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sujet; I see storm in your eyes darling - Melanna

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Il n'arrive toujours pas à croire qu'elle lui a dit oui. À quelque part il se demande si ce n'est pas simplement une mauvaise blague qu'elle lui fait, prête à ramasses ses affaires et le laisser seul avec son alcool. Après tout, ça ne serait pas la première fois qu'on lui joue un tour du genre. Rien dans son attitude ne laissait présager ce détournement de situation. Elle avait toujours son attitude sobre, ses manières soignées. Son petit air coincé en bref. Miss Stiff à l'état pur. Et ce même petit air lui avait répéter la même chose depuis la première fois qu'il lui avait proposé de l'accompagner dans une de ses soirées de beuverie tranquille : non. Pas qu'il se montrait insistant envers elle à ce propos, jamais même. C'était devenu un simple automatisme, depuis la première fois qu'elle avait eu la générosité de lui sortir le nez de son travail pour lui annoncer que la journée était terminée. Il l'avait proposé, tout naturellement et elle l'avait poliment refuser. En quelque sorte, c'était leur façon de se dire « bonne soirée ». Il demandait, elle refusait et il continuait son chemin sans se froisser. Ce n'était pas plus grave que ça et pour être honnête, ça ne changeait pas grand-chose à ses plans. D'une façon ou d'une autre, il terminerait avec un taux d'alcool variant selon son humeur dans le système. Un bon mal de crâne le lendemain matin s'il avait de la chance et qu'il était particulièrement morose. Ce soir par contre, elle avait changé la donne. Alors même que l'habitude lui faisait glisser sa question, il savait qu'il y avait quelque chose de différent. Elle n'avait pas répondu tout de suite. Déjà là, il était légèrement troublé, même s'il ne le montrait pas. Mais ce n'était rien comparé lorsqu'elle osa déclarer son accord. Il avait également hésiter longuement pour la peine, une cigarette qu'il avait gentiment piqué à Yps entre les lèvres, avant de lui annoncer de le suivre sans plus de cérémonie.

Était-elle tombée sur la tête ? La question se posait avec le plus grand sérieux du monde, parce que hey, elle l'avait vraiment suivit. Il est aussi déconcerté en ce moment, alors qu'il la fixe sans la moindre gêne. En fait, fixer est faible, puisqu'il la dévisage carrément. Même lorsqu'il boit une gorgée de son verre, ses yeux ne la quitte pas, parfait petite femme discrète qui a osé s'installer à ses côtés. Franchement, plus antipode comme duo, ça ne se faisait pas. Il cherche un moyen de mettre la situation sur la table, sans avoir l'air d'une grosse brute, d'un inadapté social. Qui sait, avec son talent, il réussirait peut-être à la faire quitter alors qu'elle avait accepté pour la première fois depuis tout ce temps. Elle doit savoir qu'il questionne sa décision, mais elle se ne presse pas pour l'éclairer à ce sujet, savourant sa boisson en silence. Il frotte sa barbe avec la paume de sa main et se dit qu'il devrait peut-être songer à tailler celle-ci... Mouais, un jour peut-être. « Donc, » qu'il décide de débuter, quittant enfin la brunette du regard pour fixer l'ambrée de sa boisson, récoltant ses mots avec soin « quelque chose de différent ce soir Miss Carrow ? » Mh, non, un peu trop flou quand même. Franchement être soigné dans ses conversations, c'est pas vraiment son style, sauf si c'est pour sauver sa nuque. « Je ne pensais pas que tu accepterais un jour » qu'il clarifie, prenant la mauvaise habitude de la tutoyer sans son accord. En même temps, il s'en fiche un peu, elle est plus jeune qu'elle et la connaissant, elle ne se fera pas prier pour le corriger si l'envie lui prend. Incorrigible Miss Stiff. « Tu dois être vraiment désespérée de te changer les idées pour me dire oui » qu'il taquine avec autodérision, esquissant un sourire amusé dans sa direction. Franchement, il ne pensait pas voir ce jour arriver. Et puis, il n'était pas le genre d'homme qu'elle semblait avoir l'habitude de fréquenter, même pour une simple sortie entre collègues, alors ça l'étonnait encore plus. Peut-être qu'elle avait accepter parce qu'il était la première distraction qui se présentait à elle. Il connaissait ça, lui aussi. « Pas obligée d'en parler, tu peux juste boire, ça me va aussi » qu'il propose d'une voix rauque, terminant déjà son verre et signalant qu'il en veut un autre. Noyer ses soucis dans l'alcool, ça par contre, il ne connaissait que trop bien.
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Dernière édition par Melchior A. Burke le Jeu 22 Jan 2015 - 0:14, édité 1 fois
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And I tried to find myself, but I don’t know if I’m dead or lonely.
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As-tu eu tort d’accepter l’offre de Melchior ? Tu ne te poses pas même la question, alors que tu t’installes sur le siège voisin du sien. Non, ton esprit est vide ce soir et tu te contentes d’accepter l’alcool qu’il te propose. Toi qui te cantonne normalement au vin, tu es prête à tenter autre chose, à explorer de nouveaux horizons. Une soirée hors du commun, différente de ta routine habituelle, ne peut que te faire du bien. Parce que le simple fait que tu ais accepté l’offre de ton voisin de siège, est en soi une entorse à tes habitudes. Aux siennes aussi, il suffisait de voir son air quand tu as accepté. Oh ça, tu ne risques pas d’oublier son expression et c’est avec un petit sourire amusée que tu fais glisser le verre de ta main droite, à celle de gauche. Tes doigts caressent le verre frais et tu te décides à prendre une première gorgée. C’est beaucoup plus fort, mais tu ne grimaces pas, au contraire, tu en prends une autre gorgée. L’alcool te brule la gorge, mais c’est une douleur qui te semble agréable. Nécessaire. Oui, ce soir tu as changé les règles, vos coutumes et vos habitudes. Là où l’invitation de Mr.Burke n’était probablement plus qu’une façon normale de te souhaiter la bonne nuit, de se montrer agréable à ton encontre, tu l’as pris au mot. Pourquoi ce soir ? Tu ne sais pas trop, tu aurais pu accepter hier, mais ce soir te semble simplement mieux. Tu en avais envie ce soir. Envie de compagnie. Envie de ne pas te poser trop de question.

Tu ne connais pas le bar où il t’a conduit, mais tu ne t’inquiète étrangement pas. Non pas que tu sois de ces femmes fortes qui ne craignent rien, tu es assez avisée pour savoir que les femmes doivent craindre certains lieux, certains hommes, mais Melchior ne déclenche aucune alarme chez toi. Et ça n’a rien à voir avec ton contrôle personnel ou cette force qui vit en toi, non c’est simplement ainsi. Peut-être parce que quelque part, il te fait un peu pitié à s’accrocher à son ex-femme. Combien de fois l’as-tu vu la suivre et tenter d’entrer en communication avec elle, alors qu’elle le fuyait sans s’intéresser à son cas ? Bien trop souvent. C’est un homme brisé qui se tient près de toi, qui bois et t’observe, pas un violeur ou un tueur. Et toi aussi, tu te sens bien abîmé, entre la perte de ton rebut, les fiançailles de ton frère, celles de ton premier et ultime amour, sans parler de la demande de Draco et de la réponse que tu lui as offert, tu ne sais plus si tu es écorchée ou en miette. Est-ce que, toi aussi, tu es brisée, comme lui ? Les gens ont pitié de toi, comme tu as parfois pitié de lui ? Surement. « Donc, » qu’il souffle près de toi, son regard scotché à son verre, verre que tu observes aussi, intriguée. « Quelque chose de différent ce soir Miss Carrow ? » Sa question t’arraches un petit sourire, parce qu’en effet, pour que tu acceptes son offre, il faut assurément que quelque chose soit différent ce soir, du moins pour lui. Ce qu’il ne fait que confirmer par ses propos suivants : « Je ne pensais pas que tu accepterais un jour. »

Il semble sincèrement étonné et ton sourire se stabilise sur tes lèvres, alors que tu lui lance une œillade amusée. Amicale à quelque part. Vous n’avez pas grand-chose en commun tous les deux, pas vraiment, sauf peut-être vos vies amoureuses catastrophiques, pourtant tu n’angoisses pas avec lui. Tu n’as pas à surveiller tous ce que tu fais ou dit, il n’a strictement rien à te reprocher et il en va de même pour toi. « J’ai hésité, si cela peut vous consoler, Mr.Burke » que tu le taquines gentiment. Comme pour le rassurer, même si tu n’arrives pas à savoir s’il regrette ta présence ou la considère comme un presque miracle. Quant au fait qu’il te tutoie, tu le laisse faire, mais tu ne te permets absolument pas la même chose. Non, il est ton ainé, ce serait mal avisé. Tu avales le reste de ton verre et l’observe à ton tour, mais son autre réflexion te fais rire tout bas, « Tu dois être vraiment désespérée de te changer les idées pour me dire oui. » Pour une fois, vous êtes amusés en même temps et tu lui offres un vrai petit sourire de ta part, une expression rare chez toi. Peut-être que l’es, parce qu’au fond, vous ne vous connaissez pas vraiment. Tu connais les histoires à son sujet et il connait assurément les tiennes, mais rien, sauf ce rituel de fin de journée, ne vous relie. Ton mutisme le met visiblement mal à l’aise et il continue la conversation seul, conciliant : « Pas obligée d'en parler, tu peux juste boire, ça me va aussi. »

Voilà pile ce que tu souhaitais : une soirée tranquille, sans prise de tête, seulement avec une autre âme pour te tenir compagnie. Évidemment, tu n’as pas envie d’en parler, tu n’es pas assez ivre pour cela de toute manière, peut-être plus tard oui. Au lieu de quoi, tu inclines la tête sur la droite, tout en plissant les yeux, que tu ramènes sur lui, « est-ce que j’aurais dû refuser votre offre, Mr.Burke ? » Peut-être que tu le mets mal à l’aise, peut-être qu’il ne voulait pas réellement que tu l’accompagnes et qu’il s’est coincé tout seul avec toi ? Tu as peut-être eu tort, mais ça ne te fais pas davantage bouger de ton siège, non, tu contentes de t’y trémousser un peu, le regard toujours posé sur lui. « Est-ce si étonnant qu’une femme ait envie d’une compagnie calme et compréhensive ? » tu le questionnes, charmante, un peu malicieuse aussi, alors que tu indiques ton verre aussi, au barman. L’alcool te brule toujours la gorge, mais tu recherches l’effet secondaire, celui de détente absolue. Comme lui, assurément. Tu souris à nouveau légèrement, pour baisser les yeux sur ton verre à nouveau plein. Tu joues des doigts contre le verre et soupire, « ce n’est pas que je ne voulais pas venir, auparavant, Mr.Burke. Mais plutôt que… je m’inquiétais de ce dont on pourrait dire à notre propos, si j’acceptais votre offre. » Oui voilà, tu te montres honnêtes et fixant les bouteilles empilés devant vous, contre le mur d’en face, tu avales un peu du liquide ambrée. Tu attends qu’il t’attaque la gorge, qu’il glisse dans ton ventre, y réveillant le dragon, les flammes. Puis tu t’humectes les lèvres pour lui offrir un petit sourire, la véritable question flottant muettement entre vous : et pourquoi maintenant ? S’il désire une réponse, il doit te questionner, tu ne lui en offriras pas plus gratuitement.
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Dernière édition par Susanna P. Carrow le Dim 25 Jan 2015 - 2:10, édité 3 fois
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( parce que j'ai perdu mon post comme un pro facepalm )


Dernière édition par Melchior A. Burke le Lun 26 Jan 2015 - 21:13, édité 3 fois
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Melchior est différent des autres, tu le ressens depuis longtemps, mais ce soir, c’est encore plus clair. « Ça dépend si tu regrettes d'être ici, Carrow. » Sa réponse t’arrache un autre petit sourire mutin, alors que tu caresse ton verre, y dessine des vagues et quand tu lui réponds, tu redresses les yeux pour le regarder avec franchise : « Non. Non, je ne regrette pas d’être ici. » Aucunement même. Tu veux être ici. Tu en as besoin. Plus que tu ne veux bien l’avouer, plus que ce qu’il peut croire. Le liquide qui scintille dans ton verre est un médicament à tes yeux, un moyen comme un autre de guérir, de garder la douleur au loin. De la rejeter. Et comme une bonne patiente, tu avales ton sirop, tu le laisses t’enflammer le corps encore une fois. Personne n’a jamais dit que les médicaments étaient goûteux, mais ils font leur effet. C’est tout ce que tu souhaites, tout ce dont tu as besoin. Ça et sa présence à lui, son aura calme, presque statique. Tu cherches donc à la rassurer, histoire de ne pas être entièrement déplaisante, histoire de donner le ton à votre petit tête à tête. Parce que oui, aussi étonnant que cela puisse sembler, pour toi comme pour lui, tu apprécies assez sa compagnie jusqu’ici. Non pas qu’il fasse quoi que ce soit de spécial, mais il ne te questionne pas à tout va, il ne te balances pas des compliments continuellement, ni te reproches quoi que ce soit. Non, c’est apaisant d’être assise près de lui, d’être seulement une collègue. Mais tes compliments font mouche et sa réponse, « est-ce qu'on parle de moi ou de l'alcool ? » t’arrache un autre sourire. Il n’y a pas à dire, tu apprécies de plus en plus l’homme posté près de toi. Son humour est parfait pour ton état d’âme actuel, parfaitement agencé à l’alcool que vous laissez encore et encore chuter dans vos gorges. Dans vos estomacs, avide de plus, tellement plus. Tu ne réponds pas, te contentant d’un petit sourire, qu’il en pense ce qu’il souhaite, les deux te vont.

Tu préfères lui expliquer le pourquoi de tes nombreux refus depuis les trois dernières années, non pas que ce soit important, mais pourquoi pas ? Oui, pourquoi pas. Et puis la question qui en découle tombe doucement, après une longue contemplation commune des bouteilles s’accrochant au mur face à vous. « Pourquoi maintenant ? Dois-je en déduire que ce soir, tu te fiches bien de ce qu'ils diront ou non ? » Alors vous y voilà, à LA fameuse question, celle qui pèse un instant sur ton cœur. Celle qui te force à terminer ton verre et déjà en demander un autre, non, tu redresses une main et redresse deux doigts. Oui, tu as besoin d’alcool pour obtenir plus de courage, pour laisser ton sang Carrow rugir et te mener jusqu’à la douleur qui vit en ton sein. Celle de tes propres regrets, celle de tes remords. Mais tout est de ta faute au fond, tu le sais et lui aussi. Pas Melchior, non. Draco. Ton démon personnel, celui qui hante tes nuits et tes jours. Un visage à éviter, un regard qui fuit le tien. Tu l’as bien cherché, tu as choisis cette situation. Alors tu souris sans joie à ton verre, un peu amer, un peu fragile. « Mmn mmn » est ton unique réponse alors que tu sirote déjà la moitié de ton premier verre, ce qui lui permet de te relancer. « Et qu'est-ce qu'ils pourraient bien dire à ton avis ? On dirait que tu t'es déjà penchée sur la question.. » cette fois tu souris pour de bon, amusée, un peu d’alcool coulant sur ton menton. Ta main le récupère alors que tu te lèches les lèvres, tournant un regard amusé sur lui. Tu fronces les sourcils, joue le jeu et incline la tête : « oh Mr.Burke, ne jouez pas l’innocent, pas à votre âge. » Tu le taquines gentiment et reprends ton verre. Cette fois, tu hésites quant à ce que tu peux dire. À ce que tu veux dire.

Ton verre en suspension, un petit sourire aux lèvres, tu laisses la joie de l’alcool t’abandonner un instant, un bref moment qui te permet de baisser les yeux, plus vulnérable que jamais devant un presque inconnu. Qu’as-tu fais avec Draco, hein Sue ? Qu’est-ce que tu étais allé penser ? Tu croyais réellement qu’il comprendrait ? Qu’il arriverait à se montrer conciliant ? Non. Il ne l’a jamais été. Mais ça te fais mal malgré tout. Ça te dévore l’intérieur et d’un battement de cœur. D’un battement de cil. Tu retrouves le sourire, tu ravales ta douleur, ta perte. Tu efface le malheur et la tristesse pour tourner un petit sourire adorable vers ton voisin, tout en terminant la moitié de ton verre, cul sec. Tu reposes le verre, tire déjà le second plus près et fait pivoter ton siège pour lui faire presque face, tes genoux venant se cogner délicatement à sa cuisse la plus près. « La vérité c’est que je suis dorénavant libre comme l’air, Mr.Burke. Enfin, je peux vous appelez Melchior ? » Tu te permets de le demander et plisse légèrement les yeux, te rajeunissant, laissant votre écart d’âge paraitre alors que tu le laisses réfléchir, le temps de siroter encore ton alcool. Il descend vite, tu vois bien comment il fixe le liquide. Il craint que tu sois malade ? Il s’inquiète sans raison, les Carrow ne sont jamais malade sous l’alcool, tu n’es pas ce genre de fille. Ou peut-être que si, peut-être ce soir. « Autrefois, accepter votre offre aurait été vu comme une dérogation à mon attitude de bonne petite fiancée en devenir. Or… » tes yeux retournent contre l’alcool qui ballote encore dans ton verre, sur lequel tu raffermis ta prise, un petit sourire hantant un moment tes lèvres. Un sourire trop vieux pour toi, trop lourd en émotion.

Tu avales un peu du liquide, comme pour te donner du courage, puis tu souris à nouveau à ton compagnon, sûr de toi : « Les Carrow ne sont officiellement plus reliés aux Malfoy. Donc à notre santé, Melchior ! » Tu viens faire tinter ton verre contre le sien et le ramène aussitôt à tes lèvres, pour soupirer, une fois l’alcool totalement disparu entre tes lèvres, que tu lèches lentement et avec soin. « Et vous… toi… enfin, tu comprends » un petit éclat de rire engourdis t’échappe. Il faut dire que tu n’as que peu mangé aujourd’hui, encore une fois, des fois qui s’accumulent, et l’alcool fait donc déjà son chemin, t’engourdissant. Mais tu te sens mieux. Tellement mieux. Tu inspires un bon coup, souris doucement et pose un coude sur le bar, ta joue trouvant le chemin jusqu’à ta paume avec grâce, question d’éducation, tu n’es pas la fille de Delilah sans raison, même les yeux brillant sous l’effet de l’alcool. « Donc oui, Melchior, pourquoi m’inviter de la sorte, tous les soirs ? Qu’as-tu à y gagner ? Ce n’est pas comme si j’étais divertissante ou amusante. Enfin, sauf peut-être une fois ivre, mais… ça n'arrivera pas. Pas avec moi. »
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 « Mmn mmn » qu'elle murmure et il assiste à sa chute. Elle se dérobe, le regard distant et enfin, le masque tombe au sol. C'est une autre Susanna qui se dévoile à son regard, trop plongée dans son malheur pour garder les épaules droites. Il le voit, le porte aussi, ce poids qui voûte votre dos, qui ternit leurs regards. Celui qui creuse, qui vide, avide de chair et de chaleur pour ne laisser qu'un trou béant. Immense, profond, ne demandant qu'à être entier à nouveau, peu importe la substance pour le remplir. Et il semblerait que la boisson soit leur point commun, car dès qu'il avait posé la question fâcheuse, elle s'était réfugiée dans celle-ci, terminant son verre pour en redemander d'autres. Il l'observe, silencieux un instant. Peut-être qu'il a pitié. Peut-être qu'il veut la distraire ou peut-être qu'il est tout simplement curieux, éternel égoïste jusqu'à la fin alors qu'il l'entraîne sur un tout autre terrain. C'est efficace, du moins autant qu'il puisse le dire, parce que ce n'est pas cette grimace, fausse et malheureuse qu'elle lui offre cette fois. Distraction en bonus, puisqu'il peut suivre de ses iris une goutte de leur remède, languide sous ses lèvres avant de ne descendre telle une caresse pour finalement se faire essuyer par sa main délicate. « oh Mr.Burke, ne jouez pas l’innocent, pas à votre âge. » qu'elle le sermonne, taquine à souhait et il se permet un éclat de rire, discret et rauque, avant de terminer son propre verre. « touché » Il lui accorde cette petite victoire, commandant la même chose qu'elle pour ne pas être laissé derrière.

Est-ce que lui-même y avait déjà pensé ? Sans doute, dans ses moments les plus désespérés pour un brin de chaleur humaine. Carrow avait beau l'air banale, il ne doutait pas de son charme ni de ses aptitudes dans ce domaine. Il était même intrigué de la voir à l'oeuvre. Elle avait raison, il était loin d'être innocent, surtout à son âge. Cependant, malgré son goût pour le mélange parfait de la désinhibition et de chair, il devait avouer que ce n'était pas son but premier en ce qui concerne la jeune secrétaire à ses côtés. Drôle de sensation, celle de croire qu'il ne devait pas la toucher, qu'elle ne méritait pas ses doigts sales sur elle. Non, en ce moment, ce n'était pas cette tendresse qu'il recherchait chez elle. Sa simple compagnie lui suffisait amplement, étrangement repu. Elle, pas encore, c'était sans doute tout le contraire. À voir comment elle calait l'alcool, elle lui apparaissait plutôt comme une affamée. Était-ce donc à ça qu'il ressemblait aux yeux des autres ? Par Merlin, quelle vision. Il lui lance un regard curieux alors qu'elle se tourne vers lui, déjà à son deuxième verre alors qu'il sirote tranquillement le sien, laissant la douce brûlure s'étendre le long de sa gorge, savourant le goût fort en bouche. « La vérité c’est que je suis dorénavant libre comme l’air, Mr.Burke. Enfin, je peux vous appelez Melchior ? »  Okay, franchement il ne s'attendait pas à ça. C'est sans doute pourquoi il se retrouve à la dévisager de nouveau, étonné. Il fronce les sourcils, ne sachant pas trop quoi marmonner à part un « ouais, pourquoi pas » avant de glisser son regard sur le comptoir. Il ne croyait pas que ce serait l'heure des aveux du genre et franchement, niveau consolation, elle frappait à la mauvaise porte. Il était de ceux qui préférait se lamenter sur leur propre sort plutôt que réconforter les autres sur le leur. Pour une fois, il est bien assez sage pour retenir sa connerie, soit de lui dire que ce n'est pas à lui qu'elle devait l'annoncer si elle voulait faire un heureux. Ouais, il avait beau être égocentrique et un peu perdu dans les histoires circulants, certaines choses passaient difficilement inaperçues. À la place, il se gratte distraitement la mâchoire, l'observant avaler encore plus d'alcool. Ah ouais, il savait où ça allait finir cette histoire.

« Autrefois, accepter votre offre aurait été vu comme une dérogation à mon attitude de bonne petite fiancée en devenir. Or… » Ah, non il avait déjà fait son chemin jusqu'à cette conclusion, mais il ne pouvait pas s'empêcher de penser que c'était beaucoup plus distrayant lorsque ça sortait de sa bouche. « je vois » qu'il dit simplement, levant son verre pour le terminer et se saisir par la suite du deuxième. « j'en connais un qui va être content » Bah voilà, il avait pas pu se retenir finalement, pinçant les lèvres mais assumant sa bêtise jusqu'au bout. C'était plus fort que lui, faut croire. Heureusement pour lui, si la jeune femme est froissée, elle ne le laisse pas paraître. Ou peut-être que l'alcool lui permet de s'en foutre complètement puisqu'elle sourit.  « Les Carrow ne sont officiellement plus reliés aux Malfoy. Donc à notre santé, Melchior ! »  Oh okay, très bien. Il la suit, un peu idiot, un peu maladroit alors que son verre claque un peu trop fort contre le sien et qu'il l'avale sans ménagement, laissant une petite grimace passée cette fois. « Et vous… toi… enfin, tu comprends » et il sourit, un peu con, bien détendu. Non pas du tout, en fait il comprend rien à ce qu'elle vient de lui dire, mais il s'en fiche bien. Ses doigts tapent en rythme sur le comptoir et il laisse l'alcool faire son travail, s'accordant une petite pose pour savourer l'effet de celle-ci. Cette dernière a déjà fait bon chemin avec la jeune Carrow, qui rigole tranquillement à côté de lui. Il profite du son, la regarde s'installer confortablement contre le comptoir. « Donc oui, Melchior, pourquoi m’inviter de la sorte, tous les soirs ? Qu’as-tu à y gagner ? Ce n’est pas comme si j’étais divertissante ou amusante. Enfin, sauf peut-être une fois ivre, mais… ça n'arrivera pas. Pas avec moi. »  Ah, c'est donc à son tour de passer sous l'interrogatoire. C'est juste, il le reconnaît, comprenant qu'elle veut connaître ses motivations. Il se permet cependant un sourire en coin, voulant rectifier quelque chose en utilisant ses propres mots « Carrow, ne jouez pas les faibles estimes, pas à votre âge. » Peut-être que la contredire simplement pour lui avouer qu'il la trouvait amplement divertissante lui-même aurait été plus facile, mais les compliments flatteurs et poétiques, c'est pas sa tasse de thé. Et puis franchement, si elle était vraiment ennuyante, il aurait déjà filé. « Et puis, pourquoi pas ? » qu'il relance comme simple réponse à ses questions. C'est plus compliqué qu'il ne le pensait et il soupire passant une main dans ses cheveux pour rejeter ceux-ci à l'arrière. « je m'emmerde rarement avec les convenances, ce qu'il faut ou ne pas faire. » du moins, sur ce plan. « je l'ai fait parce que j'en avais envie » qu'il lui confie, posant un regard sérieux dans le sien, prenant tout son temps pour admirer ses traits délicats. C'est là qu'il repense à sa dernière déclaration et un sourire amusé se peint sur ses lèvres, alors qu'il lève la main pour qu'on lui sert un verre. « à mon avis l'alcool a déjà commencé à faire son chemin, alors j'ai bien hâte de voir à quel point tu peux te montrer divertissante. »
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Tu ne comprends visiblement pas tout à votre conversation, parce que lorsque Melchior marmonne qu’il connait quelqu’un « qui va être content» tu n’as pas la moindre idée de l’individu concerné. En fait, ça ne t’intéresse pas réellement, trop prise dans tes sentiments malmenés, trop ballotée par cette douleur qui persiste. Ce ne sont pas des vagues de regrets qui affluent et refluent en toi, non, c’est une un courant qui persiste, qui tourbillonne en toi. Tu ne regrettes pourtant pas ta décision, quelque part, même si tu avales encore un verre, tu as confiance en tes capacités quant à avoir fait le bon choix. Tu n’en avais pas d’autres, pas réellement. Pas avec le passé. Pas avec l’emportement vous ayant balayé, Malfoy et toi. Non, tu as fait au mieux, mais c’est le vieil ami que tu crains de perdre. Mensonge, alors que tu attends le prochain verre, tu sais que tu l’as perdu. Draco ne reviendra pas, ni pour venir poser sa main dans le creux de tes reins, ni pour se poser sur une chaise en face de la tienne dans un bon restaurant. C’est terminé, tu ne pouvais pas garder l’ami en lui demandant de patienté avant de devenir un fiancé. Alors tu bois et tu essais d’oublier que ça t’atteint, que ça te détruit, qu’au fond, il comptait plus que tu ne voulais bien l’accepter. Que tu t’écorches encore le corps sur quelqu’un qui n’est pas fait pour toi, poupée de chair, poupée de verre. Et tu l’annonces à ton compagnon, à Melchior, qui écoute sans réellement comprendre, du moins le supposes-tu. Malgré tout, il fait tinter son verre contre le tien et ça te suffit comme réponse de sa part. Tu avales ton alcool, presque satisfaite, ravalant tes sentiments plus sombres. Pas ce soir. Pas maintenant. Tu veux oublier et pour ce faire, rien de mieux que de profiter de ton compagnon.

Tu le questionnes donc, sur le pourquoi de ses invitations, faute de mieux. Tu ne peux tout de même pas lui demander s’il croit réellement avoir des chances de récupérer sa femme, ce genre de chose ne se demande pas. Mais l’alcool te chatouille le corps et tu laisses ta posture se transformer, prend une position plus confortable. Plus intime. La joue calée contre ta paume, un petit sourire aux lèvres et le regard un peu flou, tu l’observes, attendant patiemment sa réponse. « Carrow, ne jouez pas les faibles estimes, pas à votre âge. » Il reprend la même formule que toi et ça t’arrache un sourire, un vrai. Tu acquiesce doucement et souffle délicatement, « touché aussi. » Bonne joueuse, tu termines ton verre et l’observe un instant, alors qu’il reprend la parole, plus sérieux. Plus adulte. Plus que tu l’imaginais pouvoir l’être : « Et puis, pourquoi pas ? » Tu clignes les yeux, parce que tu ne sais pas. Après tout, c’est peut-être ça la véritable réponse. Il semble pourtant tout aussi perdu que toi, aussi peu convaincu, perdue. Alors tu observes ses doigts filer dans ses cheveux et les tirer doucement, geste que tu as soudainement envie de reproduire, d’essayer. Ils ont l’air doux, mais l’alcool n’arrive pas à te convaincre de tenter ta chance. Non, chut. « Je m'emmerde rarement avec les convenances, ce qu'il faut ou ne pas faire » qu’il commence et tu plisses légèrement les yeux, un petit sourire incertain aux lèvres, « je l'ai fait parce que j'en avais envie. » Et tu sais, rien qu’à son regard, qu’il ne ment pas. Que c’est la réponse la plus franche, la plus simple, qu’il ait à t’offrir. Quelque part, ça te fait plaisir, beaucoup même et tu lui offres un petit sourire reconnaissant en retour. « Bien… je m’assurerais que tu ne le regrettes pas. »

Tu inclines alors un peu plus ton visage, contre ta main, détaille ses cheveux et tend finalement ton autre main dans sa direction. Lui, il commande un autre verre et souffle, « à mon avis l'alcool a déjà commencé à faire son chemin, alors j'ai bien hâte de voir à quel point tu peux te montrer divertissante. » Une moue glisse sur tes lèvres, en gommant le sourire et tu glisses enfin tes doigts dans ses cheveux. Tu le surprends, mais tu ne retires pas tes doigts. Au contraire, tu t’approches un peu glissant sur ton siège, les jambes croisées à cause de ta jupe crayon. Ta main resserre sa prise sur les mèches et tes doigts filent doucement, presque tendrement, à travers sa tignasse. Tes yeux se concentrent sur l’exercice, sur l’effet qu’ont tes doigts dans cette masse superbe de boucle. « Mmmn, ils sont aussi doux que je l’imaginais… » un petit sourire étire tes lèvres et tu baisses enfin les yeux, pour croiser son regard. « Je ne serais pas divertissante, je n’ai pas l’alcool joyeux à mon avis. » Pourtant, quand tu relâches sa crinière et que tu demandes à boire aussi, pour encore quatre autres verres, où tu cesses de parler et lui aussi, l’alcool se met à éloigner tes soucis. Assez pour que tu les laisses au loin et rapporte à nouveau toute ton attention sur lui, un dragon crachant du feu dans ton estomac pour les dix prochaines minutes à venir. Ô joie. « Alors Melchior, expliquez-moi quelque chose… » tu t’humectes les lèvres, joue avec ton verre, la tête comme dans un nuage, tes idées s’éparpillant et tu tournes un regard flou sur lui, « est-ce que vos petites courses derrière votre ex-femme ont pour but de la récupérer ? » Et c’est plus fort que toi, ta main retourne contre ses boucles, mais près de sa nuque cette fois. « En quoi est-ce que de se faire harceler, est sensé convaincre une femme de renouer avec un homme ? Mmmn, je suis curieuse… » et ivre, mais ça, tu ne le réalises pas. Pas vraiment.
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Étrange tableau qu'il faisait. Tout en contradictions et en couleurs contraires. Facile de se demander comment un homme tel que lui se laissait mener par le bout du nez, bon petit chien suivant les ordres du Magister dans l'espoir de recevoir une gratitude qui n'existera jamais. Et de l'autre côté, il s'était joué des sentiments de sa promise durant deux longues années. Deux attitudes si différentes et pourtant reliées par la même chose : le choix. Choisir de suivre le Lord les yeux fermés, choisir le moment où il l'épouserait malgré le fait qu'il avait accepté les fiançailles comme une simple fatalité au départ. Un homme qui n'était pas aussi dépendant qu'il le laissait voir, seulement en besoin continuel de directives pour ne pas s'égarer, se laisser dériver jusqu'à sa perte. L'âme d'un pion et non d'un général dans le grand ordre des idéaux. Celui qui obéit sans crainte pour mieux prendre ses libertés ailleurs, malgré les convenances. Comme avec la jeune Carrow à ses côtés. Femme respirant l'union à venir, parfaite petite âme pure prête à porter la symbolique robe blanche et il ne s'était jamais attardé à ce détail tout au fil de ses nombreuses invitations. Enfin, la situation avait changé, comme elle l'avait clairement et faussement célébré, mais pour lui ça ne changeait absolument rien, sauf peut-être une pointe de compréhension et de pitié à son égard, se remémorant son propre rejet continuel. Il avait toujours voulu lui voler un moment à part, sans grand espoir de réussite à vrai dire et c'était maintenant chose faite. « Bien… je m’assurerais que tu ne le regrettes pas. » L'alcool le rend gourmand alors qu'il glisse un regard sur elle. Il connaissait plusieurs moyens pour elle de ne rien lui faire regretter, voilà ce que son côté malsain lui murmurait à l'oreille, mais il se retint de formuler cette dernière, surtout vu sa condition. Il n'était pas si salaud, par moment. Elle n'est pas de ces femmes, il le voit clairement alors il se tait, préférant noyer sa pique aux coins des lèvres pour en formuler une autre.

Il ne l'avait pas vu venir, la main tendue pour faire signe à l'employé, son regard la quittant pour mieux surveiller l'alcool qu'il attend avec impatience. Ce sont ses doigts qui attirent brusquement son attention, s'attaquant à sa chevelure pour y faufiler ses doigts fins. Son regard se braque sur elle, incertain, alors qu'il la dévisage en silence. Le contact est plaisant, beaucoup plus plaisant qu'il ne le laisse croire et lorsqu'elle resserre sa prise, il en fermerait presque les yeux. Son regard glisse, passe sur son chemisier discret et continue le long de sa jupe soulignant à merveille sa petite taille, détail qu'il avait noté plus tôt dans l’ascenseur, jusqu'à son genou frêle glissant le long de sa cuisse alors qu'elle s'avançait au bout de son siège. Sa main lui démange soudainement, telle la sensation de ses jolis ongles courant le long de son crâne. Et toujours ce genou, aguicheur à souhait, qui ne le quitte pas, où il se meurt soudainement d'y poser la main pour goûter la peau douce et peut-être le galbe de ses jambes s'il se montrait assez effronté. « Mmmn, ils sont aussi doux que je l’imaginais… » Son regard remonte soudainement sur elle, balayant son fantasme passager. Il questionne son audace tout autant que ses mots, ne sachant quoi rétorquer pour une fois. Il n'avait même pas remarqué que son verre était maintenant plein, sa main toujours immobile qu'il posa finalement contre sa bouche pour se réduire au silence. « Je ne serais pas divertissante, je n’ai pas l’alcool joyeux à mon avis. » Il hausse les sourcils, ignore ce manque alors qu'elle soustrait enfin ses doigts de ses cheveux, trop tendre à son goût et se permet un sourire presque amer. « tu n'es pas la seule dans ce cas. »

Le silence s'installe par la suite, étrangement confortable, même après ce faible écart de conduite. Silence où tout ce qu'il s'acharne à faire, c'est boire, encore et toujours. Et il pratique son art avec soin, calant l'alcool pour savourer la brûlure au fond de son estomac. Les minutes s'écoulent doucement, le poids confortable qui dépose sur ses membres détendus, noyant ses malheurs dans un épais brouillard pour le laisser la tête dans les nuages. Tranquille et apaisé pour un moment. Ou presque. « Alors Melchior, expliquez-moi quelque chose… » Ses doigts pianotent sur le comptoir alors qu'il redresse légèrement la tête, fixé sur le fond ambré de son verre. « Mmh ? » qu'il répond mollement pour signifier qu'elle a son attention, malgré ce qu'elle pourrait croire. « est-ce que vos petites courses derrière votre ex-femme ont pour but de la récupérer ? »  Ah tiens, il ne doit pas avoir bien entendu. À croire qu'elle venait vraiment de lui demander un truc sur sa femme. Ex-femme, qu'il doit se corriger continuellement. Il tourne la tête vers elle, plissant les yeux. Si ses doigts sont plus que bienvenus de nouveau dans sa tignasse, chatouillant par moment la peau sous celle-ci, il est hors de question qu'il se laisse totalement distraire par ces derniers.  « En quoi est-ce que de se faire harceler, est sensé convaincre une femme de renouer avec un homme ? Mmmn, je suis curieuse… » Outch, elle y va fort et con comme il est, il en rigole. L'alcool sans doute. Franchement, qu'est-ce que c'est ces questions. « Je suis un homme dévoué » qu'il se permet simplement de répondre, sarcastique à souhait. Il lui offre même un semblant de révérence, avant de finir son verre, le goût n'étant plus aussi bon que les derniers suite à ses questions trop personnelles. Elle l'a piqué, au bon endroit et maintenant il a l'air d'un chien qui se souvient qu'on lui a volé son os. « j'imagine que ton premier fiancé était sacrément moche pour que tu l'empoisonnes » Contre-attaque tout aussi basse, mais à quelque part ça lui fait du bien de toucher un sujet possiblement autant sensible. Ou du moins qui s'en rapproche. En fait tout pour qu'elle ne continue pas à parler de sa femme. Ex-femme, bordel.

Il soupire, chassant les mauvaises sensations. Ses phalanges cognent une, deux puis trois fois contre le comptoir et il l'observe quelques instants du coin de l'oeil. « Je pense que c'est assez pour ce soir » Franchement, elle doit vraiment être bourrée pour se conduire de la sorte. Elle en a l'air aussi. Il se redresse tranquillement, prenant compte que l'alcool le cognera une fois que cette dernière aura descendue. Ses doigts osent effleurer son genou, la peau laiteuse aussi douce qu'il le pensait, histoire d'écarter avec soin ses jambes pour pouvoir s'extirper et se poser près d'elle. « Viens, t'en as assez eu » En fait, il doutait même de sa capacité de marcher dans les minutes suivantes, mais ça, il n'allait pas le dire, craignant que ça l'incite à lui prouver le contraire et boire encore plus. La dernière chose qu'il voulait, c'était devoir la traîner dehors. La partie la plus salaud de lui disait qu'il pourrait toujours la laisser là, mais franchement, il n'en avait pas envie. Il lui tend donc la main, hésite un bref instant et préfère plutôt saisir la sienne directement, tirant sur celle-ci pour l'aider à quitter son siège. Il l'aide par la suite à enfiler son manteau, suivant rapidement le mouvement. « Carrow, tu crois que tu peux rentrer par tes propres moyens ? » Question idiote. Juste à la regarder, il voyait bien que non. Il pince les lèvres et lui offre son bras comme support, s'échappant de l'établissement. L'air froid lui fait du bien, permet un peu de clarté alors qu'il la secoue avec une autre question. « Donne-moi ton adresse, que je puisse au moins m'assurer que tu rentres en un morceau. » Le transplanage était hors de question dans leurs états. Tout autant que la poudre de cheminette, mauvaises expériences répétées avec ses pensées floues. Ça faisait longtemps qu'il n'avait pas fait ça. Habituellement, s'il ressortait avec une femme, c'était pour la ramener chez lui. Chose plutôt difficile à considérer avec la brune à ses côtés, étonnement.
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Ta question est déplacé, elle n’a pas sa place dans ta bouche, surtout pas en publique. Pas devant lui. Mais l’alcool fait son chemin, délie ta langue, pousse l’audace à frôler l’indiscrétion. Ce n’est pas bien, mais les mots quittent ta bouche sans ton accord, le vrai. Celui qui vient de ton esprit, celui qui sait se tenir. Mais pas avec l’alcool. Jamais même. Celui-là même qui décide qu’il veut caresser les bouclettes de Melchior. Douce, si douce contre tes doigts, ceux-ci s’enfonçant doucement dans sa masse de cheveux. Tu pourrais assurément passer des heures à les lui cajoler, à y mettre les doigts, peut-être même le nez. Tu as envie de les respirer, mais tu te concentres sur sa réponse : « Je suis un homme dévoué » qui t’arrache un petit rire amusé. L’alcool encore. Parce que ce n’est pas drôle, pas vraiment. Même s’il fait une espèce de petite révérence qui réveille un autre fou rire chez toi, un sourire de gamine. Et il te relance, aussi abrupte que tu as pu l’être, « j'imagine que ton premier fiancé était sacrément moche pour que tu l'empoisonnes. » Normalement, tu aurais redressé le menton et tout nié, sinon tu te serais contenté d’un petit sourire, comme avec Salvador. Mais non, l’alcool ne te rend pas si malheureuse et tu ris de plus belle, un son délicat, jeune. Un rire qui ne te ressemble pas, pas vraiment. Mais tu marmonnes la réponse dans ton verre, le regard pourtant rivé sur lui, pétillant de malice : « Pas moche, stupide. La laideur se supporte, la bêtise de l’esprit, non. » Tu hausses les épaules, avale le reste de ton verre et te lèche à nouveau les lèvres pour reposer le verre sur le comptoir. D’accord, la pièce te semble un peu instable, mais ça peut encore aller. Tu te contentes de poser les mains sur le comptoir, de t’y soutenir et ça va. Tu tentes alors de commander un autre verre, mais Melchior cogne le comptoir et décide que c’est assez. « Je pense que c'est assez pour ce soir. »

La soirée est donc terminée ? Une moue glisse sur tes lèvres, un peu comme si l’alcool avait des effets de rajeunissements sur toi. Tu n’as pas été une gamine boudeuse depuis au moins tes cinq ans, tu as grandis trop vite, mais en ce moment, on ne le croirait pas. Tu hésites même sérieusement à écouter l’homme, songe à rester ici. Seule. Mais tu ne veux pas être seule, c’est même plus fort que ton désir de rester. Puis il y a cette main contre ton genou, des doigts un peu calleux, une paume chaude et tu frémis doucement, pour redresser les yeux sur lui. Tu ne sais pas quoi penser de cette main, tu retires alors la tienne de ses cheveux et le regarde se redresser, tirer tes jambes pour que tu le suives et descende de ton siège, toi aussi. Ça te fait sourire un peu, « viens, t'en as assez eu » qu’il insiste et si tu hésites, fait osciller ton corps, tu finis par le suivre quand il attrape ta main. Tu oses même lancer une petite pique, pour rire, « mmn, j’ai connu plus galant comme aide. » Mais tu ne râle pas, pas vraiment. En fait, ça t’amuse même assez comme situation, d’autant plus que Melchior se montre assez gentil pour t’aider à enfiler ton manteau, ce qui lui vaut un sourire de ta part, amusé, un peu bête. L’alcool encore. Tant pis. Sa prochaine question te surprend d’ailleurs, « Carrow, tu crois que tu peux rentrer par tes propres moyens ? » Tu le dévisage aussitôt, surprise qu’il puisse vouloir t’abandonner aussi vite. Maintenant ? Tout de suite ? Tu bats des cils frénétiquement, aussi bien dire que tu ne souris plus. « Toute seule ? » La réponse en dit long sur ton état, sur tes capacités à survivre à l’extérieur, et ce, sans même que tu n’en sois consciente. Pas réellement du moins.

Il doit le sentir, il doit le comprendre, parce qu’il t’offre finalement son bras et t’entraine à l’extérieur, alors que tu t’y agrippe, comme si ta vie en dépendait. Comme si le sol extérieur était recouvert de glace et que sans cette main, tu étais certaine de terminer au sol. Mais dehors, ça ne va pas mieux, parce qu’il se remet à parler et pas d’un endroit où tu souhaites réellement te retrouver : « Donne-moi ton adresse, que je puisse au moins m'assurer que tu rentres en un morceau. » À la maison, dans cette demeure envahis par la vermine, par les Carrow. Tu grimaces déjà et secoue la tête, petite fille capricieuse s’entêtant à ne pas vouloir rentrer. Tu veux rester dehors, tu veux encore jouer, encore boire. « Non. » Tu sens son regard sur toi, mais tu n’en démords pas, tu gardes ton air contrit et resserre ta prise sur son bras, tout en avançant. « Je ne veux pas rentrer, pas dans cette maison de fou. » C’est la stricte vérité et là, tu tournes de grands yeux suppliant sur lui, à la fois vexée qu’il veuille se débarrasser de toi et prête à le supplier de te garder. Qu’il t’adopte tien, le temps d’une nuit, tu seras sage, parole de Slughorn ! Alors tu souffles tout bas, doucement, presque adorable, mais trop fragile, trop enivré pour que ce soit réellement le cas : « Ramène moi chez toi, je ne prendrais pas de place, je prendrais le canapé. Je t’en prie Melchior, je ne veux pas rentrer… pas dans cet état… pas… » C’est plus fort que toi, tes yeux se brouillent de larmes et tu clignes les yeux, pour chasser les larmes, mais l’une d’entre elle arrive à trouver son chemin sur ta joue gauche. Tu es pitoyable, mais l’alcool t’empêche de t’en offusquer plus que de mesure. « Là-bas je le sens partout… dans toutes les pièces… et quand ce n’est pas lui, c’est Draco… » ta petite voix est pitoyable et tes doigts tirent doucement sur son manteau, colle ton corps au sien alors que tu cherches à te calmer. Mais ton cœur bat vite, ta respiration s’accélère et tu as mal à l’intérieur, tellement mal. Alors tu pleures doucement, le visage baissé. Enfant abandonnée, tu le supplie de te garder : « je t’en supplie... je ne veux pas rentrer… »
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Elle en avait bien assez eu. Il ne fallait pas être une lumière pour le voir. Déjà qu'elle avait osé toucher le sujet de sa femme, ça en disait long sur son état plongé dans la désinhibition la plus totale. On ne parlait pas de sa femme, là aussi fallait être sacrément idiot pour voir que c'était un sujet plus que sensible en ce qui le concerne. Surtout lorsqu'on agrémente la chose en le traitant d'espèce d'obsédé qui suit sa femme à la trace pour mieux l'harceler dès que l'occasion se présente. Non, il ne prenait pas vraiment bien la chose, peu importe la quantité d'alcool dans son système. Et elle s'en fiche bien, pire, elle rit. Chose qui le fait sourciller atrocement à l'intérieur. Blâme l'alcool mon grand, c'est pas complètement sa faut qu'il tente de l'excuser, calant son verre avec plus de brusquerie qu'il lui était nécessaire. Sauf que c'est difficile, surtout lorsqu'il ose s'admettre qu'une des raisons qu'il a encore plus plongé dans cette maudite boisson, c'est parce qu'elle a osé l'abandonner. Ah voilà, bravo Carrow, tu viens de foutre son humeur en l'air. Il peut plus déroger son esprit de ses pensées dépressives. Aussi bien arrêter le carnage tout de suite, avant qu'elle ne continue de glousser comme une damnée et qu'elle pousse le bouchon trop loin. La soirée est terminée, voilà ce qu'il décide et annonce d'une voix plutôt claire en se levant de son siège. C'est maintenant l'heure de rentrer à la maison. Elle pour dégriser, parce qu'elle en a franchement besoin et lui pour déprimer un bon coup, même s'il n'ose jamais l'admettre. « mmn, j’ai connu plus galant comme aide. » Non vraiment ? Il grogne en simple réponse, insulté dans sa condition et refuse de jouer le clown qui lui servira de distraction, riant de son malheur plutôt que du sien. Et encore, il est gentil, alors qu'il l'aide à enfiler son manteau, retenant un juron alors qu'elle peine à trouver sa deuxième manche.

S'en suit la question fâcheuse, parce que franchement, niveau débrouillardise, il doute de ses capacités, mais il demande quand même : elle serait capable de faire sa grande fille et de claquer les talons jusqu'à chez elle ? « Toute seule ? » Ouais non, il s'en doutait un peu, surtout à voir son petit air surpris alors qu'elle se tournait vers lui, le regard papillonnant et presque paniqué. Okay, très bien, changement de plan alors. Il l'entraîne à l’extérieur, espérant que l'air frais lui ferait autant du bien qu'à lui et l'aiderait à lui remettre un peu les idées en place. Il fait même l'effort de lui offrir son bras et à voir comment elle s’appuie dessus, nul doute qu'elle avait vraiment besoin de son support. Il tâte de nouveau le terrain, cette fois en offrant sa compagnie pour s'assurer son retour en toute sécurité. La dernière chose qu'il voulait, c'est qu'elle termine au fond d'une ruelle à la Jack L'éventreur. Tu parles d'une fin de soirée. Seulement il ne doit pas dire les choses comme il faut, ne doit pas se montrer assez rassurant ou au contraire, trop brusque, parce que déjà elle refuse, image parfaite de l'enfant gâtée qui tire la langue alors qu'elle secoue la tête, accompagnant son geste d'un simple  « Non. » claire et définitif. Il soupire, passant une main dans ses cheveux et la regarde franchement, soudainement très fatigué. « Carrow » qu'il la gronde plus qu'il ne l'encourage en douceur et l'effet est instantané. Il sent sa poigne se resserrer contre son bras, le forçant à s'approcher d'un pas tout en marchant tranquillement. « Je ne veux pas rentrer, pas dans cette maison de fou. »  Voilà un joli qualificatif pour décrire sa demeure familiale, mais ça ne change pas grand-chose. Enfin pas tout de suite. Il ouvre la bouche, prêt à lui dire tel quel, mais la voilà qu'elle se tourne, suppliante à souhait alors qu'elle le dévisage de ses yeux de biches. Sur le coup, il ne sait pas vraiment quoi faire, à part fermer la bouche. Limite il a l'impression d'essayer de se débarrasser d'une gosse qui veut encore jouer à la dinette. « Ramène moi chez toi, je ne prendrais pas de place, je prendrais le canapé. Je t’en prie Melchior, je ne veux pas rentrer… pas dans cet état… pas… » Est-ce qu'elle sait vraiment ce qu'elle est en train de lui demander ? Une partie de son cerveau n'arrive qu'à s'accrocher à ses premiers mots, se demandant s'il doit y lire ce qu'il a envie.

Sauf que non, c'est vraiment loin d'être comme il le croit parce qu'il peut le voir là, alors qu'il la dévisage sans ménagement. Les larmes perlent au coin de ses yeux et il s'y prend à regarder deux fois pour être certain de comprendre ce qui est en train de se passer. Puis il y a celle qui coule le long de sa joue et voilà, il panique. Bordel, il ne comprend pas comment les choses ont prit cette tournure. Qu'est-ce que t'as foutu Burke pour la faire chialer hein ? « Là-bas je le sens partout… dans toutes les pièces… et quand ce n’est pas lui, c’est Draco… » Ah, il n'était donc pas le seul fautif dans l'histoire, voilà qu'il le rassurait un peu. Sauf qu'il ne savait toujours pas quoi faire exactement. Le réconfort et lui, ça faisait deux, mais elle n'a pas l'air de le saisir alors qu'elle s'accroche à lui avant de se nicher complètement. Il fronce les sourcils, l'observe en silence, aussi perdu qu'elle en ce moment. « je t’en supplie... je ne veux pas rentrer… » « hey, hey.. » qu'il se décide enfin d'agir, refusant de l'entendre le supplier comme une orpheline encore une fois. Il tente de lui parler doucement alors que sa main caresse sa chevelure sombre pour soutenir sa tête et que son autre bras se faufile plutôt le long de son dos, l'attirant plus franchement à lui. « ça va, j'ai compris... pas la peine de pleurer » qu'il murmure, la réconforte pitoyablement alors qu'il frotte son dos. Il demeure ainsi un moment, patient alors qu'elle reprend contenance à son propre rythme. Lorsqu'il est certain qu'elle s'est enfin calmée, il s'écarte avec prudence, sans porter lâcher prise. « viens, je t'emmène chez moi.. » qu'il déclare simplement, l'entraînant à sa suite.

La porte de son studio s'ouvre pour n’accueillir que le silence. Il n'y a rien ni personne pour attendre son retour et c'est ainsi depuis le tout début. L'endroit est sombre plus qu'il n'est chaleureux alors qu'il lance le sortilège pour éclairer les pièces nécessaires. « viens, le canapé est par là » car oui, c'est bien le canapé qu'elle va récolter et sans plus attendre. Il avait ce sentiment que plus longtemps il resterait en sa présence ivre, plus il y avait de chance qu'il s'attire un problème qu'il ne pourrait pas régler. Il l'entraîne donc, glissant sa main dans la sienne pour la guider jusque dans le salon. « assis » qu'il lui demande, la retenant seulement par les épaules le temps de lui retirer son manteau avec un simple « enlève ça d'abord » Il lance ce dernier sur le fauteuil plus près, y comprit le sien. Une fois qu'elle a prit place, il l'observe le temps d'une seconde, avant de se pencher, genou à terre. Il lui jette un coup d’œil, puis ses mains saisissent son pied, soulevant ce dernier pour la libérer de ses escarpins « et enlève ça aussi, tu risques de te casser la gueule avec tes talons » Il le laisse tomber plus qu'il ne le dépose, sans le moindre ménagement, répétant l'opération avec son autre pied. Il se relève par la suite, trop rapidement sans doute, puisqu'il se frappe le pied contre la table du salon en perdant légèrement son équilibre. S'en suit une série de jurons plus grotesques l'un que l'autres, alors qu'il la laisse seule, se dirigeant vers l'espace qui fait office de chambre. Il ouvre une armoire, frustré, puis en ressort un paquet de couvertures sans prendre la peine de les compter pour revenir sur ses pas, plus prudent cette fois, et les laisser tomber sur son canapé. Voilà, maintenant elle avait quelque chose à faire. Sans un mot de plus, il lui tourne le dos, prenant maintenant le chemin de la salle de bain pour veiller rapidement à son hygiène buccale. Lorsqu'il revient, c'est sans le moindre haut pour le couvrir, bifurquant dans la cuisine pour leur servir un verre d'eau. Il dépose le sien sur la table de salon, près d'un cendrier qui aurait vraiment besoin d'être vidé. « tiens, bois ça avant de dormir, sinon tu risque de t'en vouloir demain matin » et histoire de montrer l'exemple, il demeure planté devant elle, calant le sien avec autant de gourmandise que son whisky. Satisfait, il dépose son verre vide sur la petite table et observe un instant le petit lit qu'elle s'est concoctée. « je vais aller dormir, réveille moi si y'a quoique ce soit ou sinon fait comme chez toi. » ou comment dire 'bonne nuit' dans son cas. Il pince les lèvres, regarde rapidement l'heure et se dirige vers son lit, se débarrassant de son pantalon et chaussettes en chemin pour mieux s'y laisser tomber dans l'idée d'un repos plus que mérité. Ou du moins, autant qu'une présence féminine si près et pourtant si hors d'atteinte pouvait lui offrir.
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And I tried to find myself, but I don’t know if I’m dead or lonely.
I don’t know if I’m sad or lost



Est-ce que c’est l’air froid qui te fais cet effet ? Pourquoi est-ce que tu pleures ? Pourquoi est-ce que tu t’exposes ? C’est l’alcool que tu te rappelles, mais il est trop tard. Tu ne sais plus comment ravaler la douleur. Comment repousser cette boule qui t’obstrues la gorge. Alors tu pleures, doucement, presque en silence, ton visage gagnant timidement le bras de Melchior. Il est ta bouée de sauvetage, parce que tu te noie dans ta peine. Dans ta perte. D’abord Julian, puis Marcus, enfin Draco. Ta vie tourne autour de ses nombreuses pertes, tu es maudite avec les hommes, tu leur es nocive. Poison Ivy. Mais le brun ne le sait pas encore, l’alcool lui a trop embrumé l’esprit, à moins que ce soit le tien. Sa voix est un peu bourru, mais tout de même douce alors qu’il grogne près de toi « hey, hey.. » Ça n’apaise pas ta peine, ne referme pas les valves que formes tes yeux, tes larmes glissant encore et encore sur tes joues roses.  Puis, il t’attire contre lui et il n’existe pas meilleur sentiment que cette main gauche se faufilant contre ta tête, dans tes cheveux. Tu te loges contre lui tout naturellement, ton visage humide trouvant le creux de son cou alors que ses mots te parviennent à travers le voile de la douleur, de la tristesse, « ça va, j'ai compris... pas la peine de pleurer. » C’est pourtant plus facile à dire qu’à faire, mais tu essais, tu fais de gros efforts. Mais sa chaleur, son odeur, ses grands bras forts, tout ça te donne envie de pleurer encore un peu plus, de profiter du cocon rassurant qu’il forme, autour de toi. Mais vous êtes en pleine rue que tu te souviens, alors tu reprends contenance, tant bien que mal, davantage parce que tu es épuisée que parce que la raison t’es revenu. Pas avec tout l’alcool que tu as avalé. Quand tu arrives à respirer un tant soit peu normalement, son corps relâche le tien, tu regrettes presque tes larmes, mais il ne t’abandonne pas. Au contraire, il t’entraine avec lui en te réconfortant un peu plus par une annonce toute simple : « Viens, je t'emmène chez moi.. » Et tu sais, à ce moment précis, que tu pourrais le suivre jusqu’au bout du monde.

Tu ne remarques pas les environs, le paysage, les appartements et les maisons sont flous dans ton esprit. Tu ne retiens que la chaleur de son corps, sa respiration constante et son parfum, alors que vous gagnez le « chez-soi » de Melchior. Cet endroit qui doit devenir ton sanctuaire, au moins le temps d’une nuit, mais de tellement plus encore, si seulement tu savais. Quand il te laisse entrer, tu essais de te concentrer sur l’apparence des lieux, mais rien n’accroche ton regard, rien ne se referme sur ton esprit. Les lieux n’ont pas d’âme propre, c’est un studio terne qui s’illumine sous tes yeux, un appartement qui aurait bien besoin d’un coup de balai et de bras pour ramasser tout ce qui y traine. Tu ne portes pourtant pas de jugement, ça ne te dérange pas réellement que son chez-soi se trouve dans un état du genre, non, vraiment. Comparé à la belle demeure où tu vis, où tout est rangé à sa place, tu trouves presque le bordel de ton collègue sympathique. Il t’entraine donc dans le ventre de la bête, « viens, le canapé est par là » pour seule explication. Alors tu te montres obéissante et tu gagnes le canapé, ta main serré dans la sienne. Rassurée. En sécurité. Oui, tu aimes l’espace et tu le vois alors, en train de s’agenouiller devant toi. Déjà ta respiration fait une embardé. Que fait-il ? Il attrape l’un de tes pieds, mais tu ne te débat pas, pas maintenant, pas ivre. Tu te contentes de le dévisager, alors qu’il s’explique : « Et enlève ça aussi, tu risques de te casser la gueule avec tes talons. » Tu ris aussitôt, tout bas, charmée. Oui, Melchior est charmant et calant doucement ton dos contre le dossier du canapé, tu le laisses te déchausser un pied, puis le second, non pas sans amusement pour pétiller dans tes yeux sombres. « Merci Mr.Burke… c’est très gentil de votre part. » Tu flirt presque, mais c’est innocent, ce sourire sucré n’exige rien de plus de sa part, tu es simplement agréablement surprise. Et tellement bien. Tellement détendue. Ici, près de lui, dans cet appartement, loin de ta famille. Tu fermes même les yeux, ta tête se renversant doucement sur le dossier.

Enfin, ça c’est avant qu’il ne se prenne le pied et tombe, ce qui te fais éclater de rire, une main contre ton visage, pour dissimuler combien la scène est amusante pour toi. Tu t’excuses même, alors qu’il se redresse en grognant. Pauvre homme, blessé dans son orgueil, pas assez sobre pour ne pas se prendre les pieds dans les fleurs du tapis. Il est encore plus amusant quand il se débat avec l’armoire, mais tu cherches à te calmer et fini par fixer tes pieds, les lèvres pincer, le bout des orteils frétillant à travers tes bas. Puis des draps font leur apparition près de toi et il suffit que tu croises son regard pour comprendre. Alors tu te redresses et bonne fille, tu fais ton lit. Lui, il rôde, il va dans la salle de bain, te laisse te débrouiller, mais ça te va. Pleinement même. Et quand il revient, tu figes un instant, surprise. Parce qu’il est torse nu et que ce dernier n’est que muscle et chaire halé. Par Morgana, personne ne t’avais dit que Mr.Burke était aussi bien fait de sa personne et déjà tu sens le creux de ton ventre se réchauffer. Il est même plus que bien fait, il est tout simplement sexy. Oui, diablement sexy même et tu dois te rappeler de respirer et de cligner des yeux, la bouche entrouverte, surprise alors qu’il s’adresse à toi, « tiens, bois ça avant de dormir, sinon tu risques de t'en vouloir demain matin. » Boire ? Tu bats des cils, fronces un peu les sourcils et remarque alors le verre qu’il a déposé sur la table.

Le spectacle commence pourtant tout juste, alors qu’il se pose là, devant ton regard brillant. Qu’il se tient bien droit, les jambes légèrement écartés, alors qu’il boit son eau. Il l’engloutit oui, n’en laissant pas une goutte et pour la première fois de ta vie, tu regrettes de ne pas être de l’eau. D’être humaine. D’être plus tangible. Tu ne te comprends pas, le désir n’a jamais été l’une de tes composantes principales, pas sans amour, pas sans sentiment. Sans affection. Mais face à un corps pareille, difficile de nier l’évidence : Melchior est appétissant. Très. Trop. Alors tu baisses les yeux et te redresses, pour prendre l’autre verre et surtout pas pour te rapprocher de lui. Non, bien sûr que non. Le verre trouve le chemin de tes mains et déjà le bel homme t’annonce son départ pour le monde des rêves : « Je vais aller dormir, réveille-moi si y'a quoique ce soit ou sinon fait comme chez toi. » Ta tête acquiesce aussitôt, bonne fille prête à te faire obéissante pour qu’il ne te chasse pas, mais alors qu’il rejoint son lit, toi tu ne perds pas une goutte de la vision qu’il offre. Se déshabillant en cours de chemin, il est tout simplement irrésistible. Qui aurait cru que sous ses apparences d’ours grognon se cachait un corps digne des plus belles statues ? Pas toi, assurément. Mais il se couche et tu fais de même. Enfin, tu essais. Mais tu finis par retirer ton chemisier de ta jupe, tu n’es pas à l’aise dans tes vêtements et l’alcool t’aidant, tu te redresses pour t’assurer qu’il est bel et bien assoupis. Il ronfle même. Tant mieux, tu te déshabille donc, déposant ton chemisier sur un fauteuil avec soin, enfin autant que tes doigts gauches le veulent bien, puis ta jupe subis le même sort. Tu déroule tes bas avec le même soin, la même patience et seulement en sous-vêtement, tu te mordille les lèvres sans savoir quoi faire.

Parce que là dans l’obscurité, alors que tu déposais délicatement ton dernier bas sur le dossier du gros fauteuil de Melchior, l’image d’un visage empourpré t’es revenu : Julian. La première fois qu’il est entré dans ta chambre sans toqué, la première fois qu’il a assisté à ton rituel pour enfiler tes bas. La douleur éclot dans ton ventre, encore. Elle refuse de quitter et lançant un coup d’œil à la masse qui ronfle sous les draps du grand lit, tu laisses l’alcool te guider. Tu ne fais rien de mal Susanna, non. Tu peux attraper cette chemise d’homme, celle propre qui pend dans son armoire, encore ouverte, parce qu’il était trop enragé pour la refermer, tu as même le droit de l’enfiler. Puis tu grimpes dans son lit, sans questionner ton geste, sans craindre quoi que ce soit. Tu dénoue tes cheveux, retire même ton soutient gorge, que tu abandonnes au pied du lit, pour trouver ta place auprès de lui. Mais il dort, il ne te voit pas venir à quatre pattes sur son lit, il ne te voit pas manquer de tomber sur ton flanc à deux reprises. Non, il ne voit rien, mais quand ton corps se glisse sous ses draps, quand ton corps se moule au sien, avec pour seul rempart une chemise lui appartenant, quand ton visage s’enfonce dans sa nuque, il te sent. Tes mains se referment contre sa taille, ta main trouve refuge contre son ventre et les yeux humides, tu pleures en silence, dans la chaleur de son lit, contre la chaleur de sa peau. Tu pleures Julian, tu pleures l’injustice, mais sa chaleur te console. Épuisée, tu t’endors enfin, inconsciente qu’il t’a entendu, qu’il sait que tu as pleuré, trop conscient de son dos humide.

Au petit matin, il en reste plus rien de tes larmes, mais ta chaleur hante toujours son flanc, quand bien même ton corps à quitter le sien depuis un petit moment. Tu rôdes dans l’appartement, vide le cendrier trop plein, ramasse les divers articles jonchant le sol. Tu mets de l’ordre dans le studio de Melchior, tout en mettant de l’ordre dans tes pensées. Humant une berceuse, tu mets le café en route, fouilles son frigidaire, considérant que c’est le minimum que tu puisses faire, pour le remercier de sa générosité. Tu ne prends pas la peine de remettre tes vêtements, de toute manière tu n’es pas de ses femmes objets, tu n’es pas particulièrement belle et tes cheveux sont encore un peu emmêlée. Il n’y a rien d’étrange à ce que tu parcours son studio, pied nue et seulement vêtue d’une chemise trop grande pour toi, qui baille légèrement sur ta poitrine, mais encore une fois, ce n’est pas comme si tu avais quelque chose d’aguichant. Pas à tes yeux. Tu ressembles à une gamine dans ton esprit, une petite fille innocente, dans une chemise blanche, qui se lèche un bout de pouce, recouvert de mélange à crêpe, quand tu remarques un mouvement sur ta droite : Melchior se redresse dans son lit. Assis, il s’étire et te lance un coup d’œil. Tu n’hésites pas bien longtemps et lui offre un petit sourire, ton pouce quittant ta bouche, alors que tu termines de battre le grand bol, « bonjour Mr.Burk- enfin, Melchior ? Enfin, il me semble correct qu’après notre soirée, nous en soyons à nous appeler par nos prénoms respectifs, vous êtes d’accord ? » Si tes larmes sont choses du passé, tes attitudes trop familières le sont tout autant. Tout en retenue, tu te veux charmante, posée et paisible. Une petite femme d’intérieure occupée à préparer son petit déjeuner à l’homme des lieux, qu’importe que ce ne soit pas le sien. L’air embaume d’ailleurs l’odeur de vanille de ta préparation, ça et le café. Et déjà tu abandonnes ton plat pour rejoindre la cafetière, sur des jambes étonnamment légèrement, presque gracieuse. « Oh, vous voulez du café ? Je me suis permis de le mettre en route ! » Déjà tu t’étires, sur la pointe des orteils pour atteindre les armoires supérieurs, cherchant les tasses à café, ne t’inquiétant pas du porte-jarretelle qui se découvre à son regard, sous ton geste. Tu redescends sur tes pieds, souriante, contente aussi, une tasse en main. « J’espère aussi que vous avez faim, je préparais des crêpes… » tu t’actives tout en parlant, faisant couler le café dans la tasse. « Qu’est-ce que ce sera ? » Tu redresses les yeux sur lui, une mèche te barrant le visage, que tu rejettes d’un petit coup de tête et hausse les sourcils, alors qu’il ne te répond pas. « Melchior ? … Le café… ? »
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