Ca y est, la vente est terminée. Tu n'appartiens plus au Magister mais à un particulier dont le nom t'est purement inconnu. Pilliwickle... Non, tu n'as pas le souvenir de l'avoir entendu ne serais-ce qu'une seule fois. Cela ne t'arrange pas tellement, parce que tu n'as ainsi aucune idée de la personne qu'il est et de ce que cela va donner une fois que tu seras chez lui. Enfin, tu le découvriras bien assez tôt. Tu n'as pas hâte de partir mais est-ce que la situation pourra vraiment être pire que ce que tu as vécu des deux derniers mois ? Tu en doutes grandement. Enfin, tu verras bien lorsque tu y seras. Le tatouage dans ton dos, récemment apposé, est douloureux mais tu serres les dents, sachant que la douleur finira bien par passer. Elle passe toujours. Pour le moment tu suis docilement l'homme qui ne semble pas avoir beaucoup plus de dix ans de plus que toi. Simple constatation, tu n'y accordes pas une grande importance. Ce type n'est rien de plus qu'un mangemort ou, au mieux, un partisan de Face-de-serpent, tu n'as donc aucune raison de t'intéresser à lui. Pas personnellement en tout cas, tu sais déjà qu'il va falloir que tu trouves un moyen de le pousser à te libérer. Zut, cela veut dire que tu vas devoir apprendre à le connaître pour trouver le meilleur moyen de regagner ta liberté. Un coup d'œil derrière toi t'apprend qu'un de tes coachs te surveille encore, un peu plus loin. Un frisson de peur parcourt ta colonne vertébrale tandis que tu reportes ton attention sur le blond qui est actuellement en train de te parler. Hedley ? Oui, c'est ton prénom, tu hoches donc la tête. Si tu es prêt à découvrir ton nouveau chez-toi ? Tu baisses un peu les yeux...

-J'ai pas le choix de toute façon...

Non, tu n'as pas le choix. Tu dirais bien autre chose mais parce que tu sens encore le regard de l'autre posé sur toi, tu juges plus prudent de te taire. Sa demeure ne sera jamais ton chez-toi. Tu n'es chez toi que chez tes parents et chez les insurgés, tu ne risques pas de considérer un endroit où on te retient prisonnier comme chez toi. Tu serres donc les dents et transplanes avec lui. Malheureusement, tu ne supportes toujours pas ce mode de transport. Résultat, à l'arrivée, tu es blanc comme un linge et tu as la nausée. Et il trouve que c'est drôle, l'autre ? Loin du regard de tes coachs, tu te permets de lui lancer un regard noir. Il n'a pas à se moquer de toi. Tu n'as que quatorze ans et tu es moins habitué à la magie lui, selon toute vraisemblance. Par bonheur, tu ne revoies pas le contenu de ton estomac. Les années de fuite ont été riches en transplanages, ce qui t'a tout de même un minimum habitué à ce mode de transport. Alors si tu restes malade, tu ne vomis plus et c'est un très bon point lorsqu'il faut bouger très rapidement. Bref. Tes chaussures s'enfoncent dans la neige. C'est vrai, vous êtres encore en janvier, l'hiver a commencé sans toi cette année... Tu ne peux t'empêcher d'avoir une pensée pour tes parents. Que font-ils en ce moment ? Comment ton père s'en sort-il ? Quand est-ce que ta mère saura que tu es sorti des sous-sols du Magister pour être vendu ? Comment vit-elle tout cela ? Tu espères qu'elle ne s'en veut pas trop pour ce qu'il s'est passé...

Tu reprends contact avec la réalité lorsqu'il s'arrête devant une porte qu'il ouvre peu après. Tu l'as suivi par automatisme. Tu te détestes d'être aussi docile... Mais c'est le plus prudent et tu comptes bien te cantonner à cette nouvelle prudence dont tu fais preuve. Cela ne t'empêche pas de jeter un rapide coup d'œil à la serrure de la porte d'entrée. Il semble s'agir d'un modèle assez classique, s'il n'y a pas de sortilège qui la protège tu sais que, avec un peu d'entraînement, tu serais capable de la crocheter. Tu te détournes bien vite, préférant observer le reste de la demeure. Tu ne retires pas ton manteau, il ne t'y a pas invité. Ton regard bleu se pose sur chaque détail du salon dans lequel il t'a emmené. Un feu qui brûle dans la cheminée, quelques affaires ici et là... Tu vas aussi jeter un coup d'œil aux fenêtres. Bon, tu te fais la réflexion que si tu devais t'enfuir, ce ne semble pas trop compliqué. Mais il faudra d'abord que tu te débarrasses de ce satané tatouage dans ton dos. Bien, maintenant, il faut savoir comment les choses vont se passer ici. Mais il y a une dernière chose que tu tiens à savoir : combien de personnes vivent ici ? La maison ne semble pas très grande mais les apparences peuvent être trompeuses. Alors, un court instant, tu fais le vide dans ton esprit, et essayes de te concentrer. Il te faut quelques secondes pour que trois pistes deviennent évidentes : la tienne, la plus reconnaissable. Celle que tu supposes appartenir à ton "maître" étant donné qu'elle est très distincte, et une autre que tu ne reconnais pas. C'est une trace magique, mais elle est différente de ce à quoi tu es habitué. Tu ne comprends pas de quoi il s'agit. C'est sur cette constatation que tu tournes la tête vers le blond, qui t'observe depuis tu ne sais quand. Un soupir t'échappe alors. C'est parti...

-Très bien... Quelles sont les règles ? Qu'est-ce que je dois savoir avant de faire quoique ce soit ? Que je sache à quoi m'en tenir, maître.

Si ton ton est resté sec et légèrement acide, le dernier mot résonne plutôt comme une insulte, un terme craché avec un mépris maîtrisé. Maître. Voilà qui t'arrache la langue de prononcer un tel mot. Maître. Comme si tu acceptais d'être son esclave. Non, jamais tu ne l'accepteras. Même s'il paraît relativement gentil au premier abord, tu ne te laisseras pas abuser par les apparences. Seules les personnes ayant mauvais fond servent Face-de-Serpent ou ceux n'ayant pas le courage d'affirmer leur point de vue. Allez, qu'il te réponde rapidement, que tu saches quelles règles tu vas bien pouvoir enfreindre de toutes les manières possibles et inimaginables. Seulement, au moment où tu lèves la main au niveau de ta tête pour attraper le rebord de ton chapeau, histoire de le rabattre un peu sur tes yeux, tes doigts ne rencontrent que le vide. Alors ta main retombe mollement... Tu n'arrives toujours pas à te faire à l'absence de ton couvre-chef...

Pas très bavard. Voilà la première impression qu'eut Abraxas depuis qu'il s'était retrouvé seul avec Hedley, le rébut qu'il venait tout simplement d'acquérir. Peut-être que son silence était dû à la timidité qu'il pouvait avoir envers une personne qu'il ne connaissait pas ? Quoiqu'il en soit, le jeune homme espérait que ce comportement du garçon, allait évoluer et dans le bon sens, cela paraissait évident. Car Abraxas ne voulait pas trop d'un muet ou bien d'une personne qui ne pensait qu'à le traiter de tous les noms. Si ce cas-là se présentait, il allait devoir sévir. Mais il n'en était pas là. Pour l'heure, il laissa place à la découverte de la nouvelle demeure pour le petit garçon. Bien qu'il eût quatorze ans, il restait un petit garçon aux yeux du blondinet. Même s'il allait s'abstenir de l'appeler ainsi, pour ne pas provoquer une sorte de conflit entre eux. Certains jeune garçon n'aimait pas qu'on les prénomme ainsi. Après avoir avertit de la situation l'elfe de maison, le secrétaire à la justice magique revint dans le salon pour rejoindre Hedley qui ne semblait pas aussi curieux qu'il ne l'aurait imaginé. Etant un adolescent, il l'aurait plutôt vu regarder un peu partout, voire toucher à certaines choses. Mais non .. Hedley semblait comme renfermé sur lui-même, une sorte de carapace se trouvant autour de lui. Cela se confirmant par le fait qu'il ne semblait pas aimer passer par quatre chemins pour demander ce qu'il voulait. Mais le mot de la fin de sa phrase fit faire une légère grimace à Abraxas. Maître .. Un mot qui ne s'attendait pas à entendre de la part d'un adolescent. Et pourtant il venait de le prononcer. Mal à l'aise ? Un peu mais le jeune homme fit en sorte de cacher son léger malaise face à ce mot. « Tu as l'air d'être une personne qui est plutôt poli vu qu'un rébut doit appeler son propriétaire maître. En temps normal tout du moins .. Mais je préfère que tu m'appelles monsieur ! » Monsieur passerait bien plus que Maître. Surtout que ce mot lui rappelait bien trop son ancien lui, lorsqu'il servait aveuglément le seigneur des ténèbres.

Maintenant, les règles. Car c'était la question du jeune garçon après tout. Abraxas ne savait pas trop quoi dire à ce sujet car pour lui, les règles se résumaient aux lois du ministère et au respect envers autrui. Malgré tout, le jeune blond allait peut-être lui donner quelques règles plus personnelles pour ne pas avoir de problème. « Première règle, c'est de m'écouter. Cela peut te paraitre normal mais je préfère la préciser. De plus, tu devras respecter les lois comme ne pas voler, ne pas faire une destruction de bien d'autrui. Les lois que l'on doit appliquer tous les jours lorsque l'on sort de la maison quoi ! » Bon rien de spécial, mais important à rappeler selon Abraxas. Maintenant, le jeune homme allait parler des petites règles que son rébut allait devoir respecter pour ne pas avoir des ennuis. « De plus, je vais t'emmener assez souvent au ministère avec moi. Je ne veux que tu parles à personne sauf si une personne vient à te poser une question. Car oui, tu comprends bien que tu ne vas rester dans mon bureau.  » Normal, certaines choses dans son bureau relevaient du privé. Et puis, parfois le jeune homme aimait se retrouver seul, pensant alors à ces derniers mois et aussi à la manière dont il allait agir dans un futur proche. « Dernière petite chose. J'ai un elfe de maison, qui s'appelle Dearon, à mon service. Je veux que tu le traites bien compris ? Même si c'est un elfe de maison, tu lui dois du respect vu que tu n'es pas son maître ! » D'ailleurs en parlant du loup, Dearon sortit de la cuisine avec le chocolat chaud et vint le poser sur la petite table basse avant de repartir aussitôt dans la cuisine. Il n'était pas très bavard, sauf avec Abraxas ! « Tiens un chocolat chaud, bois le. » Fit le jeune homme avant de s'asseoir dans un fauteuil, faisait signe au petit garçon de faire de même. Etre assis pour discuter paraissait beaucoup mieux que d'être debout, selon le blondinet. « D'autres questions concernant ton séjour ici ? » Abraxas voulait lui donner l'occasion de poser toutes les questions qui devaient trotter dans sa tête avant qu'à son tour, il se mette à lui en poser. Pour une bonne relation, le secrétaire voulait en savoir un peu plus sur le jeune garçon !

Tu ne manques pas la grimace qu'il fait lorsque tu l'appelles Maître. Il n'a pas l'air d'aimer ce terme, qui est pourtant celui qu'il te faut employer. Tout du moins, c'est ainsi que les coachs te l'ont fait comprendre. Mais s'il préfère autre chose, qu'il le dise, parce que si tu peux éviter d'avoir à employer ce mot, cela t'arrangerait beaucoup. Toi, plutôt poli ? En temps normal, oui. Là, c'est par obligation, le temps de savoir à qui tu as affaire. Il préfère que tu l'appelles Monsieur ? Tu le regardes de haut en bas et retiens un léger rire. Monsieur. Ok, d'accord, s'il veut, même si tu trouves que cela ne lui convient pas. Enfin, tu lui en feras la remarque assez tôt.

-D'accord Monsieur.

C'est tout ce que tu as à dire pour le moment, même si cela te fait bien rire d'appeler ce jeune homme Monsieur. Tu trouves que c'est absolument ridicule. Mais gardes cette réflexion bien au chaud dans tes pensées, tandis qu'il t'explique les règles que tu vas devoir suivre. L'écouter. Voilà qui ne devrait pas poser de problèmes, ce qui ne veut pas dire que tu n'en feras pas qu'à ta tête. Les autres règles te passent bien au-dessus de la tête. Tu ne voles que ce dont tu as besoin, donc tu aviseras en fonction de ce que la suite te réservera. Pour ce qui est de détruire... A priori, tu ne vois pas pourquoi tu le ferais. La suite te surprend bien plus. Il compte t'emmener au Ministère ? Toi, un rebut, au Ministère ? Il est sérieux ? Tu n'as rien à y faire, tu n'es pas considéré comme un sorcier à part entière, tu n'es pas... Tu ne comprends pas. À quoi est-il en train de penser ? Tu... Bon sang, si les belliqueux savaient cela... Eux qui ne peuvent pas entrer au Ministère... Non, n'y songe pas encore. Tu verras le moment venu. Mais tu ne comprends pas ce qu'il peut bien manigancer. À part te renvoyer de temps en temps aux coachs... Un nouveau frisson de peur remonte le long de ta colonne vertébrale à cette pensée. Tout sauf ça. Heureusement il continue sur sa lancée, amenant ton attention sur autre chose : Dearon, son elfe de maison. À cette annonce tu ne peux t'empêcher de froncer les sourcils. Un elfe de maison ? Ces créatures qui servent d'esclave aux sorciers ? Tu n'as jamais eu l'occasion d'en rencontrer une et tu ne sais quasiment rien à propos d'eux, peu de livres en parlent. Tu ne vois pas pourquoi tu manquerais de respect à une créature qui ne t'a jamais rien fait... Enfin, toujours est-il que tu secoues la tête.

-Wow, c'est bon. Je vois pas pourquoi je maltraiterais ou manquerais de respect envers une créature qui ne m'a rien fait. Je ne suis pas un mangemort.

… Cette dernière phrase t'a échappée tout naturellement. Oups ? Oui, oups. Mais bon, c'est dit donc tu gardes la tête haute et le regard posé sur l'homme. Tu ne courbes plus l'échine, tu te tiens droit, ton regard bleu pétillant d'intelligence ajouté à une pointe de révolte. Qu'il ne vienne pas te juger sans savoir qui tu es. Peut-être agis-tu ainsi parce que tu n'as pas été élevé comme n'importe quel sorcier mais essentiellement par un moldu. Tu vois plus facilement les choses de leur point de vue que de celui d'un sorcier. Tu ignores quel regard les sorciers portent sur les elfes de maison et ce n'est peut-être pas plus mal. En parlant de cette créature dont tu ignores out, d'ailleurs, tu la vois entrer dans le salon, déposer une tasse contenant quelque chose qui fume et répand une délicieuse odeur de chocolat... Puis s'en va rapidement. Ton regard curieux en dit long : c'est la première fois que tu vois un elfe de maison. Ainsi donc, tu supposes que la trace inconnue que tu as précédemment repérée est la sienne. C'est intéressant à savoir, et très étrange aussi... Une autre créature magique... Tu aimerais beaucoup en apprendre plus sur cette créature. Tu essaieras de lui demander, tu t'en fais la promesse. Puis tu vas chercher le chocolat chaud encore fumant et te rapproche du fauteuil en face du blond, ne t'asseyant pas pour autant, profitant plutôt de la chaleur de la tasse entre tes mains. As-tu d'autres questions ? Oh que oui, des milliers d'autres. Mais tu ne peux pas poser les trois-quart d'entre elles. Il te faut donc les trier, les hiérarchiser et... Tu te lances, après avoir observé une nouvelle fois le salon et avoir bu une gorgée du chocolat chaud, avec prudence. Il est délicieux...

-Merci pour le chocolat... Pour le reste... Oui, j'ai des questions. D'abord, comment ça va se passer pour moi, concrètement. Style, les tâches que je vais devoir faire, si j'ai des horaires à respecter, des pièces interdites ou autre du genre. Ensuite, c'était sérieux, l'histoire de m'emmener au Ministère de la Magie ? Je vois très mal en quoi ce serait intéressant pour vous de m'y emmener.

Tu n'as pas encore abordé la question de où tu vas dormir, parce que tu redoutes la réponse et donc tu ne souhaites pas te faire de faux-espoirs. Ensuite, oui, tu demandes pour le Ministère. Parce que... Tu as encore du mal à croire qu'il ait dans l'idée de t'emmener là-bas alors que tu as passé des années avec les insurgés, au sein même des belliqueux. C'est ridicule, incongru, c'est... Surprenant, irréfléchi et incompréhensible. Oui, tout cela. Et c'est justement la raison pour laquelle tu cherches à comprendre. D'ailleurs, il y a autre chose que tu souhaites savoir, c'est pour cette raison qu'une autre question franchit la barrière de tes lèvres.

-Pourquoi moi ? Pourquoi est-ce que c'est moi que vous avez choisi ?

Il ne répondra très certainement pas. Tu serais même surpris qu'il le fasse. Mais qui ne tente rien n'a rien et tu veux comprendre. Rester das le flou n'est guère quelque chose que tu apprécies, donc s'il pouvait t'éclairer tu ferais un grand pas en avant et, peut-être, serais plus à l'aise. Peut-être, rien n'est moins sûr. Mais tu aviseras. Tu as tout ton temps à présent...

Obéissant. Voilà un nouveau qualificatif que le secrétaire trouva pour décrire le jeune garçon. Celui-ci avait acceptait de l'appeler monsieur sans même demander pourquoi, sans même protester un peu. Car Abraxas savait très bien que les coach favorisaient le mot "maître" que "monsieur". Mais Hedley allait devoir changer quelque peu son vocabulaire dans la maison d'Abraxas. Car comme certaines personnes le disaient, le secrétaire à la justice magique n'était pas un mangemort banal. Il avait ces propres principes et sa propre façon de faire avec les autres. Une façon dont il est plutôt fier, il fallait l'avouer. Quoiqu'il en soit, la relation entre les deux garçons ne semblait pas partir d'un mauvais pied à ce que pouvait en juger le blond. Un point positif pour lui ! Lui énonçant alors les quelques règles qu'il allait devoir respecter maintenant qu'il se trouvait dans une nouvelle maison, Abraxas ne put s'empêcher de noter la surprise du gamin lorsqu'il lui annonça qu'il allait venir avec lui au ministère. Assez surprenant comme décision mais justifiée bien évidemment. Comme toutes les décisions que le jeune homme prenait d'ailleurs, même si certaines personnes n'arrivaient pas à comprendre ces justifications. Hedley avait de la répartie, seul un fou pouvait le nier. Pouvait-il en vouloir au garçon d'avoir fait ce commentaire sur les mangemorts ? Pas vraiment, Abraxas savait très bien l'image qu'avaient les fidèles de Voldemort envers la société sorcière. Surtout à cette époque-là. Le seigneur des Ténèbres à la tête du ministère, tout le monde n'aimait guère cette idée ! « Pas besoin d'être un mangemort pour maltraiter une créature tu sais.  » Petit sourire aux coins des lèvres avant que Dearon n'arrive dans le salon pour emmener le chocolat au petit. Après quoi les deux s'installèrent alors dans deux fauteuils, certainement prêts à une petite conversation. Ou plutôt une série de question, soit de la part de Hedley, soit de la part d'Abraxas.

Assis confortablement dans son fauteuil, le jeune homme donna l'occasion au garçon de poser les questions qu'il voulait. Regardant alors le jeune brun boire son chocolat, il jeta un petit coup d'oeil par la fenêtre avant de reporter son attention sur Hedley qui semblait en vouloir savoir un peu plus sur sa vie avec le blond. Tout à fait normal comme question. D'ailleurs, Abraxas comptait évoquer les tâches que le garçon allait devoir faire ainsi que les horaires à respecter et aussi en les sorties possibles qu'il pourrait faire hors de la maison. « Lorsque tu seras à la maison, tu aideras aux tâches ménagères comme la vaisselle ou bien le nettoyage des pièces. Tu devras mon autorisation si tu veux aller te promener dans le village. Seulement la journée bien entendue. Si tu désires aller sur le chemin de Traverse, dis-le moi pour que je m'arrange. Mais dis toi que tu seras plus souvent au ministère ou ici dans un premier temps. Je dois te faire confiance avant de te laisser un peu plus de liberté et la confiance se mérite. » Abraxas prit un air assez sérieux en disant la fin de sa phrase. Il n'aimait pas les gens qui s'amusent avec sa confiance et le  jeune garçon ne devrait pas jouer à ce jeu-là. Il serait perdant et puni à l'arrivée. Ce fut alors que la question concernant sa présence au ministère allait avoir une réponse, sortant de la bouche du blond. Abraxas allait donc se justifier concernant son choix. « J'étais très sérieux concernant le fait que tu viennes avec moi au ministère. Tu n'es pas un .. rébut comme la plupart. Tu n'as que quatorze ans. Il te reste beaucoup de choses à apprendre surtout que tu n'as pas été à l'école. C'est pour cela que je vais te trouver un professeur particulier qui t'enseignera l'art de la magie, celui-ci reprenant les cours que l'on a à Poudlard. Même les options ! Tu as l'air d'être un garçon intelligent et je veux développer ce potentiel. » Il marqua une légère pause pour laisser à Hedley le temps d'assimiler les informations avant de reprendre. « Vous travaillerez au niveau de mon département, dans une salle à part. Pourquoi au ministère et pas ici ? Comme je l'ai dit précédemment, la confiance se gagne et je n'aurai jamais confiance en un prof particulier. Car aucun dans mon entourage ne l'est donc je devrais prendre un inconnu à mes yeux. Un inconnu qualifié ne t'en fait pas. » Fit-il en rigolant légèrement, un moyen pour détendre un peu l'atmosphère. Mais le sérieux revint assez vite au galop. « Mais ce n'est pas que tu vas être au ministère que tu vas pouvoir en apprendre d'avantage sur les mangemorts. Lorsque tu arriveras, tu iras directement dans la pièce qui t'est destiné pour tes cours et tu y resteras toute la journée. Jusqu'à que l'on parte ! Je ne suis pas stupide Hedley alors fais attention à ce que tu pourrais vouloir faire dans un futur proche. » Une mise en garde en valait toujours mieux que pas du tout. Au moins il était prévenu. Car Abraxas craignait que le petit ne récolte des infos pour les fournir aux insurgés. Il pourrait le laisser faire vu son revirement de camp, mais il savait déjà qu'on l'accuserait et n'avait guère envie de finir tuer par la main du Lord ou bien plongé dans la folie après des jours de torture.

Le garçon posa ensuite une question qui fit hausser un sourcil au blond. Question étrange car fallait-il une raison précise pour choisir un rébut ? La plupart des mangemorts qui le font, n'ont aucune raison valable, simplement désireux d'avoir un esclave sur qui passer ces nerfs quand ça ne va pas ou bien quelqu'un à diriger. La véritable raison, Abraxas ne pouvait la dévoiler pour l'instant. Il ne pouvait pas lui sortir : Je t'ai pris car je suis un gentil mangemort qui voulait te sauver d'un méchant maître. Je veux me racheter de mes erreurs passées. Le secrétaire allait se retenir de dire ça, pour l'heure en tout cas. « Je t'ai pris car tu avais l'air à avoir du potentiel à développer. Donc j'avais envie de t'aider en quelque sorte. Une autre raison vient se joindre à celle-là, mais tu n'es pas disposé à la savoir pour l'instant. Il faudra être patient ! » Etre patient, plus facile à dire qu'à faire, Abraxas le savait que trop bien. Mais c'était une qualité que le jeune garçon allait devoir apprendre, sauf s'il l'était déjà. « D'autres questions te trottent dans la tête ? Demandes-moi ce que tu veux. Je te répondrais avec plaisir. Cela évitera certains malaises ou malentendus entre nous ! » Abraxas ne pensait pas à tous les points qu'il devait évoquer avec lui, ayant trop de choses à penser. Alors Hedley allait devoir être honnête avec le jeune Pilliwickle s'il voulait tout savoir sur sa nouvelle vie ici.

Certes, il n'est pas nécessaire d'être un mangemort pour maltraiter une créature. Mais le terme de mangemort est devenu une insulte pour toi et elle sort avec une telle facilité que tu as bien du mal à retenir tes mots. Toujours est-il que, à son invitation, tu poses des questions. Tu veux savoir ce qui va t'arriver ici, quelles sont les horaires, tes tâches et comment tu vas devoir organiser tes journées afin de chercher le meilleur moyen de te libérer. Tu écoutes donc avec attention les réponses qu'il te fournit. À la maison, tu aideras aux tâches ménagères. Rien de captivant mais rien de bien compliqué non plus à première vue. Minute. Il compte te laisser sortir dans le village ? Et au Chemin de Traverse ? Est-il sérieux ? Une nouvelle fois, tu ne le comprends pas. Que veut-il faire de toi ? Un petit chien bien obéissant au doigt et à l'œil espérant avoir le droit à un peu de liberté ? Tu ne sais pas trop, c'est une idée qui te traverse l'esprit et tu ne sais pas s'il s'agit de la vérité ou si ce n'est qu'une supposition absurde. Cet homme est un mystère à tes yeux. Ses réactions ont à l'opposé de ce à quoi tu t'attendais, il a même plutôt l'air gentil, mais si ce n'est pas demain la veille que tu baisseras ta garde. La confiance se mérite ? Il n'aura pas la tienne. Mais quelque part, tu as tout intérêt à gagner la sienne sans pourtant lui faire de cadeaux. Voilà qui va quelque peu compliquer la tâche. Ce qui veut dire que tu vas encore devoir brider ton côté rebelle. Cette réflexion manque de t'arracher une grimace. Tu détestes cela, mais comme tu t'es juré de tout faire pour rejoindre les insurgés, tu sais que tu n'auras pas d'autre choix. Tu ne dis donc pas un mot, te contentant de hocher la tête.

La suite te surprend plus encore. Il compte vraiment t'emmener au Ministère et il veut que tu ais un professeur particulier. Un nom s'impose soudainement à ton esprit : Marcus Flint. Non, attend un peu, laisse-le parler. Un professeur particulier qui reprendra les cours que tu aurais eu à Poudlard... Ce sera difficile sans baguette magique. Mais il compte vraiment t'apprendre à te défendre, alors que tu es considéré comme un ennemi ? C'est peu prudent, même s'il ne te voit que comme un adolescent. Mais tu vas bien te garder de lui dévoiler ton niveau actuel, même s'il a plus été porté sur les sortilèges et divers moyens de te défendre qu'autre chose. Une fois de plus tu ne dis rien, préférant écouter et aviser. Surtout qu'il développe un peu plus son idée, t'expliquant globalement comment tes séances au Ministère se dérouleront. Rassurant, il veut te placer sous la responsabilité d'un inconnu. Mais tu as déjà ta petite idée derrière la tête pour tourner cette histoire à ton avantage. Il en profite aussi pour te mettre en garde. Interdiction de sortir de la salle avant qu'il ait finit son travail. D'accord... Mais cela ne veut pas dire que tu n'essaieras pas d'en apprendre un peu plus sur les mangemorts et leurs affaires. Là encore, il faudra que tu trouves la bonne idée pour parvenir à tes fins sans qu'il ne s'en rende compte. Voilà qui fait beaucoup de choses à aviser, tu t'en rends bien compte. Il faudrait que tu donnes un ordre de priorité à tout ce que tu as à faire, mais pour cela il vaudrait mieux que tu sois au calme. Toujours est-il que tu le regardes après avoir bu une nouvelle gorgée de ton chocolat chaud.

-Vous avez peur de quoi ? Que je fournisse des infos aux insurgés ? J'ai quatorze ans, pas de baguette magique et vous pouvez me rappeler à tout instant à cause du tatouage. C'est vrai, vu comme ça, j'avoue que j'ai l'air d'être très dangereux.

Tu ne devrais peut-être pas trop le provoquer, Hedley. Mais il faut bien que tu commences à te montrer sous ton vrai jour. Pour le moment, il n'a pas l'air d'imposer trop de limites alors tu vas essayer de les découvrir par toi-même, tu as bien envie de comprendre jusqu'où tu peux pousser la provocation et l'insolence. Tu as besoin de limites claires, et pas seulement celles qu'il énonce. Tu as réellement besoin de voir jusqu'où tu peux pousser le bouchon. D'ailleurs, quitte à être toi-même, tu veux comprendre pourquoi il t'a choisi. Tu n'es qu'un gosse aux yeux de tous, tu en as bien conscience, mais justement, tu n'es pas très utile. Alors pourquoi ? Il ne s'attendait pas à cette question, tu le vois bien, mais tu espères une réponse, sans grands espoirs cependant. Il voulait t'aider à développer ton potentiel. Tu commences à te demander s'il faut que tu y crois, puisque chacune de ses paroles va dans ce sens. Tout ce qu'il dit, tout ce qu'il fait va dans cette même direction : il veut faire de toi un vrai sorcier. Mettez une baguette entre les mains d'un belliqueux, vous obtiendrez une cascade de catastrophes. Ta mère riait quand tu lui disais cela. Aujourd'hui tu n'en es plus tellement un, mais tu le restes dans l'âme. Quant à son autre raison, il n'a pas l'air d'avoir envie de te la dévoiler. Tant pis, tu lui reposeras la question plus tard. As-tu d'autres questions ? Peut-être, mais tu as surtout des remarques.

-Vous êtes étrange, vous vous en rendez compte ? Depuis quand un mangemort veut développer le potentiel d'un ennemi ? C'est... Bizarre, oui. Très bizarre même. Enfin, je crois que je suis assez mal placé pour m'en plaindre... Donc je vais pas le faire.

Étrange, bizarre, tu parles en toute sincérité mais en gardant tes nombreuses réflexions pour toi. Le jeu vient de démarrer et tu as tout intérêt à t'arranger pour gagner. Tu viens de connaître une partie des règles, à toi de découvrir l'autre partie. Tu te doutes toutefois que tu n'obtiens pas toutes ces réponses gratuitement, il va certainement te poser des questions en retour et tu crains un peu celles-ci. Enfin, tu pourras toujours cacher un certain nombre de choses, ou encore mentir sur certains point, même si tu n'aimes guère cela.

-Donc... Si j'ai bien tout compris... Vous êtes tout seul à vivre ici avec votre elfe de maison qui s'appelle Dearon. Je ne vole rien, je ne détruis rien, au Ministère je ne parle à personne sauf si on me pose une question et je suis gentil avec votre elfe. Ici j'aide aux tâches ménagères. Par contre, je ne sais pas cuisiner, ou alors c'est jamais bon. Je ne sors pas sans autorisation non plus. J'ai bon ?

Ton regard bleu ne décolle plus de sa personne. Tu n'as fait que redire ce qu'il t'a expliqué, fournissant cependant une information qui t'est propre : ils ne sont que deux à vivre ici. Tu ne t'en rends compte que trop tard pour masquer cette information, même si on a sûrement dû lui indiquer la nature de ton don. Tant pis, tu as fait une erreur, tu ne recommenceras plus. Il faut que tu apprennes à gérer le flux de paroles qui t'échappe. Tu as encore tellement à apprendre... Et tu ne demandes que cela : apprendre. Il te reste donc deux questions.

-J'ai encore deux questions. La première : où est-ce que je vais... Dormir ? Et la seconde... Est-ce que vous avez déjà une petite idée de la personne à qui vous allez demander d'être mon professeur ?

Les choses sérieuses commencent à présent. Tu n'as plus d'autre question après celle-ci, pour l'instant. La suite va dépendre de lui et des idées qui traverseront ton esprit. Il est hors de question que tu te retrouves seul, en plein cœur du Ministère, avec un autre mangemort. Alors si tu peux t'arranger pour te retrouver avec quelqu'un que tu apprécies, et c'est le cas de Marcus, tu n'hésiteras pas une seule seconde à sauter sur l'occasion.

Encore beaucoup de choses à apprendre ce petit. Cela pouvait se voir à la façon dont il parlait mais aussi aux paroles qu'ils prononçaient. Un garçon de quatorze ans pouvait paraitre inoffensif mais les apparences étaient parfois trompeuses. Il ne fallait pas juger une personne à son âge ou bien à son poste. Mais plutôt à ce qu'il savait faire et aux choix qu'il prenait dans sa vie. Voilà ce qu'Abraxas regardait chez une personne. Et il voulait que Hedley le comprenne. « Un adolescent peut avoir de la ressource ! Pas besoin de baguette pour contacter une personne tu sais. Il y a un tas de moyens divers pour le faire. Je veux juste éviter que tu commettes une bêtise et que j'en porte les frais. » Le blondinet semblait vrai en disant cela. Il ne voulait pas que le garçon lui cause des ennuis mais il voulait également le protéger et ne pas qu'il retourne dans un enfer qu'il ne pourrait supporter. Depuis le début de leur conversation, le secrétaire à la justice magique s'était montré bizarre dans les choix qu'il faisait, dans ces paroles même. Le jeune garçon l'avait bien noté. Surtout sur le fait qu'il comptait développer ces compétences. Il ne pouvait lui dire qu'il voulait faire cela pour lui venir en aide et qu'il pourrait être comme un allié dans la guerre plus tard. Alors il réfléchit le temps de quelques secondes avant de trouver une réponse qui satisfera la curiosité du brun. « Comme tu viens de le dire, tu es mal placé pour te plaindre. Si j'étais à ta place, je me tairai un peu sur certaines choses au lieu de me plaindre. Mais tu mérites une réponse. Si je veux développer tes compétences, c'est simplement pour que tu me sois plus utile plus tard. Je n'ai pas envie d'avoir un abruti sous mes ordres vois-tu ? » Bien qu'il le trouvât assez intelligent pour son âge, Hedley pouvait l'être d'avantage avec Abraxas ! Et le jeune homme comptait bien lui développer ces connaissances. Seul petit bémol dans cette histoire, les deux n'allaient pas pouvoir travailler le côté pratique de la magie vu que le garçon n'avait pas le droit à une baguette. Côté sort, il allait devoir s'arrêter au côté théorique des choses. Seulement apprendre certains sorts défensifs ou offensifs et savoir leur effet.

Hedley résuma alors les quelques points évoqués par Abraxas, le faisant plutôt bien. Comme quoi, le secrétaire n'avait pas fait une erreur en achetant ce garçon. Il comprenait et assimilait les choses assez vite. Un bon point pour une personne et pour lui en particulier. Les gens trop lent à comprendre, Abraxas n'en était guère face. Sauf pour ces ennemis lorsqu'il mettait en oeuvre un plan contre eux. Là c'était plutôt intéressant d'avoir une personne qui mettait du temps à comprendre les choses. « Tu as tout bon ! Concernant le fait que tu ne sois pas bon cuisiner, tu regarderas Dearon faire et tu apprendras. Tu me sembles d'un garçon qui apprend vite alors ça ne devrait pas te poser trop de problèmes. » Finit-il par dire avec un léger sourire en coin. Lui laissant alors le privilège de lui poser d'autres questions, Hedley n'en avait plus que deux. La première concernait l'endroit où il allait dormir. Dans cette maison, il n'y avait qu'une seule chambre, celle d'Abraxas mais une autre pièce pouvait faire d'office de chambre. Hedley allait l'avoir. Lorsqu'il avait emménagé dans cette demeure, le jeune homme n'avait pas pensé qu'un jour, il serait propriétaire d'un garçon de quatorze ans. « Tu dormiras dans le grenier. Un lit s'y trouve mais pas de chauffage par contre. Mais vu que tu n'y seras que la nuit pour y dormir, cela ne devrait pas poser de problème. » La deuxième question, par contre, suscita la curiosité d'Abraxas. Pourquoi s'intéressait-il au professeur particulier qu'il allait avoir. Mise à part le fait qu'il avait une idée, Abraxas ne voyait pas d'autres explications. Ou bien peut-être ne voulait-il pas d'un mangemort en tant que professeur et c'était pour cela qu'il se renseignait un peu. « Pour l'heure, je n'ai aucun candidat à ce poste en tête. Alors si tu as une idée je suis preneur. Par contre, pas d'insurgés comme proposition.  » Dit-il en rigolant un peu avant de reprendre son sérieux. « Je prendrais peut-être une personne qui travaille au ministère ou pour celui-ci, une personne que je jugerai sérieuse. Il voudra que je lui fasse passer un entretien pour juger de mes propres yeux.  » Abraxas ne voulait pas donner de faux espoirs à Hedley, se voulant être franc dans ces paroles. Il n'allait pas engager une personne sans la connaitre. Le blond restait une personne saine d'esprit, malgré qu'on puisse le trouver bizarre comme le garçon.