« The marks humans leave are too often scars. » ≤ John Green, The Fault in Our Stars.
22 MARS. Silhouette noire encapuchonnée et silencieuse, guidée par un frôlement assuré, près d’une cheville. Il n’y a plus rien. Plus rien que le désir de danger. Le mutisme des pensées. Depuis combien de temps ne t’étais-tu pas livrée à ce jeu, cette traque sans but ? Trouver une proie et laisser le serpent déchaîner des instincts meurtriers. La forêt est un être à part entière, vibrante d’une puissante magie, sa noirceur évidente n’ayant d’égal que l’horreur de certains de ses habitants. Daeva. Comme le compagnon rampant à tes pieds, docile, trop. Oublier la culpabilité, oublier les erreurs et te laisser glisser dans ce que l’ami perdu désapprouverait, ce qui t’étouffe, cette folie, ce mal qui s’immisce. Autrefois, les rafles faisaient pulser l’adrénaline dans tes veines, le regard vairon perçant l’obscurité. Autrefois, tu étais une traqueuse reconnue par tes pairs, capable d’écoute la nature, capable d’entendre, de voir, de percevoir par le biais des reptiles. Avais-tu perdu cette faculté ? Peut-être étais-tu là pour ça : réanimer ce qui menaçait de mourir dans ta dépression. Silhouette sombre et immobile, entre les arbres.
Fred est peut-être mort. Il est là, le déclencheur. Cette hantise. Depuis que tu avais croisé ce Détraqueur, depuis que la folie du Maître s’était déchainée sur Londres, il n’y avait que cette mort trottant, comme le bruit régulier d’une horloge. Dormir était un défis que tu ne relevais jamais vraiment. Tic, tac, tic, tac. Partir le matin, rentrer tard dans la nuit, cesser de travailler. Tu n’étais plus toi. C’en était assez. Lucrezia s’effondrait, s’effritait pour ne laisser que Luce, cette insupportable faiblesse, intolérable tendresse. Cette chose dévouée et pleine d’empathie, ce monstre de protection et de bonté. Tuer. Variation du délice. Quatre notes sanglantes sur la mélodie de tes failles. Le sifflement persistant qui signale un mouvement. Il n’y a pas de lumière au bout de la baguette dissimulée derrière un pan de ta cape, tu n’en as pas besoin quand bien même la forêt soit sombre ; tu dois ramener ce que tu as perdu et pour cela, il faut mettre tes compétences à l’épreuve.
Fermer les yeux et écouter le souffle froid de la brise, à peine. Le craquement du bois, le bruissement des feuilles. Pas de peur. Un fugitif ferait bien plus de bruit que cela. Petits pas par petits pas, quelque chose remue. Quelque chose de petit. Impact étouffé dans le tapis de feuilles. Vulgaire animal, pas plus gros qu’un lapin, qui meurt sous les crochets déterminés du cobra difficile, délaissant le cadavre sans s’en repaitre. Tel un gourmet, il est difficile.
« Quelqu’un. » L’alerte fait dresser le corps souple tandis que tu ne consens pas à bouger. Inutile. Daeva prend les devants, s’approche, dissimulé sur le sol. Maîtrise indéniable. Il n’y a finalement symbiose qu’au moment où tu acceptes de délaisser tes doutes, de t’effacer pour fusionner avec une partie trop souvent perturbée de ta personnalité. La perte de l’enfant t’avait trop détournée, trop arraché. Ecorchée à l’intérieur. Un sourire au coin de ta bouche, sous l’ombre de ta capuche. Ca allait devenir amusant. Un peu plus stimulant. Agilité mortelle, le reptile se dresse devant l’homme qui vient d’apparaître. La roux de sa chevelure. « Stop ! » Le sifflement qui s’échappe d’entre tes lèvres est sec, autoritaire. Ta baguette, levée par réflexe, s’abaisse. Il fallait qu’elle tombe sur un Weasley. Pas le bon. Pas celui qu’elle avait espéré voir, durant le court laps de temps durant lequel l’information avait rejoint la partie réflexion de son cerveau. Daeva suspend son attaque, crochets dehors, muscles tendus, la coiffe du cobra royal ne laissant aucun doute sur l’exotisme de l’espèce, divinité égyptienne. « Le plus âgé.. » Le nom ne te vient pas immédiatement, coincé sur le bout de ta langue. Grand, élancé. Plutôt charmant. Tu n’as sûrement pas envie de te souvenir. La froideur s’est effondrée, la glace a fondu dés l’instant où tu as posé les yeux sur ces caractéristiques types, sur cette silhouette, ces deux yeux attentifs. Tu ne peux pas. Tu ne peux pas t’en prendre à lui. Il doit savoir, lui, si Fred est en vie. Tu ne dis plus rien, comme sonnée, déstabilisée. Daeva, ça n’est pas le bon Weasley. Et tu perds tes moyens, telle une enfant qui retrouve une accroche émotionnelle dont on l’aurait trop longtemps séparée. Tu le comprends, que tu ne pourras pas fuir la vérité plus longtemps : un jour, tu cèderas. Tu nies l’évidence mais les Rowle, le Lord, les Selwyn.. ils t’ont perdue le jour où tu as goûté, à nouveau, à la douceur chaleureuse d’une famille de coeur.
Deux mois. Une période aussi courte que longue. Deux mois d’inquiétude, d’angoisse et de ressentiment. Deux mois de mensonge et de recherches infructueuses. Un jour ou l’autre ce troll des montagnes aura ma peau ! Il est en vie, je le sais. Mais ça ne suffit pas à faire taire mes instincts. J’ai envie de le serrer dans mes bras autant que je ne souhaite l’étrangler moi-même. Il prend des risques inconsidérés et les belliqueux ne font que le mener sur une pente glissante, malsaine. L’attaque de Londres n’a pas été un succès il n’a entrainé que la mort et la souffrance sur son sillage. La destruction de la RITM n’a, au mieux, été qu’un avertissement mais l’appel a-t’ il été entendu ? Le peuple gronde et ne se reconnait plus dans les actions des insurgés. Le magister perd lui aussi de sa superbe mais il maintient la pression, la peur et par conséquent le pouvoir. Et moi dans tout cela ? Moi qui me bats avec des ombres et des chimères. Qui tente de maintenir à flot une famille disloquée, un ordre désuni. Je mens à une mère à qui l’on ne peut rien cacher et trouve mon réconfort près d’une femme qui tente de ne pas céder à la panique de l’arrivée prochaine d’une nouvelle vie. A shell cottage la magie est vacillante et je ne peux me permettre des sorties trop longues. Mais je raccompagne tout de même ces enfants à qui je donne des cours de défense contre les forces du mal et de duel, bien sûr. Des insurgés malgré eux, qu’ils viennent des belliqueux des pacifistes ou des audacieux, tous ont droit à des cours, ils ont le droit de pouvoir se défendre et d’attaquer s’il le faut. Et je le cherche, Lui. Parce qu’il n’a même pas pris la peine de me contacter sur le triangle que je serre dans ma poche. Qu’il a laissé le soin à Percy de me dire qu’il avait bien survécu à l’explosion… Alors je profite du moindre instant pour le pister. Je ne connais pas l’emplacement exact des planques des groupes d’insurgés. C’est mieux ainsi. Daeva est le siège de l’un d’entre eux, une planque et des membres que je connais assez bien. Mon odorat, plus développé que la moyenne, reconnait les membres des loups. Mais ce n’est pas l’un d’entre eux qui approche. Baguette levée, elle trace déjà un protego informulé. Mieux vaut prévenir, peut-être n’est ce qu’un insurgé que je ne connais pas, un sorcier perdu… Mais ce n’est pas un sorcier qui apparait mais la tête d’un serpent reconnaissable entre mille, du moins pour moi. J’en ai vu, côtoyé, combattu en Egypte, je respecte ces créatures mais celle-ci semble agressive, protectrice. Il se dresse face à moi et mes reflexes me poussent à reculer, rapidement, trop rapidement pour un simple sorcier. Laisser assez d’espace pour que son attaque soit vaine, il ne peut m’atteindre à cette distance, il devra s’y reprendre pour me toucher. Pourtant le sorcier, enfin la sorcière le stop net. Elle lui parle, la fourchelangue semble hésiter. Ce n’est pas mon cas, je n’ai plus ce luxe depuis longtemps. Incendio, le feu sort de ma baguette et crée une barrière de protection entre la créature et moi. Si vous tenez un tant soit peu à lui, faites le revenir vers vous. Je ne voulais pas le blesser, elle ordonnait, il agissait. Qui est-elle ? Que fait-elle ici ? Que cherchez-vous dans cette forêt ? Elle avait baissé sa garde mais je maintenais cette barrière de feu, prêt à lancer d’autres sorts s’il lui venait l’idée d’agir, la rapidité et la précision de mes informulés faisaient de moi un bon duelliste. Que pouvait-elle bien faire ici. Les mangemorts ne venaient pas seul, pas ici ou ils n’avaient pas l’avantage du terrain.
« The marks humans leave are too often scars. » ≤ John Green, The Fault in Our Stars.
Les flammes qui dansent. Elles menacent, mur incandescent face à l’animal, toujours tendu, toujours sifflant. « Si vous tenez un tant soit peu à lui, faites le revenir vers vous. » dit-il. Si tu tenais à lui ? Evidemment. Un sifflement qui s’extirpe d’entre tes lèvres et le cobra tourne sa tête, te fixe. Duel silencieux. Il n’a aucune envie de t’obéir, aucun désir d’épargner à la menace une dose mortelle d’un pernicieux venin. Daeva est entêté, sans doute autant que toi. Et ton coeur bat trop vite. Le sang pulse. Le danger, tu le sais, est réel. Le mouvement du rouquin n’était pas naturel. Le serpent plie devant l’insistance, revient vers toi, ses 4 mètres et quelques témoignant de la force dont il pouvait être capable. Il était aussi dangereux pour toi que pour autrui. « Que cherchez-vous dans cette forêt ? » « De la distraction. » Le mot traîne sur ta langue, le ’s’ est insistant, malgré toi. La réponse, du tac au tac, indique le malaise. Tu as envie de lui demander, ça te torture, de te taire mais tu ne peux pas. Tu ne peux pas être aussi directe, tu ne peux pas lui laisser voir l’étendue de la détresse que provoque son frère - ou du moins, l’absence dudit frère. Une inspiration difficile. Tu détournes le regard. Son prénom, quel est son prénom déjà ? George l’a évoqué, une fois. Une histoire de réussite scolaire. Il était plus assidu que les jumeaux. « Bill. » Tu as pensé tout haut. Ca t’a échappé, comme un réflexe, le souvenir s’imposant de lui-même. C’est fou ce que tout devenait.. compliqué, ces derniers temps.
« Vous êtes Bill, n’est-ce pas ? » Oser reposer tes billes bicolores sur lui. Tiens, une cicatrice. Tu ne l’avais pas vue, au départ. Est-ce que le club de Greyback avait fait joujou avec un traitre à son sang ? Un comble, pour des hybrides. La bague à ton annulaire luit, sous la luminosité faible, l’argent du serpent enroulé à ton doigt jouant de ses nuances. L’émeraude des crochets ne laisserait presque aucun doute sur tes affinités, sur ta maison passée : vert et argent, n’est-ce pas ? Tu songes que tu as été idiote, de ne pas l’enchanter, pour en faire, au moins, une protection magique. Il n’est peut-être pas aussi tolérant que les autres. « Vous devriez me laisser continuer ma route. Tournez les talons et je ferai comme si je ne vous avais jamais rencontré. » Le ton de ta voix semble trop doux. Trop doux pour ta froideur apparente. Tu tentes de reconstruire le masque effrité de la digne sang-pur, de l’impitoyable Mangemort. Ca marcherait, en d’autres circonstances, n’est-ce pas ? Tu tentes de t’en convaincre. Ta baguette reste baissée. Tu ne peux pas la lever contre lui. C’était contre ta promesse, contre la mémoire de George, contre.. contre le peu de choses en lesquelles tu croyais encore. « .. S’il vous plaît, partez. » Serait-ce donc une supplique ? Oh, Lucrezia, si Rabastan voyait ça..
J’aurai pu transplaner, fuir, mais sa présence en ces lieux m’intriguait. Au fond, la curiosité était la plus grande perte de l’être humain. Je maintenais ma vigilance et mon sortilège tant que le cobra ne retournait pas vers sa « maîtresse », qu’il n’était plus un danger immédiat pour moi. Une lutte semblait s’être engagée entre la demoiselle et son compagnon à sang froid. Le fait même qu’elle l’ait ramené près d’elle signifiait beaucoup. Elle tenait à lui assez pour le protéger d’un danger potentiel, moi en l’occurrence, et peu de mangemorts se souciaient du bien-être d’autres créatures – Voldemort et Nagini étant une catégorie vraiment à part-. Cela ne faisait pas d’elle un ange mais elle baissait d’un cran sur mon échelle des menaces. Sa réponse, en revanche, ne me plait guère, je n’ai jamais trouvé cette forêt amusante et la situation actuelle prêtait peu aux jeux selon moi. Vous avez d’étrange passe-temps. Etait-elle venue ici pour se battre contre une créature ? Un autre sorcier ? Un entrainement solitaire ? Personnellement j’avais un tout autre genre de distraction que de me battre, même si les occasions se faisaient de plus en plus rares malheureusement. Le serpent recule et mon sort diminue jusqu’à ce qu’il ne reste que quelques braises incandescente que je conserve juste au cas où. Je ne la quitte pas du regard, ils sont dangereux tous les deux. Malgré le peu de lumière, je vois bien que ses yeux n’ont pas la même couleur, une caractéristique rare que je notais dans mon esprit. Pourtant, je ne la connais pas, je n’arrive pas à mettre un nom sur ce visage, c’est agaçant. Je n’aime pas être dans l’inconnu, c’est dangereux. Mon prénom, elle prononce mon prénom ou plutôt ça lui échappe. Je suis surpris et je ne le cache pas. Ma baguette est toujours levée vers elle, son serpent ayant toujours l’air d’en découdre contrairement à sa maîtresse. Ces deux-là forment un couple étrange, une sorcière qui baisse sa baguette et un serpent qui agit sans ordre… Si lui ferait un mangemort parfait ce n’était pas le cas de la demoiselle. J’étais sur mes gardes, surveillant le moindre froissement de feuille, le moindre mouvement d’un des compères. Comment connaissait-elle mon nom ? Notre famille était certes connue dans le monde sorcier mais il y avait d’autres roux… Et quand bien même le nom Weasley serait tatoué sur mon visage, j’étais loin d’être le seul homme de la famille. En effet, nous serions-nous déjà croisés ? Si mon ton étais courtois ma surveillance, elle était toujours bien présente, je ne pouvais pas me permettre de baisser ma garde. Cette jeune femme m’intriguait de plus en plus. Je retenais de bas instincts qui me hurlaient de l’attaquer, maintenant, alors qu’elle semblait troubler, perdue. Dans ma tête se mêlait la meilleure façon d’immobiliser le serpent et sa maîtresse et le souvenir d’une ancienne élève plus jeune que moi. Oui j’avais dû la voir à Poudlard… Ses paroles me font sourire. Ce n’est clairement pas moi qui tournerai les talons, ne pas montrer son dos à l’adversaire était le B.A.BA du duel. Son regard, son visage, son ton. Tout était contradictoire. Elle était déstabilisante. Vous avez un avantage sur moi, vous connaissez mon nom. Je ne partirai pas. Pas avant d’en savoir d’avantage même si elle semblait me supplier de la laisser, seule dans les méandres de son esprit. Folie ? Curiosité ? Sans doute un peu des deux mais la menace de ces deux-là ne me semblait pas insurmontable. Je me méfiais plus du serpent que d’elle et ce serait peut-être ce qui me perdrait. Qui êtes-vous ? Et que faites-vous, réellement, ici ? Clair, net, précis, le tout sans être agressif. Je ne laisserai pas cette femme aussi proche d’un camp d’insurgés même si celui-ci était protégé par des sortilèges puissants. Et parce qu’elle avait baissé sa baguette directement en me voyant je lui demandais. Avez-vous besoin d’aide ? Oui, j’étais avant tout un membre de l’ordre du phénix et je savais que certaines personnes avaient besoin d’une main tendue pour faire les bons choix. Tout n’était pas tout noir ou tout blanc. Et si je prenais ce risque maintenant c’est qu’il me semblait mesurer.
« The marks humans leave are too often scars. » ≤ John Green, The Fault in Our Stars.
« En effet, nous serions-nous déjà croisés ? » Un non d’un signe de tête. Non. Ou peut-être au Poudlard Express ? Et encore ? Tu n’arrives pas à déterminer son âge, ainsi songes-tu qu’il a peut-être terminé ses études avant toi. Au mieux avait-il croisé la jeune fille de 11 ans, effrayée et fuyante, la petite serpentard perdue dans ce monde de lutte des classes. La fillette disparue trop tôt, changée en bloc de glace dés la troisième année. La reine des neiges. Tu crois que tu es intimidée, que c’est ainsi qu’on décrit ce sentiment gênant qui t’empêche d’agir ou de réfléchir normalement. Tu aurais aimé rencontrer la famille de Fred et George dans d’autres conditions. Tu aurais aimé ne pas avoir à justifier tes actes, ton appartenance au camp opposé. Si tu avais été quelqu’un de bien, Bill Weasley t’aurais connue des années auparavant. Si tu avais été une Gryffondor heureuse, pleine de bonté, tu aurais partagé cette amitié, tu aurais sûrement été plus que l’amie secrète. Tu n’avais même jamais songé que cela soit un problème, jusque là. Vos secrets te plaisaient, cette bulle hors des obligations, hors du temps, avait été ton oxygène. Pour en arriver à quoi ? A ça. A être Marquée, le vile serpent du Lord, un de plus dans sa collection. « Vous avez un avantage sur moi, vous connaissez mon nom. » Daeva bouge. Il donne un coup de son corps musclé contre ta cheville, te forçant à sortir de ton immobilité. Il serait presque un entremetteur doué, si ça n’était pas pour te pousser à tuer. Le sifflement insistant de la créature te fait reculer. Toujours être stable pour maîtriser un cobra, qui plus est entraîné à éradiquer les menaces, à faire de toi un automate en cas de danger. Bill Weasley est, aux yeux de Daeva, un grand danger. Il le sent bien, que ça perturbe tes décisions, que tu hésites. L’hésitation n’est pas tolérée.
« S’il vous plaît.. » répètes-tu. Tu veux qu’il s’en aille, qu’il arrête de te regarder comme ça, de te renvoyer le reflet déplaisant de l’ennemie à éliminer. Qu’il arrête de poser ces yeux-là, sur toi. Tu sens ton pouls s’accélérer. Ton coeur est serré, à moins que ça ne soit tes poumons qui refusent de travailler. « Qui êtes-vous ? Et que faites-vous, réellement, ici ? » Il ne veut pas. Il ne veut pas te laisser en paix. Tu étais venue pour te recentrer, par pour perdre un peu plus pieds. « Luce.. » lui souffles-tu. Il voulait savoir qui tu étais ? Il n’aurait pas plus que ce nom là, celle que tu étais chaque jour un peu plus, noyant la Rowle glacée sous le brasier de l’indécision. En revanche, tu te refuses à répéter ce que tu faisais là. La forêt était encore libre d’être explorée, quand bien même les dangers y soient multiples, quand bien même les fuyards s’y trouvaient nombreux. « Avez-vous besoin d’aide ? » La morsure frôle ton mollet. Tu t’es écartée de justesse, le mouvement souple, comme si tu étais capable de sentir, de prévoir les réactions excessives de la créature. « Pars. Ca n’est pas pour toi. » Insiste-t-il. L’échange incompréhensible de sifflements ne dure qu’un instant. Elle refuse, il plie. a contrecoeur, mais il baisse sa tête, s’éloigne d’eux. Il aura essayé, mais sa propriétaire se faisait toujours plus contrariante, toujours plus acide. Vous aviez l’habitude de vivre de ces duels permanent, comme un test sans fin, une obligation d’être toujours sur tes gardes. Sa façon à lui de veiller à te faire réagir, quitte à te tuer en essayant. « Moi aussi je t’aime, Daeva. »
Si la bestiole avait pu te tirer la langue, elle l’aurait fait, d’autant que tu avais utilisé la vulgaire langue anglaise pour t’en moquer. Quel entêté. Ton regard se porte à nouveau sur Bill. Il avait posé une question. Tu te mords légèrement la lèvre. Est-ce que tu tentes. Un hochement de tête par l’affirmative : oui, tu avais besoin d’aide. « Dites-moi.. » Ca n’est pas raisonnable. La réticence se perçoit dans ta voix qui paraît vouloir mourir plutôt qu’interroger. Mourir de cette peur à l’idée de créer des ennuis à ton ami. C’était son frère, ça ne pouvait pas être grave, n’est-ce pas ? Il savait forcément, lui. « Dites-moi que Fred est en vie.. » Ca te contrarie, de devoir demander, de ne pas savoir. Comment oses-tu te prétendre son amie sans avoir aucun moyen de le contacter, de veiller sur lui ? Tu fixes le sol, c’était une mauvaise idée. la capuche glisse vers l’arrière, découvre sous la brise la blondeur de tes cheveux. Tu es démasquée, de toute façon.
Elle me fit signe que non. Nous ne nous étions jamais croisé, et pourtant. Je n’avais pas la mémoire sélective et ce regard me disait quelque chose sans que je puisse le corréler avec quoi que ce soit. Je ne parvenais pas à mettre un nom ou un âge sur ce visage et cela m’agaçait profondément. Elle était plus jeune que moi, elle avait cette grâce toute féminine mêlée à une froideur qui n’était pas déplaisante. Je suis un homme marié mais j’ai toujours su reconnaitre la beauté chez une jeune femme. Elle est belle, mais n’en a sans doute pas conscience, les femmes sont ainsi faites. De toute façon, à notre époque la beauté n’est plus qu’un reste d’humanité sur des corps embourbés dans le marasme ambiant. Seul un rire d’enfant reste pour moi complétement innocent et réellement beau, mais là n’est pas le sujet. Je ne dois pas me perdre dans mes pensées. Sa beauté n’a d’égal que sa dangerosité. Elle et son serpent. Ce serpent qui semble vouloir la faire bouger, la faire agir ? Serait-il incité à la lutte par un second fourchelangue ? Rien, aucun autre bruit si ce n’est la course d’une licorne solitaire, mais bien plus loin et l’odeur de la braise près de moi. Nous sommes seuls tous les trois, la lutte se passe entre eux. Le serpent m’a reconnu comme étant une créature et donc un danger pour lui. Il a raison. Entre mes doigts ma baguette ne me fera pas défaut. Sur le bout de ma langue un sort d’entrave. Toujours prêt à agir avant que l’adversaire ne le fasse. Mais l’adversaire en question n’est pas celle que je pensais. Elle hésite, elle recule, elle supplie. J’en aurai presque mal pour elle si je n’étais pas devenu un semi-loup. Mon instinct gronde trop fort dans mon corps, elle reste malgré tout un danger. Luce. Aucun lien ne se rattache à ce nom. De mes lèvres s’échappent quelques mots que je n’ai pas pu retenir. Enchanté, Luce. Parce que c’est une habitude, parce que j’ai été élevé comme ça. Charmant mais plus charmeur, plus depuis qu’elle est à mes côtés. Mon épouse, ma meilleure amie, Fleur. Le loup gronde, c’est aussi elle que je dois protéger en me protégeant. Vivre pour les protéger. Vivre pour eux, ma famille. Le serpent bouge et j’esquisse un mouvement que je retiens aussitôt. Allais-je user de ma baguette sur elle ou sur le serpent ? Allais-je réellement la protéger alors qu’elle était une menace ? Je ne préfère pas savoir, elle a réagi et évité la morsure. Je ne bouge pas, stupéfait d’entendre ces sons. Le fourchelangue ne s’apprend pas comme ça… Bien sûr, à force de l’entendre j’étais certain de pouvoir comprendre quelques mots, très peu, c’était possible. Ron en connaissait quelques-uns appris grâce à Harry. Un dialogue fascinant et déconcertant. La cobra abdique et recule. Daeva. Cela lui va bien, il est sombre et inquiétant. Elle l’aime, la relation des fourchelangue avec les serpents est particulière, il n’y a qu’a voir comment Voldemort est attaché à Nagini. Mon regard se pose de nouveau sur elle, elle hoche la tête. Elle a besoin d’aide. Je ne le disais pas à voix haute mais cela se voyait, ça se sentait. Ses gestes, sa respiration, son regard tout pour moi était un cri d’alerte. Une demande silencieuse d’aide. Elle souffle quelques mots, ça lui est difficile. Je la laisse terminer alors que mon cœur loupe un battement avant de battre plus vite, plus fort. Fred, on touche à ce qui fait partie de moi. Mon frère. Elle semble le connaître mais pourquoi s’inquiéter de son sort ? Qui est-elle pour lui ? Que lui veut-elle ? S’en est-elle prit à lui et me demande-t-elle s’il est « enfin » mort ? Tout se bouscule dans ma tête et pourtant je réponds. Parce qu’elle souffre et que je ne fais pas partie de ceux qui laisse les gens souffrir pour rien. Je ne suis pas méchant, je n’y arrive pas. Il vit, oui. Pas de détails. Déjà, parce que je n’en ai pas moi-même ou très peu et puis parce qu’elle reste une étrangère pour moi. Qui êtes-vous pour lui ? Le vent découvre ses longs cheveux blonds, elle baisse la tête, regarde ses pieds. Mon bras se détend sans pour autant se baisser complétement.
« The marks humans leave are too often scars. » ≤ John Green, The Fault in Our Stars.
« Il vit, oui. » Par Merlin. Tu n’imaginais pas à quel point le soulagement serait grand. La tension descend, brusquement. Trop d’émotions. Beaucoup trop. Tu ne sais absolument pas gérer cela. Tu es comme un de tes bijoux dépourvu de stabilisateur : tout menace de te faire exploser. Ou imploser, en l’occurence. Il vit. Il vit et c’est tout ce qui compte. Pas de culpabilité, Fred est vivant et tu n’es pas une potentielle responsable de sa mort. Tu ne sais pas si tu te serais remise de sa disparition, pas après ce qu’il était arrivé à George. « Qui êtes-vous pour lui ? » Tu réalises que tu ne t’es jamais posée la question. Ce que tu étais ? A dire vrai, aucune idée. Tu savais que les jumeaux Weasley avaient apprécié ton inventivité, ton intellect. Tu savais avoir gagné leur respect de cette façon.. mais qualifier votre relation ? Fred t’aimait sans doute plus que de raison et l’avait prouvé, lors de votre dernière rencontre. Votre souffrance rivalisait sans mal avec l’attachement que vous aviez l’un pour l’autre. Déraisonnable. Irrationnel. « .. Un éclat du passé. » Tu ne vois pas comment lui éclaircir le sujet. C’était embarrassant. Tu n’as pas envie qu’il se méprenne sur tes sentiments, qu’il te prenne pour ce que tu n’es pas. Il est facile de confondre tes excès avec des bases émotionnelles communes avec le reste de l’humanité, seulement tu n’es pas comme les autres, tu n’as pas la même conception des relations humaines. Qui plus est, tu ressentais trop, ou trop peu, ce qui rendait ton attachement aussi extrême que flou. Il n’y avait aucune limite à ce que tu étais prête à sacrifier pour le jeune rouquin. Par culpabilité, par tendresse, par amitié. « Ils étaient ma famille. » La douceur d’une salle privée, entre le chaos des blagues, les rires et les crises. Ils savaient te rassurer. Tu avais perdu la bouée de ton coeur, les seules personnes qui savaient gérer le déchaînement de tes angoisses, de tes peurs. Ils, comme un réflexe, comme si les jumeaux étaient toujours deux. Mais au passé. Contradiction.
« Ecoutez.. ne cherchez pas à comprendre. » C’était mieux. C’était mieux que tu partes. Tu avais ta réponse et ta chasse était compromise. Chaque minute de discussion avec un Weasley sous-entendait un danger de plus, une tache de plus sur ton CV Mangemort. Irrécupérable. Même lorsque tes intentions étaient louables, lorsque tu te décidais à revenir sur le droit chemin de ta lignée, un insurgé te tombait dessus. A croire que tu suivais un fil invisible, un message de ton inconscient. Tu pivotes. Tourner le dos n’est pas prudent mais tu ne considères pas la baguette de Bill comme une menace. S’il avait voulu t’étaler, il l’aurait déjà fait. Les fuyards sont généralement assez instinctifs pour jeter leurs intentions avant l’ombre d’une réflexion. « Daeva, viens, on s’en va. » Mais le serpent n’est pas de cet avis. Tu perçois son mouvement discret sur le sol, son corps qui glisse, lentement, vers l’homme désormais dans ton dos. Tu t’arrêtes, sans consentir à regarder ce qu’il fait. Pas encore. La créature se dresse, curieuse et fixe de ses billes luisantes le semi-loup. Il n’a pas attaqué sa maîtresse. Il est donc, peut-être, digne d’un peu d’intérêt. Et il vibre de quelque chose de sauvage qui plaît. Daeva est un paradoxe, à ton instar. « Sssurprenant. » Tu te tournes. Qu’est-ce qui lui prend ? Maintenant que tu veux échapper à la vérité de tes faiblesses, il désire t’y confronter ? « Il te destabilise. Pourquoi ? » Les crochets ne sont plus dehors. Tu ne sais pas vraiment quoi répondre. Tu n’oses même pas traduire les paroles. « Vous.. l’intriguez. » affirmes-tu, contournant la difficulté. Oui, voilà, rien à voir avec toi. Daeva ne connaissait pas Fred, il n’avait jamais été face à ce type de réactions venant de toi. Il ne comprend pas. Et Daeva déteste ne pas comprendre les ressors de ta personnalité.
Le soulagement se lit sur son visage. Elle est soulagée, presque heureuse de le savoir en vie. Il réside dans ses prunelles plus qu’une lueur malsaine de savoir son adversaire en vie et capable d’un prochain combat. Non, elle semble faire partie de ceux qui, comme moi, se sont réellement inquiété après l’attaque de Londres. La tension était redescendue d’un cran, ses épaules se détendait même sa respiration était différente. Elle était libéré d’un poids et je le sentais, je pouvais le voir. Peut-être étais-je un peu trop attentif à ce genre de détails mais c’est ce qui faisait de moi qui j’étais. Attentif et compréhensif mais pas complétement naïf. Devenir semi-loup n’avait fait que renforcer ma prédisposition à repérer les émotions et amplifier mon côté protecteur. Sur-protecteur. Si ma réponse lui convient, ma question, elle, semble soulever un problème intérieur. Je ne pensais pas avoir jeté un pavé dans la mare, juste une simple question afin de déterminer le lien qui l’unissait à mon jeune frère et ainsi de mieux comprendre la tension qu’elle renvoi. Au fond mieux la connaître, elle. Luce. Un nom n’a jamais fait un homme. Les actions, les paroles d’une personne, me permettent d’en apprendre plus. J’avais devant moi une jeune femme, charmante mais froide, du moins tentait-elle de le paraitre. Aussi apeurée que déterminée. Une femme avec un cœur et des émotions qu’elle laissait s’exprimer de façon maladroite, désordonnés, un peu comme sa relation étrange avec Daeva. Nous nous « connaissions » depuis quelques secondes seulement mais je voulais déjà en savoir d’avantage. Un éclat du passé… voilà qui m’avançait peu. Elle l’avait donc connu mais ne l’avait plus vu depuis longtemps ? Est-ce ainsi que je devais le comprendre ? Nous changions tous, c’était évident. Les épreuves de la vie modifiaient notre caractère, nos amis. Il restait pourtant toujours un socle solide, la famille qu’elle soit du sang ou celle qu’on s’est choisi. Et justement elle en parle. Elle parle d’eux. Fred et George, il ne pouvait s’agir que d’eux. Les jumeaux, la plus belle pièce de la collection Weasley. Deux être pourvu d’une rare intelligence de cœur et d’esprit. Mes petits frères, séparés par un destin cruel et malveillant. Voir Fred vivre sans George était comme vivre une nuit éternelle. Le soleil à jamais disparu derrière le voile de la mort. Et Fred sombrait d’avoir perdu sa moitié, la retenant par des stratagèmes dangereux aidé par des personnes qui ne se rendaient pas compte du mal qui le rongeait. Elle parlait de mes petits frères comme des membres de sa famille. Ils étaient proches ce qui expliquait son soulagement de le savoir en vie. Elle me demandait de ne pas chercher à comprendre et je souriais malgré moi. C’est sans doute une des rares choses dont je sois parfaitement incapable. J’aimais comprendre, découvrir, je ne laissais pas les choses en suspens, sauf bien sûr quand je le faisais sciemment. Luce me tourne le dos et j’abaisse ma baguette. Elle appelle son serpent qui ne lui obéi pas. Encore. Il se rapproche de moi. Il m’observe. Se dresse. Je reste sur mes gardes. Je compte sur mon instinct et ma rapidité pour m’éloigner rapidement le cas échéant mais je ne pointe pas ma baguette sur lui. Je l’intrigue apparemment… mais je ressens quelque chose de bien plus profond que ça. Il y a eu trop de temps, trop d’attente entre leurs « discussion » et la traduction qu’elle t’en a faite. Est-ce moi qui l’intrigue ou votre réaction face à moi ? Moi en tant que "créature" je pouvais comprendre mais les actions de ce serpent étaient trop protecteur envers la jeune femme. Il l’avait forcé à bouger, sortir de sa léthargie. Il lui avait désobéi plus d’une fois n’écoutant sans doute que le rôle qui était le sien. Il la protégeait, parfois d’elle-même. Du moins c’est l’impression que j’en avais. Il est magnifique, je vous envie de pouvoir communiquer avec eux. Parce que oui, je voyais autre chose que la mauvaise réputation de ce « don ». J’avais vu beaucoup de ses congénères en Egypte et s’il existait des charmeurs de serpents on comptait sur les doigts d’une main ceux qui pouvaient réellement leur parler.
« The marks humans leave are too often scars. » ≤ John Green, The Fault in Our Stars.
« Il est magnifique, je vous envie de pouvoir communiquer avec eux. » Il y a.. Il y a une larme au coin de ton oeil. Tu as l’impression qu’il a planté un couteau dans ton coeur et qu’il l’a fait pivoter, tordant tes émotions jusqu’à l’implosion brutale. Le roux de ses cheveux. L’éclat de son regard. George t’enviait la communication avec les serpents, il avait voulu apprendre, s’était montré plutôt doué. Culpabilité. Les visages se superposent. En dehors de cette seule larme au coin de ton oeil, il n’y a que la raideur de ton corps. Tout le paradoxe de ce que tu es. Il t’a fait mal. Il ne l’a pas fait exprès mais il t’a fait mal. Il t’a fait mal parce qu’il ne t’a pas jugé, il a trouvé quelque chose de positif. Il.. une valeur. Les Weasley te donnent une forme de valeur, ils ne te rejettent pas à cause de ton don. Tu pensais que seuls Fred et George étaient capables d’une telle curiosité sans qu’elle soit malsaine ou motivée par de noirs intérêt mais Bill.. prouvait le contraire. « Il n’y a rien à envier. » lâches-tu, à la limite entre les deux langues. Telle un sortilège avec un problème de fonctionnement. Les moldus diraient que tu es un logiciel bugué. « C’est comme être un traitre à son sang, comme porter les cheveux roux ou une morsure de loup-garou. » Tu ne l’affirmais pas comme une insulte, juste un constat, juste une triste réalité : on te traitait comme une anomalie. Les sorciers basiques soufflaient que c’était la marque de la magie noire, les sang-purs parlaient d’un héritage à transmettre, le Lord y voyait un prestige mais tous, sauf le sombre Seigneur, craignaient les serpents et plus encore les sorciers ayant la faculté de leur parler. Ta mère te détestait tant pour ça.
« Il.. Il s’interroge sur mes réactions face à vous. » Un peu d’honnêteté ne te tuera pas, n’est-ce pas ? Tu te fichais de vivre, de toutes manières. Tu t’agrippais à de vagues espoirs que tu écrasais seule, le soir venu. Te lever le matin n’était qu’un automatisme, une obligation de gamine espérant que le monde change, en sachant pertinemment que ça ne serait pas le cas. « Il déteste ne pas comprendre. » L’animal glisse, frôle la jambe masculine, la langue goûtant l’air. Il veut savoir. Il veut intégrer les soudaines nuances. Malfoy savait rendre Daeva terriblement jaloux, le côté sauvage de Bill devait faire de lui un être digne d’intérêt, un peu plus haut sur la chaîne alimentaire. Il ne réclame pas la mort, il ne réclame pas que tu fasses ton devoir, non, il veut étudier, observer. « Stable, protecteur, fort. » Tu te demandes ce qu’il fabrique. Tu te demandes en quoi dresser son portrait était utile. Ce n’est qu’en te retrouvant projetée contre Bill que tu réalises ce qui traverse l’esprit buté de ton animal de compagnie : il veut soulager ta peine. Tu ne le savais même pas capable de la voir, tu ne le pensais motivé que par les vieilles et incessantes leçons sur le privilège, le sang, la force. Fort. C’est ça, qu’il voit. Quelqu’un qui puisse t’aider à extérioriser sans que tu ne puisses devenir un potentiel danger de brutalité, autodestructrice et suicidaire. Il a essayé d’être fort pour toi. Il cherche quelqu’un pour lui indiquer les boutons, le mode d’emploi vers une maîtresse à nouveau normale.
Les 4 mètres de Daeva sont traitres. Il a été parfaitement capable de bouger son corps dans ton dos sans que tu n’ai l’impression qu’il échappe à ta vigilance. Et l’inattendu de l’acte t’avait accrochée à l’épaule de Bill, dans un mouvement de détresse, d’affolement. « Mieux que le blond. » persifle-t-il, assuré. Mieux que le garçon qu’il détestait, mieux que l’arrogant Draco qui ne savait pas vraiment s’y prendre. Et tu recules, le coeur battant trop fort, irritée par le contact imposé. Non, non, non. « Je.. pardon. » Oui, assurément, il n’y avait rien d’autre à dire. Les cheveux devant tes yeux, tu recules vers l’arbre, y appuie ton dos, tentant de réguler ta respiration. Ca va aller. Tu vas résister à l’envie de supplier qu’on te laisse tranquille, que ton fichu serpent te laisse en paix. Qu’on te laisse souffrir tranquille. Où était George quand on en avait besoin ?
Est-ce une larme au coin de son œil? Est-ce moi qui la fais pleurer ? Qu’ais-je pu dire pour provoquer cela ? Je n’ai pas vraiment l’habitude de ce genre de réaction et j’imagine aisément la main de ma mère derrière ma tête si elle avait vu une demoiselle pleurer par ma faute. Elle l’aurait réconforté, tenue dans ses bras. Mais moi je ne bouge pas, je ne la connais pas assez. Je suis juste surpris de cette réaction. Après tout, elle pourrait mal réagir et je sens qu’elle a besoin d’air. Je rembobine notre courte conversation sans comprendre d’où vient le grain de sable qui a fait dérailler ses émotions. Elle se décide à parler et j’en suis davantage surpris. En fait, non. Les femmes se dévalorisent sans cesse. J’ai toujours cru qu’elles le faisaient pour que les hommes les rassurent… mais je doute être la bonne personne pour rassurer Luce. Pourtant j’essai. C’est plus fort que moi, je n’aime pas voir les demoiselles pleurer. C’est un bon descriptif de ma personne, mais un descriptif incomplet. Oui j’étais un traitre à mon sang, un semi-loup et roux mais ce n’était qu’une partie infime de moi. J’ai toujours pensé que nos différences font notre valeur, vous ne croyez pas ? Oh non bien sur tout cela ne coulait pas de source, je mentirai si je disais avoir totalement digérer le fait d’être un semi-loup. Mais Si Greyback pensait m’avoir affaibli en m’affublant de pareilles cicatrices il s’était lourdement trompé. J’apprenais chaque jour à user de mes nouveaux « atouts » afin de le combattre, lui et tous ceux de son espèce. Pour ce qui était de ma couleur de cheveux et du fait que je sois un traitre à mon sang et bien… ça me rapprochait d’avantage de ma famille ! Nous étions connu et reconnu pour ça, même si, aujourd’hui, cela sonnait de façon négative entre les lèvres de la jeune sorcière qui sait, demain nous serions peut être apprécié pour nos choix et notre particularité capillaire ! J’espère que ma question n’allait pas, de nouveau, la faire pleurer. Je dois vous avouer que nous sommes deux. Oui, moi aussi je m’interrogeais sur ses réactions. Son soulagement, sa larme, son désir de me voir partir… beaucoup de chose qui rendait notre rencontre à la fois curieuse et instructive. Luce m’annonçait que le cobra n’aimait pas comprendre. Mon sourire se fit plus large alors que je l’observais me frôler, me « respirer ». Je répondais amusé. Voilà pourquoi nous allons bien nous entendre ! Moi non plus je n’avais jamais aimé ne pas comprendre. Faire face à l’inconnu total m’agaçait. Je n’étais pas un fou furieux du contrôle mais la perte de deux de mes proches m’avait bien fait comprendre qu’il était important d’imaginer toutes les éventualités possibles dans toutes les situations. Mais puisqu’il faut toujours une exception à la règle Luce venait tout juste de se retrouver dans mes bras. Surpris, beaucoup, gêné, énormément. Comment aurais-je pu imaginer pareil réaction de la part du serpent? Non, bien sûr que je n’avais pas imaginé pareil éventualité ! Impossible à concevoir tout simplement ! J’avais rattrapé la demoiselle, par réflexe mais avec douceur –autant dire que j’avais pris sur moi- et la laissait se dégager rapidement de notre étreinte malencontreuse. Je la laissais reprendre ses esprits, je faisais moi-même le point. Ma main s’était perdu à la base de la nuque que je massais avant de toussoter et de tenter de dédramatiser la situation. Après tout, il ne s’était rien passé de répréhensible, c’était juste… un peu gênant. Pour tout le monde. Il semble m’apprécier. Sinon il n’aurait pas agi ainsi… du moins c’est comme ça que je le voyais. Vous n’avez pas à vous excuser d’avoir un ami hum… taquin, j’ai l’habitude. Pas de prendre les femmes dans mes bras entendons-nous bien mais… des amis taquin… enfin… voilà. Oui, voilà, tais-toi Bill. Tout va bien ? Peut-être avais-je été trop brusque ou… trop bête avec mes réflexions ? Si seulement Fred pouvait être là, il pourrait me décoder son amie...
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