage, puis la brûlure profonde comme une traînée de souffre jusqu’à son estomac. Un puits de lave. Eruption volcanique qui se ruait dans ses veines, dans ses nerfs. Elle rejette sa tête en arrière, exposant momentanément sa gorge, le dos de sa main droite poisseuse de sang rejetée sur son front blême. La piqûre de l’aiguille la fait gémir et grincer des dents alors que des larmes amères glissent le long de ses joues pâles. Elle mord le creux de son poignet pour ne pas hurler. Point par point. Son regard flou suit leurs ombres sur le mur. Des projections d’elles-deux qui se mêlent. Elle tente de déterminer où commence son corps et où se termine celui de la jeune femme qui la soigne. Oh Merlin. Ses dents grincent sous le tiraillement de la peau que l’on force avec la peau. Elle ne veut pas se montrer faible. Pas encore. Forcer le liquide dans sa gorge nouée, combattre la nausée. Résister encore un peu. Quel exemple si elle s’effondrait maintenant. Puis la douleur cesse comme elle était venue. Et les étoiles, les voiles et les bruits noirs qui brouillent sa vue disparaissent. Katie l’aide à se redresser pour passer une bande autour de son abdomen. Elle pourrait se sentir gênée, ainsi exposée à sa vue, dans une mi-nudité indécente. Elle pourrait mais son esprit est comme paralysé, engourdi, comme pris dans la gaze qui recouvre ses plaies. Le poids de son corps sur le sien. L’insurgée rougit un peu ce qui teinte ses joues d’une légère teinte écarlate. « Pas de la fièvre, non. Pas ce type de fièvre, Katie. », Pense-t-elle en prenant une grande inspiration. Lorsque l’ancienne Gryffondor approche la serviette de sa lèvre, la sorcière ne peut qu’esquisser un mouvement de recul avant de s’abandonner à ses soins. Ses membres tremblants de fatigue, elle obéit à sa protectrice. Le contact doux et frais de ses doigts contre ses lèvres la fait frissonner. Sa bouche suit imperceptiblement la caresse puis l’instant se brise. C’est terminé. Le contenu du verre disparaît et Morgana ne peut que cligner des yeux en esquissant un léger sourire. « Santé ». Sa voix est rauque, comme un orage d’août. La jeune femme laisse retomber sa tête sur l’oreiller en fermant les yeux, ne se focalisant que sur le poids d’un corps sur le sien. Un contact presque réconfortant. On glisse une boule sous sa langue. C’est amer et un peu visqueux. Le mâcher, le maintenir contre ses incisives en attendant que de s’habituer à son amertume. « Par les couilles des Quatre, c’est dégueulasse ! ». Les sourcils froncés, elle ingère la substance. Katie tente de lui dire quelque chose puis elle se reprend, s’éloignant d’elle. Morgana ne peut s’empêcher de regretter sa chaleur et enserre son corps de ses bras. « Oui. Merci, little bird. » Elle souffle dans un murmure fatigué. Sa tête roule doucement de côté pour la fixer. Elle la trouve belle dans la pénombre. Un sourire un peu béat étire la courbe de sa bouche. Elle se demande ce qu’il lui arrive. « Tu es un ange ». Ses paupières se ferment doucement alors que son corps se détend.
Elle se réveille couverte de sueur. Sa première réaction est d’atténuer le cri de douleur qui jaillit de sa bouche. Sa main retrace doucement la bande et la gaze. Encore en vie. Pourtant, Morgana n’arrive pas à étouffer la vague de panique qui l’étreint. L’incendie brûle derrière ses paupières alors que l’odeur de la chair calcinée emplie ses narines. Ce n’est qu’un cauchemar. Revivre chaque nuit sa mort et sa renaissance. Son cœur bat comme un oiseau affolé contre sa cage thoracique. Se glisser hors du lit, silencieusement. Un pied d’abord hésitant se glisse sur le plancher, puis le second. La salle de séjour est vide. La sorcière finit par pousser délicatement la porte de la salle de bain. Elle distingue une forme au fond de la baignoire. Katie s’est endormie. Elle semble paisible, loin de son regard parfois hanté. Ses doigts touchent doucement son front avant de courir sur sa joue, en dégageant une mèche de ses cheveux. La peau de la poursuiveuse est fine et délicate. L’ancienne langue de plomb finit par retirer sa main, comme brûlée : les yeux de sa sauveuse papillonnent doucement. « Je suis désolée, je t’ai réveillée. Je ne voulais pas. Je… » Sa voix se bloque dans sa gorge. Elle se déteste d’être si faible. « Je n’arrive pas à dormir. Je… suis désolée mais…. ». Elle tremble dans le froid du petit matin, ses jambes semblables à deux brindilles trop faibles pour la porter. Le noir de ses sous-vêtements tranchent sur la pâleur maladive de sa peau. « Tu veux bien dormir avec moi ? ». Elle se sent pitoyable de quémander de l’affection et de la protection, elle qui avait toujours farouchement combattu pour son indépendance. Alors elle reste devant Katie, ses longues mains opalines tordues dans l’expectative d’une réponse. Elle voudrait se montrer forte mais deux grosses larmes coulent le long de l’arrête de son nez. Larmes que Morgana effacent d’un geste rageur. Non, elle ne voulait pas céder à la tristesse et à la souffrance. Elle voulait être un exemple.
Just close your eyes. The sun is going down. You'll be alright. No one can hurt you now Come morning light. You and I'll be safe and sound
Katie avait observé son invitée peu à peu sombrer dans un sommeil paisible. L’ancienne gryffondor n’était même plus fatiguée désormais. Tout comme chaque nuit blanche qu’elle avait passé il y avait toujours un moment de fatigue extrême qui une fois surmontée laissait croire à un nouvel éveil pour une nouvelle journée. La demoiselle ignora le temps qu’elle passa à observer leurs ombres une fois de plus, à détailler la silhouette assoupie de Morgana. Ses compliments avant qu’elle ne s’endorme avaient surpris Katie même si elle n’en avait pas soufflé mot sur le moment. C’était sûrement les paroles d’un cerveau fatigué, elle ne devait pas le penser vraiment au fond. Doucement la jeune femme se lève et dans le plus grands des silences soulève Morgana avec le peu de force qu’il lui reste pour la transporter dans sa chambre où elle serait mieux pour s’y reposer. Au bout du compte son invitée n’est pas si lourde, non, elle est légère comme une plume et cela inquiète un peu la poursuiveuse qui doucement la dépose dans son lit. Elle s’affaire une dernière fois avec un chiffon d’eau fraîche à nettoyer le sang sur les mains de la sorcière ainsi que sur son front. Il n’est jamais agréable de se réveiller avec du sang séché sur le corps Katie parlait en connaissance de cause. Il sembla que l’insurgée n’avait vraiment pas dormi depuis un moment, elle était tellement extenuée que le contact de l’eau ne la réveilla point. Par la suite, Katie jugea qu’elle serait sans doute mieux sans son pantalon alors sans aucune arrière pensée elle la débarrassa de son pantalon la laissant en sous-vêtement. Ceci fait elle déposa sur son corps frêle sa grosse couverture d’hiver pour ne pas qu’elle ait froid. Katie retourna dans le salon pour lui prendre son verre d’eau et le déposer à son chevet ainsi qu’un autre antidouleur au cas ou.
Une fois que Katie eu terminé de prendre soin d’elle, elle resta une bonne heure à l’observer dormir. Assise dans un coin de sa chambre, veillant sur son invitée. Son esprit était ailleurs, embrumé par le passé. Elle se souvenait de l’attaque de Poudlard alors qu’elle revenait à peine de sa convalescence, elle se souvient avoir trainé Bill jusqu’à l’infirmerie à l’aide de Fred alors qu’autour d’eux le chaos régnait. Pendant ce temps un grand homme tombait. Elle entend encore résonner le chant du phénix et cela la berce même si des larmes coulent silencieusement le long de ses joues. Elle les laisse couler, Katie n’a pas honte de pleurer, pas pour les disparus. Un soupir s’échappe de ses lèvres et en silence la jeune femme se lève pour tirer les rideaux. Le jour allait bientôt se lever. La fatigue la rattrape, elle se change pour enfiler une chemise trop large qu’elle glisse aléatoirement dans un minishort en tissu qui lui sert de pyjama. Par dessus elle a un vieux gilet pour lui tenir chaud. Elle prend juste un plaid et s’effondre dans la baignoire. Extenuée elle s’endort presqu’immédiatement. Son sommeil, pour une fois, n’est pas agitée, il est plutôt doux. La demoiselle rêve qu’elle paresse tranquillement au bord du lac noir et que tout va bien, que rien n’est arrivé. Elle rêve nostalgique du temps qui n’est plus. Elle sent le vent frais caresser son front, puis sa joue, soulever l’une de ses mèches. Étrangement le paysage se transforme en un océan de céramique blanche. Katie est de retour dans sa baignoire, ses membres engourdis par la dureté et le froid de son lit de fortune. La poursuiveuse se sent observée alors elle lève les yeux pour voir Morgana l’observer. Inquiète dans un premier temps la jeune femme a désormais l’esprit alerte prêt à parer toute éventualité comme la réouverture de l’une de ses plaie. Mais quand elle voit que tout va bien, elle observe son invitée en silence ne comprenant pas bien sa présence dans la nouvelle chambre de Katie. Elle l’écoute en silence et commence à déceler la détresse dans son regard, la détresse qu’elle même avait eu…seulement il n’y avait jamais personne qui acceptait de venir dormir avec elle. Ses amis étaient en fuite, sa mère une esclave. Katie se rendait compte à cet instant de sa solitude, de l’absence d’amour dont elle avait un besoin presque vital.
Morgana a l’air si fragile devant elle et ses larmes et sa détresse…Katie trouve la force de s’extirper de son nouveau lit. « chut, tout va bien, ce n’est rien, je suis là. » lâche tendrement la jeune femme avant de la prendre dans ses bras. Son corps est froid contre celui de Morgana qui vient tout juste de sortir de son lit. Elle la prend par la main et la guide une fois de plus vers son lit. Elle la couche puis fait de même avec de tirer la couette pour recouvrir leur deux corps qui s’étaient refroidis. Katie voyant que son invitée était saisit de frisson et tremblait encore décida de presser son corps frêle contre le sien encerclant sa taille de ses bras, faisant attention à ne pas appuyer sur plaie. « Tout va bien, tu peux dormir je ne m’en irai pas, promis » souffle Katie avant de déposer un baiser sur sa tempe, espérant pas tous les moyens de l’apaiser. Enfin, elle finit par bercer doucement son ainée en fredonnant le chant du phénix qui résonnait dans sa tête, qui aussi triste soit-il était apaisant. Ce ne serait jamais aux oreilles de Morgana ce que Katie avait pu entendre cette nuit-là mais cela ferait l’affaire. Assez rapidement la sorcière s’était endormi tandis que la poursuiveuse prit plus de temps et fut pourtant la plus rapide à s’éveiller vers quatre heures de l’après-midi. Merlin, heureusement que c’était son jour de repos. Comme promis, elle attendit patiemment que la sorcière s’éveille à son tour avant de faire quoique ce soit. Katie avait toujours été quelqu’un de parole.
I never knew daylight could be so violent A revelation in the light of day You can't choose what stays and what fades away
Lorsque Morgana dort, elle a souvent l’impression de séjourner au fond d’un puits sans fond, sans contours et sans formes. Quand elle ne brûle pas, elle tombe. Eternellement. Plus que la chute, elle attend le sol. La percussion sourde de son corps contre une surface plane. La fin des souffrances et la fin des ténèbres ou leur commencement. Pourtant nul incendie sous ses paupières closes, pas de corps carbonisé ni d’odeur de feu de forêt et de fumée. Elle est allongée dans l’herbe, de côté et les yeux mi-clos pour ne pas affronter la dureté du Soleil. Elle boit ses rayons avec délectation tandis qu’une brise légère souffle sur sa nuque, caresse ses joues. Un sourire naît sur ses lèvres abîmées. Le monde est une enveloppe chaude et douce et elle voudrait se fondre dans la verdure odorante qui lui sert de couche. Elle hume délicatement la fragrance d’une fleur. Dans son rêve, elle est seule et en paix. Dans la réalité, son corps vient de se lover un peu plus contre celui de Katie, son nez enfoui dans le creux de son cou. Ses bras sont drapés sur sa poitrine, empêchant l’autre femme de se mouvoir. Puis ses paupières s’ouvrent avec lenteur. Son corps reprend sa pesanteur. Sa gorge est sèche et les entailles qui jalonnent son corps tirent comme l’enfer. La sorcière tente de parler mais sa voix ne franchit pas la ligne de ses lèvres. Elle tente alors juste un sourire pour une fois dépourvu d’amertume. Elle observe tranquillement les eaux saumâtres de son regard avant de glisser vers la courbe de ses lèvres et s’égarer contre sa carotide. « Tu es réveillée depuis longtemps ? ». Elle murmure avec douceur. Ses doigts fins viennent replacer une mèche brune derrière l’oreille de Katie, s’attardant plus que de raison contre sa gorge. Morgana ne sait pas vraiment pourquoi elle agit ainsi, elle a juste un besoin animal de contact et de chaleur. Katie l’a sauvée hier et c’est suffisant pour qu’elle s’y attache de manière inconsidérée. La lumière du jour joue dans les boucles sombres qui s’étalent sur l’oreiller. Tout ira bien aujourd’hui. Tout ira bien. Elle se le répète. Les traqueurs sont loin et la nuit a été remplacée par un jour magnifique. Les démons seraient tenus en respect pour quelques heures. Alors la jeune femme décide de profiter un peu du moment et de cette paix qu’elle sait éphémère. « Tu as bien dormi ? ». Du bout des phalanges, elle caresse tendrement le poignet de Katie ses yeux clairs plantés dans les siens. Sa peau est douce et tiède contre la sienne. Elle l’apaise et c’est comme un baume sur les plaies et les bosses de son âme. Pourquoi s’inquiéter de demain. Dans une heure, elles pourraient être mortes. Morgana voudrait refermer les yeux mais son corps semblent très conscient de son semblable qui se prélasse à ses côtés. « J’ai passé une excellente nuit, j’ai rarement aussi bien dormi.. Enfin pas depuis ce jour-là. » Elle n'avait pas envie de lui confier que la dernière fois qu'elle avait rêvée depuis ce fameux jour dans la forêt, c'était sous Orviétan, une seringue dans le bras. Elle n'avait jamais plus recommencé depuis trop consciente qu'elle pourrait se laisser porter par le délire de ses songes et ne jamais plus vouloir en ressortir. Sa voix se trouble un peu, saute un maillon, alors qu’une rougeur légère rampe sur ses joues. Elle voudrait pouvoir sortir de ce lit et mettre de la distance entre elles d’eux. Pourtant ses membres semblent si ancrés dans le matelas et si lourds que la sorcière se sait incapable de faire le moindre mouvement. Son pouce effleure doucement le dos de sa main. Elle ne veut pas penser aux conséquences. Elle veut juste retrouver cette chaleur qui n’est pas une brûlure, la tendresse de la nuit dernière. Pour une fois, elle souhaiterait ne pas être celle qui fait le premier pas, le plus laborieux. Elle hésite, la respiration un peu saccadée avant de se pencher pour embrasser sa pommette et d’effleurer en un geste innocent la commissure de ses lèvres. « Merci d’être restée cette nuit avec moi. » Elle sent le corps de Katie se raidir légèrement alors que son regard tombe sur leurs mains liées. La peau marquée. La sorcière ne dit rien, retraçant délicatement les runes maquant la peau de la poursuiveuse comme pour les apprendre. [/color]
Crawling in my skin. These wounds they will not heal Fear is how I fall. Confusing what is real
Katie dans l’étreinte de son invitée observait sa chambre presque vide. Il n’y avait qu’une photo moldue de sa mère avec ses deux parents qu’elle gardait à son chevet. Dans son tiroir il y avait la fameuse photo de l’armée de Dumbledore qu’elle pouvait aisément faire passer pour une photo anodine d’elle et de ses camarades de classe à Poudlard. Elle était toute chiffonnée mais Katie ne pouvait pas se résoudre à la jeter. À par cela il y avait dans un coin de sa chambre deux grandes bibliothèques remplies à craquer de livres que Katie avait tous plus ou moins lus ou tout du moins survoler. Dans ces livres on pouvait trouver d’autres vieilles photos prises par Colin qui lui avait servit de marque page. Repenser au garçon lui eu pour effet de clore ses paupières un instant et de déglutir lentement. Ces souvenirs étaient encore trop douloureux. Katie est sortie de ses pensées par la proximité accentuée de Morgana. L’ancienne gryffondor la laisse faire, un sourire amusée aux lèvres. Il semblait qu’elle ait dormie paisiblement cette nuit à la vue de ce mince sourire dessinée sur ses lèvres alors qu’elle est sans doute dans un demi-sommeil. Cela ne dérange pas Katie d’être immobilisée ainsi, elle se laisse faire comme une poupée de chiffon même si elle pouvait facilement se débarrasser de Morgana si l’envie l’en prenait.
Enfin, la sorcière se réveille. Katie entend sa respiration devenir de moins en moins profonde et s’apparenter à la sienne, calme mais pas endormie. La demoiselle ferme les yeux un moment pour profiter de la chaleur émanant de Morgana, elle est agréable c’est indéniable. Katie ouvre à nouveau les yeux pour voir que l’insurgée l’observe en silence. Sa question résonne dans la tête de la jeune femme qui réalise que oui, elle avait plutôt bien dormie pour une fois, cela faisait longtemps, très longtemps. Elle laisse échapper un soupir de contentement en sentant la respiration de Morgana contre la peau tendre de son cou. « Oui j’ai bien dormi, ça fait une petite heure que je suis réveillée » Explique la brunette à voix basse presque dans un murmure de sa voix rauque du matin. Elle laisse son invitée jouer avec ses mèches rebelles voyant qu’elles ne risquaient pas de quitter son lit de sitôt si cela ne tenait qu’à Morgana. Seulement, Katie avait des choses à faire même si c’était son jour de repos. Elle devait se rendre au chemin de traverse pour aller prendre des sous à Gringotts ainsi que racheter de quoi entretenir son balai et du miamhiboux pour Sheol qui allait bientôt revenir.
Katie sentant les mains de Morgana sur ses poignets ne se sent plus très bien dans cette étreinte. Elle se sent comme emprisonnée et cela lui donne légèrement le tourni même si elle sait que la sorcière n’a aucune idée de ce qu’elle fait. Katie a toujours craint que ceux s’approchant de runes gravées dans sa chair la repousse ou pire que le mal se propage dans un autre corps et qu’ils aient à subir ce qu’elle avait subit. Cette impression de mourir encore et encore, sentir son corps s’embraser, son cœur se congeler…ce maléfice était pire que la mort, pire qu’un sortilège doloris. Cela l’avait rendu si resistante de survivre à cette malédiction mais avait crée une fêlure dans son âme, comme si celle-ci s’était scindée en deux, comme un miroir d’elle même dont la fracture en son centre était nette. Le début d’une angoisse naissait au creux de son ventre malgré la douceur et la tendresse de Morgana. Elle sent à peine le baiser de Morgana, ne le réalisera que bien plus tard dans la semaine et regrettera toujours ce qu’elle allait faire en réponse à tant de douceur et de besoin qu’elle rejetait. Les remerciements de Morgana sont lointains. Katie se sent entravée quand Morgana lie sa main à la sienne. Que veut-elle lui faire ? C’est bien la première fois depuis la sortie de Sainte Mangouste que sa main entre en contact avec celle d’une autre personne. Un contact aussi intime. Des larmes naissent au coin de ses yeux et Katie à contre cœur rompt leur étreinte. C’est trop dur pour elle. La douleur est encore présente. Sur le bord du lit elle jette un regard de désapprobation à Morgana, ravalant ses larmes. « Tu ne devrais pas y toucher. Les medicomages n’y touchent pas. Ce maléfice…n’est pas anodin. » lâche difficilement katie la gorge serrée. « Tout comme le mage noir qui l’a conçu »
Loin de Morgana et de son contact, elle se sent déjà un peu mieux. Trouve la force de lui esquisser un sourire amical et de s’étirer en sortant du lit. Elle va lui préparer de quoi manger et lui annonce qu’elle va faire des courses et chercher de l’argent à Gringotts. Katie lui dit de faire comme chez elle, se change en vitesse et part prendre de l’air. Une semaine et demie passe et Katie reprend les entrainements, se fatigue énormément pour simplement rentrer chez elle discuter un peu avec Morgana, prendre soin d’elle puis se laisser tomber sur le canapé. Entre temps, elle a nettoyé son canapé à l’aide d’un sortilège, toutefois, pour Morgana elle reste dormir à ses côtés, accepte les bras de la sorcière autour d’elle car elle sait que ça l’aide à se sentir mieux. Katie reste toujours aussi proche de Morgana et l’apprécie énormément mais ce qu’elle a fait l’a énormément secouée et elle reprend ses marques au fil des jours se rapprochant un peu plus de son invitée mais ayant toujours cette distance de l’esprit bien à elle. Quand elle dort au côté de Morgana elle garde désormais son gant. Cela ne faisait qu’une semaine et ses blessures étaient loin d’être guérie. Katie faisait attention qu’on ne remarque rien de suspect dans son comportement.
Katie se demandait si parfois Morgana fouillait chez elle, cela ne la dérangerait pas au fond, il fallait bien qu’elle occupe ses journées. C’est sur cette pensée qu’elle s’endormait seule dans son lit tandis que son invitée lisait un livre dans le salon. Katie avait la sale habitude de parler distinctement dans son sommeil. Morgana avait déjà du l’entendre mais elle n’avait rien dit dans ce cas. Alors qu’elle n’avait pas cauchemardé depuis un bon moment la jeune femme se retrouva projetée plusieurs mois en arrière. Poudlard en feu, la lueur verte, Colin tombe. Katie triomphe de son meurtrier, lance le sortilège impardonnable…la douleur danse en elle, émane de sa main pour irradier dans tout son corps. Elle se réveille dans sa chambre, sa respiration saccadée et sa main gauche douloureuse. Inconsciemment des larmes coulent le long de ses joues comme si son cerveau se remémorait la douleur de ces longs mois d’absences…
So I put my faith in something unknown, I'm living on such sweet nothing. But I'm tired of hope with nothing to hold, I'm living on such sweet nothing.
Les jours coulent sur elle. Heures après heures depuis cet après-midi étrange, Morgana compte les heures, ses doigts courant sur les larges coutures qui griment son corps. Parfois, elle scrute la rue animée par la fenêtre. Son esprit part battre la campagne, courir dans les bois. Parfois, elle reprend sa forme canine et patiente ainsi, fixant le mur en chien de faïence. Elle ne souhaite pas violer l’intimité de sa compagne. Il est déjà suffisamment pesant de ne plus avoir d’emprise sur le flux de ses sentiments. Elle est comme un animal de compagnie qui attend le retour de sa maîtresse et cette sensation lui déplaît fortement. Non, pendant les heures où humaine elle veille, ses dois retracent mentalement les runes qui marquent la peau de Katie. Deux, d’un noir de jais. Elle les a reconnues immédiatement. Dagaz et Eihwaz. La seconde l’a fait frissonner. Sa plume retombe lentement dans son encrier. Marquée par la mort. Elle se souvient de l’avoir observé longuement sur les tombeaux des anciens rois vikings. Ivar de Waterford. Elle songe parfois aux lieux sombres où elle s’aventurait seule. Sans eaux et sans nourriture pendant des jours d’errance à tenter de percer les secrets de la vie. Cette rune associée à Dagaz, le jour est un assortiment aussi dangereux qu’étrange. La troisième, Othala, la rune de l’héritage et de la stase. De visu, elle l’aurait sans doute oublié, mais l’ancienne langue de plomb avait senti sa présence protectrice. Alors elle passe des heures à comprendre les associations, se plonger dans sa bibliothèque virtuelle, relisant les livres qu’elle avait jadis épousseté dans la bibliothèque de Poudlard. Ne jamais rien oublier. La mémoire comme trésor. Comme malédiction. Morgana ne doute pas que si elle ne pouvait pas pardonner c’était en partie du à ce don particulier. Tant d’informations dans si peu d’espace, c’est comme une étoile sur le point de s’effondrer sous son propre poids. Les migraines jalonnent ces longues phases de méditation. Katie arrive d’ailleurs à ce moment là. Leurs rapports se dégèlent et pour le moment Morgana évite de penser au moment où elle s’en irait. Parce qu’elle finirait par s’en aller, n’est-ce pas ? Elle ne peut pas rester éternellement enfermée en espérant que le gouvernement s’écroule de l’intérieur. Alors, en attendant de retrouver le calme et le couvert des bois, elle profite de ce qu’on lui offre : de l’attention et de la protection. La sécurité et la chaleur des bras qui parfois l’étreignent calme momentanément le feu de ses nerfs et l’incendie qui gronde au fond de son cœur. La sorcière n’a jamais été aussi rampante et aquatique que ses condisciples verts et argent, et elle est quasiment persuadé que le Choixpeau refuserait de la répartir si elle se présentait devant lui aujourd’hui. Ses convictions ont éclatées au gré des rencontres et des heurts pour se reconstruire dans le fer, la guerre et le carnage. Elle n’appartient déjà plus aux ambitieux et aux rusés. Existe-t-il une maison pour les vindicatifs et les revanchards ? Une maison pour les meurtriers et les parricides ? Un lieu de paix qu’ils pourraient appeler « maison ». En ce jour, elle n’appartient plus à personne, ni à un lieu. Il ne lui reste que la Justice. Pourtant, parfois, lorsque la jeune femme se réveille lovée contre Katie, elle se plaît à penser que c’est une manière agréable de se réveiller, qu’elle pourrait s’y habituer. Mais l’ancienne gryffondor part, va s’entraîner et revient épuisée. Mais encore aujourd’hui, Morgana n’est pas épuisée, malgré l’exercice physique qu’elle se contraint à faire, malgré les points qui tirent lorsqu’elle en fait trop. Ses muscles sont tendus dans l’expectative d’une action quelconque. Alors, cette nuit, elle est assise sur le canapé, ses jambes ramenées sous elle, pendant qu’elle occupe sont esprit avec un polar moldu. L’intrigue n’est pas vraiment palpitante mais elle se contraint à penser à autre chose. Oublier un instant. Peut-être revenir un an en arrière lorsqu’elle pouvait se jeter sur son canapé, boire un verre de Whiskey Pur Feu avant de s’endormir sur son canapé. Avant de ronger les os de petits animaux perdus dans les bois, de perdre dix kilos. Avant de ressentir ce vide énorme et cette culpabilité si violente qu’à chaque fois qu’elle ferme les yeux, une image lui saute à la gorge. Les yeux d’un enfant. Une femme sans visage. La Marque qui flotte dans l’air crépitant. Morgana sourit légèrement, pleine de dérision lorsqu’on lui décrit une scène de meurtre. L’auteur est si loin de la vérité. Aucun mot ne pourrait parler du vide et du silence. De la différence entre un corps endormi et la raideur mécanique de la mort. Un gémissement. Ce n’est pas la première fois qu’elle entend Katie agir ainsi. Comme à son habitude, elle se glisse silencieusement dans la chambre et s’assoit sur le bord du lit. La sorcière a appris sa leçon, au lieu de lui prendre la main, elle l’attire dans son étreinte, l’une de ses mains lissant tendrement sa chevelure. Elle ne parle pas. Pas encore. Juste fredonner une berceuse de son enfance. Sans parole. Sans rien. Juste l’apaisement animal. Sa main droite détend doucement les muscles raides de son dos. « Pleure. Cela est nécessaire. Il faut crever l'abcès avant qu'il ne te dévore. Je suis là et c’est fini. » Elle murmure au bout d’un certain temps, sa voix presque trop forte dans les ombres de la pièce, ses lèvres balayant sa tempe pendant qu’elle chuchote d’une voix douce des paroles réconfortantes. Morgana n’a jamais été une personne très douée dans ce genre d’exercice, mais elle s’applique sincèrement, son corps courbé vers celui de la jeune femme en une attitude protectrice. « Tu es en sécurité maintenant. ». Carressante, elle la berce dans son giron. « Parle si tu le souhaites. Reste silencieuse si tu le souhaites mais je suis avec toi pour le moment. Et le pire ne me fait pas peur. » [/color]
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