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sujet; dance with the monster + Dracestia
MessageSujet: dance with the monster + Dracestia   dance with the monster + Dracestia EmptyLun 19 Jan 2015 - 21:57

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Draco ∞ Hestia
Une garde comme il y en aurait des centaines d’autres à Sainte-Mangouste, l’activité était intense, encore une fois, les affrontements de toutes sortes avaient fait bon nombre de blessés et il n’avait pas besoin d’être clairvoyant pour se douter que la plus part des blessés arrivés durant la nuit ne passerait pas la suivante. Depuis son arrivée à Sainte Mangouste en tant que stagiaire, Hestia avait remarqué que les sorciers qui viendraient emplir cimetières ou fosses communes dans très peu de temps étaient classés en en trois types. Certains mourraient en raison de la gravité de leurs blessures, d’autres, nés moldus ou présumés rebelles, disparaitraient mystérieusement sans qu’aucune trace n’atteste de leur passage dans ces murs, d’autres enfin, refuseraient tout soin, n’ayant plus rien d’autre à faire que perdre la vie,  trop impliqués, trop seuls, traqués, haïs, ils sont de ceux qui ont tout perdu à cause de cette guerre et qui n’espèrent même plus l’arrivée de jours meilleurs. A part eux, il y avait deux autres types de malades, ceux qui passaient en priorité et étaient choyés par l’ensemble du personnel, par peur, respect ou simplement par envie de se faire bien voir auprès des serviteurs du Magister et les autres, le commun des mortels qui allait et venait sans que l’on ne souvienne d’un seul de leur visage. Aux yeux d’Hestia, ils étaient tous les mêmes, de simples vies qui pouvaient trépasser à chaque instant, et c’était ça tout l’intérêt de son travail, ce passage de la vie à la mort, cet instant où l’âme quitte le corps. A chaque fois, cela lui donne des frissons. Mais ce n’était pas le cas de toutes les personnes travaillant au sein de l’établissement. Il y avait toujours des éternels optimistes qui travaillaient en tant que médicomages afin de faire un peu de bien autours d’eux, de rendre ce monde un peu meilleur et surtout de se sentir utiles à la communauté. Et malheureusement, Hestia avait l’honneur de travailler avec l’une d’eux, par la barbe de Merlin, elle s’en serait vraiment passée : « Sois pas si naïf, nous ne sommes pas au pays des licornes. » Lâcha-t-elle après que ce dernier ait, encore une fois, exprimé son désespoir de voir tous ces gens mourir, encore et encore. Piqué dans son orgueil, le jeune homme laissa échapper un râle avant de répondre, dédaigneux : « Excuse-moi d’avoir de la considération pour nos patients, contrairement à toi mon but est de les guérir et non pas de prendre part à leur mort. » Jaugeant son collègue d’un air agacé, Hestia s’approcha de lui, inquiétante et susurra à son oreille : « Tu devrais plutôt prêter attention à ce que je ne prenne pas part à ta propre mort, ou à celle d’un être qui t’es cher, je n’aime pas que l’on m’accuse de chose que je n’ai pas faites. »

♕♕♕♕

Les flammes semblaient s’infiltrer dans ses veines, elle se sentait suffoquer, comme si ses forces disparaissaient tandis que la fumée s’infiltrait dans sa gorge. Sa vue se brouillait elle se sentait partir. Mais, alors qu’elle semblait lâcher son dernier souffle tout s’effaça. A des milliers de lieues de là, Hestia émergea de cet horrible cauchemar. Se redressant en sueur elle tenta de reprendre sa respiration, jetant des regards apeurés autour d’elle. Elle avait l’impression d’avoir la gorge en feu et de sentir encore l’odeur de la fumée dans ses cheveux. Elle avait encore les mains tremblantes alors qu’elle sortit de son lit, pantelante, s’appuyant sur les murs pour garder son équilibre. Elle avait l’esprit embrumé, elle ne savait pas vraiment où elle se trouvait ni ce qu’il venait de lui arriver, la seule chose qu’elle savait, c’était le jaune des flammes, la chaleur du feu sur son visage rougis par les cris, elle avait l’impression de devenir folle, d’hériter des vieux démons de sa mère, et pourtant, elle voulait croire que c’était impossible, qu’elle avait échappé à ce don, ou malédiction qui l’amènerait certainement à l’asile. Après tout, il fallait rester calme, tout le monde faisait des cauchemars sans pour autant virer à la démence. Par Morgane, pourquoi ces cauchemars venaient-ils l’assaillir à chaque fois qu’elle trouvait le sommeil ? Elle qui n’avait plus l’occasion de dormir plus que de raison se voyait victime de toutes sortes de délires nocturnes dès qu’elle fermait les yeux. « Mademoiselle Hestia est déjà réveillée ce n’est pas normal, Mademoiselle Hestia ne se réveille jamais aussi tôt après une garde, Jaffeth devrait déjà avoir terminé le déjeuner, méchant Jaffeth, Jaffeth ne mérite pas la bonté de mademoiselle Hestia, méchant, méchant ! » Entendit-elle au détour du couloir tandis qu’elle retrouvait ses esprits. « Stupide créature.» Maugréa-t-elle en se rasseyant sur son lit, n’ayant que très peu envie de croiser le regard vide et globuleux du serviteur de la famille. Elle avait déjà l’estomac assez retourné. L'heure avait tournée et avec elle la terreur était passée et c’était comme s’il n’en avait jamais été. Plongée dans un manuel de médicomagie, profitant de ses quelques heures de répit entre deux gardes, elle entendit le porche grincer : « Jaffeth, notre invité attend devant la porte faut-il que j’aille lui ouvrir moi-même ? » L’elfe de maison, surpris à ses occupations par le timbre froid de sa maitresse se dirigea vers la porte quelques secondes avant que le bruit du poing reconnaissable entre mille sur le bois noir de la porte d’entrée ne résonne dans la demeure. Reconnaissant l’invité en question, l’elfe se dépêcha de disparaitre dans la cuisine. « Draco, que me vaut ce plaisir ? » Esquissa Hestia en se redressant du fauteuil sur lequel elle était adossée. Tournant les yeux vers son ami, elle ne put que remarquer la fatigue qui se lisait sur ses traits. Il le cachait très bien, un Malfoy était toujours maitre des apparences, et ce, quoi qu’il arrive, mais, elle avait passé assez de temps à ses côtés pour comprendre quand quelque chose n’allait pas, et elle ne se trompait jamais. Se levant brusquement elle le rejoint sur le palier, le prenant avec douceur par le bras pour l’entrainer vers le séjour. « Un thé pour notre invité, de suite ! » Grogna-t-elle à l’attention du serviteur tout en laissant le jeune homme s’installer. S’asseyant près de lui, inquiète elle s’enquit : « Que se passe-t-il ? » Elle avait bien peur de déjà savoir de quoi il allait lui parler, et déjà, elle sentait un mélange entre tristesse et rage l’envahir. Elle ne savait pas comment réagir, mais, elle savait bien que la discussion allait ressembler à l'incendie de ses cauchemars.
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Draco Malfoy
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‹ inscription : 13/09/2013
‹ messages : 8775
‹ crédits : faust.
‹ dialogues : seagreen.
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‹ liens utiles : draco malfoy w/ lucky blue smith ; ginevra weasley w/ holland roden ; calixe davis w/ audreyana michelle ; uc w/ uc ; indiana alderton w/ nicola peltz ; heath ravka w/ im jaebum ; even li w/ jeon jungkook ; jelena kuodzevikiute w/ ariana grande.

‹ âge : 23 yo (05.06.80).
‹ occupation : ancien langue de plomb (spécialisé dans les expérimentations magiques) ; fugitif et informateur de la RDP entre le 26.05.03 et le 08.12.03 ; condamné à 22 ans à Azkaban pour terrorisme, au terme d'une assignation à résidence et d'un procès bâclé, tenu à huis-clos.
‹ maison : Slytherin — “ you need a little bit of insanity to do great things ”.
‹ scolarité : entre 1991 et 1997.
‹ baguette : un emprunt, depuis qu'il est en fuite. elle n'est que temporaire et il ne souhaite pas s'y intéresser ou s'y attacher, puisque la compatibilité est manquante.
‹ gallions (ʛ) : 14294
‹ réputation : sale mangemort, assassin méritant de croupir à vie en prison pour expier ses crimes et ceux de ses ancètres.
‹ particularité : il est occlumens depuis ses 16 ans.
‹ faits : Famille.
Narcissa (mère) en convalescence. sortie de son silence depuis peu pour réfuter l'annonce de son décès ; reconnue martyr. lutte pour que le jugement de son fils soit révisé.
Lucius (père) mort durant la tempête du 03.03.2004.
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Spoiler:

‹ résidence : emprisonné à Azkaban depuis le 06.01.04. en fuite depuis le 08.05.04.
‹ patronus : inexistant.
‹ épouvantard : l'éxécution de juillet 02, ses proches en guise de victimes: leurs regards vidés par l'Imperium, la baguette de Draco dressée, les étincelles vertes des AK et leurs cadavres empilés comme de vulgaires déchets.
‹ risèd : un portrait de famille idéal, utopique.
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Dance with the monster,

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7 JANV. 2002 & Dracestia







(+ début) Draco trébucha hors de la Pensine et manqua presque de s’affaler au sol dans sa précipitation. D’incontrôlables tremblements lui agitaient les mains et, submergé par un trop plein d’informations dont il n’avait pas été préparé à encaisser l’impact, il se courba en deux, incapable de réprimer la violente vague de nausée qui le secoua tout entier. Ce n’était pas vrai. Ça ne pouvait pas l’être… ! Forçant ses jambes flageolantes à soutenir son poids, il se jeta presque de l’autre côté du bureau, batailla avec un tiroir blindé de sorts et manqua l’arracher dans sa précipitation ; il finit néanmoins, à force d’acharnement et de gestes saccadés, frénétiques, par réussir à l’ouvrir. Si les souvenirs de la fiole qu'il venait de consulter avaient été falsifiés, le double-fond ne contiendrait aucun…

Ses espoirs s’éteignirent à la vue de l’objet qui reposait là où son esprit lui soufflait qu’il devait se trouver. Le miroir aux bordures d’un jaune presque violent, si tangible qu’il en était agressif. Pour éviter les interférences, semblaient retentir la voix aérienne de Lovegood à ses oreilles bourdonnantes. Puis, à propos de l’objet lui-même, la déclaration plus menaçante : Il symbolise notre amitié, bien sûr. Les mots se répercutaient encore et encore contre les parois de son esprit : notre amitié, amitié, amitié — Malfoy se retint de justesse de laisser échapper l’objet préjudiciable, incapable de déterminer s’il voulait le préserver ou le regarder voler en milliers d’éclats coupants. Mais cela ne résoudrait rien, cela ne suffirait pas à effacer les faits... Ceux qui le pointaient du doigt et l’accusaient de collaboration avec l’Indésirable N°2. Ceux qui le forçaient à s’avouer qu’il avait orchestré sous la menace la fuite d’une Rebut et continué d’entretenir avec elle une pseudo relation aussi étrange, inimaginable, que condamnable. Par Salazar, quand, comment, pourquoi s’était-il retrouvé embourbé dans une telle situation ? L’interrogatoire s’était déroulé sans encombre, le Véritaserum lui ayant délié les lèvres sans pourtant parvenir à lui arracher toutes les informations qu’il n’avait lui-même plus conscience de détenir, Granger les ayant gommées avec brio pour lui permettre de mentir de façon efficace, convaincante. Mais il savait pertinemment que là n’étaient pas ses vraies préoccupations. Il se raccrochait, avec l’élan du désespoir, à ces idées déjà relativement déplaisantes, mais surmontables, pour repousser temporairement le pire... pour s’accorder un semblant de répit, échapper l’espace de quelques  secondes au venin qui polluait impitoyablement son hémoglobine et altérait ses sens.

Sa mère… sa mère. Son estomac se contracta de nouveau mais, cette fois, la bile traça un chemin brûlant sans parvenir à franchir la barrière de ses lèvres, tapissant seulement sa langue d’une amertume fielleuse et tenace. Le gouffre du désespoir qui se creusait en lui se nourrissait des souvenirs retrouvés de la nuit durant laquelle il avait, une fois de plus, assisté aux souffrances infâmes infligées à l’un des êtres qu’il avait de plus précieux ; et tel un Détraqueur intérieur, il menaçait d’éteindre toute flamme de bonheur alors que la véracité des souvenirs brutalement ingurgités un instant plus tôt frappaient Draco de plein fouet. Bientôt, plus rien ne put supplanter les cris qui résonnaient à ses oreilles, fantômes d’un cauchemar qui, par malheur, avait bel et bien eu lieu, et il regretta  plus que jamais l’ignorance dans laquelle il s’était bercé le matin même. Derrière ses paupières closes, la forme sinistre de Nagini enveloppait de toute sa longueur la taille et les membres inférieurs d’une Narcissa effondrée. Elle gardait les ongles crispés, comme pour se raccrocher de toutes les forces qu’il lui restait au sol sur lequel elle était affalée, alors que Draco — témoin impuissant — la suppliait silencieusement de se laisser aller à l’inconscience. Le supplice la rattraperait inévitablement au réveil, mais limité au moins par les soins que lui prodiguait Severus. Nullement réceptive aux prières qui se dessinaient sur les lèvres frustrées de son fils, la femme n’avait eu de cesse de lutter, toute amoindrie qu’elle était, tandis que son bourreau reptilien, impitoyable, resserrait ostensiblement ses anneaux autour d’elle. Les os broyés craquaient en une rhapsodie effarante qui illuminait le faciès du Maître et faisait briller d’une lueur malsaine ses pupilles écarlates. D’un rouge aussi intense que les flots de sang qui jaillissaient des lèvres incolores de Narcissa tandis que le serpent docile se mouvait au rythme des sifflements suaves qui lui étaient adressés, portant son étreinte mortelle jusqu’à la frêle cage thoracique qui disparaissait presque entièrement derrières ses sombres écailles. Et Malfoy se revoyait debout là, impuissant, incapable d’esquisser un geste sans aggraver la situation ; il se revoyait condamné à la regarder dépérir lentement, il se rappelait avec précision de l’effroi qui lui coupait le souffle, de la main de son père plantée dans son épaule telles des serres. Ne lui donne pas cette satisfaction, articulait la main messagère qui lui imposait un immobilisme écœurant. Il n’attend qu’une excuse pour nous tuer tous. La scène immonde se rejouait à l’infini dans son esprit tourmenté et, comme la première fois, une haine intense se solidifiait en lui, bloc lourd et assassin qui lui arracha finalement le hurlement difficilement contenu ce soir-là.

Mus par la rage, ses bras balayèrent la surface du bureau et tout le matériel méthodiquement entreposé là s’écrasa au sol dans un effroyable fracas qui couvrit à peine un second cri ; les pots d’encre se déversèrent sur le tapis épais avec la consistance du sang, superposition effectuée par un esprit trop dérangé pour prendre en compte couleurs et odeurs – les nuances olfactives étaient réduites à néant, ses sens se chargeant de combler ces lacunes pour parfaire la vision terrifiante. Sa baguette se retrouva coincée entre les pulpes rougies de ses doigts et, soumis aux pulsions destructrices qui l’envahissaient, Draco enchaîna les sortilèges, faisant voler son antre, son refuge en éclats, à la façon dont son monde lui-même s’écroulait. Jusqu’à ce que l’épuisement, plus moral que physique, se faufile dans ses muscles gourds. Vidé, il posa ses paumes à plat contre un mur,  dernier vestige encore droit dans ce champ dévasté. « Si elle meurt… », prononça-t-il à voix haute, par élan de masochisme, pour tester sa capacité à encaisser une telle probabilité. Mais si elle mourait, la course acharnée de Draco contre la Fin n’aurait plus de sens, n’est-ce pas ? Que lui resterait-il ?

La réponse lui vint sous la forme d’un halètement étouffé qui fit Draco se retourner. Son regard éteint croisa celui épouvanté de son fils, et ses lèvres s’entrouvrirent sans qu’il ne trouve de mots rassurants à extirper du chaos de son esprit. « Monte dans ta chambre Scorpius. » Il se détesta à l’instant même où il prononça l’ordre et où les yeux de l’enfant, déjà brodés d’incertitude, se baignèrent de larmes contenues. Le jeune père n’avait guère eu de temps à lui accorder ces dernières semaines et, s’il se maudissait pour cet état de fait, pour la peine infligée à son fils esseulé, il ne trouvait tout simplement plus en lui la force de se prétendre… fort. Il s’effondrait de l’intérieur. Ses doigts tâtèrent un ornement intact, s’y accrochèrent, et l’objet se déboita avec un grincement sinistre. Ce n’était pas réellement une cachette — plutôt simili-secret somme toute évident, réserve de réconfort liquide masqué derrière l'allure stricte d'une salle dédiée au sérieux, au travail ; un pan de mur s’ouvrit sur un stock d’alcools de prix et Draco se saisit sans réfléchir d’une bouteille pour la porter à ses lèvres. Les gorgées s’enchaînèrent sans qu’il ne pense à les compter, concentré qu’il l’était sur son besoin de terrasser le poids qui menaçait de l’achever. La brûlure délicieuse du Firewhisky lui fit agréablement tourner la tête, réponse facile à ses tourments, qui le poussa à répéter le geste.

Il lui fallait sortir d’ici. Le constat le frappa alors qu’il vissait le bouchon, hésitait, s’arrêtait, saisissait une flasque, la remplissait à ras-bord du liquide ambré si tentateur, puis se détournait de sa réserve en apportant le petit récipient avec lui. Il chancela en direction de la porte, mais son reflet dans le verre brisé de l’armoire le frappa comme une accusation. Son air hagard, ses cheveux trop longs qui lui retombaient autour du visage en une pitoyable allégorie d’abandon, sa cravate à moitié défaite et sa chemise tachée d’encre… Ce ne fut qu’alors qu’il prit réellement conscience du capharnaüm qui l’entourait. Les braises de son éducation ranimées le forcèrent à procéder dans l’ordre : laborieusement, la pièce fut remise en état et, la tâche accomplie, il se traina jusqu’à sa chambre, abandonna ses vêtements au sol sur le chemin de salle de bains, et pétrifia ses membres sous l’eau glaciale de la douche jusqu’à ce que ses dents claquent et que son épiderme vire au mauve. Néanmoins, l’idée fixe persistait : il lui fallait quitter ces lieux. La flasque trouva le chemin de la poche de sa robe de sorcier lorsqu’il se fut rhabillé et, sans un message pour l’un ou l’autre des habitants de l’immense demeure, il s’enfuit du Manoir dont le moindre couloir le renvoyait sans cesse à l’absence, à la lente agonie de sa mère.

Tentative de substitution ou simple besoin de trouver l’apaisement dans des traits familiers ? La question s’imposa à lui lorsqu’il se retrouva à la porte des Carrow, face à un elfe de maison qui fut rapidement écarté par sa maitresse. « Draco, que me vaut ce plaisir ? » Il eut beau tenter, il ne parvint à formuler aucune réponse, encore gelé tant de l’intérieur que de l’extérieur. Son port irréprochable pouvait sans doute difficilement masquer ses tremblements, et il ne fut pas surpris d’entendre Hestia commander à son serviteur de préparer du thé, tandis qu’elle l’entraînait à l’intérieur. « Que se passe-t-il ? » Il se sentait vulnérable, il se sentait méprisable, et le besoin de réconfort qu’il était incapable d’assumer le rendait agressif, comme toujours. « Mais pourquoi se passerait-il quoi que ce soit, Tia ? » Un sourire torve étira la commissure de ses lèvres sans atteindre ses yeux, perdus dans le vague, et il continua, presque mielleux : « Tout va pour le mieux. Mon père est un couard et mes cousines, elles, sont des traitresses. L’univers idéal des Malfoy. » Il taisait d'autres vérités, telles que : la soumission devient ma marque de fabrique ou ma mère assouvit les plaisirs sadiques d'un (...), bribes de phrases qu'il ne se permettait même pas de compléter en pensées. Ses iris se portèrent finalement sur elle, la sondant avec quelque chose de sombre et d’inquiétant, et il haussa un sourcil faussement curieux. « Je viens seulement aux nouvelles », reprit-il cette fois sur le ton de la conversation. « A qui nous as-tu vendus ces dernières semaines, dans la quête de divertissement qui a motivé ta collaboration avec les Insurgés ? Par nous, j’entends… l’oncle qui t’a généreusement recueillie, la tante qui t’a adoptée comme sa propre fille, et ces valeurs visiblement sans importance que tu relayes au second plan. » Son sourire était presque aimable. « Famille, loyauté, toutes ces foutaises sur lesquelles tu craches sans remord. » Il voulait des cris, de la colère, de la rancœur ; il voulait vomir tous ces sentiments dans lesquels il s’engluait inexorablement. Il voulait la serrer contre lui mais n'était pas prêt à le faire. Il voulait lui hurler de cesser, la blâmer d'aider l'ennemi pour expier ses propres péchés, lui murmurer à l'oreille que seuls leurs intérêts comptaient et que ce double-jeu les damnerait. En somme, il ne savait pas ce qu'il voulait, mais il cédait à l'envie condamnable de s'écorcher un peu plus.
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Draco ∞ Hestia
L'état de son cousin la mettait presque mal à l’aise, elle se sentait presque coupable de l’avoir laissé tomber aussi bas. Enfin, il n’en n’était pas à faire pitié, mais, ses tremblements étaient bien visibles malgré tous les efforts qu’il pouvait faire pour les cacher et faire bonne figure. Elle savait que sa mère était  toujours retenue prisonnière, esclave du bon vouloir du Magister et vu l’amour inconditionnel que Draco portait à cette dernière, il était presque étonnant qu’il tienne encore debout. Hestia, quant à elle ne comprenait toujours pas pourquoi il s’escrimait à suivre les ordres d’un homme, d’une créature, qui faisait ainsi souffrir les sangs purs, qui faisait souffrir sa propre mère. C’était quelque chose qui la dépassait. Mais elle acceptait, après tout, lui acceptait, plus ou moins, sa relation incriminante avec les insurgés alors elle lui devait bien ça. Se sentait-elle coupable ? Pas le moins du monde, mais, elle ne désirait pas le voir s’éloigner encore plus d’elle. Après tout, ce qu’elle faisait, elle le faisait pour lui, en partie. Bien sûr, il y avait ce jeu de guerre qui lui prenait tout son temps, mais, il y avait aussi ses réflexions en défaveur du gouvernement, et enfin, son désir de prendre part à la victoire de l’autre camp, pour se protéger et protéger ses proches.  Mais Draco ne l’entendait pas de cette manière, pas aujourd’hui du moins, et il commença à cracher son venin comme le serpent de malheur qui faisait vivre un enfer à sa Narcissa. Elle sentait qu’il avait besoin de se défouler, de crier, de hurler et de se confronter à elle, sauf, qu’elle ne lui donnerait pas satisfaction, elle ne s’énerverait pas, parce qu’il n’avait pas besoin de sa main dans la figure, parce qu’il avait besoin que sa cousine soit là pour lui et non qu’elle s’emporte et le mette à la porte. Elle ne pouvait pas dire que les paroles de son cousin, que dire, que les paroles de celui qu’elle considérait comme un frère ne l’avaient pas blessées, mais, elle savait à quoi elle s’était exposée en embrassant la cause, ou du moins, en entreprenant de livrer des informations à certains insurgés.  « Continue si cela calme ton mal-être Malfoy, mais, nous savons très bien tous les deux que tu te méprends concernant mes… » Elle reprend rapidement, « Nos » Puisqu’il ne s’agissait absolument pas d’oublier sa sœur dans l’histoire. « Intentions. » il était vrai que donner des informations à l’ennemi n’était pas la meilleure chose à faire en temps de guerre pour protéger sa famille, mais la vérité était plus compliquée.

Laissant échapper un léger soupir, elle fait un léger sourire, aimable malgré tout et se croise les jambes en appuyant son bras sur l’accoudoir, soudain lasse de tout cela. « Je voudrais bien t’expliquer par A plus B que tu te trompes, mais tu ne sembles même pas en état d’écouter, ou de comprendre, tu n’en as pas envie et je ne vais pas m’évertuer à perdre mon temps. » A sa place elle n’aurait certainement pas été plus compréhensive et elle ne désirait pas chercher le conflit. Mais, elle savait très bien qu’elle avait raison et que son cousin était emporté par ses émotions. Ce qu’elle avait du mal à comprendre, c’était qu’ils avaient déjà eu cette discussion des dizaines de fois et qu’ils en étaient arrivés à un accord. Mais, aujourd’hui c’était comme si Draco avait tout oublié de leur arrangement. « Donc, tu peux continuer mais, quand tu seras calmé et plus disposé, tu pourras m’expliquer ce qu’il t’arrive au lieu de tenter de te mettre à dos une, peut-être même la seule personne à qui tu peux parler librement, et qui ne te tournera pas le dos quoi que tu fasses. » Elle n’allait pas ajouter « et qui te soutient » parce que ce n’était pas le moment de lui parler de soutient alors qu’il venait de l’accuser de trahison. « Tu sais très bien que cela n’arrivera jamais de toute façon. » Elle serait toujours dévouée à lui, jamais, malgré tout ce qu’il pouvait lui dire, elle ne lui tournerait le dos, c’était ça la famille.

Le silence c’était installé sur la demeure, Hestia n’entendait que la respiration saccadée de son cousin et les déplacements du serviteur de la maison dans la cuisine. La tête penchée sur le côté, elle observe sans ciller le visage de son interlocuteur, elle n’avait pas peur de ses réactions, elle était habituée à lui tenir tête. Dans un léger tintement, le plateau à thé est posé sur le guéridon et l’elfe de maison disparut aussi rapidement. « Bois ton thé, tu trembles autant que cet idiot de Lockhart dans sa chambre à Sainte-Mangouste » Dit-elle d’un ton qui ne laissait guère d’options à la discussion en tendant sa tasse au jeune homme, elle ne doutait pas que cette dernière risquait de finir brisée contre un mur mais, quoi qu’il puisse faire, ou dire, il y avait bien une chose dont il ne se débarrasserait pas, c’était les attentions et la tendresse qu’elle avait pour lui. Elle savait à quel point ces derniers temps étaient difficiles pour l’héritier Malfoy. Qu’il n’arrivait plus, ou du moins difficilement à garder la tête hors de l’eau, il n’y avait pas besoin d’être fille de voyante pour le deviner lorsque l’on connaissait un minimum l’homme qu’était devenu son cousin. Elle se souvenait, amèrement parfois, des années passées, avant la guerre, durant lesquelles, à sa manière, Draco avait agi comme un frère bienveillant envers les jumelles. Il n’avait pas ressenti de jalousie en les voyant entrer dans sa vie, dans sa famille, ou, si cela avait été le cas, il ne l’avait pas laissé paraitre, et, il les avait adoptées comme sa mère et son père l’avaient fait. Les sourires étaient rares, mais, parfois, elle arrivait à lui en arracher un. Et, elle savait bien que ces derniers étaient sincères. C’était le temps où ils avaient appris à devenir une famille unie malgré des liens du sang quelque peu dilués. Désormais, il était aisé de croire que les bonnes relations s’étaient effilochées avec la guerre : Deux mangemorts, deux collabos des insurgées et, une mère aimante aux mains sadiques du Magister et de ses sbires, ce n’était pas le tableau rêvé d’une famille. Mais, rien n’avait affecté l’amour qu’elle portait à toutes ces personnes qui lui avaient permises de se relever après la presque disparition de sa mère.

Faisant la moue, elle observe du coin de l’œil le jeune homme espérant le voir se calmer et s’ouvrir à elle. Elle se doutait bien que cela ne serait pas si facile mais, elle voulait qu’il aille mieux, elle voulait pouvoir l’aider et se sentait terriblement inutile en ce moment précis. Se rapprochant lentement de son cousin elle dépose une main qui se veut réconfortante sur son épaule. Elle doute qu’il accepte ce geste d’affection, mais elle aura au moins essayé de faire un premier pas vers lui. « C’est pour nous que je fais ça, ne l’oublie pas, pour… » Elle manque malgré tout de laisser échapper un mot de trop, elle ne voulait prononcer le nom de Narcissa, les blessures étaient déjà sanguinolente et elle ne désirait pas s’attirer encore plus les foudres de son ainé en abordant un sujet difficile, plus difficile que sa trahison soit. « Pour nous tous. »
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‹ particularité : il est occlumens depuis ses 16 ans.
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Narcissa (mère) en convalescence. sortie de son silence depuis peu pour réfuter l'annonce de son décès ; reconnue martyr. lutte pour que le jugement de son fils soit révisé.
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Dance with the monster,

with the beast inside there’s nowhere we can hide
7 JANV. 2002 & Dracestia







Il avait pesé mais sous-estimé les conséquences des mesures prises pour survivre aux interrogatoires. Gommer les souvenirs l’avait endurci, accentuant des traits déplaisants de son caractère et de sa mentalité sans même qu’il ne le ressente, altérant perceptiblement sa conscience : il était un brave soldat à la conscience nette du point de vue de son Maître, l’un des hommes de main et pions remplaçables d’un dictateur ne souffrant aucune faille. Il s’était cru irréprochable, avait dans le même élan oublié les torts de ses proches ; sa tolérance et son empathie ainsi émoussées avaient renforcé son aversion pour la trahison, même sous ses formes les plus diluées. C’était somme toute une sacrée parcelle d’humanité qu’il avait fait disparaître et, à présent, elle lui revenait au visage avec la puissance d’un boomerang. Reprendre conscience des actes qu’il fait le choix de s’arracher était sans conteste une expérience pénible : il devait assimiler les pensées, brièvement effacées, qui le condamnaient selon ses propres critères… il lui fallait concilier cet homme qu’il avait oublié être et celui qu’il avait pensé être durant un court mais intense laps de temps : ce que les évènements auraient fait de lui sans l’appel de Granger, son chantage, les contrats passés dans le but de s’assurer de ne pas être dupé par l’autre, l’entente tissée avec réticence. Sans la fuite organisée de Lovegood, sa certitude consternante de pouvoir le considérer comme un ami. Et ses propres méfaits étaient couronnés par ceux d’Hestia, dont il avait également préféré étouffer le double-jeu de peur que le Veritaserum ne le pousse à la dénoncer. Par les tourments qui bringuebalaient leur relation depuis qu’il avait découvert qu’elle collaborait avec l’ennemi par jeu ou par révolte, il ne savait même plus… Cette discussion, ils l’avaient eue des centaines de fois ; la scène avait été si souvent rejouée que ses couleurs en étaient délavées, ses dorures ruinées. Mais la tension était intacte, la pression encore à son comble, comme s’il s’agissait bel et bien du premier acte de cette pièce vouée à s’achever comme toujours sur une impasse.

Il était en colère comme au premier jour, parce que tandis qu’une part de lui se rappelait finalement leurs précédents échanges houleux, l’autre les découvrait et se laissait consumer par la rage. Il se sentait presque schizophrène, possédé par deux versions de lui-même dont l’une se voulait intraitable et vindicative tandis que l’autre exigeait de retrouver sa véritable place, de dealer correctement avec cette situation familière. Il était paumé dans sa propre tête, égaré comme il ne l’avait jamais été, et pour cause : ne pas avoir le contrôle sur le cours des choses lui était déjà insupportable, et le perdre sur lui-même était cent fois pire encore. « Continue si cela calme ton mal-être Malfoy, mais, nous savons très bien tous les deux que tu te méprends concernant mes… nos intentions. » Il pouvait presque entendre se répercuter dans sa mémoire torturée l’écho de ces phrases, de ces reproches énoncés d’une voix ferme et assurée, ponctuée par le refus de se laisser entraîner dans la dispute qu’il appelait de tout son être. Le palpitant au bord des lèvres et l’âme en dérive, il se laissa choir dans un fauteuil et passa une main nerveuse sur ses traits tirés. « Je voudrais bien t’expliquer par A plus B que tu te trompes, mais tu ne sembles même pas en état d’écouter, ou de comprendre, tu n’en as pas envie et je ne vais pas m’évertuer à perdre mon temps. » Un rire caustique s’entrechoqua à la coupe de ses lèvres. « Tu as raison, je ne peux ni ne veux comprendre ce qui te pousse à collaborer avec ces minables. Parce que ce qui compte, ce ne sont pas les intentions mais leurs conséquences. » Conséquences qui s’avéraient désastreuses — voilà ce que lui criaient les images qui lui pesaient depuis qu’il les avait retrouvées. La méfiance destructrice que nourrissait le Lord à l’égard de sa famille n’avait jamais décru en dépit des efforts des Malfoy pour prouver que la défection de Lucius, des années auparavant, ne se répéterait pas. Il voulait d’une assurance et avait fait de Narcissa sa garantie, consumant la santé et l’intégrité physique de l’épouse Malfoy sur l’autel de sa mégalomanie sans limite. Si Draco vivait mal sa propre collaboration avec Granger, il avait au moins l’assurance que ce qu’elle exigeait de lui, et vice versa, ne coûtait rien à son camp. Maigre consolation, mais consolation tout de même ; Flora et Hestia, cependant, avaient un tout autre objectif. Elles rendaient véridiques les doutes du Mage Noir en collaborant avec l’ennemi, et les informations qu’elles livraient visaient à permettre aux Insurgés de gagner du terrain. « Tu peux continuer mais, quand tu seras calmé et plus disposé, tu pourras m’expliquer ce qu’il t’arrive au lieu de tenter de te mettre à dos une, peut-être même la seule personne à qui tu peux parler librement, et qui ne te tournera pas le dos quoi que tu fasses. » Mais c’était faux, faux, faux ! « Tu me tournes le dos en t’alliant à eux », grinça-t-il, le regard fixé sur les arabesques élégants de la tapisserie décorant le mur qui lui faisait face, qu’il voyait sans le voir. « Tu sais très bien que cela n’arrivera jamais de toute façon. » Le thé réclamé finalement servi, Draco serra les poings sans esquisser un geste en direction de la tasse qu’Hestia lui intimait de prendre. Il n’avait pas confiance en sa capacité de se retenir de l’exploser pour manifester sa frustration, geste certes libérateur mais aussi puéril qu’inutile. « Ne me materne pas », persiffla-t-il toutefois, les lèvres plissée amèrement alors qu’il tournait vers elle son regard accusateur. « Je n’ai que faire des excuses que tu te trouves pour vivre en paix avec ta conscience, mais te voir m’enfoncer une dague dans le dos tout en essayant de me bercer de beaux discours m’exaspère. » « C’est pour nous que je fais ça, ne l’oublie pas, pour… Pour nous tous. » Incapable de tenir en place, il s’extirpa du canapé et se mit à faire les cents pas, piétinant le sol tel un fauve en cage. En cage dans son esprit, dans son corps, dans son existence de damné, alors qu’il aspirait à autre chose. « Non, tu le fais pour toi et cette situation m’enrage ! En t’échinant à soutenir l’ennemi tu contribues à nous mettre en échec. Mais chaque rebelle remis sur pied est un nouvel adversaire prêt à retourner sur le champ de bataille, et chaque assaut déjoué se paye. Ton refus de livrer les insurgés à leur sort nous condamne. » C’était un lien de cause à effet, un cercle vicieux : tout ce qui aidait à entraver la progression du gouvernement était néfaste et devait être éliminé, or Hestia se classerait dans cette catégorie tant qu’elle refuserait de mettre un terme à sa collaboration avec les Insurgés. Pourquoi refusait-elle de voir l’ampleur des conséquences ? Si elle les comprenait, c’était même pire encore, puisqu’elle en faisait fi. « Le Maître n’a pas la moindre confiance en notre famille et ne manque aucune opportunité de nous briser. » Le constat était désagréable mais on ne pouvait plus réel. « Si tu voulais vraiment mon bien, tu m’aiderais à lui prouver que nous sommes entièrement fiables. » Il avait finalement cessé de tourner en rond et avait retrouvé un semblant de contenance, juste de quoi s’obliger à refouler la colère pour tenter une autre approche. Si l’agressivité n’avait aucun succès, la persuasion serait-elle plus efficace ? « Il est temps que ça cesse », reprit-il, las. « Je ne sais pas ce que tu espères, mais à ce stade seule la victoire du Lord pourrait nous être bénéfique. Si les insurgés gagnaient cette guerre, les quelques devinettes ambiguës que tu leur offres ne suffiraient pas à garantir notre survie. Il ne reste rien de l’AD et de l’Ordre, Hestia. Seulement des meurtriers aussi avides de sang que le plus retors des mangemorts, et ils se feront un plaisir de nous faire la peau si tu leur en donnes l’occasion. » L’attaque de l’Allée des Embrumes l’avait prouvé : commerçants, habitants, ils ne faisaient aucun cas de la valeur d’une vie et misaient sur la destruction sans se soucier des potentielles victimes. Leur image de justiciers était bel et bien ruinée aux yeux du peuple, et il n’avait même pas été nécessaire d’user de propagande mensongère pour ce faire.

Faire face à Hestia dans ces conditions, la regarder évoluer était perturbant, bouleversant. Avec ses traits exceptionnellement fins, devenus si gracieux avec l’âge, et ses manières empruntées à la femme qui lui avait servi de mère de substitution… Physiquement, elle était désormais un quasi portait de Narcissa. Les prunelles du jeune homme coururent sur ses pommettes hautes, tandis qu’il s’abreuvait de l’impression douce-amère qu’elle lui laissait toujours ; l’avoir était à la fois réconfortant et blessant, puisqu’elle le confrontait involontaire au manque toujours plus cuisant et à la peine difficilement tolérable que lui causait la situation de sa génitrice. « Même s’ils venaient, par miracle, à nous laisser croupir derrière les barreaux d’Azkaban au lieu de nous achever… je refuse de payer leur succès en regardant couler le sang de ma mère. » Mais il se doutait que, dans un tel cas, en plus de voir Narcissa périr, tant son père que lui n’écoperaient que de la vengeance des Insurgés. Certains, comme Granger, se raccrochaient encore à leurs idéaux, mais ils n’étaient plus qu’une minorité à y croire encore.
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